ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
La route défile sous mes yeux alors que la ville s’efface dans mon rétroviseur. À mes côtés, Ginny a ouvert sa fenêtre, sa main joue avec le vent et la vitesse. En fond sonore du Bowie, encore et toujours. Le silence s’allonge entre nous, mais c’est léger, c’est presque rassurant. Ma main glisse près de la sienne, mon doigt vient effleurer le dos de sa main. Comme avant. Cet ancien code, signal d’alarme d’une fuite vers l’avant. Nos regards se croisent une demi-seconde, un sourire timide et je me concentre à nouveau sur la route. Quelque chose à changer. Pour elle, pour moi, entre nous aussi. Ces dernières semaines ont eu l’effet d’un cataclysme sur nos vies. J’ai pris la fuite, elle en a fait de même quelques jours après. Le hasard a voulu que l’on trouve refuge dans la même ville sans le savoir. La vie a fait que pour la première fois, on ne parte pas à la recherche de l’autre, parce que l’on a fini par trouver la personne qui pouvait nous sauver de nos propres démons. Et pourtant, il existe toujours ce lien inexplicable entre nous. Cette amitié plus forte que les tempêtes. On devait se retrouver pour mieux entamer ce nouveau départ. Et c’est en chantonnant sur l’air de ma chanson favorite que je nous entraîne vers un lieu que l’on n’a pas visité depuis si longtemps. On sera seuls, sur un terrain neutre. On pourra discuter ou juste rester l’un à côté de l’autre dans le silence. On pourra évoluer à notre rythme.
On abandonne la voiture sur le minuscule parking vide. Je vois à l’air surpris de Ginny qu’elle a compris où je l’emmenais. On s’engage sur le petit chemin, l’un à côté de l’autre. Dans le silence, parce que je ne sais par où commencer. Il y a un tas de sujets que j’aimerais aborder, mais je crains de mettre les pieds dans le plat, je crains de la blessée, alors on avance en silence. À notre rythme toujours. Elle est étrangement calme Ginny, mais je souris en la voyant se concentrer sur ses pieds. Lorsque l’on arrive aux rochers, je lui tends la main. On évolue doucement sur la pierre pour éviter une chute et après quelques minutes d’acrobatie, on atterrit au milieu de cette crique couper du monde. On s’installe sur le sable et je fais glisser les bretelles de mon sac de mon dos pour le poser devant nous. Quelques snacks, sucreries et un peu de vin. Juste comme ça, si jamais on reste un moment. Pendant quelques minutes, on fixe l’horizon, le bruit des vagues nous enveloppe et je me sens bien. « Je t’ai écrit une chanson quand j’étais à Londres. » Il fallait bien commencer quelque part. Je prends mon téléphone dans mon sac et le fait tourner entre mes doigts. « Tu voudrais entendre ? » C’est bien une des rares choses que je n’ai jamais partagée avec elle : mes chansons. Mais celle-là est particulière. Celle-là, je l’ai écrite en pensant à elle. Je déverrouille mon téléphone, ouvre l’application d’enregistrement et fais glisser l’appareil entre les mains de la brunette.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
C'était exactement comme on l'avait laissé, la dernière fois, y'a une vie de ça.
La route était identique, jusqu'au choix de la musique. Les paysages qui se faufilaient par la fenêtre ouverte, mes mèches que j'abandonnais au vent, qui s'emmêlaient entre elles, mes joues que le soleil réchauffait à travers. Mes doigts qui se mélangeaient à l'air salin d'un côté, à ceux de Bailey de l'autre.
Les rochers qui s'étendaient devant nous, ceux sur lesquels je m'étais éraflé les genoux des dizaines de fois déjà. Bailey m'aide à grimper exactement aux endroits où y'a encore des marques de ma maladresse, mêmes endroits où je me reprends à deux et même à trois fois pour ne pas tomber.
La plage est identique, secrète, cachée. Elle me donne l'impression de sortir d'un lointain souvenir, d'une carte postale qu'on aurait composée autant lui que moi, additionnée d'images qu'on aurait enregistrées à en mémoriser jusqu'au moindre petit et infime grain de sable.
Et il n'y a rien de mal à notre silence. Il n'y a rien de mal au calme qu'il emmène avec lui, aux inspirations qui n'ont rien de celles qui brûlent de l'intérieur, aux expirations qui n'ont rien de celles qui bouillent de l'extérieur. On est bien, tous les deux. On l'a rarement été, véritablement, ces derniers temps. On l'a rarement été parce qu'on ne s'en laissait pas le droit, parce qu'il y avait toujours des morceaux à recoller, parce qu'il y avait toujours des drames à gérer. On a tenté de faire comme on faisait avant, à deux, quand au final c'était sa vie contre la mienne et la mienne contre la sienne qui n'allait pas. On avait besoin d'air l'un de l'autre, on en avait besoin à un point tel qu'on a tenté de se dire adieu. Pourtant, aujourd'hui, rien de rien ne ressemble à une fin, et tout de tout ressemble à un début.
« Je t’ai écrit une chanson quand j’étais à Londres. » mes yeux avaient dérivé de mes Converse que je venais de retirer, ils étaient maintenant perdus sur l'horizon, pour finir par retrouver son profil à tâtons. Son portable tourne en équilibre entre ses doigts, il réfléchit, je ne presse pas. « Tu voudrais entendre ? » le combiné se retrouve au creux de ma paume, à un clic un seul de lancer ce qu'il garde derrière son regard qui n'est plus aussi voilé que la dernière fois où je m'y suis attardée.
« Oui, je veux l'entendre. » que je commence, doucement, la voix qui fait écho à la sienne, qui prend tout le temps du monde pour laisser monter un sourire aussi rassurant que possible sur mes lèvres. « Mais pas avec les accords ni la mélodie. » lentement, ma main retrouve la sienne pour lui rendre son téléphone, attendant qu'il le dégage pour enlacer mes doigts aux siens. « Je veux entendre que les mots. » parce que c'est ce qui compte, et parce que c'est tellement plus vrai ainsi. Les vagues qui se cassent sur la rive se chargeront de l'accompagner, les oiseaux qui chantent au-dessus de nos têtes feront les vocalises. Et le reste, pour tout le reste, je n'entendrai que lui.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Souvent pour cacher des blessures. La plupart du temps pour s’avouer des secrets que l’on n’aurait jamais eu la force de prononcer à voix haute. Il a blessé tout autant qu’il a pu réparer. Il n’y a rien de mal dans ce silence. On l’accepte, il nous englobe dans une bulle que l’on tente de retrouver après les derniers remous. On sort la tête de l’eau, enfin. Il a fallu que je me noie complètement pour exploser. Il a fallu atteindre le point de non-retour, lui imposer des adieux, fuir mes responsabilités. Il a fallu que Jill vienne me chercher pour qu’à nouveau tout prenne sens. Dire adieu à une époque révolue pour mieux accueillir un nouveau chapitre de vie. Je pensais laisser Ginny dans le passé. Comme si cela pouvait être aussi simple, comme si je n’allais pas manquer d’une pièce vitale. Au milieu de ce silence, alors que je l’aide à franchir la barrière des rochers, je cherche à lui faire comprendre que malgré les chutes, je serais là. J’ai voulu abandonner et je m’en veux pour ça. J’ai baissé les bras dans la pire des périodes qui soit. Il faut croire que pour une dernière fois, on a atteint un point ensemble. Celui du changement. Il aura fallu des années, des larmes et un trop plein d’émotions pour en prendre conscience, mais on est toujours là. L’un à côté de l’autre, fort dans le silence. Complémentaire à notre manière.
Je n’ai prévu aucun discours, pourtant, j’aurais tant de choses à lui dire… Mais on a trop cherché à se parler avec Ginny. On a trop cherché à mettre des mots sur des émotions que l’on explique à peine. À trop chercher, on a fini par se perdre. Si j’ai pendant un temps voulu mettre un trait sur ce lien qui nous unis, aujourd’hui, je sais que l’on est enfin sur la ligne d’un nouveau départ. Un début propre, sans encombre, sans rancœur. Pas besoin de discours pour cela. La présence de l’autre, le bruit des vagues, le soupire derrière un sourire. Rien de plus. Un silence d’or qui rassure, qui promet un avenir meilleur.
Le temps semble ralentir. Le sable chatouille la paume de ma main. Le soleil nous offre un peu de chaleur entre deux nuages blancs. Le bruit des vagues crée une mélodie qui me plaît. Je n’ai pas prévu de discours et pourtant, j’en ai des choses à lui dire. À Londres, j’ai longuement écrit lorsque j’étais seul. Pour exprimer la haine envers ma famille, mon amour pour Jill. Pour le sourire de Noah et pour Ginny aussi. Je ne lui ai jamais montré ce que j’écrivais. Elle m’a déjà entendu chanter le temps d’un court instant, mais jamais bien plus. C’est rester mon jardin secret pendant des années. Quelque chose que je ne partageais qu’avec sa sœur. Aujourd’hui, les choses ont changé. Je voudrais qu’elle entende ce que j’ai pu coucher sur le papier même si ça veut dire me mettre à nu face à elle. Même si ça ne remue pas que le beau. Je lui donne mon téléphone, mais elle ne veut pas d’un enregistrement Ginny. « Je veux entendre que les mots. » Les mots bruts, ceux qui percutent et qui ont tout un sens. Ceux qui me font peur parfois, mais qui ont été si libérateur. Oublier l’enregistrement. Je me racle la gorge. Cherche la force nécessaire pour chanter cela. « Je venais d’exploser quand je l’écris. » Je pensais chacun de mes mots. Ils ont peut-être perdu de leur vérité aujourd’hui. Je n’en sais trop rien. Je préviens. Je prépare le terrain.
Mes doigts glissent sur mon jean, marque le tempo, comme si j’étais au piano. Pour me rassurer. Pour caler la mélodie dans ma tête. Je loupe les premières phrases. La voix qui déraille.
And there's no one to blame but the drink and my wandering hands Forget what I said It's not what I meant And I can't take it back I can't unpack the baggage you left
Excuse silencieuse des mots ratés, prononcés à vive allure lorsque rien n’allait. Définition même de nos relations ces derniers mois.
What am I now? What am I now? What if I'm someone I don't want around? I'm fallin' again I'm fallin' again I'm fallin'
What if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about? I'm fallin' again I'm fallin' again I'm fallin'
You said you cared And you missed me, too And I'm well aware I write too many songs about you And the coffee's out At the Beachwood Café And it kills me 'cause I know we've run out of things we can say
What am I now? What am I now? What if I'm someone I don't want around? I'm fallin' again I'm fallin' again I'm fallin'
What if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about? I'm fallin' again I'm fallin' again I'm fallin'
And I get the feelin' that you'll never need me again
La voix qui déraille, encore une fois. Le cœur qui bat dans un rythme effréné.
La musique qui m’aura aidé à dire tout ce que je n’ai jamais réellement su exprimer.
Brut et sans détour.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
« Je venais d’exploser quand je l’écris. » mon coeur se serre, bien évidemment. Il était à la maison, il y était pour exploser, il y était et j'ai passé à côté. C'est un deuil à faire, deuil que je ne ferai pas tout de suite, que celui de laisser cette partie de nous derrière. Je sais que la maison existe encore, je sais que tous les souvenirs qu'on y a partagés sont les nôtres et qu'ils le resteront aussi longtemps qu'on vivra. Ce n'est qu'une adaptation, ce n'est qu'un passage de plus, ce n'est qu'un nouveau chapitre. Ce n'est pas une conclusion, et ce n'est pas un nouveau livre non plus.
Ses doigts emmêlés aux miens se perdent sur son jeans, son autre main s'y met elle aussi, mes iris suivent les notes qu'il improvise, tentent d'y chercher une certaine mélodie, l'oublient la seconde d'après quand sa voix remonte à mes oreilles.
And there's no one to blame but the drink and my wandering hands Forget what I said It's not what I meant And I can't take it back I can't unpack the baggage you left
Les mots, les mots qu'on a multipliés. Les mots qu'on a dits, ceux qu'on a tus. Y'a des années de conversations avortées entre nous, autant que de longues phrases qui ont fait autant de mal que de bien. Des éléments qu'on assume, d'autres qu'on regrette. Il sait autant que moi à quel point on a toujours voulu le meilleur pour l'autre, à quel point on a su tout sacrifier dans le processus pour qu'au moins nous deux, nous trois, on s'en sorte. On a survécu, à Londres. On a survécu du mieux qu'on a pu, mais tout a laissé des séquelles avec lesquelles on doit encore apprendre à vivre. De la méfiance, de la jalousie, de la possessivité, de l'étouffement. On a eu mal, on s'est protégés, on a perdu pied.
What am I now? What if I'm someone I don't want around? What if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about?
Sa voix flotte et ses questions bloquent. Elles reviennent encore et encore, elles se répètent comme autant d'appels à l'aide, comme autant de signaux de fumée, d'au revoir, d'adieu. Et toujours, ce n'est que lui, ma paume qui se resserre autour de la sienne avec chaleur, presque maternelle. Il s'est questionné là-bas, il s'est questionné tellement sur lui, et sur moi, et sur nous, et sur tout, qu'il en tremble. Je le vois et l'imagine, le lion qui tourne en cage, les émotions au bord des lèvres et le coeur qui tangue. Il a expié tout et il utilise toutes ses forces aujourd'hui pour me l'expliquer, pour me le chanter au mieux, au mieux qu'il peut.
You said you cared And you missed me, too And I'm well aware I write too many songs about you And the coffee's out At the Beachwood Café And it kills me 'cause I know we've run out of things we can say
Je ne retiens pas le sourire empli de nostalgie qui se glisse sur mes lèvres quand il parle du café, le café, celui à quelques minutes de la maison en campagne. Celui où on passait chercher des croissants et des cafés les samedis matins, celui où on allongeait les dimanches après-midis avant de retourner à l'appartement à Londres. On y a passé des heures, lui à composer sur son ordinateur, moi à dessiner dans mes cahiers, Noah à charmer les baristas. C'était notre entre-deux, c'était notre transition, entre la maison et le loft, entre la vraie vie et les masques.
C'était un chemin d'étapes qu'on niait aussi bien qu'on les passait les unes les autres, ensemble.
And I get the feelin' that you'll never need me again
C'était un chemin d'étapes qu'on niait aussi bien qu'on les passait les unes les autres, ensemble. Avant.
And I get the feelin' that you'll never need me again « Always. » I'll always need you. You'll always need me.
Parce que c'est ça, qui bloque. C'est ça qui coince, qui coince depuis si longtemps déjà. On a appris à affronter la vie ensemble, on doit maintenant le faire sans le filet de sécurité testé et approuvé que composait l'autre part de notre nous maintenant révolu.
« On a jamais pris le temps de définir qui on était l'un pour l'autre, tu sais. » ma tête s'est posée sur son épaule, elle y est naturellement depuis que ma voix s'est mélangée à la sienne. « On l'a fait pour Noah, on l'a fait pour Jill, on l'a fait pour Auden. » on l'a fait graduellement, parfois même sans se le dire. On a eu des accrochages, on a eu du mal, on a tenté de rattraper le tir, mais on a fini par en venir à un terrain connu, à des définitions qui n'était peut-être pas claires pour d'autres, quoi que pourtant évidentes pour lui comme pour moi. « Mais jamais pour nous. » j'inspire, redresse mon regard vers lui, la constatation qui n'a rien d'un reproche, le sourire que j'ajoute à mon coup d'oeil qui se veut aussi rassurant que possible. « C'est pas une mauvaise chose. Mais je l'avais jamais réalisé. » et si aujourd'hui on essayait?
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Ces quelques mots mis en chanson. Ce dernier appel à l’aide envoyé dans sa direction.
La dernière chute libre.
Lorsque je suis arrivé à Londres, je me suis retrouvé confronter à mes propres pensées, mes propres émotions. Je ne pouvais plus rien cacher. Le trop plein à fini par tout faire déborder. Je ne pouvais plus contenir. Les questions se sont enchaînées les unes après les autres sur mon couple, sur ma relation avec Ginny, sur ma place au sein de mon propre métier, sur ma raison d’être. Rien n’a été laissé au hasard. Tout a été décortiqué, jeter à terre, analyser. Pendant deux ans, après notre divorce, j’ai cru que rien ne changerait, que la sécurité de notre lien serait toujours là. Jusqu’à ce que le vernis s’écaille, jusqu’à ce que l’on prenne notre vie en main, nous menant vers deux chemins si différents. Aujourd’hui, je ne sais plus qui je suis pour elle, qui elle est pour moi. Alors, j’ai couché mes doutes sur le papier, j’y ai inscrit mes questions, mes regrets, nos souvenirs. Et je chante. Je chante tout ce que j’ai toujours été incapable de lui dire sans trembler, sans avorter la conversation avant sa fin. Tout s’étale devant nous. Les souvenirs, les non-dits, les conversations inachevées, les sentiments brouillons. Il n’y a que nous. Personne d’autre.
Je chante sans savoir où cela nous mène. Je tente de respecter la mélodie qui se déroule dans ma tête. Je vais chercher au plus profond de moi pour véhiculer les bonnes émotions. Je sens sa main qui serre la mienne encore plus fort à l’évocation de ce café de fortune qui nous servait d’intermédiaire dans cette vie qui semble désormais si lointaine. Je sens son souffle matcher le mien. Et cette force de conviction dans sa voix lorsqu’elle prononce un ultime : « Always. » Mon regard qui ose enfin croiser le sien. Cette reconnaissance éternelle qui passe au travers de ses pupilles, ce sourire qui veut tout dire. Always. On ce l’était promis. Quoiqu’il arrive. À quoi il ressemble ce toujours maintenant ? La question reste en suspend un instant, alors que sa tête se blotti contre mon épaule, alors que je respire un peu mieux. J’ai la sensation d’avoir déposé un bagage lourd d’une centaine de kilos. Il nous reste plus qu’à le prendre ce nouveau départ. Il n’est jamais trop tard.
« On a jamais pris le temps de définir qui on était l'un pour l'autre, tu sais. On l'a fait pour Noah, on l'a fait pour Jill, on l'a fait pour Auden. Mais jamais pour nous. » Je hausse la tête en silence. La définition change de version autant de fois que nécessaire. Elle n’est pas ancrée, elle vague et divague comme nous. On a quitté le champ de bataille ensemble sans jamais définir une place. Jamais amant malgré ce que peuvent croire certains, mais un peu ex-femme, un peu père de son fils. Un peu ami. Un peu étranger. Un peu tout, un peu rien. Aucun titre prédéfini. On a si longtemps dû se battre à deux qu’il est difficile de se défaire de tout cela. On pourrait trop vite retomber dans de vieilles habitudes. Se cacher, mentir, jouer un rôle. On n’a connu que cela ensemble. « C'est pas une mauvaise chose. Mais je l'avais jamais réalisé. » - « J’en ai pris conscience il y a peu. » D’où ma chanson. D’où les nombreuses questions. En l’emmenant ici, je me suis promis d’être honnête avec elle. Fini les mensonges de conventions, les faux-semblants. On se doit une seule chose : la vérité. Alors, je lâche sa main pour glisser mes doigts dans le sable. Pour occuper mes mains et mon regard. « Les deux premières années, j’ai essayé de t’aimer. » Il faut repartir à la base, le début de tout cela. « De t’aimer comme eux le voulais. » De l’aimer comme un mari se doit d’aimer sa femme. J’ai essayé si fort après sa tentative de suicide. Je voulais être assez bien pour elle, mais on ne trouvait pas ce lien, on n’avait pas encore cette connexion. Elle était trop brisée, trop en retrait et je ne lui en voudrais jamais pour avoir voulu se protéger. « Puis je me suis fait une raison… Alors, j’ai essayé de tout faire pour que mes parents me voient avec Jill. » J’en ai si honte aujourd’hui, mais je voyais cela comme un échappatoire à l’époque. Ginny aurait conservé le bon rôle, elle aurait été protégée et j’aurais été celui que l’on aurait continué à punir pour le reste de sa vie. J’étais prêt à en accepter les conséquences. « J’ai couché avec elle dans le bureau de mon père. » Voilà a quel point je voulais que le monde entier sache. « Je l’ai su bien plus tard, mais ce jour-là ma mère nous as entendu sans savoir avec qui j’étais. À ce jour, ils sont toujours autant persuadés que j’étais avec toi. » Je suis si désolé, Ginny. Voilà ce que mes yeux tentent de lui transmettre alors que je relève le visage vers elle. « J’ai tout essayé. » Sans jamais aller leur parler, parce que je restais terrorisé de la suite.
Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres tandis que le sable glisse entre mes mains. Métaphore de nos vies ces dix dernières années. Le temps qui nous échappe, qui nous éloigne. Il est là le terrain inconnu. Aujourd’hui qu’est-ce qu’il advient de tout cela. « Tu connais tout de moi. Le beau comme le laid. » Tout et peut être bien plus que je ne voudrais l’admettre. « Et parfois, je suis terrorisé à l’idée que nos choix de vies fassent que l’on se sépare un peu trop. » Je veux vivre ma vie sans toi, mais avec toi, Ginny. Je hausse les épaules, petit rire nerveux. « Si on me demandait aujourd’hui, je crois que je répondrais simplement que tu es ma meilleure amie. » S’il fallait mettre un titre compréhensible pour tous. « Même si jamais personne ne pourra comprendre. » Tout simplement.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
« Les deux premières années, j’ai essayé de t’aimer. »
Ses doigts ont quitté les miens, son regard dérive sur la plage qui nous entoure. Je ne retiens rien se ce n'est que son ton a changé et je m'en voudrai toujours peu importe ce qu'il puisse dire ou faire qu'un jour mes parents aient croisé la route des siens et aient lancé cette histoire horrible donc on arrive à peine à se sortir l'un l'autre. « De t’aimer comme eux le voulais. » j'hoche de la tête, comprenant parfaitement ce qu'il amène, mes doigts à moi occupés à défaire avec une douceur infinie les lacets de mes espadrilles. « Puis je me suis fait une raison… Alors, j’ai essayé de tout faire pour que mes parents me voient avec Jill. » mes sourcils se froncent doucement, il ne verra pas le mouvement parce que toujours occupé à créer un monde, un chateau, une peinture entière à même le sable. « J’ai couché avec elle dans le bureau de mon père. Je l’ai su bien plus tard, mais ce jour-là ma mère nous as entendu sans savoir avec qui j’étais. À ce jour, ils sont toujours autant persuadés que j’étais avec toi. » ses histoires me brisent le coeur parce qu'il m'avoue qu'à travers ce que je savais déjà, il y avait plus. Il voulait le mauvais rôle, il voulait qu'on le punisse, il voulait prendre toutes les responsabilités et tout le mal qui venait avec quand c'était ma faute et uniquement la mienne s'il s'était retrouvé au centre d'un champ de mines. « J’ai tout essayé. » c'était un cri du coeur, c'était un appel à l'aide, ça l'est encore un peu, quand ses prunelles retrouvent instinctivement les miennes.
« On a tout essayé. » que j'ajoute, prenant le relai de l'initiative, le suppliant en silence une seconde une seule de partager son fardeau avec moi. « Tu peux pas t'imaginer à quel point je m'en suis voulu, de ne pas arriver à t'aimer comme ça. À quel point je pensais que j'étais pas normale, à quel point j'aurais dû, à quel point c'était ma faute et juste la mienne. Ça devait être facile de tomber amoureuse de toi, mais j'y suis jamais arrivée autant j'ai essayé. » et les mots remontent et ils défilent et ils font mal même s'ils statuent l'évidence. Ça aurait été si simple de tomber amoureuse de lui. Ça aurait été si évident, ça aurait évité bien du mal. J'y avais pensé aussi, à mentir. À mentir et à enfiler un masque rien que pour lui, à me sacrifier et à sacrifier tout ce que j'avais de véridique en moi rien que pour arrêter de compliquer tout ça, rien que pour montrer la façade à laquelle tous s'attendaient de moi. Mais j'avais pas pu lui mentir à lui, je n'avais même pas voulu, au point où je m'en étais fait la promesse d'office. Que dans ce faux mariage je resterais toujours totalement vraie.
S'il avait fait le moindre pas vers moi, je me serais braquée. J'avais eu besoin de me reconstruire à cette époque-là, j'ai eu bien plus besoin de son écoute que de quoi que ce soit d'autre. Et même s'il l'ignorait, il m'a donné tout ce dont j'ai rêvé, et même si ce n'est pas ce pourquoi on a signé, c'est le plus beau cadeau qu'il ait pu me faire. « Ça m'a sauvé, que tu sois avec elle. Aussi étrange ça puisse être. » aussi étrange que ça puisse l'être, que mon mari soit tombé amoureux de ma soeur. Qu'il se soit envolé avec elle à notre voyage de noces. Qu'il l'ait mise de l'avant pour que ses parents le découvrent. Qu'il l'ait toujours regardée avec des yeux qui, sur papier, auraient dû être dédiés à moi. « Mes parents savaient. Je suis persuadée qu'ils l'ont toujours su. Mais les McGrath traitent les secrets bien différemment des Fitzgerald. » les McGrath savent tout, absolument tout, et l'accumulent jusqu'à en devenir fou, jusqu'à tout détruire sur leur passage. Les Fitzgerald savent tout, absolument tout, et le cachent jusqu'à l'utiliser contre qui que ce soit se met en travers de leur route. Ce n'était qu'une question de temps avant que l'une ou l'autre de nos familles explose - et pour être tout à fait honnête, j'en suis encore terrifiée aujourd'hui.
« Et parfois, je suis terrorisé à l’idée que nos choix de vies fassent que l’on se sépare un peu trop. » ses yeux n'ont pas lâché les miens, sa main que je reprends en otage comme tant de promesses silencieuses, nécessaires. « Si on me demandait aujourd’hui, je crois que je répondrais simplement que tu es ma meilleure amie. Même si jamais personne ne pourra comprendre. » « Pas besoin que les autres comprennent tu sais. » ils n'ont jamais véritablement compris la nature de notre lien de toute façon. Autant les laisser tenter de définir par la même et lourde étiquette ce qu'ils ont tenté de créer entre nous, mais n'ont jamais réussi. Parce que ce qu'on a créé lui et moi est mille fois plus beau, mille fois mieux que tout le reste.
« Je pense que t'es mon meilleur ami aussi. » j'inspire, le bruit des vagues qui rend la conversation beaucoup plus douce qu'on aurait bien pu le croire. « Mais pour garder ton titre, il faudra que la prochaine chanson soit un peu plus longue. Celle-là a fini trop vite. » je pouffe doucement, fronce le nez, replace ma tête sur son épaule, laisse mes prunelles dériver vers l'océan le temps de calmer le reste.
Ce n'est qu'une longue minute plus tard que je m'entends lui demander, la voix enrouée d'avoir trop pensé, la question crève-coeur qui reste en suspens entre nous sans que jamais on n'ose la poser. « Comment on sait qu'on a fait les bons choix, Bai? » ici on est en sécurité. Ici, on peut le demander.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Elle ne me laisse pas porter le fardeau seul. Elle ne l’a jamais voulu. Pourtant, j’ai tout fait pour que si une sentence devait tomber un jour, j’en sois le seul destinataire. Je continuais à sortir, je continuais à boire non pas pour l’éviter elle, mais pour mettre mon paternel en colère. Je n’ai jamais eu le courage de le confronter en face, alors je tentais de prendre la tangente. J’ai essayé si fort, mais personne n’est jamais tomber dans le piège de la facilité. Il fallait continuer à faire bonne figure. Nous étions le mariage que tout le monde enviait. Le mélange parfait de la bourgeoisie anglaise. Le fruit d’une expérience malsaine qui aura brisé nos vies. Deux ans après notre divorce, nous sommes encore incapables de nous relever pleinement. Pourtant, on essaie. Et cette fois, j’en suis persuadé, on y arrivera. Je veux y croire.
« Tu peux pas t'imaginer à quel point je m'en suis voulu, de ne pas arriver à t'aimer comme ça. À quel point je pensais que j'étais pas normale, à quel point j'aurais dû, à quel point c'était ma faute et juste la mienne. Ça devait être facile de tomber amoureuse de toi, mais j'y suis jamais arrivée autant j'ai essayé. » les mots blessent, tout autant qu’ils dépeignent une vérité que l’on tentait tant à se cacher. Elle a raison. On a tout essayé. Chacun de notre côté. C’était à celui qui pourrait porter le chapeau, celui qui pourrait libérer l’autre en premier. C’était au premier qui arriverait le mieux à se défaire de sa propre vérité. « Ça devait être facile de tomber amoureux de toi, mais j’y suis jamais arrivé. » Je reprends ses mots en chœur. Preuve qu’elle n’est coupable de rien. Elle se maltraite avec cette idée depuis trop longtemps, Ginny. « Tu n’es responsable de rien. » Elle était jeune, innocente. Elle est tombée amoureuse, elle est tombée enceinte. Une famille normale lui aurait peut-être demandé de couper les ponts avec le jeune homme. Une famille normale aurait peut-être évoqué l’avortement. Mais jamais une famille normale ne l’aurait dénoncé, envoyé à l’autre bout de la planète et forcé à épouser un inconnu. Ce n’est pas normale ça. C’est le pire scénario qui soit et pourtant, c’est notre histoire. « Je te remercierai jamais assez d’avoir toujours été honnête avec moi. » On n’a jamais menti. Jamais. Elle réside là notre force. « Ça m'a sauvé, que tu sois avec elle. Aussi étrange ça puisse être. » Je devrais être soulagé, j’en culpabilise davantage. « Je ne l’ai pas voulu. » Au fond, Ginny sait déjà parfaitement tout cela. Je n’ai pas cherché à tomber sous le charme de Jill. Cela s’est fait tout seul sur fond d’une évidence tragique. « Mais elle m’a sauvé moi. » Cet aveu, c’est bien la première fois que je le fais. Je ne sais pas ce que je serais devenu si elle n’avait pas été là. Si elle n’avait pas tout fait pour que je me rebelle. Si elle n’avait pas autant insisté pour que l’on s’évade, pour que l’on s’aime avec violence parfois. Jill m’a sauvé et je compte bien tout faire pour sauver Ginny. « Mes parents savaient. Je suis persuadée qu'ils l'ont toujours su. Mais les McGrath traitent les secrets bien différemment des Fitzgerald. » Je refuse de l’admettre ça. Qu’ils savent, mais qu’ils sont assez pervers pour continuer à nous manipuler. Je refuse encore l’idée même de n’être qu’un pion dans leur jeu macabre. « Les McGrath commencent à distiller les secrets. » Je voudrais en rire. J’en suis incapable. Les mots de mon père résonnent à l’arrière de mon crâne. Ils planent sur moi. Je ne voulais pas en parler à Ginny, mais je ne lui ai jamais menti. Je me mords la lèvre. Croise son regard. « Ils vont s’en prendre à moi. » C’est un fait, c’est tout ce qu’il reste à mon paternel. « Je le sais. J’arrive juste pas encore à l’admettre. » Et Sebastian va me tomber dessus d’un jour à l’autre. Ce sera pire quand Jill ne pourra plus cacher sa grossesse. « J’ai encore un peu d’avance pour mettre mes années de travail à l’abri. Après, je ne sais pas. » Après, je perdrais peut-être tout. « Je ferais tout pour vous protéger. » Toi, ta sœur, Noah.
Et au milieu de tout cela, dans ce brouillard, on tente encore de définir notre relation. De mettre des mots sur un lien qui ne s'explique pas. « Pas besoin que les autres comprennent tu sais. » Je hoche la tête en signe d'approbation. Un jour Jill comprendra que sa sœur n'a jamais été une menace. Un jour, Auden arrêtera de me voir comme le mal incarné. Un jour tout ira bien. « Tant que c'est clair entre nous. » Et elle me taquine un peu Ginny, elle rassure, elle calme la tempête. « Je pense que t'es mon meilleur ami aussi. Mais pour garder ton titre, il faudra que la prochaine chanson soit un peu plus longue. Celle-là a fini trop vite. » Je pouffe avec elle. « Je me mets au travail dès que je rentre. » Des chansons je t'en écrirais des tonnes, tant que tu seras là.
Le bruit des vagues apaisent les tensions. Sa tête sur mon épaule me rappelle la douceur de notre relation. On prend le temps. On savoure. On ouvre les portes, on panse les blessures. « Comment on sait qu'on a fait les bons choix, Bai? » Ma main vient retrouver la sienne, mon doigt effleure le dos de la sienne. Il est temps d'ouvrir cette boîte-là.
Mon regard se perd sur mon alliance. Ma main gauche va chercher la sienne. Bien sûr que je l'ai vu la bague. Depuis son anniversaire. J'ai remarqué celle à la main d'Auden également. J'ai vu sans rien dire. « On le ressent. » On ne saura jamais réellement si on a fait les bons choix, mais on peut le ressentir. « Je suis heureux. » Quelques mots que je n'aurais jamais imaginés prononcer. Quelques mots qui sont encore si étranger. Pourtant, elle se situe là, la réalité. Je pose ma main au-dessus de la sienne. Alliance contre alliance. Geste connu, anneaux différents. « On a fait les bons choix, tout simplement parce que c'est nous qui les avons fait. » Personne n'a décidé pour nous. Personne n'a influencé l'envie, le désir, les sentiments. Ce choix-là, il nous est propre. Elle est là, la différence, la liberté. « On est libre. » Tout simplement. J'effleure sa bague du bout des doigts et relève mon regard vers elle. « Personne ne te demandera de justifier ton choix. » Je me fiche que ce soit Isy ou Auden. Si tu savais. « Tu ressens quoi toi, Gin ? »
Le silence retombe entre nous. Mon bras qui s’emmêle au sien, sa tête qui ne quitte pas mon épaule. Et cette vérité qui me brûle les lèvres. « Ce n’était pas de ta faute. » Notre mariage. Nos familles dysfonctionnelles. Les tensions qui subsistent depuis des années. Ma fuite à Londres. Sa fausse-couche.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
Je l'entends, le sourire qu'il force dans sa voix. Je l'entends et il tique et il pince. « Les McGrath commencent à distiller les secrets. » parce que je m'y attendais. Parce qu'ils ne pouvaient pas venir ici et repartir sans laisser de traces, parce qu'ils ne pouvaient pas passer à la galerie et au café de Matt pour ne pas laisser des dizaines de milliers de dommages collatéraux dans leur sillage. « Ils vont s’en prendre à moi. Je le sais. J’arrive juste pas encore à l’admettre. » mes yeux se ferment, mon souffle est étouffé. « J’ai encore un peu d’avance pour mettre mes années de travail à l’abri. Après, je ne sais pas. » ils l'ont toujours dit, son père l'a toujours brandi au-dessus de sa tête depuis que le divorce a été signé : un jour, Sebastian reprendrait tout ce sur quoi Bailey a travaillé. Et ce jour commence cruellement à pointer le bout de son nez. « Je ferais tout pour vous protéger. » et qui va te protéger toi, Bailey? je me retiens de demander, une autre question qui brûle mes lèvres bien plus importante, bien plus suffocante aussi. « Ils nous laisseront jamais tranquilles n'est-ce pas? » je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai supplié, dans un soupir, espérant presque qu'il me mente comme jamais il ne l'aurait fait. Rien que pour qu'on se voile la face un peu plus longtemps à leur sujet. Ils nous laisseront jamais tranquilles n'est-ce pas? Jamais.
« Tant que c'est clair entre nous. » ça l'est, ça l'est étrangement depuis très longtemps. On l'a jamais eu cette confirmation-là avant aujourd'hui, on a jamais pris le temps de l'avoir. Et pourtant rien n'en est surprenant. On ne s'aime pas comme ça, et c'est le plus beau cadeau qu'on ait pu se faire l'un l'autre. « Je me mets au travail dès que je rentre. » mon rire s'arrime au sien, j'inspire au fil de ses propres inspirations. « J'espère bien. » le reproche qui n'en est pas un, mes doigts qui enlacent un peu plus fort les siens, naturellement.
J'ai la voix d'une gamine quand je demande. J'ai la voix d'une enfant qui a espère de toutes ses forces qu'on lui donne les réponses mais qui se bouchera les oreilles si on les lui impose, préférant tout faire pour les trouver d'elle-même. « On le ressent. » et c'est simple, si simple que ça fait mal. On fait quoi, quand on n'arrive plus à rien ressentir, Bailey? « Je suis heureux. » la donnée rare, l'élément manquant, l'aspiration qu'on s'est toujours souhaitée sans jamais y arriver l'un l'autre. S'il le dit, je le crois. J'ai envie de le croire. « On a fait les bons choix, tout simplement parce que c'est nous qui les avons fait. On est libre. » ses doigts jouent avec son alliance, et la mienne. Il sait, il savait, je n'en ai jamais douté une seule seconde et respecterai toujours la distance qu'il a mise, la liberté et la latitude qu'il m'a laissées pour que l'annonce n'en soit pas une formelle, quand tout ce qui est trop procédural a failli nous coûter la vie des dizaines de fois déjà. « Personne ne te demandera de justifier ton choix. » il le sentira sûrement, à quel point mes épaules se relâchent, à quel point ma cage thoracique se libère. « Tu ressens quoi toi, Gin ? »
La question piège. Les mots que je déteste. La brise qui gèle mes joues. Le soleil qui brûle ma peau.
Tu ressens quoi toi, Gin ? « Je- » On est libre. « Je recommence à respirer. » Personne ne te demandera de justifier ton choix. « Comme si j'étais enfin revenue à la maison ; entièrement. »
« Ce n’était pas de ta faute. » ma tête s'agite sur son épaule, son étreinte m'empêche de me dérober, parce qu'il sait, il sait tellement, il sait depuis tout ce temps. « Tout le monde dit ça. » rien dans mon ton n'est accusateur ou las, je suis calme, probablement plus apaisée que je ne l'ai été avec lui depuis un long moment déjà. « Et je sais que vous le pensez de tout votre coeur. » cet endroit a toujours eu l'effet d'ouvrir de lui-même les boîtes de Pandore, celle-là en est une immense. « Mais si tout a commencé, si tout ça s'est passé, c'est à cause de moi. Ce sont les faits. » je m'en veux d'être aussi catégorique, je m'en voudrais encore plus de ne pas prendre la responsabilité des actions qui me reviennent.
L'air salin nous fait autant de bien à l'un qu'à l'autre, malgré les mots qui blessent, malgré les tensions qui ressortent pour mieux se soigner les unes les autres. « J'ai pas envie de me justifier, j'en ai plus envie du tout. » et je sais que lui aussi. Je sais qu'on a envie de dire adieu à cette part-là de nous, et que même si on tend à revenir à ces mauvaises habitudes, à ces comportements horribles parfois, on s'en empêchera du mieux qu'on pourra l'un l'autre dès maintenant. « Je veux juste essayer d'avancer, vraiment. » le passé a fait trop de mal déjà, je n'ai plus aucune larme à lui dédier. Je parie que la situation est identique pour lui. « Et je veux que tu avances toi aussi. » avec moi, avec Jill, avec Noah, avec ton enfant à naître, avec nous tous.
Nous. « On fera front. Quoi qu'il arrive on sera là, tous. » parce qu'eux, les parents, le frère, l'Angleterre en entier semble se mobiliser pour nous diviser, pour ainsi mieux régner. « J'ai l'impression qu'on part à la guerre. » je pouffe de rire. Un rire nerveux, mais un rire tout de même.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
« Ils nous laisseront jamais tranquilles n'est-ce pas ? »
Avant, j'aurais baissé le regard. Avant, je n'aurais formulé aucune réponse. On en était venu à cette évidence ensemble. Ils ne nous laisseront jamais tranquille. Je pensais l'avoir digéré. L'avoir accepté comme un destin fataliste. Puis mon père a décidé de remettre ses menaces à exécutions. Sans le savoir il a provoqué une véritable prise de consciences. Sans le vouloir, il m'a donné les armes pour enfin relever la tête face à eux. Avant, j'aurais répondu oui. Aujourd'hui… « Il est temps que l'on prenne les choses en main. » Je ne dis pas de monter au front dans l'immédiat. Je ne dis pas de foncer tête baisser. Il va falloir être malin, il va falloir jouer comme eux. « Je veux plus me laisser faire Ginny. » Et je sais que toi aussi. Mais seul face à eux on a peur. On est terrorisé comme des enfants. C'est ce qu'ils pensent que nous sommes, des gamins effrayés. Un jour on aura notre vengeance. J'en suis persuadé. « J'ai bien l'intention de partir avec tout ce que j'ai construit pour lui. » Prendre les contrats, les artistes. Il est grand temps que je reprenne contact avec Epstein. Je sais que lui pourra m'aider, que l'on pourrait construire quelque chose ensemble. « D'abord, mon père, après Sebastian. » C'est froid, presque calculé. Par étapes. Sans merci. Et après Ginny, je te le promets, ce sera les tiens.
Les rôles s'inversent. Elle bouillonne de questions Ginny. Elle cherche les réponses sans vouloir les entendre. Alors, j'essaye en douceur. Je n'impose rien. Je constate, je démontre, j'explique. Je tente de prouver aussi que le bonheur est nôtre, que nos choix nous sont devenus propres. Son alliance contre la mienne. Drôle de destin mêler. Pourtant, elle est là, l'évidence. Alors, ressent Ginny, n'ai pas peur. Je te rattrape. « Je recommence à respirer. » Elle inspire. « Comme si j'étais enfin revenue à la maison ; entièrement. » Et expire. Un vent de légèreté s'immisce entre nous. Enfin on arrive à se dire que les murs de la cage sont tombés. Enfin on ose prendre notre envol avec les bonnes personnes. « Ça n'a toujours été que lui, hein ? » Je ne juge pas. Je constate avec des années de retard. Pardonne-moi de ne pas l'avoir compris avant. Pardonne-moi de t'avoir poussé dans les bras d'un autre. Sois heureuse Ginny, qu'importe avec qui.
J'insiste encore. Elle résiste un peu. Au fil des années, j'ai compris que la culpabilité ne la quittera jamais. C'est ancré en elle. Elle se pense responsable de tous nos malheurs. Qu'importe ce qu'on dise, qu'importe ce qu'on tente de lui prouver. « Tout le monde dit ça. Et je sais que vous le pensez de tout votre coeur. Mais si tout a commencé, si tout ça s'est passé, c'est à cause de moi. Ce sont les faits. » Je voudrais insister, me battre encore pendant des années pour lui retirer cette idée. Je soupire un peu. Je change de position, glisse un doigt sous son menton pour forcer nos regards a se croiser. « Crois-moi ou non. Prends-moi pour un fou, mais je ne regrette rien. » j'espère qu'elle lira la sincérité dans mon regard. Non je ne regrette rien. J'en suis là aujourd'hui grâce à elle. Je suis marié, je vais être père. J'ai la sensation de toucher le bonheur du bout des doigts, enfin. Et je ne regrette rien.
« J'ai pas envie de me justifier, j'en ai plus envie du tout. » Personne ne te le demande. « Je veux juste essayer d'avancer, vraiment. Et je veux que tu avances toi aussi. » C’est déterminé. C’est fort. Ça résonne en moi comme une nouvelle promesse. « On fera front. Quoi qu'il arrive on sera là, tous. » Je comprends ce qu’elle sous entends. Je suis touché, ému par ses mots. Ma main qui rejoint la sienne, pour éviter de lui montrer mon regard peut-être un peu trop humide. On fera front.
« On fera front pour toi aussi. » je m'étais promis de tout aborder en venant sur cette plage avec elle. Elle sait que je sais. On sait tous les deux. Il est temps qu'on en parle. Sans jamais la brusquer. « Viens. » Je me relève et l'aide à se mettre sur ses pieds. « Il faut qu'on fasse quelque chose. » Je commence à ramasser les quelques pierres qui se trouvent autour de nous. De toutes les tailles, de toutes les formes. J'en récolte une dizaine avant que ma main ne retrouve celle de Ginny. Avant que je ne l'entraîne près de l'eau. L'écume vient lécher nos pieds nus tandis que le soleil commence sa course vers l'horizon. Il est temps. Je dépose mon tas de pierres entre nous. On commence. Une pour elle et une pour moi. « Ça… » je montre les pierres. « C'est notre mariage. » Et de toutes mes forces je jette la pierre dans l'Océan. Elle veut avancer. Il est temps de se débarrasser de ces poids qui nous enchaînent à notre passé. A son passé. Mes pierres à moi, elles ont été jetées dans le jardin de notre maison. Il ne me restait que celle-ci à partager avec elle et lorsque Ginny jette sa pierre dans l'eau, je me sens mieux. On n'oublie pas, on avance.
Je récupère une nouvelle pierre. « Pour tes parents. » Jette. Hurle. Explose. Laisse-toi faire Ginny. Un bruit de pierre qui plonge dans l'eau et on enchaîne. « Pour l'année 2012. » Jamais je ne prononcerai ce mot, malgré les années, malgré la réalité des choses. Elle comprendra je sais. « Pour la maladie de Noah. » ce n'était pas de ta faute. Il va mieux. Il est temps que tu laisses cela s'en aller Ginny. Je prends une pierre un peu plus petite. Tente un peu d'humour au milieu de tout ça. « Pour notre divorce, si tu veux. » Et on enchaîne. Encore une. Puis deux. Puis trois. Et les deux dernières. Les plus importantes. Une dans chacune de ses paumes. « Pour Isaac. » Je montre la plus grosse des pierres. « Et pour elle. »
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« Ça n'a toujours été que lui, hein ? » « Toujours. » elle est loin, elle est révolue, elle est absente la retenue dans ma réponse. Elle ne sert plus à rien quand avant elle était la seule variable immuable à laquelle je me raccrochais. L'évidence qui avait des goûts d'interdit, le déni qui flirtait avec l'oubli auquel on n'arrivait jamais. On m'avait toujours martelé le coeur et la tête de ce à quoi ça devait ressembler, on m'avait toujours dit que j'étais faite pour une histoire simple, pour un mariage simple (oh, l'ironie). On m'avait toujours fait croire que l'amour ne devait pas brûler d'étapes, qu'il devait être parfait, quitte à enfiler des masques sans jamais les retirer. On m'avait menti, et j'ai menti à mon tour une bonne partie de ma vie. Mais quand mes prunelles confirment ce que Bailey comprend enfin, j'arrête de mentir pour ça aussi.
Son doigt sous mon menton est chaud, il presse, il invite à ce que je ne me dérobe pas quand le sujet a toujours fait bien trop mal pour qu'on l'aborde aussi facilement. Il le faut Ginny, tu veux avancer, tu l'as dit. « Crois-moi ou non. Prends-moi pour un fou, mais je ne regrette rien. » et je le crois. Et je le prends pour un fou. Mais je le crois, surtout. « J'ai voulu changer des tas de choses, souvent. Mais toi jamais. » j'ai voulu changer mes parents et leurs règles qui nous ont tous faits suffoquer des dizaines de milliers de fois. J'ai voulu changer le souffle constant de Matt dans ma nuque alors qu'il m'a appris à la dure depuis le début que jamais je ne serais capable de me débrouiller seule. J'ai voulu changer les horreurs que Jill a pu dire ou faire pour qu'on l'entende, pour qu'on ne l'oublie pas, alors qu'à mes yeux elle était l'une des seules vraies personnes dans toute cette histoire-là. Bailey étant l'autre.
« Viens. » j'ignore d'où il arrive, le frisson qui grince le long de ma colonne vertébrale. Celui qui passe en flèche à la seconde où il m'aide à me relever, celui qui reprend en intensité alors qu'il précise un plan que j'ignore, que j'appréhende, qui me terrifie sans même en dévoiler sa source. « Il faut qu'on fasse quelque chose. » il faut qu'on en fasse des tas de choses Bailey. On a une liste pleine, elle est barbouillée de ton encre et de la mienne, elle déborde et elle m'horripile et je veux l'ignorer encore un peu et je veux la brûler, oui, la brûler en entier, les morceaux et les éclats et les miettes avec. Il le faut Ginny, tu veux avancer, tu l'as dit.
Je le vois faire. Je les vois, les pierres. Je les compte dans ma tête comme autant de drames anonymes, autant de drames pour lesquels j'ai passé mon existence en entier à ravaler, à redresser les épaules, à acquiescer, à accuser les coups. La première qu'il lance de lui-même, qu'il nous dédie. « C'est notre mariage. » et la pierre file entre les flots, l'eau glacée noie mes orteils mais je ne sens rien, rien du tout.
C'est à toi Ginny. Tu veux avancer, tu l'as dit.
« Pour tes parents. » elle roule entre mes doigts la pierre. Elle roule pour toutes les fois où je n'étais pas à leur hauteur. Pour toutes les fois où leurs regards me faisaient l'effet d'une armée de couteaux dédiés à laisser ma chair en lambeaux dans leur sillage. Pour toutes les fois où j'étais la poupée de chiffon, où j'étais la marionnette, la leur, le seul espoir de la famille parce que j'étais la seule malléable, celle qu'ils ont faite à leur image depuis le début, celle qu'ils ont reniée après l'avoir cassée en mille morceaux, laissée à elle-même à ramasser des pièces dont elle n'a jamais elle-même voulu. Et elle finit au fin fond de l'océan.
« Pour l'année 2012. » elle roule entre mes doigts la pierre. Elle roule pour le carrelage glacé sous ma peau. Pour les cris et les larmes de Matt qui me réveillent encore parfois, la nuit. Pour les cachets de Jill de toutes les couleurs, les pilules comme tant de solutions, comme tant de mises à mort. Pour ma respiration qui s'était enfin soulagée, pour ma silhouette que j'avais le plus paisiblement du monde allongée au sol, pour mes paupières que j'avais fermée, enfin en paix, de la plus morbide et lâche des façons. Et elle finit au fin fond de l'océan.
« Pour la maladie de Noah. » elle roule entre mes doigts la pierre. Elle roule au rythme des cliquetis ambiants des machines qui ont encore l'effet d'acouphène pour moi. Elle roule comme toutes les minutes qu'on a perdues, qu'il a dû sacrifier pour mieux aller, qu'il a dû troquer pour retrouver une santé que je lui ai sabotée. Et elle finit au fin fond de l'océan.
« Pour notre divorce, si tu veux. » elle roule entre mes doigts la pierre. Elle roule et elle m'arrache un rire douloureux, un rire qui grince, un rire qui sonne si faux qu'il jure malgré celui d'un Bailey plein d'espoir en nous et en notre avenir. Et elle finit au fin fond de l'océan.
Les deux dernières, et mes prunelles montent vers les siennes. Non, Bailey, non.
« Pour Isaac. » j'inspire. Parce que ce n'est pas qu'à lui que je dis adieu, ce n'est pas qu'à Isy que je renonce, c'est à tout un monde qu'il avait imaginé de sa main, un monde où la vie semblait toute autre, semblait si belle, si rose, si facile. C'est à un univers qu'il avait construit en me promettant qu'il ferait tout en son pouvoir pour que rien ne plus jamais m'atteigne. C'est la promesse que tout le mal était derrière, que plus jamais je ne souffrirais, que plus jamais la moindre brindille ne viendrait en travers de ma route. J'ai choisi un toujours avec qui je sais le parfait n'existe pas. Je n'ai rien voulu du parfait, je n'en voudrai jamais, n'en reste que lui dire au revoir est digne d'un deuil et- « Et pour elle. »
Mon souffle s'arrête, immanquablement. Les deux pierres chacune l'une et l'autre dans ma paume, les deux pierres autour desquelles mes mains se resserrent, seul point d'ancrage inutile qui m'empêchera de tomber.
Seul point d'ancrage que je laisse filer entre mes doigts lâchement, mollement au sol.
Les pierres sont à mes pieds, les flots ne s'y rendent pas, ne s'y rendent plus, parce que je me suis décalée, parce que je n'en peux plus de trembler, parce qu'il est de retour le frisson, et qu'il n'est que pire, pire encore que tout le reste.
« C'est pas comme ça que ça fonctionne Bailey. » ma voix est essoufflée d'être si faible, mon corps en entier sur le pilote automatique à lutter contre les larmes qui remontent, que je hais, que je hais de tout mon coeur, ou du moins d'un coeur qui se met de la plus violente des façons en berne à la seconde où mes prunelles se plantent dans celles du Fitzgerald. « Non, c'est pas comme ça que ça marche, c'est pas aussi simple que ça, ça peut pas fonctionner comme ça ça peut juste pas - » mes mots déferlent comme mes pas, quand je réduis la distance entre nous deux, quand mes paumes libres poussent son torse, quand je le repousse de tout ce que j'ai alors que l'ironie est horrible, alors que l'ironie est crève-coeur de voir que c'est moi qui me suis rapprochée de lui la seconde d'avant.
Il est trop proche, il voit trop proche, il voit tout. « - je. » je le lui refuse, je refuse des maigres forces qu'il me reste. « Je peux pas. »
À nouveau mes pas s'éloignent de lui, à nouveau je recule, à nouveau je titube, à nouveau je perds pied. Encore, toujours.
C'est à toi Ginny. Tu veux avancer, tu l'as dit.
« Je peux pas. »
C'est à toi Ginny. Tu veux avancer, tu l'as dit.
« Je pourrai jamais. »
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
« Toujours. » Tête haute elle affirme. Toujours. Et je n'avais rien vu. Toujours et personne n'avait compris. Combien de choses a-t-elle caché depuis ces années ? Il est temps que tu ôtes le masque Ginny. Il est temps de faire face. On se presse, on s'excuse, on implose, on recule. La même danse depuis des années. Chorégraphie lasse du temps qui peu à peu perds en puissance, qui peu à peu deviens fade et terne. On prend notre envol. Elle avec lui. Moi avec Jill. On réapprend. Et la force de sa conviction me rassure. Elle l'aura lui. Je le sais, je le sens. Le reste n'es que détail. Le reste peu attendre.
On a marché sur des œufs pendant si longtemps, conversation silencieuse que l’on se gardait d’avoir à voix haute. Doucement, on exprime tout ce qui a pendant si longtemps était transmis par un regard. Plus de honte, plus besoin de se cacher. On inspire ensemble, on expire tout à la fois. Notre passé commun s’étale devant nous. Il est temps d’y mettre un trait. « J'ai voulu changer des tas de choses, souvent. Mais toi jamais. » Et cela rassure. On est peut-être aussi fou l’un que l’autre. On est juste des humains, on cherche le beau là où il n’avait pas lieu d’en avoir. On a tout essayé ensemble. Il est temps que chacun prenne son propre chemin, sans jamais réellement lâcher la main de l’autre. Ensemble, mais autrement. Les regrets n’ont pas de place dans notre histoire. Pas entre nous, pas dans notre relation. Aucun de nous ne voulait tomber amoureux de l’autre. On a juste survécu ensemble. Maintenant, il est temps de se pousser à avancer. Ensemble. Il est temps.
Je l’entraîne plus proche de l’eau. Alors, j’ose tenter quelque chose de nouveau. Il y a tellement de choses que je voudrais aborder avec elle. Tant de choses, mais pas assez de mots. Fini les conversations avortées, les regards qui en disent long sans jamais toucher le fond du problème. Elle veut avancer, elle l’a dit. Il nous reste une dernière chose à faire ensemble. Je la sens sa réticence, dans son regard, dans ses gestes, dans ce souffle qui se coupe et se ralenti. Elle a assuré que j’étais son ami. Au fond, elle sait dans quoi je l’entraîne. Je le vois. Elle sait que même si je ne parle jamais, j’observe, j’analyse, je comprends. Elle est au bord de la rupture Ginny. Ses jambes la porte à peine, silhouette chétive d’un oisillon tomber du nid trop tôt. Un regard échanger et la première pierre entre ses mains. La plus simple. Celle qui fera le moins mal. Avant le reste.
Envol toi Ginny.
Je lui tends les pierres les unes après les autres. J’énonce. Elle prend son temps et jette au fin fond de l’Océan. Elle avance, elle recule. Elle hésite aussi parfois. Pour ses parents. Pour la tentative de suicide. Pour la maladie de Noah. On prend et on jette. Loin. On se débarrasse de la culpabilité, du poids des mots et des instants. Son rire qui sonne si faux alors que je lui présente notre divorce. Décision si douloureuse, mais si simple. Premier pas vers la liberté, elle le sait tout autant que moi. Premier pas en dehors de la cage.
Envol toi Ginny.
Et viens les deux dernières. Le plus difficile. Ce que personne n’a oser aborder avec elle depuis des semaines, j’en suis persuader. Ce que tout le monde à chercher à taire alors que c’est maintenant qu’il faut creuser. Tant que la chaire est à vif. Tu me détesteras plus tard Ginny. Ecoute moi. Mais déjà elle construit un mur entre nous, à la va-vite. Il manque de structure, il vacille, mais elle impose la distance. Je prends un pas de recul, elle se rapproche. Les pierres qui tombent à ses pieds dans un bruit sourd. « C'est pas comme ça que ça fonctionne Bailey. Non, c'est pas comme ça que ça marche, c'est pas aussi simple que ça, ça peut pas fonctionner comme ça ça peut juste pas - » Elle me pousse avec force. Elle est là, la réaction que je cherchais, ce que je voulais voir. « Vas-y… » Pousse moi. Frappe-moi. Hurle-moi dessus. Je suis ton punching-ball. Nos regards se croise et je lui donne le feu vert. Rien ne changera entre nous, qu’importe ce que tu dis, qu’importe ce qui se passe à partir de maintenant. Je te donne carte blanche. Je suis là. Je ne te lâche pas.
Je profite de la distance pour récupérer les pierres entre mes mains. « Je peux pas. » Si tu peux. Je le sais, tu as cette force en toi quelque part Ginny. Fais moi confiance.
Envol toi Ginny. Libère toi.
« Je pourrais jamais. » Elle baisse le regard tandis que j’approche. Elle est brisé, elle est en mille morceau devant moi. Je pourrais tout lâcher et la prendre dans mes bras, tenter de prendre tous les morceaux ensemble, en faire un tas, recoller en quatrième de vitesse. Je pourrais dire que ce n’es pas grave. Que l’on verra plus tard. Mais elle a commencé à s’ouvrir. Je ne peux pas là laisser se renfermer comme une huître, pas maintenant. Cela fait mal, je déteste la voir aussi fragile, aussi éteinte, mais la faille est sous mes yeux. Tu veux avancer Ginny, ne l’oublie pas. « Ce n’es pas un au revoir. Ce n’est pas un adieu. » J’insiste. J’aurais tout le temps de m’en vouloir plus tard. Je ne pense plus à moi, je ne vois qu’elle. Uniquement elle. Trop longtemps, je l’ai laisser sombrer en pensant que l’on pourra tout rattraper plus tard. Demain. Trop longtemps, elle a frôler les murs.
Je te rattrape Gin. Je te l’ai promis.
Je force les pierres dans ses mains à nouveau sans la lâcher. Ma paume contre le dos de sa main. On porte le poids à deux. « Ils seront toujours là. » dis-je doucement avant de pointer son cœur du doigt. « Elle veille sur toi. » Pardonne-moi. C’est pour ton bien. Je te le jure. Avance avec moi. A reculons, je la ramène près de l’eau. En douceur. « Tu n’a pas a les jeter. On peut les poser là. » Je montre le sable. « Ou trouver un endroit pour elle. » Parce que personne n’a penser à ça. Un endroit pour qu’elle puisse venir se recueillir. Un endroit sacré pour elle. Quelque chose qui trace le dernier fil. « Sur cette plage ou ailleurs. »
Et je viens embrasser son front avec douceur. « Ouvre tes ailes Gin. » Une pression de mes doigts sur son bras. « Je ne te lâche pas. » Ôte le masque. Je suis là.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
« Vas-y… » et mes mains arrêtent, automatiquement. Les coups cessent, les mots aussi, seuls restent mes yeux vissés aux siens, seule reste l'horreur d'être incapable de faire ça en plus du reste, l'horreur d'être incapable de continuer, d'avancer d'avantage. Je me décale quand il se rapproche, mon visage figé, ma cage thoracique qui reprend lentement mais sûrement un rythme de respiration normal, un rythme avec lequel je suis habituée parce que c'est celui auquel je me rattache, derrière lequel je me cache, dès que je sens les pièces craquelées, dès que le masque tend à se retirer.
Il se penche. Il se penche et il les prend les pierres, il les prend et il les touche et il a pas le droit, ce sont les miennes, ce sont mes poids, ce sont mes blessures, ce sont mes fissures, et il en a déjà trop dit.
« Ce n’es pas un au revoir. Ce n’est pas un adieu. » Non, Bailey, non.
« Ils seront toujours là. » ne les touche pas, ne la touche pas. Ne les mets pas entre mes paumes, les force pas là, je les ai laissées tomber, j'ai tout lâché, lâche gamine, et arrête, surtout arrête. « Elle veille sur toi. » non s'il-te-plaît, dis pas ça, parle pas d'elle, parle de tout, absolument de tout sauf d'elle. « Tu n’a pas a les jeter. On peut les poser là. » arrête, j'ai dit d'arrêter. « Ou trouver un endroit pour elle. » j'ai dit mais je ne le dis pas, les mots qui restent coincés dans ma gorge, mots qu'il articule pour moi, mots qu'il souhaite apporter comme tant de baumes sur mes blessures, alors qu'il ne fait que lacérer plus fort encore si c'est possible. C'est trop tard Bailey, tout est trop tard, tout est pire. « Sur cette plage ou ailleurs. » arrête.
Ses lèvres sur mon front n'y ont pas leur place, elles ne font que plus mal, elles ne font que déclencher encore plus de souvenirs. Son contact sur ma chair ne fait que ramener les centaines de pensées oubliées et reniées avec lui. Il ne fait que me brûler l'épiderme en entier d'un simple contact, d'une simple seconde qui prend des airs d'éternité tant elle ramène avec elle tout un raz-de-marrée plus douloureux encore que je ne l'aurais cru. « Ouvre tes ailes Gin. » ses doigts sur mes bras comme autant de piqures de rappel que je suis ici, que je suis maintenant, et que je voudrais de toutes mes forces désormais être ailleurs. « Je ne te lâche pas. » lâche-moi.
Ma silhouette se dégage, et mes pas se perdent à nouveau vers l'arrière, le plus loin que je peux avant d'éviter de tomber à nouveau. Mes pieds sont ancrés dans le sable, ma silhouette est droite à nouveau, mon visage impassible. Les pierres tombent une seconde fois, leur son sourd me brise encore plus le coeur si c'est possible. Et mon regard, lui, ne lâche pas le sien.
« Je veux rentrer chez moi maintenant. »
Ça suffit, c'est terminé. J'ai eu assez mal pour aujourd'hui.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Je tente encore. Je pousse. Je cherche la limite. Je sais que rien ne sera simple, je sais qu’elle va m’en vouloir. Je connais ce regard. Empli d’une haine qu’elle ne prononcera jamais. Déjà, elle voudrait fuir et pourtant, j’insiste. J’ai la sensation de tenir la brèche entre mes doigts, qu’il suffirait de tirer un peu pour qu’elle lâche, pour qu’elle expire tout, qu’elle délaisse. J’aurai aimé. Je voulais juste l’aider.
Je cherche les mots. Je bégaye. J’appuie sur tout ce qui est douloureux. Je voudrais voir tomber ce masque qu’elle enfile depuis tant d’années. Il est au sol, mais le reste ne viens pas. Est-ce trop tôt ? Probablement ? Mais nous étions là que tous les deux. À cet endroit où tout peut être dit ou l’on ose un peu plus. Plus je parle, plus je la perds. Je le vois. Je le comprends et pourtant, j’essaye encore. Je voudrais tellement l’aider à se libérer. Je pensais pouvoir amener cela en douceur. Je pensais lui offrir les outils nécessaires. Mais elle se secoue la tête Ginny. Elle se renferme. J’avance et elle recule. On perd la connexion. Elle recule encore. Je n’oublierai jamais le regard qu’elle me lance à cet instant. Froid, distant, empli d’une colère sourde. C’est non. Et les pierres tombent dans un bruit sourd. Elles emportent tout sur leur passage. Je n’ai pas réussi.
« Je veux rentrer chez moi maintenant. » C’est terminé. Je suis désolé. « Alors, on rentre. » dis-je doucement. Sans la blâmer, sans insister plus que de raison.
Déjà, elle me tourne le dos pour aller remettre ses chaussures. Je voulais tout réparer, je n’ai fait que briser. Ma respiration s’accélère. Je sais que je vais le regretter. Pourtant, les pierres sont là et je les emmène avec moi. Un jour, peut-être, elle en aura besoin. Inspirer l’air marin est douloureux. Je lui ai fait du mal. Je pourrais passer des heures à me flageller pour cela. Je vais le faire, une fois seul. Et pourtant… Je me dis que c’était nécessaire. Quelqu’un devait commencer à glisser sur ce terrain. J’en prendrais le blâme aussi longtemps qu’elle le voudra.
Je la retrouve tout en laissant une distance entre nous. Elle fulmine, elle souffre. Je voudrais tant la prendre dans mes bras, mais je ne fais rien. Je la laisse être. Il faudra encore du temps, beaucoup de temps. Il y a tant de choses que j’aimerais pouvoir lui dire, mais que je tais pour respecter sa douleur. Je suis là, Ginny. Quoiqu’il arrive.
En silence, on prend le chemin du retour. Et on arrive devant le banc de rocher. Celui où elle ne cesse de tomber. Je monte en premier, lui tends la main. Nos regards se croisent. Elle passe devant moi sans attendre. C’est donc ça une amitié qui se brise en éclats ? Je la laisse faire. Je reste derrière. J’avance la main au moindre vacillement. Je t’ai promis que je ne te lâcherai pas. Je ne voulais que ton bien. Un jour, peut-être, on reparlera de tout cela. J’ose l’espérer. Je m’y raccrocherai pour deux.
On entre dans la voiture. Le silence est d’or. Je risque tout en faisant glisser sur le tableau de bord, la plus petite des deux pierres. « Garde là tant que tu en auras besoin. » Parce qu’elle est là sa liberté. Garder la dernière des pierres. Pour toujours ou pour un temps. Et pendant un instant, je fixe l’horizon. J’attends. Une minute puis deux. Ultime moment où elle pourra tout déverser, tout dire si elle le souhaite. Et si le silence persiste alors je nous emmènerai loin d’ici.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
Je n'ai pas baissé les yeux une seule et unique fois, alors que ma poitrine arrive enfin à ralentir sous les inspirations, sous les expirations saccadées. Je n'ai pas baissé le menton et je n'ai pas fuit son regard, je n'ai jamais détourné le coup d'oeil ailleurs, pas une seule seconde à lui cacher à quel point j'ai mal, à quel point tout fait tellement mal que je dois absolument ravaler, que je dois absolument garder l'entièreté de ce qui se passe à l'intérieur.
« Alors, on rentre. » il les verra, mes épaules qui se détendent, ma mâchoire qui se desserre. Mes dents arrêtent de déchirer l'intérieur de ma joue, mes doigts arrêtent de se triturer les uns les autres. Mon souffle est de plus en plus régulier, les vagues qui viennent noyer mes pieds nus ne sont que quelques rappels que ce soit que tout ira bien, que tout ira mieux un jour. Pas aujourd'hui, pas lorsque j'ai encore ses mots qui tournent en boucle dans ma tête et qui sont aussi nécessaires que cruels, aussi intenses que collatéraux. Mais mes baskets coopèrent et Bailey également, alors que je suis les traces qu'il laisse dans le sable, que je m'affaire à y ancrer mes pieds pour ne laisser aucun signe de mes pas à moi. Une façon comme une autre de m'effacer dans son sillage, une manière comme une autre de nier tout ce qui s'est dit, alors que fatalement ses mots tapissent depuis toutes les parois de ma mémoire, ont pris possession de ma tête comme de mon coeur.
Je les ressasse, je ressasse tout, de la plage aux rochers, des rochers à la voiture. Bailey me laisse toute la place de respirer et je ne le remercierai jamais assez pour ça, je me jure que je le ferai, qu'il saura. Qu'il saura que sa main qu'il n'insite pas pour que je prenne m'aide à respirer un peu mieux. Que sa voix qu'il garde pour lui également. Que la voiture dans laquelle il me laisse entrer toute seule d'abord m'apparaît de la plus ridicule des façons comme un nouveau sanctuaire tmeporaire, comme un nouvel endroit pour enfin souffler, pour enfin poser ma tête, la laisser se relâcher vers l'arrière. Mes paupières se ferment, la brise par la fenêtre est le seul point d'attache qu'il me reste. « Garde là tant que tu en auras besoin. » j'ouvre un oeil, puis un autre, laisse mes iris dériver vers ce que je sais déjà posé sur le tableau de bord.
La pierre, la plus petite, et ses doigts qu'il en dérobe. Les miens les trouvent ses doigts, de longues minutes plus tard. S'y enlacent sans un mot, les serrent d'abord délicatement, puis du plus fort que je peux. C'est tout ce qu'il me reste quand mes iris ne quittent pas le caillou si insignifiant pour le reste du monde, si important pour moi qu'il m'en coupe la moindre parole. Ma main ne quitte celle de Bailey que lorsque j'arrive à rassembler toutes mes forces pour voir en ce symbole tous les démons qu'il me reste à expier, toutes les failles qu'il me reste à panser. Un drame à la fois, une blessure à la fois.
Ma paume se referme sur la pierre, le moteur démarre, la route défile. Il choisit la musique qui le calme, qui me calmera aussi par la bande. La côte repasse sous mes yeux en sens inverse, les souvenirs qu'on construit sur le retour toujours plus puissants que ceux qu'on crée sur l'aller.
Et la maison se dessine de plus en plus clairement. Le silence que j'ai tenu tout au long du trajet, qu'il n'a pas brusqué non plus. C'est qu'un temps d'arrêt, c'est nécessaire, c'est vital, il comprend et moi pareil. Auden est dehors et je sais pas ce qu'il fait, je sais pas ce qu'il attend, je sais rien du tout autre que la pierre est restée toujours au creux de ma paume même une fois la voiture stationnée dans l'entrée. Garde là tant que tu en auras besoin, qu'il disait, Bailey. Je l'ai gardée durant toute la route, je la lui remets maintenant. « Un jour, je pourrai. Pas aujourd'hui. » tout ira bien, tout ira mieux un jour. Pas aujourd'hui.
J'ouvre la porte une fois que mes prunelles se sont assurées d'avoir vu ce qu'elles avaient besoin de voir dans les siennes. J'ouvre la porte après avoir senti la main de Bailey se refermer sur la pierre, lui qui veillera sur elle jusqu'à ce que je sois prête, jusqu'à ce que j'autorise ses mots à faire tout le sens qu'il voulait leur donner. Mon pied se pose au sol, ma silhouette quitte la voiture, ma voix se perd, mes mots avec.
Mais ça va, ça ira. Je recommence à respirer. Comme si j'étais enfin revenue à la maison ; entièrement.
Auden Williams
le complexe de Dieu
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270
TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autruiCODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
famiglia:savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
J’attends dehors depuis que j’ai reçu son message, depuis aussi que le bain à l’étage se remplit avec l’eau la plus bouillante qui soit. Avant j’aurais ragé, j’aurais hurlé, j’aurais brisé tout ce qui me serait tombé sous la main et j’aurais réduit en mille morceaux tout le reste. J’aurais fait tout ça sans même savoir pourquoi elle demandait des bulles, sans même savoir ce qui s’était passé non plus. Je serais simplement devenu fou à l’idée qu’elle ait besoin de moi et que je ne sois pas là.
Maintenant j’ai appris, j’ai mûri, j’ai fait des concessions et je crois que le résultat est que j’ai grandi. Seuls mes doigts tapotent nerveusement le sol de la terrasse de bois alors que ceux de l’autre main sont occupés à se perdre dans le poil de Pizzasagne, tant pour le consoler lui que moi. Il ne court pas de partout, pour une fois. Il m’a suivi sans que je n’ai rien à lui demander, sa tête désormais posée sur ma cuisse alors qu’on se contente d’attendre qu’elle revienne, tous les deux.
On se redresse vivement quand la voiture se gare dans l’allée, Pizza qui court l’accueillir à l’entrée du portail alors que je me contente de me lever et de la laisser rentrer dans le jardin, faisant à chaque fois un pas de plus dans la safe zone. Mes yeux s’accrochent à ceux du Fitzgerald au loin, une seconde à peine, et je me raccroche à l’idée qu’il a l’air aussi mal en point qu’elle. C’est la seule chose qui le sauve que j’ajoute cette journée à la liste de tout ce que j’ai à lui reprocher. Il a le droit à une seconde d’attention et elle gagne tout le reste, quand je me concentre tant sur sa démarche hésitante que sur son visage éteint. Mon coeur se serre et mes bras s’ouvrent pour venir l’accueillir, une main se posant de part et d’autre de ses omoplates et l’autre trouvant refuge dans ses cheveux. Son visage trouve naturellement sa place dans mon cou sans qu’aucun de nous deux n’ait plus rien à forcer, maintenant trop habitués à recoller les morceaux des dégâts causés par le reste du monde. « On rentre à la maison. » Et tout ira bien. J’embrasse sa tempe et ne bouge pas d’un seul millimètre même si le carrelage de la salle de bain sûrement déjà trempé nous attend.