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 all the voices in our mind calling out across the line (raelyn + amos)

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Anonymous
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Message(#)all the voices in our mind calling out across the line (raelyn + amos) - Page 2 EmptyLun 23 Mar 2020 - 17:06


@Raelyn Blackwell & @Amos Taylor ✻✻✻ Le feu brûlait toujours en moi mais les fumées de givre de mon pragmatisme avaient fini par tout éteindre à force de tournoyer autour de ma poitrine. Je reprenais le contrôle. De moi-même, à défaut de la situation. Celui de cette dernière appartenait-il encore à quiconque de nous trois ? La réponse était évidente dans chacune de nos postures : absolument pas. Je scrutais les traits d’Amos lorsqu’il se retourna face à moi, apercevant mon arme pointée dans sa direction. J’observais sa mâchoire se contracter alors qu’il rajusta sa pause d’un air implacable, presque menaçant. Sa posture était toute particulière, oui, et je la connaissais. Je l’avais vu arborer le masque de la concentration féroce un million de fois face à nos ennemis d’antan et voilà que je ne valais pas mieux à ses yeux. Le nœud qui s’était formé au creux de mon estomac n’en finissait plus de prendre de la place, toute la place. Ses yeux terriblement bleus se perdaient dans l’atmosphère poussiéreuse laissée entre nous, eux d’un côté, moi de l’autre, épiant chaque geste de ma part. Il me sembla, l’espace d’un instant, qu’il cherchait ainsi à imprimer dans sa mémoire la tragédie de cet instant précis où nous perdions tous deux la confiance du plus cher de nos amis. Je réprimai tout mouvement, toute expression de prendre de nouveau possession de mon visage, tiraillée entre l’air flegmatique des militaires en action et le visage fermé de la désillusion mais, malgré mes efforts acharnés, le goût de l’amertume ne se résignait pas à quitter mes muqueuses. Quant à elle. Elle. Blackwell se dépeignait sous mes yeux telle que nous l’avions analysée dès le premier jour, à deux. Des traits extrêmement lisses, de caractère, une chevelure presque blanche qui contrastait avec le noir du regard qu’elle jeta dans ma direction, des yeux fielleux, trop calculateurs pour capturer le cœur et le corps des hommes sans les faire souffrir, sans les recracher, ensuite, du haut de tout le mépris qui tordait ses expressions à l’instant même. Je la voyais pourtant, la différence. Enfin. Je la voyais sa stature désormais fluctuante dans les grands plis du désespoir, de la peur, même alors que son regard passait de mon revolver à moi, et qu’elle vint s’accrocher au bras d’Amos dans un réflexe non maitrisé. Je raffermis ma prise sans l’ombre d’un sourire. « Ferme là. » Où était donc passé son ironie ? Son insolence ? Ses mots étaient désormais sans recours, ne semblant pas capables de provoquer la moindre émotion chez moi sinon une sorte d’incolore et froide menace blanche que j’avais retenue trop longtemps et qui coulait dans mes veines comme un mescal glacé. Cela n’avait pas de sens. Lorsque je lui avais conseillé d’en faire de même, elle n’avait pas tenu compte de mes instructions, n’est-ce pas ? Ne s’était pas gênée pour salir la mémoire de ma fille, même à distance, même subtilement. Pensait-elle que je ne possédais pas le moindre pouvoir de lui rendre la pareille ? Maintenant encore ? Alors que je pouvais presque l’apercevoir, les mots que j’avais prononcés cheminer autour de sa tête. Je pouvais presque l’entendre, son cœur suffoquer doucement sans que je n’aie eu, à mon tour, à prononcer le prénom de son disparu.

Tu ne vas pas tirer. Voilà ce qu’elle tentait de dire par son regard faussement assuré, par son dédain. Sauf que l’ego d’un pauvre flic menacé était un beau mystère, elle devait en savoir quelque chose puisqu’elle avait du en supporter les conséquences. Je n’étais pas de ceux-là mais qu’en savait-elle, dans le fond ? Si je n’étais pas capable de choisir d’appuyer sur la gâchette juste parce que j’avais décidé de devenir quelqu’un d’autre aujourd’hui ? Elle ne connaissait rien de moi. Je restais une énigme car j’avais l’habitude d’exposer les indices les plus évidents à tout le monde afin d’occulter ce qui était réel. Elle s’était concentrée sur ma fougue littéraire, dès le début. Avait ensuite semblé surprise lorsque j’avais décidé de les abandonner au profit de mes excès de colère. Qu’elle ait peur, encore un instant. Qu’elle s’inquiète si elle ne réalisait que maintenant, trop tard, que si elle était de glace et moi de feu, alors je la battais. Le feu a toujours fait fondre la glace, Blackwell. Qu’elle s’inquiète même si elle ne le devait pas. Même si Amos l’avait compris bien avant elle, et à raison. Je ne cherchais pas à la battre. Je ne cherchais pas à le battre non plus. Il n’y avait plus rien à gagner, mon absence de sourire, de satisfaction le prouvait à ma place. Il me semblait avoir déjà perdu le plus important. L’essentiel s’était dissimulé sous le ciel opaque au-dessus de nos têtes et si elle avait cru qu’elle était concernée, son orgueil en pâtirait plus tard. Un jour. Le jour où la couverture d’Amos tomberait à ses pieds. Mais ce ne serait pas par ma faute.

J’observais mon ami me tourner le dos en serrant la mâchoire, imaginant ses doigts glacés se refermer sur les poings acérés de la sienne, d’amie. D’amante. De plus ? Je cillai placidement pour ne pas rallumer mes ardeurs. Il me savait incapable de tirer, malgré ma posture, malgré mon désir de me raccrocher à mes désillusions vaines de me donner une contenance. Je fronçai les sourcils d’un air grave. Soit. S’il décidait de cette fin-là, je la lui accordais. Il connaissait Raelyn mieux que moi, de toute évidence. Elle me pensait incapable de franchir les limites de la légalité ? Elle se trompait. Quand bien même m’en inquiétais-je, son homme de main venait de poser ses mains sur un agent en exercice. Sous ses ordres, même tacites. J’aurais tiré, déjà, avec un autre, dès l’instant où je m’étais effondrée au sol. Je les aurais embarqués sur l’instant, tous les deux, dans le cas contraire. J’aurais appelé des renforts, les aurais tenus en joue en attendant leur arrivée. Jamais, non jamais, un policier en exercice ne leur aurait permis de reculer sous la menace de son arme, de s’en aller sans demander leur reste. Jamais, si les raisons n’étaient pas ailleurs, plus profondes, cachées. Si elle était assez stupide pour l’ignorer, assez naïve pour croire que l’aura menaçante d’Amos suffisait à impressionner un inspecteur et à le convaincre de ne pas les poursuivre, alors soit. Qu’elle reste dans l’ignorance. « Si j’ai d’autres questions, je sais où vous trouver. » claquai-je avec une ironie sombre dans leur direction. Que chacun regagne son camp. J’aurais préféré rester dans la mienne d’ignorance, également. J’aurais préféré ne pas assister à cette avidité dont nous avions parlé, cette attirance que Blackwell semblait faire naître entre elle et les hommes, celle qui était le moteur d’Amos sur l’instant, celle qui sonnerait son glas, d’une manière ou d’une autre, s’il ne la reprenait pas sous contrôle. Je claquais les talons usés de mes chaussures de fonction contre le bitume alors que je reculais sans quitter leurs silhouettes des yeux jusqu’au moment de les perdre de vue, évanouies dans l’habitacle d’un véhicule non identifiable.  





solosands
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