| | | (#)Mer 11 Mar 2020 - 11:45 | |
| Vendez moi un peu de rêve, j'ai plus l'temps. Sauvez moi ici je crève, j'ai plus l'cran. Je veux déployer mes ailes, m'envoler.
Son manteau en laine sur le dos, Mimi traverse les rues de Brisbane. Elle est fatiguée, épuisée, mais elle ne veut pas rester seule dans cette chambre d'hôtel qu'elle ne supporte plus. Elle n'a pas peur de sortir la nuit, c'est moins effrayant qu'en pleins jour, moins effrayant parce qu'Alexander dort à cette heure là, parce qu'il est probablement trop ivre pour la chercher. Elle aurait du faire quelque chose depuis longtemps Mimi, prévenir la police, porter plainte, trouver une solution, mais comment faire quand son mari fait partit de la police de Brisbane ? Quand c'est finalement sa parole contre la sienne ? Elle ne peut pas prendre se risque, parce que ce serait quelque chose de bien trop grand, bien trop terrible si elle se heurtait à des regards inquisiteurs. Alors elle se tait et fuit, comme elle le fait toujours. Parce qu'elle n'a pas le choix. Parce que partir de chez elle est certainement la meilleure décision qu'elle a pu prendre de sa vie. Combien de temps elle va encore devoir raser les murs et prier pour qu'on ne la retrouve jamais ? Elle ne sait pas. Brisbane n'est pas si grande que ça, et tôt ou tard il lui retombera forcément dessus, mais pour l'instant, Mimi profite de sa liberté, profite des rares moments de paix qu'elle a encore. Elle presse le pas dans les rues pour rejoindre un petit bar à Spring Hill. La blonde pousse la porte et se met à l'abri du froid dans cet endroit chaleureux et cosy. Il n'y a pas beaucoup de monde, un soir de semaine peu probable de croiser des fêtards invétérés. Un verre de soda qu'elle commande, parce qu'elle ne boit pas d'alcool, et se dirige vers une petite table. Mais Mimi est maladroite. Mimi ne fait pas attention, et Mimi renverse son verre sur la chemise de l'homme en face d'elle.«Oh pardon je... » Elle relève la tête vers l'inconnu qui ne l'est pas tant que ça. Elle le reconnaît. Rapidement. «Connor.. » Elle blêmi. Bon sang non. Pas ça. Pas un collègue de son mari. Mimi a l'impression de suffoquer. Elle a juste envie de prendre ses jambes à son cou, de quitter cet endroit et ne plus jamais y revenir, parce qu'elle ne sait pas comment elle va pouvoir gérer, comment elle va pouvoir se sortir de là. «Ne lui dis rien. Je t'en pries ne lui dis pas que tu m'as vu. » Alexander ne doit pas savoir. Jamais. Est-ce qu'il va pouvoir garder le secret ? Elle risque gros là dedans, est-ce qu'il s'en rend compte ? Elle ne sait pas Mimi, parce que peut être que la justice ne sera jamais de son côté.
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| | | | (#)Mer 11 Mar 2020 - 18:00 | |
| @Mimi Faure Parfois le destin se rit de nous, nous infligeant des épreuves dignes des plus grands récits d'Homère, et nous observe, se demandant comment les simples mortels vont faire pour rester debout, rester vivant. Garder la tête haute, affronter ces démons qui tentent de consumer leur âme. Chaque être vivant nait et vit avec son lot d'épreuves. Parfois elles sont simples et vous permettent de grandir, de devenir plus fort. D'autres fois, elles vous aspirent dans un tourbillon de détresse dont seul un miracle pourrait vous sauver.
Je n'aime pas trop trainer dans les bars, mais ce soir, j'en avais vraiment besoin. Cette foutue enquête sur laquelle je bosse depuis des mois n'avance plus. Comme si quelqu'un, ou quelque chose, s'était donné comme mission de me mettre des bâtons dans les roues. Des mois que je multiplie les pistes, les interventions, les interrogatoires, et tout cela pour quoi ? Pour à chaque fois finir dans une impasse, me ramenant inlassablement au point de départ. J'en suis arrivé à un point où j'en dors mal la nuit. Je cogite, je repense à ces preuves qui ont subitement disparues. Ces témoignages qui du jour au lendemain changent de version. Ces personnes que l'on devait protéger et qui sont maintenant six pieds sous terre, coupables d'avoir voulu faire de ce monde un endroit plus sûr pour leurs familles et leurs proches. J'en porte l'entière responsabilité, et c'est exactement pour cela que je ne peux pas abandonner. Je ne dois pas abandonner. Et même si mes supérieurs m'ont demandé de classer cette affaire, je ne peux pas m'y résoudre. Pas quand je repense à tout ces visages, les yeux pleins de larmes, en train de faire le deuil de leurs défunts proches. Alors j'ai besoin de couper. Faire une petite pause dans mes semaines marathoniennes. Ce soir, je vais aller descendre quelques verres, écouter de la musique, et pourquoi pas faire quelques parties de billard ou de fléchettes avec des gens dont je ne connaitrais jamais le prénom.
Je suis posé à une table, l'air pensif, le regard dans le vide. Je devais m'oxygéner l'esprit, mais au lieu de cela je continue encore et toujours à ressasser cette enquête. Ce n'est finalement que quelques temps plus, tard, impossible de dire précisément quand, que je sens un verre se renverser sur ma chemise. Je me lève d'un geste brusque, avant que mes yeux ne croisent ceux du coupable. Ce coupable, je le connais. Et je n'aurais pas pensé le croiser dans ce lieu. Ou plutôt la croiser. Cette femme, c'est Mimi, femme d'un collègue du commissariat, Alexander. Je l'ai déjà entendu parler de sa relation avec sa femme, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a l'air pour le moins tumultueuse. Cette hésitation dans la voix, cet air perdu, cette volonté de cacher qu'elle est là, à presque en renier sa propre existence, pourquoi fait-elle cela ? Il fut un temps ou j'avais mené ma petite enquête, et les conclusions étaient formelles : Alexander était violent. Parfois trop violent. Alors, à la fois en tant qu'homme et en tant que lieutenant de police, j'ai tenté de convaincre Mimi d'agir, d'arrêter d'être la victime, et de devenir le bourreau. Porter plainte, le confronter au tribunal, et lui infliger le sort qu'il mérite. Elle s'y était refusée. Mais aujourd'hui, cela semble différent. Mimi est partie de chez elle. Sinon elle ne me demanderait pas de taire le fait que je l'ai vu dans cet endroit. Je dois l'aider. Il faut que je l'aide.
- Je ne dirai rien, ne t'en fais pas. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu as toujours mon numéro il me semble. Rassure moi, il n'est rien arrivé à Alexander ?
C'était ma plus grosse crainte. Réveiller la colère démesurée d'un homme pouvait s'avérer être extrêmement dangereux. Mimi, dis moi que tu es juste partie de chez toi, que tu n'y retourneras jamais, et qu'à l'heure actuel, ton salaud de mari se dit juste que tu as du sortir et que tu reviendras dans quelques heures... |
| | | | (#)Mer 11 Mar 2020 - 18:46 | |
| Vendez moi un peu de rêve, j'ai plus l'temps. Sauvez moi ici je crève, j'ai plus l'cran. Je veux déployer mes ailes, m'envoler.
Mimi erre. Mimi rêve. Elle désire autre chose, elle veut oublier, oublier le temps qui passe et elle qui fait du surplace. La fatigue, et tout ce qui l'agite finalement, qui l'empêche de trouver le sommeil. Il n'est plus question de ça, elle ne peut plus fermer l'oeil et dormir sur ses deux oreilles parce que ça fait des années qu'elle ne peut plus faire ça, toujours à l'affût du moindre bruit pour ne pas risquer de périr, de ne jamais se réveiller. Mimi se demandera toujours si c'est l'alcool qui a fait d'Alexander ce qu'il est aujourd'hui ou si c'est une blessure bien plus profonde que ça. Elle ne le saura jamais, et ne cherche plus à comprendre, elle lui a pourtant donné toutes les excuses du monde Mimi, pour ne jamais avoir à regarder la vérité en face. Mais c'est trop tard. Parce que maintenant qu'elle a ouvert les yeux sur son mari elle ne pourra jamais plus les fermer. elle a entraperçut sa folie, cette lueur terrible dans son regard, et elle ne peut plus lutter pour contenir la bête qui menace de surgir à tout instant, il ne rester qu'une solution. Claquer la porte. Un sac sur le dos et quelques billets en poche pour traverser la nuit d'une seule traite, marcher le plus loin possible pour échapper à cette maison dans laquelle elle ne mettra plus jamais les pieds. Mais la peur est toujours là, elle gronde et fait rage dans son ventre, parce qu'il pourrait la retrouver. Si facilement. Et s'il lançait des hommes à sa recherche ? Et s'il ne rêvait que de vengeance dans l'espoir de la faire disparaître une bonne fois pour toute ? Elle tressaille Mimi. Elle a envie de vomir, le coeur au bord des lèvres et la tête qui lui tourne un peu, elle a besoin d'avaler quelque chose, l'estomac vide depuis plusieurs jours déjà. Mais rien ne se passe jamais comme elle le voudrait, parce que son jus de fruit atterrit sur la chemise de l'homme en face d'elle et son regard rencontre celui de Connor. Il en sait trop. Sur elle. Sur Alexander. Et s'il parle, s'il raconte qu'il la vue, Mimi est fichue.«Non il ne lui est rien arrivé il... ça fait des jours que je suis partit. » Ses épaules s'affaissent un peu. Mimi se cache depuis des jours, ça peut presque se compter en semaine. «Je ne reviendrais pas et quand il va le réaliser il va devenir fou... » Et il vaudrait mieux ne pas être dans les parages lorsque ça arrivera, Mimi le connaît suffisamment pour le savoir. Elle inspire un peu, passe sa main sur ses yeux. Elle est fatiguée. Elle a perdu du poids. Et cet air anxieux sur son visage ne la quitte jamais. «Il ne vous en a pas encore parlé au poste ? » Si ce n'est pas encore le cas alors c'est qu'il n'est pas encore totalement fou de rage. C'est qu'il lui laisse encore quelques temps de répit avant qu'il ne décide de se lancer à sa recherche. Avant qu'il ne comprenne qu'elle ne reviendra jamais, parce qu'elle a décidé de sauver sa peau Mimi, elle a décidé de vivre, et de faire les choses à sa manière. Elle ne veut pas porter plainte, elle ne peut pas faire ça et prendre le risque de se confronter à lui à nouveau.
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| | | | (#)Sam 14 Mar 2020 - 11:56 | |
| @Mimi Faure Comment cela était-il possible ? Par quel procédé miraculeux toutes les ondes négatives de mon esprit avaient réussi à s'évaporer ? Toute la journée j'ai ruminé, m'arrachant le peu de cheveux présents sur mon crâne. Toute la journée, j'ai cligné des yeux, et à chaque battement de cils, je me repassais le film de l'enquête, encore et encore, à la recherche du moindre petit indice oublié, de la moindre petite piste non étudiée. Et à chaque fois, le désagréable retour au point mort, à la case départ. La vérité, c'est que Mimi, de façon complètement involontaire, venait de m'apporter un vent de fraicheur. Rien à voir avec ce verre renversé. Mais la perspective de pouvoir l'aider me permettait à la fois de penser à autre chose, mais également de pouvoir faciliter sa réflexion, sa fuite. Elle ne m'avoue pas que que son mari est violent. Elle n'a pas besoin de le faire Mimi, ses actions parlent pour elle. Les apparences sont parfois trompeuses. Elle ne fuit pas ses problèmes. Au contraire, pour la première fois de sa vie elle y fait face et agit en conséquence. Et moi dans tout cela, je dois lui apporter toute mon aide et tout mon soutien. Car son histoire est touchante. Et puis cette image qu'elle renvoie, celle d'une petite fille pas prête pour devenir une adulte, privée de son libre arbitre depuis bien trop longtemps... Quelque chose de touchant émane de Mimi. Très vite, je comprends que cet entretien devra rester secret. Pour mon bien, mais surtout pour le sien. Qui sait ce qu'Alexander pourrait lui faire ? Je ne connaissais pas très bien son mari. La seule image que j'ai de lui, c'est celle d'un mec bourré de testostérone, aimant se vanter de ses actions viriles, que ce soit dans la vie professionnelle ou dans la vie privée. Une grande gueule, que peu de gens osaient fermer eux mêmes. Pourtant, il y a bien des moments où il aurait pu se faire remettre à sa place, comme cette fois ou il se vantait d'avoir éclaté l'arcade d'un suspect en salle d'interrogatoire. Non respect des lois, des règles, mais personne ne lui dit rien. Car en dépit de ce comportement à la limite de la déontologie, c'est un bon flic. Et c'est probablement ce qui l'a sauvé de beaucoup de situations. Pour l'instant, il est vrai que rien n'avait filtré au poste. Ne bossant pas dans la même unité que lui, nous avions que peu de contacts. Cependant, Radio Police et son incroyable réseau d'informateurs n'avait pas encore donné l'information. Une preuve qu'Alexander n'a pas encore atteint le prime de sa colère. Est-il seulement au courant que Mimi est partie ? Ne se berce-t-il pas d'illusions en partant du principe qu'elle reviendra bien assez vite ? Je suis désolé Alexandre, mais tu fais fausse route. Ce que tu t'apprêtes à vivre est la conséquence de tes actes les plus malsains, les plus cruels. - Non, rien ne se dit au poste pour le moment. En tout cas, des informations que j'ai, il n'en a pas parlé ouvertement.Je vois que le serveur ramène un verre à Mimi. Par politesse et aussi pour lui faire plaisir, je règle moi même la consommation. Devant le langage non verbal de mon interlocutrice, je comprends qu'il ne va pas falloir que cet entretien fasse beaucoup de bruit, ni ne dure très longtemps. Pour le moment, mis à part le fait que Mimi est en "cavale", je ne savais absolument rien. Il fallait que je la questionne, au moins pour m'assurer qu'elle n'avait pas trouvé refuge dans des lieux encore moins fréquentables que sa désormais ancienne maison. - Tu vis où pour le moment ? Tout les quartiers de Brisbane ne sont pas bons à fréquenter...Puis il me vient une idée. Quelque chose de plutôt anodin, qui pourrait être mal interpreté, mais qui donnerait un petit coup de pouce à Mimi. Mon appartement est assez grand pour accueillir une réfugiée après tout. - Je sais que l'on se connait à peine Mimi, mais si tu veux, tu peux dormir chez moi pour l'instant, en attendant que l'orage passe. Et puis je ne pense pas qu'Alexander aille trainer jusqu'à Redcliffe pour te trouver. |
| | | | (#)Dim 15 Mar 2020 - 12:26 | |
| Vendez moi un peu de rêve, j'ai plus l'temps. Sauvez moi ici je crève, j'ai plus l'cran. Je veux déployer mes ailes, m'envoler.
Mimi relève les yeux vers lui.Combien de chance y'avait-il qu'elle rencontre un collègue de son mari ici ? Hein ? Peu, mais ça tombe sur elle. Est-ce que c'est une question de malchance ? Ou plutôt de chance dans son cas à elle ? Mimi n'en sait rien, mais elle ne sait pas comment réagir ni même quoi en penser, elle a envie de détaler à toute vitesse en prenant ses jambes à son cou, mais, au lieu de ça, elle est pétrifiée, n'osant plus bouger ni même esquisser le moindre geste. Est-ce qu'Alexander est dans la vie de tout les jours comme il est chez eux ? Elle est certaine que non Mimi, déjà parce qu'au travail il doit probablement être sobre, ce qui n'arrive jamais quand ils sont tout les deux. Au début, elle a tenté de voir le bon chez lui, tenté de comprendre ce qui pouvait le pousser à boire comme ça et apaiser un peu sa colère. Elle s'en est voulu longtemps de ne pas y arriver, de ne pas réussir à canaliser le démon en lui puis, Mimi a fini par comprendre, par arrêter de culpabiliser, Alexander était fou. Et peut être même qu'il l'a toujours été. Elle s'est résignée, parce que Mimi n'est pas mèdecin, elle ne peut rien faire pour lui et elle a décidé d'arrêter de subir maintenant. Il n'a pas encore parlé d'elle autour de lui, mais ça ne saurait tardé et elle le sait. Elle l'imagine déjà sur grand écran aux informations, jouant les maris éplorés à la recherche de sa femme bien aimée.«Il ne va pas tarder à lancer des avis de recherche. » Elle en est certaine. Et bientôt elle verra sa tête placardée sur chaque murs de la ville et ça lui donne réellement envie de vomir. Le serveur vient lui emmener son verre et Mimi rougit un peu lorsqu'il sort un billet pour payer leurs consommations. Il n'était pas obligé et bien sûre que Mimi est toujours touchée de ce genre de geste. «C'est gentil, mais tu n'étais pas obligé. » Elle boit une gorgée de son verre pour se donner un peu contenance. Elle sait oui, que certaines rues sont à évitées, en particuliers parce qu'elles sont malfamées. «Je loue une chambre à l'emporium hôtel, tu connais ? » Elle demande doucement. Mimi connaît le chemin par coeur maintenant, les endroits à éviter et tout le reste. Elle a finit par s'accoutumer à la ville et par se repérer plus qu'il ne le faudrait pour ne jamais emprunter le même chemin et ainsi éviter d'être suivi. Peut être qu'elle devient parano, mais une vie avec Alexander lui a apprise à l'être. Sept ans de mariage avec cet homme ont développé son instinct de survie plus que de raison. Elle écarquille un peu les yeux face à sa proposition, et elle sourit doucement. «C'est adorable Connor, vraiment, mais je ne peux pas accepter. Je ne veux pas prendre le risque de te mettre en danger.» Est-ce qu'elle vient d'avouer qu'Alexander est dangereux ? Oui. et pourtant Mimi ne s'en rend même pas compte, tout ce qu'elle sait c'est qu'elle ne peut pas prendre le risque de foutre la vie du brun en l'air, parce que les conséquences pourraient être terribles.
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| | | | (#)Jeu 19 Mar 2020 - 10:29 | |
| @Mimi Faure Prévisible. Totalement et simplement prévisible. Comment aurait-elle pu accepter ma proposition ? Elle a peur. Elle est pétrifiée, gelée, jusqu'au plus profond de son âme. Mimi se livre à un véritable combat dont l'issue ne sera peut-être pas la plus joyeuse. Mais elle a eu envie d'en finir. Mettre enfin derrière elle cette partie de sa vie qui lui fait tant de mal. Alors je ne me vexe pas. Ce n'est ni le lieu, ni le moment. Ce n'est pas quelque chose de définitif. Ou du moins je l'espère. Car l'Emporium Hôtel, je le connais de nom, ce qui n'est jamais une bonne nouvelle quand un lieutenant de police connait votre établissement. Il m'était déjà arrivé plusieurs fois d'y faire une descente, en général pour des histoires de trafic de drogue. En soi l'hôtel ne craint pas trop, par contre la population autour un peu plus... Il fallait que Mimi soit très prudente pour ne pas que sa vie s'arrête brusquement, dans la petite ruelle derrière l'établissement, repaire de quelques sans domicile fixe, n'hésitant pas à agresser les passants. Je sors de ma poche une carte avec mes coordonnées, puis avec mon stylo, je rajoute mon adresse personnelle. Mimi avait tout dessus. Mon adresse mail, l'adresse du commissariat, mon numéro de téléphone profesionnel, et enfin, et le plus important, mon adresse personnelle. Il était évident que je l'accueillerai les bras grands ouverts. Déjà parce que sa détresse me touche et j'ai vraiment envie de l'aider. Mais aussi car en tant que lieutenant de police, je pourrais être accusé de non assistance à personne en danger, et cela pourrait avoir des conséquences désastreuses sur ma carrière.
- Tiens, au cas où, voilà ma carte. Je t'ai noté mon adresse personnelle au dos. On ne sait jamais.
Je ne voulais pas trop en faire. C'est pour cela que je me contente de continuer à boire mon verre, tranquillement, sans pour autant prolonger la conversation. Elle n'avait pas besoin de cela Mimi. Quelqu'un qui lui fasse la morale, qui essaye d'entrer dans sa tête pour l'analyser, pour comprendre comment cette situation en est arrivée là... Très peu pour moi. Ce que Mimi a besoin, là, maintenant, c'est de soutien. Savoir qu'elle n'est pas seule dans cette épreuve, et que je serai ravi de pouvoir l'aider. On parle quand même d'une femme obligée de quitter tout ce qu'elle possède pour survivre. Car c'était la réalité. Mimi était en danger. Chaque soirée passée dans cette maison lui faisait courir le risque de finir six pieds sous terre, dépossédée de son dernier souffle de vie par les coups de son mari violent. Il était hors de question que cela arrive.
- Tu peux compter sur ma discrétion en tout cas. Je ne dirai pas que l'on s'est croisés ici.
En lui disant cela, je sens ma main s'approcher machinalement de la sienne, puis la recouvrir. Ce n'était pas qu'un simple contact anodin, mais plutôt une façon de faire comprendre à Mimi que je ne mens pas. Que la seule chose qui m'importe, c'est qu'elle soit en sécurité. De mon côté, j'avais prévu de continuer mes investigations. Qu'elle puisse avoir un coup d'avance ne serait pas de trop dans ce combat terrible. Puis ma main prend à nouveau la direction de mon verre, que je porte à mes lèvres. Pas mal de petit bourbon. |
| | | | (#)Dim 22 Mar 2020 - 13:15 | |
| Vendez moi un peu de rêve, j'ai plus l'temps. Sauvez moi ici je crève, j'ai plus l'cran. Je veux déployer mes ailes, m'envoler.
Mimi ne peut pas accepter, elle ne veut pas passer pour une ingrate, ni même le blesser, mais elle veut le protéger, elle ne veut prendre aucun risque parce qu'elle assume les conséquences de sa vie depuis longtemps, Connor lui n'a pas à assumer quoique ce soit pour elle. Il est gentil, vraiment, parce qu'il ne devrait pas s'occuper d'elle comme ça ni même lui tendre la main et pourtant il le fait et elle ne peut que le remercier d'un sourire timide. Il lui tend une carte avec son numéro de téléphone et son adresse. Elle la saisit Mimi et la range dans sa poche pour ne pas la perdre, pour ne pas perdre l'opportunité de saisir une main tendue si vraiment elle a des ennuis. Parce que ça va arriver encore une fois, alors, en attendant, elle garde cette solution là de secours. Elle est touchée, et elle ne comprend pas toute cette sollicitude mais Connor est un homme bien qui essaye d'aider les autres, ceux qui l'entoure et donc elle à l’occurrence.«Merci Connor. Merci beaucoup.» Mimi serre ses mains contre elle, elle se sent moins seule de cette façon là, vraiment et elle ne sait pas comment le remercier, elle n'a même pas d'argent pour pouvoir lui payer un verre. Non. Alors elle est là, figée comme une idiote, retenant avec peine ses sanglots. Elle n'a pas envie de paraître stupide, ni même faiblarde, et pourtant c'est ce qu'elle est malgré tout Mimi. Elle tremble un peu et le regarde un instant, elle se sent idiote. «je sais pas ce qu'il m'arrive je... Je suis fatiguée je crois. Ça fait des jours que je le fuis.» Elle souffle à bout de force, oui, des jours qu'elle prie pour qu'il ne lui mette pas la main dessus, pour qu'il ne la trouve pas. Et pourtant, ça va arriver et elle le sait. Il prend sa main dans la sienne et Mimi serre ses doigts contre les siens en ravalant ses larmes. «Tu dois sûrement me trouver stupide non ? » Tant qu'il ne pense pas d'elle qu'elle ment ça lui va. Elle connaît la réputation d'Alexander, c'est un homme respecté par ses coéquipiers et pourtant Mimi est entrain de briser l'image qu'ils ont de lui. Mais elle ne peut plus se taire, elle ne peut plus se restreindre au silence, mimi souffre depuis des années et elle ne veut plus se laisser abattre par qui que ce soit, encore moins par son mari. Elle a peur. Bien sûre qu'elle est effrayée, qui ne le serait pas à sa place ? Elle ferme les yeux un instant pour tenter de se reprendre, de respirer correctement à nouveau.
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| | | | (#)Lun 23 Mar 2020 - 11:36 | |
| @Mimi Faure Cette femme est en face de moi. Complètement dévastée. Si elle pouvait hurler de douleur, c'est très probable qu'elle le ferait. Et ses quelques confidences confirmait ce que je pensais. Mimi n'en peut plus. Elle sait que le combat qu'elle a décidé de mener sera long, très long, et qu'en sortir indemne relèvera du miracle. Et qu'ose-t-elle me dire ? Que je dois la trouver stupide. Au contraire, je la trouve absolument extraordinaire d'avoir eu autant de courage. De décider d'aller de l'avant, assumer son choix, peu importe ce qu'il en coute, car il dépend de sa propre survie. Donc non, je ne peux pas la trouver stupide. Je ne dois pas la trouver stupide. Tout ce qu'elle inspire chez moi, c'est de l'admiration. Dans mon esprit, je vois mes mains l'applaudir chaleureusement. Je vois la foule scander son nom. Je vois un plateau de télévision, sur lequel elle est érigée en héroïne pour toutes ces femmes blessées, opprimées par leur mari. Alors rassure toi Mimi, tout va bien, tout va très bien.
- Non Mimi, je ne te trouve pas stupide. Je te trouve extraordinaire.
Mes mains serraient les siennes, bien plus frêles, comme pour la convaincre de la puissance et de la sincérité de mes paroles. Je n'avais aucune raison de lui mentir de toute façon. Mon étreinte ne voulait pas se défaire. Comme si mon subconscient essayait de lui transférer toute la force et tout le courage que j'ai en moi. Mimi va en avoir besoin. Avant tout, il fallait qu'elle se repose. Rentrer à l'hôtel, fermer les yeux, faire abstraction de cette chasse à l'homme qu'elle s'apprête à vivre, et réussir à partir pour le pays des merveilles quelques heures, pour recharger les batteries. Notre petit entretien secret venait d'attirer l'attention du serveur, nous demandant si tout allait bien. Je réponds par l'affirmative, tout en lâchant les mains de Mimi.
- Mon amie vit une situation difficile, pourriez-vous avoir la gentillesse de ne pas nous déranger ?
Le tout était dit d'un ton très calme, très posé. Loin de moi l'idée de froisser cet homme, mais en faisant cela, je réalisais d'une pierre deux coups. Premièrement, il va nous laisser tranquilles et ne plus venir toutes les 5 minutes pour voir si "tout va bien". La phrase typique du serveur qui veut avoir son pourboire à la fin du service. Et deuxièmement, de par la façon dont j'ai attiré son regard, il n'avait quasiment pas eu le temps de regarder Mimi. On ne sait jamais, si dans quelques jours on vient lui demander si il a vu une petite blonde toute fine, photo à l'appui, il ne sera peut-être pas aussi affirmatif.
- Il faut que j'aille aux toilettes. Tu ne bouges pas d'ici, promis ?
Il faut bien avouer que c'était ma crainte. Revenir et ne plus voir Mimi assise à la table, ayant décidé de se faire la malle. Après un dernier regard jeté et un sourire adressé, je me dirige vers le fond du bar pour faire ma petite affaire. |
| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 4:54 | |
| Vendez moi un peu de rêve, j'ai plus l'temps. Sauvez moi ici je crève, j'ai plus l'cran. Je veux déployer mes ailes, m'envoler.
Elle refuse de se laisser écraser par la fatigue, et pourtant c'est le cas. Mimi est épuisée, avec la nette impression qu'il faudra plus qu'une dose de courage pour aller mieux, pour s'en sortir pour de bon . Si Alexander n'avait pas été violent, elle aurait pu fermé les yeux sur ce mariage d'intêret, peut être même qu'elle aurait pu éprouvée de la tendresse à son égard. Mais ce n'est pas le cas. Ce n'est plus le cas. Au début elle lui trouvait des excuses, elle fermait les yeux sur son comportement violent en espérant que ça ne soit qu'occasionnel. Mais c'est devenu de pire en pire. Et là, à cet instant, elle se sent stupide de craquer. Pourtant, Connor la rattrape en plein vol avec des mots qui la laisse sans voix, qui lui permette de retrouver contenance et lui donne envie de se battre un peu plus pour sa survie, pour échapper au joug d'un mari violent.«Merci Connor.» Elle esquisse un léger sourire. C'est bien la première fois qu'on lui souffle ces mots là, alors oui, Mimi est touchée. Réellement. Les mains du brun serrant les siennes, Mimi se détend, se permet même de souffler un peu et retrouver contenance. Elle se sent mieux, il a eu les paroles qu'il fallait et elle ne pensait pas que les mots avaient ce pouvoir là, cet effet plus doux sur les coeurs. Le serveur s'approche d'eux et Connor lui explique gentiment de ne pas venir trop s'immiscer. Elle l'en remercie d'un regard, consciente que le lieu n'était pas trés bien choisit pour parler de ses soucis. Mimi ne pense pas au fait qu'elle ai été aperçu finalement par la moitié de la population de Brisbane. elle qui se donnait du mal pour brouiller les pistes ne se débrouille pas si bien que ça finalement. Le brun se lève pour aller aux toilettes et la blonde ne répond pas, parce qu'elle ne promet jamais quelque chose qu'elle ne va pas tenir. Elle a besoin de partir, besoin de respirer, alors, quand il s'éclipse la blonde se lève, posant deux billets sur la table pour payer les consommations et enfile son manteau. Elle part dans la précipitation parce qu'elle a besoin de rentrer, de dormir et de mettre ses idées au clairs, ça devient urgent. Vital. Un dernier regard vers le bar et elle traverse les rues, ne tardant pas à regagner sa chambre d'hôtel. Mimi se laisse tomber sur le lit, exténuée, en se promettant de le contacter rapidement. Ne serais-ce que pour le remercier d'avoir été là ce soir et de l'avoir soutenu. Parce qu'elle en avait bien besoin la blonde.
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| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 11:14 | |
| @Mimi Faure Comme ça fait du bien de soulager sa vessie. Presque autant que de venir en aide à une femme qui en a énormément besoin. J'essaye de me dépêcher, faire le plus vite possible. Chaque seconde loin de cette table, de cette Mimi, augmente la probabilité de son départ. Finalement, je termine assez vite ce que j'ai à faire. Je lave mes mains en quatrième vitesse, puis au moment de les sécher, je m'aperçois que le séchoir fonctionne mal. Je trépigne, je m'agace, pour finalement balancer un énorme coup de pied dans la machine. Cela ne manque pas d'attirer l'attention du personnel. Un employé vient me voir, me demandant ce qui se passe. Je n'ai pas le temps pour cela, alors j'essuie salement mes paumes sur l'arrière de mon pantalon, et j'écarte cet obstacle vivant qui m'empêche de regagner la salle principale. Et ce que je redoutais venait d'arriver. Mimi venait de disparaitre, complètement volatilisée. En retournant m'asseoir, je constate qu'elle a laissé deux billets pour régler les consommations. Je vais les garder, je vais payer, et je lui rendrai son argent le jour où je la reverrai. Dans la conversation, elle m'avait glissé le nom de son hotel. L'occasion était bien trop tentante d'aller vérifier si tout se passait bien. Alors après avoir régler l'addition, je sors du bar pour me diriger vers la voiture. Vu l'heure, la circulation était plutôt facile. Et puis, il peut m'arriver de rouler un peu vite en ville. En quelques minutes, je me retrouve devant l'hôtel. Il n'a pas changé, toujours aussi peu fréquentable. Après avoir stationné la voiture de façon à avoir un visuel sur la porte d'entrée, je me lance dans une observation précise de l'endroit. Pas de gens mal intentionnés autour de l'hotel, c'est déjà un bon point. Il ne me reste plus qu'à savoir si Mimi est déjà rentrée ou pas. Après une bonne trentaine de minutes et toujours aucun signe d'elle, je décide d'aller directement à la réception pour prendre plus d'informations. Alors que j'arrive au niveau de la porte d'entrée, j'entends une voix m'interpeller. En me retournant, j'aperçois un sans abri, me réclamant un billet. Il m'arrive parfois de leur donner un petit billet. Mais ce soir, je n'étais pas vraiment disposé. Le ton monte, et alors qu'il commence à devenir agressif, j'arrive à apercevoir Mimi à la réception de l'hôtel. Ouf, elle est bien arrivée à destination. Elle est en sécurité maintenant. L'homme en face de moi dégageait une forte odeur d'alcool, il n'a pas été compliqué de le neutraliser. Après s'être excusé, il repart, pour disparaitre dans la pénombre. C'est à mon tour de partir d'ici. Je n'aime vraiment pas ce quartier. Mais l'essentiel était ailleurs. Mimi était saine et sauve, en sécurité à l'hôtel, et rien d'autre ne pouvait lui arriver ce soir. C'est tout ce qui compte. |
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