ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
Il est déjà l'heure de changer de table et de prendre congé de sa première rencontre. Heureuse ou malheureuse, intéressante ou plus morne qu'un jour de pluie, voyons voir si cette seconde rencontre fera toute la différence ...
Grace quitte sa première table un peu à regret, mais le sourire aux lèvres, et toute tension qu'elle avait laissé monter en prévision de la soirée est retombée comme un chat du cinquième étage : à une vitesse fulgurante, mais sans énormes dégâts. Voilà où elle en est : plutôt contente d’avoir décidé de venir au lieu de se tourner les pouces et se triturer les méninges devant NCIS chez elle. Ce n’est toujours pas facile de faire abstraction des questionnements, surtout depuis qu’Ash lui a relancé sans pitié ni considération pour son humeur déjà un peu morose des questions plus profondes et déprimantes encore, mais la jeune femme est décidée à passer outre et à profiter. Toujours plus adaptable, la jeune photographe s’est fondue dans le moule de la soirée avec aisance et, quand elle arrive à sa seconde table, toujours vide, elle remarque qu’elle n’a plus ni besoin de sortir son portable ni de tapoter le bois de la table avec ses ongles : elle est en confiance.
La seule chose qu’il fallait encore pour embellir sa soirée, c’est qu’elle tombe sur des femmes de son âge, plutôt que des hommes un peu égocentriques de sept ans de moins ; et elle prie pour que le karma lui soit favorable ce soir, parce qu’elle voit une grande blonde à l’allure gracieuse et confiante s’approcher de la table et que, contrairement au mec super bien maquillé de tout à l’heure, son pas semble se ralentir à mesure que la distance entre elles s’amenuise. Enfin, la grande perche inconnue s’arrête devant sa table, visiblement aussi surprise que Grace est contente, et cette dernière ne peut empêcher un “yessss” de sortir de sa bouche, un peu trop fort pour ne pas être remarqué ; surtout accompagné d’une tape sur le sommet de la table. Comme quoi, un surplus de confiance a tendance à exacerber la beaufitude. “Excuse-moi, c’était pas pour toi. J’étais juste contente de pas être tombée sur un deuxième mec d’à moitié mon âge.” Charmeuse, elle lui sourit de toutes ses dents, espère se faire pardonner. Rétropédalage : “Enfin, c’est pour toi aussi. Je suis tout aussi contente de tomber sur quelqu’un d’aussi jolie.” Avec leurs règles flinguées qui ne semblent pas plus respectées que ça, Grace n’est même pas sûre de ne pas être tombée sur une femme hétéro, mais elle prend tout ce qui ne ressemble pas à un mec un peu trop sûr de son statut de tombeur.
“Salut, au fait. Moi c’est Grace.”
Elle la gratifie à nouveau d’un sourire, semblant tout juste se rappeler des bonnes manières. Etat rapide des lieux : c’est leur deuxième date à chacune, et pour la jeune femme, ça signifie moins potentielle concurrence que possibles anecdotes rigolotes à s’échanger. “Enchantée. Alors, ton précédent partenaire t’a pas trop maltraitée ?”
Disons que le rendez-vous d’avant était pas si mal même si au final, avec Jordan qui n’était pas vraiment d’un bavard comme mon bagout avait était certainement un peu difficile pour moi au début pour avoir une discussion banal entre deux célibattant. Pourtant nous avions tout de même trouvé une discussion commune entre nous, la musique mais le gong avait retentit nous laissant bien dans la merde. Qui plus est dans tout cela, je n’avais remarquée qu’a la toute fin qu’on pouvait demander un ou deux petit verre de tises afin d’être dans le meilleur état pour dialoguer avec autrui. Bordel, j’ai quand même tournée à l’eau durant tout le date avec un type intéressant mais qui n’était pas très causant par rapport à moi. Le gong avait retentit me laissant seule durant un court laps de temps, une occasion pour que je saisisse une coupe de champagne afin de m’en abreuver un peu tellement j’avais la bouche sèche tel un désert de l’Arabie. Un type avec une face chelou (Wtf c'est quoi tout ce gel gars !) s’avançant vers moi à l’aide de son plus beau sourire, mon ressentit à moi ? C’était surement son pire sourire vu sa face mais bon il avait l’air sympa cela dit, en vrai il travailler ici et m’approcher pour venir simplement me glisser le numéro de ma nouvelle table. Ce malaise pas possible durant un court instant, me ressaisissant afin d’arborée un léger rictus afin de conclure par un hochement de tête et de me diriger vers la table avec ma coupe de champ’ à moitié remplit après deux gorgée de pur bonheur. Sérieusement, c’était des speed dating assez loufoque quand même, j’avais cochée la case bisexuel avec en rajout en plus au stylo à encre noir « A préférence féminine ». Ils n’avaient certainement pas relevé la nuance en vérité.
M’avançant vers la table portant le numéro que le mec chelou m’avait filé, j’arborais des pas léger et un tantinet nonchalant en direction de la table. Qui serait à cette table, encore un mec ? Surement les mecs étaient bien plus daleux que les nanas non ? Ouais très clairement ! Ou alors une meuf recherchant un putain de prince charmant ? Car dans la life je n’ai pas réellement de chance. Mais ce soir j’avais une chance de cocu même si je suis là en tant que célibataire, ouais une nana plutôt jolie à chaque pas que je faisais en sa direction, non après quelques pas c’était réellement une pure bombe, du moins elle était carrément mon type. Petite, une belle bouille et de corps en vrai je n’en sais rien mais ce que je vois me botte trop déjà. J’étais comment dire, emballée en allant dans sa direction que je venais de boire d’une traite ma coupe de champ’ afin de m’installer devant elle. Une fois devant mon nouveau date, elle venait de balançait un « Yessss » en mode un peu fort pour que je puisse faire semblant de ne pas avoir entendu quoique ce soit, même le type à l’autre bout de la table avait entendu son cri de contentement. Lui souriant et m’installant avec grâce sur ma chaise tout en la fixant d’un regard charmeur et surtout très content de voir une nana aussi mignonne qu’elle. C’était un crie en mode Thor dans Ragnarok quoi, le yes du contentement ultime, j’avais jamais eu le droit à ce genre de crie, c’était plutôt plaisant ma foi. « Excuse-moi, c’était pas pour toi. J’étais juste contente de pas être tombée sur un deuxième mec d’à moitié mon âge. ». Dit-elle sur un ton remplit de charme en essayant cela dit de se faire pardonner, y avait pas de quoi d’ailleurs, ce qui n’était pas pour me déplaire, mais elle venait de me dire quoi ! Oh god ce n’était pas pour moi en vrai ! La déception se lisait en moi à cet instant, arborant une légère moue boudeuse. C’est alors qu’elle reprit aussitôt en mode rétropédalage, « Enfin, c’est pour toi aussi. Je suis tout aussi contente de tomber sur quelqu’un d’aussi jolie ». Ah voilà on y était, le retour de mon plus beau sourire avec un contentement se lisant directement sur mon visage pour venir ensuite lui dire sur un ton taquin. « J’étais dosée du Yess puis ensuite déçu puis ensuite tu te rattrape aussi bien ! Ma foi, moi aussi je suis plus que contente de tombée sur une nana aussi jolie ! Les compliments te mèneront loin ma chère… ». Dis-je en me remettant à l’aise sur ma chaise, tout en la fixant de mon regard bleuté en me plongeant dans le sien.
L’instant d’après elle venait enfin de dévoiler son prénom, qui était tellement gracieux cela dit, c’était Grace, elle était remplit de grâce c’est ça ? Pour ma part, c’était le cas et ma blague bien pourrie resterait enfermer avec moi dans mon cercueil. « Hey ! Moi c’est Nico, je te préviens que c’est un diminutif mais personne n’est au courant ! Si je te le dis, je devrais te tuée et ça me ferais bien chier sachant que tu es surement le meilleur rencard de ce soir ! ». Dis-je en arborant un ton taquin, c’était le but, elle n’avait pas l’air d’être une nana n’aimant pas jouer à un petit jeu taquin. C’était à son tour de répliquer en étant un poil curieuse d’en savoir plus sur mon date d’avant elle. « Enchantée. Alors, ton précédent partenaire t’a pas trop maltraitée ? ». Dit-elle histoire d’en apprendre un peu plus. J’étais figée sur elle, sérieusement elle était carrément mon type de nana mais fallait que je me reprenne un peu, si ça se trouve c’est une meuf hétéro qui venait juste d’être gentille envers un membre de sa tribu, des filles. Lui souriant en tapotant sur la table pour venir lui glisser quelques mots sur un ton jovial. « Enchantée également ! Non ça va, juste pas un grand bavard sauf vers la fin. Et toi avec Ash c’était fun ? C’est un pote à moi. ». Dis-je tout en m’arrêtant un instant, car ouais c’était un pote ce qui voulait dire que j’allais également tomber sur lui après Grace. « Bref sinon ça te dis de ne pas faire le vieux date Tinder et passer directement l’étape de présentation ou tout le monde il est beau et parfait et de corsé le niveau des questions ? ». Dis-je remplis d’assurance et à la fois le niveau date pourrie des questions étaient carrément à chier alors autant pimenté les choses et de parler sérieusement de sujet que l’on souhaite que de suivre une trame d’un scénario tout prêt.
Elle ignore qui de Dieu, du karma, ou des organisateurs peut-être pas si bêtes que ça elle doit remercier pour son second match à ce Tinder grandeur nature et sans juger seulement par les photos, mais la grande jeune femme blonde qui se dirigeait vers sa table s’arrête pile à celle-ci et Grace est beaucoup trop contente pour le cacher. Pudeur ? Connaît pas. Elle prend quand même la décence majestueuse de s’excuser, parce que ce n’est pas son genre de cat-call, non plus, et qu’offenser son apparemment seul possible bon date de la soirée est absolument la dernière chose qu’elle souhaite. « J’étais dosée du Yess puis ensuite déçu puis ensuite tu te rattrape aussi bien ! Ma foi, moi aussi je suis plus que contente de tombée sur une nana aussi jolie ! Les compliments te mèneront loin ma chère… » Et ça suffit : il ne faut pas plus pour que Grace comprenne, quasi-instinctivement (appelons la pratique dans l’affaire parce que, soyons honnête, le gaydar, c’est du foutage de gueule), que sa partenaire de second rencard est tout aussi ravie qu’elle. Et potentiellement intéressée.
“J’en espérais pas moins”, qu’elle répond, soutenant son regard avec une confiance renouvelée.
Autant elle avait apprécié son rencard avec Ash, aussi peu ordinaire fût-il, autant elle préfère largement être ici avec la grande et jolie blonde qui ne cache pas son début d’intérêt pour elle. « Hey ! Moi c’est Nico, je te préviens que c’est un diminutif mais personne n’est au courant ! Si je te le dis, je devrais te tuée et ça me ferais bien chier sachant que tu es surement le meilleur rencard de ce soir ! » Encore un point commun. Décidément, pense Grace, sourire encore plus large qu’auparavant, elles peuvent déjà commencer une liste. “Me tuer, carrément ?” Ca fait beaucoup de discussions de cadavres en une soirée, pour le cadre dans lequel elles sont. “Ou alors, on passe un compromis, je te confie un truc super gênant en échange de ton prénom ?” Un sourire taquin joue sur ses commissures mais qu’on ne s’y trompe pas : si elle sortait un truc vraiment gênant, Nico aurait plus envie de fuir que de la tuer. Pour l’instant, c’est bien son dernier souhait.
“Nan, tu connais Ash ? Le monde est trop petit, j’suis pas sûre d’aimer l’idée.” Et surtout, que va lui dire Ash, si d’aventure ils viennent à parler d’elle ? Qu’elle s’est frottée façon singe à son crush au lycée, qu’elle aime bien l’étranglement, ou qu’elle n’a absolument pas la moindre idée de pourquoi elle vient fuir ses sentiments en rencontrant des gens qui la laissent parfaitement indifférente ? C’est la question à cinq-cent mille. “Ecoute, c’était sympa, c’est un mec bien. Trèèèès loin de ce à quoi je m'attendais, mais c’était une bonne rencontre.” Elle a envie d’être sincère, plutôt que moqueuse : elle avait bien indiqué femmes, malgré tout, mais au final elle aurait peut-être loupé quelque chose sans sa rencontre avec Ash.
« Bref sinon ça te dis de ne pas faire le vieux date Tinder et passer directement l’étape de présentation ou tout le monde il est beau et parfait et de corsé le niveau des questions ? »
Quand Nico propose de se poser des questions directement, ça lui rappelle automatiquement sa première sortie avec Lola. Et, merde, il y a beaucoup de choses, ce soir, qui semblent vouloir lui faire penser à Lola, et elle ne sait pas trop si c’est un problème de l'ordre personnel ou si elle peut s'en plaindre à haute voix aux autorités compétentes. Quoi qu’il en soit, l’idée lui plaît : les tu cherches quoi, t’aimes quoi chez les gens, c’est quoi ton pire défaut, la mécanicité du processus, ça a tendance à ruiner toute possible entente et, surtout, tout fun, pour elle. “Ohoooo, t’es sûre de vouloir me lancer avec des questions ?” Elle frotte son menton de sa main gauche en signe de réflexion : qu’a-t-elle envie de savoir de Nico ? Est-ce qu’elle a envie d’axer sur l’inutile-mais-drôle ou sur quelque chose de sérieux ? Est-ce qu’elle a envie que quoi que ce soit soit sérieux, au fond ? La serveuse passe près d’elles : “Tu veux reprendre un truc à boire, au fait ?” Nouveau rétropédalage : “Ca compte pas comme une question, hein. M’entube pas.” Ses yeux pétillent mais elle réfléchit toujours.
“Alors : qu’est-ce que tu aimes bien, mais que t’as honte d’aimer ? Genre, les films bollywoodiens, peler la peau morte des coups de soleil, le dernier album de Britney Spears…” Chacun ses défauts. Elle lève un second doigt : “Est-ce qu’il y a un pays que tu veux absolument visiter avant ta mort ?” Pour le côté sérieux : elle ne s’imagine pas fréquenter quelqu’un qui n’a aucune curiosité pour le reste du monde. “Et si tu pouvais choisir un superpouvoir entre la télépathie, l’invisibilité, et la téléportation, tu choisirais quoi, et pourquoi ?”
Sérieusement y avait combien de chance pour que je tombe sur une nana qui me botte dans une soirée speed dating de cet ampleur ? Surement pas énorme en sachant comment se déroule la soirée et que peu importe son choix, on pouvait atterrir avec un me ou une nana. Et puis merde c’était le fire cet accueil elle avait l’air d’être un tantinet givrée un peu comme moi et c’était plutôt fun que de penser à cela en la regardant en profondeur en plongeant mon regard dans le siens pendant qu’elle venait de prendre la parole. « J’en espérais pas moins ». Dit-elle en soutenant mon regard. Ce genre de chose, c’était exactement ce que je voulais entendre ce soir, on était là toutes les deux pour ça en soit non ? Ouais bon, j’avoue que j’étais venue par curiosité et un peu forcée par ma sister d’amour mais bon, là pour le coup, je lui devais une fière chandelle en me tenant devant ce genre de beauté qu’était Grace. Un léger sourire taquin, me mordant légèrement la lèvre inférieure, tout cela remplit de charme en la fixant avec mes yeux bleutés. La jolie Grace revient à la charge avec ses quelques mots tout en arborant un sourire encore un peu plus large que précédemment. « Me tuer, carrément ? ». La fixant sans rien dire pour le moment, juste perdu dans mes pensées. Ah non jamais de la vie ! Je voudrais la tuée en vrai ! Bien trop jolie pour faire preuve de barbarie de la sorte. Et puis on commencer la discussion et déjà que je sentais qu’on avait tellement de chose en commun. Mais elle était joueuse la petite demoiselle, cela me rendait un peu plus joueuse qu’avec mon premier date, en même temps c’était un mec alors, autant être à cent pour cent avec la fille se tenant devant. J’étais prête à jouer s’il le fallait. « Ou alors, on passe un compromis, je te confie un truc super gênant en échange de ton prénom ? ». Dit-elle en arborant un sourire taquin comme le ton qu’elle prenait en parlant. Elle voulait sérieusement avoir mon vrai prénom ? C’était Nico dans le fond, mon vrai nom complet était « Nico Logan Jones », mes darons attendaient surement un mec en vérité, c’est pour cela qu’après quelques temps ils avaient choisi le prénom de « Nicoletta ». Un chouette prénom mais surement trop tard pour moi et j’aimais énormément être la seule et unique Nico à Brisbane. « Hum… Non on va éviter un bain de sang ce soir, alors qu’on commence enfin à kiffer la soirée non ? Écoute balance toujours ton dossier… Faut qu'il soit ouf par contre. Et peut-être que je te dirais mon vrai prénom, ou pas ! Faut prendre des risques parfois pour gagner. ». Dis-je en lui souriant et sur un ton taquin, en me plongeant dans le regard de la brunette assise devant moi.
Ensuite elle venait de me dire que sa rencontre avec mon pote, Ash c’était plutôt bien dérouler, plutôt cool quand même d’avoir accroché avec ce gars un peu brute de décoffrage mais qui était réellement un bon petit gars, même si c’était un bébé au vu de son âge de têtard. « Écoute, c’était sympa, c’est un mec bien. Trèèèès loin de ce à quoi je m'attendais, mais c’était une bonne rencontre. ». Dit-elle sincèrement me rendant souriante pour le coup. « Ouais c’est un mec cash mais il est très sympa dans le fond ! Ouais j’me suis dit la même la première fois que je l’ai vu. Puis il m’a sorti de but en blanc, c’est quoi ta position préférée, ah ah. ». Dis-je en rigolant légèrement de la folitude de ce petit têtard qu’était Ash. Elle reprit ensuite sur un ton qui venait de me faire une nouvelle fois sourire, c’était surement le but de la manœuvre. « Ohoooo, t’es sûre de vouloir me lancer avec des questions ? ». Dit-elle en se frottant le menton pour marquer un court laps de temps de réflexion. D’un hochement de tête pour venir lui répondre en arborant une moue moqueuse car oui j’avais réellement envie de la lancer sur ce sujet, c’était plus fun que les questions banales. Puis elle venait de me demander si j’avais envie de prendre un truc à boire, mais carrément car mon date d’avant en mode je bois de la Contrex m’avait pas rendue gracieuse envers mon prétendant alors ouais, j’avais la soif d’alcool. Puis elle entreprit soudainement un nouveau rétropédalage en m’expliquant que cela ne compterait pas pour une question. « Euh ouais je veux bien une coupe de champagne ! Merci. T’inquiète, ta beauté te donnes le droit à plusieurs questions, pose tes questions sans soucis. ». Dis-je en lui souriant tout en regardant un peu les alentours de la grande salle, des autres du groupe en ayant une rapide vision de Ash et de Jordan, c’était surement des barres d’écouter la conversation.
Puis après cela, la jolie Grace entreprit donc son interrogatoire pour en savoir plus sur moi. J’avais tout écouté et y avait des questions très pertinente et d’autre plutôt comique, elle m’avait fait un remix parfait entre le sérieux et l’amusement et également l’inimaginable. Me raclant légèrement la gorge afin de donner mes réponses, j’avais comme des bulles pétillantes dans les yeux. « Alors… J’aime bien me poser devant des films tellement nazes et que je ne m’endors pas du tout devant ! Genres les grosses daubes pour tout le monde, tu vois les sharknado ? Les requins qui sont hors de l’eau, qui sorte de flaques d’eau, de tornade. Les films improbables mais tellement con en vrai ! J’kiffe… ». Dis-je tandis que la serveuse venait de ramener la commande de ma coupe de champ’ et ce que la jolie Grace avait commandé. Je repris après avoir pris une petite gorgée de bonheur. « J’aime enlever les croutes des bobos, je sais c’est dégueu mais c’toi qui m’a demander non ! Ah j'aime faire des têtes chelou, des grimaces quoi ! Me trouve pas chelou hein ! ». Dis-je en souriant jaune pourvu qu'elle ne me trouve pas chelou, puis reprenant un peu de champ pour revenir sur mon monologue. « Alors le Japon est un pays que j’ai vraiment adorée pour sa bouffe, sa culture et ses personnes. En vrai j’étais mannequin pro à une époque, alors j’ai pas mal voyagé pour des défilés. J'ai pas tout fait mais pas mal de pays. ». Dis-je bien sûr sans me la raconter, sans vantardise car c’était une autre époque et surtout une autre Nico. « Je choisirais la téléportation afin de faire le tour du monde, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je pourrais manger Japonais du Japon mais chez moi, l’aller-retour en deux-deux puis fini l’aéroport et son attente infernale.. » M'arrêtant soudainement afin de m'abreuver un peu de ma coupe de champagne avant de reprendre. « Bon à toi ! Je te retourne tes questions car en vrai tu as posé de bonnes questions ? J'ai comme une envie de savoir ce que toi tu va répondre. ». Dis-je curieuse d’en apprendre plus sur elle, même si elle s’attendait surement à d’autres questions que les siennes, mais moi je voulais vraiment savoir ce qu’elle répondrait à ses propres questions.
« Ouais c’est un mec cash mais il est très sympa dans le fond ! Ouais j’me suis dit la même la première fois que je l’ai vu. Puis il m’a sorti de but en blanc, c’est quoi ta position préférée, ah ah. »
Une esquisse de moue surprise prend naissance à ses commissures, puis finalement, s’interrompt lorsqu’elle réalise que, non, ce n’est pas si étonnant que ça. De ce qu’elle a vu d’Ash, ça ne s’éloigne pas trop du personnage ; et, surtout, en rétrospective, elle se demande si eux-mêmes n’ont pas sorti des trucs aussi trash, voire plus. La beaufitude des uns commence après tout là où s’arrête celle des autres. “Est-ce que j’ai envie de savoir dans quelles circonstances vous vous êtes rencontrés ?” plaisante-t-elle, faussement choquée. “Moi, il m’a abordée en comprenant pas pourquoi je résistais à ses charmes, jusqu’à ce qu’il découvre, je cite, qu’on était tous les deux des brouteurs de minous.” En y repensant, Grace trouve ça déplacé, est gênée par la formulation même des mots dans sa bouche, de leur implication. Il avait eu de la chance, le gamin, parce qu’elle aurait facilement pu s’en énerver - c’était typiquement le genre de choses qui touchait tout pile à sa susceptibilité, et pour des raisons relativement faciles à établir. Pour cette fois, elle lève les yeux au ciel, sourire en coin. Le mec avait de l’ego, il y allait au culot, et c’était peut-être le seul d’entre eux tous qui allait rentrer accompagné ce soir. Ou partir le premier avec une marque de baffe bien nette sur le visage - c’était 50/50.
Elles décident de partir sur les questions ; Grace aime bien ça, les questions, c’est une façon simple d’apprendre à connaître quelqu’un de manière détournée et sans que ça ne pèse trop. Les questions sérieuses, les tu cherches quoi, ont d’habitude tendance à la faire fuir - ce soir, elles la feraient carrément finir en hyperventilation, tant la simple idée de réfléchir à une réponse cohérente et juste l’angoisse. Ce soir, elle n’est là pour rien : elle préfère s’en tenir à ça, et ajuster ses comportements en fonction. Sinon, tout devient trop tendu, trop difficile, trop officiel ; tout ce qu’elle déteste. Les questions faciles, hurluberlues, les questions impossibles auxquelles il n’y a pas de réponse définie ou de promesse possible d’engagement derrière, par contre, c’est son terrain. Et Nico la sert correctement. « Alors… J’aime bien me poser devant des films tellement nazes que je kiffe et que je ne m’endors pas du tout devant ! Genres les grosses d’aubes pour tout le monde, tu vois les sharknado ? Les requins qui sont hors de l’eau, qui sorte de flaques d’eau, de tornade. Les films improbables mais tellement con en vrai ! J’kiffe… » Evidemment, qu’il faut commencer par un point commun. Evidemment, qu’elle ne pouvait pas accélérer la rencontre, rentrer chez elle le soir-même, envoyer un hé, devine où j’étais ce soir mdr à Lola et caresser Kim Possible jusqu’à tomber de fatigue. Evidemment, qu’elle tombe en plein dedans.
“Nan, toi aussi ? C’est ma PASSION. T’as vu, genre, l’Île de Frankenstein, celui de 1981 ? C’est tellement nul que c’est génial. J’ai du le voir cinq fois, et je l’ai toujours pas compris.”
La seconde bière qu’elle avait commandé arrive et elle trinque avec la jeune femme face à elle qui, elle, est au champagne. Elles boivent chacune une gorgée, et Nico enchaîne, sans se démonter, sur ses passions un peu honteuses. “Aucun jugement”, la rassure Grace, un sourire amusé aux lèvres malgré tout. “Y a pire, t’aurais pu me sortir que t’aimes bien couper le scrotum des écureuils morts que tu croises pour les collectionner.” Un peu trop de sombre ce soir ? Si peu. « Alors le Japon est un pays que j’ai vraiment adorée pour sa bouffe, sa culture et ses personnes. En vrai j’étais mannequin pro y a une époque alors j’ai pas mal voyagé pour des défilés. J'ai pas tout fait mais pas mal de pays. » Puis Nico enchaîne, et Grace se demande si vraiment, c’est possible de se trouver autant de points communs en si peu de temps avec une personne qui était à peu près à son goût, ou si c’était juste une mauvaise blague, parce que ce genre de choses ça n’arrive pas lors de séances de speed dating. Ce n’est pas censé arriver car c’est censé être nul, voilà ce qu’elle se dit, et elle est prête à le ruiner si ça simplifie les choses. Nico conclut sur sa dernière réponse et Grace garde un sourire un peu vague accroché au coin des lèvres : à elle de répondre, d’expliquer que, wow, dingue, elles ont pleins de choses en commun, mais que la conversation avec Ash lui reste un peu en travers de la gorge et que même la bière n’arrive pas à faire passer la sensation.
“Niveau passions un peu honteuses, j’aime bien les séries policières claquées au sol qui passent le soir pour les mamies. J’ai toute une collection de DVDs d’Esprits Criminels, et mes soirées idéales, c’est un binge-watching d’une saison entière avec un sandwich au vegemite.” C’est surtout une façon de tromper l’ennui, le vide, le silence de l’appartement, pour un petit moment ; généralement, jusqu’à ce qu’elle s’endorme. “Et j’aime bien le dernier album de Britney, aussi. Je sais que c’est un crime musical, mais je peux pas m’en empêcher.”
Elle hausse les épaules d’un air tragique, un peu trop aggravé pour le faible sérieux de la situation. Une idole des années 2000 ne meurt jamais, même après un suicide médiatique en 2007 - Grace aurait donc avalé n’importe quel son de Britney passées ses meilleures années artistiques, ce que ses amis interprétaient comme un cruel manque de goût ; et elle aimait leur rappeler qu’elle était quand même calée sur Tchaïkovski et Liszt, à défaut, un peu comme une enfant se serait justifiée. “Pour le pays, je pense que ce serait la Turquie. Surtout, tu sais, cette ville où y a des habitations construites directement dans les montagnes. Je trouve ça dingue, et magnifique, et on dirait un peu des cachettes sur Tatooine dans Star Wars.” Va savoir lequel des deux a inspiré l’autre. “Ou l’Afghanistan. Même raison : les habitations creusées directement dans la roche, les Bouddhas de Bamiyan… C’est incroyable, sur le plan architectural, et c’est tellement vieux, tellement plus grand que nous…Et tout le reste du pays, aussi, bien sûr.” Mais peut-être pas maintenant, et peut-être pas de sitôt.
“Et c’est beaucoup moins honorable, mais je pense que je choisirais l’invisibilité, parce que ça combine les trois : tu peux savoir ce que les gens pensent de toi sans qu’ils le sachent, tu peux te déplacer sans jamais payer, même si les temps d’attente sont toujours chiants, et tu peux déroger à toute obligation de la vie d’adulte sans te faire défoncer derrière.” Elle a l’air fière de sa réponse, en tout cas, parce qu’elle replonge triomphalement dans sa bière, en boit plusieurs gorgées d’affilée, sans sentir de différence avec le début de soirée pour autant. Dommage ; elle aurait bien voulu du courage liquide. “Mais en fait, tu dois vite te faire chier, si personne te voit. Faudrait vraiment que ce soit sur commande. Pour les trois, en fait, parce que j’aurais pas non plus envie de me téléporter accidentellement ou d’entendre les pensées des gens toute la journée.” C’est une idée de start-up, si jamais elle se retrouvait sans emploi d’ici 2060.
“Et donc, Nico, t’étais mannequin pro.”
Une autre de ces choses visiblement anodines qui les réunissent pourtant plus que ce qu’elle ne pensait au premier abord, sans qu’elle l’ait relevée avant. “J’ai bossé dans l’industrie aussi. Enfin, de l’autre côté de l’objectif, par contre. J’suis photographe. J’étais dans les modèles de maillot de bain, avant.” Sûrement pas aussi passionnant que de défiler, elle en convient ; pourtant, c’était parmi les années les plus formatrices de sa vie, et la coïncidence lui paraît un peu grosse pour être ignorée. “C’est dingue, imagine, on aurait pu se croiser.” Les chances que ça arrive vraiment étaient particulièrement maigres, certainement, mais ça lui plaît de l’imaginer. “Une époque loin derrière toi donc ? Tu fais quoi maintenant ?”
C’était une soirée sans rien y attendre pour moi, ce soir j’étais là comme ça par curiosité et rien d’autre. Même si on dit souvent que la curiosité est un vilain défaut, ce soir j’avais eu du flair de venir ici car je me trouver réellement à aimer la soirée que je passer en compagnie de la jolie brune se trouvant en face de moi. « Est-ce que j’ai envie de savoir dans quelles circonstances vous vous êtes rencontrés ? ». Dit-elle en plaisantant tout en arborant une mine faussement choquée. C’était au Canvas la rencontre avec Ash, ce bar ou parfois je vais pour passer une soirée dans un monde à moi, une de mes passions était la musique, après le dessin c’était littéralement mon autre passion. La musique est une partie de moi, je joue de la guitare depuis toute petite, j’avais un talent certain pour en jouer mais pas suffisamment pour devenir une vraie pro, ça aurait trop compliqué et incertains, du moins pour moi. Mais mon vrai talent était destiné à être le dessin, où j’ai pût devenir ce que je suis aujourd’hui. Lui souriant pour venir lui répondre sur un ton jovial et un peu taquin sur les bords. « C’était dans un bar, j’avais besoin de bras pour faire un duo de guitare et voilà comment on s’est rencontré. Sauf si en vrai tu ne voulais pas savoir ? Parce que parfois, je parle pour rien ! ». Dis-je en rigolant légèrement avant qu’elle ne reprenne la parole pour venir parler d’Ash une nouvelle fois. « Moi, il m’a abordée en comprenant pas pourquoi je résistais à ses charmes, jusqu’à ce qu’il découvre, je cite, qu’on était tous les deux des brouteurs de minous. ». Dit-elle en restant pensive en repensant surement à sa rencontre avec ce jeune têtard.
Oh putain il était sérieux lui, de sortir une tel réplique devant une nana, encore sa réplique qu’il avait eu pour moi lors de notre rencontre, à savoir ma position préférée. J’avais était plutôt conciliante via cette franchise que j’avais mis sur le compte de l’alcool et du coup je lui avais carrément sortie un nom inconnue, inexistant pour pouvoir passer à autre chose. « Ah mais c’est parce qu’il pense que toutes les nanas sont à fonds sur les mecs ! Heureusement pour nous, quelques-unes y arrivent très bien, à résister. ». Dis-je en rêvant d'une gorgée de champagne tout en fixant aléatoirement les yeux de Grace. Par timidité ? J’en savais rien, juste qu’elle était sincèrement trop mignonne pour que je reste à la reluquer dans les yeux sans les décollés quelques instants pour ne pas passer pour une dalleuse. Après c’était là que la partie serait des plus intéressantes, les questions absurdes, les questions qui ne se font pas lors d’une rencontre de speed dating, on venait un peu de remastérisé le code du dating pour notre plus grand plaisir. Elle prit la parole après ma première réponse qui lui avait sincèrement fait plaisir, était-elle fan de film chelou comme moi. Elle prit la parole après ma première réponse qui lui avait sincèrement fait plaisir, était-elle fan de film chelou comme moi. Encore une passion commune entre nous, c’était dingue de ressentir un tel feeling en un rien de temps.
Si elle parlait de ce film à l’ancienne où des gars débarquent sur une ile après que leur ballon est un problème et qu’ils font la rencontre du Doc Frankenstein, alors ouais c’était un nanar que j’avais déjà vu, apprécier également. Les films comme ça, le but était simplement de laisser place à du n’importe quoi, tu poses ton cerveau à côté et tu regardes, point barre. « Oui, un ballon s'écrasant sur une ile où se trouve Frankenstein, m'en fallait pas plus ah ah ! T’a tout dit, c’est tellement naze que ça en est génial, c’est le but je crois de ces films. ». Dis-je tandis que peu de temps après ses mots, la commande des boissons venait d’arriver sur la table. Nous trinquons toutes les deux en arborant un léger sourire pour prendre une gorgée chacune de notre breuvage alcoolisé. Je venais de lui sortir un truc un peu dégueu mais qui au final n’avait pas l’air si dégueu que cela, du moins cela ne l’avait pas choquée puis elle venait de me dire qu’elle ne me jugerait aucunement. Pour reprendre ensuite en me disant que ce n’était pas plus dégueu que de couper le scrotum d’un écureuil mort pour en faire collection. Bon ok, arracher ses croutes n’était pas si dégueulasse que cela en y repensant. « Non je le fais juste pour Halloween ça ! Question de réalisme. ». Dis-je en arborant une mine taquine et un léger rictus tout en la regardant fermement. Elle venait de lui déballer ses passions honteuse à elle, tout le monde en avait une, plusieurs, c’était impossible de ne pas en avoir une. La scrutant du regard pendant qu’elle monopolisée la parole pour venir m’expliquer qu’elle aimait les veilles séries policière, esprits criminels. Je connaissais de nom, déjà maté quelques épisodes mais cela n’avait jamais été plus loin.
J’étais plus NCIS, à regarder la belle Abigail, Gibbs et sa team. Et qu’elle aimait écouter la belle Britney. J’aimais la Britney de l’époque quand elle nous balancé du "baby one more time" mais je n’ai jamais vraiment écouté ce qu’elle faisait après, aujourd’hui. J’étais une sérialwatcheuse de télé assise sur le canapé, elle l’était aussi. « Aucun jugement... puis tout le monde connait Esprit criminel, suis-je dans le clan des mamies en regardant NCIS ? Je t'avoue que pour Britney, j'ai carrément zappé ce qu'elle a fait depuis Toxic. ». Dis-je en souriant. J’étais le genre de nana à écouter de tout même à me laisser bercé par du Joe Hisaichi le meilleur pianiste de tous les temps pour moi qui représenter à lui seul tous les films du studio Ghibli. Elle avait choisi la Turquie pour le choix du pays, très bon choix, j’y avais été une fois pour un défilé, c’était tout simplement divin et comme elle venait de le souligner, avec les habitations creuser dans la montagne cela ressemblé grave à Star wars. Mes yeux venaient de s’ écarquillés en entendant ce nom car étant une grosse fan de cette Licence, il ne fallait pas vraiment que je rentre dans ce sujet, sinon j’en finissais plus. Et elle reprit ensuite pour citer un autre pays, l’Afghanistan, celui me parler déjà beaucoup moins dans le sens où je n’y avais jamais mis les pieds mais comme elle venait de le dire, c’était un peu dans le même style que la Turquie avec ses habitations.
Pour ensuite décrire avec intéressement sur le pouvoir de l’invisibilité et ces qualités, elle avait un bagout tellement intéressant et des idées toutes aussi intéressantes. « Très bon choix de pays que tu fais avec la Turquie, déjà mis les pieds et j’ai réellement adorée. Pour ce qui est du pouvoir, tu viens de transformer un pouvoir qui m’attirée pas trop en pouvoir assez intéressant. J’y réfléchirais plus si jamais j’ai le droit de choisir un pouvoir un jour dans ma life ! ». Dis-je souriante en buvant encore une gorgée de ma coupe de champagne en la fixant gentiment. La jolie Grace reprit la parole en revenant sur mon métier d’auparavant, lorsque que j’étais dans le mannequinat. C’était vraiment super au début, avant que tout ne tombe au plus mal à cause de la drogue et de l’autre connard de patron. Mais il était clair que je n’allais pas lui en dire plus sur ce sujet-là. « Ouais j’étais modèle pour de grande marque de luxe, c’était pas mal comme boulot. C’est fou ça ! Ce n’est pas le même boulot mais les modèles sans un bon photographe ça ne sert à rien... Grave, j’aurai bien imaginée notre rencontre, ça m’aurais grave plus ! ». Dis-je sincèrement en reprenant un dernière gorgée de ma coupe, je passais réellement un bon moment avec cette jolie brune, aussi intéressante que jolie. « J’ai ma propre boite maintenant, je faisais des études d’Arts en parallèle à mes défilés. Du coup maintenant je suis créatrice-illustratrice pour contes enfantins, je fais rêver les gamins quoi avant qu’il voit qu’en grandissant la vie n’est pas aussi rose qu’elle devrait l’être. J'ai toujours eu un don pour le dessin. Et toi alors tu photographie quoi maintenant ? ». Dis-je curieuse d’en apprendre plus sur elle.
« Oui, un ballon s'écrasant sur une ile où se trouve Frankenstein, m'en fallait pas plus ah ah ! T’a tout dit, c’est tellement naze que ça en est génial, c’est le but je crois de ces films. »
Mais exactement, qu’elle a envie de lui dire, c’est exactement ça, elle n’a jamais rencontré quelqu’un qui avait kiffé, sans parler d’avoir ne serait-ce que vu, ce chef-d’oeuvre, et d’un coup elle se sent tellement comprise que sa proximité avec Nico augmente d’un cran rien qu’à la mention de Frankenstein. Serait-ce le rêve ? Pour la première fois, Grace rencontre une personne qui pourrait potentiellement l’intéresser et qui semble être intéressée en retour, qui apprécie les mêmes vieux films série Z qu’elle, partage son goût du voyage, a la conversation facile et fluide… Le tout dans une soirée propice aux rencontres, puisqu’une moitié des présents cherchaient l’âme soeur et l’autre au moins un plan cul avec lequel repartir le soir-même. C’était de ces jackpots inconsidérables, le genre de trucs qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie et qu’on a envie d’immédiatement raconter à ses meilleurs potes quand on en sort. Pourtant, Grace n’est pas dans l’ambiance. Elle est trop sceptique, trop spontanée, aussi, pour croire que ce genre de choses peut arriver sans qu’il n’y ait baleine sous gravillon. Et ce soir, ça la frustre, mais elle est bien obligée de l’admettre : le gros flou qui plane dans sa vie amoureuse, le même qui la guide ici ce soir, écrase le gravillon infirme qu’elle est de tout son poids de platane, et avec un seul bras valide pour essayer de s’en extirper et profiter de sa soirée, la manoeuvre est presque vaine - presque.
“Juste pour Halloween ? Je trouve que ça va à toute occasion : Thanksgiving, juste pour le plaisir de les offrir au tonton raciste, Noël pour réduire au silence les enfants un peu lourds…”
Les échanges de regard disent tout : l’intérêt mutuel est évident, le feeling est là, mais le petit truc dont parlait Ash est resté bien caché au fond de son lit, là où elle-même voulait rester. Elle maudit le foetus pour avoir rappelé à ses esprits ce foutu bordel, parce que maintenant, elle n’arrive plus à profiter autant qu’elle le voudrait. Elle n’est même pas si enthousiaste de sortir ses péchés mignons, elle qui adore pourtant se mettre l’affiche. Parler des Bouddhas de Bamiyan ne la passionne pas comme ça l’a toujours fait. Fondamentalement, elle n’a toujours aucune idée de ce qu’elle peut bien foutre ici ; elle pensait avoir retrouvé sa trame de pensée après son rencard avec Ash, parce qu’elle était là pour se faire des connaissances, pour profiter, pour voir du monde. Pas pour rencontrer quelqu’un. Est-ce qu’elle a envie de rencontrer quelqu’un ? Nico la fixe, lui offre un sourire qu’elle trouve doux et rassurant et elle se dit que oui, peut-être, possiblement.
« Ouais j’étais modèle pour de grande marque de luxe, c’était pas mal comme boulot. C’est fou ça ! Ce n’est pas le même boulot mais les modèles sans un bon photographe ça ne sert à rien... Grave, j’aurai bien imaginée notre rencontre, ça m’aurais grave plus ! »
Grace hoche la tête, admirative. Elle en avait sûrement entendu parler, voire l’avait vue quelque part : pourtant, le visage de la jeune femme ne lui rappelle rien. Et ils en avaient pourchassé, des mannequins, à l’époque où elle était assistante photographe, la même époque où elle était restée trois ans à voyager entre des îles quasi-désertes avec Jessian… Peut-être qu’il y a corrélation entre “îles désertes” et “ne pas être au courant des mannequins australiennes qui existaient à l’époque”, mais la connexion ne se fait pas, et Grace en reste frustrée. Nico poursuit sur son nouvel emploi, et la jeune photographe lui offre toute son attention, sirotant sa bière. “Putain. Gros revirement de carrière, donc.” Le putain sort surtout parce que beaucoup trop de gens dessinent autour d’elle et qu’elle aimerait surtout penser à autre chose ce soir. L’embuscade se précise. “C’est quelque chose que tu as toujours voulu faire ? Ca combine pas mal de talents, non ? Ecriture de scénario, dessin...tu montes tous tes projets toi-même ?” Ca la fascine, elle qui est habituée à une segmentation extrême : elle prend les photos pendant que quelqu’un film et que quelqu’un d’autre se charge de la prise de sons. Chacun a sa tâche bien précise, bien cloisonnée, tout le monde reste dans son champ de connaissances. C’est un monde où il y a peu de prises de risques. “Tu crées des mondes à toi toute seule, en fait”, conclut-elle. L’idée lui plaît. “Je suis photographe de plateau, en ce moment. C’est-à-dire la personne chargée de prendre des photos pendant les tournages de films, et de choisir les meilleures pour promouvoir le film, pour commercialiser les posters… Tout ça. J’aime bien l’idée de devoir capturer l’essence des personnages, trouver leur meilleur jeu d’acteur, les voir se prendre au jeu… C’est super intéressant, comme univers. Particulier, aussi. J’ai la chance d’en voir que la meilleure partie, majoritairement.” Voir de loin qui était une personnalité impossible à vivre, c’était drôle, du moment qu’on n’avait pas à les gérer. Mais c’était aussi tout louper de l’osmose sur le terrain tout en y étant, ne jamais complètement se fondre dans l’ambiance sur place. Ne pas avoir son mot à dire en cas de comportement déplacé envers une actrice, parce qu’on n’était “que” la photographe. “Enfin, j’imagine que tu connais.” Elle lui offre un demi-sourire : elle connaissait même sûrement trois fois mieux qu’elle, elle l’avait vécu au premier plan. Peut-être même que c’était ce qui avait prompté un tel changement de carrière.
“On repasse aux questions ?” Besoin de changer d’ambiance. Gorgée de bière, puis une deuxième. “Si t’étais un homme pendant vingt-quatre heures, tu ferais quoi ; si tu pouvais revivre une seule journée de ta vie jusqu’à la fin des temps, tu choisirais laquelle, et…” Elle reprend une nouvelle gorgée, guette la salle autour d’elle. Elle a du mal à s’y sentir aussi à l’aise qu’elle l’était, il y a à peine dix minutes de ça. Sa nuque est tendue, elle retrouve l’envie de jouer avec ses mains. Un sourire timide, un peu évasif, s’étire sur ses lèvres alors qu’elle poursuit : “Et si je te demande quel est ton endroit préféré dans Brisbane, tu m’y emmènes, après cette soirée ?” Appel à l'aide, un peu désespéré : elle a besoin qu'on l'emmène ailleurs, qu'on lui change les idées, qu'on éteigne son cerveau, le plus vite possible.
Il n’y avait pas que moi sur cette terre qui aimait voir des nanars, des films chelou que tout le monde déteste en vrai. Y avait combien de chance pour qu’un Date se passe tout bonnement aussi bien ? Sachant que j’étais venue à l’arrache par ma sœur m’ayant inscrit sans réellement me demander mon avis. Pourtant je sentais comme une connexion avec Grace, étais-je la seule dans ce cas ? Je ne pensais pas en vue de tous les regards que l’on s’échangée depuis le début. Sérieusement un bon canapé, des nanars en veux-tu en voilà, des popcorns caramélisé et une bonne compagnie pour regarder tout cela et je vivrais un rêve, j’en ferais même un marathon de film. Grace était le genre de nana un peu comme moi, on a qu’une vie et faut s’amuser, faire des choses qui nous plaise, dans le fond c’est ça la life non ? Et pourquoi pas faire un bout de chemin avec quelqu’un d’intéressant partageant le même intérêt que l’autre était un plus tellement divertissant. On était là toutes les deux parlant de tout, de nos intérêts communs pour des films que l’autre ne pensait même pas que son comparse aurait vu. « Juste pour Halloween ? Je trouve que ça va à toute occasion : Thanksgiving, juste pour le plaisir de les offrir au tonton raciste, Noël pour réduire au silence les enfants un peu lourds… ». J’aimais carrément le fait qu’elle puisse rentrer dans un humour noir aussi habilement, j’esquissais un sourire en l’écoutant car je trouvais cela drôle. J’imaginais bien le truc de ramener le scrotum bien dégueu pour un des tontons racistes d’un repas de Thanksgiving. « Ouais j’y penserais à l’avenir, vu tes idées au pire je ferais appel tes talents en scrotum ! Promis. ». Dis-je en arborant un sourire tout en me plongeant dans ses yeux. Grace, elle savait dosée son humour avec une habilité qui me plaisait, tout simplement, le feeling était vraiment au rendez-vous et dans un coin de ma caboche, j’étais en train de me dire que je ne voulais absolument pas partir de cette table.
Il restait encore du temps pour parler et continuer sur notre lancée cela dit. Buvant nos boissons respectif, je venais de lui dire que j’avais carrément changée de carrière, elle venait de balancer un « Putain. Gros revirement de carrière, donc. ». Je relâchais un léger rictus en entendant cette phrase munit d’un putain assez prononcé. Elle reprit ensuite pour venir glisser quelques mots. « C’est quelque chose que tu as toujours voulu faire ? Ca combine pas mal de talents, non ? Écriture de scénario, dessin...tu montes tous tes projets toi-même ? ». Dit-elle comme fasciné envers ce que je faisais, bon ce n’était pas facile à faire mon boulot, une évidence mais ouais je faisais tout de A à Z, des dessins, du scénario, des dialogues et de la moralité en fin de livre car fallait apporter une morale dans chaque bouquin et qui serait compréhensible pour les plus petits. Une fois tout cela remplit, je n’avais plus qu’à envoyer le tout à mon éditeur afin qu’il me sorte le bouquin. « Ouais ! J’ai toujours eu un talent pour le dessin de base, du coup j’ai eu cette idée de faire ce boulot-là afin de faire en sorte que les gosses puissent rêver avant de grandir et voir la vie d’une autre façon… Je fais tout à cent pour cent ouais ! Illustration – Scénario – Dialogue – Moralité de l’histoire. Une fois les idées acquise, les croquis fait, j'envoie le tout à mon éditeur pour les passer sous presse. Comme tu le dit je crée des mondes à moi pour petits et grands. ». Dis-je en passant mes cheveux derrière mon oreille droite tout en la fixant, elle semblait réellement intéresser par mon boulot.
C’était à son tour de parler de son métier qui était très intéressant aussi pour moi, car comme citer plus haut, derrière un bon mannequin se cache toujours un bon photographe. Cela était surement la même chose dans le cinéma tel qu'il soit. Grace, détaillant un peu les coulisses de son taf qui était super mais surement pas des plus tranquille qui soit avec certains aspects de certains acteurs qui parfois, n’était surement pas seul dans leur cerveau. Car j’en avais vu des modèles être exécrable avec des photographes lors de défilés, se croyant supérieur aux autres. Et cela Grace devait en voir derrière la face cachée du cinoche, certes pas tout le temps, parfois y a des gens cool avec qui bosser. « Ouais je connais ça ! Y avait tellement de peau de vache avec les photographes dans les défilés, même entre mannequins parfois c’était assez tendu ! Tous des tendus en vrai dans ce métier ! ». M’arrêtant un instant pour venir tapoter la table et reprendre le cours de la discussion. « Sérieux ça doit être grave intéressant de faire ce taf ! La photo m’a toujours beaucoup plu même si je suis meilleure en tant que modèle, à mon grand regret. Je n’arriverais même pas à cadré une vache dans un couloir, je suis sûre. ». Dis-je en jetant un rapide coup d’œil sur la salle en moins de temps qu’il n’en fallait pour me remettre à scrutait la jolie Grace. La voilà repartie dans les questions afin d’en apprendre plus mais surement pour repartir sur une autre ambiance. « Si t’étais un homme pendant vingt-quatre heures, tu ferais quoi ; si tu pouvais revivre une seule journée de ta vie jusqu’à la fin des temps, tu choisirais laquelle, et… ». Dit-elle en s'arrêtant un laps de temps en arborant plusieurs attitudes, jouant avec ses mains, arborant un sourire pour poursuivre de nouveau. « Et si je te demande quel est ton endroit préféré dans Brisbane, tu m’y emmènes, après cette soirée ? ». Ça ! C’était des questions qui me pousser à sourire tel une gamine car sérieux qui d’autre que la demoiselle en face de moi pouvait me sortir ça ? Personne, j’adorais ce genre de question en plus.
Je n’avais jamais réellement songé à être un homme, ça m’attire même pas rien que d’y pensée, les femmes sont tellement plus charmante en plus. Arborant un sourire un peu taquin pour venir lui répondre. « Hum… Si j’étais un mec ! Franchement je me suis toujours demander ce que cela faisait pisser debout ! Ah ah… Pour la journée à l’infinie, sans hésité, je choisis… La fois en camping avec ma sœur et ma mère en mode toutes les trois sans le frérot. C’était un pur délire toutes les trois en pleine campagne à parler de tout et de rien, bouffer des marshmallow grillé à s’en claqué le bidon et essayant à tour de rôle de raconter des story qui font peur, même si on était toutes nulle à chier. ». Dis-je en rigolant légèrement en me remémorant cette soirée épique entre nana, entre les deux femmes qui compte le plus au monde pour moi. « Pourquoi se contenter d’un seul endroit alors qu’en voiture on peut tracer où l’on veut sans aucune contrainte. Musique en fond, fenêtre mi ouverte, cheveux dans le vent et j’ai mes clés dans ma poche et ma voiture qui n’est pas loin ! Alors c’est quand tu veux… ». Dis-je en la fixant du regard intensément, était-ce une proposition réelle ? Des mots balancer comme ça pour notre petit jeu taquin depuis tout à l’heure ? Non pour moi cela sonné plus comme une proposition réel. C'était comme si elle en avait vraiment le besoin, ce besoin de partir à l'aventure de pensée à autre chose...
Ce qu’il y a d’absolument génial avec les speed dating, et il est notable que c’est probablement la seule chose de vraiment géniale, c’est qu’on rencontre des gens de tous horizons sans distinction possible. La division éternelle des classes, visible dans les quartiers, les restaurants et les infrastructures mêmes de la ville, ici, ont disparu. Ainsi, une photographe a pu avoir une bonne tranche de rire avec un mécanicien d’à moitié son âge, reluquer sérieusement une serveuse et rencontrer une ex-mannequin reconvertie à la création de livres pour enfants. Et ladite photographe retrouve ainsi ce qu’elle aimait tant dans le concept du voyage : se sortir de son quotidien un peu trop enfermé, repousser ses limites inconscientes et découvrir du monde, indépendamment de si on aurait eu la possibilité un jour de les fréquenter ou non. Elle se posait souvent la question, de si elle aurait pu un jour croiser des gens si importants pour elle, si les circonstances n’avaient pas été exceptionnelles, si elle était restée dans son train de vie habituel. Et, quand bien même ç’aurait été le cas, si les croiser aurait été suffisant à les rapprocher et leur trouver la foule de points communs qu’ils s’étaient alors découverts.
Bien sûr, elle se demande ce qui se passera avec Nico, après tout ça, après cette soirée ; si elles auront envie de se revoir, si malgré l’incongruité de leurs situations respectives elles en trouveraient le temps et l’envie. Grace est trop adepte de la spontanéité et du sur-le-coup pour pouvoir répondre même une ébauche à cette question, mais malgré tout elle la taraude : est-ce qu'elle en aurait envie ? L’envie : voilà le centre de la question ; pas le temps, ou l’occasion, parce que tout ça se trouve toujours si facilement, mais l’envie. Elle ne sait même pas si elle a vraiment envie d’être ici, et l’idée qui s’est plus tôt immiscée qu’elle cherchait plus à fuir qu’à vraiment rencontrer des gens commence à grossir et à prendre trop de place pour être ignorée. Ca ne lui ressemble pas : elle n’a jamais délaissé une rencontre plaisante pour quelqu’un, ou quelque chose, ou un sentiment qu’elle devrait être avec quelqu’un d’autre, d’ailleurs ; parce qu’avant, ça importait peu. Et c’est vrai, Nico lui plaît, elle sent que c’est mutuel, elle n’a pas envie de la lâcher comme un chien sur le bord de l’autoroute juste pour des questions débiles qui deviennent soudain existentielles après une pinte et demie en moins d’une heure.
“Je serais curieuse de voir ça”, fait-elle finalement pour raccrocher les wagons. L’idée de rédiger un scénario pour le coller à une histoire tout aussi inventée, et agrémenter le tout de dessins et de dialogue, lui paraît une tâche au-dessus d’elle, complètement infaisable : elle n’aurait jamais cette créativité. “Les moralités que tu donnes à ton histoire, comment tu les amènes… Tout ça.”
Elle se dit subrepticement que ça pourrait faire un bon cadeau pour Morgane, en plus, et d’un coup tout repart à vau-l’eau. Rattrapage de dernière minute : elle se met à parler de son travail, de ce qu’il lui évoque comme points communs et ce qui peut les unir plus profondément. Elle se demande combien de fois encore elle devra raccrocher les wagons avant qu’ils ne se barrent pour de bon. “Je pourrais te montrer, si tu veux. La photographie. Je suis pas super-super pédagogue, t’arriveras peut-être pas à capturer exactement ce que tu veux du premier coup, mais tu devrais savoir cadrer une vache dans un couloir, normalement.” Elle lui adresse un sourire malicieux, laisse sous-entendre la possibilité de se revoir, sans aucune certitude de ce qu’elle avance, juste parce que ça ressemble plus à la Grace normale qu’à la Grace confuse de ce soir. Pour continuer dans sa lancée, elle repart avec des questions, mélange de personnel et de fantaisiste, juste pour s’occuper l’esprit. Sa bière est quasi finie et ça aussi, ça la frustre. Elle envie un peu Nico pour sa proximité évidente avec sa mère et sa soeur, puis rigole à ses anecdotes, et enfin sent un poids se soulever quand la jeune femme lui répond, par l’affirmative, qu’elles peuvent se tirer de là bientôt, dès que possible de préférence, sans destination précise : c’est quand elle veut. Grace arrache un bout de sa feuille de notation, se sert du stylo qui est mis à leur disposition et griffonne son numéro sur le brouillon, puis le fait glisser jusqu’à Nico.
“Eh bien… Si ton partenaire suivant ne te tape pas trop dans l’oeil et que tu changes pas d’avis, t’as qu’à m’appeler.” Elle lui adresse un sourire espiègle : elle sait que rien n’est encore joué, il reste une rencontre, qui sera peut-être décisive, pour l’une comme l’autre. Peut-être que Nico ne tombera pas sur Ash et qu’elle aura beaucoup plus de points communs avec le potentiel inconnu. Peut-être que Grace s’enfuira avant de rencontrer sa troisième personne, parce que ça la démange depuis tout à l’heure. Elle préfère laisser les portes ouvertes : “Si t’es dispo après, bien sûr. Sinon on reporte. Ou on annule. Mais au cas où, t’as mon numéro.”
On dit souvent qu’une simple rencontre pouvait changer une life non ? Ouais c’est bien cela qu’on dit comme expression. Ce soir j’étais devant une nana très charmante, certes, mais elle était tellement intéressante que je me demandais comment je pourrais avoir mieux ce soir. Elle avait placé la barre tellement haute sur l’échelle du feeling que je n’avais plus trop envie de connaitre les autres dates. Bon fallait jouer le jeu et donc par conséquent fallait aller jusqu’au bout. Elle était carrément à fond sur ce que je faisais dans la vie, c’est vrai que ce n’est pas le métier le plus populaire, qui venait à l’idée là comme ça, j’en conviens mais c’était mon boulot et je l’aimais tellement. Et cela était réellement plaisant de voir quelqu’un s’y intéressait, quoique son boulot à elle, était tout aussi intéressant. « Je serais curieuse de voir ça… Les moralités que tu donnes à ton histoire, comment tu les amènes… Tout ça. ». Était-ce une petite façon de proposer de se revoir après tout ça, moi j’étais clairement partante, montrant un joli sourire se dessinant sur mon minois pour venir lui glisser quelques mots. « Bah écoute, moi j’suis carrément partante pour te montrer tout ça ! ». Dis-je sur un ton qui se voulait rassurant pour la revoir sans vraiment y mettre une quelconque pression. Ouais je n’étais pas la nana qui mettait la pression ou quoi que ce soit d’autre pour gêner quiconque, ce n’était pas mon genre même si pour l’heure, avec elle, j’avais carrément envie de le faire. Elle reprit donc la parole en venant me répondre concernant son boulot de photographe qui sérieusement fallait le dire, j’étais beaucoup trop fan de la photographie, ce métier qui capture l’essence même des instants importants d’une vie, d’un film ou tout autre ressentit. Créant ainsi un souvenir, à se remémoré aussi longtemps que l’on voulait avec une simple photo. « Je pourrais te montrer, si tu veux. La photographie. Je suis pas super-super pédagogue, t’arriveras peut-être pas à capturer exactement ce que tu veux du premier coup, mais tu devrais savoir cadrer une vache dans un couloir, normalement ». Dit-elle à l’aide d’un sourire malicieux en laissant clairement la possibilité de se revoir, c’était acté, du moins c’est ce que j’avais ressenti et j’arborais un sourire tout autant remplit de malice que le sien.
Il était clair qu’un autre rendez-vous avec elle serait pour mon plus grand plaisir, remettant mes cheveux vers l’arrière tout en me plongeant dans le regard de la jolie brune. « Avec plaisir si après j’arrive à cadrer une vache moi ça me va, puis j’suis sûre que tu seras assez pédagogue pour m’apprendre… ». Dis-je sur un ton jovial tout en relâchant mon regard du sien pour tapoter le haut de ma cuisse sous cette petite pression émotif me submergeant. Soudainement, Grace, arrachant un bout de sa feuille de notation, en saisissant un stylo afin d’y noter quelque chose et de me le tendre. « Eh bien… Si ton partenaire suivant ne te tape pas trop dans l’œil et que tu changes pas d’avis, t’as qu’à m’appeler. ». Dit-elle à l’aide d’un sourire espiègle. Perdue dans mes pensées durant l’espace d’un instant, j’étais tellement contente d’avoir réussie ce soir à rencontrer une fille comme elle et qui plus est, elle venait de me donner son numéro de téléphone. Elle reprit la parole sans me laisser répondre. « Si t’es dispo après, bien sûr. Sinon on reporte. Ou on annule. Mais au cas où, t’as mon numéro. ». Fallait que je lui répondre au plus vite, avant la fin de ce maudit temps qui se jouer d’ici peu, car ouais y avait pas toute la soirée entre nous à mon plus grand malheur car je serais bien resté avec elle jusqu’à la fin de tout le speed dating. Arborant un sourire très content sur le visage après ce qu’elle venait de me dire, je repris la parole. « Compte sur moi, je t’appellerais plus vite que tu ne le crois. Je ne pense pas qu’un partenaire puisse me taper autant dans l’œil que toi, alors ! Attends toi à de mes nouvelles… ». Dis-je en osant dire tout haut ce que je pensée tout bas depuis tout à l’heure, car oui cette nana-là, cette brune, Grace m’avait carrément tapé dans l’œil au moment même où elle avait gueulé son « Yess ». Prenant mon téléphone afin d’y rentrer immédiatement le numéro de Grace tout en lui envoyant un petit message pour qu’elle puisse également avoir mon numéro.