Cela faisait maintenant quelques semaines que j'habitais chez Isy. N'ayant pas de travail encore, j'avais eu quelques difficultés à payer mon loyer et à subvenir à mes besoins. J'étais tout naturellement allait demander de l'aide à Isaac. On se connaissait depuis tellement longtemps maintenant que je n'avais plus de honte à crier au secours quand j'en avais réellement besoin. Il m'avait donc proposé d'emménager chez lui, bien entendu dans mon esprit c'était le temps que je trouve un emploi stable afin de pouvoir m'offrir à nouveau le luxe d'avoir un appartement. Il fallait tout de même que j'avoue, que j'appréciais vivre en colocation avec les Jensen, car Isaac vivait aussi avec sa sœur Oakley. C'était agréable d'avoir ce sentiment de faire partie d'une grande famille et mon psychiatre trouvait que j'avais fais d'énorme progrès depuis mon arrivé dans la maisonnette. Cependant, la vie était toujours une garce et le petit bonheur que nous connaissions allait voler en éclat pour mon ami. Isaac avait une relation avec une jeune femme, je l'avais croisé de rare fois et je ne m'étais jamais vraiment attardé avec elle. Je n'avais jamais pris le temps de faire connaissance trouvant la situation plutôt étrange. J'avais cependant remarqué que Isy était de plus en plus fade. Il n'y avait plus cette étincelle dans son regard, son sourire était devenu terne et la simple évocation de cette femme semblait le faire souffrir. Je n'avais pas vraiment osé pousser mon enquête, je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie alors je tentais de lui faire oublier les mauvais moment. Seulement, il eu un jour où les mauvais moments ne pouvaient être oubliés. J'ai compris immédiatement que mon ami venait de rompre avec cette femme. Je pouvais voir qu'il était anéantie par tout ceci, cette histoire avait semblait bien compliquée.

Le fait de ne pas travailler pouvait me permettre de m'occuper de la maison. Je faisais en sorte de faire un maximum de choses afin que Isy puisse se détendre en rentrant chez lui. C'était aussi un moyen de pouvoir l'accompagner au quotidien et de tenter de lui faire oublier cette relation détruite. J'étais tranquillement installée sur le canapé du salon, une tasse de café à la main et un livre sur les genoux, lorsque le bruit de la porte d'entrée attira mon attention. J'attendais quelques instants avant de réaliser que personne dans la maison ne semblait l'avoir entendu. Je fermais mon livre prenant soin de marquer la page où j'étais stoppé avant de poser ma tasse de café, et de m'élancer vers la porte d'entrer. Je glissais mes doigts sur la poignet de la porte et je l'ouvrais. Mon regard ce posa sur Noa et un sourire se dessina sur mes lèvres. C'était la meilleure amie d'Isy et elle était très présente pour lui depuis sa rupture. "Salut ! Entre !" Je m'écartais pour la laisser entrer dans la maison avant de refermer la porte derrière elle. "Tu connais la maison !" Je souriais tout en retournant dans le salon. "Pyar ?! Noa est arrivée !" J'avais toujours cette manie de l'appeler ainsi, c'était un surnom qui datait maintenant de notre adolescence et je ne changerais pour rien au monde.

Savoir qu’Isaac et Ginny avaient rompu m’avait laissé assez perplexe. Si j’étais terriblement touchée pour mon meilleur ami, la nouvelle n’avait pas fait l’effet escompté sur moi. Dans le sens où finalement, je n’avais pas été plus surprise que ça. Je sais bien qu’il y a le bébé, qu’Isaac avait des sentiments surdéveloppés pour elle et que la tristesse l’avait envahie, que tout son monde s’était écroulé autour de lui. Cependant, même si je ne m’y attendais pas de sitôt, que c’était peut-être prématuré comme rupture, non je n’avais pas été surprise. Enervée, en colère et agacée oui fortement, j’avais peur pour mon ami car je le savais toujours très fragilisé et qu’à chaque rupture, il l’était un peu plus. Comme un vase qui se brise et dont on va recoller les morceaux, il manquera toujours un bout qu’on aura pas pu recoller car trop petit ou disparu sous un meuble… Isaac n’était plus entier et il n’avait pas encore cette capacité à se régénérer seul, pas encore les moyens pour renaitre de ses cendres, mais je savais que tôt ou tard ça arriverait car tôt ou tard, il trouverait la personne qu’il lui faudrait et qui arrivera à colmater tous ces trous dans le vase. J’avais le flair et j’avais eu un mauvais préssentiment pour Ginny, j’avais réussi à me laisser amadouée, par ce qu’elle dégageait et j’avais fait confiance en Jillian, j’avais fais confiance envers les paroles d’Isaac, j’avais fais confiance en Ginny. Je m’étais moi-même ramassée mais les indices que m’avait donnée Isy ces derniers temps ne m’enchantaient pas.
J’avais ce besoin de passer plus de temps avec Isaac, le besoin d’être près de lui plus souvent, pour lui prouver ma fidélité, lui prouver qu’il pouvait compter sur moi. Sans vouloir m’imposer à lui, c’était comme naturel tout ce temps dégagé pour lui. Tant qu’il ne me repoussait pas, je serai là, autant que possible. J’arrivais alors chez lui, m’attendant à croiser Love puisqu’elle s’était installée chez mon ami depuis quelques semaines. De retour à Brisbane, elle avait pu compter sur l’hospitalité d’Isaac pour l’accueillir comme il se doit chez lui, lui proposer un toit le temps de trouver une situation plus stable et de reprendre ses marques à Brisbane. La savoir présente pouvait me rassurer aussi, dans le sens où Isaac avait quelqu’un de confiance près de lui, quelqu’un qui pouvait aussi veiller sur lui et lui changer les idées. « Salut ma belle ! » que je lance naturellement lorsqu’elle ouvre la porte, j’avais toujours été comme envoutée par sa beauté bien que je n’avais jamais ressentie l’envie de lui sauter dessus à la première occasion, elle ne m’en avais jamais donné les signaux non plus. Je la pensais définitivement hétéro et après avoir eu des tentatives catastrophiques auprès d’hétéro convaincu, je ne renouvelais plus l’expérience. Aucun soucis Love, tu ne crains rien avec moi. "Tu connais la maison !" je hoche la tête, je connaissais les moindre recoins de la maison, je n’hésitais pas à m’y sentir comme chez moi. "Pyar ?! Noa est arrivée !" Le sms que je lui avais envoyé juste en arrivant sur le pas de la porte l’en avait déjà informé, mais il allait recevoir la double notification. « Comment tu vas ? » je tâte un peu le terrain, essayant de voir si je pouvais déjà prendre la température avant qu’Isaac ne débarque à son tour.

Mes pupilles s'orientent lentement vers mon téléphone portable qui vibre à quelques reprises à une poignée de centimètres de mon visage, son agitation étouffée par le matelas sur lequel il repose. L'écran s'anime, tranche d'une luminosité franche mais réprimée par la taille de son vecteur la pénombre dans laquelle ma chambre est plongée sans vergogne. J'inspire profondément, lis quelques mots du texto que vient de m'envoyer Noa, devine les termes qui manquent à ma vue.

Las, mes doigts jouent lentement avec le pli d'un des draps, comme s'ils allaient y façonner le courage nécessaire à m'extirper de mon lit lorsque ma meilleure amie a fait le trajet jusqu'à mon domicile, répondant à une invitation lancée par Love. Je reconnais, admire, et voue une profonde gratitude à tout le temps et l'énergie que consacrent les deux jeunes femmes à mon mieux être. J'ai conscience qu'elles œuvrent pour que je sorte de la torpeur instaurée par cette rupture amoureuse, tout en veillant à ce que je ne sombre pas dans de sinistres travers. Toutefois, cette culpabilité doublée de volonté à souligner leur altruisme manque cruellement à émettre le moindre mouvement pour quitter mon lit. Cette journée, je n'ai pas envie de la commencer, peu importe l'heure qu'il est. Je me suis fait violence pour me doucher quelques temps plus tôt et désormais, je désire simplement rester immobile, sans bruit, sans image, à attendre que le temps passe ; celui qui promet guérir les maux sur son écoulement.

« Pyar ?! Noa est arrivée ! » Je ferme doucement les yeux. Bien entendu que je ne m'accorderais pas le luxe de faire chou blanc aux deux australiennes, quitte à m'autoriser toujours des minutes supplémentaires inerte sur mon matelas. Péniblement, je me force vers un passage à la verticale, réfutant toute lutte contre mes cheveux en bataille. Je rejoins Love et Noa qui paraissent en conversation et m’échoue sur l'une des chaises de la cuisine, n'osant pas les interrompre, bien que j'adresse tout de même poliment : « Salut » Je remarque la tasse de Love et propose à ma meilleure amie : « Tu veux boire quelque chose ? » Je me rapproche nonchalamment de la cafetière pour ma part, avant de questionner ma colocataire : « T'as besoin d'aide avec quelque chose, Love ? »

Brisé par le cœur, j'ai vu mon ami d'enfance dans un état pitoyable une fois et voilà que ça recommence. Je ne comprends pas les femmes qui ne mesurent pas la chance qu'elles ont de tomber sur Isy. Attentionné, romantique, empathique, le Jensen a tout de l'homme parfait. Le prince charmant dans la vraie vie celui qu'on rêve d'avoir lorsqu'on est petite, celui qu'on rêve de trouver pour fonder une famille. Mais non, les femmes l'utilise, joue avec lui et quand elles en ont marre le jette comme un jouet totalement démodé. Je donnerais cher pour trouver un homme comme lui, bien qu'en réalité, je donnerais cher pour être avec lui. Alors je tente par des petites actions de lui faire du bien, de lui faire oublier cette rupture pour qu'il passe à autre chose. Pour qu'il puisse avancer et enfin retrouver son sourire et sa joie de vivre. Je l'ai vaguement entendu prendre sa douche avant d'entendre la porte de sa chambre se refermer. Une fois encore, il va passer sa journée de repos dans son lit et dans le noir. Dans ce genre de moment, je n'ose pas le déranger et pourtant, c'est surement celui-ci où il faudrait le secouer.

Heureusement, aujourd'hui je ne vais pas être seule. Noa vient de frapper à la porte et je crie rapidement à mon ami d'enfance que sa meilleure amie vient d'arriver. J'espérais qu'il va bouger et venir prendre un peu le soleil. Je salue Noa tout en la laissant entrer un sourire visé sur mes lèvres. Je suis contente de la voir, elle aura surement une idée pour aider Isy. « Comment tu vas ? » Je me dirige vers la cuisine "Bien ! Il en faut au moins un dans cette maison..." Je vois alors la silhouette du Jensen qui arrive. La mine tiré, je le vois s'affaler sur une des chaises de la cuisine. Je jette un coup d'oeil à Noa, elle se rend surement compte maintenant de l'état de son meilleur ami. J'ai mal de le voir ainsi et je suis tellement en colère contre cette femme. « Tu veux boire quelque chose ? » Je me décalais légèrement pour ne pas traîner dans les pattes de l'ombre de mon ami d'enfance. « T'as besoin d'aide avec quelque chose, Love ? » Je secoue doucement la tête "Non j'ai fini ce que j'avais à faire...Peut-être que vous pourriez boire un café dans le jardin ?! Il fait beau aujourd'hui et j'ai sortie le salon de jardin." Je posais machinalement ma main sur son épaule. "Un peu de vitamine D ça te fera du bien...A rester dans le noir tu vas finir par devenir nyctalope." Je souris légèrement pour lui signifier que ce n'est qu'une plaisanterie. "Je vous amène de quoi grignoter aussi !" J'avais eu le temps quelque jours plus tôt de faire les courses et j'avais fais le pleins de produit sucré, le meilleur moyen de trouver du réconfort lors d'une rupture.

La réponse que m’offre Love lorsque je lui demande comment elle va me fait doucement grimacer. C’était bien significatif de l’état dans lequel se trouvait Isaac depuis sa rupture avec Ginny et l’état dans lequel en général il se trouvait lorsqu’il rompait avec quelqu’un sur qui il avait beaucoup misé. Ca avait été le cas après sa séparation avec Chloé et maintenant… Mais, pas le temps de trop réfléchir. Isaac arriva rapidement dans notre champs de vision et même s’il avait mauvaise mine, j’étais contente de le voir et ca ne m’empêchait pas de lui sortir mon plus beau sourire pour ne pas me laisser abattre et entrainer dans le bad mood aussi. Comme Love l’avait dit, il en fallait faire la balance, si lui allait mal, nous devions apporter un peu de bonnes ondes pour équilibrer l’atmosphère. Même s’il avait peut être envie qu’on le laisse dans cet état, même s’il avait peut être envie qu’on l’accompagne dans son mal-être et peut être qu’il faudrait l’accepter aussi, mais c’était plus fort que moi. J’avais du mal à le laisser vivre son mauvais moment sans intervenir pour tenter d’inverser la tendance.
Alors qu’il s’affale sur sa chaise, je viens me poster juste derrière lui et pose mes mains sur ses épaules que je commence à masser doucement, comme pour lui transmettre mes ondes. « Tu veux boire quelque chose ? » je Je dessers doucement mes doigts lorsqu’il tend le bras vers la machine à café. « J’vais m’en occuper. » je savais où se trouvait les tasses et où se trouvait le thé, j’étais plutôt eau chaude que café noir en réalité. Je me décale doucement de sa chaise pour aller me servir et appuyer sur la bouilloire pour faire chauffer l’eau. « Non j'ai fini ce que j'avais à faire...Peut-être que vous pourriez boire un café dans le jardin ?! Il fait beau aujourd'hui et j'ai sortie le salon de jardin. » j’espère que le camps de fortune qui avait été installé par Ginny, amassant tous les coussins de la maison avait été détruit par de gros bulldozers ! Mais si Love avait sorties le salon de jardin, elle avait surement fait un peu de ménage aussi. Tout ce qui se rapportait à Ginny dans cette maison était bon à jeter. Pour autant, il ne voulait pas se séparer de cette maison, malgré tout ce que ça devait sans doute lui renvoyer chaque jour. « Un peu de vitamine D ça te fera du bien...A rester dans le noir tu vas finir par devenir nyctalope. » j’acquiesse d’un signe de la tête. « Va pour aller prendre l’air ! » Love avait raison, un peu d’air frais ne ferait pas de mal à Isaac.
Lorsque l’eau est suffisament chaude pour mon thé, je saisi la bouilloire pour remplir ma tasse et choisi un thé vert à la menthe, tout simple. « Je vous amène de quoi grignoter aussi ! » J’étais un peu gênée que Love ait l’impression d’être en trop, enfin, c’est ce qu’elle me faisait ressentir en tout cas. « Tu peux venir avec nous, va falloir que tu me racontes comment se passe ton retour ! » on allait éviter de tourner autour du sujet Isaac et Ginny toute l’après-midi, histoire de pas se faire encore trop de mal.
Je prends ma tasse fumante et me dirige vers l’exterieur. « J’vais m’installer. » et on pouvait profiter des derniers rayons de soleil chauffant de la saison, l’hiver approchant doucement. « T’es au courant pour Josh ? » dis-je avec une pointe de suspens dans la voix… assez fière de la nouvelle que j’allais pouvoir lâcher, si seulement ça pouvait être un scoop !

Les irradiations émanant de mon cœur ricochent sur les parois de mon corps, l'endolorissent exponentiellement tandis que mon esprit s'embrume du cocktail d'émotions dans lequel elles l'infusent inlassablement, douleurs lancinantes. Exténué, nonchalant, je m'échoue sur l'un des sièges de la cuisine et réponds pâlement, motivé par l'affection que je lui voue et les règles de bienséance que l'on m'a inculquées, au large sourire que Noa m'offre. Dynamique, éprise d'entrain, Love s'applique pour sa part à rendre le foyer lumineux de vie quand il me semble être plongé dans une incommensurable noirceur.

J'irai mieux, je ne répéterai pas le passé. J'avais promis aux membres du TBBC, lorsqu'ils m'avaient rendu visite à l'hôpital suite à ma tentative de suicide, que je ne tenterai pas de nouveau à m'ôter la vie. A l'époque, je ne croyais pas un traître mot de ma parole que je livrais toutefois à mes meilleurs amis spontanément, parole que j'avais toujours honorée tout le long de mon histoire. J'avais déployé ma plus grande arme, ce que j'avais de plus précieux et de plus entier au cœur de mon être brisé : ma promesse. Ça avait été ma manière de m'excuser du choc que je leur imposais, de les prier de rester à mes côtés alors que j'étais non seulement malade mais me considérais comme un minable détraqué. C'était ma riposte pour éviter des conflits, quand je lisais la colère, la confusion, la tristesse, la surprise, mouvoir leur regard et me savais totalement incapable de les ouïr hausser le temps à ce moment-là.  

Noa s'approche de ma personne, pose ses mains sur mes épaules nouées pour les masser doucement. J'inspire profondément, imagine quelques uns des poids qui semblent incrustés dans ma conscience s'alléger à mesure de ses gestes. Lorsque je lui demande si elle souhaite boire quelque chose, apposant une de mes mains sur une des siennes, elle s'oriente d'elle-même vers la cafetière. L'eau chauffe dans la bouilloire et je porte mon attention sur Love à qui je suggère mon aide. « Non j'ai fini ce que j'avais à faire... Peut-être que vous pourriez boire un café dans le jardin ?! Il fait beau aujourd'hui et j'ai sortie le salon de jardin. Un peu de vitamine D ça te fera du bien... A rester dans le noir tu vas finir par devenir nyctalope. » Mes pupilles se déposent sur Noa qui acquiesce. « Va pour aller prendre l’air ! » L'absence de ravissement pour cette décision est férocement explicite contre mes traits. J'avais usé de ma plus grande volonté pour sortir de mon lit et voilà que les filles me poussaient vers le jardin. Je lançais un regard peu appréciatif vers la zone, à peine honteux du fait que la Bryce dévoile éhontément mon attirance pour m'enfermer dans le noir quand je n'étais pas au travail. Clairement, ce n'était pas le genre de choses qui pouvait échapper à Noa qui me connaissait bien assez pour deviner justement comment je gérais les conséquence de ma séparation avec Ginny.

« Je vous amène de quoi grignoter aussi ! » « Tu peux venir avec nous, va falloir que tu me racontes comment se passe ton retour ! » « Oui, viens avec nous, » je soutenais l'invitation de ma meilleure amie. Love était absolument la bienvenue. La Jacobs saisit sa tasse fumante et prenant une grande inspiration afin de me procurer du courage, je la suis dans le jardin réaménagé avec goût par ma récente colocataire. « T’es au courant pour Josh ? » Je fronçais doucement les sourcils, songeant aux dernières informations que m'avaient adressées mon meilleur ami. Je m'asseyais sur une des chaises de jardin, considérant qu'aucun élément que l'Andrews m'avait soufflé récemment ne justifiait l'éclat qui brillait dans les yeux de mon interlocutrice. « J'pense pas... Qu'est-ce qu'il y a ? » Je questionnais, curieux, observant Love nous rejoindre quelques minutes plus tard avec de quoi grignoter, comme elle l'avait promis. « Alors, Love, qu'est-ce que t'en penses de la vie au #17 Toowong ? » Je relançais la brune sur la question de la trentenaire avec une touche de taquine complicité.

Noa était arrivé et j'avais appelé Isy tout en l'informant que sa meilleure amie était arrivé. La jeune femme m'avait demandé comme j'allais et je lui faisais comprendre que les choses n'était pas au top à la maison. Je pouvais cependant, parfaitement comprendre Isaac. Une fois encore, une femme s'était moqué de lui, elle avait joué avec ses sentiments afin de le briser. J'avais de la peine pour lui et j'étais énervé contre cette femme que je ne connaissais pratiquement pas. A mon sens, c'était inacceptable d'agir ainsi. Je regardais mon ami d'enfance arriver dans la cuisine et se laisser tomber lourdement sur une des chaises. J'avais du mal à le voir ainsi et j'avais tellement envie de prendre la douleur à sa place. Il me demanda alors si j'avais besoin d'aide et je lui expliquais que j'avais tout fait. Je leur proposais également de filer dehors pour prendre leur cafés. Il fallait qu'Isaac sort prendre l'heure autrement que lorsqu'il va travailler. Je leur précisais que j'allais leur apporter à manger laissant sous entendre, qu'ils seraient tranquille tout les deux. Je n'avais pas envie de m'imposer surtout si, ils voulaient parler de choses intimes. « Tu peux venir avec nous, va falloir que tu me racontes comment se passe ton retour ! » Je souriais légèrement à Noa qui venait de me proposer de me joindre à eux et alors que je m'apprêtais à décliner l'offre pour ne pas les gêner, Isy ajouta « Oui, viens avec nous, » Je hochais la tête favorablement. "D'accord, je vous rejoints !" Je souriais avant de préparer les gourmandises et de les rejoindre avec ma tasse dehors. « Alors, Love, qu'est-ce que t'en penses de la vie au #17 Toowong ? » Je souriais doucement tout en me plaçant sur l'une des chaises du salon de jardin. "Je pense que je pourrais prendre goût à vivre ici !" Le jardin était magnifique et puis la maison était agréable. "On va dire que ça me change de mon appartement ! Y a un peu plus d'espace." Je riais doucement avant d'attraper un gâteau. "Cependant, je ne veux pas déranger ! Et j'espère qu'on me laissera le temps de me retourner avant de me chasser..." Je lançais un regard amusé à Isy avant de croquer dans le gâteau.

Installés dehors, Love nous rejoignait rapidement, contente qu’elle passe un petite moment avec nous. Je trouvais qu’elle était la compagnie parfaite pour Isy en ce moment, douce et très gentille, elle allait lui permettre aussi de souffler et de ne pas le laisser seul dans son malheur. Et ça me rassurait de savoir qu’elle était là aussi, qu’Isaac avait quelqu’un qui veillait sur lui. Je faisais de mon mieux pour être bien présente pour lui, mais avec le travail qui me prenait beaucoup de temps, c’était pas toujours évident.
Je lance le sujet Josh et le scoop que j’avais appris peu de temps avant par ma sœur. « J'pense pas... Qu'est-ce qu'il y a ? » dans un sens, j’étais rassurée qu’il ne soit pas déjà au courant, ne voulant pas être le dindon de la farce à tout apprendre en dernière. « Il va être papa. » et j’suis toute excitée sur ma chaise. « De nouveau, j’veux dire ! » oui, bon il s’en doutait mais j’avais envie d’être claire. « J’ai vu Arrow cette semaine. Elle m’a dit ça, elle flippe un peu… de la suite. Parce qu’ils se sont pas remis ensemble et Josh est même pas au courant ! » est ce que j’allais informer tout le monde avant que le concerné lui-même soit au courant. Oopps. « Elle m’a fait d’la peine, quand même, Josh a intérêt à gérer ça. » Arrow m’avait confiée être toujours amoureuse de lui… et c’était pourtant elle qui avait pris la décision de le quitter mais je comprends qu’avec la merde qu’il avait fait à son travail, elle n’avait plus envie de supporter ça. « Et moi, j’ai toujours le cul entre deux chaises ! » ma sœur, mon meilleur ami, ma sœur…
Love nous rejoins enfin, Isaac lui demande alors comment se passe la vie dans cette belle maison, surnommée Maison du Bonheur par Noa 1ere du nom, mais en ce moment, le bonheur était pas très palpable. « On va dire que ça me change de mon appartement ! Y a un peu plus d'espace. » je la fixe, l’écoutant, et mon dieu, ce qu’elle est belle avec le soleil qui arrive tout droit sur son visage. « Cependant, je ne veux pas déranger ! Et j'espère qu'on me laissera le temps de me retourner avant de me chasser... » ca m’fait sourire, me retournant vers Isaac, sourire en coin. « T’as pas intérêt à la chasser, de toutes façons, c’est pas au programme, y a d’la place pour tout le monde ici. » et comme elle avait dit ,c’était suffisamment grand. « Ton retour en ville se passe bien ? Ca te fait quoi ? »

Noa venait en porteuse de bonnes nouvelles : « Il va être papa. » Je considérais ma meilleure amie de longues minutes, la nouvelle me rendant certes de marbre extérieurement mais brutalisant sans merci mon être. « De nouveau, j’veux dire ! » Je déglutis, observe la Jacobs trépignant sur sa chaise, ose un sourire aussi poli que mécanique. Je n'avais pas nécessairement besoin de cette précision, mais à la tête que je lui adressais, je pouvais comprendre cet ajout. « J’ai vu Arrow cette semaine. Elle m’a dit ça, elle flippe un peu… de la suite. Parce qu’ils se sont pas remis ensemble et Josh est même pas au courant ! » Je hausse les sourcils, surpris. « Ha ouais... » Je marquais une pause, m'asseyant sur l'un des tabourets de la cuisine. « Elle m’a fait d’la peine, quand même, Josh a intérêt à gérer ça. »  « Il va sûrement l'assumer, » je répondais sur un ton confiant. Le Andrews avait beau avoir fauté dans le passé, il me paraissait avoir toujours assumé ses responsabilités vis-à-vis de sa famille très proche. « Et au pire, elle sera pas seule. » Je serai disponible pour prêter main forte s'il le fallait. Après tout, ne fallait-il pas un village pour élever un gamin ? « Et moi, j’ai toujours le cul entre deux chaises ! » J'offre un rictus compatissant à mon interlocutrice. « C'est qu'il doit toujours y avoir un truc plus fort entre eux. Une sorte de flamme qui s'éteint jamais vraiment. Elle va bien, sinon, ta sœur ? » Et bien sûr, même si je n'en dis rien, j'envie le blond d'avoir l'opportunité d'être de nouveau père et sinistrement, je suis certain que ce bébé-là me fera toujours penser à celui que j'aurais pu avoir avec Ginny. Néanmoins, il n'était pas question d'obscurcir par mes déboires les réjouissances de mes meilleurs amis. « Et toi, tu le prends comment ? Mis à part le fait d'être entre deux ? » Je questionne, soucieux de comment la Jacobs gérait cette nouvelle. Arrow lui faisait de la peine, elle se retrouvait placée en position délicate entre deux personnes qui lui sont chères, les circonstances de cette grossesse n'étaient pas des plus aisées... Il y avait de quoi ne pas être totalement serein.

Love avait quant à elle de nouveau consacré de son énergie comme de son temps à faire de mon domicile un foyer agréable. Elle avait anticipé la venue de Noa en préparant quelques douceurs et en faisant couler du café frais ; puis s'apprêtait à mettre les voiles avant que ma meilleure amie et moi la retenions de manière à l'inviter spontanément à nous joindre. Convaincre la fleuriste fut aisé et je souris doucement en entendant Noa la questionner sur la vie au #17 Toowong. « Elle est détestable, » j'e qualifiais, sur une base qui se voulait taquine mais mon air aussi sombre que mon ton sérieux pouvait aisément inciter confusion. "Je pense que je pourrais prendre goût à vivre ici !" rectifia néanmoins la vingtenaire en comparant mon logement à l'appartement qu'elle occupait avant de poser ses bagages chez moi. "Cependant, je ne veux pas déranger ! Et j'espère qu'on me laissera le temps de me retourner avant de me chasser..." « T'as raison de te méfier, c'est tout à fait mon genre, » j'articulais sur la même intonation monotone avant de tremper mes lèvres dans le liquide brûlant reposant dans ma tasse et agrémenter mon organisme d'une dose salutaire de caféine. « T’as pas intérêt à la chasser, de toutes façons, c’est pas au programme, y a d’la place pour tout le monde ici. » Je souris sincèrement, agréant avec les propos de la brune. « T'es ici comme chez toi, Love, » je confirmais. « Tu déranges pas. »

J'avais proposé aux deux amis d'aller s'installer dehors, je n'avais pas imaginé être conviée à leur petit moment, mais ils semblaient y tenir l'un comme l'autre. Je les laissais donc filer le temps de préparer de quoi manger avant de les rejoindre et d'écouter la conversation. Je ne mêler pas de leurs histoires, préférant boire mon thé tranquillement. Il fallait dire aussi, que je n'avais aucune idée de qui ils parlaient. A ma grande surprise cependant, la conversation s'orienta bien vite sur ma personne. Je devais donner mon avis sur la maison et j'expliquais en toute honnêteté mon ressentie. J'exprimais cependant, le fait de ne pas vouloir déranger et d'avoir le temps de me retourner avant d'être chasser. Bien entendu, je préférais largement rester ici, mais je pouvais aussi comprendre qu'un jour Isy se lasserait de me voir dans les parages. « T'as raison de te méfier, c'est tout à fait mon genre, » « T’as pas intérêt à la chasser, de toutes façons, c’est pas au programme, y a d’la place pour tout le monde ici. » Je riais légèrement à la remarque de Noa. A croire que la jeune femme appréciait de me voir dans le coin. « T'es ici comme chez toi, Love, Tu déranges pas. » J'attrapais un gâteau avant de croquer dedans "Pour l'instant...On verra d'ici quelque mois...Tu en auras peut-être marre de m'avoir sur ton canapé." Je souriais doucement avant de reporter mon attention sur Noa. « Ton retour en ville se passe bien ? Ca te fait quoi ? » Je hochais la tête avant de tremper le gâteau dans mon thé. "Oh tu sais, je suis jamais vraiment partie...On va dire que je me suis juste terré pendant plusieurs mois dans mon appartement...Mais je suis contente d'être sortie de tout ça...C'était stressant et pas forcément très sein, ça m'a fait ruminé sur pas mal de chose et surtout sur sa mort." Je haussais les épaules, je parlais bien évidemment de la mort de mon frère. Noa était au courant de l'accident de bus, il fallait dire que ça avait fait l'actualité pendant un long moment. "Au moins, être ici me permet de ne plus pensé à tout ça...C'est un peu une bouffée d'oxygène." Je lui souriais légèrement avant d'ajouter "Et puis j'ai mon papy à m'occuper maintenant..." Je jetais un coup d'oeil à Isy avant de me mettre à rire. "Pire que la maison de retraite, je suis obligé de le sortir sinon il prendrait la poussière." Je riais une nouvelle fois avant d'attraper sa main. "Non plus sérieusement, j'aime bien me sentir utile après tout ce qu'il a fait pour moi." Car Isy avait fait beaucoup et il m'avait permis de refaire surface après la pire épreuve que j'ai pu vivre jusqu'à présent.

 J’annonce cette nouvelle à Isaac dans l’excitation d’avoir appris que j’allais être de nouveau tata, même si cette excitation avait d’abord fait place à beaucoup de perplexité. J’ignorai totalement comment allait se dérouler la suite de toute cette histoire et si Arrow allait trouver un équilibre dans tout ça. J’avais aucune idée si Josh de son côté avait des projets concret avec ma sœur, j’veux dire par là, si elle n’était pas tombée enceinte, qu’est ce que ça aurait changé ?
J’ai pas non plus envie qu’il se force pour ce bébé, il sera présent, je le sais mais s’il se remet avec Arrow pour lui faire plaisir ou par un moment d’égarement dû à la situation… j’en sais rien, j’allais pas faire de plans chelou, j’allais voir ce qu’il se passe. « C'est qu'il doit toujours y avoir un truc plus fort entre eux. Une sorte de flamme qui s'éteint jamais vraiment. Elle va bien, sinon, ta sœur ? » une sorte de flamme, la flamme du cul pour le moment j’ai l’impression mais à voir. « Ouais, Arrow va bien. Enfin, elle flippe mais ca va. » j’dis ça, c’est l’impression que j’ai eu et en même temps j’ai l’impression de pas avoir une réponse certaine. « Affaire à suivre ! » je hausse les épaules, comme s’il s’agissait de n’importe quel cancan du café du coin. Mais j’allais quand même être très attentive.  « Et toi, tu le prends comment ? Mis à part le fait d'être entre deux ? » « Mise à part que j’avais envie d’égorger Josh, tu veux dire ? » je balance en riant. « Nan, ca va, j’ai été surprise, enfin, déçue j’avoue, ni l’un ni l’autre m’avait parlé de leur sauterie là… » je lève les yeux au ciel. « Et bim, j’apprends juste qu’un bébé va naitre, quelle étape j’ai sauté ? » je me penche vers ma tasse pour la rapprocher de moi avant de gouter à ma boisson chaude. « Mais j’suis contente. A défaut d’avoir un bébé dans c’bidou là ! » que je dis en pointant du doigt mon propre ventre.
Love nous rejoints, va falloir arrêter de raconter nos vies et l’inclure dans notre conversation. Je déteste quand j’assiste à un dialogue dont je ne connais ni les protagonistes, ni les histoires qui vont avec et qu’on m’inclus pas dans la conversation.  « T'es ici comme chez toi, Love, Tu déranges pas. » personne lui avait dit que c’était la maison du bonheur par ici ? Bien sur qu’Isaac allait toujours proposer à des personnes qui lui sont cheres de pouvoir rester chez lui tant que tout se passait bien. Il avait toujours le cœur sur la main et une générosité inégalable. Et je pense que ça lui faisait du bien en ce moment d’avoir une présence avec lui. Du sang neuf dans les parages.  « Pour l'instant...On verra d'ici quelque mois...Tu en auras peut-être marre de m'avoir sur ton canapé. » je l’imite à mon tour, aggripant un petit gâteau que je croque aussitôt et ajoute, la bouche pleine. « Attends, tu dors sur le canapé ? » je regarde Isaac éhontée. Comment ça il laissait dormir une lady sur un canapé ? « C’est pas les manières que je t’ai appris ça. » que je dis de nouveau en riant.
Questionnant ensuite Love sur son retour qui n’en est pas un puisqu’elle me dit ne pas avoir quitté Brisbane. Mais ne l’ayant plus apperçue depuis un moment, c’était la conclusion que j’en avais fait : oops. « Oh tu sais, je suis jamais vraiment partie...On va dire que je me suis juste terré pendant plusieurs mois dans mon appartement...Mais je suis contente d'être sortie de tout ça...C'était stressant et pas forcément très sein, ça m'a fait ruminé sur pas mal de chose et surtout sur sa mort. » Bon effectivement ,sa supposée disparition était valable, la pauvre...  « Au moins, être ici me permet de ne plus pensé à tout ça...C'est un peu une bouffée d'oxygène. Et puis j'ai mon papy à m'occuper maintenant » Papy Isaac, ca sonnait plutôt bien. « Pire que la maison de retraite, je suis obligé de le sortir sinon il prendrait la poussière » Haha, j’veux bien la croire oui… « Non plus sérieusement, j'aime bien me sentir utile après tout ce qu'il a fait pour moi. » Du coup, Love venait ici par sentiment d’avoir besoin d’apporter de l’aide à Isaac et en ayant le besoin de se sentir valoriser d’être auprès de quelqu’un qui se sent pas forcément bien ? C’était pas condamnable mais pour autant, je trouvais pas la démarche toujours très saine. Mais bon, si ca l’aider autant qu’elle que lui, tant mieux. « Pense à toi aussi de temps en temps. Papi Isaac saura s’occuper si jamais. Je l’emmènerai faire quelques sortie pour que tu prennes soin de toi. » que je dis amusée à mon tour.

Noa me confie la grossesse de sa sœur et par la même occasion, le fait que Josh deviendra bientôt une deuxième fois papa. L'annonce est réjouissante mais la situation du couple s'apparente au délicat, si bien que je questionne la Jacobs sur comment se porte Arrow depuis sa nouvelle situation. « Ouais, Arrow va bien. Enfin, elle flippe mais ça va. » J'acquiesçais, compréhensif. Il y avait de quoi être craintive et incertaine vu les circonstances. « Bon, ça ira. Elle n'est pas seule. » J'assurais, déterminé et confiant. Puis Arrow n'était pas dotée d'un tempérament la motivant à lâcher prise. Je me soucie par la suite du ressenti de Noa face à ce prochain changement existentiel. « Mis à part que j’avais envie d’égorger Josh, tu veux dire ? Nan, ça va, j’ai été surprise, enfin, déçue j’avoue, ni l’un ni l’autre m’avait parlé de leur sauterie là… » Elle lève les yeux au Ciel, je ne peux m'empêcher de rire. « J'savais pas qu'il fallait qu'on te fasse un rapport ! » « Et bim, j’apprends juste qu’un bébé va naitre, quelle étape j’ai sauté ? » Mon amie continue et j'acquiesce, comprenant son point de vue. « J'pense que... Peut-être que même pour eux, ils savaient pas trop quoi en faire, de cette "sauterie"-là, » j'envisage avec un clin d’œil complice à l'attention de mon interlocutrice. « Mais j’suis contente. A défaut d’avoir un bébé dans c’bidou là ! » Cette fois-ci je la scrute avec scepticisme, ayant pour ma part le sentiment d'avoir loupé un épisode. « Tu veux être enceinte ?! » Et bien vite, je me fais des scénarios. Noa fréquentait-elle quelqu'un ? Envisageait-elle d'avoir recours à une banque de sperme pour enfanter ?

Bien vite, je suis injustement accusé de mauvaise hospitalité et menacé si l'idée me venait de mettre Love dehors. Imperméable, je ravalais ma répartie pour rappeler à mon amie d'enfance qu'elle était comme chez elle à mon domicile, même si ce point lui paraissait encore difficile à accepter. « Attends, tu dors sur le canapé ? » Le ton monte, Noa me lance un regard désapprobateur comme elle en a le don quand j'agis à côté de la plaque. « C’est pas les manières que je t’ai appris ça. » « C’est pas ça ! » Je me défends comme un enfant de cinq ans devant sa mère. « Love ne veut pas de la chambre. J'lui ai proposée ! » Je montre la direction de la pièce libre au première étage. « L'autre est occupée par Oak, la dernière est en chantier. Et j'pense pas que Love veuille squatter mon lit. » Je m'enfonçais mollement dans mon siège, vexé mais satisfait que Noa fasse la conversation à la Bryce et qu'elles me laissent ainsi en paix. J'avouais que je convoitais retrouver la pénombre de ma chambre. J'adressais un regard inquiet au duo lorsque la discussion s'aventura dangereusement sur le sujet de la mort et des démons puis bien vite, les projecteurs furent de nouveau positionnés sur moi. "Et puis j'ai mon papy à m'occuper maintenant... Pire que la maison de retraite, je suis obligé de le sortir sinon il prendrait la poussière." Si Love rit, ma mâchoire ne se desserre pas pour ma part ; même pas j'essaie un rictus. Elles se sont alliées pour me faire suer, c'est bien ça ? Mon humeur d'emblée massacrante ne leur suffit pas ? « Pense à toi aussi de temps en temps. Papi Isaac saura s’occuper si jamais. Je l’emmènerai faire quelques sortie pour que tu prennes soin de toi. » Sur le principe, j'étais d'accord, bien que je me serais passé de cette nouvelle pique. « Papi Isaac va aller entretenir son potentiel de cancer, bien qu'il soit d'accord sur le fait qu'il faille penser à soi. » Je souhaitais en effet que Love soit heureuse et n'oublie pas son bien-être dans son don de soi vis-à-vis de ceux qui sombrent, aussi honorable et merveilleux soit-il. J'avais conscience qu'il était très difficile de vivre avec quelqu'un qui souffrait mentalement et que ces personnes pouvaient rapidement devenir toxiques malgré elles, en particulier lorsqu'il y a une notion d'attachement personnel. J'attrapais mon paquet de cigarettes et me déplaçais de sorte à fumer sans altérer l'air respiré par les deux femmes.

J'avais rejoint les deux amis alors qu'ils étaient entrain de discuter d'un sujet dont je ne comprenais pas un traite mot. J'avais la sensation d'être tombé comme un cheveux sur la soupe et ce n'était pas des plus appréciable, surtout lorsqu'on ne comprenait rien au cancans. Heureusement, la conversation se détourna bien vite et Noa tenta de m'inclure aux conversations. Je parlais donc de mon emménagement chez Isaac tout en lui faisant rappeler qu'un jour ou l'autre il en aurait marre de me trouver sur son canapé et qu'il me pousserait doucement vers la sortie. De toute façon, je n'avais nullement l'intention de passer le reste de ma vie ici, je ne voulais pas être un fardeau pour qui que ce soit. « Attends, tu dors sur le canapé ? » Oups ! Je n'aurais peut-être pas indiqué ce détail et je voyais Noa s'offusquer contre Isy alors qu'il n'y était pour rien. « C’est pas ça ! Love ne veut pas de la chambre. J'lui ai proposée ! L'autre est occupée par Oak, la dernière est en chantier. Et j'pense pas que Love veuille squatter mon lit. » Ce petit détail ne m'aurait certainement pas dérangé, mais je préférais garder ma réflexion pour moi-même. Il ne serait peut-être pas très bien vu que j'avoue parfaitement m'accommoder d'un partage de lit avec le Jensen.

La conversation se détourna alors peu à peu avant de finalement revenir sur mon ami d'enfance. J'avais envie de faire un peu d'humour, mais au vu de la réaction de celui-ci je comprenais rapidement que j'avais été trop loin. « Pense à toi aussi de temps en temps. Papi Isaac saura s’occuper si jamais. Je l’emmènerai faire quelques sortie pour que tu prennes soin de toi. » cette fois, je comprenais que la plaisanterie ne faisait pas rire Isaac et qu'il était vexé de ce qu'on venait de dire. Je le voyais se lever avant de prendre son paquet de cigarettes. « Papi Isaac va aller entretenir son potentiel de cancer, bien qu'il soit d'accord sur le fait qu'il faille penser à soi. » Je m'en voulais soudainement d'avoir pu le blesser, mon intention n'était nullement celle-ci. Je faisais une petite mou avant de finalement me lever à mon tour. Je n'aimais pas avoir la sensation qu'on puisse être fâché contre moi. Je m'avançais vers Isy avant de venir entourer mes bras autour de lui et de poser ma tête contre son dos. Le genre de câlin qu'aurait pu faire des enfants après une dispute pour un jouet.

"Je suis désolé...je ne voulais pas te vexer...Et je ne pensais pas que tu te ferais si injustement rouspéter suite à mon squatte de canapé..." J'avais été loin d'imaginé que Noa aurait été choquée par le fait que je dormais sur le canapé, surtout que c'était moi qui avait choisis cette situation. Je me penchais légèrement afin de croiser son regard et tenté une réconciliation avec mon regard de chien battue. "Tu me pardonne hein ?! Sinon je suis prête à faire le repas ou autre chose qui pourrait te faire plaisir..." Je souriais doucement avant de poser mes lèvres sur sa joue. Je me tournais légèrement pour regardé Noa qui, je le pensais bien viendrait à son tour s'excuser.

« Love ne veut pas de la chambre. J'lui ai proposée ! » je fronce les sourcils, je la regarde, pourquoi elle a pas accepté ? Pourquoi elle fait genre ? On veut toutes dormir dans un lit, c’est d’ailleurs toujours plus chiant quand quelqu’un dort dans le salon plutôt que dans une chambre quand y a de la place. On ose jamais déranger, on doit attendre que la personne se lève pour bouger, on doit aller s’coucher plus tôt pour pouvoir laisser l’autre dormir, enfin tout un tas de règle de politesse qui soulent quand on est chez soit en fait. Bon, c’est ok pour deux ou trois nuits mais là, ca m’a l’air parti pour durer quand même plus longtemps que ça. Enfin, elle avait surement pas envie d’être trop imposante, j’en sais rien ce qu’il se passe dans sa tête, mais si c’était moi, ca fait longtemps que j’aurai pris ses affaires et je les aurai posé dans la chambre d’ami, sans trop lui laisser l’choix. « L'autre est occupée par Oak, la dernière est en chantier. Et j'pense pas que Love veuille squatter mon lit. » Ouais, je sais bien quelles sont les différentes possibilités dans cette maison, pour squatter suffisamment souvent pour savoir quelle chambre je peux utiliser et quand. « C’est peut être ça en fait, tu lui as pas proposé ton lit. » que j’balance en amusée, fière de cette vanne, j’y crois pas une seconde. J’la regarde à peine, j’espère qu’elle le prend pas mal.
« Papi Isaac va aller entretenir son potentiel de cancer, bien qu'il soit d'accord sur le fait qu'il faille penser à soi. » et j’allais l’accompagner dans cette déchéance de toxico pour conclure sur cette parenthèse semie comique qui semblait n’avoir fait rire que Love et moi.
"Je suis désolé...je ne voulais pas te vexer...Et je ne pensais pas que tu te ferais si injustement rouspéter suite à mon squatte de canapé..." hm. J’ai bien l’impression que le ton ne tourne plus à la rigolade pour la jeune invitée et est ce que je serai entrain de me faire passer pour la méchante de l’histoire ? Je l’écoute, fronçant les sourcils, curieuse de voir quelle serait la suite. "Tu me pardonne hein ?! Sinon je suis prête à faire le repas ou autre chose qui pourrait te faire plaisir..." je suis pas certaine de ce que je viens de voir et entendre. « Autre chose qui pourrait te faire plaisir… » est-ce que j’ai envie de rire en entendant ça ? « Tu sais, tu dors où tu veux ma belle, canapé, lit, sur les genoux d’Isaac. Ca m’est égal. » j’avais pas injustement rouspété mon ami, j’avais juste fais preuve d’un peu d’humour sur sa façon douteuse de recevoir. J’attrape la tasse devant moi et fini mon thé rapidement. « Bon, sur ce. Love a un repas à faire pour s’faire pardonner et moi, j’veux pas assister à ça. » je me redresse, embrasse Isaac sur la joue, vole une clope au passage dans son paquet et me volatilise aussitôt.

J'étais manifestement condamné pour l'heure à rester sur ma faim quant à la remarque de Noa sur le fait que son utérus demeurait non-colonisé. J'avais l'impression d'avoir manqué le dernier épisode portant sur les désirs de maternité de ma meilleure amie et il me faudrait manifestement prendre mon mal en patience pour obtenir le fin mot de ce vœu. Dans tous les cas, j'enverrai sans scrupule aucun un SMS à la Jacobs afin qu'elle m'éclaircisse davantage sur le sujet, ma curiosité terriblement aguichée.

Les deux femmes me semblent s'être alliées afin de me taquiner sans ménagement. Mon humeur maussade doublée de ma volonté à retourner à mon occupation phare du moment, soit broyer du noir, ne m'incite pas à me prêter à leur petit jeu et je réagis avec véhémence lorsque mon hospitalité est mise en doute. J'avais proposé une chambre à Love et l'avait invitée à faire comme chez elle, toutefois, la fleuriste paraissait peiner à réellement s'installer de peur de s'imposer ou toute autre intention de la même teneur. « C’est peut être ça en fait, tu lui as pas proposé ton lit. » Un léger rire file entre mes lippes face à la répartie de la brune et j'attrape mon paquet de cigarettes avant d'annoncer entretenir mon potentiel de cancer tout en approuvant ses dires et par la même occasion, abandonner le rôle d'objet de la farce.

Quelques minutes plus tard, la Bryce vient me rejoindre pour s'excuser : "Je suis désolée... Je ne voulais pas te vexer... Et je ne pensais pas que tu te ferais si injustement rouspéter suite à mon squatte de canapé... Tu me pardonnes hein ?! Sinon je suis prête à faire le repas ou autre chose qui pourrait te faire plaisir..." J'entends Noa réagir à quelques mètres, les paroles de Love pouvant en effet s'apparenter au tendancieux. La directrice se lève en rappelant la liberté de la vingtenaire et me dérobe une cigarette avant d'offrir son clap de fin. « Bon, sur ce. Love a un repas à faire pour s’faire pardonner et moi, j’veux pas assister à ça. » Je presse doucement l'épaule de Noa et suis du regard sa silhouette empruntant la sortie de mon domicile. Par la suite, je porte mon attention sur Love. « T'as pas besoin de te faire pardonner. T'as rien à te faire pardonner. » La conversation avait simplement pris une mauvaise tournure à mes yeux et puis, je n'avais moi-même pas été très enthousiaste à sortir de mon antre, de prime abord. « J'vais filer aussi, mais te tracasse pas pour ça, » je lui assurais avant de reprendre le chemin de ma chambre.