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 The art of caring [Kieran&Raphael]

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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyLun 9 Mar - 22:25

Raphael a l’impression de visionner une vidéo le mettant en vedette quand il avait cinq ans. Devant lui, une dizaine de gamins tournent sur eux même, les bras tendus vers le plafond et les jambes toujours mobiles, d’abord les pieds posés au sol, puis un genou vers le haut. Ils dansent au rythme de la musique sans jamais qu’un ne perde pied, du moins, jusqu’à présent. « Parfait, parfait. Mathilde, viens ici. » Le professeur tait la musique et pointe juste devant lui afin de la diriger alors que les autres enfants reprennent leur souffle, leur main empoignant fermement la barre horizontale collée au miroir. La petite Mathilde semble avoir un peu plus de difficulté à se dresser sur la pointe de ses orteils et il compte l’aider à corriger sa posture. « Essaye de t’imaginer qu’il y a un fil qui te maintient en équilibre en plein milieu de ton crâne. » Il pose son index au-dessus de sa tête et pointe le plafond : « Un fil qui t’accroche au ciel. Tu peux faire ça ? » Il demande en penchant la tête sur le côté avant de se reculer de quelques pas pour aller appuyer sur le bouton « play » de sa précieuse radio, lançant à nouveau la mélodie. Disciplinés, les enfants en rangée se remettent automatique à pratiquer leur routine. Cette fois, Raphael garde toute son attention rivée vers Mathilde alors qu’elle tente du mieux qu’elle peut de se hisser le plus haut possible. « Encore un peu, tu y es presque. Le fil, pense au fil. » Il l’encourage en tendant lui-même son pied sans s’en rendre compte, comme si la danse était imprégnée en lui. C’est un réflexe qu’il n’arrive pas à contenir : la musique lui donne envie de bondir dans tous les sens mais, devant sa classe, il retient son instinct. Il doit garder un minimum de sérieux et il sait que ce n’est pas son style de danse à lui qui inspirera les plus jeunes qui visent la perfection du mouvement et de la technique. « Monsieur, je peux aller boire de l’eau ? » demande un petit garçon qui s’est arrêté au milieu de la bande. Les bras croisés sur sa poitrine, Raphael hésite quelques secondes en regardant les autres et il constate que tout le monde aurait bien besoin d’une pause. « Oui. Vous pouvez tous aller boire de l’eau. On reprendra dans cinq minutes. Allez, hop. » il termine en éteignant sa radio pour la seconde fois. Soudainement lunatique, il se dirige vers la fenêtre pour jeter un coup d’œil à l’extérieur, constatant qu’une pluie assez douce tombe sur Brisbane. Il se pince les lèvres en réalisant qu’il a laissé sa bicyclette à l’extérieur et il déduit qu’il devra rentrer chez lui le cul complètement mouillé. Ce n’est pas bien grave, de toute façon, il a l’habitude d’affronter la météo à défaut d’avoir une bagnole. Trop occupé à penser à l’état de ses vêtements lorsqu’il retrouvera son appartement, Raphael ne remarque pas que, au sol, une petite flaque d’eau s’est accumulée, comme si la fenêtre n’était pas complètement isolée.

« On se remet en rang ! » Le jeune homme lance quelques minutes plus tard en claquant des mains pour ramener l’ordre à travers les bouches bavardes des enfants qui se sont mis à parler de leur week-end ou de leur horrible professeur de mathématiques qui leur a refilé cinq pages de devoirs à faire pour le lendemain. « On garde son sérieux, il reste quinze minutes au cours. Accrochez-vous à la barre, on reprend. » Aussitôt dit, aussitôt fait : la musique repart ainsi que les mouvements gracieux dans les membres de chacun des enfants. Avec sérieux, il scrute la technique de chacun de ses élèves et, tandis qu’il est concentré à calculer la distance entre le pied de Mathilde et le sol, il se fait interroger par un curieux : « Dites, monsieur, vous arrivez à faire un grand jeté ? » Amusé par la question, Raphael ricane en passant sa main dans ses cheveux, détachant son regard de la cheville de la jeune fille pour le plonger dans celui qui l’a interrogé quant à ses capacités. « Je commence à me faire un peu vieux pour ce genre de mouvement. J’ai déjà réussi à le faire mais ça fait longtemps que je n’ai pas essayé. » La danse classique est un sport qui n’épargne pas l’âge. Un corps aussi lourd que le sien n’a plus la facilité ni la souplesse nécessaire pour exécuter un tel pas de danse. Mais, Raphael, il est compétitif et orgueilleux et on vient de lui lancer un défi. Alors il tente. Il se recule de quelques pas, inspire profondément, fixe le mur devant lui et s’exécute sans toutefois mettre la pleine puissante. Il n’est pas équipé pour la danse en ce moment, il n’est chaussé que de godasses confortables. Mais ses jambes s’élancent, il décolle du sol et retombe sur les pieds sans trop perdre l’équilibre, jusqu’à ce que son talon se trempe dans la flaque d’eau ruisselant de la fenêtre. Son visage en entier s’étire en une grimace de peur, ses yeux s’écarquillent et il tombe lourdement sur le sol du gymnase, serrant les dents pour s’empêcher de gémir. Il s’empêche d’inquiéter les jeunes qui se sont automatiquement rapprochés de lui : « Ça va, ça va ! » Il lance en se forçant à rigoler : « Comme je disais, je n’ai plus l’âge pour faire ça. » Il se redresse sans mettre de poids sur sa cheville endolorie et, légèrement hébété, il décide de mettre fin au cours : « Je pense que vous avez bien travaillé aujourd’hui, vous pouvez aller vous changer. » Il profite de l’inattention des élèves pour boiter jusqu’à un siège, là où il pose son fessier en soupirant. La blessure n’est pas dangereuse mais il sait déjà qu’elle l’empêchera de déambuler avec grâce dans les prochains jours. « Eh merde, manquait plus que ça… » Il souffle en se massant les tempes.

Une fois la salle vide, il récupère son matériel ainsi que sa radio avant de verrouiller la porte derrière lui. Dans le corridor, il se fait silencieux. Il le traverse à pas lents, la mâchoire serrée à chaque fois qu’il pose son pied blessé sur le sol. C’est la voix d’un homme qui le sort de sa concentration et il redresse la tête pour la pivoter en direction d’une salle ouverte dans laquelle plusieurs enfants sont attablés derrière une feuille de papier. Devant eux se dresse un garçon dans la trentaine environ que Raphael reconnaît immédiatement. Il fronce les sourcils, surpris de trouver Kieran ici, et il se pose contre le cadre de la porte sans lâcher son matériel : il est seulement curieux de voir ce qu’il est en train d’enseigner à sa classe. Les proportions humaines, on dirait bien. Il aurait pu tourner des talons aussitôt mais quelque chose l’en empêche. Le jeune homme semble passionné et confiant dans ses coups de crayon, une scène que Raphael apprécie tout particulièrement. Alors il reste là, muet comme une carpe, l’écoutant comme s’il était lui-même présent pour apprendre la leçon.           

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Kieran Halstead
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
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ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe.
SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh).
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MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
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ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown.
RPs EN COURS : The art of caring [Kieran&Raphael] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

The art of caring [Kieran&Raphael] 0e4c2e637f2a56a53118b77291743b70048df66b
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
RPs EN ATTENTE : flora #3
RPs TERMINÉS : The art of caring [Kieran&Raphael] MokPW9e
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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyJeu 26 Mar - 17:49


RAPHAEL & KIERAN ⊹⊹⊹ then only for a minute i want to change my mind, 'cause this just don't feel right to me. i wanna raise your spirits, iwant to see you smile but know that means i'll have to leave.

(TOOWONG, ST ANTHONY'S SCHOOL).
Y’a pas à dire, c’est quand même plus facile avec les enfants.

Je sais. C’est le genre de phrase qu’un prêtre pourrait prononcer, et jusqu’à preuve du contraire, je ne le suis pas. Ne vous méprenez pas, et ne prêtons pas à Kieran des intentions qui ne sont pas les siennes ; si je pointe du doigt ceci concernant notre protagoniste, c’est principalement parce que je l’observe – ou plutôt, je le ressens – alors qu’il donne ce cours devant une classe quasiment vide, et que je passe par toutes les émotions par lesquelles il passe. Et la vérité, c’est qu’il n’a pas grand-chose à signaler, parce que Kieran est calme. Ça le change un peu des dernières semaines et de l’angoisse qui lui tiraille l’estomac depuis qu’il a rendu la bague et l’appartement qu’il partageait avec Méduse sans rien d’autre qu’une lettre de rupture. La peur d’être retrouvé, celle de devoir s’expliquer, le jugement de ses proches ; vous savez, ce n’est pas si facile d’être dans les baskets de Kieran.

Bon, aujourd’hui, il porte des chaussures cirées, mais l’idée est la même.

Il s’est fait presque élégant (presque, parce que son sens du style est similaire à un aveugle qui s’habille seul) pour ce premier cours du soir qu’il donne. Il veut faire les choses bien, Kieran, comme d’habitude. Il n’a jamais vraiment visé la perfection (parce que soyons honnêtes, il est loin de pouvoir espérer l’atteindre – mais si, je t’assure que je t’aime bien, kiddo), mais les choses sont différentes depuis que sa vie a pris une tournure inattendue avec la rupture de la promesse de mariage dont il est à l’origine.

C’est surtout la rupture d’une promesse de retraite correcte qui le dérange, si vous voulez mon avis.

Parce que Méduse, elle ne rigolait pas avec le mariage. Voyez, dans les séries, c’est cette gamine qui a créé un book avec toutes ses idées depuis qu’elle a l’âge de rêver du Prince Charmant. Bon, le petit problème est qu’au final il s’avère que Kieran n’a pas grand-chose du Prince Charmant – ou peut-être la petite mèche parfaitement entretenue. Pour le reste, c’est n’est pas franchement une réussite ; on peut même carrément parler d’échec. Méduse s’en est rendue compte par la force des choses ; et Kieran s’en est rendu compte par l’endettement qui a suivi la préparation de cette cérémonie désormais avortée.

Il a un peu (beaucoup) halluciné, d’ailleurs, car il a bien repris un à un les achats faits dans le cadre de cet événement ; il n’a pas souvenir d’avoir commandé des lingots d’or en Suisse livrés par jet privé, emballés dans un papier de soie et livrés par Kylie Minogue en personne. Pourtant, à en croire les factures, c’est forcément ce pour quoi il a signé quand il voit l’ascenseur des dépenses, et Méduse qui papillonnait du regard lorsqu’elle lui tendait un nouveau devis, la bouche en cœur, mais le regard accusateur, alors qu’il était question de lui « prouver à quel point tu m’aimes ».  

Pas assez comparativement à cette fameuse retraite qui va lui passer sous le nez s’il ne se reprend pas en main.

Alors il a pris ce job, et puis, il a fait quelque chose d’exceptionnel. Du jamais vu dans la vie de Kieran Halstead, au point que même lui a esquissé une grimace satisfaite et s’est regardé dans le miroir après coup, en mode « good job, bro », pouces en l’air et sourire ultrabright de contentement. Vraiment, asseyez-vous, parce que vous n’êtes pas prêts.

Il a plaidé sa cause.

Hm. Oui, bon, l’effet escompté n’est pas le même sachant que vous ne le connaissez pas encore aussi bien que moi, le grand gamin. Reprenons (et si nous étions dans un film, je lancerais un petit effet de vidéo old school pour rembobiner les séquences, alors veuillez mettre votre imagination à contribution, car il n’y a pas de raison que je sois le seul à me fatiguer).

Kieran, vingt-neuf ans au compteur et tout autant d’années à se cacher derrière les autres au moment de prendre des décisions.

Voilà, c’est un joli résumé. Vous commencez à comprendre pourquoi c’est important qu’il ait suggéré cette idée, même si celle-ci n’est pas un franc succès vu les cinq gamins qui le regardent avec un air de poisson mort au point où il se demande si l’humain ne descend pas de la truite, finalement.

Mais c’est un fait rare ; il a tenu la jambe du directeur et de l’administration pour les persuader de lui laisser sa chance. Certes, le dessin n’est pas vraiment le domaine dans lequel les enfants ont besoin de se perfectionner (pourtant, quand il voit les œuvres laissées dans les toilettes, il se dit que justement, il est grand temps d’apprendre à ces gamins à dessiner correctement Hitler et je ne peux pas lui donner tort, car même moi je suis capable de projeter une meilleure image dans l’esprit de Kieran – mais il est vrai que je suis aidé par son imagination naturelle), alors il a fallu faire preuve d’arguments convaincants. Puisque la version « j’ai vraiment besoin de fric sinon vous pourrez me retrouver les soirs de week-end dans la benne à côté du point de recyclage à Kangaroo Point et la semaine du côté de l’hôpital pour profiter de la bouillie que certains refusent de manger » n’est pas vraiment la plus socialement acceptable (ce qu’il ne comprend pas vraiment et moi non plus pour le coup, parce que c’est quand même assez réaliste comme excuse), il a préféré prétexter que l’art aidait parfois les plus récalcitrants en leur apprenant à maîtriser leur patience et apprécier leurs propres compétences, ce qui accentue évidemment la confiance en soi. Dommage que le discours soit facilement récité, difficilement mémorisé de son côté, il en aurait bien besoin. Oui, je fais de mon mieux, mais je n’ai pas été créé pour jouer à la pompom girl, il n’avait qu’à savoir ce qu’il voulait, Kieran, s’il désirait une dose de motivation quotidienne. Qu’il s’estime déjà heureux que je ne le force pas à se lancer sous un bus, hein, cet ingrat. Je plaisante (peut-être).

Et je m’égare, surtout, mais ça, c’est la faute de Kieran, car n’oublions pas qu’au fond, c’est lui qui décide de ce que je peux dire ou non, de comment je le formule, des détournements que je prends pour arriver à un but bien précis. En l’occurrence ; le fait qu’il se retrouve dans cette salle devant cinq élèves peu motivés, qui contraste avec l’engouement dont il fait preuve alors qu’il dessine sur le rétroprojecteur pour que les traits qu’il trace puissent être imités. « La position de la main se situe au niveau de la moitié de la cuisse, juste ici, vers la cinquième ligne de décomposition que l’on a tracé tout à l’heure, qui délimite du coup les doigts. » Il explique en complétant le croquis, avant de relever la tête et faire quelques pas vers les poissons morts et jeter un coup d’œil sur leurs œuvres (qui ne sont pas vraiment une réussite, mais c’est là tout l’intérêt, que lors du dernier cours, il puisse avoir une larme à l’œil en voyant ses petits poussins devenir des gros poulets) (bon, ça c’est mon opinion, lui il vous dira que c’est absolument merveilleux comme ce sont des enfants) (je m’égare encore, mes excuses). « Mettez votre main devant votre visage. » Et il s’exécute pour montrer l’exemple (même s’il a l’air franchement con, mais au moins, ils sont six à l’être). « Vous voyez comme votre main fait, à peu près, la proportion de votre tête ? » Il reprend sa place vers le rétroprojecteur et son stylo en main pour illustrer les propos qu’il s’apprête à prononcer. « On l’a dit au début, le corps fait environ sept fois la proportion de la tête, donc votre main équivaut à une proportion, commence d’ici, environ, jusqu’ici. » Il gribouille et affine son croquis avant de relever la tête. « Donc, Percy, Samara et Lila, il faut réduire un peu vos mains, si vous le voulez bien. » Et un sourire bienveillant pop sur son visage, parce qu’il est ainsi, jamais dans l’affirmation, même auprès d’enfants, et c’est un peu pathétique. Il les laisse corriger leurs erreurs tandis que son regard se porte sur l’horloge. « Ah, c’est l’heure. Je reprends vos dessins, et la semaine prochaine on continuera les détails. N’oubliez pas que pour l’instant, ce n’est qu’un croquis, et une fois que l’on aura ajouté les yeux, la bouche, les articulations, ça commencera à ressembler à quelque chose, alors ne vous basez pas sur ce que vous venez de faire pour juger vos capacités. Vous valez bien plus que ça, j’en suis certain ! » Cette phrase vient d’un manuel « comment bien motiver ses élèves », mais en vue des sourcils froncés, il n’est pas sûr que cela ait fait son effet. Pourtant, il a suivi les conseils à la lettre : faire preuve de bienveillance, aider à améliorer plutôt que chercher à critiquer, féliciter les améliorations plutôt que de pointer les erreurs. Allez, l’essentiel, c’est que l’intention y était. Moi, je te félicite, Kieran, et si je pouvais, tu aurais même le droit à une petite tape sur l’épaule.

C’est con j'ai pas de bras, ahah.

Peut-être que tu peux compter sur ceux de Raphael, croisés sur son torse, alors qu’il apparaît enfin dans ton champ de vision. C’est con que tu joues au plus surpris, parce que moi, j’avais bien senti un regard sur toi… moi ? Nous, mais je voulais voir combien de temps tu tiendrais en faisant l’ignorant (j’ai surtout pas eu le choix alors que tu as justement décidé de jouer au plus ignorant).

Raphael. C’est bizarre, quand même. Pas qu’il soit là, mais qu’il ne t’ait pas encore collé son poing dans la figure, sachant que vous étiez plutôt bons potes (moi, je l’aimais bien en tout cas, plus que l’autre dépression saisonnière) et que tu l’as lâché du jour au lendemain. Quoi ? Tu n’es pas toujours quelqu’un de bien, Kieran. Les lecteurs ont le droit de savoir, que sous ces airs d’agneau, se cache un garçon qui bouillonne et qui n’a pas toujours eu les comportements qu’il aurait dû avoir. À commencer avec Méduse, mais ça, c’est moi qui refuse de te faire accéder à cette idée alors que tu le souhaites.

Mais vous savez quoi ? Je pourrais vous faire une dissertation de dix pages sur le caractère de Kieran (non, je n’y arriverais pas, ça n’irait probablement pas plus loin que l’introduction tant il est mou, mais l’expression est plutôt jolie, pardonnez-moi), que ça ne changerait rien à la situation. Au contraire ; il aurait l’air franchement con à rester silencieux à le fixer, imitant les poissons morts qui ont déserté l’atelier. À vrai dire, il a déjà l’air idiot, parce que je m’interpose entre Raphael et lui, et lorsqu’il le comprend et qu’il se dit qu’il doit dire quelque chose, il me coupe dans l’élan de mes réflexions qui se veulent bien plus cohérentes que les siennes.

La preuve ?

J’aurais demandé à Raphael comme il va. Pas « tu viens pour un cours d’anatomie ? »




:l: :



Dernière édition par Kieran Halstead le Mar 17 Oct - 16:18, édité 2 fois
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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyJeu 26 Mar - 22:08

Il se trouve à la même place que les cinq jeunes qui fixent leur professeur tandis qu’il démontre l’hypothèse déjà vérifiée qui atteste que, lorsque le bras est en position de repos, la main atteint la moitié de la cuisse. Machinalement, Raphael se sépare du cadre de la porte et observe sa main qui repose contre sa hanche et un gloussement de surprise s’échappe de sa gorge quand il réalise qu’il a des proportions normales (pas qu’il pensait le contraire, mais tous les êtres humains ont cette manie d’imaginer qu’ils sont uniques au monde). Raphael est évidemment le seul homme de vingt-huit ans qui n’arrive pas à entretenir de vie sociale sans tout détruire ce qu’il a bâti en s’enfermant chez lui à double tour, prétextant que la lumière du soleil lui brûle la peau. Il est aussi le seul qui possède deux pères qui ne l’encouragent plus dans la voie qu’il s’est lancé et le seul qui consomme des plats surgelés trop souvent en prétendant qu’ils sont aussi délicieux que des plats faits maison – dans son cas, ce doit être vrai car la seule chose qu’il arrive à cuisiner se compose de pain et de beurre trop dur qu’il faut laisser fondre sur la tranche grillée avant de l’étendre pour éviter de la transformer en cadavre perforé de centaines de balles à bout portant. Du coup, quand il peut enfin croquer dans son chef d’œuvre culinaire, il est déjà devenu tiède : allez, hop, plat surgelé.

« Mettez votre main devant votre visage. » Un sourire amusé étire les lèvres du danseur tandis que, devant ses yeux, six personnes semblent renifler la paume de leur main. Comme personne ne le regarde, il suit lui aussi le mouvement et constate à son tour qu’il a de grosses mains, putain c’est fou en fait. Le cours continue sous l’œil attentif de Raphael qui note certaines informations dans sa tête sans s’en rendre compte et il se surprend à découvrir une lueur bienveillante dans le regard de Kieran tandis qu’il propose à trois de ses élèves de corriger certaines erreurs sur leur croquis. Il penche la tête sur le côté, celle-ci se pose contre le cadre de la porte et il se mord la lèvre inférieure inconsciemment. Le corps de Raphael s’exprime davantage qu’il le fait par les mots, sa timidité l’empêchant de se dévoiler devant ceux qu’il ne considère pas comme des êtres chers. Ce n’est malheureusement pas le cas du professeur qu’il n’a d’ailleurs pas revu depuis plusieurs années. Naïvement, il pensait que ce dernier était parti vivre l’idylle avec sa copine, probablement sur une île exotique ou dans le haut d’une montagne, là où ils sont plus grands que le reste du monde. Leur amour, il l’avait toujours encouragé jusqu’au bout comme s’il s’imaginait que le même sort lui était réservé. Hélas, les mois se sont écoulés et la chance ne lui a pas souri – et il ne se doute pas que c’est parce qu’il ne fait aucun effort pour rencontrer des gens. Il continue de faire tourner en boucle dans sa tête le visage de Diana, s’installant devant ses profils sur les réseaux sociaux pour s’assurer qu’elle ne s’amuse pas trop sans lui – jamais il a été dit que Raphael n’est pas égoïste lorsqu’il s’agit de cette jeune femme. « Ah, c’est l’heure. Je reprends vos dessins, et la semaine prochaine on continuera les détails. N’oubliez pas que pour l’instant, ce n’est qu’un croquis, et une fois que l’on aura ajouté les yeux, la bouche, les articulations, ça commencera à ressembler à quelque chose, alors ne vous basez pas sur ce que vous venez de faire pour juger vos capacités. Vous valez bien plus que ça, j’en suis certain ! » Les yeux du spectateur se baladent sur les petites silhouettes qui s’attardent à ranger leur matériel artistique. Il ne réalise pas que c’était le moment pour lui de tourner les talons et de disparaître sans jamais payer ce minuscule cours qu’il venait de s’offrir. Les sacs à dos sont glissés sur les épaules de tous et les cinq élèves sortent de la salle en contournant Raphael, non sans oublier de leur jeter un regard curieux. Ils ne semblent pas le reconnaître et c’est normal : sur les heures de cours, il n’est pas à l’école. Il ne vient que le soir, lorsqu’il est l’heure d’enseigner son art à de petites têtes passionnées – ou des gosses qui ont été inscrits de force par leurs parents qui souhaitent les garder actifs. « Vous êtes bizarre. » annonce la dernière petite fille qui quitte la classe en s’adressant au Raphael louche qui n’a pas bougé d’un centimètre. Il aurait probablement été intimidé s’il s’agissait d’un adulte mais les enfants ne lui font pas peur depuis qu’il a appris à les côtoyer. Il sait qu’ils disent tout ce qui leur passe par la tête, sans filtres, et ces choses sont parfois… disons… pleines de maturité. Alors il sourit, se retient de rigoler devant la petite qui suit ses camarades puis il est surpris par la voix soudaine de Kieran qui l’interpelle, lui. Aussitôt, il se décolle du cadre de porte et redresse son dos en défroissant son t-shirt à rayures en le balayant avec ses paumes légèrement humides (c’était donc ça l’odeur qu’il a sentie quand il en a plaqué une sur son nez.). Plaçons cette nervosité sur le dos de la petite intimidatrice et pas sur le fait que Kieran l’a finalement remarqué, lui qui jouait les espions jusqu’à présent. « Ce serait gratuit, pour moi ? » Il répond en faisant un pas à l’intérieur de la pièce, se disant que ce ne serait pas bien productif d’entretenir une discussion avec le jeune homme s’ils sont séparés par autant de mètres. Pourtant, il n’avance pas davantage, pensant qu’il devrait attendre l’autorisation du responsable de la classe pour s’approcher. « Je ne pensais pas te trouver ici. Je savais que tu dessinais mais, donner des cours, je ne t’imaginais pas du tout le faire. » Il marque une pause en fronçant les sourcils, posant sa radio encombrante sur le pupitre devant lui. « Pas que j’pensais que tu ne serais pas doué. Je suis aussi surpris de moi-même enseigner à des gosses. Les temps ont bien changé. » Il conclut en enfonçant ses mains dans ses poches, réflexe d’un bernard-l’hermite qui veut camoufler la moindre vulnérabilité : son handicap social, dans le cas présent, ce handicap qui l’empêche de se tenir droit sans basculer de droite à gauche comme s’il était perché sur une balançoire.        
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Kieran Halstead
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
les cicatrices de la mémoire
  
The art of caring [Kieran&Raphael] MTtf4TM Présent
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe.
SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh).
STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help).
MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi).
The art of caring [Kieran&Raphael] 4e5577e4de7ac81ddba720b316fda929
POSTS : 4054 POINTS : 200

TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown.
RPs EN COURS : The art of caring [Kieran&Raphael] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
RPs EN ATTENTE : flora #3
RPs TERMINÉS : The art of caring [Kieran&Raphael] MokPW9e
The art of caring [Kieran&Raphael] 8978
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.

(2001) ichabod (2015) laila #1autumn #1raphael #2owen #2 (2016) archie #1autumn #4 (2017)archie #2 (2019) reese #1archie #3 hannahkeith (2020) sawyer #1andrew #1dylane #1eve #1raphael #1jessalyn (+ sawyer)eve #3ivy #4ivy #5lucia #1birdieprojet xelias #6eve #4ilariamolly #1hannah #2anastasiadylane #2ava #2halsey #2eve #5raphael #3raphael #4clyde #1lenamolly #2sawyer #2 (2021) ivy #6ivy #7peterjordan raphael #5anastasia #2 & raphael #6eve #6raphael #7sawyer #3ichabod #2ally #1eleonor eliotautumn #2may #1 › › lena #2louisa #1mickey #1ezracaitrionaautumn #3raphael #8spencer #1ottoautumn #5eliot #2owen #1aleisha #1 (2022) raphael #9may #2primrose #1birdie #2 & jordan #2autumn #6ivy #8autumn #7spencer #2aleisha #2autumn #8penelopeia #1caitriona #2raphael #10raphael #11autumn #9flora #1albane #1spencer #3archie #4autumn #10 (2023) halstay #11 + masonsiham #1eliot #3albane #2greta #1archie #5zoya #1zoya #2siham #2dina flora #2spencer #4birdie #3mickey #2mavisolive #1albane #3adèlebirdie #4zoya #3pénélope

autumn ua #1 (slasher)autumn ua #2 (married)jina #1 (zombie)jina #2 (zombie)lena #2 (hunger games)

abandonnés
hannah (ua) › › laila #2 (2015) miramavihalseylexcalista sashaelias #7 & ava #1fionarheareeseava #3ellisonrhea 2.0ally #2averyclyde #2olivermichaela (fb)noreenmurphy (ua)carlylena #2 (hunger games)ninajessalyn #2sawyer #4judeyaraaliyahally aliyahally #1siham #4merylannanoor ally #1laoisesiham #3anastasiavittorioaugustraphael #12vivian #1alice (fb)

RACE OF AUSTRALIA
lancementelias #1birdie & eliasjacob & eliasivy #1grace, isaac & eliassienna, gregory & eliassujet communivy #2eve #2élimination s1lancement s2elias #2ivy #3sienna #1elias #3suite s2elias #4elias #5team grisy

The art of caring [Kieran&Raphael] 015f
AVATAR : dan cutie pie smith.
CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz.
DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones).
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2020
https://www.30yearsstillyoung.com/t29377-
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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyVen 1 Mai - 20:06

Il y a un truc que tu n’as toujours pas compris, Kieran. Tu peux faire usage du déni, mais tu peux difficilement me berner comme tu essaies de te berner toi-même.

Tu peux me refuser la vue de Raphael en décidant de ne pas laisser divaguer ton regard vers lui ; mais j’ai pu sentir sa présence et je t’ai forcé à en faire de même face à ton besoin de jouer à plus ignorant que tu es réellement. Voyez, c’est quelque chose que je lui reproche souvent à notre protagoniste : sa parfaite tête de con l’aide à se sortir de certaine situation en accentuant sa naïveté pourtant naturelle. Si à cet instant ce vice n’est pas poussé autant à l’extrême qu’il l’est parfois – lorsqu’on le prend vraiment pour l’idiot du village, alors qu’il s’avère plus intelligent qu’on peut l’estimer (moi le premier) – Kieran en fait usage, caché derrière un motif que j’approuve même si nos raisons divergent. Lui, il justifie ce comportement par le fait que sa réserve l’empêche d’être très à l’aise en tant que meneur de conversation (rôle qui devient nécessairement le sien face à un Raphael que je découvre encore plus mal à l’aise socialement que Kieran – je me base sur les archives accessibles du système de Kieran, n’ayant pas eu totalement le même rôle à l’époque que celui que j’ai maintenant, et mes connaissances du Elly demeurant donc limitées). Moi, de mon côté, j’estime qu’il a surtout envie de repousser le moment où il est confronté à d’anciennes connaissances.

Ce qui est stupide, puisqu’il devrait s’estimer heureux que celles-ci veuillent tenter de redevenir des amis.

Vous n’avez peut-être pas encore eu l’opportunité de vous en rendre compte ; mais Kieran est très créatif. Un peu trop, peut-être. Son imagination déborde souvent, et il n’est pas rare qu’il ait une vision extérieure de lui-même ; sortant de sa propre vie pour imaginer le récit cinématographique de celle-ci. Si nous étions dans l’un des chefs d’œuvre (selon lui, moi j’appellerais plutôt ça un navet) qui narre sa vie, à cet instant-ci l’action serait mise sur pause, et lui autant que Raphael demeureraient immobiles le temps que le narrateur (je reprends ce rôle avec plaisir, ayant de l’expérience dans l’exercice) conte la vie de notre héros (là-aussi, j’aurais plutôt utilisé le terme « loser » mais ce serait relativement paradoxal avec ma volonté de reconstruire sa confiance en lui).

Notre héros, donc. Attardons-nous un peu sur ses faiblesses, qui pourraient ainsi le faire passer dans la catégorie « anti-héros », ce qui est finalement plus reluisant puisqu’il est bien connu que les spectateurs apprécient plus facilement les personnages brisés et complexes.

Bon, en soit, Kieran n’est ni, ni l’autre, mais pour les besoins de notre analyse, nous prétendrons que oui.

Un héros brisé et complexe se doit d’avoir une peur profonde ancré en lui ; concernant Kieran celle qu’il imagine est représentative de celle qu’il subit au quotidien : sa peur de l’abandon. C’est un peu stupide comme constat, compte tenu du fait qu’entre les deux hommes, c’est bien lui qui a pris le rôle du déserteur et qui s’est enfui lorsque l’occasion s’est présentée. En toute logique, il devrait ramper à terre, tenter de se faire pardonner auprès de tous ceux qui ont composé son entourage. Des plus essentiels comme Mira et Isla, à ceux un peu plus distants qu’il apprécie malgré tout comme Raphael ou Mavi.  

Mais il ne le fait pas, et il persiste à repousser ceux qui se montrent présents pour l’aider à reprendre le contrôle d’une vie qui lui a échappé, et lui donner l’occasion de reprendre une place dans un monde duquel il s’est tenu éloigné.
Là, on pourrait imaginer un flash-back sur son enfance houleuse, qui n’a pas été difficile, c’est un aspect sur lequel Kieran insiste toujours. Certes, mais pour les besoins du film, là-encore, nous allons enchaîner les plans sur les parents Halstead : trop irresponsables, trop perdus, trop soulagés d’avoir perdu la garde de leur fils pour tenter de la regagner. Tout ceci s’illustre par les nombreuses disputes dont il a été témoin durant son enfance, et le contexte compliqué dans lequel il a grandi, ne lui permettant pas de consolider les bases nécessaires à une vie parfaitement épanouie.

Vous comprenez un peu mieux d’où vient sa peur profonde ? Probablement. Vous ne comprenez toujours pas pourquoi il agit ainsi ? Moi non plus.

Le film s’interrompt et la vie reprend son cours ; Kieran n’est plus un personnage romancé, mais bien lui-même, et se cache derrière ce mal à l’aise à l’idée de renouer des liens qu’il a déconstruit lui-même. Toutefois, le facteur sous-jacent évoqué plus tôt est toujours valable : la peur dicte sa conduite, son anxiété le pousse à vouloir repousser ces moments jusqu’à ce qu’il se sente prêt. Le problème, c’est que je le connais bien, le gamin, et que contrairement à lui, je suis conscient que s’il n’agit pas à l’instant T, il est bien parti pour repousser éternellement celui-ci. Alors jugez-moi pour forcer Kieran à aller contre sa volonté et lui imposer ce qu’il tend à éviter ; mais si je ne l’avais pas aidé à considérer la présence de Raphael, il aurait prétendu être occupé par son schéma pendant des heures durant, jusqu’à être en mesure de relever la tête vers la porte en ayant la sécurité de n’y voir qu’un couloir qui s’étend sur plusieurs mètres.

Il ne peut pas vraiment tenter de s’expliquer ou se raisonner ; c’est un peureux de nature, c’est ainsi, il n’y a rien d’autre à chercher. Il a peur de l’abandon, et s’il se permet d’agir ainsi auprès des autres, il ne tolère pas d’être victime de cet acte cruel. Alors il ne veut pas vraiment reprendre sa place dans la vie des autres, terrorisé à l’idée que leur façon de se venger consiste à agir comme il l’a fait : parce qu’il ne le supporterait pas.

Et puis, au final, Raphael et lui n’ont jamais vraiment été les meilleurs amis du monde, ce qui accentue ses craintes.

Parce qu’il y a anguille sous roche forcément (ou peut-être qu’il a été conditionné pour penser cela lorsqu’un comportement lui échappe), pour que celui-ci s’obstine à ce qu’il remarque sa présence, à rester près de lui pour que Kieran le considère alors qu’ils pourraient tout aussi bien reprendre chacun le cours de leur quotidien. « On peut négocier. » Que je l’entends répondre, alors que si j’étais personnifié, croyez-moi que mes yeux se lèveraient au ciel tandis que je ne saisis pas l’attitude de Kieran. J’aimerais le secouer, j’aimerais lui dire d’accepter ce qu’on lui offre plutôt que de faire le difficile, mais je crois qu’au fond ce n’est pas tant une question de caprice qu’une impression d’illégitimité quant à ce qu’il se considère en mesure d’accepter. « J’imaginais pas non plus. » Il souligne avec un sourire tandis qu’il finit de ranger le matériel d’un air distrait. C’est sûr, lui qui se rêvait astronaute, acteur, détective privé, scientifique de renom, et tout autant de métiers qui donne un certain statut, donner des cours n’était pas vraiment dans ses plans. « Mais il paraît qu’avoir un travail qui permet de payer les factures, c’est un prérequis à la vie d’adulte. » Il soupire, parce que nous savons tous les deux que justement, c’est un travail qui sert à payer les facteurs et non pas celui qui le motive à sortir de son lit le matin. « C’est plutôt cool, en réalité. » Et là, son sourire ne ment pas : ce n’est peut-être pas le métier de ses rêves, mais il n’est pas mécontent, Kieran. Il faut dire qu’il se contente de peu, et qu’au fond il a conscience qu’il ne peut pas prétendre à beaucoup mieux – mais je sais aussi, qu’au fond, il ne se donne pas les moyens de prétendre à mieux, justement).

« Tu enseignes ? » Question rhétorique, mais ça lui permet de faire la conversation. De mon avis d’observateur, entre un handicapé des relations sociales et un type incapable de penser par lui-même, ils ne sont pas sortis de l’auberge. « C’est pour ça, la radio ? Moi qui pensais que tu tentais seulement un retour des années 90, entre ça et le look. » Il s’amuse avec un léger sourire, et pour le coup, je ne le fusille pas, parce qu’il n’a pas tort. « Comment tu vas ? » Oh. Kieran. Encore une fois, tu me prends pour plus stupide que je ne le suis réellement, et tu te sous-estimes toi-même.

Car la question n’est pas tant de savoir comment il va que d’éviter la question qui fera inévitablement du mal, probablement autant à lui qu’à toi : qu’est-ce que tu deviens ?  




:l: :

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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyDim 3 Mai - 20:46

C’est étrange. Habituellement, Raphael évite toutes les situations dans lesquelles il doit utiliser des mots. Il disparaît comme un fantôme avant qu’on ne le remarque à travers la foule ; il ne devient qu’une impression de déjà-vu pour tous les gens qui se souviennent de son visage et qui le détaillent entre d’autres pour finalement le perdre de vue comme s’il n’avait jamais existé. On pourrait croire que Raphael se pratique à hanter Brisbane avant même de crever dans l’un de ses hôpitaux. Pourtant, ce soir, il s’arrête dans le cadre de porte en étant parfaitement conscient que le professeur devant la classe n’aurait qu’à redresser la tête pour le remarquer : et c’est ce qu’il fait quand tous les élèves quittent la salle. En temps normal, une dynamite de nervosité aurait explosé dans son estomac quand il a croisé le regard de son ancien ami, l’empêchant momentanément de parler. Pourtant, ses instincts ne prennent pas le dessus, cette fois, et c’est un sourire ravi qui étire ses lèvres quand l’autre garçon lui adresse la parole pour lui faire savoir qu’il la voit, sa silhouette bloquant la sortie. Évidemment, on ne peut pas croire au miracle et, bien que Raphael soit doté d’une aisance qui ne lui ressemble pas, on peut tout de même lire la gêne dans le ton de sa voix. Il faut croire que le danseur peut surmonter ses peurs quand la nostalgie prend le dessus : parce que Kieran a longtemps été l’un de ses modèles et, de le voir ici plusieurs années après la fin des études, ça éveille en lui la curiosité. S’il connait les raisons derrière sa disparition, il a besoin de lire les pages qu’il n’a pas pu lire. Naïf, il pense encore que le jeune homme prépare le petit déjeuner à sa copine tous les matins, qu’il se trime la barbe pour lui piquer les joues et qu’il accepte de mettre une pause à son jeu vidéo si cette dernière désire son attention. Ils étaient beaux à voir, vraiment – qu’il croit, parce qu’il n’a aucune idée de ce qu’est l’amour.

Bien que la raison de sa venue soit de prendre des nouvelles du couple, il ne se permet pas de tout de suite sauter dans le cœur du sujet. Ainsi, quelques boutades sont déjà lancées, rappelant à Raphael ce que c’est d’avoir une personne avec qui plaisanter sans que la troisième guerre mondiale ne soit déclenchée. « On peut négocier. » Un gloussement s’échappe des lèvres du visiteur alors qu’il passe sa main dans son cou pour cacher sa surprise. Il a l’impression qu’il n’est pas le seul à avoir volontairement oublié qu’une dizaine d’années les séparent de leur amitié. Ils sont sur la même longueur d’onde : il ne servirait à rien de rappeler le passé. Ils ont d’autres choses à faire (négocier pour obtenir des cours de dessin gratuits, on dirait bien). « J’imaginais pas non plus. » Les yeux de Raphael se baladent à travers le matériel étendu sur le bureau du professeur et s’attardent plus longuement sur les crayons qui sont transportés jusque dans un tiroir par les mains de l’artiste. Hypnotisé par ses mouvements, il n’a pas le temps de répondre. « Mais il paraît qu’avoir un travail qui permet de payer les factures, c’est un prérequis à la vie d’adulte. » Amusé, il s’humidifie les lèvres en tapotant, distrait, les boutons de sa radio sans jamais appuyer réellement. « Je n’ai pas l’impression que je deviendrai un véritable adulte. Ça peut expliquer la raison pour laquelle j’ai encore de la difficulté à ne pas accumuler les dettes. » Il ne travaille pas assez : ce ne sont pas les quelques cours du soir qui lui permettent de dormir dans un lit en feuilles d’or. Après tout, il ne traversera jamais le stade de l’adolescence s’il continue de miser sur les rêves qui illuminaient ses yeux d’enfant. Il est tout de même le seul garçon approchant la trentaine qui tente d’entrer dans cette fichue école de danse sans jamais réussir l’audition. Réalisant qu’il a parlé de lui, Raphael déglutit et se secoue les puces, redressant la tête pour redonner toute son attention à Kieran. « C’est plutôt cool, en réalité. » Il n’est pas étonné de l’entendre. Il l’a lue la passion dans ses yeux quand il a demandé à ses élèves de comparer la taille de leur paume et celle de leur tête. Il doit bien s’entendre avec les gamins : peut-être même qu’il en a déjà qui attendent le retour de leur père à la maison. « Tant mieux, alors. C’est important d’aimer ce qu’on fait. » Quelle banalité. Il a beau avoir réussi à surmonter sa phobie sociale, ce ne sont toujours pas des phrases intéressantes qu'il arrive à formuler sans gerber.

C’est au tour de Kieran de renvoyer la question et c’est dans un hoquet de surprise que Raphael répond : « Ouais. La danse, comme tu peux te douter. » Il tapote sa précieuse radio pour la désigner. « C’est pour ça, la radio ? Moi qui pensais que tu tentais seulement un retour des années 90, entre ça et le look. » Son premier réflexe est de baisser le nez pour observer son accoutrement, comme s’il avait oublié qu’il n’était pas nu. Bon, il faut dire qu’il n’a jamais caché sa passion immense pour la mode… démodée. C’est encore un argument pour justifier le fait qu’il soit resté un grand gamin. Étrangement, pour un mec qui craint les regards, il apprécie de penser qu’il attire l’attention seulement grâce aux motifs qui ornent ses fringues et non parce qu’il a une tête de con. « C’est moi qui devrait être surpris. Je pensais que les professeurs d’art devaient impérativement porter un nœud-papillon ou un béret. Tu es certain d’avoir bien lu ton contrat avant de le signer ? » Il demande en haussant un sourcil, faussement sérieux. « Je ne voudrais pas que tu perdes ton boulot pour un détail comme celui-là. » Il ajoute en ricanant, jetant un regard rapide en direction de la fenêtre pour réaliser qu’il pleut encore des cordes à l’extérieur et que sa balade en vélo sera inévitablement… humide.

« Comment tu vas ? » Rapidement, comme happé par la foutre, Raphael repose son regard sur Kieran alors qu’il attend sa réponse. Il entrouverte les lèvres, hésitant ou, plutôt, incapable de trouver les mots. Il ne va ni bien, ni mal. Cela fait des années qu’il stagne sur une ligne horizontale. « Ça va. » C’est la réponse facile à donner pour éviter de se justifier. Il pourrait dire tellement de choses : qu’il cherche des contrats de danse plus officiels, qu’il attend encore que l’amour de sa vie lui saute dans les bras, que l’un de ses pères s’est cassé la jambe dans un accident de moto… Mais rien ne pourra intéresser celui qui a préféré disparaître avec sa princesse Peach. « Et toi ? Tu vis toujours le rêve avec ta copine ? » Oups ! La question s’est posée d’elle-même.

@Kieran Halstead I love you
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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyJeu 2 Juil - 17:48

La situation est gênante, mais amplement méritée : voilà la raison pour laquelle je me passe (du mieux que je peux) d’intervenir. Car je le pourrais, si je le souhaitais. Kieran n’a d’autre choix que de m’écouter, de céder à la plupart de mes impulsions. Il y a toujours ce jardin secret, ces barrières, qu’il érige entre moi et certains de ses sentiments et souvenirs, ceux auxquels je ne désespère pas d’accéder un jour ; pour le reste, son histoire devient la mienne et les ficelles qui entourent ses membres pour le diriger sont maintenues par ma poigne, imaginaire certes, mais néanmoins forte. Peut-être est-ce à voir comme une vengeance, comme un caprice de conscience de ne pas parvenir à faire céder son psychique avec la même facilité que Méduse y est parvenue, peut-être est-ce une façon pour moi de le faire payer ou peut-être est-ce simplement sa volonté de s’auto-flageller et je me contente d’être un observateur à distance pour satisfaire ces désirs cruels retournés contre lui-même, tant qu’il prend une initiative comme je le pousse constamment à le faire. Pourtant, on ne peut pas réellement parler d’initiative entièrement personnelle du Halstead ; s’il ne m’a pas écouté quant aux sympathies à adresser à Raphael en guise de retrouvailles, c’est bien moi qui l’ai forcé à relever le regard pour croiser celui de son ancien ami et ainsi accepter sa présence.

Kieran, lui, il est toujours dans le déni. Sachez que cela m’exaspère au plus haut point – car comment suis-je supposé l’aider s’il est incapable d’y mettre du sien ? Cela équivaut à foncer à pleine vitesse dans un mur et c’est très exactement le comportement de Kieran depuis sa naissance. Difficile de modifier les schémas si profondément ancrés, dans ce cas-là. J’essaie, pourtant et peut-être que vous pourriez me reprocher de ne pas y mettre du mien pour que la conversation entre les deux hommes soit aisée et non aussi gênante, mais je le fais pour Kieran. Aussi frustré, vexé, détestable, insupportable que je puisse être, tout ce que je fais, je le fais pour Kieran.

Et je sais qu’il ne partage pas mon point de vue alors qu’il se maudit intérieurement – s’adressant ainsi à moi sans le réaliser – mais j’ai besoin qu’il cesse de fuir, de nier l’évidence : j’ai besoin qu’il se confronte à tous ceux qu’il a laissés derrière lui, j’ai besoin qu’eux le confrontent. J’ai besoin que les reproches fusent, que les larmes coulent, que les rancœurs persistent. Sans eux, Kieran ne pourra avancer, nous ne pourrons jamais avancer. Il est vrai que je ne vise pas le bon cheval en l’obligeant à se confronter à Raphael, que ce dernier est tout aussi clément que l’est Kieran, mais peut-être qu’à deux, ils sont plus forts et sauront me donner tort. Je l’espère du moins, même si je ne suis pas certain de la parfaite impartialité de Raphael concernant Kieran, un détail qui, s’il ne m’a pas échappé, échappe totalement à notre protagoniste.

Peut-on seulement lui en vouloir ? Il y a beaucoup de choses qui échappent à Kieran, à commencer par sa vie.

De toutes les réponses qu’il aurait pu donner à une telle question, de toutes celles qu’il a imaginées et de toutes celles qu’il aurait voulu être le reflet de la réalité, confirmer son statut de professeur lui paraît si improbable qu’elle remet en cause sa légitimité dans ce rôle. Oh, bien-sûr, je pense que vous commencez à le connaître, depuis le temps et que vous vous doutez fortement que Kieran remet en question sa légitimité dans à peu près tous les domaines. Mais ne vous reposez pas sur vos acquis, si Kieran semble être si évident à décoder, dans les faits c’est beaucoup plus compliqué que cela, principalement parce qu’il y met du sien pour rendre le tout compliqué, voire carrément inaccessible – y compris pour moi. Il aurait pu simplement expliquer qu’il a pris la première opportunité sérieuse qui se présentait à lui ou que ce travail est plus enrichissant qu’il n’y paraît, il pourrait. Mais il ne le fait pas, car cela impliquerait de présenter sa situation ou se dévoiler, mettre la lumière sur lui l’espace d’une minute ou deux dans la conversation – ce qu’il ne tolère pas. « Tu as raison. Je t’assure que c’est chiant, la vie d’adulte et c’est pas ce qui t’empêche d’accumuler les dettes. » Il rétorque après avoir ri à la remarque de son ami.

Oh. Chiant. Un doux euphémisme pour présenter les choses. Pour ne pas dire que la vie d’adulte, c’est carrément dévastateur quand on ne sait pas s’y prendre, pas vrai Kieran ?
Quand on arrive pas à l’assumer, surtout.

Encore faudrait-il pour cela commencer par les années qui façonnent l’adulte qu’il aurait dû devenir, mais là-aussi, il n’a pas su s’y prendre, sans quoi son identité ne serait pas perçue comme une question irrésolue.

« C’est sûr. »
Il confirme avec un sourire à la banalité de Raphael, qui en appelle une en réponse. Est-ce qu’il aime vraiment ce qu’il fait ?
Je sais que tu prétends que oui, Kieran. Mais je sais aussi que tu as tant d’autres ambitions, que la réponse ne pourra être un « oui » quand tu t’en seras enfin donné les moyens.

Je pourrais déverser ma colère contre lui sur ce fait, il sait que j’ambitionne à de grandes choses pour lui, mais je ne compte pas le brusquer. Une chose à la fois et peut-être que d’ici-là, Kieran sera suffisamment épanoui pour ne plus avoir besoin de moi et je ne serai pas en mesure d’assister à tout cela, à des ambitions qui n’en auront été que pour moi.

Un nouveau sourire s’affiche sur les lèvres de notre protagoniste alors que Raphael confirme que la danse rythme sa vie. Je n’ai pas suffisamment de souvenirs de ce dernier pour réellement prendre la mesure de cette passion, mais Kieran m’assure que c’en est une et que son succès n’est pas à discuter. Alors je le crois, pourquoi déformerait-il la vérité ? Un rire timide s’échappe d’entre ses lèvres lorsque Raphael reprend la parole et Kieran hausse les épaules. « Je viens de commencer ici. Dès que j’ai un budget shopping, promis, ma garde-robe sera à la hauteur. » Il répond, son sourire bienveillant qui ne quitte pas ses lèvres.

Peut-être est-il en mesure de gérer la conversation tout seul et que je peux me permettre d’être en retrait, suffisamment pour que, l’espace d’une heure, Kieran oublie le poids de mon existence.

Ou peut-être qu’il s’agit seulement d’un leurre pour me réduire au silence et ne pas commenter chacune de ses phrases, comme je le fais lorsqu’il pose la fameuse question. Celle qu’on lui pose sans cesse, celle qu’il maîtrise à la perfection, celle qui masque à la perfection cette obligation après un retour surprise, une obligation à répondre qu’il n’est pas encore en mesure de supporter : qu’est-ce que tu deviens ? Car la réponse est évidente.

Tu ne deviens pas grand-chose, Kieran.
Et ce n’est pas bien surprenant puisque tu n’es jamais devenu quelqu’un, en premier lieu.

Tu as effleuré cela avant ton mariage avorté, tu avais l’impression d’avoir touché à cet objectif de toute une vie : devenir quelqu’un. Si abstrait et pertinent à la fois, mais nos avis divergent sur ce point. Parce que tu en étais heureux alors que j’étais incapable de m’en contenter ; parce que je veux ton bonheur personnel, individuel, Kieran et que tu t’es tellement convaincu qu’il n’existait pas que le seul moyen d’y accéder étant de le joindre à celui d’un autre. D’une autre, que Raphael évoque à présent.

« Ça va. » Il répète, sourire timide aux lèvres et joues rosies par l’amour, yeux rêveurs et air béat sur le visage.

Parce qu’il a appris à jouer ce rôle et qu’il y est excelle.
Mais tu peux berner Raphael, Kieran, tu peux aussi te berner toi-même si tu le souhaites, mais tu ne peux pas en faire de même avec moi. J’étais là, j’étais présent, je me suis débattu de toutes mes forces pour émerger à tes yeux et je ne t’ai plus quitté depuis. Mes yeux sont ouverts, bien conscients, contrairement aux tiens et jamais tu ne pourras les fermer. Mais tu peux fermer ceux de Raphael et c’est ce que tu essaies de faire.

« Notre mariage est prévu le 18 avril. »
Oh, Kieran. Pourquoi tu fais ça ? N’as-tu pas appris la leçon avec Eve ? N’as-tu pas conscience que nier l’évidence aux yeux des autres ne t’aidera pas à la rendre plus concrète ? Et j’aimerais tant m’énerver contre lui. J’aimerais tant le mettre devant toutes les conséquences qui découleront de ce mensonge. Car il semble anodin, mais il a été partagé une fois, deux fois et le compte touche l’infinité avant même qu’il ne puisse envisager de se rétracter.

Tu as déjà plongé, Kieran, pourquoi est-ce que tu persistes ?

« Ce sera en petit comité, je-désolé. » Que tu n’aies pas reçu cette invitation à un mariage qui n’aura jamais lieu, en petit comité qui ne constitue pas mes affinités – comment puis-je en avoir en ayant été perpétuellement laissé sur le bord de la route ?  
« Et toi, alors ? Tu t’es trouvé une partenaire ? De vie ou... de danse. » Qu’il questionne, innocent, dans une tentative de reprendre la maîtrise de la conversation, pour calmer les battements de son cœur suite à son mensonge.

Pas à cause des remords qui en émanent ou des conséquences que j’essaie de lui faire réaliser.

Seulement cette excitation que je voudrais tant renier sans qu’il ne me l’autorise, perdu dans ses pensées et sur son nuage du happy end dont il rêve d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Et tant pis s’il n’est pas réel, s’il se passe juste dans sa tête. Cette fin est belle et c’est tout ce qui compte.

Oh, Kieran. Qu'est-ce que je vais faire de toi ?




:l: :

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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyMar 7 Juil - 19:56

« Tu as raison. Je t’assure que c’est chiant, la vie d’adulte et c’est pas ce qui t’empêche d’accumuler les dettes. » La plupart des gens préfèrent relativiser ou mentir, affirmer avec peu de conviction que la vie d’adulte ce n’est pas si mal, que ça vient, certes, avec des responsabilités mais que ce désavantage se fait contrebalancer par l’apparition d’une liberté incontestable que ne possèdent pas les gamins encore aux prises avec leurs parents. À plusieurs reprises, Raphael a entendu ces mot qui se veulent rassurant, a reçu cette tape sur l’épaule qui veut dire « profite bien de ta jeunesse, elle disparaît rapidement et elle est irrécupérable ». Car c’est bien ce qu’il se passe, non ? On se réveille un matin et on réalise que la veille était notre derrière journée avant qu’on ne se lance pour de bon dans la vie d’adulte. Cette journée n’est pas arrivée dans la vie du garçon qui sort encore du lit en marmonnant des insultes à son cadran parce que celui-ci l’a réveillé alors qu’il était bercé par un rêve des plus réconfortants. Un rêve dans lequel il ne sentait plus cette pression perpétuelle sur ses épaules à chaque fois qu’il verrouille la porte de son appartement alors qu’il n’y a pas un seul objet de valeur ou âme à protéger. Il est seul avec ses vieux trucs, ses vieilles fringues, ses meubles délavés, ses godasses trop petites qu’il ne peut plus chausser mais qu’il collectionne parce qu’il est incapable de se départir d’un souvenir et de ce qu’il représente.  Cette paire a été sa seule compagnie fidèle à son bal des finissants. Celle-ci l’a accompagné lors d’une audition ratée, la première d’une grande lignée persistante. Et, celles qu’il porte en ce moment-même, celles qui n’ont pas pu soutenir sa cheville pour l’empêcher de se froisser à la rencontre du sol glissant, elles lui rappellent que, même s’il n’a pas atteint son objectif premier, il n’est pas tout à fait un échec. Il vit de ce qu’il aime : son salaire n’est pas impressionnant mais il lui permet d’acheter de nouveaux clous pour remplacer les anciens rouillés dans la porte de son armoire grinçante mais adéquatement remplie de bouffe qui ne nourrit que sa bouche. « Tu te considères comme un adulte, alors. » C’est une des deux choses qu’il a retenues de sa phrase : il ne se permettrait toutefois pas d’interroger Kieran quant à ses problèmes financiers, s’il en a réellement et s’il n’usait pas de sarcasme pour jouer les comédiens. L’artiste est plus vieux que le danseur de deux années, il se souvient de cette information sans importance, et il ne peut s’empêcher de se demander s’il faut entrer dans la trentaine pour ne plus en vouloir à son cadran bruyant quand il hurle à sept heures du matin.

Naturellement, les deux semblables se mettent à se comparer. Si Raphael assume avec une certaine fierté son style vestimentaire démodé, il ne se retient pas de faire part à Kieran des clichés qui alimentent sa façon de voir le monde. Il est vrai qu’il a toujours imaginé que les professeurs d’arts plastiques ne peuvent pas sortir de chez eux sans leur béret ou leur écharpe en fine soie ne couvrant que très peu leur cou. Il les voit avec leur large cartable contenant les meilleures pièces de leur portfolio, cherchant à présenter leur coup de crayon à tous ceux qui lisent à travers les traits d’une œuvre d’art. Pourtant, l’ainé ne ressemble pas du tout à cette image fautive que Raphael s’est faite des artistes. Il faut dire qu’il a lui-même l’impression de répondre aux critères de sélection clichés des danseurs de son âge : un look hors du temps, un corps svelte et souple, et une… une… Non, rien. Il n’est pas efféminé. Pfffff. « Je viens de commencer ici. Dès que j’ai un budget shopping, promis, ma garde-robe sera à la hauteur. » Cela explique pourquoi Raphael ne l’a jamais vu dans cette école avant ce soir. Il ne peut pas s’en vouloir de ne pas avoir été attiré par sa voix familière plus tôt. Il faut dire que la pluie lui a porté chance – si on veut – car elle lui a permis de quitter son studio un peu plus tôt, boitant, certes, mais plus tôt. « Je compte sur toi. » Il répond en esquissant un rire, son regard ayant trouvé refuge sur les carrelages de la salle. Ce sourire naturel sur les lèvres de Kieran semble l’avoir soudainement intimidé. Il est probablement heureux, tant mieux pour lui.

Ce doit être l’amour qui le rend si lumineux. Ou ce sont les néons de la salle pâle. Mais il y a bien quelque chose qui se cache dans la couleur de son teint rosé. Ne se pensant pas indiscret, Raphael guide la discussion jusqu’à ce qui a séparé les deux garçons dans le passé. Une jeune femme qui a soufflé des paillettes de toutes les couleurs dans la tignasse désordonnée de Kieran. « Notre mariage est prévu le 18 avril. » Il ne devrait pas être surpris et, pourtant, il l’est. Comme si la nouvelle le déstabilisait pour une raison indéterminée, il pose sa main sur sa radio et appuie de façon lunatique sur ses boutons pour les faire claquer. Il fixe cet objet familier qui le raccroche à la réalité et il sourit à pleines dents, révélant une rangée de dents blanches qui ont plutôt tendance à se cacher derrière des lèvres closes. « Ah bon ? C’est génial. » Il ne pense pas une seconde à cette histoire d’invitation : son cerveau semble avoir beaucoup de difficulté à accepter le fait que, lui, il n’a même pas encore pris la main d’une fille. Il est loin de la demande en mariage et de la lune de miel sous les tropiques. « Ce sera en petit comité, je-désolé. » Le concerné relève enfin la tête pour croiser le regard du futur mari et il secoue vivement la tête, assez fortement pour balayer les mouches avec la pointe bouclée de ses cheveux clairs. « Non, t’inquiète, je comprends ! Et puis, on n’a pas vraiment eu le temps de rattraper les années perdues. Il faudra se reprendre, avant qu’elle te glisse la bague au doigt ! » Il est un peu trop enthousiaste, comme s’il tentait de dissimuler sa déception derrière une fausse joie. Pourtant, il est réellement heureux pour lui. Enfin… Il croit l’être. « Et je serais content de la revoir, Autumn, je l’aimais bien. » Il ajoute sans vraiment être renseigné sur le sujet car, au fond, cette jeune femme avait le don de faire disparaître Kieran de la surface de la Terre pendant une durée indéterminée, jusqu’à ce qu’il se volatilise pour de bon sans plus jamais donner de nouvelles.

Tout semble normal.

Rien de louche.

Très sain.

« Et toi, alors ? Tu t’es trouvé une partenaire ? De vie ou... de danse. » L’expression faciale de Raphael, un mélange de grimace de déni, répond à la question sans qu’il ne puisse le faire en usant de de jolis mots qui ne feraient que cacher la lourdeur de sa solitude. Il n’a pas le courage d’ouvrir la bouche alors il ouvre grand les yeux en observant à travers la fenêtre de la salle de classe. La pluie ne s’est pas encore calmée. Un torrent puissant écrase les branches des arbres et emporte les feuilles les plus fragiles. « Eh merde. » Raphael marmonne, regrettant de ne pas avoir jeté un coup d’œil à la météo avant de se hisser sur son vélo pour se rendre sur place. « Dis, t’es venu comment ? T’aurais pas une voiture, par hasard ? Ça sauverait la vie de ma cheville et celle de ma radio. » Et voilà, Kieran. Il ne fallait pas interroger Raphael au sujet des amours. Maintenant, tu as le sort de deux innocentes âmes entre les mains.  
 

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Kieran Halstead
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RPs EN COURS : The art of caring [Kieran&Raphael] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2020
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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyMar 18 Aoû - 22:56

« Tu te considères comme un adulte, alors. »
L’affirmation est trop virulente ; ce n’est pas parce que les schémas qui dictent son quotidien lui imposent de vivre une vie d’adulte qu’il doit nécessairement se considérer comme tel. En réalité, si Elly l’avait formulé telle une question, c’en est une dont ni Kieran, ni moi, n’aurions la réponse.

Pour ma part, parce que je fais preuve de rationalité, je suis conscient que la personnalité de Kieran ne correspond pas à ce que l’on attend d’un supposé « adulte ». Il possède encore de trop nombreuses carences affectives ainsi que des insécurités qui ne lui ont pas encore permis d’atteindre cette étape de sa vie et qui l’empêcheront de l’atteindre avant un certain temps – quand bien même son âge prétend le contraire. Au-delà de cela, son mode de vie n’est pas cohérent avec ce que l’on peut attendre d’un individu mature ; réveil à point d’heure, régime alimentaire composé exclusivement de céréales, une collection de comics à faire pâlir n’importe quel enfant issu des années ’80, les éléments, lorsqu’ils sont réunis, s’opposent à cette affirmation.
Pour notre protagoniste, il s’agit surtout d’une question d’identité ; et on en revient toujours au même problème. Je suis la preuve vivante de ses difficultés identitaires et tant que j’existerai, celles-ci ne seront pas en mesure d’être résolues. Est-ce que cela me motive à disparaitre au plus vite pour lui permettre de régler ses problèmes initiaux ? La réponse est non. Je serai là tant qu’il aura besoin de moi ; et tant pis si cela s’apparente à cacher certaines difficultés en les balayant sous le tapis. Dans tous les cas, du côté de Kieran, il lui est difficile de se considérer comme un adulte lorsqu’il ignore, encore, qui il est réellement. C’est une question irrésolue, restée en suspens tant d’années qu’il lui apparaît peu probable d’y trouver un jour la réponse, même si l’espoir perdure. Un espoir auquel je participe activement, il est vrai ; et peut-être peut-on me considérer comme ayant un goût pour le sadisme à le laisser espérer qu’un jour, il trouvera sa place dans ce monde trop grand pour l’être insignifiant qu’il se considère être. Mais sur cette question, nos avis ne s’opposent pas – comme sur d’autres sujets – et autant lui que moi désirons qu’il parvienne à trouver la réponse. Pas celle qui lui permettra de masquer tous ses questionnements ; mais celles qui saura le satisfaire avec laquelle il sera d’accord. Toutefois, la route est encore longue ; et peut-être que dans un sens, c’est pour cela qu’il peut se considérer comme un adulte. Parce qu’il fait face à de nombreux obstacles, à une remise en question perpétuelle et à la violence de la vie réelle. Peut-être que c’est ce qui fait aussi de lui un enfant, incapable de les surmonter, incapable de trouver des réponses satisfaisantes et vivant dans un déni perpétuel du monde réel.

« Faut croire, oui. » Il rétorque en haussant les épaules, un demi-sourire aux lèvres.
Et si ça peut t’aider à te sentir mieux, Kieran, alors tu peux prétendre être un adulte.
Même si nous savons tous les deux que ce n’est pas le cas et que ce ne sera probablement jamais le cas. Et il n’est pas question de ces rêves d’épouser Wonder Woman a 30 ans passés, ni de cette collection de figurines en plastique qui occupent la majeure partie de sa chambre ; il s’agit surtout d’une question de déficiences, on remercie les géniteurs et leur préoccupation inexistante pour leur propre chair, qui l’empêcheront toujours d’entrer dans le club très select des individus « intelligents » et par conséquent, « matures ».

Et même un style vestimentaire visant à lui donnant quelques années de plus tout en collant au cliché du professeur d’art ringard et un peu ahuri n’y aideront pas. Le seul moyen qu’il a potentiellement de son côté pour prétendre être un adulte, c’est ce mariage qui aurait dû se dérouler dans un peu plus d’un mois.
Mais il n’aura pas lieu et si je vois cela comme un soulagement, le cœur de Kieran s’émiette toujours un peu plus à la pensée de ce happy end auquel il a dû renoncer.
Comme s’il y avait été forcé, comme si la lettre marquant la rupture entre Méduse et lui n’était pas de son fait ; mais il considère encore avoir agi sous la contrainte – la mienne, bien évidemment.
Et certes, je l’ai aidé, mais je ne l’ai pas poussé. Voyez, même si j’existe pour aider Kieran à reprendre le contrôle de sa vie, la vérité est qu’il le possède déjà et qu’il n’aurait, techniquement, pas besoin de ma présence. Il est suffisamment grand pour prendre ses propres décisions – même si elles sont, la plupart du temps, complètement stupides. Oh, ne t’offusque pas face à mes pensées, Kieran, sans quoi je me ferai un plaisir de lister les 1001 idées foireuses que tu as eue, et pas depuis le début de ta vie, mais bien depuis le début du mois.
La preuve ? Mentir comme il respire, comme il le fait encore aujourd’hui.
Ses airs angéliques dissimulent ce constat qui peut sembler aberrant, mais c’est un excellent menteur, Kieran. Lorsqu’il veut se faire prendre, il s’en donne les moyens, mais lorsqu’il veut que l’on gobe tout ce qu’il partage, il s’en donne également les moyens.
Certes, il est grandement aidé par le fait qu’il y croit lui-même.
Ce n’est pas très difficile de prétendre se réjouir à l’annonce de ce mariage ; une partie de lui y rêve encore. Cela aurait dû être leur jour, son jour et il est encore difficile d’en faire le deuil. Et finalement, c’est presque naturellement qu’il s’en réjouit, comme s’il était effectivement encore dans les préparatifs ce qui aurait dû marquer le début d’une nouvelle vie.

Et j’aimerais tellement qu’il comprenne, Kieran. Qu’il cesse de se perdre dans un monde imaginaire pour fuir la réalité, qu’il cesse de se faire du mal comme il le fait, seulement parce qu’il a envie de retrouver cette sensation de bonheur, même si c’est fictif, même si c’est quelques secondes seulement. « Oui, ça l’est. »
Et ce sourire sur tes lèvres, Kieran, est celui que je déteste le plus. Celui qui est brisé, mais qui est néanmoins sincère. Malmené, mais si pur. Celui qui lui était réservé. Parce qu’elle n’est jamais loin de toi et qu’elle prend encore toute la place dans ton cœur. Je le sais, parce que je lutte chaque jour pour en grappiller des miettes qui tu voudras bien me concéder à son détriment. Mais c’est difficile de te le faire comprendre, Kieran et c’est la raison pour laquelle j’ai cessé de lutter autant que je ne suis pas tant surpris par ta façon de faire.

« On pourra, oui, compte sur moi. » Oh, douce ironie. « Et quand on aura tout rattrapé, on organisera une nouvelle cérémonie où tu seras mon témoin. » Il souligne avec un léger rire et un sourire gêné, ne sachant pas si la plaisanterie peut être permise. Probablement que oui, puisque user d’humour n’est qu’une technique comme une autre pour aider à faire passer un mensonge ; technique testée et approuvée. « Elle t’aimait bien aussi. » Vraiment ? « Tu viendras à la maison, un soir. Pour le moment on est encore dans les cartons, mais dès que ce sera fini. » Jamais.

Et il joue avec cette bague qui ne quitte pas son doigt malgré la situation ; mais c’est pas grave, puisque c’est un détail qui n’a pas grande importance – car il a volontairement oublié la situation, justement.

« J’imagine que si je te dis que j’ai pas le permis, c’est à voir comme une mise en danger d’autrui ? » Il demande, avec un léger sourire. Il ne peut pas le sauver ni lui, ni sa radio, ne possédant toujours pas le permis malgré les années qui passent. Et c’est un peu gêné que Kieran fait cette annonce, la tête baissée qu’il ne relève que lorsqu’il entreprend de s’asseoir sur le bureau où sont encore éparpillées ses affaires. « Je peux pas te sauver, mais je peux attendre avec toi que ça se calme. » Il propose avec un léger haussement d’épaules.

Encore faut-il savoir comment occuper le temps. Et c’est compliqué, quand on a plus grand-chose à se dire.
Ou quand on s’est empêtré dans un mensonge, pas vrai, Kieran ? Quand la lumière est faite sur soi et qu’il faut s’empresser de changer de sujet. N’importe lequel conviendra. Le coût écologique de l’importation d’avocats, le débat lié au plan d’extermination des lapins, la pénurie de friandises dans le distributeur automatique au bout du couloir. N’importe quoi, Kieran, réfléchis.

« Alors, comment ça se fait que tu sois ici et pas sur une grande scène ? »

D’accord. Pas n’importe quoi, Kieran, en fin de compte.
J’ajoute un exemplaire de « la délicatesse, cet art de la conversation » pour la prochaine fois.



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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyMer 26 Aoû - 20:29

Cinq années se sont écoulées sans que les deux garçons ne prennent des nouvelles de l’autre. Raphael s’est empêché de le faire parce qu’il avait l’impression de déranger – cette impression qu’il a à toutes les fois où il veut parler à quelqu’un, même lorsqu’il appelle à la pizzéria du coin pour se faire livrer quelque chose. Il  y a toujours cette petite voix dans sa tête qui lui rappelle qu’il n’est pas aussi marrant que les autres, pas aussi intéressant, qu’il pourra seulement capter l’intérêt d’autrui lorsqu’il aura réalisé quelque chose de bien dans sa vie. Quand il sera un danseur de renommé, quand il passera dans les publicités de Broadway qui s’affichent à Time Square. Quand il n’aura simplement pas à dire « rien de neuf » quand on lui demande s’il y a du nouveau de son côté.

Et Kieran, lui, il ne l’a jamais recontacté probablement parce qu’il était trop occupé à oublier son ancienne vie de célibataire qui se nourri de sel et qui nettoie rapidement ses doigts avant de reprendre sa manette de jeu vidéo. Il a pensé qu’il était devenu ce qu’il a toujours voulu devenir – même si Raphael ne sait pas exactement quelles étaient ses aspirations, il ne semblait pas en avoir beaucoup, à vrai dire. Ensemble, ils rigolaient, ils faisaient passer le temps en regardant les passants mais ils ne se disaient pas les vraies choses. Peut-être que le danseur s’était attendu à ce que leur amitié devienne encore plus solide une fois qu’ils auraient passé des semaines ensemble derrière le volant à observer tous les paysages de l’Australie défiler par la vitre. Ils auraient peut-être chanté à tue-tête lorsque les pires chansons passeraient à la radio, ils auraient peut-être bu dans les chambres d’hôtel jusqu’à ce qu’ils s’endorment pour oublier la soirée, ils auraient peut-être vomi leur petit déjeuner dans le couloir. Raphael ne saura jamais ce que tous les deux seraient devenus mais le destin semble vouloir leur donner une seconde chance. Kieran est apparu dans son champ de vision sans qu’il ne s’y attende et c’est le genre de hasard auquel il veut bien s’accrocher. Et puis, ils partagent un intérêt : l’enseignement. Et ils sont devenus des adultes. « Faut croire, oui. » Ou alors, pas du tout. Le plus vieux semble avoir la même assurance que Raphael lorsqu’il s’agit de ne plus se comparer à un adolescent qui apprend encore à faire du sens à sa vie.  

Il aurait dû être heureux d’apprendre que son ami comptait les jours avant son mariage en avril. Seulement, cette situation lui rappelle trop fortement cette journée au parc durant laquelle Kieran a chopé le rôle du plus grand connard. Mais, comme d’habitude, Raphael n’affiche que de la joie sur son visage et il commence à connaître cette émotion par cœur sans jamais la vivre réellement. Être heureux pour les autres est quelque chose qu’il n’a jamais maîtrisée à la perfection. Il a toujours ce besoin de se comparer et le mariage ne Kieran ne fait que lui rappeler que, lui, il n’a pas de partenaire de danse. Mais il sourit, encore et encore, pour ne pas vexer l’autre garçon dont les yeux brillent de mille feux. Exactement comme la première fois, quand il a annoncé qu’il était en couple avec Autumn. « On pourra, oui, compte sur moi. » M’ouais. Pas certain. Il a appris à ne plus compter sur lui. « Et quand on aura tout rattrapé, on organisera une nouvelle cérémonie où tu seras mon témoin. » Lèvres pincées, il hoche la tête bien qu’il sache que ce ne sont que des fantaisies. Kieran veut se faire pardonner de ne pas l’avoir invité mais, au fond, il comprend. Ils ne parlaient plus, peut-être n’étaient-ils plus de vrais amis. Et, à son mariage, Raphael n’invitera que les personnes qui sont réellement proches de lui – on peut au moins en compter trois, ce n’est pas trop mal. Personne ne se disputera trop pour le lancer du bouquet. « Elle t’aimait bien aussi. » C’est ce que tout le monde dit pour faire plaisir. Raphael avait plutôt l’impression d’être de trop à chaque fois qu’il était en compagnie des deux tourtereaux. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles il a décidé de ne plus se préoccuper de cette histoire jusqu’à ce qu’il les oublie complètement. Ils vivaient leur idylle sans lui et il ne pouvait pas les blâmer. « Tu viendras à la maison, un soir. Pour le moment on est encore dans les cartons, mais dès que ce sera fini. » Haussement de sourcil, lèvres entrouvertes. « Oh, vous avez déménagé ? » Ou redéménagé, ou rereredéménagé, il ne sait absolument rien. Il sait seulement que les cartons signifient un changement.

Après avoir jeté un coup d’œil à l’extérieur, Raphael constate qu’il ne pourra pas se rendre chez lui sans briser sa précieuse radio qui le suit depuis qu’il a quinze ans. Certes, ce sont les vieux objets les plus résistants mais n’importe quel engin électrique rendrait l’âme en contact de l’eau. « J’imagine que si je te dis que j’ai pas le permis, c’est à voir comme une mise en danger d’autrui ? » La déception se lit sur son visage mais il la chasse rapidement en balayant l’air du revers de la main. « Non, c’est mon problème, je n’ai pas regardé la météo. Comment tu es venu, toi ? » Il demande, pensant naïvement qu’il pourra lui proposer une solution miracle – un jet privé ça serait pas mal. « Je peux pas te sauver, mais je peux attendre avec toi que ça se calme. » Malaise. Kieran s’est rassit sur son bureau, lui faisant comprendre que sa décision était prise et qu’il lui tiendrait compagnie en attendant que la pluie ne cesse. Il se racle légèrement la gorge, surpris, puis pose à son tour ses fesses sur la table la plus proche, laissant tout de même une distance entre lui et l’autre garçon : il ne pense pas avoir le droit d’approcher à moins de deux mètres de lui. « Ouais, d’acc. » Il lance sur un ton qui se veut enthousiaste. Son premier réflexe anti-gêne est de poser sa radio sur ses genoux et d’enfoncer sans arrêt les boutons pour les faire claquer. Il lui faudrait une balle en mousse ou un hand-spinner : il est soudainement bien trop nerveux à l’idée de regarder Kieran dans les yeux pour encore on-ne-sait-pas combien de temps. Ils seraient mal barrés si la pluie ne cessait pas avant la nuit. C’est à partir de quel moment qu’ils renonceront à leurs vêtements ? « Alors, comment ça se fait que tu sois ici et pas sur une grande scène ? » Voilà ta stratégie, Kieran. Combler le silence en interrogeant Raphael. Il aurait fait la même chose s’il n’avait pas l’impression de poser les questions les plus intrusives. « Ma cheville. » Il répond nettement en hochant la tête, mâchoire crispée. Cette cheville qui se tort au moindre faux pas et qui l’empêche de progresser assez pour rejoindre les grandes écoles. Et, son âge, aussi. Il est trop vieux pour être introduit dans une nouvelle troupe. Il sait tout ça mais il continue d’espérer que sa chance lui sourira un jour ou l’autre. Il l’a bien mérité, non ? « Mon accident, à quinze ans. Ce n’est toujours pas guéri. » Ou, plutôt, son agression insensée. Il n’a toujours pas remis la patte sur cet Auden, d’ailleurs. Il n’ose plus poser de questions à Ginny depuis une décennie. Jetant un énième coup d’œil par le fenêtre encore mitraillée de goutte d’eau, il lance : « Sinon, je peux laisser ma radio dans la classe et espérer que personne ne mette la main dessus. » Ça lui éviterait de subir ce malaise en compagnie de Kieran. « On est pas fait en chocolat, pas vrai ? » Il demande finalement en replongeant son regard bleu dans celui du plus vieux, espérant qu’il ne voit pas d’inconvénient à partir maintenant même si la météo ne s’est pas calmée.  
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Kieran Halstead
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les cicatrices de la mémoire
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RPs EN COURS : The art of caring [Kieran&Raphael] Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

The art of caring [Kieran&Raphael] 0e4c2e637f2a56a53118b77291743b70048df66b
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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Message(#)The art of caring [Kieran&Raphael] EmptyVen 18 Sep - 12:03

La réalité de ce mariage avorté ne devrait pas être si brutale à encaisser ; difficile de passer à côté de cette solitude détestable à chacun de ses réveils ou ces économies parties en fumée dès qu’il regarde son compte en banque. Pourtant, les éléments lui rappellent sans cesse qu’il a laissé échapper la chance de sa vie, une chance qui ne se reproduira probablement jamais. Si Kieran n’a jamais brillé par sa confiance en lui, depuis que je le côtoie activement, je prends conscience que le problème est bien plus ancré et complexe que cela. Ce ne sont pas seulement des manques qui l’habitent, mais surtout de véritables peurs. Cette peur de l’abandon, plus particulièrement, qui a dicté la majorité de ses choix relationnels, dont le fait de laisser Raphael derrière lui pour mieux avancer aux côtés d’Autumn. Ce serait mentir que d’affirmer qu’il ne le regrette pas ; je le perçois, ce pincement au cœur qu’il ressent à chaque fois qu’il pose son regard sur Raphael et ces « et si ? » qui hantent son esprit. Ce n’est pas tant de la honte que de la culpabilité, c’est un sentiment sur lequel il est incapable de poser des mots et je refuse de le faire pour lui ; après tout mon rôle n’est-il pas de l’aider à découvrir ce qu’il souhaite dans la vie, afin qu’il puisse bâtir celle-ci comme il l’entend et non plus comme les autres le veulent ? Ce serait totalement contre-productif que de lui souffler les réponses ; je peux l’aider à dialoguer avec lui-même (et je le fais très bien si vous voulez mon avis), mais c’est à lui d’avoir les déclics et d’apprendre à se positionner sur ce qu’il veut et sur ce qu’il ressent. Et même s’il prétend que tout est évident parce que Kieran est un avare cognitif qui ne veut pas se lancer dans une introspection aux résultats qui pourraient le déstabiliser, tout n’est pas si simple. Raphael est un ami, cela devrait s’arrêter à ce constat évident ; mais depuis son retour en ville, Kieran ne parvient pas à retrouver sa place parmi les siens ni à retrouver ses habitudes aux côtés de ses proches. Si c’est la première fois depuis des années que son chemin croise à nouveau celui de son vieil ami, ces sentiments contradictoires persistent ; et Kieran ignore comment il est supposé de comporter avec Raphael. C’est d’autant plus compliqué que le blond est aussi à l’aise que lui en compagnie des autres (c’est-à-dire pas du tout). Et là où Kieran est un livre ouvert par la faute d’un visage trop expressif pour son propre bien, Raphael est indéchiffrable. Ce ressenti ne date pas d’aujourd’hui, déjà lorsqu’ils étaient gamins le plus vieux n’arrivait jamais à savoir ce que son ami pensait et jamais il ne parvenait à y trouver un quelconque indice dans son attitude qui pouvait l’aider à mieux interpréter celle-ci. Et qu’est-ce que ça pouvait l’énerver, Kieran, de ne pas parvenir à savoir la façon la plus adéquate de se comporter face à son ami, lui qui module sa façon d’être en fonction de son interlocuteur. Il n’a jamais pu le faire avec Raphael et aujourd’hui est un détestable retour en arrière qu’il aurait préféré ne pas revivre. Parce que je sais comment il est, Kieran, quand la situation lui échappe. Et il peut épuiser autant d’énergie qu’il souhaite à jouer cette naïveté exacerbée, il sait aussi bien que moi ce qu’il en est lorsque le malaise prend le dessus sur lui. Il y a deux solutions entre lesquelles il oscille constamment. La fuite et, comme en fait l’expérience Raphael à cet instant, le mensonge.

La vraie question est de savoir s’il se ment plus à lui-même qu’à son ami.
Il opte pour la seconde option, j’appuie la première. Voyons, Kieran, si tu es en mesure de faire vivre ce mensonge avec autant d’authenticité, c’est bien parce que tu y crois, pas vrai ? Et je sais que tu voudrais me hurler, me supplier, de te laisser tranquille ; mais je n’y compte pas. Je ne tolère pas ta façon de mener les choses, pour autant je te laisse le faire. À défaut qu’elle vienne de moi, peut-être qu’en venant de toi la leçon sera mieux apprise.

Et puis, je le sens ce cœur qui se tort et hurle dans sa cage thoracique. Je la perçois, cette nostalgie qui appelle à tous les souvenirs. Je la ressens, cette douleur dans tout son être. Et je ne suis pas un tortionnaire qui s’en réjouit ou souhaite l’accentuer pour le simple plaisir de voir notre protagoniste perdre pied. Je ne comprends pas sa peine, mais je la respecte. Et je crois que, même si j’ai conscience que cela accentue son mal-être de vivre dans ce mensonge, le fait est que lui ne s’en rend pas compte et, dans ce sens, cela permet de diminuer sa douleur. Il peut mentir s’il le souhaite ; seulement je n’assurerai pas ses arrières lorsqu’il s’agira de couvrir ses mensonges.

Alors bien sûr qu’il est heureux en ménage, bien sûr que ce mariage va avoir lieu, bien sûr qu’il s’en réjouit et évidemment que Raphael sera son témoin. Rien ne pourra venir ternir son bonheur imaginaire, pas même la question de son ami. « On revient sur Brisbane, oui. » qu’il rétorque avec un léger sourire. Ils s’étaient éloignés parce que Méduse désirait se rapprocher de sa famille, invoquant à demi-mot le fait que Kieran n’en avait pas et n’avait par conséquent aucune raison de tenir autant à cette ville. Pourtant, même s’il n’est pas originaire d’ici, c’est bien là qu’il a créé ce qui s’en rapproche le plus, avec Margaret, Lex et Mira. C’est là que sont tous ses repères et même si l’idée de refaire sa vie loin de cet état, voire de ce pays lui trotte dans la tête, il est trop lâche pour mettre ce plan à exécution. Kieran vous dira qu’il ne s’agit que de conditions matérielles et pratiques qui ne le permettent pas, moi j’ose verbaliser cette lâcheté, parce qu’il s’agit bien de cela, après tout, déguisée en peur. Dans tous les cas, dans son rêve, le jeune homme revient vivre auprès des siens avec sa petite amie qui aurait accepté la demande sans sourciller ; serait venu son tour de se sacrifier pour leur couple. « Peut-être qu’on repartira dans quelques années, ça nous trotte dans la tête d’aller vivre à l’étranger, mais, enfin, tu sais... » Entre ce qui est rêvé et ce qui est concret, il a pu expérimenter à quel point la frontière est mince. « Pour l’instant, on est bien ici. » Il conclut, avec un large sourire. Oui, ils sont heureux ici. Dans cette fausse maison, dans ce faux quartier, avec ce faux jardin ; oui, Kieran est heureux ici, dans ce vrai coin de sa tête.

Son regard bascule vers la fenêtre, puis sa tête s’alourdit sous la faute de ne pas être assez indépendant ; il le savait qu’il aurait dû faire son permis, elle lui l’avait assez répété. « En bus. » Il répond, penaud, en relevant la tête, réalisant qu’il n’a pas à se sentir aussi mal de se justifier face à cet interlocuteur-là. Très vite, l’idée de ne pas laisser Raphael s’échapper une nouvelle fois s’impose dans son esprit. Et très vite, il le regrette. C’est le problème, quand les envies parlent plus vite que la raison, Kieran et tu aurais dû m’écouter. Dans le fond, qu’avez-vous à vous dire ? Ce sont des années qui vous séparent et non pas des semaines ; elles ne peuvent pas être rattrapées. Le malaise est perceptible, autant pour l’un comme pour l’autre, mais également de mon côté. Il faut qu’il parvienne à s’en sortir, ça ne devrait pas être si difficile, puisqu’il n’est pas question de mentir cette fois, Kieran, n’est-ce pas ? Et pourtant, il réalise à quel point cela est plus simple.

Tellement plus simple ; ça vous évite les bourdes.

Il se mord la lèvre et écarquille légèrement les yeux à sa boutade, diable qu’il aurait dû le savoir, que cet accident a coûté une potentielle carrière à Raphael ; que c’est en partie la raison pour laquelle il ne brille pas sur scène. Il s’en veut aussitôt, plongeant dans ses souvenirs, se remémorant les faits. « Je... désolé, oui, ta cheville, bien sûr que c’est ta cheville le souci. » Vraiment ? « Enfin, non, je dis pas ça de façon péjorative, mais je-désolé. » Il s’excuse tandis que je le sens se décomposer sous la gêne. Une fois encore, il exemplifie à quel point il parle pour ne rien dire ; selon les autres, selon elle et, à force, selon lui aussi. Raphael lui offre une porte de sortie bienvenue alors qu’il expulse un court soupir d’entre ses lèvres. « Oui, oui, on peut faire ça ! » Il se reprend pour ne pas que son empressement soit perçu comme du soulagement - même si c’en est. « Tu peux la mettre dans mon casier, elle sera à l’abri. » Il propose, sa main glissant dans la poche de son jeans pour en sortir le trousseau de clefs qui appuie ses propos. « T’as qu’à m’envoyer un message quand tu seras là pour la récupérer. » Il ajoute, tandis qu’il ouvre la marche, quittant la salle de classe, Raphael sur ses pas, se remémorant mentalement les différents itinéraires de bus ; l’avantage de ne pas avoir partagé trop de détails dans son récit mensonger, c’est qu’il pourra prétendre vivre à l’autre bout de la ville si cela lui permet de ne pas partager le même bus que son ami.




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