La fin de semaine était arrivé et je n'avais pas vraiment trouvé de travail. J'avais eu un entretiens d'embauche et j'étais dans l'attente d'une réponse. Bien que pour l'heure, ce soit le cadet de mes soucis. Alors que j'avais pris la décision de créer un jardin nocturne dans le terrain de Isy, j'avais fais une rencontre fort déplaisante dans la rue. Alors que je vidais le coffre de ma voiture, je m'étais retrouvé nez à nez avec l'homme qui m'avait violée trois ans auparavant. Cette rencontre s'était plutôt mal passée et il avait menaçant envers moi. La peur avait resurgit et alors que j'avais pensé être en sécurité dans ce quartier, voilà que tout était remis en cause. J'avais pris la fuite et je m'étais réfugiée dans la maison avant de rapidement appeler Isy et Zep au secours. Les Jensen avaient toujours été d'un grand soutiens, ils avaient toujours fais en sorte que je me sens en sécurité. Zep était rapidement arrivé après mon sms et Isy m'avait dit qu'il allait rentrer plus tôt. J'avais passé le reste de l'après-midi à tenter d'oublier tout ceci en compagnie du plus jeune des Jensen. Je m'étais aérée l'esprit en continuant mon projet tout en demandant à Zep de rester à mes côtés au cas ou ce tordu avait remarqué où j'habitais. Le soir commençait à pointer le bout de son nez et j'avais indiqué à Zeppelin qu'il pouvait rentrer. Isy avait ses clés et il me suffisait de fermer toutes les portes de la maison. J'avais fais en sorte de commander des pizza pour les soirs et qu'elles arrivent suffisamment tard pour que Isaac soit présent. Je remerciais une fois de plus Zep avant de fermer la porte derrière lui et de filer dans ma chambre pour me changer. J'avais du mal à croire que tout ceci m'était arrivé. J'avais l'impression d'être dans un mauvais rêve et que j'allais me réveiller tôt ou tard. Bien entendu, s'était trop demandé et je savais parfaitement que ça ne serait pas près d'arriver. Je changeais mes vêtements pour une tenue plus confortable et alors que je regardais mes vêtements sur le sol, les nouveaux souvenirs de cette rencontre refaisaient surface. Qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour mériter ça ? Je serrais mes bras contre ma poitrine avant de quitter la pièce et de me diriger vers la cuisine pour préparer un petit cocktail afin d'oublier tout ça. J'aurais voulu avoir une baguette magique pour oublietter tout ceci une bonne fois pour toute. Je soupirais légèrement devant les deux verres que j'étais entrain de remplir d'un alcool plutôt coriace. Une fois fait, je les posais sur la table basse avant de prendre place sur le canapé et d'attendre tranquillement que Isy rentre à la maison.

C'était totalement électrique que j'avais terminé ma garde, sollicitant auprès de mes collègues puis de mon cadre l'autorisation de quitter le service plus tôt afin de vérifier que Love était hors de danger. J'étais terrifié à l'idée que l'homme qui, selon elle, résidait proche de notre quartier, revienne sur ses pas et la retrouve en vue de lui faire du mal. J'étais tétanisé par le scénario que la Bryce commette un geste irréparable, surtout depuis qu'elle m'avait confié ses épouvantables sentiments suite à sa dramatique rencontre. Je refusais de rentrer chez moi pour trouver la fleuriste sans vie, et j'étais réellement soulagé de pouvoir compter sur mon frère Zeppelin afin de veiller sur elle le temps que je puisse prendre le relais. Je gardais mon téléphone sur vibreur dans la poche de ma blouse, me moquant bien de me faire remonter les bretelles pour une fois. Il m'était indispensable de garder contact le temps que je sois sur place.

Une fois que je pus quitter mes fonctions, je passais rapidement aux vestiaires pour changer de tenue et attraper mes affaires avant de quitter l'établissement de santé en quatrième vitesse et me garer devant chez moi. Les alentours étaient extrêmement paisibles, les pièces du bas de ma propriété étaient allumées, laissant deviner que Love s'y trouvait. "Love ? C'est Isy." J'annonçais avant d'entreprendre de déverrouiller la porte d'entrée. Je ne souhaitais pas la surprendre en me montrant trop pressé de pénétrer la maison, même si mon cœur battait férocement la chamade contre ma poitrine, désireux de constater qu'elle allait bien.

A mon entrée dans la maison, je remarquais promptement la présence de la Bryce dans le salon. Spontanément, je réduisais brièvement la distance entre nous deux afin de l'étreindre, soulagé et compatissant, mon cœur martelant toujours ma poitrine. "Je suis content de te voir." Ça n'avait aucun sens mais j'étais incapable de formuler quelconques autres mots. J'étais comblé qu'elle soit là, saine et sauve, épargné de davantage de maux. J'étais rassuré qu'elle ne se soit pas faite de mal malgré ce qu'elle avait laissé sous-entendre par messages textes. J'étais heureux que cette toxique rencontre n'ait pas été plus encore plus dramatique et que je puisse la retrouver de manière à l'aider à surmonter cette énième épreuve.

Ma journée avait bien commencé, mais un événement était venu totalement me bouleverser. J'avais fais une mauvaise rencontre qui m'avait ramené dans un passée douloureux ce qui m'avait valu d'être dans un état d'affolement intense. J'étais rentrée à la maison en courant et j'avais fermé les portes à double tour. J'avais ensuite envoyé des messages à Isy et Zep pour qu'ils puissent me venir en aide. Zeppelin était d'ailleurs arrivé très rapidement après mon envoie de message et j'avais passé le reste de la journée en sa compagnie. On avait discuté et il m'avait filé un coup de main sur mon projet de jardin nocturne. Revoir cet homme était douloureux et je me demandais bien ce que j'avais pu faire pour vivre des expériences aussi atroce. J'en était arrivé à me dire qu'il faudrait peut-être mieux que je quitte ce monde pour enfin trouver la paix. Bien entendu, c'était toujours mon discours quand mes anti-dépresseurs ne faisaient plus effet. En début de soirée, j'avais rassuré Zep sur mon état et je l'avais invité à rentrer chez lui avant que la nuit pointe le bout de son nez. Il était venu à vélo et ce n'était clairement pas une bonne idée d'en faire quand la nuit arrivait. J'avais pris soin de commander le repas à une heure où Isy serait présent et j'avais également pris le temps de me changer avant de me préparer un cocktail. L'alcool n'était clairement pas une solution, mais ce soir j'en avais besoin. J'avais envie d'oublier tout ceci, de me dire que cette rencontre n'avait jamais eu lieu. Je m'installer confortablement sur le canapé et j'attendais sagement que Isaac rentre de son travail. Des bruits à l'extérieurs attirèrent mon attention et je me relevais rapidement. "Love ? C'est Isy." J'étais soulagée d'entendre sa voix et de savoir qu'il allait enfin être à la maison. Je le regardais rentrer dans la maison avant de le voir réduire la distance entre nous très rapidement. Je le regardais me prendre dans ses bras, un peu surprise de ce geste. "Je suis content de te voir." Je resserrais l'étreinte et je posais ma tête contre son épaule. Sa présence m'emplissait de joie et son parfum venait m'envelopper de réconfort. "Merci d'être rentré rapidement et je suis désolé de t'avoir créé du soucis...Ce n'était pas mon intention." Je m'en voulais de l'avoir stressé avec mon histoire. J'espérais tout de même qu'il avait pu faire son travail convenablement. Je me redressais légèrement afin de croiser son regard. "J'ai préparé des cocktails et j'ai commandé des pizza qui ne devraient pas tardé à arriver..." J'étais pas prête à parler de cette rencontre, j'avais besoin d'aborder des sujets plus léger en premier lieu. Je souriais légèrement persuadé qu'Isy avait parfaitement compris.

Le cœur martelant avec anxiété ma poitrine, je déverrouillais la porte de mon domicile puis remarquais la présence de Love dans le salon. Je réduisais promptement la distance entre nous deux afin de l'étreindre, intensément soulagé de constater qu'elle était saine et sauve. J'avais conscience qu'elle ne risquait absolument rien en compagnie de Zeppelin et j'étais très reconnaissant envers mon jeune frère d'avoir pu se libérer et veiller sur Love suite à son horrible rencontre avec son agresseur. Désormais, je comptais bien prendre le relais, surtout qu'un sentiment cuisant de déception et de révolte surgissait en mon être face au fait que le violeur de mon interlocutrice ne soit pas hors d'état de nuire.

"Merci d'être rentré rapidement et je suis désolée de t'avoir créé du soucis... Ce n'était pas mon intention." "Je sais, t'inquiète", j'assurais derechef, me distançant légèrement de la jeune femme afin de poser tendrement mes mains sur ses épaules dans une marque de soutien. Je refusais qu'elle se sente coupable pour ceci. J'analysais ses traits, précautionneux, tentant d'y détecter à quel point cette rencontre l'avait secouée et sur quelle pente elle se tenait présentement. "J'ai préparé des cocktails et j'ai commandé des pizza qui ne devraient pas tardé à arriver..." Mon regard déviait sur la table basse où les deux verres se tenaient. Un fin sourire en coin apparut sur mon portrait, soupçonnant que Love n'était pas prête à discuter de sa terrible embûche du jour. Elle semblait aller bien, je me tiendrais à ça pour le moment, bien que des milliers de questions me brûlaient férocement les lèvres, toutes orientées vers son bien-être. "Super," je commentais ainsi, saisissant les deux verres pour lui en tendre un. "C'est à quoi ?" Je demandais, ouvrant la conversation vers un sujet plus banal et léger. "Et en fait, je suis en RH demain et après-demain." J'annonçais, assurant par la même occasion via le jargon de mon planning que j'étais en "repos hebdomadaire" et donc ne travaillais pas, sauf si le centre hospitalier me réquisitionnait. "Vous avez fait quoi, avec Zeppelin ?" Pas que ça me regardait ou que je me mêlais de leurs affaires, d'ailleurs, je posais jamais ce genre de question, mais je tentais de cette manière à changer les idées de la jeune femme en conversant de thématiques positives.

Si le début d'après-midi avait été mouvementé et m'avait donné des envie de suicide, la fin de journée avait été plus douce et le début de soirée semblait tout aussi calme. Faire cette rencontre m'avait mise dans un état second et j'avais eu l'impression pendant un long moment d'être détachée entièrement de mon corps. Ce n'était que lorsque Zeppelin était arrivé dans la maison que j'étais revenu à moi, et que j'avais abusé des anti-dépresseurs. Si bien que la fin d'après-midi, je l'avais passée sur un petit nuage de bien être. J'avais pu continuer l'esprit léger mon activité du jour. En début de soirée, j'avais même assuré à Zep que tout allait bien et que j'allais sagement attendre le retour d'Isy. L'avantage des anti-dépresseurs c'est qu'ils donnaient la sensation incroyable que tout allait bien, mais la descente était bien douloureuse. Je sentais d'ailleurs que les effets commençaient à se dissiper et j'entrepris de commander le repas et de faire des cocktails pour m'occuper l'esprit. Une fois fait et ayant prit la précaution de commander les pizza pour une heure où Isy serait présent, je m'installais sur le canapé en attendant son retour.

Il venait à peine d'entrer dans la maison que, je pouvais lire l'inquiétude sur son visage. Je n'avais pas voulu le mettre dans un tel état de stress et d'anxiété. Je me délectais cependant d'être dans ses bras alors qu'il avait quelque secondes plus tôt réduit rapidement la distance entre nous. Je m'excusais de l'avoir ainsi inquiété. Mon intention n'avait jamais été celle-ci. "Je sais, t'inquiète" Je détournais alors la conversation tandis que ses mains étaient posées sur mes épaules et qu'il semblait vouloir sonder mon regard. Comme toujours, je fuyais ne voulant plus revivre cette désagréable rencontre du début de l'après-midi. "Super. C'est à quoi ?" Je glissais mes doigts autour du verre qu'Isy avait eu la gentillesse d'attraper pour moi. "C'est un blood and sand...Ou plus simplement un cocktail à base de Whisky et de jus d'orange sanguine..." Oui c'était clairement un cocktail pour se mettre à l'envers. "Et en fait, je suis en RH demain et après-demain." Je souriais alors que mes lèvres plongées dans le verre. J'étais contente de savoir qu'il allait être à la maison pour le week-end. Il allait pouvoir se reposer et j'allais quant à moi pouvoir me détendre. "Vous avez fait quoi, avec Zeppelin ?" Je reposais le verre sur la table basse avant de jeter un oeil à l'extérieurs. "Tu aimerais bien le savoir hein ?!" Je souriais un peu avant d'attraper son verre pour le poser sur la table. Je glissais mes doigts dans sa main et je l'entraînais vers l'extérieurs. La nuit s'était doucement installée et si mes calculs étaient bon, mes petites protégées allaient nous offrir leur spectacle. "Tu te souviens de quoi on a parlé il y a quelque jours ? Et bien figure toi que je me suis occupé du jardin." Dans la lueur de la lune, j'entraînais Isaac au fond du jardin. J'avais trouvé l'endroit idéal pour y installer les demoiselles tant attendu. A mesure qu'on s'approchait, on pouvait sentir le délicat parfum qui se dégageait déjà. Les corolles blanche venait refléter la lumière de la lune créant une atmosphère mystérieuse et fantastique à la fois. "J'ai créer le jardin nocturne avec l'aide de Zep...Voilà ce qu'on a fait aujourd'hui." Je plongeais mon regard dans celui d'Isy avant de lui sourire. "C'était un bon moyen de se changer les idées et d'oublier..." Je baissais les yeux pour regarder les fleurs nocturne qui s'étaient toutes ouverte. "J'ai cru qu'il allait encore le faire, mais que cette fois il allait me tuer...Seulement, il avait pas l'air de se souvenir de quoi que ce soit...Pourtant je l'ai reconnu ! Je sais que c'est lui !" Je sentais encore ses mains sur mes épaules, sa main glisser dans la mienne. "Il avait l'air d'être quelqu'un d'autre et pas cet homme qui a abusé de moi..." J'avais du mal à comprendre ce qui s'était réellement passé. Je lâchais la main d'Isaac pour essuyer une larme qui roulait sur ma joue. "Désolé ! Je veux pas gâcher le moment..." Je tentais de me reprendre un minimum avant d'entendre la sonnette de la porte d'entrée retentir.

Un sentiment incommensurable de soulagement me saisit dès que je constatais que Love était saine et sauve à mon domicile. Ses messages textes m'avaient intensément angoissé et même si j'avais entièrement confiance en la capacité de Zeppelin de garder un œil sur la Bryce, j'étais terrifié à l'idée qu'elle puisse poser un geste regrettable lorsqu'il était parti de mon domicile ou avait son attention portée ailleurs. Je savais à quel point les choses pouvaient déraper très rapidement et je me rappelais parfaitement à quel point Love avait été brisée par son agresseur, des années plus tôt. Le fait de flirter de nouveau avec ce cauchemar en rencontrant l'origine de son désarroi dépassait épouvantablement l'entendement.

J'étreignais spontanément la brune et rejetais rapidement toute notion de culpabilité de son côté. Je me fichais bien du stress comme de la peur qui m'avaient étreint jusqu'à la fin de mon service : l'essentiel demeurait que l'australienne allait bien. Sous le constat que Love désirait ne pas revenir sur ce terrible et récent événement, je me concentrais sur les cocktails qu'elle avait concoctés. "C'est un blood and sand... Ou plus simplement un cocktail à base de Whisky et de jus d'orange sanguine..." J'affichais une moue intéressée, commentant : "Ça sonne bon." Chacun un verre dans la main, je tapotais doucement mon contenant contre le sien avant d'en boire une gorgée. Le goût d'alcool était très prononcé ; manifestement, la fleuriste ne comptait pas rester à jeun ce soir. Je l'informais que j'avais quelques jours de congé qui m'attendaient après les journées de travail bien chargées que j'avais enchaînées. Puis, lancé sur l'optique de changer les idées de mon interlocutrice, je l'interrogeais sur ses derniers instants passés avec mon frère avant de prendre place dans le canapé.

"Tu aimerais bien le savoir hein ?!" Je ris doucement, déclarant : "Seulement si tu veux bien me le dire." Je n'étais pas d'une nature curieuse et j'avais entièrement confiance entre les deux jeunes gens. Je savais que jamais ils ne feraient du mal à Autrui volontairement. Love déroba mon verre qu'elle posa sur la table du salon avant de m'entraîner à l'extérieur. "Tu te souviens de quoi on a parlé il y a quelque jours ? Et bien figure toi que je me suis occupé du jardin." J'observais la terre travaillée et désormais agrémentée de pousses et de fleurs. Agréablement surpris, je répliquais : "Oh génial. Tu en as trouvé qui fleurissent la nuit ?" J'avais été très impressionné par ces plantes nocturnes, ignorant leur existence avant que Love ne m'en parle. A mesure que nous avancions dans le jardin, je découvrais cette facette de la nature que je considérais admirable, frôlant la magie. "J'ai créé le jardin nocturne avec l'aide de Zep... Voilà ce qu'on a fait aujourd'hui." "C'est magnifique. Vous avez fait du très bon boulot." Je complimentais, sincère et émerveillé. "C'était un bon moyen de se changer les idées et d'oublier..." L'intonation de Love changeant, j'orientais mes pupilles vers son portrait, son regard concentré sur les fleurs nocturnes. "J'ai cru qu'il allait encore le faire, mais que cette fois il allait me tuer... Seulement, il avait pas l'air de se souvenir de quoi que ce soit... Pourtant je l'ai reconnu ! Je sais que c'est lui !" Je déglutis discrètement, à la fois attristé, horrifié et révolté par cette situation. "Il avait l'air d'être quelqu'un d'autre et pas cet homme qui a abusé de moi..." Je remarquais une larme rouler sur la joue de la vingtenaire, étincelant au clair de lune. "Désolée ! Je veux pas gâcher le moment..." "Tu ne gâches rien du tout..." J'assurais, posant délicatement, précautionneusement ma main sur son épaule pour lui garantir mon soutien comme mon affection dans cette épreuve. La sonnette de la porte d'entrée retentit quelques secondes plus tard, nous invitant à nous distancer du jardin.

Je déposais les pizzas sur le comptoir de la cuisine avant de préciser avec honnêteté et empathie : "Tu sais, Love, tu peux parler autant que tu veux de tout ce que tu veux avec moi." Je ne souhaitais pas qu'il y ait de tabou entre nous et si je pouvais la libérer de certains poids en devenant un confident, j'en serais honoré ainsi que comblé. "On va prendre les choses en main pour qu'il ne s'approche plus de toi." Je lui promets, déterminé. "Tu n'es pas seule. Tu pourras toujours compter sur des personnes pour te protéger et te défendre." Je songeais notamment à Zeppelin et moi. Je sortais deux assiettes du buffet avant de demander, pointant les pizzas : "Tu veux une part de laquelle pour commencer ?"

Avec mes messages je savais parfaitement que j'avais inquiété Isy et je m'en voulais terriblement. Je n'avais pas voulu lui gâcher sa fin de journée au travail. J'espérais donc qu'il n'allait pas m'en tenir rigueur. Je m'excusais donc de lui avoir causé du soucis et comme je m'en doutais le Jensen me fit comprendre que ce n'était pas la question. Il faisait beaucoup pour moi depuis janvier et je ne savais toujours pas comment le remercier. Je n'avais aucune idée de ce qui serait suffisant pour qu'il arrive à comprendre que je lui devais beaucoup. J'attrapais le verre de cocktail tout en lui indiquant de quoi il s'agissait. J'avais surement forcé la dose, mais l'alcool dans les moments difficile était ma meilleure amie, en plus de mes anti-dépresseurs. "Ça sonne bon." Je souriais tout en buvant une gorgée du liquide corsé tandis que Isaac voulait savoir ce que j'avais fais avec Zep. Ça m'amusait quelque peu car, Isy n'était pas vraiment le genre curieux et qu'il me demande ça maintenant me faisait beaucoup rire. Je le taquinais légèrement d'ailleurs. "Seulement si tu veux bien me le dire." J'attrapais le verre du jeune homme avant de l'entraîner avec moi à l'extérieurs pour lui montrer enfin le jardin nocturne que nous avions abordé quelques jours plus tôt. "Oh génial. Tu en as trouvé qui fleurissent la nuit ?" Je l'entraînais au fond du jardin où j'avais placé mes précieuses petites protégées. Je hochais la tête contente d'avoir pu mettre la main sur elles. Je me stoppais finalement devant le jardin nocturne et j'étais fière de constater qu'elles avaient déjà fleurie. Un léger parfum se diffuser dans l'air et la lune venait refléter les corolles blanche. "C'est magnifique. Vous avez fait du très bon boulot." J'avouais à Isy que ça avait été un bon moyen pour oublier cette mauvaise rencontre. J'osais enfin en parler et mettre des mots sur ce que j'avais ressentie. Me replonger dans cette rencontre fit monter une vague de douleur et j'effaçais rapidement la petite larme qui avait coulée sur ma joue. Je m'excusais ne voulant pas gâcher le moment et surtout la découverte du jardin à Isaac. "Tu ne gâches rien du tout..." Je souriais doucement tandis que la sonnette de la porte se fit entendre. Je laissais Isy partir devant pour ouvrir au livreur de pizza. J'inspirais profondément l'air de la nuit avant de retourner à l'intérieurs pour déguster le repas.

"Tu sais, Love, tu peux parler autant que tu veux de tout ce que tu veux avec moi." Je regardais un instant le Jensen hésitante avant de prendre place sur le canapé. "Je n'ai pas envie d'ajouter un fardeau...On a tous nos soucis et ils sont parfois bien trop douloureux pour porter ceux des autres...Mais...Est-ce que tu crois que j'aurais pu me tromper ? Je veux dire l'homme que j'ai croisé aujourd'hui, il ne semblait pas se souvenir de moi...Est-ce que tu crois qu'il est possible que ce ne soit pas lui et que mon cerveau me joue des tours ? Après tout, je suis plutôt...une folle..." Je faisais bien évidemment référence aux médicaments que je prenais depuis un moment maintenant et qui devaient surement agir sur mon cerveau. "C'est bête parce que, je suis persuadé que c'était lui, mais maintenant j'ai un doute." J'attrapais mon verre tout en réfléchissant à tout ça, est-ce que j'aurais pu me tromper à ce point ? Et si s'était le cas alors je devais m'excuser auprès de cet homme. Pourtant rien qu'à l'idée de devoir le revoir je sentais un frisson me traverser. "On va prendre les choses en main pour qu'il ne s'approche plus de toi. Tu n'es pas seule. Tu pourras toujours compter sur des personnes pour te protéger et te défendre." Je sortais de mes pensées et je souriais au brun. "J'ai de la chance de t'avoir dans ma vie Pyar ! De vous avoir d'ailleurs ! Je ne sais pas ce que je serais devenue et je ne sais pas comment je pourrais un jour te remercier." S'était toujours ennuyeux quand on ne savait pas comment remercier une personne surtout quand elle avait fait autant. "Tu veux une part de laquelle pour commencer ?" Je reposais mon verre sur la table basse avant de me montrer un peu plus enjoué, après tout on était là pour passer une bonne soirée. "Comme toi ça ira très bien !" Je souriais en attrapant la télécommande de la télévision pour lancer Netflix. "Tu as une idée de ce que tu veux regarder ?" Demandais-je en lançant l'application.

Profondément soulagé de constater que Love était saine et sauve, mes muscles se décontractèrent enfin tandis que mon rythme cardiaque revenait à la normale. Le funèbre scénario de retrouver la Bryce sans vie à mon domicile m'avait hanté sans relâche depuis que j'avais reçu ses textos. J'étais conscient que Zeppelin avait gardé un œil aussi attentif qu'attentionné sur la jeune femme, mais je savais aussi pertinemment qu'un drame pouvait survenir très rapidement.

Assuré que Love était en sécurité, j'endossais spontanément la responsabilité de faire en sorte qu'elle aille mieux et se remette aussi bien que possible de la terrible rencontre qu'elle venait de subir. Je saisissais le cocktail - corsé - qu'elle me tendait et tentais d'orienter la conversation vers un thème plus léger en abordant l'après-midi qu'elle avait passé avec Zeppelin. A cette évocation, l'australienne m'entraîna dans le jardin qu'elle avait agrémenté de fleurs nocturnes. Le résultat était aussi impressionnant que sublime et je ne pouvais que souligner la totale réussite de leurs efforts. J'étais comblé et fier d'avoir un tel terrain, où nous pourrions passer du temps tranquillement. De plus, la parcelle était désormais radicalement opposée à celle que j'avais l'habitude d'occuper avec Ginny, ce qui marquait sainement la tournure d'une page.

Mon cœur se serra indéniablement lorsque Love se confia davantage quant à son échange avec son agresseur. Je m'évertuais à lui assurer que j'étais présent pour elle et qu'en aucun cas il était négatif qu'elle communique sur ses maux. Si je pouvais l'aider à s'épanouir, si j'étais en mesure d'apaiser le poids de ses douleurs de quelconque manière, je me sentirai choyé de l'effectuer.

La sonnette de la maison retentit et Love retourna à l'intérieur de ma maison tandis que je récupérais les pizzas qu'elle avait commandées. Déposant les boîtes sur le comptoir, je souhaitais mettre au clair le fait qu'il m'était crucial que la vingtenaire réalise à quel point elle avait de la valeur et qu'elle était en droit de saisir la main que je lui tendais à toute heure du jour comme de la nuit. "Je n'ai pas envie d'ajouter un fardeau... On a tous nos soucis et ils sont parfois bien trop douloureux pour porter ceux des autres... Mais... Est-ce que tu crois que j'aurais pu me tromper ? Je veux dire l'homme que j'ai croisé aujourd'hui, il ne semblait pas se souvenir de moi... Est-ce que tu crois qu'il est possible que ce ne soit pas lui et que mon cerveau me joue des tours ? Après tout, je suis plutôt... Une folle..." Je fronçais doucement les sourcils, à l'écoute bien qu'en opposition à certains propos. "C'est bête parce que, je suis persuadée que c'était lui, mais maintenant j'ai un doute." Je hoche la tête en signe de dénégation. "Même si on a tous nos soucis, ça ne signifie pas qu'on doive obligatoirement toujours porter les nôtres seuls." J'affirmais. Rechercher de l'aide n'était pas une tare, bien qu'il était ardu d'oser le faire. J'étais passé par là et même si je ne pouvais pas obliger Love à quoi que ce soit et que je ne composais certainement pas un modèle à ce sujet, j'espérais qu'elle réalise qu'elle avait droit au bonheur, que sa part de bien-être et de félicité l'attendaient sagement au bout du chemin, et elle était en droit de se battre pour aller mieux tout comme de l'aide lui était possible en ce sens. "Je ne peux pas te confirmer que c'était bien lui, mais je peux t'assurer que tu n'es pas folle, Love." Je répondais d'une voix tendre mais ferme. Certes, intuition ne rimait pas systématiquement avec vérité mais je refusais que la Bryce se diminue et perde toute confiance en ses facultés suite à un tel événement. "Il y a sans doute une explication logique à tout ça." Les scénarios étaient nombreux : peut-être que cet homme était réellement le violeur de Love mais avait joué la comédie pour ne pas être démasqué ; peut-être n'était-il pas en mesure de se rappeler de l'acte criminel qu'il avait posé sur la jeune femme ; peut-être était-ce quelqu'un qui lui ressemblait énormément, ce qui avait pu provoquer une confusion chez Love. Je demeurais néanmoins convaincu que les sentiments de Love ne provenaient pas de nulle part, surtout qu'elle n'avait jamais dit reconnaître son agresseur auparavant. Quoi qu'il en soit, fautif ou pas, je prendrais mes dispositions pour que la confrontation de ce jour ne se reproduise plus. "On va prendre les choses en main pour qu'il ne s'approche plus de toi. Tu n'es pas seule. Tu pourras toujours compter sur des personnes pour te protéger et te défendre." "J'ai de la chance de t'avoir dans ma vie Pyar ! De vous avoir d'ailleurs ! Je ne sais pas ce que je serais devenue et je ne sais pas comment je pourrais un jour te remercier." Je hochais la tête à la négative, jugeant qu'il y avait aucun compte à rendre. "C'est normal qu'on soit là pour toi, Love. On t'aime tous et on veut ton bonheur." Ces bons sentiments venaient du fait que nous étions proches, qu'un tel lien nous unissait que l'on se serrait les coudes contre l'adversité. Il n'y avait pas de prix ou de dette pour ça, c'était seulement l'amour qui se démontrait, tout naturellement, après avoir été façonné par nos affinités et le temps que nous avions passé ensemble. La vie nous avait rapproché ainsi et nous invitait à agir de la sorte désormais, face aux embûches que le destin avait semé sur nos voies respectives.  

J'ouvrais les deux boîtes de pizza et demandais à mon interlocutrice quelle saveur elle souhaitait pour débuter.  "Comme toi ça ira très bien !" Je servais ainsi deux parts identiques pendant que la brune lançait Netflix. "Tu as une idée de ce que tu veux regarder ?" "Non, mets ce que tu veux." Je n'étais pas quelqu'un de compliqué et surtout, je ne m'y connaissais pas énormément en cinéma ou en séries. J'avais tout une culture à faire. J'avais souscrit à Netflix assez tardivement et c'était l'une de mes amies, Maze, qui m'avait ouvert à ce monde-là. Bien que je renouvelais l'abonnement tous les mois, il n'en demeurait que souvent, je n'avais pas le temps - ou ne me donnais pas le temps - de réellement en profiter. Je tendais une assiette à Love et m'installais sur le canapé, prenant une nouvelle gorgée du cocktail fort qu'elle avait concocté. "Tu as appris où, à faire des cocktails comme ça ?" Je questionnais avec taquinerie, sourire aux lippes.

J'avais vu l'inquiétude sur le visage d'Isy, elle lui avait tiré les traits et j'avais sentie son réconfort lorsqu'il m'avait pris dans ses bras. Je m'en voulais de l'avoir autant affoler surtout pendant son travail. Je n'aimais pas être à l'origine de l'inquiétude des gens, mais je m'étais sentie tellement désemparé face à la rencontre que j'avais faites quelques heures plus tôt. Enfin, le plus important était que c'était passé maintenant et que je me sentais bien mieux, bien que j'avais encore besoin de mes anti-dépresseur. Heureusement, j'avais eu l'idée de me faire pardonner avec un petit cocktail, bien qu'un peu corsé il fallait bien le dire.

Une fois Isy totalement disponible et surtout parce qu'il était curieux de savoir ce que j'avais fais avec Zeppelin, je l'entraînais dans le jardin pour lui faire admirer notre travail de l'après-midi, le jardin nocturne. J'étais fière de pouvoir lui faire ce cadeau, lui qui faisait tellement pour moi et qui m'héberger gracieusement sans jamais rien demander. Voir les corolles blanche et la lumière de la lune se reflétait sur ce jardin, me faisait énormément de bien et je décidais donc qu'il était temps de se livrer sur la rencontre. J'avais eu la peur de ma vie, j'avais cru qu'il allait à nouveau tenter de me faire du mal. Bien que j'avais toujours ce doute qui planait en moi, est-ce que c'était bien cet homme ? Peut-être que mon cerveau me jouait des tours et que je m'étais totalement trompé. La sonnette de la porte nous sortie de ce moment et je rentrais dans la maison quelque temps après mon ami d'enfance. J'avais profité de l'extérieurs pour sentir les fleurs nocturne et me détendre un instant.

Isy venait déposer les pizza sur le comptoir tout en m'expliquant que je pouvais me confier, qu'il serait une oreille attentive à mes soucis. Je le savais parfaitement qu'il pouvait endosser ce rôle, mais en aucun cas je ne voulais ajouter un fardeau. Il avait ses problèmes et s'était surement trop de prendre les miens avec. "Même si on a tous nos soucis, ça ne signifie pas qu'on doive obligatoirement toujours porter les nôtres seuls." Je me posais sur le canapé, j'avais toujours cette petite voix qui m'indiquait de ne pas déranger et de rester dans mon coin, alors s'était difficile de se dire qu'il était près à écouter mes problèmes pour le simple fait de me faire du bien. J'osais alors indiquer à Isy que, je doutais de plus en plus de cet homme et que j'avais la sensation de devenir folle. Que mon cerveau n'avait pas bien vu les choses et que j'avais confondu cet homme avec mon agresseur. "Je ne peux pas te confirmer que c'était bien lui, mais je peux t'assurer que tu n'es pas folle, Love. Il y a sans doute une explication logique à tout ça. On va prendre les choses en main pour qu'il ne s'approche plus de toi. Tu n'es pas seule. Tu pourras toujours compter sur des personnes pour te protéger et te défendre." Je souriais légèrement tout en le remerciant. J'avais une chance incroyable de l'avoir dans ma vie et de pouvoir compter sur lui. "C'est normal qu'on soit là pour toi, Love. On t'aime tous et on veut ton bonheur."

J'allumais la télévision et je lançais netflix tandis que Isy me demandait ce que je souhaitais comme pizza. Je lui répondais rapidement que je souhaitais la même que lui tout en lui demandant si il avait une idée de ce qu'il voulait voir. "Non, mets ce que tu veux." Je lançais un film pris au hasard dans les propositions de l'application avant de prendre la petite assiette qui abritait la part de pizza. Je m'installais un peu plus confortablement sur le canapé avant de river mes yeux sur la télévision. "Tu as appris où, à faire des cocktails comme ça ?" Je reposais mon attention sur Isy tout en croquant un bout dans la pizza. "Il y a encore des choses que tu ignore sur moi !" Je riais légèrement avant de reporter mon attention sur le film et de boire une nouvelle gorgée de mon cocktail. Je me levais pour récupérer les ingrédients nécessaire et je remplissais nos verres au fur et à mesure.

Quelques verres plus tard et quelques part de pizza plus tard, je sentais ma tête qui commençais doucement à tourner. J'avais même du mal à suivre le film qu'on était entrain de regarder. Je terminais mon morceau de pizza avant de réaliser que le film était entrain de prendre un tournant plutôt charnel. Je commençais à me sentir quelque peu gênée par la scène qui s'affichait doucement à l'écran, le rose commençait à monter dangereusement sur mes joues. Je me levais d'un bond prête à me rendre dans la cuisine, mais au lieu de ça le mélange de mes médicaments et l'alcool fit doucement vaciller mon corps. Les nombreux cocktails avaient eu raison de mon équilibre et je perdais l'équilibre avant de venir m'effondrer sur Isy toujours assis sur le canapé. J'avais eu juste le temps de me rattraper légèrement pour ne pas l'écraser de tout mon poids. Je relevais doucement la tête avant de croiser son regard, les joues rosit par la scène à l'écran et surement l'alcool. "....Je suis...Désolé...je crois que je n'aurais pas dû faire le mélange..." Je souriais légèrement gardant mes yeux rivés dans les siens. Je sentais alors soudainement les battements de mon coeur qui commençaient à s'emballer, l'odeur de son parfum venait doucement m'envelopper, des souvenirs refaisaient surface m'emportant avec eux comme des vagues. Ils me faisaient rouler dans le flot incessant de ma mémoire, notre enfance, notre adolescence et même nos moments à l'âge adulte. Finalement, l'envie était tellement grande que je venais poser mes lèvres contre les siennes sans vraiment réfléchir aux conséquences que ça pourrait avoir.

Une fois m'être assuré que Love était saine et sauve et après avoir admiré le travail qu'elle avait déployé avec mon frère pour rendre le jardin de mon habitation purement sublime, je déposais les pizzas que nous venions de nous faire livrer sur le comptoir de ma cuisine. De son côté, la Bryce démarrait Neflix de manière à préparer notre future soirée devant un film. Après les événements vécus, c'était férocement mérité, bien que la suite s'annonçait tumultueuse vu le cocktail plus que corsé qu'avait concocté la brune. Néanmoins, je ne comptais pas m'en priver. J'étais de repos les prochains jours et j'avais bien envie de décontracter également. Puis, cela faisait longtemps que je n'avais pas pris une cuite.

Tandis que je servais les parts de pizza, j'assurais à Love qu'elle pouvait se confier en tout temps à ma personne. Je comprenais parfaitement le fait qu'elle n'ose pas partager le poids de ses souffrances avec quelqu'un, notamment de peur de l'accabler. Il était vrai que nous nous battions tous contre nos propres démons. Cependant, il était aussi crucial de pouvoir compter sur des personnes de confiance qui pouvait nous épauler, nous conseiller, permettre d'appréhender notre fardeau plus aisément. Love m'avouait ne pas être certaine sur l'identité de l'homme avec lequel elle avait eu une altercation quelques heures plus tôt. Qu'il soit ou pas le criminel de ses cauchemars, je comptais qu'il ne s'approche plus d'elle et la protéger d'un maximum de maux.

Je prenais place à ses côtés dans le canapé, positionnais les parts sur la table basse et prenais une gorgée de ma boisson. "Tu as appris où, à faire des cocktails comme ça ?" Je questionnais, toujours surpris du degré d'alcool dans le verre. "Il y a encore des choses que tu ignores sur moi !" Je ris doucement puis adressais un sourire complice à la vingtenaire. "Ça, j'en doute pas." Je lui offrais un clin d’œil avant de m'installer plus confortablement dans le canapé.

Les verres se suivaient et bientôt, j'en perdais le décompte, me souciant peu du lendemain. Je sentais mon état s'altérer mais sans non plus s'approcher dangereusement de la perte de contrôle. Il en était toutefois peut-être pas de même pour ma compagnie qui, après s'être levée trop rapidement, perdait l'équilibre et se retrouvait sur mes jambes. Je ne pus m'empêcher de rire : la scène était des plus cocasses entre Love qui s'effondrait sur mon corps et la scène torride qui se déroulait sur l'écran de la télévision. "....Je suis...Désolé...je crois que je n'aurais pas dû faire le mélange..." "Mais non, t'inquiète, c'est..." Je commençais à banaliser, les gémissements de plaisir s'intensifiant via les baffes du téléviseur, la suite de mes paroles happée par les lèvres de la fleuriste contre les miennes.

Mon cœur manque un battement, la confusion mêlée à l'étonnement s'emparent de mon être avec fulgurance et spontanéité. Le rire que j'avais débuté visant à minimaliser la chute de Love est totalement dissipé et c'est prodigieusement figé que j'attends que la jeune femme distance sa bouche de la mienne. Je n'éprouve pas la volonté ni ne possède la force de la repousser, toutefois, il m'est impossible de répondre à cette marque d'affection pour tout ce qu'elle incombe dans mon esprit alcoolisé. Bien sûr que dans d'autres circonstances, cet échange aurait pu se terminer par une union bien plus intime. Néanmoins, c'était impossible que ce le soit ce soir avec Love. Je ne voulais pas être l'homme qui prenait avantage sur elle alors qu'elle se retrouvait dans une situation vulnérable, qu'elle venait de subir une rencontre terrifiante qui l'avait fait sombrement tomber plus tôt. Peut-être que Love cherchait seulement du réconfort, une part de sécurité dans les bras d'un homme à qui elle faisait confiance ? Peut-être voulait-elle seulement ressentir quelque chose de puissant pour oublier toute la peur et la douleur qui l'avait tétanisée et la pourchassait potentiellement encore ? Beaucoup de scénarii étaient envisageables et même si je ne détenais pas le toupet d'interpréter ou psychanalyser la jeune femme, je me refusais de continuer sur cette voie avec elle. Ceci me semblait indéniablement déplacé et irrespectueux à son égard.

"Love... Je suis désolé... C'est pas... C'est pas une bonne idée..." Je prononçais, d'une voix douce, tendre, avant de couper le son de la télévision répercutant les ébats du couple qui y allait de bon train. Je n'osais cependant pas me justifier, de peur de paraître pour un homme qui décide pour les autres, qui leur dicte leur attitude ou façon d'être. "Je..." Les mots me manquent. La vérité était qu'il y avait une étincelle entre nous, une indéniable braise qui se métamorphosait en véritable foyer lorsque nous buvons trop, lorsque la situation était propice. C'était de cette manière, des années plus tôt, lorsque j'avais rompu avec Chloe, que nous avions couché ensemble. "Ne m'en veux pas, s'il-te-plaît." Je priais, sincère. Il ne serait pas ici question d'un coup avec Love. La nuit que nous avions passée en 2018, bien que je ne la regrettais pas, ne faisait pas partie de mes fiertés car je n'avais jamais donné suite à la Bryce. J'avais fuit, lâchement, puisqu'il m'était inconcevable à l'époque de faire partie de ce volet de sa vie et je lui consacrais trop d'estime pour considérer autre alternative. J'étais jadis détruit par ma déception amoureuse, un homme en morceaux prodigieusement égaré qui attentait à ses jours des semaines plus tard. Même si cette nuit-là, j'avais composé un piètre ami, c'était la seule chose que j'avais su faire : l'épargner d'assister à ma tentative de suicide, de subir ma dépression. Aujourd'hui, même si je gérais mieux ma rupture amoureuse, j'étais aussi conscient qu'aller plus loin avec Love ne serait pas bénéfique. J'étais capable de faire les choses correctement, ce soir. Alors, l'air profondément navré, espérant qu'elle ne m'en veuille pas et que notre relation n'en pâtirait pas, j'observais le visage de l'australienne et lui suggérais : "Tu devrais peut-être aller t'allonger, tu penses pas ? La journée a été rude..." Le sommeil n'avait jamais composé une mauvaise chose, et même si une monumentale migraine nous attendait pour demain, les circonstances devraient aussi gagner en clarté.

La soirée s'annoncé agréable et j'avais bon espoir de pouvoir oublier la mauvaise rencontre que j'avais faites plus tôt dans la journée. Bien que, je commençais de plus en plus à douté de cet homme que j'avais croisé. J'avais cette sensation que mon cerveau me jouait des tours et que ce n'était pas cet homme qui m'avait violé quelques années auparavant. Je m'installais sur le canapé tandis que j'entendais Isy me dire que je pouvais compter sur lui et qu'il fallait que je parle. Il se proposait d'être une oreille attentive, mais j'avais du mal à me dire que je pouvais offrir mon fardeau à d'autre personne. Chacun avait ses problèmes et je ne voulais pas être d'avantage un poids pour qui que ce soit.

Je lançais Netflix prenant un film au hasard plutôt bien noté et mis en avant sur l'accueil de l'application. J'attrapais l'assiette que me tendait le Jensen avant de boire une gorgée de mon cocktail et d'entendre le jeune homme me demander où j'avais appris à faire ce genre de boisson. Je lui répondais en souriant, qu'il ne connaissait pas tout de moi. "Ça, j'en doute pas." Je gardais mon sourire tout en croquant dans mon morceau de pizza me concentrant alors sur le film qui venait de se lancer sur la télévision.

Après plusieurs minutes et pas mal de verres de cocktail plus tard, je commençais à avoir la tête qui tourne. En plus de ça, le film prenait un tournant plutôt torride et je me sentais quelque peu gêné de regarder ça en compagnie de mon ami. Je décidais donc de me lever pour me rendre dans la cuisine et trouver de quoi faire passer le tournis. Je me levais du canapé avant de perdre l'équilibre et de tomber lourdement sur Isy qui se mettait à rire au vu de ma chute. Les gémissements du couple à la télévision se faisaient de plus en plus oppressant et sans réfléchir plus longtemps, je posais mes lèvres contre celle du Jensen.

Je sentais rapidement que mon geste ne plaisait pas vraiment à Isy et je retirais alors mes lèvres me sentant totalement stupide de mon geste. Pourquoi maintenant ? J'en avais aucune idée. Je me redressais me levant du canapé dans un bond et ayant envie de m'enterrer. "Love... Je suis désolé... C'est pas... C'est pas une bonne idée..." Je secouais la tête n'ayant pas spécialement envie qu'il continue sur sa lancé. "Je...Ne m'en veux pas, s'il-te-plaît." Pourquoi je lui en voudrais ? C'était moi qui venait de faire cet erreur et c'était à moi que j'en voulais. J'étais tellement idiote de croire qu'il aurait eu envie de plus avec moi. Nous étions amis et les choses resterait ainsi. Il venait de rompre avec une femme dont il était fou amoureux, il avait même eu espoir d'être papa avec elle. Moi, je n'étais personne. Je n'avais pas la même importance que cette femme avait eu pour lui.

"Tu devrais peut-être aller t'allonger, tu penses pas ? La journée a été rude..." C'était surement une bonne idée et ça m'évitera de me sentir gêné. Peut-être que se serait mieux demain ? "....C'est de ma faute...Pardon...il serait préférable que j'aille me coucher...Bonne nuit..." J'avais parlé sans le regarder une seule fois. Je me retournais et je partais en direction de ma chambre. J'avais encore du mal à comprendre pourquoi j'avais agit ainsi. Pourquoi j'avais succombé à la tentation. J'entrais dans ma chambre avant de me laisser tomber sur mon lit et de regarder la lune à travers la fenêtre. "Tu es une idiote Love ! Comment tu as pu croire qu'un jour vous pourriez vivre autre chose qu'une amitié ?" Je ramenais mes jambes contre ma poitrine sentant quelques larmes rouler le long de mes joues.