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 joamie + you just get what you got

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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyDim 1 Mar - 23:25

YOU JUST GET WHAT YOU GOT
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Le chemin pour rentrer à la maison après une longue journée au travail provoquait chez Joanne toujours un sentiment très particulier. Les enfants, installés à l'arrière, étaient relativement calmes ce soir-là, ce qui lui laissait tout le temps pour rester dans ses pensées et songer dans quelle atmosphère serait plongée cette soirée-là. A dire vrai, cela dépendait surtout de son humeur à elle. Bien qu'elle passait la majorité de ses soirées à la maison, elle préférait rester parfois rester à l'hôtel pour avoir un répit et tenter de se poser les bonnes questions afin de ne pas prendre des décisions qu'elle risquait de regretter plus tard. Toute la médiatisation de cette affaire qui concernait Jamie et qui ne semblait que gonfler de jour en jour. Des informations allaient et venaient et tout ce qu'il faisait ou avait fait était pointé du doigt. D'autres journaliste se complaisaient à rappeler ses autres jugements. Le petit Weinstein qui était également accusé de violences conjugales, l'encre coulait à flots et bien que Joanne évitait au mieux ces articles, elle finissait toujours par en lire ou entendre quelques brides. Le passé les rattrapait constamment que c'en était épuisant. La petite blonde avait longuement gardé les mains sur le volant alors qu'elle était garée sur l'allée du garage depuis un moment. Seulement, Louise manifestait son impatience, ce qui convint sa mère de sortir de sa voiture et d'aider Daniel à se détacher et descendre de la voiture dans un premier temps. Une fois qu'elle avait franchi le seuil de la porte, elle laissait Louise gambader à quatre pattes dans le séjour telle une fusée, encore plus rapide qu'à l'accoutumée lorsqu'il s'agit de se précipiter dans les bras de son père. Ces deux là avaient un lien particulier, c'était certain. Quelque chose en plus que Joanne n'arrivait pas à décrire. Pourtant elle cherchait, et ce depuis la naissance de Louise. Alors que les enfant s'étaient rués vers Jamie, Daniel afin de raconter sa journée à l'école, Joanne, qui restait en retrait, prenait le temps de déposer ses affaires et se défaire de ses escarpins dans le plus grand des silences. Elle n'avait pour le moment qu'échanger un bref regard avec lui et un petit "Hey." en guise de salutations.. Bien sûr qu'elle l'aimait encore, ce pourquoi toute cette mascarade n'en était que plus douloureuse. Et la soirée en famille s'était relativement passée comme toutes les autres depuis plusieurs semaines. Il fallait sauver les meubles, surtout pour les enfants. La famille semblait presque saine et sauve. Mais le couple, en revanche, c'était une toute autre histoire. Ils avaient tous les deux espoir que cette orage violent ne passe et qu'ils puissent reprendre leur vie où elle s'était arrêtée. Mais cette passade semblait bien plus difficile et éprouvante que n'importe quelle autre. La petite blonde avait laissé Jamie se charger de coucher les petits pendant qu'elle débarrassait la table. Un de ces rares moments où elle se retrouvait seule avec elle-même, sans trop d'interruption, afin de tenter de se vider l'esprit avant de voir venir les heures passées avec Jamie. S'ils avaient déjà des lacunes en matière de communications, là elles devenaient quasi inexistantes. Enfin, ils se parlaient encore, mais ce n'était plus vraiment comme avant. Joanne peinait à se réjouir à passer une soirée calme en sa compagnie, à regarder un film ou profiter de l'air encore chaud en cette fin d'été pour regarder les étoiles dehors, à continuer de rêvasser sur l'apparence qu'aura leur prochaine maison. Lorsqu'elle sortit de la cuisine, il venait tout juste de revenir des chambres.  La main posée sur l'une des chaises qui entouraient la table sur laquelle ils venaient de manger, elle imposait un énième silence avant de se décider, enfin, à prendre la parole. "J'envisage de me lancer dans un doctorat." Cela faisait plusieurs semaines que l'idée en tête et elle n'avait pas encore contacté toutes les personnes nécessaires avant de se lancer dans toutes les modalités, mais elle avait cette détermination là. Dans le cas de Joanne, faire preuve d'ambition était comme avoir parcouru la moitié du chemin vers son objectif. "Je n'en ai pas encore parlé à Marius, ni à Simon parce que... Je voulais y réfléchir de mon côté avant tout." La voix de Joanne était timide, hésitante, voire même distante. Communiquer avec Jamie demandait un sacré effort, mais il fallait un minimum de dialogue afin qu'ls ne deviennent plus des étrangers pour l'un l'autre. Joanne l'aimait toujours, là n'était pas la question. Elle était incapable de lui pardonner. Pas maintenant, en tout cas. "D'aider un peu les étudiants et de faire ses cours m'a... inspirée. A force je me suis dit que j'en étais sûrement capable, alors... Pourquoi." Elle haussa les épaules. Joanne n'attendait pas non plus l'approbation de son époux, bien qu'au fond, l'avoir lui ferait le plus grand bien. Si c'était le contraire, elle se lancerait quand même, mais avec un soutien en moins. "J'ignore jusqu'où ce doctorat pourrait me mener, mais je sais que j'en ai envie. Peut-être que ça m'ouvrira des portes qui m'ont été inaccessibles jusque là." Pour le moment, Joanne se gardait bien de dire qui si on lui ouvrait les portes des travaux de recherche menés sur les œuvres peintes par Celso serait la plus belle des victoires. Elle savait qu'elle y avait relativement accès, mais les rapports n'étaient définitivement pas les mêmes lorsque l'on était considéré comme un pair, une consœur avec qui discuter de la véracité et de l'authenticité des découvertes faites. Joanne restait intimement persuadée qu'elle avait sa pierre à apporter à l'édifice. "Si tout est accepté, je..." Joanne lâchait un soupir. " Je me débrouillerai pour que ça n'empiète pas trop sur mon temps libre." Et la vie de famille qui leur restait, par la même occasion. Joanne voulait qu'il comprenne par là qu'elle ne cherchait pas à l'éviter plus qu'elle ne le faisait déjà. Elle l'avait déjà vu pâlir dès qu'elle lui avait parlé de son congrès à Sydney et qu'elle ne s'était absentée que pour quelques jours. Dieu sait ce qu'il avait pu se faire comme idée suite à ce voyage alors qu'il n'était que purement professionnel. Joanne ressentait le besoin d'avancer. Elle ne se sentait pas capable de se morfondre et d'attendre d'avoir le coeur à lui pardonner le mal qui était venu empoisonner leur couple. Il fallait qu'elle avance. Il fallait qu'ils avancent.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyJeu 12 Mar - 16:50

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Les moments que je chérissais le plus sont désormais ceux que je redoute. Le lever est une première épreuve de bon matin. Se réveiller chaque jour auprès de la personne que l’on aime fait partie de ces bonheurs que l’on oublie parfois au profit du quotidien, l’un de ceux dont on réalise la valeur que lorsqu’il se perd ; on ne s’imagine jamais ce que c’est, de se réveiller tous les matins auprès de la personne qu’on aime, et qui nous déteste. Quitter le lit et affronter ce ressentiment relève de l’exploit. Mais il faut s’arracher au confort des draps, préparer les enfants, leur donner le petit-déjeuner, les mettre dans la voiture pour la crèche et l’école, le tout en évitant le regard de cette fameuse personne, en évitant les contacts physiques, en osant à peine la saluer, en étant coupable de ressentir un semblant de soulagement quand elle libère l’allée de garage. Puis la journée n’est qu’une longue parenthèse. Un moment qui existe vaguement entre deux scènes de vie. Et moi-même, en attendant le retour de ma famille, seul dans cette maison dont les allures de foyer sont aussi amères que l’odeur de cigarette froide, il me semble m’effacer, m’imprégner dans les murs, m’ancrer dans le sol, disparaître particule par particule. Les minutes passent comme des heures dans cette longue apnée existentielle. Comme de l’électronique en veille, je me languis d’être vu à nouveau, touché à nouveau, d’être utile à nouveau, tandis que cette sensation d’obsolescence alimente la boule d’angoisse qui tord mon estomac. Son oppressante présence ne s’éteint que la nuit. Parfois, elle va et elle vient, et je peux presque l’oublier jusqu’à ce qu’elle se rappelle à mon bon souvenir en amenant avec elle sa fanfare de honte et de culpabilité. Alors elle me tétanise des heures durant. Et dans l’immobilise, mon souhait de disparaître s'exhausse presque. Le soir ne vient jamais assez tôt, mais toujours trop en avance sur ma capacité à me préparer à une nouvelle représentation de cette mascarade qui donne l’illusion de la vie de famille. Mais je n’oublie jamais pourquoi cela est important ; pour que tout demeure normal pour les enfants. Daniel a eu quatre ans. Louise s’est mise à découvrir le monde sur ses quatre pattes. Il n’y a que leur tout jeune âge pour les épargner de la polémique qui éclabousse mon nom. Peut-être que d’ici à ce qu’ils soient en mesure de comprendre, tout sera oublié. Alors pour les enfants, on redouble de sourires, on entretient la façade. Mon esprit se torture régulièrement face à une question ; est-ce que Joanne fait semblant pour eux ? Lorsqu’elle a pris ses affaires et qu’elle est partie, l’autre soir, serait-elle revenue si ce n’était pas pour eux ? Ses rares marques d’affection sont trop peu pour me convaincre qu’il y a des sentiments à sauver. Son récent séjour à Sydney m’a confirmé sa volonté de s’éloigner autant que possible et s’épanouir loin de moi. Je pourrais entendre la trotteuse du compte à rebours sonner au-dessus de nos têtes. Les petits sont couchés, les chiens empilés dans leurs paniers ; pour une journée encore, la face est gardée. Joanne et moi sommes les dernières âmes éveillées sous ce toit. Généralement, je laisse la jeune femme vaquer à ses occupations et me débrouille pour faire en sorte d’être à l’autre bout de la pièce, voire de la maison. Je prends un livre, un ordinateur, je ne m’impose pas à elle, imaginant très bien qu’elle n’ait aucune envie d’avoir affaire à moi. Nous échangeons parfois quelques mots, quand le courage me vient de lui demander comment était sa journée. Ce n’est pas un de ces soirs-là. C’est plutôt elle qui prend la parole en premier. L’annonce est faite de but en blanc, comme on arrache un pansement. Joanne souhaite se lancer dans un doctorat. Ma mine harassée dissimule plus ou moins ma surprise. Son travail au musée, celui à l’Université, deux enfants et quatre chiens et un époux me semblent laisser peu de place à pareil engagement. C’est sans compter sur le dernier facteur variable en date: moi. Ce n’est pas un hasard si elle ne m’a pas fait part de sa réflexion à ce sujet avant, et encore moins si elle se décide à suivre cette voie en ce moment. Le compte à rebours a effectué un haut d’une heure vers minuit. Et malgré tout cela, je ne peux m’empêcher de ressentir de l’enthousiasme pour elle. Moi qui l’ai toujours encouragée à faire ce qui lui plaît, à plonger dans une activité, un hobby afin qu’elle s’épanouisse plus, s’affirme plus ; qu’il s’agisse d’études me convient tout à fait, si telle est la chose qui l’inspire à donner le meilleur d’elle-même. Mes craintes et mes peines sur mon propre sort mises à part, je ne doute pas que Joanne soit à la hauteur de ses ambitions et que ce projet la mènera vers un avenir qu’elle mérite. “Comme certaines portes en Italie.” je murmure avec un sourire timide. Je fais facilement le rapprochement entre cette idée de doctorat et le souhait que la jeune femme avait formulé de creuser le sujet de ce peintre anonyme dont les oeuvres ont été retrouvées à Florence. Cela semble lui tenir à coeur. Je soupire à mon tour. Cela reste un important engagement en terme de temps, et quiconque se plonge dans une passion cesse de voir le temps passer. Les priorités changent. Le quotidien change. “Tu sais autant que moi que si tu veux faire ça bien, tu ne pourras pas compter les heures.” Elle ne le voudra pas non plus, et personne ne saurait l’en blâmer. Joanne a toujours mis les besoins du monde entier devant les siens, comment pourrait-on, et moi le premier, l’empêcher, de faire quelque chose qui l’inspire ? “Heureusement, j’ai considérablement gagné en temps libre pour palier à ça.” j’ajoute, haussant les épaules avec un sourire maladroit. J’ai même toutes mes journées devant moi, et lorsque les choses se seront tassées, là dehors, et qu’il me sera à nouveau possible de mettre le pied hors de la maison sans craindre les représailles des féministes et de la presse, il me sera possible d’épauler plus activement Joanne. “Tu devrais te lancer.” je conclus. L’un de nous doit bien continuer à faire quelque chose de sa vie, avancer.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyDim 15 Mar - 16:03

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Pendant longtemps, Joanne s'était cherchée. Du moins, elle pensait que sa vie amoureuse et sa vie de famille lui suffiraient amplement. Mais en dehors de son travail, il n'y avait pas grand chose qu'elle faisait uniquement pour elle. Voilà qu'elle avait accompli une partie de ses objectifs personnels. La cérémonie de mariage qu'elle désirait tant n'était plus vraiment une priorité au vue des circonstances actuelles. Et même avant que tout le scandale n'éclate, Joanne se cherchait un peu plus. Elle se savait être capable de plus. Au début, elle prospectait en dehors de son domaine de travail, et mis à part les séances de yoga qu'elle se permettait de temps en temps et la personnalisation des albums photos, il n'y avait pas grand chose qui l'emballait véritablement. Ce qui lui donnait des papillons dans le ventre, qui illuminait son regard, c'était l'Art, c'était l'Histoire. C'était le récit oublié de Celso et Grace. De là était une née une volonté qu'elle ne s'était jamais réalisée et qui l'avait finalement motivée à se plonger dans cette réflexion. Celle d'aller plus loin dans sa carrière. Et à force de griffonner des idées et de lire et d'enseigner de temps à autre à l'université, elle s'y retrouvait de plus en plus. Le processus avait été long avant qu'elle ne se décide. Hassan avait déjà tenté une approche lorsqu'ils avaient été ensemble mais Joanne s'empressait avant tout de commencer à travailler. Il fallait dire que limiter les gestes affectifs sur le campus à la fin de ses études n'était pas toujours facile pour elle et elle voulait qu'on lui enlève enfin cette étiquette d'étudiantes. Et Jamie l'avait également toujours soutenue, voyant aussi en elle un potentiel. Mais il ne s'attendait peut-être pas à ce qu'elle s'engage dans une telle besogne. Il voyait juste, en songeant à l'Italie. Leur couple n'était pas au beau fixe, mais Joanne trouvait cela agréable de le voir esquisser l'ombre d'un sourire. "Entre autre, oui." admit-elle avec un rictus tout aussi discret. Joanne avait conscience qu'un tel engagement allait lui demander beaucoup d'effort et beaucoup de temps. Et elle était trop passionnée et perfectionniste pour prendre le tout à légère et s'y donnerait corps et âme jusqu'à ce que son travail soit au un moins un tant soit peu satisfaisant à ses yeux. Joanne ressentait un peu d'appréhension. Elle pouvait lui en vouloir autant qu'elle le pouvait, son approbation avait tout de même son importance. Mais même si elle ne l'avait pas, elle se lancerait quand même. Elle y tenait vraiment. "Rien que le processus pour faire la demande n'est vraiment pas facile, mais je pense qu'avoir déjà un pied à l'université puisse m'aider." dit-elle. "J'ai deux options qui s'offrent à moi et l'une est... bien plus ambitieuse que l'autre." Pour cela, Joanne allait devoir apprendre à se vendre et à s'affirmer davantage pour parvenir à ses fins. Mais si tout était accepté, il était certain que Joanne serait plus épanouie que jamais. Avec un petit peu de maladresse, le brun laissait comprendre qu'il avait désormais beaucoup de temps libre devant lui. Dans un premier temps, elle ne comprenait pas son sous-entendu, comme quoi cela lui permettrait de pouvoir l'aider comme il pouvait le faire, dans sa propre mesure. C'était au tour de son épouse d'être surprise de l'entendre l'encourager à se lancer dans ce projet gargantuesque. Et là, Joanne souriait. C'était peut-être bête, sûrement minimum dans le quotidien de n'importe quel couple. Mais ils ne formaient pas n'importe quel couple. Et c'était la première fois depuis longtemps qu'elle lui souriait avec sincérité. "Merci." En dépit de tout, elle était heureuse de savoir qu'il la soutenait, coûte qie coûte. Oui, il y avait encore de l'amour. C'était discret, mais il était bel et bien là. "Je peux soit faire une thèse avec la méthodologie classique, soit... Je peux en faire une par le biais d'une exposition que je devrais monter et expliquer dans une exégèse dans un premier temps, puis dans la thèse." Jamie devait facilement deviner où elle voulait en venir exactement. "Et il faut avoir une approche par plusieurs biais, dont celui de la conservation-." Ce qui était son domaine, avec plusieurs années d'expérience. Une aubaine pour elle. "- Et il y a, de la part du jury ont une attente particulière concernant l'originalité du sujet abordé, ce qui n'est pas ce qu'il y a de plus évident dans ce domaine." En soi, c'était un vrai challenge. "Dans un monde idéal, la direction du QAGOMA serait partant pour l'exposition et pour financer mes recherches si jamais l'université se montre frileuse. Et trouver un directeur de thèse, mais je n'ai pas encore commencé la rédaction du projet de thèse." Rien n'était encore fait, elle en avait pleinement conscience. "Je m'emporte déjà." souffla-t-elle dans un rire nerveux. Joanne se demandait si tout ce procédé intéressait véritablement Jamie et s'il se sentait prêt à entendre probablement parler pendant de longs mois, voire quelques années s'ils allaient finir par rebâtir leur vie de couple. Elle s'approcha de quelques pas de lui. "Ca compte beaucoup pour moi, que tu m'y encourages." lui dit-elle finalement. Quoi qu'il pense, même si elle était partculièrement radine en geste affectif ou en mots, ça la touchait et elle tenait à ce qu'il le sache. Peut-être que cette potentielle ascension professionnelle leur permettrait de se rapprocher un peu. "Et le bureau sera bel et bien une nécessité, dans la nouvelle maison." dit-elle d'une voix plus légère. Car ce projet là était toujours sur le feu. Un plus grand espace qui serait certainement synonyme de havre de paix pour Jamie. Et pour elle aussi. Il fallait laisser cette maison là derrière eux aussi, s'ils voulaient une chance de sauver leur couple, et par conséquent, leur famille. "Je n'ai pas pris cette décision comme excuse de m'éloigner de toi." lui assura-t-elle finalement, d'un ton plus sérieux. "A dire vrai, j'ai déjà commencé à y songer avant que tout ça n'arrive. C'était d'abord un souhait que je ne pensais pas réaliser un jour, comme les journées étaient déjà bien chargées. Et quand j'ai repris l'enseignement à l'université, à aider les thésards, j'ai fini par me dire pourquoi pas moi ?" Joanne tenait à mettre les choses au clair à ce sujet. Elle ignorait ce que son mari faisait de ses journées, mais elle supposait qu'il devait se demander ce qu'elle pouvait bien penser, à craindre peut-être de la voir un jour lui tendre les papiers de divorce. "J'ai conscience du temps que ça me prendra et que ça ne sera pas tous les jours facile de jongler entre tout ça, mais je ne veux pas que tu crois que c'est contre toi." Même si son attitude dernièrement lui prouvait peut-être le contraire. Pour le lui prouver, elle s'approchait encore de lui, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que quelques centimètres qui ne les sépare. Dans un premier temps, elle le regardait. Elle se grandissait de quelques centimètres en se mettant sur la pointe des pieds pour accoler ses lèvres aux sienne pour lui offrir un baiser tendre. Elle lui en voulait toujours, elle se sentait toujours blessée et attendait réparation. Mais elle avait toujours des sentiments pour lui, et elle estimait qu'il était nécessaire qu'il le sache.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptySam 28 Mar - 20:48

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Un remerciement est bienvenu et, pourtant me semble illégitime. Joanne pourrait bien être avare de ce genre de politesses envers moi qu’il serait impossible de lui en tenir rigueur. Ce n’était pas non plus comme si elle m’avait demandé la permission de se lancer dans ce projet de thèse, car mon aval a cessé d’être nécessaire à ses projets depuis que mes décisions passées ont empoisonné sa vie. Je n’ai plus de poids dans ses choix de vie, pas mon mot à dire concernant ses ambitions. Dans une position telle que la mienne, à la fois l’absence de choix et l’humilité absolument vitale à la survie des miettes de ce couple ne peuvent que m’inspirer à la soutenir. Ce n’était pas vraiment la première fois qu’elle révélait ce projet ; nous avions eu une précédente conversation sur les trouvailles en Italie et je m’en étais terriblement voulu, en silence, d’avoir dissuadé la jeune femme de creuser le sujet, de l’avoir discréditée. Dès le départ, il était mon devoir de la pousser à aller à la poursuite de ses inspirations, et non de la freiner. Ce doctorat qu’elle m’expose aujourd’hui n’est finalement que cette première idée qui a fait son trou, planté sa graine, et qui a germé dans son esprit jusqu’au moment où elle devint si légitime que le chemin à suivre n’était que logique. C’était une seconde chance pour moi, l’occasion, cette fois, de faire le bon choix, de dire ce que j’aurais du dire. Qu’elle se lance, qu’elle s’y perde, qu’elle s’exalte. C’est ce que j’ai toujours voulu pour elle, mais freiné par la peur que toute passion l’éloignerait de moi -il s’avère qu’elle n’en a jamais eu besoin pour que cela soit le cas. Je souris faiblement alors que Joanne se perd dans les détails des conditions qui entourent cette thèse. J’aurais encore un semblant d’influence, j’aurais réveillé Simon dans la nuit pour le convaincre de soutenir ma femme dans son projet et d’y mettre tous les moyens en la possession du musée. Aujourd’hui, tout se joue sur l'assiduité de Joanne depuis son embauche chez eux, et des doigts croisés. “J’ai envie de dire que c’est plutôt bon signe.” dis-je face à son enthousiasme est palpable, presque communicatif. Se lancer sur une voie pareille avec conviction et motivation, c’est déjà la moitié du travail de fait. Un peu plus de ces adorables sourires, et n’importe qui sera convaincu de l’épauler.
Je réprime un réflexe tandis que Joanne s’approche ; celui de m’éloigner d’autant de pas que ceux qu’elle effectue vers moi. Quelque chose que je ne m'explique pas, comme la sensation de ne pas mériter de proximité, de contact. Comme la crainte de la blesser de n’importe quelle manière que ce soit, elle qui encaisse déjà assez comme ça. Je dodeline faiblement de la tête, l’air de dire que ce n’est pas si important que ça, qu’elle ait mon soutien ou pas ; elle n’en a plus besoin désormais, c’est à peine une formalité. J’ai même du mal à croire que Joanne évoque la construction de notre maison, toujours en cours, pour autre chose que me rassurer à propos de ce que nous savons tous deux parfaitement ; notre mariage aura explosé d’ici là. Et le nier n’est qu’une preuve supplémentaire, une manière pour elle de se couvrir. Peut-être qu’elle n’a pas conscience elle-même qu’elle souhaite s’éloigner de moi, mais toutes ces ambitions professionnelles n’apparaissent pas à ce moment précis par pur hasard. Ce sont des projets qui la poussent à être physiquement loin de moi, explorer de nouveaux chemins de vie, et elle finira tôt ou tard par trouver mieux, vouloir mieux et surtout avoir conscience qu’elle mérite mieux. Et ce sera la fin de nous. Nous sommes simplement en sursis en attendant ce moment. Peut-être qu’elle le sait déjà. Elle me berce avant l’euthanasie. Elle fait l’innocente alors qu’il est impossible de nous sauver. Est-ce qu’elle me prend pour un aveugle ? Est-ce qu’elle croit que je ne vois pas son petit jeu derrière les séminaires et les heures supplémentaires ? Un autre homme serait déjà dans le tableau que je ne serais pas étonné. Dans quelques mois elle sera partie et il ne nous restera plus qu’à nous déchirer sur la garde des enfants comme tant d’autres mariages gâchés. Cette thèse, toutes ces futures heures de travail et d’implication dans tout autre chose que notre famille, c’est contre moi, qu’importe qu’elle le nie. Parce qu’au fond d’elle, elle cherche une porte de sortie. Je peux discerner la voix de Lola dans un coin de ma tête, me demandant de creuser mon esprit, fouiller mon corps, trouver d’où vient la colère, comment elle se manifeste, à quoi elle ressemble. C’est d’abord un poids sur ma poitrine, si lourd que mon souffle devient plus court. Alors que ce roc sur mon torse m’empêche de respirer, c’est la chaleur bouillante, la pression qui comprime mon estomac que je ne peux plus évacuer. Puis ce sont les vapeurs, la condensation de cette oppression, qui remontent jusqu’à ma nuque, opacifient mon regard, brouillent mon jugement. Et il semble que le seul moyen de me libérer de ce cycle avant que mon être me brûle, mes entrailles se consument, mes os cèdent et ma tête devienne une fournaise, c’est d’hurler, d’exploser. Si je devais lui donner forme, ce serait un chien. L’un de ceux que j’ai croisé plus d’une fois au refuge. Une bête dans une cage, harassé par la solitude. Celui qui aboie sur les barreaux dès que l’on s’approche, et qui fait fuir quiconque avant de laisser la moindre opportunité d’être blessé à nouveau. C’est la colère après la blessure, la colère après l’abandon, la colère de l’incompréhension. C’est de la peur sous couverture. Mais encore faut-il vouloir lever le voile, traverser l’orage, pour révéler l’animal blessé qui n’a besoin de rien d’autre que de patience et d’affection.
Il suffit d’un baiser. Il suffit de son petit corps appuyé contre le mien, la bascule de son poids au sommet de ses pieds tendus, la chaleur de son visage qui s’approche du mien et l’arrivée en douceur de ses lèvres sur les miennes. Et la fièvre descend, la pression baisse, la respiration reprend ; le calme revient, la tendresse, le sentiment de chez soi qui s'accroche et s’assimile à cette personne que le coeur désigne. Je n’entends plus que ses battements pendant la poignée de secondes pendant laquelle je parviens à retenir Joanne, profitant de ce geste d’affection comme la denrée rare qu’il est devenu. Dans un battement de paupières, et à mon grand regret, nos visages s’éloignent. “Je suis vraiment heureux pour toi, dis-je, la voix basse, que tu aies un projet qui te passionne autant. Et puis, c’est naturel que tu penses à toi en premier, vu… les circonstances.” Celles-ci n’ayant pas besoin d’être explicitées. Délicatement, mes mains se posent sur les épaules de Joanne en signe d’encouragement. “Tu vas éblouir ce jury, je reprends en esquissant un sourire. Tu vas tellement les épater qu’ils voudront faire de toi la présidente du comité des musées d’Australie.” Ou n’importe quel titre qui équivaudrait à reine du monde dans la branche des conservateurs. RIen que ça. “...si un truc pareil ou équivalent existe, je n’en sais rien.” J’hausse les épaules, expire un discret rire. “Et tu as déjà une petite idée du sujet de ton projet ?” je demande, faisant preuve d’un intérêt à la fois poli et sincère. Dans le fond, tout ce que j’espère, qu’elle me laissera être l’homme derrière la grande femme, maintenant que le prétendu grand homme est détrôné.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyMer 8 Avr - 1:19

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Tout n'était peut-être qu'une question d'équilibre. A défaut d'avoir une vie de famille et vie amoureuse épargnée par des aléas qui lui pesaient sur la conscience, Joanne cherchait certainement à trouver une satisfaction dans les autres aspects de son existence. Cela n'allait certainement pas suffire pour la grande romantique qu'elle était, sachant elle-même qu'elle ne saurait survivre sans l'affection de son âme soeur, mais la blessure était encore trop profonde, loin d'être cicatrisée. Il semblerait que des années de réflexion l'ait menée à cette conclusion, qui semblait être une véritable évidence désormais. Elle connaissait la plupart des étapes à franchir pour parvenir à ses fins. Cela commençait par rédiger avec sérieux et rigueur des lettres qui allaient être particulièrement déterminantes pour la suite, tout comme cela pourrait essuyer ses espoirs assez rapidement si les réponses revenaient négatives. Pour que le QAGOMA soit intéressé par son projet, il fallait que la direction s'y retrouve également, que cela apporte un bénéfice à l'entreprise. Joanne supposait qu'avoir une experte en Histoire de l'Art devait être assez enviable pour que ses supérieurs soient séduits par l'idée et qu'il lui laisse champ libre et du temps supplémentaire pour construire son projet. Mais elle n'était pas dans leur tête et il y avait certainement quelques aspects dont elle ignorait et sur lesquels elle n'avait probablement aucune influence. Quand la petite blonde avançait d'un pas vers Jamie, elle remarqua que celui-ci semblait presque prêt à fuir à toute jambe, à s'éloigner d'elle autant que possible. Comme s'il transgressait son espace vital. Il était vrai que depuis leur dispute, il prenait soin de se maintenir à bonne distance d'elle, à raison. Il ne voulait certainement pas s'attirer les foudres de Joanne ou essuyer un quelconque refus s'il venait à essayer de s'approcher d'elle. Il était vrai que pendant longtemps, elle ne tenait pas trop à le voir. Les excuses étaient inutiles et le pardon inatteignable. Elle-même ne savait pas quoi faire pour que la tempête passe, pour que la colère qu'elle ressentait à son égard se calme et qu'ils puissent reprendre une vie normale. Elle avait déjà remarqué que cette rancoeur était proportionnelle aux sentiments éprouvés pour l'un l'autre. D'où la violence de chacune de leurs querelles. Celle-ci devait être la pire à vivre, celle qui durait le plus longtemps. L'atmosphère était pénible à supporter, et pourtant. Voilà qu'elle s'approchait de lui. Joanne avait beau lui en vouloir, elle ne restait pas moins une femme ayant besoin d'affection. Certes, elle était experte en abstention et l'usait lorsqu'il s'agissait de faire comprendre ses contrariétés. Elle le voyait bouillonner de l'intérieur. Les situations s'inversaient et Joanne se demandait ce qu'il pouvait bien avoir en tête, ce qui pouvait le mettre en colère dans les paroles qu'elle venait de prononcer. Etait-ce la peur de voir leur vie voler en éclats ? Etait-ce la rage qui l'animait en supposant que son épouse se voilait la face ? Malgré la tension palpable, Joanne allait jusqu'au bout de son idée. Et par le simple contact de ses lèvres, les contrariétés qui animaient le beau brun semblaient se volatiliser, comme par magie. Il répondait très volontiers à son baiser, le prolongeant autant que possible. Bien sûr que Joanne en profitait, bien sûr qu'elle en avait besoin. Elle savait l'apprécier tout autant qu'elle se souvenait que ce n'était pas grâce à ce simple moment, bourré de tendresse, qu'elle pourrait lui pardonner. Même lui restait pudique dans sa gestuelle, il n'osait certainement pas la prendre par la taille, rendre ce baiser plus langoureux ou laisser ses doigts glisser le long de son visage de porcelaine. Elle échangea un regard affectueux juste après avoir rompu le baiser. Il la félicitait de se permettre de se lancer dans un projet qui lui était propre, et qui ne dépendait pas de lui, ou de sa famille. Elle lâchait un rire timide en l'entendant envoyer des plans sur la comète, en misant absolument tout sur le succès de son épouse. Celle-ci avait esquissé un sourire des plus sincères et des plus tendres lorsqu'il disait être heureux pour elle. "Il y a effectivement un comité national, mais disons que les places les plus prestigieuses reviennent aux mécènes les plus généreux." dit-elle d'un ton amusé. Et bien qu'elle était reconnaissante de ces amoureux de l'art qui n'hésitaient pas à sortir le chéquier pour soutenir une cause qui méritait d'être mise en avant régulièrement. Jamie faisait partie de ces personnes et son intérêt pour l'art faisait partie de ces qualités qui l'avait fait tomber amoureuse de lui. Pas la taille du porte-monnaie, mais l'évidence qu'il ressentait à investir dans cette branche. "Je pense qu'une partie de toi doit déjà bien se douter du sujet que je souhaite aborder." dit-elle avec un sourire discret qui masquait un brin de complicité. Trouver une question de recherche dont la réponse était élaborée dans la thèse demandait déjà énormément de travail et de recherche. Bien formuler la phrase, jongler avec les mots les plus justes pour ne pas être repris sur la question de départ. Ce travail allait évoluer en même temps qu'elle, au fil de ses recherches et de ses réflexions. "Je voudrais rendre justice au travail de Celso." résuma-t-elle. "Je ne suis pas historienne et je ne peux donc pas lui rendre la place qu'il mériterait d'avoir dans les bouquins d'histoire, mais la qualité de ce qu'il peignait, au vu de la période durant laquelle il a vécu, mérite d'être mis en avant. Et ça, je peux le faire." Joanne avait la formation pour. "Même si lui n'est pas reconnu comme tel, il a quand même peint des portraits de personnes qui ont existé. Et de ce que nous avons  vu, nous savons qu'il était en avance sur son temps et qu'il avait une approche différente du monde qui l'entourait." Le sujet restait vague malgré tout, elle en avait bien conscience. Avant de se concentrer sur la façon dont elle voulait approcher le sujet, bien qu'elle ait déjà eu de nombreuses rêveries par rapport à l'exposition si cela lui était accordé, Joanne préférait s'assurer d'avoir l'aval de ses supérieurs. "Tu seras informé de la moindre évolution, de toute façon." lui annonça-t-elle avec certitude. Elle partagerait son enthousiasme avec d'autres de ses proches, bien sûr. Mais Jamie restait son époux, celui qui devait en être averti en premier, qu'importe si leur couple battait de l'aile. Bien qu'elle avait toutes les raisons possibles pour en décider autrement, la petite blonde restait fidèle à son mari, envers et contre tout. "Si tout le monde y voit autant d'avantages que moi, peut-être même que ses oeuvres pourraient être exposées ici, après restauration." Joanne avait pleinement conscience de l'ambition de son projet et du temps que cela prendrait. Mais ce serait à ses yeux la plus gratifiante des récompenses et une nouvelle étape de franchie dans sa carrière. S'en suivait un silence que Joanne avait rapidement réduit par une question qui lui taraudait depuis quelques temps. "Laisse-moi te demander quelque chose. Et je voudrais que tu me répondes de la façon la plus honnête possible. Pas de version édulcorée, pas que tu me répondes par ce que je voudrais entendre, ou quoi que ce soit du genre." Car elle-même ne savait pas vraiment où elle en était. "Comment te vois-tu dans un an ? Comment nous vois-tu ?" Par cette question Joanne cherchait surtout à connaître son état d'esprit actuel, si ses réflexions quotidiennes, sur les perspectives d'avenir qu'il se voyait pour sa famille, pour son couple, pour sa vie professionnelle, pour lui. Elle s'y intéressait vivement Juste pour savoir s'il était prêt à tout pour tenter de les sauver ou s'il était plutôt sur une pente bien positive que celle de la solidité de leur mariage. Peut-être que maintenant qu'il savait quel était le projet professionnel de son épouse, il parviendrait à s'aiguiller lui-même pour la suite. Elle n'en savait rien, elle était aussi radine en terme de discussion, de communication de tout court à vrai dire. Cette soirée là n'allait pas tout rectifier, mais au moins ils ne se résumaient plus à être deux personnes qui s'ignoraient sous un même toit.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyMar 21 Avr - 21:08

Il lui fallait toujours faire face au pire pour réaliser certaines évidences qu’il était le seul incapable de voir. Comme le fait que Joanne l’avait toujours fait passer en premier, lui et leur famille, loin devant le moindre de ses besoins ou de ses ambitions professionnelles. Jamie avait pris sa résilience pour acquise durant toutes ces années, puisque cela faisait partie du caractère de la jeune femme ; il ne lui était jamais venu à l’esprit de le reconnaître comme un privilège et de l’apprécier comme tel. Combien de fois s’était dit que Joanne le fera, Joanne s’en occupera, Joanne y pensera ? Il avait toujours vu ce dévouement, ce désintéressement, comme une faiblesse de sa part. Il avait l’habitude des caractères ambitieux, effrontés et mercantiles dans son entourage, et n’avait jamais su envisager une autre manière d’être sans réellement faire l’effort de tenter de saisir sa complexité propre. Pourtant il en avait eu conscience, que ce grand écart entre son environnement et le caractère de sa femme était l’un des obstacles de leur couple -l’un de ces différents dont on détourne le regard ou que l’on édulcore en se disant qu’ils font la richesse d’une relation, la complémentarité de deux personnes et le piment de la vie. Puisque Joanne s’adaptait, acceptait, suivait, l’anglais avait cessé de tenter de lui insuffler une indépendance dont elle ne voulait pas vraiment à l’époque. Et s’il pouvait peut-être se féliciter d’être celui qui l’avait assez encouragé à se montrer plus ambitieuse, il ne pouvait pas prétendre qu’il l’avait fait dans un autre élan que celui de la changer un peu pour mieux lui correspondre ; la modeler à son image en somme, à son idéal, et user de son adaptabilité afin de la faire entrer dans un moule qui lui permettrait de mieux la saisir. Mais elle n’était jamais devenue cette femme qu’il voulait faire d’elle. Elle restait Joanne. Elle le soutenait dans sa carrière, elle prenait soin des enfants, elle l’encourageait dans sa thérapie. Elle n’était pas un seul instant sur le devant de la scène de cette famille. Pour cela, elle avait gagné le droit, pour une fois, de mettre la lumière sur elle en se dévouant à son propre dessein. Et elle y pensait depuis bien plus longtemps qu’il ne voulait bien le croire. La découverte des toiles dudit Celso l’avait fascinée dès la première heure, il n’était donc pas surprenant que ce soit le sujet qu’elle ait décidé de creuser pour sa thèse -comme le brun l’avait suspecté. “Oui, je me doutais que ça serait ça.” acquiesça-t-il avec un léger sourire. Au moins avait-il été attentif à cela. Jamie se sentit flatté que la jeune femme souhaite le tenir au courant de l’avancement de ce projet, qu’elle l’implique de cette manière. Mais c’était son monde à elle, et il n’exigeait rien à ce sujet ; il le savait, c’était à son tour de se mettre en retrait pour se résumer à un simple soutien. “Je l’espère.” ajouta-t-il au sujet d’une future exposition des oeuvres à Brisbane. Il mentirait s’il prétendait ne pas être curieux lui-même de les observer de plus près. Bien sûr, cela serait une merveilleuse opportunité pour Joanne, une manière de la propulser sous les projecteurs auprès de ses pairs. N’était-il pas supposer lui souhaiter autant de succès que possible, après tout ? A dire vrai, son esprit était encore trop obnubilé par l’état de leur couple, et ce qu’il espérait avant toute autre chose était de faire encore partie du tableau le jour où cette exposition aurait lieu. Rien n’était moins certain, d’après lui. Il ne s’était jamais senti aussi disposable. Le moindre silence durant lequel son regard pouvait croiser celui de la belle blonde lui serrait le coeur. Il ne savait plus quoi dire ni comment agir face à elle. Si elle ne lui adressait pas la parole, il y avait fort à parier que Jamie se serait réfugié à l’autre bout du salon ou dans la chambre avec un livre ou un croquis qui occuperait son esprit jusqu’à l’heure du coucher. Ces moments dépendaient bien plus d’elle que de lui. Elle décida de lui poser une question, quelque chose qui ne concernait pas son projet mais leur avenir à eux. Une question à laquelle il n’avait pas la réponse. Pas de version crue, pas de version douce. Il était incapable de se projeter dans l’avenir, et toutes ses hypothèses étaient majoritairement pessimistes. Mais voulait-il vraiment lui confier que, dans un an, il y avait plus de chances qu’il n’existe plus de “nous” ? Il massait sa nuque, tendue par la nervosité. Son regard s’était posé sur un point vague à ras du sol. “Je ne sais pas, Joanne, fit-il en soupirant. Je n’ai aucune vision à aussi long terme actuellement. Je ne sais même pas où nous pourrions en être dans une semaine.” Conserveraient-ils le status quo encore longtemps ? Joanne continuera-t-elle à supporter l’atmosphère autour du sujet de son mari ? Pouvaient-ils ramasser les morceaux une nouvelle fois ? Il suffisait de voir le mal que leur avait fait le précédent scandale pour douter qu’ils se relèveraient de celui-ci. La méprise autour des violences conjugales fut une chose, et la blessure fut immense. Mais à l’époque, l’affaire ne révélait rien au sujet de Jamie que Joanne ne sut déjà et n’était prête à accepter, à surmonter avec lui. Les choses étaient bien différentes cette fois. Mina avait pointé du doigt une facette de cette personnalité complexe et limite dont lui-même n’aurait jamais admis l’existence. Une énième preuve que ses réflexes autodestructeurs prenaient régulièrement le dessus sur tout bon sens. Comment Joanne pouvait l’accepter ? Comment le surmonter ? “Je me contente d’espérer que les choses vont s’améliorer et que notre famille saura se relever de tout ça. Je fais de mon mieux pour ça.” Faire pénitence et croiser les doigts était une stratégie bancale, mais le Keynes ne savait que faire pour aller de l’avant, faute de pouvoir tout effacer. Il était là, reclus, disparu de la surface de la Terre depuis des semaines. Il aimait Joanne à la distance qu’elle estimait convenable au jour le jour. Il était présent pour les enfants, pour leur famille. Et il se sentait totalement impuissant malgré tout. “Tu me laisses vraiment très peu d’indices sur ton état d’esprit général, sur tes pensées, alors je suis dans le flou, confessa-t-il l’air vulnérable et incertain. Je n’étais même pas sûr que le chantier pour la maison tenait encore à tes yeux jusqu’à ce que tu le mentionnes à l’instant.” Joanne avait parlé de son bureau avec un tel naturel que cela en était déconcertant. Car si Jamie tenait à leur vie à deux, il ne leur souhaitait pas de faire de leur mariage une farce au nom des enfants. Il ne voulait pas qu’ils soient deux étrangers sous le même toit et qu’ils se forcent à conserver les apparences. Une période de flottement, d’hésitations, ils en avaient connu et ils pouvaient vivre avec durant quelques semaines, mais le brun ne se voyait pas tenir des années de cette manière, le coeur dans un étau. Il ne savait que trop bien quel était le point de vue de Joanne sur la question du divorce, cependant, admettre l’échec de leur couple et se permettre à chacun d’aller de l’avant valait mieux qu’une longue agonie.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyMar 5 Mai - 19:11

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Faire découvrir le talent d'un artiste de la Renaissance jusqu'alors méconnu du grand public tout comme des plus grands connaisseurs de l'Histoire de l'Art était un pari risqué. Elle devait avoir des ressources solides, des arguments impossibles à démonter et un investissement personnel conséquent pour gagner le respect de ses pairs. Ceux qui ne s'arrêtaient qu'à son physique innocent et à sa voix douce avaient bien tort de douter d'elle, car quand Joanne se lançait dans un projet qui lui tenait énormément à coeur, elle mettait les bouchées double et devenait des plus résolues à accomplir son travail. Jamie devait déjà se douter du sujet sur lequel elle désirait se pencher. Celso était devenu comme une obsession pour elle. Un mystère à résoudre, un artiste méconnu qui méritait un peu de lumière après des siècles d'obscurité. Le temps que cela allait lui demander ne lui faisait vraiment pas peur. Les échéances allaient être difficiles à tenir, ça elle le savait déjà. Mais elle était si passionnée qu'elle se sentait prête à tout pour parvenir à ses fins. C'était tout naturellement que ce sujet de conversation vint à sa conclusion, pour que les mariés se rapprochent dangereusement d'un sujet qui était quasiment devenu tabou. Il fut un temps où ils adoraient parler de leur couple, d'essayer de faire au mieux pour s'améliorer, là ils faisaient chacun de leur mieux pour ne pas le voir couler pour de bon. Pour cela, Joanne désirait savoir l'état d'esprit du brun, sur la vision d'avenir qu'il avait pour lui, pour eux deux, pour leur famille. La question méritait d'être posée, même si cela mettait Jamie dans une situation particulièrement inconfortable. Il se massait nerveusement la nuque. Elle n'avait pas l'habitude de le voir fuir son regard. Il avait toujours eu beaucoup de mal à mettre les mots justes sur ses pensées les plus personnelles. "Si je laisse si peu d'indices sur ce que je pense moi, c'est peut-être parce que je ne sais pas non plus de quoi demain sera fait." admit-elle en gardant ses yeux clairs rivés sur lui. Jamie baissait toutes les armes avec elle, désespéré de ne pas savoir ce qu'elle avait en tête. Il avait toujours trouver sa façon de penser très complexe et la tâche s'était certainement montrée d'autant plus difficile depuis le scandale qui avait mis leur couple sur le fil du rasoir. "Une partie de moi se dit que déménager dans la maison dont nous rêvions serait le synonyme parfait d'un nouveau départ." Une énième chance donnée à leur couple dont l'histoire était des plus tumultueuses. "Je n'en peux plus, de cette maison, Jamie." admit-elle à voix basse. Jusqu'à l'éclat du scandale lié à Mina Farrell, Joanne avait relativement su occulter toutes les conquêtes que son époux avait pu ramener sous ce toit. Désormais, elle avait un nom, un visage, un scénario que son imagination avait parfaitement su construire pour que cette pensée lui devienne insupportable. "Et j'en ai assez de découvrir ce qui a pu s'y passer avant que je n'emménage avec toi. Je m'étais tellement mise en tête que tout ça était resté derrière nous. Et j'y étais parvenue, vraiment." Joanne ne serait même plus surprise de voir débarquer une autre de ces mannequins absolument sublimes toquer à leur porte et réclamer également son dû. Il en suffisait d'une pour que toutes les autres suivent. Jamie avait de la chance, au fond, de pouvoir rester enfermé chez lui à longueur de journée. C'était alors Joanne qui se devait de supporter; avec brio; le regard pesant des autres, leurs questions maladroites, ce mélange de pitié et d'amertume qu'on lui balançait. Il y en avait, des esprits curieux, avides de connaître le couple dans leur vie privée, à savoir comment ça allait se passer, à espérer obtenir un scoop de Joanne sur un éventuel divorce ou non. Ces âmes là ne purent qu'être déçus car Joanne gardait encore à ce jour tout pour elle. Elle n'était pas heureuse. "Ce n'est pas une question de sentiments. Ils sont toujours là. Ca, ça n'a pas changé." Elle était toujours amoureuse d'elle, même si cela lui faisait plus de mal que de bien dernièrement. "J'essaie de nous accorder une dernière chance. Ce n'est pas évident. Car pour toutes ces fois où on se l'est accordé, j'arrivais à chaque fois à me persuader qu'il n'y aurait plus rien qui soit capable de nous atteindre. Et à chaque fois, c'est une nouvelle claque. J'ai juste l'impression d'avoir été terriblement naïve d'être tellement confortée dans ce bonheur dans lequel nous nagions avant qu'elle ne vienne sonner à la porte." Joanne ne savait pas si ces mois là avaient été un mensonge ou non. Elle avait découvert une part de Jamie dont elle ignorait totalement l'existence. A force de vouloir s'éloigner au possible de son père, voilà qu'il avait adopté une attitude similaire. Joanne ne voulait pas d'un Edward Keynes junior comme époux. Leur laisser une chance serait une nouvelle preuve de son extrême indulgence envers lui, mais aussi une nouvelle opportunité pour quelque chose d'autre vienne l'achever d'ici quelques semaines, quelques mois, quelques années. Elle n'était pas encore certaine de vouloir prendre ce risque. Elle-même ignorait ce que Jamie pouvait faire pour faire évaporer tous ses doutes, pour qu'elle retrouve pleinement confiance au couple qu'ils formaient. Lui parler de son projet d'envergure, prendre le temps de discuter de leur situation actuelle, bien que les mots échangés ne les rassuraient pas quant à ce que l'avenir leur réservait, était déjà, aux yeux de Joanne, une avancée. Dans quelle direction, elle l'ignorait. "Je suppose qu'il va nous falloir encore un peu de temps avant d'y voir plus clair." Car à ce jour, ils savaient désormais que l'un l'autre n'avait aucune idée de ce qu'allait leur réserver le futur. Mais Joanne se disait que vivre sous un nouveau toit, sans de passif trop lourd, les aiderait à y voir plus clair, quelle que ce soit l'option qu'ils seraient menées à choisir. La crise actuelle de leur couple était certainement la plus longue qu'ils aient pu connaître. Il était probablement normal qu'il y ait plus de doutes qu'à l'accoutumée. "Je sais que l'attente va être longue d'ici à ce que nous partions d'ici. A moins que la solution nous vienne avant ça." Peut-être que le déclic, quel qu'il soit, se fera avant d'avoir fini de faire les cartons. Malgré tout, divorcer ne venait pas encore à l'esprit de la petite blonde. Alors qu'il n'y avait pas mille et une option en terme de solutions. Soit ils restaient ensemble et parvenaient à passe au-dessus de cette querelle là, soit ils mettaient un terme à leur relation. Joanne ne sentait, à ce jour, capable ni de l'un, ni de l'autre.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyLun 11 Mai - 0:21

Il pensait avoir la capacité de lire en Joanne comme dans un livre ouvert. Il s’était toujours vanté de la connaître par coeur. La vérité était toute autre. Parfois, Jamie était déstabilisé par Joanne, et plus souvent qu’il ne voulait bien l’admettre, il ne la comprenait pas. Il ne savait pas tout à fait anticiper ses réactions et ses émotions, et il était encore moins capable de deviner ce dont elle pensait la plupart du temps. Sa femme était une énigme pour lui, une équation irrésolue et débordante d’inconnues. Pourquoi ne l’avait-elle pas quitté dès que l’affaire avait éclaté ? Pourquoi continuait-elle de vivre sous le même toit que lui ? Pourquoi se montrait-elle présente pour des amis qui l’avaient laissé derrière eux ? Pourquoi s’accrochait-elle si fort à son ex-mari ? L’anglais se trouvait souvent uniquement bon à la couvrir de cadeaux pour compenser tout ce qui leur manquait. Il n’était pas assez présent, pas assez attentif, pas assez compréhensif. Il était coléreux, torturé, instable, et jamais tout à fait heureux. Pourquoi s’obstinait-elle avec lui ? Pourquoi continuait-elle à s’infliger tout ceci ? Les interrogations générales de ce genre, le brun avait toutes ses journées enfermé chez lui pour les ressasser à s’en arracher les cheveux, à s’en taper la tête contre les murs. Il s’accrochait aux petites choses du quotidien et les quelques routines qui leur restait. Un jour à la fois, se disait-il. Un jour à la fois. Alors non, il ne planifiait rien sur une semaine, un mois, un an. Il avait mis entre parenthèses la cérémonie qu’il lui avait promis, et la maison qu’ils faisaient bâtir ensemble. L’horizon était couvert, le ciel orageux. Dans ce déluge qu’il avait déclenché, Joanne avait plus intérêt à se sauver elle-même. Mais elle pensait toujours à leur famille et voyait leur prochaine demeure comme leur arche. Elle voulait claquer la porte du 98 Agnes Street et ne plus jamais en entendre parler. Elle parlait de sentiments, mais aussi de dernière chance -et ce furent ces mots qui frappèrent Jamie au coeur. Une dernière chance. Comme si elle avait compté toutes les autres depuis le début de leur histoire, et qu’elle était arrivée au bout des cinq doigts de sa main. La perspective était claire, et bien que le brun ne pouvait lui en vouloir d’envisager les choses de la sorte, il était blessé. Il n’y aurait pas de prochaine fois, pas de prochain scandale, pas de pas de travers, pas d’excuses pour une dispute trop forte. La menace était faite, là, entre les lignes. Ils étaient vulnérables à ce point, eux qui se croyaient à l’épreuve de tout ce que la vie pouvait jeter sur eux. Et leur arche prenait des airs de misérable radeau de fortune. “La maison devrait être prête pour la fin de l’année.” murmura-t-il après un long silence qui avait enroué sa voix, serrée dans sa gorge qui lui donnait l’impression que l’air s’était alourdi. Jamie avait gardé le regard bas, les bras mollement croisés. Il encaissait le coup, la connaissance de cette “dernière chance” qui lui avait fait l’effet d’un coup de massue. Il se voyait définitivement comme un condamné en attente d’un verdict aisé à anticiper. “Mais je…” Il déglutit, définitivement désarmé par le discours de Joanne. Il ne voulait pas de dernière chance. Il ne voulait pas vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête pendant il ne savait combien de temps. Mériter une chance supplémentaire demandait-il des mois, des années ? Allait-il devoir se conformer à un comportement de chien en laisse en attendant que son épouse lui donne du mou à nouveau ? Allait-elle seulement lui refaire confiance un jour et le voir autrement que ce sale type dont les gens parlent, celui qui a mis une gosse d’à peine plus de vingt ans dans son lit juste parce qu’il le pouvait ? Il ne voulait pas cela pour eux. Ce n’était pas une vie de couple, ce n’était pas un mariage digne de ce nom. Jamie ne pouvait accepter cette perspective. “Je pense que d’ici là, il faudrait que nous sachions véritablement si nous souhaitons franchir ce cap.” articula-t-il finalement, retrouvant un semblant de contenance tandis qu’il relevait enfin ses yeux verts sur Joanne avec ce qui ressemblait, de loin, à de la détermination. “Ce n’est pas cette maison le problème, Joanne. Et partir, ce n’est qu’un pansement pour cacher tout le mal que je nous ai fait depuis des années.” Cet endroit n’était composé que de briques, de bois, de ciment. Ce n’étaient que des murs, un sol, un plafond, rien de plus, et rien qui puisse être blâmé pour tout ce qui leur arrivait. S’il était une seule chose dont l’édifice était coupable, c’était d’être le miroir de son propriétaire. “Juste un pansement de plus...” il souffla, sachant pertinemment que c’était à lui d’endosser tout le blâme. Claquer la porte en espérant que les souvenirs resteraient à l’intérieur et ne les suivraient pas partout où ils iraient, c’était d’un idéalisme naïf. Ce que Joanne savait désormais, ce dont elle avait conscience bien malgré elle, rien ne pouvait plus le lui faire oublier. La maison n’y était pour rien ; son coupable, ce qu’elle souhaitait fuir, en réalité, elle l’avait sous les yeux. Un soupir s’évacuait de la bouche de l’anglais, dépité par la tournure de la conversation. Il n’avait que trop conscience de ce que ses paroles impliquaient, le message derrière celles-ci. Il se serait prétendu pessimiste quelques minutes plus tôt. Désormais, sachant le fond de la pensée de son épouse, il se savait réaliste. “Notre chez-nous était supposé être un aboutissement, pas simplement le théâtre de la dernière chance. Je préfère encore que notre famille n’y mette jamais les pieds plutôt qu’elle y vive son plus grand échec.” Quelque part, Jamie leur imposait une date butoir, et une partie de lui songeait que cela était pour le mieux. Ils ne pouvaient pas continuer de la sorte, à errer dans le brouillard tout en s’évitant l’un l’autre soigneusement. Ils ne pouvaient pas rester les bras croisés, à attendre que le temps passe, qu’un signe leur tombe dessus, que l’univers leur montre la voie. L’incertitude leur faisait du mal. Un mal susceptible d’agrandir le fossé creusé entre eux, au point qu’ils ne puissent plus espérer le franchir un jour. Jamie se détourna finalement de Joanne. “Je vais me coucher.” il souffla, soudainement épuisé par les émotions que remuaient leur dialogue. Son esprit ne manquait pas de grain à moudre, et cela suffisait amplement à l’user un peu plus chaque jour. Il ne perdait pas espoir, pas encore. Avant de rejoindre la chambre, il se pencha sur Joanne afin de déposer un baiser sur le haut de son front. Il murmura un “je t’aime”, et la quitta au milieu du salon sans attendre de réponse -ou l’absence d’une réponse.
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Message(#)joamie + you just get what you got EmptyLun 18 Mai - 0:07

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Il fallait le lui dire. Il fallait que Jamie comprenne que par sa dernière erreur, il avait atteint le seuil de tolérance de sa chère et tendre, même si celui-ci était particulièrement haut et que d'autres femmes auraient jeté l'éponge bien avant elle. Et pourtant, elle était toujours là, à parler de ses projets, à essayer d'entrevoir un petit peu de futur dans ce brouillard que formait son avenir depuis plusieurs semaines. Jamie ne l'avait vu comme ça. Savoir qu'elle était à bout était un véritable électrochoc pour lui. Elle le voyait pâlir, perdre ses moyens, comme un coup de massue qui venait de l’assommer. Il ne s'y attendait probablement pas, malgré les nombreux questionnements qui devaient ponctuer ses journées, le torturer dans son sommeil. Le plus dur était pour elle d'être toujours amoureuse d'un homme qui lui avait fait énormément de mal. Joanne pensait que leur nouvelle maison était le synonyme d'un havre de paix, d'un nouveau départ. Cette demeure sortait tout droit de leur imagination, ils ne pouvaient pas rêver mieux d'un endroit dans lequel ils pouvaient voir leurs enfants grandir, voir leur vie se construire dans la plus belle harmonie et la plus belle sérénité. Joanne maudissait la maison dans laquelle ils se trouvaient actuellement. Comme à Logan City, elle regorgeait trop de mauvais souvenirs dont elle ne parvenait désormais plus à se débarrasser. Le silence était extrêmement lourd, les regards bas, l'air étouffant. Parvenant à réunir ses esprits non sans difficulté, le brun estimait qu'ils feraient mieux d'être décidés de l'avenir de leur couple et de leur famille d'ici le déménagement. Comme un ultimatum soudainement lancé, car il n'en pouvait plus de vivre son quotidien comme il le faisait actuellement. Elle leva ses yeux vers lui à la prononciation de ces mots. Joanne restait malgré tout mutique. Il admettait tous ses torts et voulait lui faire comprendre que ce n'était pas là où ils logeaient qui posait problème. Les larmes aux yeux, la petite blonde sut vers où il voulait en venir. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'y avait jamais songé. Jamie mettait en avant une vérité qu'elle n'avait jamais vraiment voulu entendre. Par là, il insinuait qu'il valait peut-être mieux pour elle qu'elle s'éloigne de lui, pas de cette maison. Il avait raison; il ne s'agissait que de matériaux superposés, décorés. Mais chaque pièce renfermait néanmoins des souvenirs. Que si par exemple Jamie venait à partir, Joanne se sentirait incapable de rester là. Pas avec tout ce que ces murs renfermaient et raconter. Autant retourner à Toowong. Et sans qu'il n'avait à ajouter quoi que ce soit, ils se rendaient tous les deux compte que leur conversation les menait bien trop rapidement à l'éventualité d'une séparation. La petite blonde glissa une main délicate dans ses propres cheveux en entendant son époux dire qu'il préférait ne jamais mettre les pieds à leur nouvelle adresse si c'était pour voir leur famille s'y éclater. Il s'agirait alors d'un énième échec, un qui semblait encore plus cuisant que n'importe quel autre. Joanne pensait chaque jour à ce qu'on lui disait, qu'il s'agisse de ses proches ou de personnes qu'elle ne portait pas forcément dans son coeur. On lui disait qu'ils étaient beaucoup trop différents pour pouvoir être ensemble, que ça n'allait jamais marcher, qu'ils ne faisaient que tout retarder. Peu de personnes avaient cru en leur couple et ils devaient désormais s'en frotter les mains s'ils les voyaient tels qu'ils étaient : en évitant les regards, en s'imposant un ultimatum afin de limiter peut-être les dégâts. Qu'elle ait parlé de dernière l'avait véritablement heurté, pour qu'il insiste sur ces mots. Mais au moins, il connaissait désormais son état d'esprit, et elle connaissait le sien. Les lèvres de Joanne restaient toujours scellés, tandis que les engrenages de son esprit tournaient à vive allure, soudainement prise par un peu de panique qu'elle ne laissait pas transparaître. Lessivé, Jamie préféra aller se coucher, dans une ambiance lourde et peu propice à une nuitée paisible. Il se rapprocha de sa moitié pour déposer un baiser délicat sur son front en guise de bonne nuit, échangeant des mots d'amour qui parvenaient à percer la tension et la rancoeur qui animaient leur couple dernièrement. Elle le savait sincère. Elle avait fermé ses paupières durant cette fraction seconde de tendresse avant de les rouvrir pour le voir aussitôt s'éloigner d'elle pour rejoindre leur chambre. "Je t'aime aussi. souffla-t-elle sans savoir s'il avait perçu ou non ces quelques mots murmurés. Se retrouvant désormais seule dans le séjour, Joanne passait une main nerveuse sur sa nuque. Elle n'avait pas sommeil et ne se voyait pas non plus le rejoindre et s'ignorer comme ils le faisaient après un tel échange. D'un pas lent, elle se dirigeait vers le canapé pour s'y installer, et penser. La conversation était simplement partie du fait qu'elle désirait se lancer dans un projet qui lui tenait particulièrement et qu'elle ne comptait pas abandonner facilement, à la possibilité de voir son mariage et sa famille s'éclater avant la fin de l'année.Alors elle tentait d'envisager tous les scénarios, ce qu'elle pourrait faire dans chacun, comme elle envisageait son futur. Et tout lui semblait si flou, incertain. Incapable de se projeter, elle tentait de faire mûrir sa réflexion pendant peut-être deux ou trois heures. Après avoir constaté qu'il n'y avait rien de constructif à faire à une heure aussi tardive, elle se levait finalement pour rejoindre la chambre, mesurant chacun de ses gestes pour être la plus discrète possible. Elle se défit rapidement de ses vêtements pour enfiler sa chemise de nuit. Avant de se glisser sous les draps, elle l'observait longuement, ignorant s'il dormait ou faisait semblant. Qu'importe. Elle s'approcha à son tour de lui pour déposer un baiser délicat sur sa joue et s'allongeait ensuite, devant attendre encore un certain moment pour qu'elle puisse dormir un peu, même si son sommeil ne restait que très léger.
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