Il fait nuit. Mimi est fatiguée, épuisée, elle a chanté ce soir, avec tout le souffle et la voix dont elle était capable, a tout donné pour faire ce qu’elle aime. Pour cette passion qui l’anime et qui la pousse à toujours se surpasser pour les autres. Elle en a besoin, c’est ce qui lui permet encore de tenir, de ne pas tout à fait être à terre, pas complètement en tout cas. Elle a honte, parce que ce soir elle s’est cachée, elle n’avait pas envie de retourner dans sa chambre d’hôtel délabrée et mal isolée, alors, Mimi s’est tapie dans un dédale du théâtre pour qu’on ne remarque pas sa présence, pour qu’on ne puisse pas se rendre compte qu’elle est devenue une vagabonde, une sans abri, allant et venant dans les endroits qui veulent bien l’accueillir. Mais les maigres économies de Mimi se sont envolées, et elle ne peut plus se permettre de payer tout les soirs une chambre, alors, quand elle le peut, elle dort au théâtre. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait ça, pas la première fois qu’une fois tout le monde partit elle s’assoit sur un fauteuil rouge en face de la scène et s’endort, emmitouflée dans son manteau. Elle aurait voulu que tout soit plus beau, mais rien ne l’est plus depuis que cet anneau doré pèse à son doigt, c’est lourd, beaucoup trop lourd à porter, et maintenant qu’elle s’est enfuit elle devrait la balancer au loin, mais Mimi reste ancrée dans sa réalité, avec la sensation nette au corps qu’il pourrait la retrouver. Et ça va arriver un jour ou l’autre. Mais pas maintenant. Ses yeux s’attardent sur la scène, Mimi a finit par s’habituer à l’obscurité. Elle se sent bien ici, c’est réconfortant, accueillant, c’est le lieu dans lequel elle se retrouve le mieux. Soupirant un peu, elle laisse son esprit divaguer, penser à autre chose et se complaire dans de jolies pensées cette fois-ci. Mais la porte s’ouvre, la lumière s’allume et Mimi sursaute. Elle n’ a pas le temps de se cacher, pas le temps de s’enfuir. La blonde se retourne prestement, s’apprêtant à sortir un mensonge certainement plus gros qu’elle, mais son angoisse se tasse un peu quand son regard croise celui de Clément.« Oh Clément… Tu as oublié quelque chose ? » Parce qu’il est tard. Même si Mimi est plutôt mal placée pour dire quoique ce soit. La preuve, elle est là, alors. Elle devrait lui parler, lui expliquer la situation, il sait Clément, il a déjà vu les bleus sur sa peau, il comprend qu’elle ne vit rien de rose quand elle rentre chez elle, mais les mots restent coincés dans sa gorge, la honte aussi. « Ce n’est pas ce que tu crois. » Elle s’enfonce à non ? Si. Bien sûre que si. Mais de toutes façons c’est trop tard, Mimi a déjà bien trop parlé et il va bien falloir qu’elle s’explique d’une façon ou d’une autre. « Je suis partit de chez moi. » Peut être la meilleure décision de sa vie. Elle n’avait juste pas pensé à l’aprés qui pourrait s’avérer si compliqué.

Trois heures. Voilà le temps que j'ai passé dans ma loge après la fin de la répétition d'aujourd'hui qui fut la plus dure depuis longtemps. Non pas physiquement, mais bel et bien moralement. Car je n'ai toujours pas eu le courage de dire à Loan que je reprendrais mon rôle, que son acte ici est fini et que le prochain spectacle sera son dernier dans le rôle de Jack. Certes, il restera parmi nous, il a prouvé à plus d'une reprise qu'il a sa place ici donc il peut sans problème rester. Avec Charles nous avons même passé de nombreuses heures à lui écrire un rôle qui lui correspond bien afin qu'il reste dans le spectacle car nous savons tous les deux que le publique l'adore. Mais comment lui dire qu'il va être recaler ? Que je vais reprendre mon rôle ?

C'est la question que j'étudie depuis trois heures, enfermé, seul, dans ma loge. Et peu importe comment je la tourne, dans quel sens je l'écris, comment je la vois et comment je l'étudie, je n'ai aucune réponse concrète si ce n'est d'aller lui parler directement. Lorsque je relève mon regard et que je le pose sur le cadran de la montre qui m'indique qu'il est déjà 23h30 passer, je pousse un long et douloureux soupire avant de me lever.

En sortant de la pièce, je me promet que demain, après le spectacle, j'annoncerais la nouvelle à Loan. Demain, sans faute, je lui dirais qu'il a fait un excellent boulot et qu'il a sauvé le show mais que je reprend mon rôle pour lequel je me suis tellement battu et tellement entraîné, ce rôle qui me revient de droit et qui me tient tant à cœur. Cet acte qui …

Mes pensées se taisent brusquement lorsque j'entends du bruit provenir de la salle de théâtre. Ce qui est extrêmement bizarre étant donné que personne ne devrait être encore ici et que tout le monde est parti après la répétition. Même Kyle devrait avoir fini son boulot depuis plus d'une heure et il n'est pas du genre à faire des heures sup. D'autant plus qu'il est même venu me saluer dans ma loge.

Ainsi, poussé par la curiosité, je me dirige vers la salle, ouvre les portes, allume la lumière ...et fait face à Mimi qui, visiblement, est tout aussi surprit de me voir moi que moi de la voir elle. Nous nous observons quelques instants avant qu'elle ne me demande si j'ai oublié quelque chose. Secouant la tête, je m'avance vers elle, alors qu'elle baisse le regard, me dit que 'ce n'est pas ce que je crois' avant qu'elle n'avoue, à voix extrêmement basse, être partie de la maison.  « ça fait longtemps ?» demandais-je en m'immobilisant face à elle  «que t'es partie ? C'est la première nuit que tu passes ici ? » mon ton est calme  « Qu'est-ce qui s'est passé ?»

@Mimi Faure

Mimi aime cet endroit. Tout le monde est gentil avec elle et elle a réussit à se faire une place, sa place, en tant que Rossignol, et ça lui tient à coeur de faire les choses comme il le faut. D'enchanter le public à chaque représentation. L'art, c'est bien la seule chose qui parle réellement à Mimi, qui la passionne et l'attise, et ici, tout les métiers artistiques se croisent, les danseurs, les chanteurs, les comédiens, les musiciens, les magiciens. Elle se fascine pour tout ces illusionnistes, ceux qui ont le sens du partage et qui offre un bout de vie à chaque fois qu'ils montent sur scène. C'est son réconfort, l'endroit où elle se sent le mieux, alors, quand Mimi veut fuir sa chambre d'hôtel humide, elle vient se réfugier ici. Pour s'asseoir devant la scène, pour réfléchir et surtout faire le point. Elle est préoccupée par tout ce qu'il se passe dans sa vie particulièrement agitée, et la blonde aurait voulu que ça se passe autrement finalement. Mais c'est comme ça et elle ne peut plus revenir en arrière. Mimi pensait être cachée, qu'on ne la découvrirait jamais, mais les lumières s'allument et Clément apparaît dans son sillage. Ils se regardent, et elle se sent gênée, perturbée aussi, parce qu'elle ne sait pas vraiment comment expliquer la raison de sa présence ici. Même s'il doit s'en douter . Même si ça fait déjà un petit moment que Clément connaît la vérité, ou en tout cas l'a entrevue. « Quelques semaines.  » Elle souffle doucement, jouant nerveusement avec ses doigts. « Mais pas tout les jours ! Je loue une chambre d'hôtel pas trés loin c'est juste... Il y'a des soirs où j'aime bien rester là, je me sens bien ici.  » Ce qu'il s'est passé ? Elle inspire un peu, c'est difficile d'en parler, difficile même de lui dire ce qu'il s'est passé, mais Mimi lui doit la vérité, au moins à lui. « C'était terrible Clément.» Elle ne retient pas le sanglot dans sa voix, ni la terreur qui l'habite, cette peur viscérale qui l'a poussé à s'enfuir. « Il avait beaucoup bu, comme d'habitude. Et on sait disputé pour un objet qui n'était pas à la bonne place dans la maison. Il s'est énervé et il a tapé plus fort que les autres fois.  » Et c'est terrible de revenir ce souvenir là, de revoir ses yeux brillant de colère à son égard. « Il est partit travailler tôt alors, j'ai prise mes affaires et je suis partit.  » Et c'est bien la première fois qu'elle prend ce genre d'initiative, qu'elle décide de se prendre en main et surtout de changer son destin.

En voyant Mimi là, entre les sièges à cette heure avancée de soirée, je me doute fortement qu'elle n'est pas là de son plein gré et que le mal commit est bien plus fort. Et j'avais raison. Elle a fuit la maison et les coups que son mari violent lui assénait depuis bien trop de temps. J'étais au courant de tout cela, je savais ce qu'elle pouvait endurer et je m'en voulais tous les jours de ne pas réussir à faire plus pour elle, à d'avantage la protéger contre cet homme qui ne la mérite pas.

Alors lorsqu'elle me dit qu'elle est parti de la maison depuis plusieurs semaines déjà et qu'en vrai elle loue une chambre à l'hôtel près d'ici, j'hoche doucement la tête et dépose mon sac à dos au sol, me doutant fortement que je ne serais pas parti de si tôt. De toute manière personne ne m'attend à la maison, Sybbie et Elora étant sûrement déjà endormies. De toute manière le bien être de mon amie est bien plus important que les formalités qu'on puisse avoir à la colocation.

Je fini par lui demander ce qui s'est passé et ses explications me glacent le sang dans les veines. C'est sur un ton dans lequel on entends la terreur et qui est entre coupé d'un sanglot, qu'elle m'explique que l'homme est rentré, totalement torché, encore plus que d'habitude et qu'il a tapé plus fort que les autres fois.  «putain ... » soufflais-je en m'avançant pour m'asseoir face à elle  «et ...ça va ? Je veux dire, physiquement ? T'as mal quelque part ? T'es allée voir un médecin ou un autre spécialiste ? » demandais-je. S'il est bien plus difficile de faire face au dégâts psychologiques, je sais que les dommages physiques, eux, sont plus facilement traitables.  « Dans tous les cas tu as bien fait de fuir ! Et si tu veux rester ici aujourd'hui, crois moi, je ne dirais rien, personne ne sera au courant que tu ais décidé d'élire domicile ici. Tu ...je ...» je pince les lèvres  «Tu peux aussi venir chez moi aujourd'hui. Je peux facilement te prêter mon canapé pour cette nuit. Ce sera pas définitif parce qu'on habite déjà à trois dans l'appartement plus ma chienne, mais je ...enfin si ça peut te dépanner pour une nuit ou deux ...» proposais-je en haussant les épaules. C'est une solution  «Et si t'as besoin de quelques chose …je dois avoir des coussins et des plaids dans ma loge. Ça te dit ? » Tais toi un peu Clément, tu parles trop.

@Mimi Faure

Mimi ne peut plus se cacher, et elle ne peut pas mentir à Clément, parce qu'il est l'une des rares personnes de son entourage à connaître la vérité. Et elle ne peut plus la dissimuler Mimi, pas quand elle est ici, à une heure aussi tardive de la nuit, à grelotter de froid sur l'un des fauteuils rouge du théâtre. Il faut qu'elle trouve une solution, parce qu'alternait entre un motel et le théâtre n'est pas une solution. Elle le sait, et pourtant pour le moment, elle ne peut pas faire autrement. Alors elle se livre Mimi, elle lui explique la situation et ce qu'il s'est passé cette fois-ci. C'était terrible. Encore plus que les autres fois. Et elle ne peut malheureusement pas y faire grand chose, pour le moment, elle veut juste continuer à le fuir, en espérant qu'il ne la retrouve jamais. Est-ce qu'elle va bien ? La blonde hoche doucement la tête.« Je... Je vais bien. C'est juste des bleus. Et non je n'ai été voir personne.» Parce qu'un mèdecin se rendrait rapidement compte de la situation dans laquelle elle se trouve, et Mimi n'a pas envie de s'exposer, de s'embarquer dans quelque chose de bien trop difficile, comme dévoiler la vérité aux yeux du monde en fait. C'est au dessus de ses forces. Elle est touchée Mimi, vraiment, il l'autorise à rester ici ? Il ne dira rien ? Bien sûre que ça la soulage d'avoir un endroit dans lequel elle peut se cacher. « Merci... Merci Clément. Je suis désolée de m'imposer comme ça je.. Je veux pas t'attire des ennuis.» Non. Elle ne veut nuire à personne Mimi en fait, elle veut juste... Juste retrouver un semblant de paix. Ses yeux qui s'écarquillent un peu quand il lui propose de lui prêter son canapé pour la nuit. Clément est adorable avec elle, vraiment, mais Mimi s'impose bien assez, et puis, ce serait bizarre vis à vis de ses colocataires. « C'est gentil, mais je crois que des plaids suffiront amplement.» Oui. elle ne rechigne pas contre quelques couvertures, parce que la nuit, le théâtre n'est pas chauffé, et elle commençait à avoir froid dans son refuge de fortune. Mimi se sent un peu rassurée de ne plus être seule avec ce secret, parce que maintenant, elle le partage avec Clément. Probablement l'un des seuls amis qu'elle ai réellement.

Voir Mimi dans cette position délicate ne me plais pas. Pas du tout même. J'ai toujours beaucoup aimé cette jeune femme. Douce et délicate avec un talent indéniable, elle avait l'air d'être ce genre de personne à qui tout réussi. Gentilles, agréable, marrante, parfois un peu trop naïve, toujours à voir le bon côté des gens. Et pourtant la voilà qui me dit qu'elle a fuit sa maison et son mari violent. Elle a tellement bien cachée la chose, je ne m'attendais absolument pas à ce genre de déclaration. Ou peut-être n'ais-je tout simplement pas fait assez attention. Il aurait du y avoir quelques signes avant coureur, non ? Ce genre de signes qui font qu'on sait ce qui se passait ? Je soupire doucement et ne peut malheureusement rien faire pour la jeune femme. Quoique ?

Si déjà je ne peux pas la protéger de son mari violent ou l'aider financièrement, je peux au moins faire en sorte qu'elle se sente bien ici, qu'elle soit en sécurité et ne rien faire dire ou dire qui pourrait lui porter préjudice. Et je peux surtout l'écouter. Car ça se voit qu'elle a envie de parler : elle semble en avoir grandement besoin. M'installant donc en face d'elle je suis attentif à ses mots, essaie de trouver une solution, lui pose quelques questions d'usage. Si je ne peux pas l'aider moralement, je peux au moins m'assurer qu'elle aille bien physiquement. Et fort heureusement, c'est le cas : elle n'a que des bleus, rien de bien grave en soit. Hochant doucement la tête, je fini par lui proposer d'aller lui chercher des coussins et des plaid dans ma loge avant que je ne me rappelle de notre canapé qui pourrait facilement l'accueillir aussi pour une ou deux nuits. Mais Mimi ne souhaite pas s'imposer et c'est tout en son droit.  «ok » dis-je compréhensif en me levant  «Je vais chercher te chercher les affaires du coup » dis-je en déposant mon sac auprès d'elle  «je reviens tout de suite »

Ni une ni deux je passer derrière le rideau de la scène et me dirige vers les loges d'où je reviens les bras chargés de coussins et de plaids que je pose sur un siège à côté de Mimi  «voilà » dis-je avant de lui tendre un sachet  «J'ai aussi trouvé de l'eau, des barres de céréales, du chocolat et» je lui tend une bouteille en verre  «De l'huile de massage à l'arnica. C'est parfait contre les bleu ou pour soulager les douleurs musculaires. J'en utilise après chaque représentation et je ... » je regarde l'intérieur de la bouteille  «Y en a plus beaucoup donc tu peux avoir le reste, j'en ai commandé d'autre de toute manière » je lui adresse un sourire délicat puis attrape mon sac  « T'as besoin d'autre chose ?» demandais-je finalement, après avoir lancé un coup d’œil sur ma montre qui m'indique que je devrais déjà être chez moi.

@Mimi Faure

Clément est tellement gentil avec elle, ça lui fait du bien, beaucoup, parce qu'elle sait qu'il ne la juge pas, il ne la prend pas en pitié non plus, il a juste les mots qu'il fallait, lui apporter un certain soutien et lui permettre de rester ici, c'est tout ce dont elle avait besoin Mimi. Vraiment. Elle ne demande pas grand chose de plus, elle essaye de se faire le plus petite possible, dans sa vie de tout les jours, pour ne pas gêner et ne pas prendre de place. Surtout. Elle va bien la blonde, les dégâts ne sont plus aussi conséquents que le soir où elle est partit, Mimi est consciente qu'elle a toujours eu un peu de chance dans son malheur malgré tout, Alexander ne la cognait jamais assez fort pour qu'elle ai quelque chose de cassé. Une bien maigre consolation face à la douleur physique et morale se rependant dans tout son être. Le brun se relève pour aller lui chercher des plaids et elle trouve ça adorable. Un léger sourire et Mimi se redresse un peu dans son siège sur lequel elle s'était à moitié allongée. Il est prévenant avec elle, doux aussi, et c'est rassurant. Clément a été le premier à croire en son talent et elle ne pourra jamais assez le remercier pour ça, vraiment. Il revient, les bras chargés de draps et elle en attrape un poser sur le siège à côté d'elle. Il en a vraiment trouvé beaucoup.« Je ne savais pas qu'il y'avait autant de draps ici .» Elle sourit doucement, une chance pour elle sans doute. Son ventre qui crie famine et le rouge qui lui vient aux joues. « Je crois que mon ventre te remercie.» Elle rit un peu Mimi et attrape une barre de céréale qu'elle ouvre pour croquer dedans. Le sucre sous ses dents lui fait du bien, vraiment, elle avait besoin de ça. Mimi mange un peu rapidement, et fait passer son repas improvisé avec une gorgée d'eau. D'accord, au moins ce soir elle n'aura pas froid et elle ne mourra pas de faim, c'est plutôt une bonne chose non ? «Tu es sûre que ça ne te gênes pas ? » Elle demande doucement. « Vous en aurez encore ? Je sais que vous en utilisez beaucoup.» Une crème que les danseurs mettent souvent, elle n'a pas non plus envie de leur enlever ça, même si elle est certaine que ça pourrait lui faire du bien. « Tu dois rentrer ? » Elle demande, doucement. Mimi n'a pas envie de lui faire perdre du temps, mais, elle n'a pas non plus envie de rester seule. Est-ce qu'il pourrait rester encore un peu ? « Tu partages une barre de céréale ? » Elle propose doucement en lui en tendant une. Il peut toujours refuser et partir s'il est attendu, elle propose quand même Mimi, le théâtre fait moins peur quand elle n'est pas toute seule dedans.

Ce que je déteste par dessus tout dans ma vie c'est de me sentir impuissant face à la détresse de mes amis. Et celle de Mimi est autant visible que réelle. J'aimerais tant faire plus que simplement lui proposer quelques plaids et coussins et lui ramener des barres de céréales et d'huile d'arnica. Mais je ne peux rien faire de plus. Je ne sais absolument pas dans quels réels merdiers elle est ni même quoi faire pour la sortir de là. Je sais seulement qu'actuellement je ne peux pas la laisser sans lui apporter un soutient. Même si celui-ci est petit et pas forcément très important, c'est déjà mieux que rien, non ?

 «Non, non prend le reste » insistais-je lorsqu'elle se montre hésitante quant au fait d'utiliser l'huile d'arnica que je lui propose  «Comme dit, on en a encore beaucoup et j'en ai commandé il n'y a pas très longtemps. Donc vraiment, prend tout ce que je te donne  » je lui offre un sourire bienveillant puis me relève, près à partir étant donné que Sybbie doit sûrement m'attendre pour notre réunion de colocation mensuelle.

Mais Mimi ne semble pas être de cet avis et sa supplique m'enserre légèrement le cœur. J'hésite quelques instants et j'avoue que je n'ai qu'une envie : rester ici, avec elle. Toute la nuit s'il le faut. Mais je ne peux vraiment pas.  « Je suis désolé Mimi, mais il fait vraiment que j'y aille» dis-je en grimaçant légèrement  « crois-moi que j'aimerais te tenir compagnie aussi longtemps que possible mais je ...jai d'autres obligations et... » je soupire  « Désolé, vraiment» ça me brise un peu le cœur mais je n'ai pas réellement le choix  «Dans tous les cas, mange, bois, fait comme chez toi. Et je serais là demain matin à 7h30 avant tous le monde. Tu n'auras donc aucun souci à te faire concernant les questions que quelqu'un pourrait te poser » assurais-je en ajustant mon sac sur mon épaule  «La lumière s'éteint à l'entrée. Donc ...bonne nuit» je l'observe encore quelques instants avant de soupirer doucement et me détourner pour partir, me promettant d'être vraiment le premier à revenir demain.

@Mimi Faure