Mimi est seule avec Carter, dans une ambiance bien différente de celle du bar la dernière fois. Mais elle n'a pas peur, ne semble pas effrayer en tout cas, au contraire. Elle a envie d'aller jusqu'au bout de cette sensation. N'importe quelles femmes auraient probablement tiqué sur le fait qu'il était avec une autre avant qu'elle ne déboule par surprise dans cette chambre. Mais pas elle. A dire vrai, Mimi a déjà oublié. Tout ce qu'elle voit c'est qu'il ne l'a pas chassé et qu'il lui a sauvé une fois de plus la mise malgré la précédente colère qu'il a pu ressentir à son égard. Elle lui doit beaucoup une fois de plus la blonde. Elle va faire ce qu'il faut pour survivre et c'est déjà une bonne chose, c'est en tout cas ce qu'elle estime. Est-ce que ça veut dire qu'il va l'y aider ? Qu'elle va découvrir un peu de son monde ?  Mimi ne sait pas. N'en sait rien. Mais c'est un risque qu'elle est prête à prendre, probablement de la faute de Carter, parce qu'il sait la convaincre mieux que personne apparemment. Mais Mimi n'est pas courageuse. Elle n'est rien de tout ça. Elle agit sous des pulsions qui finissent par s'évaporer aussi vite qu'elles sont venues. Comme la dernière fois, dans cette épicerie, où elle a dérobé des billets sur un coup de tête. Elle a envie de croire qu'elle a raison, que ça viendra avec le temps. Mais pour l'instant, c'est contre la peau du brun qu'elle a envie de prendre des risques. Sa bouche qui trouve la sienne et la blonde qui se retrouve rapidement allongée sur le lit.

 « quand t'es loin, j'ressens plus rien... »     mimi faure & carter rollins

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Il n’y a rien de plus humain, de plus vivant que deux corps qui se lie de cette manière, aimanté l’un à l’autre. Carter n’envisage rien d’autre pour son avenir plus qu’incertain, que ses épisodes endiablés, n’étant pas certain de vouloir davantage que des nuits charnelles avec les femmes de Brisbane, ou d’une autre contrée lointaine. Il n’est pas de ceux qui s’acharnent jusqu’à obtention de ce qu’il désire. Il n’est pas de ceux qui, tombant dans le piège, obtempère aussi brièvement. Elle n’est que de passage, qu’une vulgaire chose dont il s’entiche pour quelques minutes, quelques heures tout au plus, et pour laquelle, il n’aura aucune once de remord à renvoyer ou tourner le dos. Il n’a pas appris à aimer Carter, il n’a encore moins appris à s’attacher, et le monde dans lequel il évolue, n’a pas de place pour une tierce personne. Ce serait l’affaiblir, ce serait le rendre impuissant face aux tourmentes de la vie, que le dealer a suffisamment à faire face. Alors son passage dans la vie de ses femmes n’est que bref, de courte durée. Il n’est qu’une étincelle qui brûle et qui s’éteint aussi rapidement, qu’on ne le voit pas s’échapper de l’emprise. Il n’est qu’une étoile filante qui brille, qui disparaît de manière rapide, et sans laisser de trace. Dans la vie de ses femmes. De celles qui s’attachent néanmoins à cette ombre obscure, qui se considère suffisamment importante pour vouloir passer les barrières. Il n’y songe pas Carter, et sans doute qu’il vaudrait mieux pour Mimi qu’elle ne cherche ni à garder cette connexion, ni qu’elle cherche à le retenir. Leurs corps qui ne font plus qu’un, ses baisers sur son corps. Il entame des va et vient alors qu’elle laisse ses lèvres effleuraient celles du brun. Elle a le souffle court, et il serait mentir que de prétendre le contraire pour lui. Il aime ses instants charnels, il aime ce qui se passe en lui, sans réellement comprendre l’importance de le faire ici, avec elle. Auprès d’elle. Pour lui, elle n’est qu’une de plus dans sa vie, une femme sans importance, une femme de passage. Comme il en aura tant vu ses dernières années. Il ne parvient plus à se maîtriser Carter, plus rien à retenir, alors que lui-même gémit, lâchant sa tête en arrière face au dernier à-coup, puissant, généreux, avec un sens du partage qui lui est habituellement inconnu. Il n’y a rien d’humain dans ses gestes, rien dans ses pensées. Elle n’est même pas entièrement dégagée de lui, qu’il souhaite déjà s’en aller. Fuir. « Attends que je m'endorme avant de partir... S'il te plaît. » Dit-elle, retenant son esprit déjà loin, alors qu’elle se couche dans le lit, sur les draps, et qu’il tente une dernière fois d’observer ses formes. Il reste silencieux, quelques instants. Il n’y a plus de gestes tendres, plus de paroles, et quand il observe les yeux clos de la danseuse, il se lève sans faire de bruit, s’habille à la va-vite et récupère le peu d’affaire qu’il avait emmené avant de refermer la porte derrière son passage. Elle dort, et lui sera déjà loin quand elle ré ouvrira les yeux…