« la rencontre de trop » mavi rollins & carter rollins
Les liens du sang rompu depuis ce jour où Carter a pris ses dernières affaires pour quitter Adélaïde. Inconsciemment, cela signifiait pour lui de quitter tout le reste. Le seul souvenir qui l’emporta avec lui ce jour-là, c’est Nicolas. Son frère aîné. Tout le reste n’avait plus aucune importance à ses yeux. Sa sœur, ses parents n’existaient plus. N’avaient probablement jamais existé d’ailleurs, dans ce cœur mort, fatigué, épuisé. Douloureusement, avec son mépris quotidien, il avait regardé droit devant lui, il avait continué à avancer sans jamais se retourner. Il ne voulait plus aucun contact avec eux. Il n’attendait plus rien de ses personnes, juste du silence. Alors il faisait ce qui lui semblait être le mieux : faire le mort. Et les seules fois où ils entendront parler de Carter, c’est quand il aura fait une nouvelle fois un coup. Plus tordu que les précédents, comme si il avait un truc à prouver au monde entier. Il dit qu’il n’en a rien à battre de ce qu’on pense de lui, mais il ignore lui-même si c’est la simple vérité. Il se cache derrière cette carapace, impossible à briser à première vue, et sans savoir si un jour il trouvera quelqu’un de courageux, et d’aussi tenace que lui pour faire vriller ce mur qu’il a construit années après années. Marchant le long de la rue, sur ce trottoir, une bouteille à la main. De l’alcool qui se déverse dans ses veines, parce qu’il n’y a rien d’autre qui est aussi important pour lui, que de boire à outrance. Que de provoquer, et tant pis si il mérite que la place en enfer. Rien ne présage une mort douce et facile pour lui, la facilité l’effraie. Il observe sur le trottoir d’en face, à distance, dans la pénombre des silhouettes. Avec cet air sur ce visage que toutes personnes devraient fuir. « Qu’est-ce tu me veux ? » Qu’il dit quand les talons frappent le sol, et qu’il voit doucement approcher, une silhouette féminine. Mavi. Il reconnaîtrait ce parfum de princesse entre mille. Le regard noir, il ne détourne même pas son visage, portant le goulot à ses lèvres pour y déverser quelques gorgés du liquide, avant de déverser une fois de plus son mépris pour elle. Pour cette famille. Putain, quand est-ce qu’elle va piger ? Qu’il est pas comme elle ? « Tu vois pas que t’es la dernière personne que j’inviterais là ? » Ou en tout cas l’une des dernières, parce qu’il y avait bien d’autres noms en réfléchissant de plus près qui avait autant sa place dans son cœur haineux pour se retrouver au fin fond d’un cœur qui ne bat plus depuis bien trop longtemps désormais. Mais elle se met bien devant lui, lui bloquant la vue. Comme si elle se doutait qu’au fond de sa caboche, un énième plan machiavélique faisait déjà sa trace. Il déporte son regard noir sur elle, non sans soupirer, serrant les dents. Crispant tout son corps à cette vue d’ensemble, qu’il fait semblant d’avoir oublié…
La famille ce n’est pas simple, pas tous les jours du moins. Si je suis proche de mes parents, plus de ma mère que de mon père d’ailleurs, et de mon plus grand frère, ma relation avec mon autre frère est compliqué. Enfants les choses n’étaient déjà pas facile, parce que j’ai toujours été un peu considéré comme la petite princesse de la famille, le chouchoute et même si cela n’a jamais été facile pour moi non plus, Carter n’a jamais trop essayé de comprendre. En grandissant on passait notre temps à se crêper le chignon, et on ne c’est jamais vraiment entendu. Puis un beau jour, il s’est fait mettre à la porte. Lorsque c’est arrivé j’ignorais que c’est mes parents qui l’avaient mis à la porte, à l’époque je pensais simplement qu’il était parti sans regarder derrière. Depuis ce jour-là, je n’ai jamais vraiment revu Carter. J’ai longtemps tenté de l’appeler, de lui laisser des messages, d’essayer d’arranger les choses, mais cela n’a jamais marché. Carter a toujours été froid, distant avec moi et avec presque tout le monde dans la famille d’ailleurs. Je me suis longtemps dit qu’il finirait par revenir vers moi, par venir prendre des nouvelles, mais avec le temps j’ai fini par doucement perdre espoir que cela arriverait un jour. Au fond de moi, je me sens en colère contre lui, contre ce comportement qu’il a avec moi alors que je n’ai jamais rien voulu d’autre que de connaître mon frère. Parce que même si les choses ne sont pas facile entre nous, Carter est toujours mon frère, ma famille.
De me retrouver face à lui, face à mon frère ainé à moitié bourré, une bouteille à la main me serre le cœur. Je ne sais pas comme l’atteindre, je ne sais pas comment lui tendre la main. Il n’a jamais été là pour moi, et ca je crois que je lui en voudrais toujours. « Qu’est-ce tu me veux ? » Je ne trouve pas le mot face à ce regard plein de haine, face à ce ton froid. Si je ne suis pas spécialement quelqu’un qui s’énerve rapidement, Carter a toujours eu ce don pour me rendre un peu folle. Sans vraiment réfléchir, mes jambes m’amènent près de lui. « Tu vois pas que t’es la dernière personne que j’inviterais là ? » Je connais Carter cependant, je sais qu’il y encore quelques choses de bon en lui et je ne suis pas prête à l’abandonner complètement, surtout quand il a ce regard. Ce regard qui veux dire qu’il prépare une connerie plus immense que lui. « T’es toujours aussi aimable. » Je ne lui avouerais jamais qu’il me manque, parce que je sais qu’il m’enverra chier encore plus fort. Jamais Carter n’a montré le moindre amour envers moi. « Picoler en pleine rue. Je vois que tu ne changes pas. Tu sais que ca te va pas de jouer au cons ? » Tough love. Je soupire et pense à Theo. J’aurais tellement aimé que Carter connaisse Theo…
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Il ne comprend pas la venue de sa sœur dans cette ruelle, à sa hauteur. Elle aurait mieux fait de l’ignorer, de passer son chemin – comme lui se convainc de faire. Et d’agir. Elle le connaît assez pour savoir combien le cadet de la famille ne changera pas. Jamais. Encore plus quand elle respire le même air, et qu’elle est face à lui. Il ne sait pas d’où lui vient ce sentiment d’auto-défense, ce sentiment de la rejeter, et de rejeter tout ce qui s’apparente de près ou de loin à cette famille. Et Carter est loin de tenter de connaître la raison, il passe souvent outre, au-dessus de ses lois familiales. Il aimerait se tromper, il aimerait que ce ne soit pas elle, que ce parfum quelqu’un d’autre le porte. Mais il n’a pas besoin de tourner ce visage amer, lugubre, mauvais sur la silhouette de sa sœur, qu’il se sent déjà coupé de respiration. Comme si le simple fait qu’elle soit là, face à lui serait la seule cause de mal être intérieur. Comme si c’était possible de se sentir mal à cause d’une même et unique personne. Il ne tourne même pas ses yeux noirs, profondément lassé de la savoir à respirer son air que déjà un sourire ironique apparaît au coin de ses lèvres, et qu’il se laisse déjà submergé par cette sensation de tout envoyé balader – elle avec… « T’es toujours aussi aimable. » Il soupire aisément, non sans aucune gêne, presque satisfait qu’elle sache combien il est loin d’être heureux de la savoir là. Alors qu’il porte le goulot à ses lèvres, il boit une énième gorgé avant de la poser à même le sol. Elle est quasiment vide, et il sait qu’il va bientôt devoir remédier à cette cause, si il ne veut pas passer ses nerfs inutilement. « Faut croire que les choses ne changent pas… » Son ton est moqueur, parce que si lui, n’a pas changé. Cela signifie qu’elle non plus. Et il songe que c’est bien triste pour elle. Non sans le dire, évidemment. Il n’est pas du genre à confier qu’il apprécie une personne – encore moins quelqu’un d’autre que Nicolas. Elle se rapproche de lui, doucement. « Picoler en pleine rue. Je vois que tu ne changes pas. Tu sais que ca te va pas de jouer au cons ? » Il relève – enfin – le regard sur elle, hausse les épaules de cet air je m’en foutiste, en levant aisément les yeux au ciel. Provocation, sans doute, avant de sortir une clope de son paquet de cigarette. « Qu’est-ce que tu fous ici ? » Qu’il demande, avec froideur et sans aucun regain de peps, avant d’allumer la cigarette en la toisant d’un simple regard. « J’pensais pourtant avoir été clair avec toi… » Il l’avait espérer du moins, mais faut croire qu’elle est aussi têtue que lui. Adossé contre ce mur, il regarde au loin la troupe de personne et son corps qui se crispe, parce qu’il le sait, elle allait tout faire capoter comme quand ils étaient enfant. Parce que c’est une chieuse Mavi et qu’elle a ce besoin constant que les regards soient tournés sur elle. Ceux de ses deux grands frères. Il tire une latte avant de rectifier, soulignant avec un sourire arrogant sur ce visage, « avec vous… » Et plus sinistrement, cela voulait dire avec les parents et avec cette sœur. Il tire une énième latte et relâche doucement la fumée en direction de Mavi, sur son visage. Sans tourner son visage, en la fixant, avec cette prétention et cette arrogance sans faille. Il est prêt à jouer Carter, mais pas sûr qu’elle, elle le soit…
Je n’ai jamais compris le comportement de Carter envers moi, je n’ai jamais compris cette façon qu’il a toujours eu de me repousser, de creuser ce fossé entre nous. Avec Nicolas les choses sont différentes, même si je sais qu’ils ne sont pas extrêmement proche, au moins ils le sont un minimum. Si avec le temps j’ai commencé à comprendre certaines choses, comme le fait que Carter n’a jamais accepter le fait que mes parents soient plus souples dans leurs règles avec moi qu’avec mes frères, ou qu’ils aient toujours plus fait pour moi que pour lui, cela n’empêche pas le fait que je lui en veux. Je comprends que le comportement de mes parents ai pu blesser Carter, qu’il ai eu du mal à comprendre lorsque nous étions gamins, mais aujourd’hui des années sont passé. Nous sommes tous les deux adultes et pourtant il ne sait jamais remit en question pour se dire que tout cela ne devait pas venir entre nous. Je n’ai peut-être jamais été proche de Carter, je ne l’ai jamais vraiment compris, mais il reste ma famille, il reste mon grand frère. Il reste la personne que j’aurais aimé avoir à mes côtés lorsque Theo est né, lorsque j’ai découvert que l’homme que j’aimais m’avait trompé. Dans le fond, je lui en veux de pas pouvoir agir comme un adulte, de ne pas pouvoir avancer et arranger les choses entre nous, chose que j’ai bien souvent tenté de faire. « Faut croire que les choses ne changent pas… » Il prend toujours ce ton qui a le don de m’énerver. Ce ton qui lui donne un air de ‘je m’en fou’. Je ne peux m’empêcher de croire, ou du moins d’espérer, que dans le fond il ne s’en fiche pas, qu’un jour il finirait pas réagir, mais pourtant lorsque je le vois j’ai également l’impression que c’est peine perdu.
« Qu’est-ce que tu fous ici ? » Je fronce les sourcils. « Parce que ca t’intéresse maintenant ce que je fais ? » Je le regarde allumer une cigarette. C’est fou comme il me semble si familier et pourtant si étranger à la fois. Il est brisé, je le sais, je le vois. Mais je veux croire que derrière cette froideur, derrière ces airs il y a encore un cœur, quelqu’un de bon qui pourrait un jour faire partie de ma vie et de celle de mon fils. Si Theo n’a déjà pas de père, j’aimerais au moins qu’il ait ces deux oncles. « J’pensais pourtant avoir été clair avec toi… avec vous… » Je hausse les épaules alors qu’il se rapproche de moi pour lâcher la fumer de sa cigarette en plein dans mon visage. Je tousse légèrement. « Faut croire qu’il n’y a pas que toi qui est têtu. » Si il y a bien une chose que nous avons en commun, c’est ca. Je suis aussi têtue que lui et tant qu’il ne sera pas partir à l’autre bout du monde, je ne laisserais pas tomber. « Tu sais, tu peux prendre tes aires de petit con, te fermer autant que tu veux, ca marche pas avec moi. » Parce que je connais Carter, je sais qu’au fond ce n’est pas le petit con qu’il laisse paraitre. « Tu crois pas qu’il est temps de grandir un peu ? » Je soupire et tente de laisser moi aussi mes défenses tomber. « T’es mon frère Carter, que tu le veuilles ou non et j’abandonnerais jamais. Je sais que tu en veux au monde entier et encore plus à moi, mais j’ai jamais rien fait pour mériter ce genre de traitement venant de ta part… » Je le regarde. « Je ne suis pas papa et maman. »
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Carter n’a pas appris à réellement regretter ses choix ou ses agissements. Si bien que même si Mavi n’a jamais réellement comprit pourquoi il lui en voulait tant, cela n’a jamais arrêté le dealer dans son devoir de ne faire de Mavi qu’une ennemie à part entière. Carter a très peu d’amis, trop peu même, et rien n’allait changer avec le temps. Il ne prend pas mesure de ce qu’il devrait être, ou de ce qu’il pourrait prétendre si il se calmer un peu. Si il paraissait moins obstiné, moins con sur les bords. Il n’a jamais prétendu vouloir rentrer dans le cercle privé de sa sœur, si bien que cela ne lui a jamais traversé l’esprit, et il a toujours tout fait pour la rendre malheureuse, et en colère contre ses agissements. Carter n’est pas passionné par les femmes – à part celles qui couchent avec lui, et encore ça doit dépendre de tellement de facteurs, qu’il n’est pas prêt à rompre ses chaînes pour sa sœur. Et bien même qu’elle se pointe devant après des mois, et des années de silence, à l’éviter comme la peste. « Parce que ca t’intéresse maintenant ce que je fais ? » Qu’elle répond avec sa hargne qu’il ne lui connaît pas. Il n’en est pas habitué, et la reluque de la tête au pied comme si il ne la connaissait pas assez, comme si il pouvait en apprendre encore sur elle, rien qu’en la détaillant, mauvais. « A partir du moment où tu respires mon air, oui ! » Qu’il rétorque, acerbe, violent. Il n’avait pas envie de lui laisser le dernier mot, il en était hors de question, et Mavi le savait mieux que personne. « Faut croire qu’il n’y a pas que toi qui est têtu. » Qu’elle réplique, presque satisfaite d’arriver à échanger avec lui, même si c’était loin d’être des mots d’amours, ou compatissants. Il tire une latte de sa cigarette qu’il a encore entre ses lèvres. « Tu ferais mieux de retourner de où tu viens, il n’y a pas la place pour un énième Rollins ici… » Ouais, clairement ça le saoulait qu’elle soit venue ici, elle aurait mieux fait de rester à Adélaïde, avec ses super parents. Les mêmes qui l’ont foutu à la porte, les mêmes qui l’ont reniés ! « Tu sais, tu peux prendre tes aires de petit con, te fermer autant que tu veux, ca marche pas avec moi. Elle réplique, probablement la goutte d’eau qui fait déverser le vase. Probablement saoulée par le comportement de son grand frère. Tu crois pas qu’il est temps de grandir un peu ? » Il ricane de toute sa prestance, de toute son arrogance. « Je suis dans la cour des grands là… » Qu’il rétorque aussi simplement, levant ses bras dans l’air, un sourire narquois au coin de ses lèvres. C’est pas l’impression qu’il donne ? Sûrement parce qu’elle ne connaît pas Carter Rollins le dealer. Carter Rollins, le cambrioleur. Carter Rollins membre du club. Un sourire satisfait au coin de ses lèvres alors qu’elle provoque, une énième tentative. « T’es mon frère Carter, que tu le veuilles ou non et j’abandonnerais jamais. Je sais que tu en veux au monde entier et encore plus à moi, mais j’ai jamais rien fait pour mériter ce genre de traitement venant de ta part… » Elle se plante devant lui, alors qu’il ne désire qu’une chose, la voir faire demi-tour, et elle lui arrache un soupire non dissimulé derrière ce masque froid et incorrigible. Toujours le même blabla, toujours la même incompréhension venant de sa part. C’est quand qu’elle se fera enfin à l’idée ? « Je ne suis pas papa et maman. » Il relève avec brutalité ses yeux sur elle, Mavi cherche quoi ? « Prononce jamais ça… » Qu’il répond illico, sans même que ça passe par la case de son cerveau pour réaliser la froideur qu’il devra tempérer en agissant, « Tu veux pas aller voir Nico lui il saura être le frère que tu as tant désiré… » Ca lui arrache une grimace, à les imaginer. Mais il préfère de loin cette image que la sienne. « J’ai du boulot… » Qu’il ajoute, aussitôt ne lui laissant guère le choix que d’ajouter autre chose avant de jeter sa clope au sol et de l’écraser de son pied, sans même baisser le visage, tout en la fixant, elle, cette sœur incomprise. La façon la plus courtoise pour lui dire qu'elle le dérange. Mais il le savait qu'elle comprendrait pas, ou qu'elle ferait genre ne pas comprendre. Alors qu'il regarde au loin le groupe de jeune, de l'autre côté de la ruelle.
Je connais Carter, du moins je crois que je le connais, j’ai envie d’y croire. J’ai envie de croire que derrière cette carapace, il y a encore un cœur. Un cœur qui tient à moi, qui a envie d’avoir sa sœur dans sa vie. Même si ce n’est pas tous les jours facile d’avoir espoir, et d’y croire, j’ai toujours été plutôt optimiste alors je ne compte pas lâcher maintenant. Je peux me montrer têtue moi aussi après tout. Je sais que Nicolas est en contact avec Carter, je sais qu’ils s’entendent plus ou moins bien, ou tout du moins qu’ils se supportent et une partie de moi aimerait avoir cette relation avec Carter également. Un jour, j’aimerais pouvoir expliquer à Carter que ce n’est pas de ma faute si les parents m’ont toujours passé plus de choses à moi, si j’ai été la favorite. Je n’ai jamais rien demander de cela après tout, j’ai juste voulu avoir ma famille auprès de moi, et cela inclus Carter. « A partir du moment où tu respires mon air, oui ! » Je lève les yeux au ciel et décide de ne rien répondre. Carter ne m’impressionne pas. Avec ses airs de bad boy, de mec qui n’a pas de cœur il en fait sûrement fuir plus d’un, mais pas moi.
« Tu ferais mieux de retourner de où tu viens, il n’y a pas la place pour un énième Rollins ici… » « Pourtant je vais nulle part, je compte bien rester dans les parages. J’ai ma vie ici, mais ca tu le sais déjà. » Parce que je suis sur que Carter à des vagues de nouvelles de la famille via Nicolas. Il ne doit sûrement pas faire comme si il y payer attention, mais je suis sûr qu’il sait que je ne suis plus fiancé, que Tom a disparu du jour au lendemain et que j’ai un petit garçon de six mois. Ce qui en réalité me fait mal au cœur, c’est de me dire qu’en plus de grandir sans son père, Theo grandiras peut-être sans son oncle. Qu’est-ce que j’allais devoir lui dire plus tard, lorsqu’il sera grand ? « Je suis dans la cour des grands là… » « Peut-être, mais t’agis comme un gamin capricieux. » Si quand nous étions plus jeune ce genre de comportement passé, aujourd’hui je trouve cela vraiment passé.
Puis connaissant quand même mon frère, je finis par aborder un sujet sensible, ou du moins à prononcer les quelques mots qui font réagir le brun. Papa et maman, ces deux petits mots qui ont toujours eu le don de tendre Carter, de le faire monter sur ses grands chevaux. « Prononce jamais ça… » qu’il me dit en serrant des dents, en serrant des poings. Je connais les points sensible. « Tu veux pas aller voir Nico lui il saura être le frère que tu as tant désiré… J’ai du boulot… » Mais je ne le laisse pas passer et je ne m’éloigne pas pour autant. Je me mets devant lui et je croise les bras. Lorsque je prends une nouvelle fois la parole, je décide amplement d’ignorer les dernières paroles de mon ainé et de plutôt continuer d’appuyer sur les points sensibles. Il n’irait pas jusqu’à frapper sa sœur, pas vrai ? « Pourtant je ne suis pas eux, il est temps que tu le réalises. » Je soupire. « J’ai rien demandé moi, j’ai jamais voulu qu’il m’autorise tout et n’importe quoi. Et c’est pas non plus moi qui t’ai foutu à la porte. Je ne suis pas eux et je ne suis pas responsable de leurs décisions. Moi tout ce que je veux c’est avoir mon frère. » Je ne dis pas tout cela de façon vulnérable, mais de façon ferme, mon regard bloqué dans celui de mon ainé.
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Elle ne le connaît pas aussi bien qu’elle le désirerait, parce que Carter Rollins ne s’est jamais laissé approcher trop longtemps par elle, il n’a jamais voulu lui laisser l’opportunité de devenir son allié, une âme sur laquelle il pourrait se reposer par temps de tempête. Mavi reste égal à son père, à ses parents, elle est leur fruit le plus précieux et ça, ça ne passe pas pour le dealer qui ne veut pas admettre qu’il a une sœur. Et que quelque part, il pourrait être proche d’elle et ressentir de l’affection pour elle. Comme si un jour il pourrait ressentir réellement de l’affection pour quelqu’un. Mais si c’est une part véridique vis-à-vis de son aîné, il ne pourrait pas lui témoigner à voix haute. Tout se fait en secret pour Carter comme si ce serait une tare, comme si ça le rendrait faible que de l’avouer. Il préfère rester silencieux, distant. Celui qu’on ne parvient pas à atteindre et quoi que ça lui en coûte, quoi que ça en coûte à ses proches. « Pourtant je vais nulle part, je compte bien rester dans les parages. J’ai ma vie ici, mais ca tu le sais déjà. » Elle est décidée, plus que jamais à le faire chier, à respirer ce même air que lui. Il ne saurait tellement dire ce qui ne va pas, ne saurait trouver de mots réels tant les douleurs d’hier sont bien présentes, encore en lui. Et que si il pensait qu’en les reniant ça lui permettrait de devenir un autre, de les effacer de sa mémoire, ça ne fait que saigner abondamment sur cette plaie encore non cicatrisée. Et il serre si fort ses poings, elle ne voit pas ce qu’elle lui procure alors qu’il tente de garder ce calme apparent, cet ironisme à tout épreuve. Comme si tout cela est envisageable pour le dealer. « Hélas… » Qu’il murmure, plus pour lui-même mais qu’importe, elle est si proche de lui, qu’elle l’a forcément entendu. Il n’est pas du genre à poser ses regrets sur la table. Encore faut-il qu’il est un cœur, et ça, c’est un peu moins sûr… « Peut-être, mais t’agis comme un gamin capricieux. » Il hausse les épaules, à vrai dire peu importe ce qu’elle pense de lui, il n’en pense pas mieux d’elle. « Il faut croire que je te ressemble alors… » Qu’il dit en levant bien volontiers ses yeux au ciel. Elle était agaçante à la fin. Et il commençait à perdre patience. « J’ai pas le temps de jouer, je dois gagner ma vie, tu vois… » Il en serait fier le dealer. A en voir ce sourire qui se loge au coin de ses lèvres. De la provocation à en lire sur son visage, elle le sait de toute façon, et ce n’est pas les multiples regards qu’il a lancé au groupe de jeunes pas loin d’eux, qui le contredira. Elle se doute bien qu’un homme comme lui ne resterait pas sans rien faire de sa vie, qu’il a déjà des plans avant même de finir les anciens. « Pourtant je ne suis pas eux, il est temps que tu le réalises. Il soupire sans aucune retenue, j’ai rien demandé moi, j’ai jamais voulu qu’il m’autorise tout et n’importe quoi. Et c’est pas non plus moi qui t’ai foutu à la porte. Je ne suis pas eux et je ne suis pas responsable de leurs décisions. Moi tout ce que je veux c’est avoir mon frère. » Il lève son regard sur elle, visage fermé, avant de lui avouer assez froidement, « cesse ta morale Rollins ! » C’était pas le jour, pas le moment à venir le faire chier avec ça… « Tu veux un mouchoir ? » Son arrogance, cette prétention sans faille qui se lit sur son visage de glace, qui ne le quitte désormais plus. « Je ne sais pas ce que t’attends de moi, je ne suis pas Nicolas et j’ose espérer que tu ne sois pas aussi naïve pour le penser… » Il est froid parce que parler de sa famille c’est pas quelque chose qu’il aime. Dont il est fier, et dont il parvient aisément. Il préfère garder cette étiquette, se cacher derrière cette carapace, c’est moins douloureux.
Il m’est arrivé de vouloir abandonner, de vouloir lâcher prise et laisser mon frère partir comme il en avait envie. Il m’est bien sur arrivée de me dire qu’au final si il ne veut pas de moi dans sa vie c’est pour une raison particulière. Des fois je me dis que cela ne vaut pas la peine d’en perdre le sommeil, que je devrais sûrement le laissé s’éloigner et continuer de me rejeter. Il y a des jours où je suis fatigué de se combat constant, mais au fond, Carter est ma famille. Il reste mon frère, mon frère ainé et malgré le mal qu’il me fait et qu’il m’a fait dans le passé, je ne peux pas me résoudre à complètement abandonner. Non, je ne peux pas tirer un trait sur le fait qu’un jour on puisse avoir une relation. Pourtant il est doué pour me repousser, pour me faire du mal, pour trouver mes boutons qui me font devenir folle. Alors je tente de rester calme, de ne pas prendre la mouche parce que je sais que c’est ce qu’il cherche. « Hélas… » J’hausse les épaules. « C’est la vie, faut t’y faire. »
Il a toujours ce sourire espiègle sur le visage, celui qui me donne envie de lui mettre une tape derrière la tête pour lui retirer, comme le faisait ma mère il y a quelques années. « Il faut croire que je te ressemble alors… » Je pousse un soupire. Un vrai gamin quand il s’y met. « J’ai pas le temps de jouer, je dois gagner ma vie, tu vois… » Je sais parfaitement que le boulot de Carter n’est rien de légal, je sais ce qu’il fait dans la vie et même si je le voulais, je ne pourrais pas le faire changer sur cela. « Ouais, bien sur… »
Puis c’est à mon tour de finir par perdre patience, par monter un peu le temps. Je ne suis pas nos parents, je ne suis pas mon père et ma mère qui l’ont mit à la porte. Je ne suis pas ceux qui ont décidé de faire du favoritisme et de me passer tout. Je ne suis pas celle responsable du fait que Carter m’en a toujours voulu. J’essaye d’arranger les choses, mais mon imbécile de frère est malheureusement bien trop têtu dans son genre. « Cesse ta morale Rollins ! Tu veux un mouchoir ? » Je décide ne pas réagir et lève les yeux au ciel. Pourquoi ne peut-il pas faire un effort ? Pourquoi ne tient-il pas un minimum à moi, je suis sa petite sœur, ca doit compter pour quelque chose, non ? « Je ne sais pas ce que t’attends de moi, je ne suis pas Nicolas et j’ose espérer que tu ne sois pas aussi naïve pour le penser… » « Je te demande pas d’être Nicolas et je te le demandais jamais. » je ne veux pas qu’il devienne comme notre frère ainé, je voudrais juste qu’il me laisse une place dans sa vie, aussi minimum qu’elle soit. « Et tu sais parfaitement ce que j’attends de toi. » Ca fait des mois, des années même que j’essaye d’avoir quelque chose de lui et quand j’y pense, cela me donne envie de pleurer. « Je te demande juste de… » Je soupire. « De me laisser une chance. Je suis ta petite sœur. Ca doit bien compter pour quelque chose… »
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Il manquait plus que la présence de sa sœur au sein de son entourage à Brisbane, pour le rendre complètement dingue. Il n’a jamais aimé son côté princesse, et ce besoin de se mêler de la vie des autres – de la sienne surtout, parce qu’elle peut bien se mêler de la vie des autres habitants, que ça ne dérange absolument pas le dealer. « C’est la vie, faut t’y faire. » Il hausse les épaules, « ça fait bien longtemps que j’attends rien de vous… » D’elle et des parents, depuis que ses derniers l’ont foutu à la rue à Adélaïde et que Nico est venu le sauver dans les rues malfamés de leur ville natale pour l’arracher et l’installer ici. A Brisbane, il avait alors dix-sept ans. « Ouais, bien sur… » Il ne relève pas son ton sarcastique. « Je te demande pas d’être Nicolas et je te le demandais jamais. » C’est surtout qu’il n’en était pas capable. « Tu sais bien que t’obtiendra jamais rien de moi ! » Et c’est juste sa fierté qui parle, juste cette putain de fierté de pas vouloir assumer qu’il avait une petite sœur à vouloir protéger. Pourtant, Carter sait se montrer sous un autre angle avec les petites du Club, mais avec Mavi, il n’y arrive pas, sans doute encore le poids de ses années sur ses épaules, qui ne peut pas enlever. « Tu perds ton temps ! » Et visiblement, elle l’a toujours perdu à ses côtés, mais il ne comprend pas pourquoi il perd son temps à le lui expliquer, elle est aussi butée que lui ! « Et tu sais parfaitement ce que j’attends de toi. » Il hausse les épaules avec ce dédain habituel, auquel du moins Mavi est habituée, avant qu’elle ne reprenne, « je te demande juste de… De me laisser une chance. Je suis ta petite sœur. Ca doit bien compter pour quelque chose… » Bien sûr que ça compte, enfin il n’en sait rien, Carter l’a si souvent détestée quand il voyait leurs parents la protéger de tout et de rien. Mais peut-être qu’au fond ça compte, au moins un petit peu, mais trop fier il ne le dira pas… C’est pourquoi il reste indifférent, impassible devant ses attentes, ne voulant pas voir l’effort qu’elle faisait de son côté, « c’est à ce moment-là que je dois versé une larme ? » Et un rictus mauvais et amusé se dessine sur ses lèvres, alors que ses yeux ne la quitte pas, « Hors de ma vue ! » Il la repousse violemment avant de tourner les talons, pour traverser la rue, et il n’attend pas quelques secondes pour brancher les gars qui doivent l’attendre, sous les yeux d’une Mavi impassible, et probablement le cœur lourd.