| when the night comes, and you don't know which way to go ▲ mcjen |
| | (#)Dim 23 Fév - 23:23 | |
| Son visage que je ne lâche pas des yeux. J'ai pas été ingrate au point de lui prendre la main, je le suis déjà bien trop à tenter d'attraper ses prunelles au vol. L'ironie restant que je supporterai jamais ce que j'y verrai malgré le fait que je tente de ramasser toutes mes forces, d'être franche, d'être honnête, d'être forte, d'au moins lui épargner ça. Je m'étais juré, je me l'étais juré. De tout faire pour le protéger, de tout faire pour que jamais, jamais ne reviennent les démons et le voile et le trouble dans ses yeux. J'en avais fait ma seule et unique mission au ridicule point où j'y avais cru, un temps. Que je n'étais pas nocive, que je n'étais pas maudite. Et j'avais perdu pied.
« J'aurais voulu, j'aurais tellement voulu. » je ne serai pas cruelle au point de mettre le tout sur la faute du bébé. Jamais je ne serai celle qui ne prendra pas l'entière responsabilité de ses actes, qui se cachera derrière un horrible événement, un drame de plus. J'assume faiblement mais j'assume tout de même, la gorge nouée mais l'intention à la clé. Il ne mérite rien de tout ça, et pourtant si j'avais été vraie avec moi-même, si j'avais été capable de me regarder au point de vraiment me voir, j'aurais été capable de le lui dire bien plus tôt. De le mettre en garde contre moi-même bien plus tôt.
« J'aurais voulu que ce soit réglé. » avec lui. Mais ça ne l'était pas. Et les dernières semaines n'avaient que mis l'accent sur tout le passé qui remonte, sur toutes les cicatrices qui s'ouvrent. Le stress et les doutes, les angoisses et les insomnies. Les événements les uns contre les autres et mon souffle que j'avais perdu, et la tête que j'arrivais à peine à garder à la surface. Les coups reçus, ceux qui faisaient de plus en plus mal, ceux qui n'étaient que plus forts et plus féroces. Ceux que j'avais encaissés sans broncher, que j'avais tenté de ravaler sans même seulement penser y arriver. Les coups et les attaques et la vie qui s'acharne, et c'était vers lui que je m'étais tournée instinctivement. Vers lui, et pas vers Isy.
« J'aurais voulu que ce soit toi. » toi qui reçoive tout cet amour-là, toi qui reçoive tout ce que tu me donnes, toi qui soit aimé autant que tu m’as aimée à ton tour. Je l'aurais voulu de tout mon coeur, je l'aurais voulu de toutes mes forces. J'aurais voulu que ce soit clair dans ma tête, que ce soit évident dans mon coeur. J'aurais voulu que ce soit simple, tout ça. Que ce soit simple, nous.
Dernière édition par Ginny McGrath le Lun 24 Fév - 5:17, édité 2 fois |
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Lun 24 Fév - 1:17 | |
| Il est insupportablement lourd, ce coeur que j'encourage laborieusement à poursuivre sa mélodie brisée, rayée, à en sonner odieusement faux ; une majestueuse ode aux peines qui me paraissent indubitables, indéniables, inévitables. En enchaînant les nuits blanches et rompant tout contact salutaire avec Morphée, je m'éternise en quête vaine de solutions à cette abominable situation dont le difficile ne fait que suivre une courbe exponentielle pour friser l'impossible. Les issues se sont toutes métamorphosées en impasse, désarroi cinglant, lorsque jadis, naturellement, il n'y avait que lumière et opportunités entre nous, envers et contre tout. Encore une fois, la Providence me démontre que les plans auxquels j'ose aspirer ne savent être que déjoués, que le camaïeux de vie qui me fait vibrer ne sera jamais écrite à l'encre de de ma sueur, les larmes inondant inexorablement chaque page désignées en ce sens. Notre passé regorgeait d'amour, d'espoir et de scènes magiques abrillés d'un firmament inspirant de bonheurs insatiables malgré la pénombre, doux plaisirs en dépit des embûches. Ses mains gelées saisissant mes doigts, s'y pressant quand j'y imaginais jadis les étreintes parfaites du prodigieux casse-tête trouvant enfin sa moitié pour combler une oeuvre sublime, ont des sensations de fantôme.
Ma poitrine s'immobilise, la course folle de mon sang semble décélérer, âme tétanisée patientant pour l'impact tantôt imminent, tantôt lancinant. Je me loge dans ses prunelles, dans le noisette chaleureux de ses iris, je m'y plonge une dernière fois comme si je pouvais cesser d'y exister, comme si je pouvais continuer d'y croire, à notre histoire, sans torts ni souhaits intransigeants qu'il en soit autrement. Je m'y noie, rejetant impitoyablement l'inévitable de toutes les nuances dressant une poursuite sans elle comme je l'avais convoité incommensurablement et osé entendre.
« J'aurais voulu, j'aurais tellement voulu. » Ma gorge est si serrée que tous termes ne sauraient s'y faufiler. Mon souffle y est coincé, flirt d'asphyxie alors que de nouveaux bris s'imposent dans la définition de mon être. A corps perdu, les sensations se multiplient : le désespoir, les regrets, les remords, le chagrin, la honte. « J'aurais voulu que ce soit réglé. » Parce que j'aurais tant aimé que tout soit différent et ma tête est si lourde, mon cerveau si exténué, d'avoir cherché des remèdes à ces maux ; quand manifestement, peut-être qu'on ne peut simplement se vacciner à l'inévitable. Peut-être existent-elles réellement, les causes perdues. Ou peut-être que notre résolution rime avec répit. Peut-être qu'ignoblement, l'enfant créé à trop s'aimer et trop admirer les étoiles l'avait senti aussi et avait préféré les rejoindre entre deux constellations maladroites. Il n'était pas dû ; cette histoire, dans ces lignes, n'était pas nôtre.
« J'aurais voulu que ce soit toi. » L'affirmation fait épouvantablement mal dans tout son conditionnel. Elle arrache sans vergogne les dernières bribes d'espoir, chasse tous cultes de cauchemar quand elle est si persuadée, si convaincue, que l'homme qui a sa place à ses côtés n'est pas moi. Un tsunami redoutable me happe, me glace, mais dans la tourmente, luttant contre la déchéance, j'articule à cœur portant : « Je rêvais de l'être. »
Dans tous les tourments, elle érigeait mon phare. Au cœur de toutes les nuits, elle composait ma supernova. Au creux de tous les bonheurs, elle soufflait mélodie. De tous mes rêves d'avenir, elle était la pièce maîtresse.
Cependant, rêver et aimer n'assurent aucune certitude, ils ne forgent aucune contrainte et ne promettent en aucun cas véracité ni réciprocité. Ils ne servent à rien, selon moi, si ce n'est à démolir fatalement.
Mais les rêves et l'amour sont des vermines qu'on n'extermine pas facilement, peut-être sont-ils mêmes increvables. Je connais même des gens qui aiment encore sous le masque de la haine. Pour ma part, jamais je ne l'arborerais, jamais je ne cacherais le fait que j'aime encore Ginny, ni ne m'en voudrais de lui vouer une partie indélébile de mon cœur, de ma vie, de ma convalescence, de ma vision sur le monde. Elle y a laissé, admirable artiste, son encre de Chine à tout jamais. Je l'aime tant que malgré toute la peine que je ressens, malgré les défaillances que je retiens in extremis, j'émets un dernier souhait : « Je rêve que tu sois heureuse. » A l'infinité que je désirais pour nous. Le changement de grammaire qui s'opère, parce que j'ai compris que je n'étais plus une source de son bonheur, mais je me permets encore, avec véhémence, de le lui souhaiter sincèrement puisqu'il demeure ce qu'elle mérite perpétuellement.
Mes émeraudes brisées coulent sur ses mains, son ventre tragiquement plat en arrière-plan. Elles repassent sur les parois de ma mémoire toutes nos aventures, nos moments précieux aux tons voguant du fondamental à l'anodin. Je rejoue notre histoire, à m'en crever le cœur, à m'en détruire l'âme, à m'en obstruer toute netteté dans le regard. « Merci... Pour notre histoire. » J'inspire profondément, cille pour annihiler les vestiges du chagrin, baisers papillons sur de grandes conséquences, désireux éternellement de la préserver - ici du témoignage de la brutalité de mes émotions. « Merci d'avoir été là, pour tout ce que tu m'as apporté. » Et surtout : « Merci pour ta sincérité. Ton authenticité. Merci pour toi. » De m'avoir laissé de son quotidien, de son être, de sa sagesse comme de son innocence, de son amour comme de ses armes, et des vestiges du trésor qu'elle constitue indéniablement. |
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
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(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Lun 24 Fév - 1:17 | |
| Il est insupportablement lourd, ce coeur que j'encourage laborieusement à poursuivre sa mélodie brisée, rayée, à en sonner odieusement faux ; une majestueuse ode aux peines qui me paraissent indubitables, indéniables, inévitables. En enchaînant les nuits blanches et rompant tout contact salutaire avec Morphée, je m'éternise en quête vaine de solutions à cette abominable situation dont le difficile ne fait que suivre une courbe exponentielle pour friser l'impossible. Les issues se sont toutes métamorphosées en impasse, désarroi cinglant, lorsque jadis, naturellement, il n'y avait que lumière et opportunités entre nous, envers et contre tout. Encore une fois, la Providence me démontre que les plans auxquels j'ose aspirer ne savent être que déjoués, que le camaïeux de vie qui me fait vibrer ne sera jamais écrite à l'encre de de ma sueur, les larmes inondant inexorablement chaque page désignées en ce sens. Notre passé regorgeait d'amour, d'espoir et de scènes magiques abrillés d'un firmament inspirant de bonheurs insatiables malgré la pénombre, doux plaisirs en dépit des embûches. Ses mains gelées saisissant mes doigts, s'y pressant quand j'y imaginais jadis les étreintes parfaites du prodigieux casse-tête trouvant enfin sa moitié pour combler une oeuvre sublime, ont des sensations de fantôme.
Ma poitrine s'immobilise, la course folle de mon sang semble décélérer, âme tétanisée patientant pour l'impact tantôt imminent, tantôt lancinant. Je me loge dans ses prunelles, dans le noisette chaleureux de ses iris, je m'y plonge une dernière fois comme si je pouvais cesser d'y exister, comme si je pouvais continuer d'y croire, à notre histoire, sans torts ni souhaits intransigeants qu'il en soit autrement. Je m'y noie, rejetant impitoyablement l'inévitable de toutes les nuances dressant une poursuite sans elle comme je l'avais convoité incommensurablement et osé entendre.
« J'aurais voulu, j'aurais tellement voulu. » Ma gorge est si serrée que tous termes ne sauraient s'y faufiler. Mon souffle y est coincé, flirt d'asphyxie alors que de nouveaux bris s'imposent dans la définition de mon être. A corps perdu, les sensations se multiplient : le désespoir, les regrets, les remords, le chagrin, la honte. « J'aurais voulu que ce soit réglé. » Parce que j'aurais tant aimé que tout soit différent et ma tête est si lourde, mon cerveau si exténué, d'avoir cherché des remèdes à ces maux ; quand manifestement, peut-être qu'on ne peut simplement se vacciner à l'inévitable. Peut-être existent-elles réellement, les causes perdues. Ou peut-être que notre résolution rime avec répit. Peut-être qu'ignoblement, l'enfant créé à trop s'aimer et trop admirer les étoiles l'avait senti aussi et avait préféré les rejoindre entre deux constellations maladroites. Il n'était pas dû ; cette histoire, dans ces lignes, n'était pas nôtre.
« J'aurais voulu que ce soit toi. » L'affirmation fait épouvantablement mal dans tout son conditionnel. Elle arrache sans vergogne les dernières bribes d'espoir, chasse tous cultes de cauchemar quand elle est si persuadée, si convaincue, que l'homme qui a sa place à ses côtés n'est pas moi. Un tsunami redoutable me happe, me glace, mais dans la tourmente, luttant contre la déchéance, j'articule à cœur portant : « Je rêvais de l'être. »
Dans tous les tourments, elle érigeait mon phare. Au cœur de toutes les nuits, elle composait ma supernova. Au creux de tous les bonheurs, elle soufflait mélodie. De tous mes rêves d'avenir, elle était la pièce maîtresse.
Cependant, rêver et aimer n'assurent aucune certitude, ils ne forgent aucune contrainte et ne promettent en aucun cas véracité ni réciprocité. Ils ne servent à rien, selon moi, si ce n'est à démolir fatalement.
Mais les rêves et l'amour sont des vermines qu'on n'extermine pas facilement, peut-être sont-ils mêmes increvables. Je connais même des gens qui aiment encore sous le masque de la haine. Pour ma part, jamais je ne l'arborerais, jamais je ne cacherais le fait que j'aime encore Ginny, ni ne m'en voudrais de lui vouer une partie indélébile de mon cœur, de ma vie, de ma convalescence, de ma vision sur le monde. Elle y a laissé, admirable artiste, son encre de Chine à tout jamais. Je l'aime tant que malgré toute la peine que je ressens, malgré les défaillances que je retiens in extremis, j'émets un dernier souhait : « Je rêve que tu sois heureuse. » A l'infinité que je désirais pour nous. Le changement de grammaire qui s'opère, parce que j'ai compris que je n'étais plus une source de son bonheur, mais je me permets encore, avec véhémence, de le lui souhaiter sincèrement puisqu'il demeure ce qu'elle mérite perpétuellement.
Mes émeraudes brisées coulent sur ses mains, son ventre tragiquement plat en arrière-plan. Elles repassent sur les parois de ma mémoire toutes nos aventures, nos moments précieux aux tons voguant du fondamental à l'anodin. Je rejoue notre histoire, à m'en crever le cœur, à m'en détruire l'âme, à m'en obstruer toute netteté dans le regard. « Merci... Pour notre histoire. » J'inspire profondément, cille pour annihiler les vestiges du chagrin, baisers papillons sur de grandes conséquences, désireux éternellement de la préserver - ici du témoignage de la brutalité de mes émotions. « Merci d'avoir été là, pour tout ce que tu m'as apporté. » Et surtout : « Merci pour ta sincérité. Ton authenticité. Merci pour toi. » De m'avoir laissé de son quotidien, de son être, de sa sagesse comme de son innocence, de son amour comme de ses armes, et des vestiges du trésor qu'elle constitue indéniablement. |
| | | | (#)Lun 24 Fév - 4:38 | |
| « Je rêvais de l'être. » qui tombe, comme une conclusion, comme la plus douloureuse et difficile des pages violemment arrachées. Une constatation que la vie a précipitée sans rien ménager, additionnée de tout le mal que j'ai causé dans mon sillage. Parce que c'est moi qui doute. Parce que c'est moi qui lui a confié tout ce qui tourne sans cesse dans ma tête et dans mon coeur. Parce que c'est moi et moi seule qui est à blâmer dans ce tableau inachevé, cruelle métaphore que je me déteste d'imager. J'aurais voulu l'aimer autant qu'il m'aime, j'aurais voulu le regarder comme il me regarde. J'aurais voulu affirmer indéniablement qu'il était le seul et l'unique, j'aurais voulu lui donner tout ce qu'il m'a dédié sans compter, jour après jour, inlassablement. J'aurais voulu être la bonne pour lui, j'aurais voulu construire une histoire à ses côtés et à sa hauteur, si seulement j'avais pu. Mais je n'étais pas celle qu'il devait aimer, j'en étais à peine une pâle copie. Je n'étais pas celle qu'il méritait, j'en étais à peine une partie.
Tout est allé vite, tout a déboulé. Personne ne sait que je suis ici, encore moins les raisons qui m'ont poussée à tout confesser à Isy. Le saut n'en fait que plus mal mais je n'aurais jamais été en mesure de le faire si j'avais eu un filet qui m'avait attendue à la sortie. C'était inconcevable à mes yeux bouffis, rougis, de garder ne serait-ce qu'une seule seconde de plus pour moi ce qui se tramait à l'intérieur sans lui en parler. Au-delà du vide désormais constant que je ressentais au creux de mon ventre, au-delà des larmes qui remontaient à penser aux signes et aux raisons et à la finalité de ce qui aurait peut-être pu nous rapprocher sans que j'ose lui accorder le rôle-clé ; j'étais venue ici et je ne repartirais que lorsque j'aurais tout dit.
« Je rêve que tu sois heureuse. » mais je ne le mérite pas. Je ne mérite même pas d'y aspirer. J'y ai touché de bout des doigts, parfois. Mais pas suffisamment pour être naïve au point de croire que je le serais vraiment, amplement, un jour. C'était doux, c'était utopique, c'était beau - mais ce n'était pas pour moi. Surtout pas quand je le voyais dans cet état-là.
« Merci... Pour notre histoire. » mais j'ai tout bafoué, Isy. J'ai tout cassé. J'ai tout démoli, j'ai rien racheté, j'ai tout pris. « Merci d'avoir été là, pour tout ce que tu m'as apporté. » mais je t'ai tout volé. J'ai volé la lueur dans son regard, j'ai volé tous ses sourires. J'ai volé toute sa confiance, je ne lui ai apporté que plus de douleur encore, que plus de mal. « Merci pour ta sincérité. Ton authenticité. Merci pour toi. » mais je ne suis rien moi. Absolument rien.
« J'ai pas le droit de te demander ça. » je ravale difficilement, et mes silences et mes larmes, et ma voix qui tremble et tout le reste. Il n'aura pas à gérer rien de tout ça, il n'aura pas à supporter une fissure de plus, il n'aura pas à ramasser mes dizaines de milliers d'éclats en plus du reste. Plus jamais je n'oserais lui affliger ça. « Mais promets-moi que tu feras attention à toi. » elle me brûle la langue, les lèvres, la phrase, l'odieuse, celle que j'ai l'audace, que j'ai l'ingratitude de formuler. C'est ta faute Ginny, tout ça c'est à cause de toi. S'il a mal, c'est à cause de toi. |
| | | | | | | | when the night comes, and you don't know which way to go ▲ mcjen |
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