« speed dating #3 »     gregory morton & elias sanders

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Le deuxième speed dating est terminé, Elias se lève de la chaise, offrant un dernier regard à Noa, après lui avoir indiqué la première lettre de la couleur de la robe de sa sœur et sa trajectoire, dans l’oreille, pour qu’elle cherche encore, une fois qu’il voguerait à d’autres péripéties. Il n’avait pas oublié de voter, alors que ceux de l’organisation passent pour récupérer les bulletins. Avait-il fait bonne impression, même si elle avait capté qu’il n’était pas vraiment venu pour rencontrer l’amour, parce qu’il n’y accorde aucune importance, parce qu’il ne fait pas attention à ce sentiment. Ca l’effraie, c’est pas un truc dont il fait attention, et sans doute sans Erin, sa sœur qui voulait absolument pas louper ce speed-dating, lui n’aurait jamais mis les pieds ici, de lui-même. Préférant plutôt boire un verre au bar, plutôt qu’avoir son cul sur cette chaise, à risquer l’ennui mortel. Mais jusqu’ici, ça semblait s’être bien passé. Il aurait pu rencontrer bien pire. Il s’en rend compte, la deuxième fût un peu plus à l’aise, un peu plus curieuse aussi. Même si Elias s’est rendu compte qu’il n’a vraiment pas eu assez de temps avec elle pour faire davantage connaissance. Il marche dans la salle, regardant autour de lui, les différentes places encore disponible. Deux fois qu’il observe un gars, qui n’a jamais été loin de ses deux tables précédentes, et il profite de cette soudaine accalmie, pour se diriger vers l’homme. Plutôt beau gosse, fallait le dire, même si il n’est pas vraiment au goût de Sanders, qui ne regarde que les femmes, quand à lui… Espérant trouver la même chose pour son nouveau compagnon, parce que sa veine serait qu’il tombe amoureux de lui, ça le ferait pas vraiment rire le flic… Mais bon, il avait sans doute besoin d'un peu de repos, et si il ne sait pas à quoi s'attendre en allant vers l'homme, il n'hésita pourtant pas, à lui consacrer sa troisième "date". «  J’en ai marre des nanas ! » Qu’il avoue, en soupirant, avant de s’installer sur la chaise en face de l’homme, qui l’observe silencieusement. Et tant pis si il n’avait pas envie de voir la tronche de Sanders. Il n’est pas à l’aise avec les hommes mais il avait envie de faire quelques efforts, c’est pourquoi, il demande finalement, «  alors t’as fait des rencontres ? » Oui, bon parce que clairement c’était pas Elias qui allait le draguer. Oh ça non, faudrait le payer cher, et encore. Et puis il avait une tête sympathique, une tête un peu à la Sanders quoi. «  J’espère pour toi, que t’avais visé personne pour venir s’installer sur cette chaise, je voudrai pas avoir fait capoté tes plans… » Bon on pouvait pas dire que le flic soit triste et d’ailleurs sa voix est sans doute bien trop amusée pour que l’homme sous entende qu’il est sincèrement désolé pour lui. Ca se lisait sur son visage comme un livre ouvert, qu’il le provoquait, à peine. Espérant qu’il est un peu d’humour, sinon les minutes vont être longues, mais loin de faire peur à Elias, qui sait être froid comme une porte de prison quand il le faut…

Le rendez-vous avec Juliette ne fut décidément pas concluant. Je comprends pas pourquoi elle s’est pointée dans une soirée speed-dating pour se faire des potes, en général on y vient pour trouver quelqu’un non ? Cette soirée s’annonce définitivement tout sauf fructueuse, je vais certainement finir dans un bar parce que je suis franchement frustré des rencontres qu’on m’attribue. Au moins quand je sors sans que la soirée soit organisée, je peux choisir les personnes à qui je parle, et surtout choisir avec qui repartir. Je pensais que ça débutait bien quand je suis tombé sur Noa, mais là j’enchaîne échec sur échec. Je me dirige directement vers le bar pour commander un autre whisky, un double sec. Pas envie d’attendre que le serveur me prenne en considération parmi la foule. Quand je me dirige à la table qu’on m’a attribuée pour le troisième tour, il n’y a personne qui m’y attend. Super, certainement une nana qui a pas voulu se pointer et qui me laisse seul du coup. Je m’y installe tout de même, juste le temps de remplir la feuille de notation et d’enfiler mon whisky, et je me tire de là. C’est vraiment une perte de temps cette soirée. « J’en ai marre des nanas ! » Une voix masculine m’oblige à lever la tête. J’hausse un sourcil interrogateur, c’est qui ce mec, qu’est-ce qu’il me veut ? En plus je crois que c’est le gars qui était en date avec Noa juste avant. Il a peut-être été plus productif que moi, c’est peut-être dans son lit à lui qu’elle finira. Je crois que je suis un peu trop irrité de ne pas avoir déjà trouvé une cible, ça me ressemble pas, et encore une fois mon ego en prend un coup. Le gars prend ses aises et s’installe sans même me demander la permission, c’est le genre de mec qui prend la confiance trop rapidement, et y’a rien que je déteste plus. « Alors t’as fait des rencontres ? » Il tente d’ouvrir une conversation, il semble pas très à l’aise à l’idée de me parler. Tu devrais, gamin, j’ai quasi le double de ton âge, faut apprendre à respecter ses aînés. « J’espère pour toi, que t’avais visé personne pour venir s’installer sur cette chaise, je voudrai pas avoir fait capoté tes plans… » Il s’essaie à l’humour, mais je suis pas trop d’humeur, et puis j’ai pas envie de faire d’efforts pour lui. S’il avait été plus vieux, encore, pourquoi pas, mais ce soir j’avais envie d’une présence féminine, pas masculine. « Y’a personne qui viendra sur cette chaise, puis j’vais pas tarder à me barrer non plus. » Ma réponse est courte, concise, avec une pointe d’amertume dans la voix. J’ai pas envie qu’il croie que je suis ouvert à discuter, j’veux juste me barrer en fait. Je remplis ma grille de notation sans faire attention à lui, mais il n’a pas l’air de vouloir changer de table. « Qu’est-ce que tu fous là ? On t’a pas attribué une table avec une jolie demoiselle qui t’y attend ? T’as pas mieux à faire que de venir me faire chier ? Parce que clairement, on sait tous les deux que j’ai pas envie que tu sois là. » J’en ai rien à foutre de savoir si je l’ai blessé, je suis saoulé de cette soirée.

@Elias Sanders

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Faut qu’Elias rêve un peu trop, en se disant que loin des nanas, il serait en paix. C’est faux. Evidemment si on lui colle un boulet sur le dos, mauvais perdant – à noter qu’Elias n’est pas un bon perdant non plus, mais lui ne voulait rien de spécial de cette soirée visiblement. Pas le cas du type qui est tendu comme un string. Il ne comptait pas le moins du monde se faire ami ou recherchait son plan love. Peut-être un plan cul, ouais pourquoi pas. Mais visiblement loupé, et surtout quand il voit la tronche du type qui est en face de lui. C’est pas sa came, à Elias. Mais il ne doute pas qu’il soit le genre de type qui plaisent aux nanas, quoi que si il les regarde de la même façon, ça ne l’étonne pas qu’il soit évincé direct. Il soupire Elias, il fait comme chez lui, de toute façon, on le fait rarement chier, au pire il sort sa plaque, et dit qu’il est en planque… La ruse. Mais l’homme semble de mauvais poil, récupérant son questionnaire qu’il tient en main. « Y’a personne qui viendra sur cette chaise, puis j’vais pas tarder à me barrer non plus. » Qu’il dit en posant son whisky sur la table. C’est dommage, Elias vient d’arriver, qu’il songe, ricanant volontiers dans sa tête. Il fait mine qu’il n’y a personne face à lui, ne le calcule pas plus que ça, et amusé, Sanders le regarde, lui ayant déjà remplie son questionnaire, mais il est assez culoté pour vouloir connaître les notes qu’il pourrait attribuer à ses anciennes date. « Qu’est-ce que tu fous là ? On t’a pas attribué une table avec une jolie demoiselle qui t’y attend ? T’as pas mieux à faire que de venir me faire chier ? Parce que clairement, on sait tous les deux que j’ai pas envie que tu sois là. » Elias lève les yeux au ciel, provocateur, probablement qui ne refuse jamais de voir éclater sous ses yeux, une dispute ou bagarre. En tout cas, il ne resterait pas sans rien faire, pour l’heure, il voulait le pousser à bout, et d’ailleurs son sourire arrogant ne quittait pas son visage, l’homme avait déjà propulsé l’envie de Sanders à continuer à l’emmerder, du mieux qu’il le pouvait. Ca le détendait bizarrement. « Faut croire que la jolie demoiselle c’est toi… » Qu’il pouffe, moqueur dans la voix avant de lever les yeux au ciel. Qu’avait-il pu bien se passer dans ses anciennes dates pour qu’il soit contrarié à ce stade. « Ah bin ça faudra voir avec les organisateurs… » Qu’il avoue, haussant les épaules avec cet air je m’en foutiste qui régnait dans ce périmètre. Qu’elle idée de mettre deux hétéro à la même table – quoi que face à un bi, Elias aurait sans doute prit ses jambes à son cou, à la moindre phrase. « Qu’est-ce qui se passe ? T’as pas pécho ? » Qu’il demande sifflant entre ses dents. Ouais clairement il cherchait Elias, la merde. Il ne pouvait s’empêcher de le provoquer, peut-être que ça le détendrait mister qui veut remplir son questionnaire.

« Faut croire que la jolie demoiselle c’est toi… » qu’il me sort, un rire dans la gorge. Les gars qui me semblent arrogants comme lui c’est pas ce que je préfère. On m’avait foutu avec une nana qui supporte pas les flics, et une autre qui était venue pour se faire des potes parce qu’elle est mariée, et maintenant un mec de trente piges ? Mais est-ce que le karma s’acharne sur moi ou ça se passe comment ? Je lui offre un regard noir en guise de réponse, il me gonfle déjà, mais je me demande vraiment si je suis son date. Il me semblait que j’avais mis hétérosexuel sur la fiche de renseignements, mais je m’en souviens plus. Si j’avais mis bisexuel, c’est que j’avais eu un regain de confiance imminent, parce que j’aurais jamais osé le faire en sachant que je risquais de croiser d’autres gens à cette soirée. J’ai d’ailleurs cru voir passer le Keegan tout à l’heure, mais j’en suis pas si sûr. « Qu’est-ce qui se passe ? T’as pas pécho ? » Il me provoque, il me fait penser à Archibald avec son côté franc et ses airs de ‘j’ai pas froid aux yeux’. Est-ce que tous les trentenaires sont des têtes de con ou quoi ? « Non j’ai pas ‘pecho’ comme tu dis. Mais j’vais me rattraper plus tard. Enfin, c’est pas une meuf mariée qui vient pour se faire des potes qui allait me satisfaire ce soir de toute façon. » Je sais pas pourquoi je me justifie ni pourquoi j’essaie de montrer que je suis un bonhomme, je lui dois rien à ce gars, sans doute mon ego qui parle. Juliette va morfler pour le coup, si je le laisse parle cet ego de mes deux. « Et toi, t’as pu conclure avec Noa ? Elle avait pas l’air si emballée que ça de te voir, ça semblait presque tendu entre vous, non ? Elle te faisait des sourires, mais c’était plus par politesse, je me trompe ? Je suis certain qu’elle a repoussé tes avances. » Cette fois-ci c’est moi qui le provoque. Je change de sujet, je passe à l’attaque en espérant qu’il joue la carte de la défensive tout en espérant qu’il ne relève pas le fait que j’avais les yeux focalisés sur leur table plutôt que sur Juliette. J’ai un sourire mesquin tracé sur mes lèvres, le premier depuis que notre entrevue a débuté. Je me dis que, finalement, je vais peut-être rester les sept minutes assis à cette table avec lui, le temps de voir qui a la plus grosse. J’en profite pour commander un troisième whisky en interpellant le serveur qui passe à côté de nous, et demande par politesse au gamin s’il veut boire quelque chose. « Tu veux boire un truc, une limonade, un monaco, un panaché ? Vas-y prends ce que tu veux, c’est papa qui invite. » Je le tacle sur son âge, c’est bien la première fois que j’apprécie être le plus vieux. Mon côté sournois reprend le dessus, je vais certainement pas me laisser marcher dessus.

@Elias Sanders

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Il l’agaçait ce type, parce qu’il avait de l’âge, il s’imaginait plus fort, meilleur qu’Elias. Ca voulait pourtant pas dire grand-chose, ça voulait pas dire qu’il avait pour autant beaucoup d’expérience ou qu’il avait le droit de se la péter plus que n’importe qui. La vérité, c’est qu’il semble aussi confiant que Elias, le genre de type arrogant. Sans doute, ne voulait-il pas taper causette avec un autre mec, plus jeune. Comme si c’était une honte pour lui, Elias lève les yeux vers lui, plutôt serein. « Non j’ai pas ‘pecho’ comme tu dis. Mais j’vais me rattraper plus tard. Enfin, c’est pas une meuf mariée qui vient pour se faire des potes qui allait me satisfaire ce soir de toute façon. » Ohlala, Elias met sa main sur le haut de son visage, avant de rétorquer, « attend mec, t’attendais rien de cette soirée quand même ? » Il le regarde d’un mauvais œil. Sérieusement, si il suffisait de venir dans une date pour rencontrer la femme de sa vie, tout le monde viendrait non ?! Tout le monde serait en couple. Ils sont étranges les gens quand même… « Je crois en toi, moi… » Qu’il se moque, gentiment, lui offrant un superbe sourire, un peu trop niais pour qu’il soit vrai. Mais qu’importe, il l’avait cherché ce type. Fallait pas parler ainsi à Elias, il ne supporte pas réellement qu’on veuille jouer avec lui, quand lui, vient plutôt avec une sympathie étonnante. Ouais parce que là, il était hyper sympa, chose rare venant de lui, cela dit, il avait passé une bonne soirée, il avait rencontré des personnes sympathiques et amusantes. Et tant pis pour la femme de sa vie, elle a encore zappé de prendre le train en marche… « Et toi, t’as pu conclure avec Noa ? Elle avait pas l’air si emballée que ça de te voir, ça semblait presque tendu entre vous, non ? Elle te faisait des sourires, mais c’était plus par politesse, je me trompe ? Je suis certain qu’elle a repoussé tes avances. » Il avoue avec un sourire sur les lèvres, presque satisfait. Silencieux, Elias le regarde, comprenant bien assez vite que cette fameuse Noa avait blessé l’ego de monsieur. « Oh mais c’est donc ça, tu as peur qu’un autre te pique la place auprès de Noa… » Ouais, là il se reconnaît tellement envers certaines femmes, « t’as raison, tu as de la concurrence ! » Si on veut que notre morale grimpe en flèche en amour, surtout ne rien confier à Elias Sanders. Le serveur arrive quand le gars en face de lui fait signe, et sans surprise, il se fout de son âge. Pourtant la trentaine c’est pas si gamin… Il a forcément dû passer par là le gars, ou alors il est complexé de son âge bien trop prononcé… « Tu veux boire un truc, une limonade, un monaco, un panaché ? Vas-y prends ce que tu veux, c’est papa qui invite. » Il joue le jeu Elias, de celui qui taclera l’autre. « Un whisky, qu’il demande au serveur avant de tourner son visage légèrement sur le gars, comme mon papi » Sourire en coin, provocateur pour lui renvoyer la monnaie de sa pièce. Espiègle enfant au trait bien adulte mais à l’esprit parfois contradictoire, « Rassure-moi, à ton âge, tu recherches pas vraiment à te caser… C’est trop tard pour toi, on te l'avais pas dis ? » Qu’il demande, avec cet air innocent sur le visage. Ca reste bon enfant, et dire que Elias ne sait même pas qu’il parle avec un flic, avec un gars qui serait normalement de son côté…

Je sais pas qui c’est cette tête de con, mais il est toujours dans la provocation. Il se croit plus drôle, avec plus de rhétorique, toujours une connerie prête à sortir de sa bouche en cœur. « attend mec, t’attendais rien de cette soirée quand même ? » Il me juge, me fait passer pour un gros puceau qui peut pas repartir avec une nana sans avoir besoin d’une soirée speed-dating, et j’ai vraiment horreur de ça. Mon ego en prend – pour la je ne sais combientième fois cette soirée – un sacré coup, et je sens mon cœur s’accélérer en comprenant que je m’énerve face à l’attitude de ce petit merdeux, que je prends pour de l’irrespect. « Je crois en toi, moi… » Son ton moqueur et bien plus que provocateur amplifie cette sensation de frustration, et j’ai peur de perdre mon sang froid, ça me ferait vraiment passer pour un mec incapable qui sait pas se contenir. J’enfile le contenu de mon verre de whisky pour éviter que mon ego ne lui balance une ou deux insultes qui s’avèreront inefficaces et puériles, et prends le temps de réfléchir à ma rétorque. « C’est ça, fais le malin. C’était juste pour me mettre au défi que j’participe à cette soirée. J’ai pas besoin de speed-dating pour trouver quelqu’un avec qui repartir. » que j’essaie de sortir sur le ton de la sagesse. En vérité je savais pas bien ce que je venais chercher ici, certainement que je voulais potentiellement donner une seconde chance à une éventuelle possibilité de peut-être un jour pouvoir construire une relation à nouveau. Je voulais peut-être me réassurer en me disant que c’était possible qu’une femme veuille de moi autrement que par mon corps, quelqu'un qui s’intéresserait réellement à moi. Mon lieu de chasse étant principalement les bars de la ville, je me voyais mal chercher le grand amour au détour d’un comptoir, où je cherche habituellement une simple compagnie pour la soirée. Je le lance sur Noa, espère qu’il change de sujet et qu’il me parle de lui plutôt que de se focaliser sur mon incapacité à repartir avec quelqu’un à mon bras, mais il rebondit dessus pour m’enfoncer encore plus. « Oh mais c’est donc ça, tu as peur qu’un autre te pique la place auprès de Noa… t’as raison, tu as de la concurrence ! » Je vois pas où il la trouve sa concurrence, j’essayais juste de l’humilier un peu, à mon tour. Cette fois-ci, c’est trop. Mon cœur ne fait qu’un bond, et ma patience atteint sa limite. « Mais t’es complètement con ou tu comprends pas ce que je raconte ? J’en ai rien à foutre de Noa, je parle de toi là, de tes capacités à ‘pecho’. Tu m’as l’air d’être le gars qui force un peu trop, et c’est ce que je pensais avoir remarqué, c’est tout. » Je me mens à moi-même, je suis certain qu’il y avait eu un semblant de quelque chose avec Noa, mais dans tous les cas il faut que je paraisse crédible. « Mais si tu te mets sur la défensive parce que t’as peur que j’aie vu juste, c’est pas grave. » que je lui sors, un sourire tracé sur mes lèvres. Je commande un autre verre de whisky et le provoque à nouveau pour savoir ce qu’il compte prendre. Il choisit la même chose que moi pour montrer qu’il n’a pas de personnalité, en essayant de me faire rager de son « comme mon papi » mais je ne réagis à sa remarque uniquement par un clin d’œil, l’air de lui dire qu’il peut me tacler lui-aussi sur mon âge sans que ça me fasse quelque chose, même s’il est vrai qu’au fond ça me fait carrément chier d’avoir 44 balais. « Rassure-moi, à ton âge, tu recherches pas vraiment à te caser… C’est trop tard pour toi, on te l'avais pas dis ? » Il n’arrête décidément pas de l’ouvrir, toujours à chercher la petite bête et à s’engouffrer par n’importe quelle porte d’entrée pour tenter de me vexer. « Il n’est jamais trop tard mon petit, puis tu sais qu’à mon âge, on sait bien mieux comment user de ses charmes pour parvenir à ses fins » Je ne développe pas plus le fond de ma pensée, mais je suis certain qu’il a compris. A moins qu’il rebondisse à nouveau sur le fait que je reparte seul ce soir, mais il ne sera pas aussi lourd, si ? J'anticipe, ne lui laisse pas le temps de répondre. « Bon et sinon à part ça, qu'est-ce que tu viens faire ici toi, à part venir faire chier des gars comme moi ? Me sors pas que c'est quelqu'un qui t'a lancé un défi, tu risques de me décevoir. »

@Elias Sanders

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Il n’avait pas songé une seule minute à finir son speed dating face à un homme, alors qu’il n’avait ni cocher la case bisexuelle, ni homosexuelle. Et on ne peut pas dire que le flic, de base soit le genre à devenir pote avec les mecs. Très loin de là même, plutôt arrogant et prétentieux, c’est pas ceux-là qui l’attire. A première vu, rien ne prédestinait les deux hommes à se parler – à part de leur métier, mais encore faudrait-il qu’ils le sachent. Et au vu de la tournure de la situation, évidemment que Elias n’allait pas arriver comme une fleur et lui jeter en pleine figure qu’il était un flic. « C’est ça, fais le malin. C’était juste pour me mettre au défi que j’participe à cette soirée. J’ai pas besoin de speed-dating pour trouver quelqu’un avec qui repartir. » En vérité ? Elias n’en doute pas une seconde. Il n’est pas si moche que ça le vieux, il a même l’air bien foutu pour son âge, qu’il pense le flic. Mais le dire à voix haute, fallait pas abuser. Il lui jette un regard, amusé par cette situation. « Evidemment, c’est tellement flagrant… » Ses mots mais surtout l’intonation doit être bien faussé, car en réalité il ne doute pas des capacités de Gregory pour rencontrer quelqu’un. Qui aurait besoin d’un speed-dating pour rencontrer quelqu’un ? Encore moins l’amour. « Mais t’es complètement con ou tu comprends pas ce que je raconte ? J’en ai rien à foutre de Noa, je parle de toi là, de tes capacités à ‘pecho’. Tu m’as l’air d’être le gars qui force un peu trop, et c’est ce que je pensais avoir remarqué, c’est tout. Que de blabla, et Elias écoute à peine. Tout ce qu’il parvient à retenir, c’est qu’il n’en a rien à foutre, et le flic ne peut s’empêcher de faire une moue sur son visage. Mais si tu te mets sur la défensive parce que t’as peur que j’aie vu juste, c’est pas grave. » Il est comme tous les hommes Elias – ou beaucoup d’homme. Il n’aime pas la concurrence, il n’aime pas qu’on lui mette en plein nez la vérité en face. Il a du mal à s’attacher, il le sait. Beaucoup de nanas lui ont déjà reproché par le passé, mais il ne fait peut-être pas partie de ses personnes qui s’attachent facilement. Ou qui a ce besoin dans sa vie. Préférant se plonger corps et âme dans son boulot, la seule chose qui le déçoit jamais. « Tu en as rien à foutre de Noa ? C’est pourtant pas l’impression que tu donnes… » Qu’il dit, en haussant les épaules. Pas qu’il voulait enfoncer le clou, mais il l’enfonce bien malgré lui, quand même. Si l’homme avait avoué directement les choses, peut-être qu’il n’aurait pas eu ce besoin d’en parler avec autant de sûreté. Parce qu’il y a des regards qui ne trompent pas, et que même du côté de Noa, Elias serait fort à parier que c’est réciproque. « J’suis peut-être pas venu comme toi, pour rencontrer le grand amour… » Tout simplement, voilà pourquoi, Elias se fiche bien de repartir avec quelqu’un ou pas. C’est pas dans ses cordes de s’attacher aux autres. Autre que Freya Doherty. D’ailleurs, à part pour l’amusement et pour surveiller sa sœur, il ne voit pas trop pourquoi il est là. Mais finalement il n’aura pas passé une si mauvaise soirée… Il y a pire… « Il n’est jamais trop tard mon petit, puis tu sais qu’à mon âge, on sait bien mieux comment user de ses charmes pour parvenir à ses fins » Il soupire, avec un rictus amusé sur ses lèvres. Si l’homme essaye de le toucher, il va devoir s’y prendre différemment. « Bon et sinon à part ça, qu'est-ce que tu viens faire ici toi, à part venir faire chier des gars comme moi ? Me sors pas que c'est quelqu'un qui t'a lancé un défi, tu risques de me décevoir. » Ca se détend un peu, et quand Gregory lui pose une question, Elias ne loupe pas le fait de faire de l’humour, comme à son habitude, l’éternel gamin dans ce corps adulte, « j’avais envie de te rencontrer… » Qu’il avoue, avec un sérieux, et si Gregory avait été une femme, très certainement qu’Elias y aurait mis davantage le paquet, mais la vérité revient lui taper de plein fouet, « en vérité je sais pas trop. Ma sœur m’a poussé, et ça me permet de veiller sur elle… » C’était sur ça, veiller sur elle, miss qui s’aventure dans des histoires jamais bien carrée. Depuis qu’elle a perdu son mari, elle s’aventure dans des histoires qui la dépasse, et Elias aura du mal à faire confiance à l’homme qui viendra lui prendre sa sœur… « elle te regarde… » Peut importe qui est ce ‘elle’, Elias boit une gorgée de son whisky. Et qui lui sorte pas sa soeur, c'est l'un des points sensibles de Sanders.

J’avais aucune difficulté à finir avec quelqu’un dans mon lit, je ne doutais absolument pas de mes charmes, ni de mes capacités à séduire. C’est un fait, je savais trouver les femmes ouvertes à mes avances, et ça, sans avoir à me plier en quatre pour répondre à leurs attentes. Je me justifie auprès du gars qui me fait face, comme si j’avais tout de même besoin de me rassurer, comme si le fait d’avoir un potentiel rival remettait mes compétences en jeu. « Evidemment, c’est tellement flagrant… » Le trentenaire ne semble plus savoir quoi répondre, il doit bien se douter que je n’éprouve aucun mal à obtenir ce que je souhaite (la plupart du temps), et le ton qu’il prend sonne presque faux. L’ironie qu’il cherchait à montrer n’est plus, et je regagne en confiance, un autre sourire mesquin venant illuminer mon visage. Je défends ma position concernant Noa, tente de l’attaquer à mon tour, mais il ne dit rien. Il semble se désintéresser de ce que je raconte, rebondit sur le fait que je lui ai dit que j’en avais rien à foutre de la brune aux yeux verts, et me provoque à son tour en se plaçant en position de supériorité : « J’suis peut-être pas venu comme toi, pour rencontrer le grand amour… » Sa phrase a au moins le don de m’arracher un petit rictus, moqueur et méprisant. « Ouais, c’est ça. Si tu l’dis. » Je reste volontairement vague, lui laissant tout le loisir d’interpréter ma réponse comme il l’entend. Je suis pas venu là pour chercher le grand amour, non, et bien que je ne le connaisse pas, je ne sais pas si lui-même est venu pour ça. J’en doute fort, j’ai l’impression qu’il cherche juste à regonfler son ego, ou alors juste à passer le temps parce qu’il n’a rien d’autre à foutre. Quand le serveur nous ramène nos verres, j’embraye et lui demande quelle est la vraie raison de sa présence. Il me sort un truc tout pété, comme quoi il vient pour veiller sur sa sœur. « Elle a quel âge ta sœur, dix ans ? Elle sait pas se défendre toute seule, elle a besoin d’un grand frère ultra-protecteur qui vienne tabasser ses futurs petits copains ? » C’était quoi cette habitude de se croire indispensable ? De penser que sa sœur ne pouvait pas se passer de lui ? Pourquoi s’obligeait-il à agir de la sorte ? A moins qu’il ne projette sur les gars avec qui sa sœur finit, tous ses comportements machistes et irrespectueux envers les femmes. Ca ferait sens : un mec qui saute tout ce qui bouge, qui fait le beau devant les dames qu’il convoite, qui joue peut-être avec elles, et qui les rejette comme un grand garçon immature. Je pourrais presque m’identifier à lui tiens, mais je ne le ferais pas. Je suis bien meilleur que ça, j’en doute pas une seule seconde. « elle te regarde… » qu’il me dit sans même me montrer de qui il me parle. Je tourne machinalement la tête sur les côtés pour essayer de trouver la fameuse demoiselle qui me surveille, mais je me rends bien compte qu’il se fout de moi. « J’suis désolé mais je fais pas en dessous de moins de trente-cinq ans. J’sais pas quel âge a ta sœur, mais si elle est mineure, je passe mon chemin. Même si je suis persuadé que tu m’aurais adoré en beau frère. » Une petite blague bien salace dégueulasse qui me répugne moi-même, mais c’était plus fort que moi. Le serveur revient avec nos verres, et je m’empresse d’en boire le contenu tout en fixant le gars assis en face de moi, les yeux plissés et un sourire en coin en guise de provocation.

@Elias Sanders

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La tournure était très particulière, en même temps on pouvait pas s’attendre à ce qu’ils se prennent dans les bras, à chanter une berceuse. C’était pas dans leur style et pas besoin d’être  devin pour le voir à trois kilomètres. « Ouais, c’est ça. Si tu l’dis. » Bien sûr, il signe même ! Il resta silencieux même si il n’cachait pas qu’il n’aimait pas l’intonation de sa phrase. Comme si il était capable de remettre la parole de Sanders, comme si le flic ne savait pas mieux que lui les raisons qui l’ont poussé à venir ici. « J’ai pas besoin de cet endroit pour trouver quelqu’un… » Qu’il se contente de dire, peut-être d’une voix amer. Il est en général passionné Elias, et là clairement ses yeux ne brillent pas. Peut-être, peut-être aurait-il aimé que Freya soit là et clairement vouloir casser la gueule à quiconque qui échange un regard avec elle… Il n’y avait clairement qu’elle pour le rendre hystérique, et les autres n’avaient aucune chance de le conquérir plus d’une nuit, plus de quelques heures… Mais ce Sanders-là, il se cache bien de le montrer, comme si ce serait se montrer faible. « Elle a quel âge ta sœur, dix ans ? Elle sait pas se défendre toute seule, elle a besoin d’un grand frère ultra-protecteur qui vienne tabasser ses futurs petits copains ? » L’arrogance de Sanders face à ses derniers mots ne fait que l’unanimité. Et il finira par le trouver, il n'trouve même pas de raison de lui répondre sur son âge, « quand je vois les gars comme toi, je me dis que je fais bien… » Une énième provocation, tout chez ce mec l’agaçait. Comme si il avait l’impression de se voir. Portrait craché… Et c’était franchement pas un cadeau de le dire… « J’suis désolé mais je fais pas en dessous de moins de trente-cinq ans. J’sais pas quel âge a ta sœur, mais si elle est mineure, je passe mon chemin. Même si je suis persuadé que tu m’aurais adoré en beau frère. » Pourtant si il ouvrait un peu les yeux, il aurait vu Noa le regarder, Elias lève les yeux au ciel, avant de lâcher un « Connard ! » Son poing qui tombe sur la table, un bruit sourd alors que les personnes les plus proches d’eux tournent leurs regards sur eux. Fallait pas le mettre avec un grincheux pareil. Fallait pas lui parler de sa sœur ! Elias est autant con que ce type, autant à râler, à vouloir prouver au monde entier qu’il est plus fort que son adversaire. Les dents serrés, il ne le quitte pas du regard, putain si il pouvait lui foutre son badge en pleine tronche il le ferait sans hésiter… Un tour en cellule lui ferait le plus grand bien, mais Elias doit apprendre à faire redescendre la température, il a promis à Erin, pas d’embrouille ce soir… Bon c’était plus facile à dire sur le trajet en voiture qu’à cet instant. Il soupire las, avant de rétorquer, d’une voix un peu trop acerbe pour ne pas montrer que sa sœur c’est un point sensible. Après tout, il avait été seul homme de la maison depuis ses quatre/cinq ans quand son père avait quitté le nid douillet. Et Elias avait pas accepté quand ses autres hommes levaient la main sur leur pauvre mère ; dépassée par les événements, d’élever deux enfants, alors qu’elle arrivait tout juste à se nourrir elle-même. « Elle fait pas dans les grands-pères … » Qu’il ajoute, levant les yeux au ciel. Elle n’avait pas intérêt à lui ramener ce genre de type hautain, arrogant, avec cette prétention d’être le meilleur… Un peu comme lui d’ailleurs, mais cette pensée n’effleure que quelques secondes son cerveau qu’il cherche déjà à la faire partir. « J’sais même pas si t’en vaut la peine… Noa a bien fait de tourner la tête quand tu t’es retourné… » Qu’il lâche, presque contre son grés, et pourtant venant de sa part c’était un pas en avant. Un tout petit pas… « J’ose même pas imaginer ton taf, et quel genre de branche doit te supporter… » Si il savait Elias…

Le gars se justifie, me sort d’un ton plutôt sec qu’il a soi-disant pas besoin de speed-dating pour trouver sa bien-aimée. En rétrospective, je pense qu’il dit vrai : c’est le genre beau-gosse qui fait tomber pas mal de potiches, confiant et sûr de lui, je suis certain qu’il sait tout autant que moi user de ses atouts. J’acquiesce en hochant la tête, sans grande sincérité. c'est quand je lui parle de sa sœur que je sens que je tire sur une corde sensible. Il redevient tout de suite arrogant, un ton rempli d’amertume quand il ouvre la bouche pour tenter de me provoquer, et monte tout de suite dans les tours. Je crois que ma petite blagounette était de trop, le monsieur devient tout rouge, sort un « Connard ! » et tape sur la table pour montrer qu’il n’est pas content. « Elle fait pas dans les grands-pères … » Il essaie de défendre sa propriété comme il peut, mais pense-t-il sincèrement que je vais aller me taper sa sœur ? Si je veux me faire une nana, c’est certainement pas pour chercher les emmerdes, et sa sœur sera donc la dernière vers qui je me tournerais. Mais cette situation est hilarante, le voir s’énerver et taper du poing me donne envie de pouffer, tellement fort. C’est fou comme je prends sur moi pour éviter de lui rire à la gueule, mais je me retiens bien de le faire, en bon connard provocateur, je prends un malin plaisir à voir jusqu’où il peut tenir. « Oh tu serais étonné de savoir dans quoi fait ta sœur, j’en suis certain. Elle doit bien se passer de te donner tous les détails, à moins que vous ne veniez tous les deux d’Alabama et que ça vous fait rêver de partager vos ébats sexuels. » Cette provocation est celle de trop, mon rire s’échappe violemment de ma gorge et j’explose face à ce petit gars tout rouge de colère. « J’sais même pas si t’en vaut la peine… Noa a bien fait de tourner la tête quand tu t’es retourné… » Sa phrase m’arrête un instant de mon fou rire, j’essaie de reprendre mon sérieux mais ce mec est tout sauf crédible. « Eh bien et bien » que je sors presque étonné, mais tout à fait satisfait, « …je lui ai finalement fait de l’effet à la belle Noa. Au pire, elle saura où me trouver à la fin, je doute pas qu’elle revienne vers moi d’ailleurs. » que je lui dis, bien confiant et sûr de moi, un clin d’œil faisant office de toute l’assurance que je venais de reprendre en sachant que j’avais le dessus sur lui, en sachant où titiller s’il s’avérait être trop chiant et provocateur avec moi : sa sœur bien aimée. « J’ose même pas imaginer ton taf, et quel genre de branche doit te supporter… » qu’il lâche, comme s’il pouvait m’attaquer sur mon professionnalisme. Je ne vois aucune restriction quant à la divulgation d’informations concernant mon métier, le vrai, celui qui me rend fier et qui fait fuir certaines dames, et je le lui annonce donc fièrement : « Ne t’inquiète pas pour moi va, les flics sont très contents de mon boulot de lieutenant. Le respect, tout ça tout ça, ils connaissent bien avec moi. C’est pas donné à tout le monde en revanche de respecter ses aînés. » J’utilise mon âge avancé cette fois-ci à mon avantage, si ça peut me servir ma foi… « Et toi, quelle est l’heureuse branche qui accepte un type susceptible et grincheux comme toi ? » Je lui retourne la question, et les adjectifs utilisés pourraient totalement me correspondre. Mais pour une fois, je ne suis pas le principal concerné.

@Elias Sanders

 « speed dating #3 »     gregory morton & elias sanders

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Ce serait assez comique pour n’importe qui ce genre de situation, mais pas pour eux. Elias n’a pas vraiment l’air de s’amuser en compagnie du brun. Enfin, c’est ce qu’il tente de montrer, avec ses joutes verbales. Mais ce Greg a du répondant et ça lui plait, c’est indéniable. Sanders a toujours été un type solitaire, qui ne prête guère attention aux gens. C’est même étonnant sa venue ici, alors que la foule le rebute. Il déteste quand dans la pièce ça dépasse les deux personnes. Mais avec son boulot, il a appris à faire parfois des concessions. A se plier aux règles. Parfois. Pas toujours, fallait l’admettre. « Oh tu serais étonné de savoir dans quoi fait ta sœur, j’en suis certain. Elle doit bien se passer de te donner tous les détails, à moins que vous ne veniez tous les deux d’Alabama et que ça vous fait rêver de partager vos ébats sexuels. » Il le fusille du regard, serrant ses poings sous la table. Son regard si noir ne prouve qu’une chose : il tape où ça fait mal, et si Sanders a appris à savoir se canaliser, parfois le débordement est trop intense. « Merci de t’inquiéter pour ma famille, mais on a pas besoin de ton aide… » De son aide, pour remuer le couteau dans la plaie. « On s’raconte pas tout, mais je les vois quand ils tournent devant la maison… » Par chance ils sont en coloc ensembles, et Elias a toujours veiller au grain. Il a tendance à s’accaparer un peu trop des sentiments de sa sœur, surtout qu’elle aime bien fréquenter des garçons pas toujours de bonne augure depuis la mort de son mari. « Eh bien et bien, qu’il dit, hésitant quand Elias lui balance pour Noa, …je lui ai finalement fait de l’effet à la belle Noa. Au pire, elle saura où me trouver à la fin, je doute pas qu’elle revienne vers moi d’ailleurs. » Il lève les yeux au ciel, se demandant si c’était une bonne idée de lui en avoir parler. Ses chevilles allaient prendre toute la place maintenant. « Je parierais pourtant pas trop sur ta face… » Qu’il rétorque, amusé, il le titille comme Sanders sait si bien le faire, sans néanmoins parier sur lui non plus. Ca ne l’intéressait pas de toute façon. « Ne t’inquiète pas pour moi va, les flics sont très contents de mon boulot de lieutenant. Le respect, tout ça tout ça, ils connaissent bien avec moi. C’est pas donné à tout le monde en revanche de respecter ses aînés. » Alors que du haut de son arrogance et de sa prétention, il écoute sans trop y faire attention, presque un peu trop à l’aise dans cet environnement, comme si ce duo le frappait davantage, apportant son verre à ses lèvres pour y déverser le contenu. Mais il n’a eu guère le temps de tout avaler que le mot flic le fit tout recracher. Pris dans une surprise de mauvais goût. Il reporte son attention sur lui comme si Greg avait dit la pire bêtise de sa vie. « Et toi, quelle est l’heureuse branche qui accepte un type susceptible et grincheux comme toi ? » Fallait sérieusement qu’on lui fasse un coup aussi tordu, pour le foutre avec un type comme Greg en plus flic… « Si c’est une caméra caché, elle n’est pas de bon goût… » Qu’il dit en frottant le haut de son crâne, sans rien comprendre. Et merde, dire qu’il avait bien voulu l’enfermer en cellule quelques secondes plus tôt… Et qu’il ne pourrait pas contenter son orgueil. « J’sais pas si c’est une blague, mais elle est de mauvais goût… J’suis flic aussi ! » Non seulement faut qu’il se tape sa partenaire avec qui l’échange est loin d’être cordiale, et maintenant un vieux ronchon, le pompon… Il n’avait jamais croisé Greg au plus loin que remonte sa mémoire. « Dans quel service ? » Qu’il demande néanmoins, le fixant un court instant. Fallait croire que les flics ont pas de chance en amour…

« Merci de t’inquiéter pour ma famille, mais on a pas besoin de ton aide… » Le gars tente de se dépatouiller comme il le peut, on dirait un poulain qui apprend à marcher, il m’a l’air tout maladroit et ça me fait bien marrer. « On s’raconte pas tout, mais je les vois quand ils tournent devant la maison… » Soit il a pas compris ma référence, soit il sait pas quoi répondre et il enchaîne comme il peut. « Ils tournent devant la maison mais ils tournent aussi dans ta sœur. » Je ravale mon rire bien fort. J’ai hésité à le dire pour enfoncer le clou un peu plus loin, mais toute façon je suis plus à ça près, et clairement tout ce que je cherche à savoir, c’est si mon date va tenir ces sept minutes ou s’il va se barrer parce qu’il est trop énervé. J’ai bien fait de rester finalement, ma soirée n’est pas si morose que ça, et le petit jeunot semble vriller de plus en plus. Je lui confie le fait d’être sûr de moi concernant Noa, mais il cherche à nouveau la petit bête : « Je parierais pourtant pas trop sur ta face… » Il me sort ça, tout fier de lui, alors que je n’ai plus aucune lacune concernant mon manque de confiance en moi en ce soir, mon ego a vite rebondi grâce à ce gars. Descendre un mec uniquement en lui parlant, tout en ayant le dessus, c’est réellement satisfaisant. Je lui offre un clin d’œil en guise de réponse, un simple clin d’œil qui lui signifie que sa remarque ne m’atteint pas, et j’embraye tout de suite avec mon métier. « Si c’est une caméra caché, elle n’est pas de bon goût… » Il semble étonné, surpris de cette révélation. « J’sais pas si c’est une blague, mais elle est de mauvais goût… J’suis flic aussi ! » Il parait même gêné, et vient frotter le haut de son crâne inconsciemment, pourquoi est-il tout à coup inconfortable et mal à l’aise ? Parce qu’en temps normal il parlerait à un supérieur, et que ce n’est certainement pas sur ce ton qu’il s’adresserait à lui ? Je lâche un petit rire amusé, et le fait qu’il m’ait manqué de respect ne me fait finalement ni chaud ni froid. Il me demande le service dans lequel je travaille, craint-il des répercussions ? J’aurai pu être du genre rancunier, mais j’ai pas envie de faire de cette soirée un règlement de compte. « Eh si, eh si, je rigole pas ! Mais t’inquiète pas, je t’en tiendrais pas rigueur si je te croise un jour. Je suis dans la brigade des sciences comportementales, c’est peut-être pour ça que tu me croises pas si souvent. Et toi ? » Je lui retourne la question, par politesse mais surtout par curiosité. « Au fait c’est quoi ton nom, monsieur l’agent ? Moi c’est Gregory Morton, enchanté. » Je m’autorise à lui dévoiler mon nom et mon prénom, de toute façon ça se saura que je suis venu à cette soirée, il n’y aucun doute sur ça, et puis il m’aurait trouvé dans tous les cas.

@Elias Sanders

 « speed dating #3 »     gregory morton & elias sanders

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Il n’a pas vraiment l’habitude à jouer de double rôle Elias, peut-être la raison pour laquelle, il a joué au type arrogant – au même titre que ce gars. Répondant comme lui, avait commencé. Un duel auquel le flic s’est toujours plié, à cause sûrement de son ego, souvent un peu gonflé à bloc. Il a toujours obtenu gain de cause Elias, sans trop en faire – même si parfois il va à l’obsession, il n’a pas toujours le recul nécessaire pour s’arrêter à temps. « Ils tournent devant la maison mais ils tournent aussi dans ta sœur. » Il cesse son rire mais apparaît toujours ce sourire au coin de ses lèvres. Et Elias serre les poings, fulminant intérieurement, presque souriant extérieurement. « T’en fais pas, j’ai une méthode bien radicale pour qu’il le fasse pas deux fois… » Cynique, son timbre de voix change du tout au tout, et si Gregory se croyait drôle, qu’il retourne à l’école du rire : ça ne fait absolument pas rire Sanders. Il n’a jamais été du genre à aimer le partage, même si c’est sa sœur, ou sa mère. Gamin, il était intransigeant, prenant sans doute bien trop au sérieux sa mission de protéger les siens. Comme si il n’avait pas le choix et qu’il demeurait être le loup alpha d’une meute. Il gardait toujours un œil attentif sur ses rares amis, et on ne peut pas dire qu’on en dénombre énormément. C’est peut-être en lui, inné cette manière d’auto-défense, parfois étouffante même. Il le reconnaît… « Eh si, eh si, je rigole pas ! Mais t’inquiète pas, je t’en tiendrais pas rigueur si je te croise un jour. Je suis dans la brigade des sciences comportementales, c’est peut-être pour ça que tu me croises pas si souvent. Et toi ? » Comme si Elias songeait au fait qu’il est manqué de respect. Pour lui, c’est ce gars qui l’a provoqué en premier, et il n’a jamais été habitué à fermer son clapet ! Ce serait bien trop lui en demander… « J’aurai jamais vraiment pensé… » Qu’il dit haussant les épaules, sans pouvoir dire ce qu’il songeait, véritablement. « Policier fédérale… » Qu’il avoue, alors, plus d’un an qu’il a rejoint l’équipe avec comme co-équipière Woodsen. Il porte son verre pour le finir, cette fois sans rien recracher. « Au fait c’est quoi ton nom, monsieur l’agent ? Moi c’est Gregory Morton, enchanté. » Il sourit légèrement avant de répondre, amusé, « Sanders, Elias Sanders. » Avant de poursuivre, « enchanté aussi, t’aurai mieux fait de poser ta plaque sur la table d’entrer… » Remarque sûrement inutile, mais ça le fait rire finalement. Il voit les autres personnes remplir le dernier questionnaire posé devant chaque place. « Ca va bientôt se finir faut croire… » Pas trop déçu Gregory ? Qu’il songe mentalement…

Je sais que je suis allé peut-être un peu loin avec cette remarque, bien salace à nouveau, mais j’en ai clairement rien à foutre. Je suis pas là pour le séduire lui, ni faire bonne impression, c’était plutôt le contraire, et ça, dès lors où le gamin m’avait un peu provoqué. Il ne cède cependant pas à mes provocations, pas après son poing enfoncé dans la table en tous cas, et me répond presque calmement, bien que je décèle de l’amertume dans sa voix. « T’en fais pas, j’ai une méthode bien radicale pour qu’il le fasse pas deux fois… » Je pourrais même penser qu’il me menace indirectement, qu’il me fait comprendre qu’il n’a pas peur de cogner si on lui manque un peu trop de respect. Je sais pas si je ferais le poids face à lui, mais vu ma carrure, je pourrais certainement le mettre à terre. Dans tous les cas, je suis pas venu ici pour me battre, et j’ai pas non plus envie de tenter le diable et de le tester une énième fois pour savoir s’il exécuterait ses menaces. Un "Hm hm" en guise de réponse, sourire en coin, suffit à lui montrer que je n’irai pas plus loin.

Quand je lui parle du fait que je travaille pour les flics, il semble tout de suite changer de ton et d’attitude. Il s’est un peu volatilisé le gars provocateur, il passe désormais du côté solidaire des policiers. Je me présente, officiellement, et lui demande d’en faire de même. « Sanders, Elias Sanders. Enchanté aussi, t’aurai mieux fait de poser ta plaque sur la table d’entrer…» Son nom ne me dit absolument rien, et sa tête non plus. On ne s’est peut-être finalement jamais croisés. A vrai dire, la section des sciences comportementales était un peu à l’écart, et les flics que je croise sont surtout ceux qui sont dans la section criminologie. « Quoi, si j’avais posé mon badge t’aurais pas osé me provoquer ? » Je le cherche à nouveau, mais de façon plus taquine cette fois-ci. « Oh ça va, je rigole, j’ai bien ri d’ailleurs ce soir pour ce dernier date » que je lâche finalement, un sourire au coin des lèvres. Elias regarde autour de lui, et je fais de même. Certains ont pris leur questionnaire à remplir, et je me doute que les sept minutes arrivent à terme. Il sera donc resté jusqu’à la fin, il n’aura pas fui face à mes provocations. Un petit dur à cuir apparemment. « Ca va bientôt se finir faut croire… » Il dit à voix-haute ce que j’étais en train de penser, et ça me fait sourire. « Yup. Avoue que j’ai été ton meilleur date, hein ? D’ailleurs, j’pense que je vais finir ma soirée dans un bar moi. Si tu veux m’accompagner, ce sera avec plaisir que je continuerai à te tacler sur ce qui t’énerve. A moins que tu ne veuilles raccompagner ta sœur jusqu’à sa porte ? » Ma question reste en suspend alors que la sonnette annonce la fin des sept minutes. Je me lève, récupère mon questionnaire, et lève ma main en direction de la sienne pour la lui serrer. « Allez, sans rancune hein ? » que je sors pour clore notre conversation express, un clin d’œil venant agrémenter ma remarque.

@Elias Sanders