| so many nights, so many memories (lilymatt) |
| | (#)Mar 17 Mar 2020 - 13:38 | |
| C'était censé être genre la meilleure idée (de merde) que j'avais eue depuis longtemps. C'était censé être une surprise aussi, c'était censé être un secret d'état et en vrai, ça l'avait été, genre pendant 5 minutes au moins. J'avais fait des efforts surhumains et si elle savait là, où on s'en allait ce soir Lily et moi, c'était pas du tout ma faute. Mais entièrement la sienne.
De base, j'avais prétexté un truc lambda genre le pub a une nouvelle carte des vins et faut aller l'espionner pour voir si y'en a des bons à ramener au DBD. Mais quand on se souvient qu'il s'agit d'un pub, que leur carte des vins fait 1 rouge, 2 blancs, 1 hydromel et 1 truc immonde qui goutte le dentifrice mais qui a assez de pourcentage d'alcool dedans pour que tu l'oublies une gorgée et demie plus tard, la Keegan désormais McGrath avait vu clair, si clair, oh so clair dans mon jeu.
Mentir fait pas partie des règles officielles ni officieuses du mariage, j'ai tout déballé dans un discours de mille milliards de mots à la minute, un record en vrai, quand au passage la table du salon était recouverte de maquillage vert, de paillettes en trèfles à quatre feuilles et de teinture orange qui part après un (ou dix) lavage (j'ai pas lu les instructions derrière j'ai juste pris la première boîte à sa pharmacie sans qu'elle ne le réalise).
Ma voiture nous a donc transportés, nous les deux lutins complètement ridicules mais heureux comme les cons/gamins qu'on était en permanence vers ce qui devait être autant une soirée pour la St-Patrick. D'habitude, je célèbre toujours au café, à faire des mix and match verts pour tous les cocktails de tout le monde, à leurs risques et périls - mais ce soir j'additionne l'occasion à son anniversaire. Elle a pas fait gaffe à cacher sa date de naissance en remplissant les formulaires de MPR Lily, elle a pas fait gaffe et maintenant Neige et moi on peut être fiers du complot qu'on a su tenir secret pendant un temps trop ridicule pour que je le mentionne si quiconque venait à me demander si Lily s'était rendue compte de la supercherie avant qu'on se gare devant le bar.
On se rue à l'intérieur, et on réalise que de tout le monde, on est les seuls véritablement déguisés pour la soirée. La loose, la fiesta costumée, elle était hier au calendrier.
« Si on te demande, on est juste fashionably late, okay? » je pouffe de rire contre ses lèvres, lui bousille ses joues de lutin de ma paume qui passe par là. Mais j'évite, je me dégage, je file au bar, et surtout je pense jamais la laisser attraper mon chaudron en papier mâché d'or fait surmesure avec les bons soins de Charles et de ses quatorze bébés. L'important là, c'est de trouver le cocktail au menu qui risque le plus de faire irlandais pour au moins rattraper mon fail. |
| | | | (#)Jeu 19 Mar 2020 - 21:38 | |
| C’est écrit nulle part qu’on est supposé devenir un adulte une fois marié ou même lorsqu’on passe le cap du trente quatrième anniversaire. Et heureusement, d’ailleurs, parce qu’elle n’a rien d’une adulte, Lily, quand la seule chose qu’on distingue aisément sur son visage peinturé de vert (supposément vert-lutin mais on y voit surtout un vert-grinch) c’est son sourire toujours aussi vigoureux depuis qu’elle a emménagé chez son nouveau mari. Elle sourit d’autant plus qu’il lui a fait part de l’entièreté de son plan pour la soirée et le fait qu’il ne sache pas garder de secret la rassure autant que l’amuse.
Elle s’amuse encore plus quand ils sont les deux seuls à avoir épuisé le stock de maquillage vert du quartier alors que tout le reste du bar est habillé le plus normalement du monde, le plus extravagant étant un fard à paupière vert pour une femme que Lily est certaine d’avoir vue dans l’assemblée, là, juste là, ou peut être là bas, mince elle est partie. « Si on te demande, on est juste fashionably late, okay? » Elle rapplique, trouve naturellement la première parade venue. ”Le chapeau de la Reine d’Angleterre n’était pas vert gazon aujourd’hui quand elle a quitté le palais ? Je suis certaine que si.” Le bout de son nez se fronce doucement alors qu’elle se fait taquine, jouant un instant de la proximité de Matt avant qu’ils ne redeviennent un duo comme les autres. Le vert en plus, le chaudron empli de trois diabètes avec.
Le but de l’opération n’a même pas à être prononcé à haute voix tellement il est logique, inné, limpide : manger et boire tout ce qui sera vert, plus cliché c’est et mieux ce sera. A un couple étourdi elle dérobe la carte des cocktails, virevolte alors que Matt avance à tâtons quand il prend la place de trois personnes avec son chaudron qu’il n’est pas prêt de lâcher. La scène l’amuse alors qu’elle en profite pour se faufiler derrière lui et jusqu’au bar, grimpant sur la première chaise haute venue. Ses yeux parcourent la carte spécial St Patrick pour en trouver des mots clés, lesquels seront soit cools, soit trop cools, soit intrigants soit ”dégueux.” Son nez se fronce pour une nouvelle raison maintenant alors qu’elle découvre la composition d’un nouveau cocktail. ”Okay on prend ça.” Jameson Jello Shot ce sera, parce que son mari est anglais alors il faudra bien qu’elle s’habitue à ces choses là un jour ou l’autre non ? Et si elle peut s’amuser avec la gelée du bout du doigt, ce qu’elle fait dès qu’on leur apporte les mignardises-cocktail, alors le jeu n’en est que d’autant plus amusant. ”Okay tu goûtes avant mais tu manges pas tout, pas comme quand je te laisse une part de mon cookie et que tout ce qu’il reste c’est des miettes sur tes lèvres okay ?” Elle accuse, a son air faussement outré, demande confirmation une dernière fois avant d’approcher doucement le carré de gelée verte des lèvres de son époux qui le sont tout autant. ”Et maintenant que t’as la bouche pleine et que je t’interdis de me recracher toute la gelée dessus est ce qu’on peut commander sur cette carte là dis oui s’il te plaît parce qu’ils proposent juste des noms de cocktail et le niveau de spicy à côté et on sait pas ce qu’il y a dedans dis oui s’il te plaît ça a l’air trop cool je goûte la première et cette fois promis je meurs pas comme à Cuba.” Vous l’imaginez, là, son air de gamine suppliante, ses cils qui battent la mesure (la moitié des verts posés un à un par Matt se décrochant déjà peu à peu) et sa lèvre se retroussant pour accentuer le capital dramatique de la scène ?
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| | | | (#)Lun 23 Mar 2020 - 21:20 | |
| ”Le chapeau de la Reine d’Angleterre n’était pas vert gazon aujourd’hui quand elle a quitté le palais ? Je suis certaine que si.” « POP QUIZ : elles ont combien de diamètre, les oreilles du prince Charles? POP QUIZ : quelle est la teinte exacte des cheveux d’Harry? »
Elle connaît mieux l’actualité de MON pays que moi la fourbe. Elle connaît tout, elle sait tout, elle m’en sort des fun facts à chaque jour, tirés de sa veille stratégique quotidienne #angleterre #buckingham #beckham, quand on se pose pour le café du début de la journée. Et ses yeux guys, vous devriez voir à quel point ils brillent tellement elle est fière de me dire ce qu’elle sait comme si c’était ça qui était important pour que je l’aime un peu plus alors qu’elle a même pas besoin de forcer, que ça se fait tout seul - mais c’est cute, faut dire. Alors on a transformé ça en jeu et pour être honnête, tant que je peux hurler POP QUIZ à tous vents dans tous les lieux publics où on essaie de passer inaperçus - et même ceux où on passera jamais inaperçus genre ici helloooo - moi ça me va.
Lily, elle se faufile comme si elle avait aucune colonne vertébrale, elle rattrape la carte quand je rapatrie une rangée de bancs au complet et que le barman serait déjà lassé de nous si c’était pas un pote de fac que j’ai retrouvé dans le coin y’a quelques mois. Là, il est juste occupé à faire du damage control sur les verres que je bouscule avec mon chaudron, et sur les brochettes de fruits que je démolis avec mon chapeau d’un mètre de haut (un demi Matt, du calme avec ton sens d’exagération des hauteurs) en le posant sur le comptoir de bois vernis. ”Okay on prend ça.” « On prend ça. » je lui fais confiance, elle connaît mes goûts parce qu’on a les mêmes, ça sort tout seul sans même que je réalise. « Wait, attends, c’est quoi - mais tout de même, l’épisode du cocktail spicy m’a traumatisé, je m’étire pour lire, c’est commandé déjà - oh ouais, on prend çaaaa. » too late Mr. McGrath, Mrs. McGrath was quicker.
Les cubes de gelée verte apparaissent sous nos yeux et si elle a l’air d’avoir 4 ans j’ai l’air d’en avoir 4 moi aussi. C’est Noël en mars. ”Okay tu goûtes avant mais tu manges pas tout, pas comme quand je te laisse une part de mon cookie et que tout ce qu’il reste c’est des miettes sur tes lèvres okay ?” j’ai même pas attendu qu’elle ait fini son discours pour goûter - elle m’a dit de goûter, j’ai gouté tu penses quoi en vrai que je vais attendre lol nope no way. « Je suis pas si PIRE que ça quand même je suis pas ma soeur - oh. » le oh timide, le oh pas convaincu, le oh gêné, quand je sens la gelée froide qui noie mon menton et que Ginny doit rigoler dans un coin sombre de la pièce à agiter ses lingettes nettoyantes comme si c’était la seule denrée avec une valeur qui restait dans le monde. Je la hais quand elle fait ça, la benjamine.
”Et maintenant que t’as la bouche pleine et que je t’interdis de me recracher toute la gelée dessus est ce qu’on peut commander sur cette carte là dis oui s’il te plaît parce qu’ils proposent juste des noms de cocktail et le niveau de spicy à côté et on sait pas ce qu’il y a dedans dis oui s’il te plaît ça a l’air trop cool je goûte la première et cette fois promis je meurs pas comme à Cuba.” « Mch-oui. » bon, je sais, c’est pas poli de parler avec les joues et les lèvres et la bouche en entier occupées ailleurs, mais elle parle pour deux là et elle me sauve en vrai parce que fort probablement que si elle n’avait pas parlé j’aurais tout mangé sans rien lui laisser et j’aurais commandé un round two par culpabilité et elle aurait tout mangé sans rien me laisser et on serait déjà bourrés à 4 minutes 16 secondes du début de notre premier vrai de vrai rencard. Elle est parfaite et elle le sait pas assez, fait chier.
« Viens là, allez, râle pas. » que je l’avertis, quand elle finit son plaidoyer et qu’elle doit prévoir reprendre son souffle à un moment ou un autre. Mes doigts s’agitent, ils dansent, ils ont rien de rassurant quand ils battent la mesure d’une chanson de Dropkick Murphys qui vient de commencer en trame de fond. « Liiiiiiiiily viens, fais-moi confiance, sois pas chiiiiiche. » je sors la voix qui chante, je sors le regard mielleux, je sors le sourire rassurant, je sors tout ce que j’ai en banque pour qu’elle s’avance. Et que je replace la catastrophe de ses cils que j’ai pourtant posés exactement comme ils disaient sur la boîte. Genre j’ai fait toutes les étapes même celles bizarres en bonus avec la colle de protection pas la colle traditionnelle non l’autre avec le petit bouchon qu’on jette toujours parce qu’on se dit que ça sert juste à prévenir plutôt que guérir - bah là, ça a pas prévenu. « T’es belle. » que je lâche, concentré à recoller le tout, à lui embrasser son nez qu’elle fronce à chaque minute sans savoir qu’à chaque fois je craque un peu plus si c’est possible. « Ok, maintenant que je ne suis plus marié à une irlandaise lépreuse de la paupière gauche, on commande des shots? Des verres? Des frites? Ils mangent quoi en Irlande j’ai faim là. »
Parce que finalement, ça sert à rien de poser les questions quand on est les deux ensembles ; la minute d’après, j’ai juste tout commandé. Sur sa carte à elle, et sur celle de bouffe qui traînait par là. On va remplir le comptoir au complet de nos commandes et on risque de coller pendant toute la soirée - mais voilà, demandez-moi si je suis pas heureux, pour vrai de vrai, là juste là. |
| | | | (#)Mar 24 Mar 2020 - 7:10 | |
| « Viens là, allez, râle pas. » Rien que parce qu’il vient de lui demander le contraire, c’est une moue boudeuse qu’elle affiche sur son visage vert quand bien même il vient d’accepter de commander sur la carte mystère. Elle s’approche quand même, la Lily qui cherche à contrarier le monde entier mais qui ne peut décemment pas dire non à Matthew McGrath. « Liiiiiiiiily viens, fais-moi confiance, sois pas chiiiiiche. » Pas quand il tire autant sur son prénom, pas quand il accentue la première syllabe alors que tout le monde tire normalement la seconde, pas quand il fait tout un cinéma laissant croire qu’il est un mari délaissé alors qu’elle ne lui laisse pas une seconde à lui depuis qu’ils se sont dit ‘oui’. Elle passe ses bras autour de lui, les pose à la base de son dos et laisse un à un ses doigts remonter le long de sa colonne vertébrale, point par point, sans jamais s’enfoncer, sans jamais lui faire mal. Parfois ses doigts s’égarent, parfois ils commencent à courir le long de ses côtes, parfois ils s’emmêlent entre eux pour mieux se replacer sur le chemin initial ensuite.
« T’es belle. »
Elle est longue et immense, l’inspiration qu’elle prend à ce moment là quand elle rouvre les yeux pour les relever vers Matt, plus brillants que jamais. Ce n’est rien, en soi, ce ne sont que deux mots et il n’est même pas forcé de penser ce qu’il dit, peut être même qu’il se moque alors qu’il lui replace le dernier cil de travers mais là il ne fait pas la tête du Matt qui rigole. Elle le sait, elle le connaît ; il est son époux après tout. Son sourire se fige en position “immense”, elle garde ses yeux bleus ancrés dans les siens alors qu’il est encore trop occupé à rattraper le carnage sur son visage pour la regarder elle mais ce n’est pas grave, ça ne fait même aucune importance. Ses yeux parlent pour elle, sûrement, quand les mots qu’elle voudrait dire ne sont pas encore les bons et qu’elle se contente de le trouver beau en silence. Elle finit par rigoler simplement, de la même manière que le ferait une enfant alors que ses lèvres se posent sur le bout de son nez et qu’elle ferme instinctivement les yeux une seconde à peine pour mieux le retrouver ensuite, heureuse.
« Ok, maintenant que je ne suis plus marié à une irlandaise lépreuse de la paupière gauche, » « Heeeeey tu sais ce qu’elle te dit l’irlandaise lépreuse de la paupière gauchhhh - » « - on commande des shots? Des verres? Des frites? Ils mangent quoi en Irlande j’ai faim là. » « Oh. Okay. » Il a utilisé tous les mots clés qui soient, elle n’a pas pu lutter. Le combat était perdu d'avance.
En un rien de temps, la table est remplie de toute la nourriture verte du monde et de milliers (oui d’accord elle exagère peut être un peu) de cocktails aux couleurs du drapeau irlandais, lesquels Lily s’amuse à pencher d’un côté ou de l’autre pour voir jusqu’à quel point les lignes peuvent rester parfaitement droites. Elles restent en tout cas bien plus droites que la tête de la brune dérivant doucement jusqu’à l’épaule de Matt, ses mains encore occupées à triturer tout ce qu’on vient de leur porter comme nouveautés. « Je t’aime bien Matt. » Et elle ne le dit pas parce qu’il lui a fait un compliment juste avant, elle ne le dit pas non plus parce qu’elle est en train de trouver une excuse pour expliquer que le tissu sur son épaule qui s’imbibe de vert, elle le dit encore moins parce qu’elle se sent forcée d’une quelconque manière à le faire. Pour une fois dans sa vie, elle le pense réellement. « Vraiment bien. » Le genre de vraiment bien qui l’a déjà perdu une fois mais qui, elle a bon espoir, ne fera que la sauver cette fois-ci. Ils seront heureux, ensemble, même si les confidences à propos de ses sentiments ne la mettent pas à l’aise et qu’elle a besoin de rapidement passer à autre chose, empêchant sa joue de s’enfoncer d’avantage dans l’épaule du brun. « Mais tu sais ce que j’aime encore plus que toi ? Ce hamburger aux épinards. » Ça sonne cool, ça sonne healthy, ça sonne décalé et surtout ça sonne vert : le thème de la soirée. Ça sonne tellement cool qu’elle le prend à pleine bouche sans se soucier un seul instant du prix à payer pour avoir un hamburger aussi cool. Elle finit par regretter son choix rapidement, comme toujours, et son visage affiche toutes les expressions de regret du monde entier. « Okay. Bon. En fait. P’tet que. C’est pas cool de t’aimer moins que ça. » Hamburger aux épinards, refusé. « Est ce que toi tu m’aimes plus ou moins que le cocktail … » Sa main parcourt la table, ses doigts courent dans le vide et cherchent le coupable idéal. « Muerte verde ? » Mouerté berdéééé qu’elle dit, Lily, fière de son faux accent cubain usé le long des quartiers de la ville. |
| | | | (#)Mer 25 Mar 2020 - 1:08 | |
| ”Je t’aime bien Matt.” elle a la tête sur mon épaule et je sais pas si elle m’aime bien parce que je suis le type le plus idiot de la planète et que je tente depuis 3 secondes et quart - ce qui semble être une éternité pour moi - de faire un château avec les sous-verres à portée de main en attendant que tous les plats soient arrivés. Je goûte rien tant que tout est pas là, sinon je vais tout manger trop vite et on aura encore 10 autres assiettes à venir et vous la voyez, l’expérience de goinfre qui ressort right? Good. ”Vraiment bien.” « Vraiment bien? Ou genre, vraiiiiiiiiment bien? » j’insiste, joue, dédramatise, rends la scène la plus marrante possible - à mes yeux du moins - en tentant d’imiter sa voix et en grinçant des voyelles parce que je vois que le bien grince sur ses lèvres. C’est pas grave Lily, on a tout fait dans le désordre, t’es pas obligée de le dire tant que ça sort pas naturellement, t’es pas obligé de le dire du tout tu sais même si moi je me gênerai pas pour le faire le jour où je verrai qu’elle sera aussi à l’aise de le dire que de l’entendre. « Sur une échelle de vraiment à bien, on en est où là? » mon index dérobe un sous-verre sur un des nouveaux cocktails flambés qui arrive, et un autre sous ce qui ressemble à un café irlandais et oh my lord y’a de la crème fouettée et oh my lord de quoi je parlais déjà j’ai oublié? ”Mais tu sais ce que j’aime encore plus que toi ? Ce hamburger aux épinards.”
« Pffffff ; il a même pas de fromage. » il a même pas de fromage son burger, parce que je le lui pique à la dernière seconde avant qu’elle me gobe le doigt et qu’elle se retrouve avec une phalange en extra sur sa galette verte. ”Okay. Bon. En fait. P’tet que. C’est pas cool de t’aimer moins que ça.” mes dents sont tartinées de fromage volé quand je lui offre le regard le plus courroucé que j’ai en banque, le tableau est dégeulasse mais comme elle m’a déjà dit I do j’ai une marge d’un truc deg par jour avant qu’elle ne regrette j’ai testé en plus et elle aborde pas le mot en “d” mais elle râle et elle grogne et j’ai enregistré et je viens de griller ma carte, mais c’est pour la bonne cause. « Essaie pas, c’est fini, tu m’as quitté pour lui, je m’en remettrai jamais. OH DES LUCKY CHARMS. » je m’en remettrai jamais, jusqu’à ce que Todd - c’est ça son nom, j’avais oublié! - le barman dépose les dit shots aux céréales sous nos yeux ravis.
”Est ce que toi tu m’aimes plus ou moins que le cocktail …” et elle relance la brune, elle relance et elle a des miettes au coin des lèvres mais je dis rien parce qu’elle a l’air tellement investie dans sa recherche que ce serait un crime de l’arrêter dans son élan pour lui nettoyer la peau mais surtout parce qu’après je risque de l’embrasser et que je saurai jamais c’était quoi le cocktail qu’elle voulait dire et ce sera une histoire sans fin. ”Muerte verde ?” ouhhhhhh, bon choix McGrath, bon choix. On dirait que je me félicite moi quand je dis ça, et j’adore on va pas se mentir. « Sur une échelle de mouerté à berdéééé, je diraiiis... » son accent que je tente de copier quand le mien est beaucoup trop sec, beaucoup trop anglais pour sonner aussi chantant que le sien. Mais c’est pas grave, parce que la seconde d’après je gobe la moitié de ce qui semble être à mi-chemin entre un smoothie aux fruits exotiques et un mojito nouveau genre.
Mais y’a de la glace. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de glace. « Brainfreeze, brainfreeze, brainfreeze, brainnnn - » à moi de faire un Lily quand je saute de mon banc, quand je me secoue la tête, quand je la penche d’un côté et de l’autre et que j’ai l’impression que mon cerveau va exploser tellement il est gelé. Elle peut bien rire ou s’alarmer je vois rien tant je tourne en rond au point où j’en ri à un moment, hilare de voir à quel point la tache verte et orange que je personnifie doit étourdir qui que ce soit croyait passer une soirée relax ici ce soir. Nope, not gonna happen.
Ce n’est que lorsque je vois un billard dans le coin qui se libère que ma danse se calme. Je lutte encore pour mes deux neurones restants qui ont évité le froid sibérien et qui se la coulent douce pour attraper le plus d’assiettes dans mes mains, faisant signe à Lily de me suivre avec ce qu’elle peut amener elle aussi. On est le duo de lourds qui traversent le bar à la course au ralenti, ça c’est la technique où tu marches vraiment pas vite mais que tu fais des tas de petits pas les uns à la suite des autres, pour rien échapper, mais pour ne pas perdre notre table de billard non plus. Ouais, la nôtre.
Et on est posés, et on a survécu. Et je lui tends sa baguette, et je place les boules sur le green. Et surtout je viens errer derrière elle, parce que j’ai pas répondu à sa question, et parce que c’est impoli. « Plus que le cocktail, plus que le burger. » que je chuchote à son oreille. J’aurais pu le lui dire en la regardant dans les yeux, j’aurais pu le lui affirmer avec les vrais trois mots aussi, mais je préfère lui laisser une porte de sortie à pas avoir à plonger ses iris dans les miens si elle est pas prête, et surtout, surtout, je vis pour le rire qu’elle va avoir quand mon souffle va chatouiller inévitablement et volontairement sa peau. |
| | | | (#)Mer 25 Mar 2020 - 18:35 | |
| Elle amuse la galerie autour de son hamburger aux épinards quand il en fait de même avec son mouerté berdé - brainfreeze, à croire que la nature le leur rend bien dès qu’ils se sentent un peu trop à l’abri à se moquer l’un de l’autre de la manière la plus naturelle qui soit. Le fait est qu’ils sont ridicules à souhait, tant dans leurs habits que dans leur réaction face à la moindre nouveauté. Et cela ne risque pas de les déranger, ils risquent encore moins de changer d’attitude alors que tout les amuse bien plus que de raison et qu’elle est certaine que leur rire commun est même plus fort que la musique qu’ils passent. Il amène l’enfance et l’insouciance, il amène tout le bonheur auquel cette partie de la vie devrait être normalement associée et pour tout ça elle saura le remercier un jour.
Leurs yeux se retrouvent une seule seconde et sans un mot ils s’accordent sur le déménagement express de leurs milles assiettes pour aller rejoindre le billard. Il prend autant de choses qu’il le peut alors qu’elle se concentre sur les Lucky Charms, prenant soin des dix shots comme s’ils étaient la prunelle de sa vie, plaçant le plateau au dessus de la foule en priant pour que personne ne leur demande soudainement de danser les bras en l’air ou n’importe quoi allant dans ce sens. Ouf les meilleurs shots (ou les plus mignons en tout cas) de la Terre entière son sauvés, précautionneusement posés sur le coin de la table et prêts à être dévorés.
« Plus que le cocktail, plus que le burger. » Le frison à l’arrière de sa nuque n’est pas seulement dû aux paroles du brun mais ce sont en tout cas les seules choses qui provoquent son rire amusé. Elle se serait raidit si ça avait été qui que ce soit d’autre, sûrement, mais pas avec Matt, pas quand il prend toutes les précautions du monde pour qu’ils avancent à son rythme à elle. Elle finit par se retourner, son rire s’étant seulement transformé en un immense sourire, les yeux de la trentenaire trahissant déjà son objectif prochain alors qu’ils oscillent entre ses yeux et ses lèvres. ”Je t’aime, imbécile.” Et si jamais on lui demande, dans la version officielle elle lui a avoué ses sentiments après plusieurs mois de relations et bien d’autres nouveaux mois (voire années) avant de se marier. Et si jamais on lui demande réellement, elle leur dira d’aller se faire voir parce que personne ne pourrait comprendre à quel point il est la seule pièce d’un puzzle désordonné avec laquelle elle puisse se lier. Il est son contraire pourtant tout paraît si naturel et si fluide qu’il a fait tomber toutes les barrières qu’elle pensait infranchissables et ce en un temps jamais égalé. Ses lèvres finissent inévitablement et irrémédiablement par trouver les siennes alors qu’elle en abandonne bien vite la baguette, trop occupé à ramener ses bras sur ses épaules et joindre le bout de ses index à l’arrière de son crâne. Elle pourrait avoir peur, elle pourrait être effrayée d’avoir mal interprété les signes, elle pourrait être terrorisée à l’idée de reproduire les mêmes erreurs à vitesse grand V pourtant ce n’est pas le cas. Lorsque ses lèvres quittent les siennes, c’est seulement pour faire dériver ses baisers le long de la ligne de sa mâchoire et d’ajouter quelques mots en chuchotant, taquine. ”Ne bois pas trop ce soir.”
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| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 15:33 | |
| ”Je t’aime, imbécile.” y’a le bar en entier qui bouge autour de nous. Y’a des conversations qui explosent, y’a des gens qui rient et qui m’énervent genre on l’a entendu ta blague de merde tu l’as répétée 40 fois et 40 autres à tous ceux qui sont venus rejoindre votre groupe sur l’entrefaite give me a break. « Imbécile, vraiment? »
Alors mes doigts courent sur ses bras maintenant qu’elle les pose autour de mes épaules, mes lèvres sont occupées à réchauffer les siennes plutôt qu’à dire des conneries, plutôt qu’à transmettre l’air le plus outré que j’ai en banque. Parce que c’est important comme moment, parce que c’est une étape qu’on vient de franchir, parce que ça se voit dans son regard et parce que ça s’entend dans sa voix et parce que même si on est bien là, vraiment, vraiment bien, je sais qu’il y a un univers qui passe dans sa tête et qui bouille et qui gèle et qui explose et qui implose. Alors je calme tout, je calme en l’embrassant du mieux que je peux, je calme en caressant sa nuque du bout des doigts et ça la chatouille, c’est sûr que ça la chatouille, c’est fait exprès pour délier les noeuds de stress dans son cou qui ont pas lieu d’être, absolument pas quand je suis dans les parages. Je me le suis promis. « Pas connard, pas idiot, pas pauvre raté? T’es douce. » j’exagère, je raille, je me moque contre ses lèvres, les pince le plus délicatement que je peux de mes dents qui s’égarent sur la peau.
« Je peux le dire sans l’insulte après ou c’est mandatory d’être fourbe? » de retour aux secrets, de retour à elle, de retour à la bulle qu’on essaie de garder encore un peu après Cuba parce que même si on est ensemble pas mal tout le temps sans même forcer depuis qu’on a remis le pied en Australie, n’en reste que j’avance sans presser. Je les vois bien ses blocages, ben, je les vois pas, mais je m’en doute, j’en ai aussi on en a tous, on fait au mieux surtout. ”Ne bois pas trop ce soir.” mais elle est taquine la brune, elle rigole, et elle pouffe et je l’embrasse encore là, parce que sinon je risque de boire et de pas suivre sa demande. En fait non c’est pas vrai y’avait aucune chance que je boive quand elle est si proche et qu’elle a ce sourire-là et qu’elle me dit ça et qu’elle fait ces yeux-là aussi verte et orange et maquillée et poisseuse de paillettes puisse-t-elle être. Ses lèvres goûtent l’acrylique et y’a un reste de faux-cils qui tombent entre mes baisers qui errent à la commissure des siennes, qui remontent jusqu’à son oreille parce que je sais jouer autant qu’elle, parce que j’en profite. « Sinon quoi? » sinon rien Matt, arrête de faire le con, dis-le, t’attends que ça. « Je t’aime, point. Pas d’imbécile avec moi. Je suis poli. » |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 17:48 | |
| « Imbécile, vraiment? » Elle rigole déjà entre ses lèvres autant qu’elle sourit, anticipant déjà tout le cinéma qu’il s’apprête à faire parce qu’elle aura eu le malheur d’ajouter un mot de trop pour que ce soit l’annonce la plus niaise qui soit. Il enlève tout le surplus du tout, il leur fait garder les pieds sur Terre et pour peu il leur rappelle qu’ils sont dans un lieu public et qu’en plus d’accaparer toute l’attention avec leur déguisement et le manège des assiettes, ils le font aussi désormais en s’embrassant et refusant catégoriquement de se séparer l’un de l’autre pour le moment. Elle l’aime et c’est vrai, ça, bien plus vrai que toutes les blagues et autres sottises qu’elle a pu lui dire jusque là en pensant être foncièrement drôle. « Pas connard, pas idiot, pas pauvre raté? T’es douce. » A l’affront de ses dents sur ses lèvres elle joue la surenchère, prévoyant mentalement la réponse à sa question pourtant rhétorique seulement quand elle jugera réellement nécessaire de reprendre son souffle à un moment donné. C’est finalement sa lippe qu’elle garde férocement (ou presque) piégée entre ses incisives, fière, joueuse, amoureuse.
Et il parle, Matt, il parle tellement. « Je peux le dire sans l’insulte après ou c’est mandatory d’être fourbe? » Il le fait plus qu’elle alors que Lily ne pensait pas sa possible, la médaille d’or vissée autour de son cou depuis des années déjà et pour bien d’autres années ensuite, qu’elle croyait. ”Tu trouves que je suis fourbe ?” Elle esquive pourtant la question, faussement outrée, le laissant seul maître de ses pensées et de ses paroles parce qu’elle ne veut pas avoir son mot à dire dans ce qu’il a le droit ou non de penser et prononcer. Elle le fera quand elle voudra mettre un programme et pas un autre, un film et pas un autre, un sachet de chips à l’ail et pas au barbecue, du riz à la place des pâtes, un café à la place d’un thé, … Oh elle trouve mille raisons d’imposer son point de vue sur les choses, oui, mais pas là. Jamais. Elle a besoin que tout vienne de lui et seulement de lui, quand pour elle ça venait du plus profond de son coeur malgré tout son cerveau qui lui ordonne de ralentir. Ils se connaissent depuis presque deux ans, alors, dans un sens, il était plus que temps qu’elle l’admette enfin.
A son conseil il répond par un nouveau baiser et même s’il est plus bref que le précédent et qu’il en vient rapidement à divaguer de la commissure de ses lèvres jusqu’à son oreille, elle n’essaye de s’en dérober à aucun moment, trop occupée à sourire quand elle n’en rigole pas doucement, effusion de joie qu’elle ne partage que timidement et qu’avec lui. « Sinon quoi? » ”Sinon tu vas le regretter.” Elle répond du tac au tac, fougueuse et mystérieuse, redressant son visage pour de nouveau poser ses iris dans les siennes. Il a le droit de prendre son temps pour le dire, il a le droit, il a tous les droits, il pourrait, il devrait peut être et … - « Je t’aime, point. Pas d’imbécile avec moi. Je suis poli. » Et oui d’accord, c’est tout ce qu’elle avait besoin d’entendre. Elle ne se fait pas de fausses idées, tout devient petit à petit de plus en plus sérieux et même s’ils ne font rien dans le bon ordre cela ne les empêche pas de cocher les cases une à une au fils des jours. Ils sont mariés et il s’aime, ça semble être un début assez prometteur non ? ”T’es pas un connard. T’es pas un raté. T’es peut être un idiot, ça ouais, je devrais le rajouter la prochaine fois, merci de m’y avoir fait penser.” Il ne serait pas lui même s’il n’y avait pas une pointe d’idiotie dans ses remarques. Il ne serait pas l’homme qu’elle a marié si tel était le cas. Ça fait aussi parti des raisons pour lesquelles elle l’aime, peu importe à quel point elle peut râler à ce sujet. ”Je t’autorise à garder la partie où tu dis que je suis douce, je la trouve plutôt sympa.” A son tour de railler et de dédramatiser la chose quand ses doigts restent posés tant dans sa nuque que ses cheveux et qu’elle ne s’autorise pas encore à sortir de leur bulle, encore trop occupée à discerner combien de teintes de marron exactement on peut compter dans ses iris. Un travail à plein temps, si jamais vous lui demandez. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 18:03 | |
| ”Tu trouves que je suis fourbe ?” « La pire des pires. »
Et je pouffe parce qu’elle pouffe elle aussi et on a l’air de prendre toute la place dans le bar quand dans ma tête on est que tous les deux. On a monopolisé une table de billard au complet et une banquette à côté pour déposer toute notre bouffe, on est les pires clients déguisés de l’univers parce qu’il doit bien y avoir des pires que nous ici - genre ceux qui laissent pas de pourboire, eux ce sont la plèbe en vrai.
”Sinon tu vas le regretter.” j’ai deux minutes top chrono (ok plutôt deux secondes) à mettre pour me rappeler de ce qu’elle m’accuse, de ce que j’ai fait de mal, de ce pourquoi je raille, quand au final ma main lâche sa hanche pour revenir à hauteur de ses yeux et mimer une bouche qui parle, le blablabla tout sauf sonore que j’accompagne de mes sourcils qui dansent, de mon sourire le plus Colgate que j’ai en banque.
Ils remontent les mots. Ils remontent et ils le font naturellement parce que tout l’est avec elle. Je suis pas du genre à me casser la tête non plus pour quoi que ce soit de ce département-là, plutôt que de jouer au gros lourd qui étire à trois rencards avant de rappeler, à des mois avant de dire le trio qui est tant effrayant pour certain, moi, ça passe, ça passe fluidement, ça passe aussi bien que ma paume qui finit à la hauteur de sa joue, qui dérive derrière sa nuque pour se lover là, bien là, entre ses mèches. Je l’aime mais j’aime surtout ce qu’on est à deux et ça je pense que ça vaut pour beaucoup vu les circonstances. On sort un mariage de nulle part et une complicité qui va avec, on gratte une histoire d’il y a deux ans qu’on ramène au goût du jour, on a toute une histoire chacun de notre côté qui pourrait rendre les choses plus (trop) compliquées et pourtant on s’en sort particulièrement bien au jour le jour quand tout est naturel et que c’est beaucoup plus simple que quoi que ce soit que j’ai jamais pu vivre auparavant.
Plus simple, sauf quand elle se met en tête de replacer mes défauts en ordre d’importance. ”T’es pas un connard. T’es pas un raté. T’es peut être un idiot, ça ouais, je devrais le rajouter la prochaine fois, merci de m’y avoir fait penser.” je fronce des sourcils et tente de forcer un regard noir que j’arrive pas à manifester, pas quand elle est là dans mes bras, surtout pas. ”Je t’autorise à garder la partie où tu dis que je suis douce, je la trouve plutôt sympa.” « Heeeey je te vois venir. » et là, c’est la débandade - ou presque.
Je l’embrasse, évidemment que je perds pas le Nord, avant de me détacher, de plaquer solidement mes paumes sur mes hanches et de gonfler le torse comme si j’étais devenu le roi du quatre centimètres carrés de distance que je mets maintenant entre nous deux. « J’te laisserai pas gagner. » je me moque, oh que je me moque, quand ses yeux de biche et son sourire de poupée me donneraient presque envie de troquer mon instinct de compétition rien que pour l’entendre rire sur le podium à la première - ugh, dammit, ça fait mal juste d’y penser - place.
« Limite je vais fermer les yeux si la boule rentre pas dans le sac la première fois. » et les quatre d’après. On le sait Matt, fais pas genre, t’es faible, regarde-la, et surtout regarde-toi quand elle est là. « Mais JA-MAIS tu gagnes. » mais si elle bat des paupières, même de celle avec les faux cils manquants, direct elle a la médaille d’or. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 18:08 | |
| Elle aurait pu s’offusquer parce qu’elle est la pire des pires fourbes, elle aurait pu s’offusquer de sa main qui mime un blablabla, elle aurait pu s’offusquer de son autre main qu’elle aurait généralement jugée placée bien trop basse sur ses hanches, elle aurait tout autant pu s’offusquer de toute l’attention qu’il lui vole quand elle ne voit que lui, quand elle ne pense même pas à se plaindre de ses doigts qui lui chatouillent la nuque. S’il avait été qui que ce soit d’autre dans ce monde, elle s’en serait plaint, elle aurait fait une scène sans même attendre une seule seconde, sans même envisager de lui faire part de ses sentiments alors qu’elle n’a pas pour habitude de se mettre à nu. S’il n’avait pas été Matt, s’il n’avait pas été le Matt qu’elle a décidé d’épouser, alors tout aurait été bien plus complexe. Mais là il sourit et elle sourit, et elle est totalement perdue.
« J’te laisserai pas gagner. » Ils ont l’air pathétiques, chacun avec leur sourire de gagnant alors qu’ils ne jouent même pas et qu’ils savent aussi pertinemment l’un que l’autre qu’ils ne joueront à rien ce soir non plus. Certainement pas au billard qu’ils monopolisent depuis trop longtemps déjà, en tout cas. Quand on parle de pire clients de l’univers, on va bientôt pouvoir citer leur exemple, associé avec leur photo placardée sur tous les murs et l’inscription “wanted : dead or alive”. Ok, y’a peut être un peu d’exagération. La faute à l’euphorie alors que Lily n’aurait jamais cru que la soirée se passerait de cette manière-ci, que tout découlerait de la manière la plus simple et la plus naturelle qui soit. « T’auras pas besoin de me laisser gagner pour que ça arrive. »
« Limite je vais fermer les yeux si la boule rentre pas dans le sac la première fois. » Et elle sait, ça. Elle rigole mais elle sait, parce qu’elle l’a vu à l’oeuvre mille fois, parce qu’elle est faite du même bois, parce que l’échec n’est pas une issue acceptable peu importe pour ce dont on parle. Ça ne l’empêche pas pour autant d’en rigoler alors qu’il se met en scène et participe encore un peu plus au fait que tout le bar les déteste. Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils ratent. « Mais JA-MAIS tu gagnes. » Il a son grand sourire de winner et elle elle en a un plus petit, plus discret, celui du “ah ouais t’es sûr ?” qui pourrait se lire même dans le noir.
*** « On aurait gagné. » Elle lui a donné tous les conseils nécessaires dans la voiture au retour, quand elle a dû se battre pour avoir les clés parce qu’il s’entêtait quand même à vouloir conduire, lui et son nez en sang. Elle lui a dit de pencher la tête en avant et pas en arrière, elle lui a dit de ne pas mettre de papier dans son nez et de se contenter de doucement en coller les parois aux extrémités avec deux doigts pour stopper l’écoulement.« Si on avait pu jouer un peu plus de deux minutes trente, on aurait gagné. » Parce qu’ils n’étaient pas arrivé à une conclusion satisfaisante pour aucun des deux à propos de l’hypothétique partie de billard, ils ont donc fini par y jouer. Ou à vrai dire on le leur a largement proposé, quand Lily avait fini par s’asseoir sur le rebord de bois du jeu mais que cela n’avait rien à voir avec une quelconque technique de jeux, son attention toute entière éternellement tournée vers Matt. Ils avaient même fini par faire parti de la même équipe, pourtant. Eux deux contre deux géants américains qui criaient bien trop haut et bien trop fort qu’ils étaient les meilleurs à ce jeu là - ah oui ? c’est ce qu’on va voir.
Sauf qu’ils n’avaient pas pris en compte la variable de deux autres inconnus de plus qui avaient déjà bien trop abusé des Jello shot et se prenaient pour des Jedi à se battre à coup de queues de billard. N’empêche que s’ils avaient vraiment voulu viser le visage du brun, ils n’auraient pas pu mieux faire. Il a une large trace bleutée le long de sa joue et à peu près un milliard et demi de vaisseaux sanguins éclatés dans son nez, maintenant. Sa nouvelle médecin en chef / femme / irlandaise lépreuse de la paupière gauche en furie contre deux inconnus a décidé de le ramener au plus tôt chez eux plutôt que d’avoir à se battre pour obtenir des mouchoirs décents dans le bar. « Parle pas et bouge pas et surtout surtout calme toi sinon ça va recommencer à ... » Ne pas parler, ne pas bouger, ne pas être une sortie de pile humaine montée sur ressort … à qui est ce qu’elle pensait parler au juste ? « saigner. Oh, Matt. » Elle a le plus long souffle de toute son existence, maintenant qu’elle semble se battre contre elle même et que tout semble perdue d’avance. La seule chose pour laquelle elle ne lui a absolument pas laissé le choix, c’est de se poser sur le canapé et de la laisser se mettre sur ses genoux, tant pour ne pas qu’il bouge que pour simplement l'agacer (oh Lily, comme si c’était ça la vraie seconde raison).
Elle a amené à côté d’elle tout ce dont elle a besoin pour soigner au mieux le bobo de Matt alors qu’elle oscille entre poche froide sur sa joue et quelques milliers de tissus et autre cotons pour nettoyer le sang séché continuant à s’écouler encore un peu depuis le temps. Elle prend son rôle très au sérieux et ne laisse aucune place à l’amateurisme, la seule chose qui change d’un cabinet médical étant Neige s’amusant avec une compresse à peine sortie de sa boîte et venant se frotter contre Matt (devenu son meilleur ami au bout de cinq minutes à peine d’emménagement, comme prévu) et le verre de Lucky Charms qu’elle lui propose comme maigre lot de consolation. « Dans la version officielle il nous a été offert par la maison. Dans la version officieuse, je l’ai volé. » La brune sourit doucement, tente de faire de son mieux pour lui arracher un sourire alors que la soirée qu’il avait mis tant de coeur à organiser est rapidement tombée à l’eau. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 18:10 | |
| « On aurait gagné. »
Ma mâchoire se serre, et ça fait mal, merde que ça fait mal c’est con parce que si au moins j’avais cogné je suis sûr que l’adrénaline aurait fait que ça aurait fait moins mal - et surtout que je me sentirais moins comme un idiot. Ouais, finalement, c’est l'orgueil qui fait plus mal que les os. « Si on avait pu jouer un peu plus de deux minutes trente, on aurait gagné. » « On va y retourner. » je la coupe, pas parce que je suis impoli, mais parce que j’ai un plan parfait qui va sauver tous les autres plans possible, j’ai un plan parfait qui va pas me donner l’impression qu’on était dans un vieil épisode de Jackass où personne m’avait donné les règles du jeu avant de justement, jouer.
« On va y retourner et on va prendre des tas de photos et de selfies et de vidéos et de boomerangs... » « Parle pas et bouge pas et surtout surtout calme toi sinon ça va recommencer à ... » « … et on va dire que c’était ce soir genre tu tiendras le journal de la date d’aujourd’hui en background ça va le faire... » « saigner. Oh, Matt. »
Faut qu’elle recommence tout Lily, faut qu’elle recommence à nettoyer, faut qu’elle recommence à essuyer, faut qu’elle repasse sur chaque endroit déjà soigné rien que parce qu’elle s’y applique avec toute la douceur du monde et ce serait mentir de dire que la voir faire me fait pas sourire. Elle est sérieuse et elle est concentrée, elle a des airs et des mimiques que je lui connais pas parce qu’entre ici et Cuba, elle a pas eu à essuyer mes frasques et j’ai frappé personne je le jure. Elle bosse là, elle a cet air qui s’en rapproche, et c’est égoïstement pas parce que je veux lui faciliter le boulot que je ne bouge plus et que je ne parle plus ; là, c’est juste pour scruter son visage et mémoriser ses traits.
Puis, y’a le verre qu’elle me tend, qui me distrait de lui demander quels pansements elle va me mettre et s’ils sont fluorescents. « Dans la version officielle il nous a été offert par la maison. Dans la version officieuse, je l’ai volé. » l’ordre des priorités revient doucement quand elle se replace sur mes cuisses et que mes paumes quittent ses hanches sur lesquelles je battais la mesure d’une chanson inventée qui résonne au DBD alors qu’on y est juste passé en scred pour récupérer du vin et des frites, que je lance un regard plein de confiance à Dek qui a cru que vraiment je m’étais battu. On est cons, on le sait. « Dans la version officielle je me suis battu avec la moitié du bar pendant que l’autre m’encourageait en scandant mon nom. » je la laisse prendre la première gorgée pour ses bons et loyaux services, me replace le temps qu’elle soit un peu plus confortable elle aussi. « Dans la version officieuse aussi. »
La paille se coince entre mes lèvres gercées, mes yeux détaillent les garnitures comme si elles étaient des idées de génie collées les unes aux autres.« Ça goûte les céréales et le sang, c’est comme s’ils avaient filmé Twilight mais au rayon des Cheerios. » un Matt pensif est un Matt qui gesticule à peine, c’est au moins ça. « Tu m’as jamais dit si t’étais team Edward ou Jacob. » la gorgée grince, je le lui redonne le verre, avant de laisser un nouveau sourire reprendre sa place sur mon visage tuméfié, persuadé que ça lui donnera un peu plus d’assurance, que ça lui confirmera que ouais, ce qu’elle fait elle le fait bien. Ses mains s’égarent et ses doigts sont juste de la bonne température, ma moue exagérément déçue vient compléter le spectacle parce que déjà elle a finit. « Même eux nous auraient laissé jouer. » et je pouffe, j’ai envie de l’embrasser mais ça serait douloureux sûrement, et demandez-moi si j’en ai rien quelque chose à faire.
« Buddy me regarde pas comme ça, je sais la violence n'arrange rien. » entre temps, Neige a grimpé sur le comptoir de la cuisine pour me fixer, même si on lui dit de pas le faire, même si je lui dis qu’il peut le faire dès la seconde où elle a le dos tourné. Mon sourire se dessine entre un nouveau baiser que je dédis à Lily, un peu pour sauver mon pote félin haut perché, surtout parce que j’aime pas juste la fille, j’aime aussi sa proximité. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 18:11 | |
| Il fait ses plans sur la comète et elle se contente de tenter de l’apaiser au mieux, que ce soit lui ou ses douleurs. Elle n’a jamais autant eu à mettre à exécution tout ce qu’elle a appris pendant des études depuis qu’elle est avec Matt, et à ses yeux c’est loin d’être un reproche - sauf si ça prend en compte le fait qu’il ait mal et ça c’est pas cool, c’est vraiment pas cool. « Dans la version officielle je me suis battu avec la moitié du bar pendant que l’autre m’encourageait en scandant mon nom. » La jeune femme reste concentrée sur les tâches à effectuer mais ne peut s’empêcher de rigoler doucement, laissant ses yeux se poser sur ceux de son époux quelques secondes (pour vérifier que ses pupilles sont réactives et que rien ne tourne au rouge ou au jaune, quoi d’autre ?) « Attend faut préciser, là. Ils scandaient quel nom au juste ? Matt, Matthew, Matthusan ? Ou le roi du beer pong ? Ou le roi des Jello ? Ouuu le roi du chocolat chaud qui arrive à esquiver Flocon-hipster trop curieux ? » Il n’a plus le droit de bouger de lui même alors elle fait au mieux pour l’occuper, pour être la meilleur des pires infirmières encore en formation qui apprend sur le tas. Seul son sourire trahit son sérieux. Son sourire, et sa voix qu’elle tente de faire partir trop haut dans les aigus lorsqu’elle scande chacun des noms proposés, pour un maximum de réalisme. « Dans la version officieuse aussi. » Ils garderont ces versions là, alors. Personne ne leur demandera jamais et tout restera pour toujours leur secret, ce qui est loin de déranger la nouvelle McGrath. « Je n’entends que la pure vérité, là, moi. » C’est dans le rôle d’époux que de garder des secrets entre eux, celui ci entre donc officiellement dans la liste pour le moment étoffée de délits du quotidiens, lorsque l’un occupait Deklan quand l’autre volait (encore) une bouteille dans la réserve du DBD, la bouche en coeur.
La brune prend la première gorgée de cette boisson qu’absolument personne n’a volée et fait de son mieux pour que son corps suive les mouvements de ceux de Matt, concentrée au maximum pour ne pas lui faire mal puisqu’il n’en a réellement pas besoin ce soir. Elle est toujours la première pour lui marcher sur le pied, pour accrocher son alliance dans ses cheveux, pour emmêler son t-shirt à un des siens dans la machine à laver jusqu’à ce que plus personne n’arrive à les distinguer. Elle est la première à boire dans son verre dès qu’il a le dos tourné parce qu’il choisit toujours les meilleurs boissons où qu’ils aillent tout comme elle est la première à prendre toute la place dans le lit alors que lui se décale encore un peu plus pour Flocon et Neige quand finalement il ne lui reste plus grand chose. Elle est la première pour toutes ces choses là et bien d’autre encore, Matt ayant épousé la moins douée de toutes les femmes de l’émission quand il s’agit d’agir avec délicatesse. Pourtant ce soir elle y arrive, et c’est un exploit dont elle ne cessera sans doute jamais de se vanter.
« Tu m’as jamais dit si t’étais team Edward ou Jacob. » La question devient soudainement le centre tout entier de son existence, bien plus importante encore que le ‘voulez vous prendre pour époux …’ qui a pourtant changé sa vie de la plus belle des manières. « Jasper. T’as vu ses yeux ? C’était mon crush, j’avoue tout. Et pour Teen Wolf la réponse c’est Parrish. Et pour Vampire Diaries c’est Kai. Et pouuur Revenge c’est Nolan. » Lily qui ne choisit jamais la facilité, qui se trouve toujours des personnages préférés n’arrivant que dans la saison 117 quand la série en compte 118. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein ? « Autant te dire que j’avais pas vraiment de poster de mes personnages préférés, tu vois. » Les anecdotes qu’elles glissent entre deux cotons qu’elle renouvelle de désinfectant, faisant au moins pour que tout se termine rapidement quand elle se doute bien que ce ne doit pas être une partie de plaisir pour lui, la boisson n’étant présente que pour faire passer le temps. Pourtant un simple sourire de sa part suffit à la refuser, elle la maman poule qui s’inquiète bien trop pour pas grand chose. « Même eux nous auraient laissé jouer. » A son rire se mêle celui de Lily qu’elle ajoute dans une parfaite synchronicité, naturelle depuis le tout premier jour.
Le verre, le désinfectant, la poche de froid et toutes les compresses au complet se retrouvent sur la table derrière elle quand il semble aller un peu mieux ou, disons, un peu moins mal. « Buddy me regarde pas comme ça, je sais la violence n'arrange rien. » Ses yeux dérivent là où ceux de Matt sont posés, tenant en ligne de mire Neige le coupable idéal. Le chat de Lily devenu rapidement le leur, voire même davantage celui de Matt à vrai dire mais le sujet reste sensible. Il préfère sans doute Matt parce qu’il est le seul à le sauver des remontrances de la jeune femme, quand elle s’apprêtait déjà à le faire descendre du comptoir s’il n’avait pas été sauvé avant par un baiser. L’effet est immédiat et toute l’attention de la jeune femme revient aussitôt vers lui, son époux avec qui elle a franchit une étape importante aujourd’hui sans qu’elle n’en ait été nullement effrayée. Tout est simple, tout est naturel, du baiser qu’elle lui rend à son bassin qu’elle rapproche du sien, de ses doigts qui viennent réchauffer ses hanches jusqu’au sourire qu’elle n’arrive plus à déloger de son visage. « Ça ne te fait pas mal ? » Elle demande, pourtant, désireuse de toujours faire au mieux quand il s’agit de lui et de sa voix de gamine pour elle. « Et là ? » Elle se rattrape bien vite, trouvant rapidement un jeu à tout cela, laissant ses lèvres dériver sur la joue où il n’est pas blessé avant qu’elles n’élisent domicile dans son cou. « Et là c’est toujours okay ? » Elle prend mille précautions, tant par jeu que par réelle envie de ne brûler aucune étape, quand ses doigts passent au ralenti sous son tee shirt et qu’elle l’aide à l’enlever sans qu’il n’ait à bouger la tête. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 19:32 | |
| Oui, c'est bon, je sais qu'habituellement on parle de trucs sérieux quand c'est un rendez-vous. Je sais que d'habitude on fait toutes les activités prévues sur la liste du dit rendez-vous aussi, surtout quand c'était censé être une soirée pour souligner son anniversaire à elle ET le fait qu'on arrive très bien tous les deux à vivre ensemble en tenant une ration de 1.8 mug cakes par jour, c'est genre le nombre parfait pour pas s'en blaser même si en vrai faudrait pas avoir d'âme pour se blaser des mug cakes de Lily.
« Jasper. T’as vu ses yeux ? C’était mon crush, j’avoue tout. Et pour Teen Wolf la réponse c’est Parrish. Et pour Vampire Diaries c’est Kai. Et pouuur Revenge c’est Nolan. » j'enregistre dans un coin de mon cerveau entre la réponse qu'elle m'a donnée pour sa couleur de pull pref pour elle et celle que j'ai dû noter en quatre exemplaires pour sa couleur de pull pref pour moi, hochant dramatiquement de la tête quand elle continue de recoller les dégâts de mon épopée peu glorieuse dans un périmètre trop proche des nullos au billard. « Autant te dire que j’avais pas vraiment de poster de mes personnages préférés, tu vois. » ouhhhhhh ça, ça m'intéresse Lily, là tu vois, j'écoute autant que je souris et c'est autant une bonne qu'une mauvaise chose. Bonne pour moi, mauvaise pour elle, on s'entend. « Un jour je vais sortir l'artillerie lourde pour voir une photo de ta chambre d'adolescente, genre juste une même pas plusieurs sous tous les angles juste UNE la meilleure qui soit, sois avertie. » ça en devient une quête vitale, ça en devient un jeu un millième autre, on fait que jouer et pourtant on est sérieux aussi, quand on se regarde là juste là, et qu'elle est belle et que moi je suis con, on changera pas et ça me va.
Le ton lui, il change quand mes lèvres se détachent des siennes, qu'elle se perd sur ma peau en faisant gaffe aux marques qu'elle soigne depuis une poignée de minutes au point où elle connaît leur emplacement par coeur sans même avoir à y penser.
« Ça ne te fait pas mal ? » « L'horreur. » « Et là ? » « Invivable. » « Et là c’est toujours okay ? » « Je veux pas t'alarmer mais je pense que je vais pousser mon dernier souffle sous peu. »
J'exagère, quand elle y va pas à pas, j'en rajoute quand elle prend à peine de place, quand son souffle est aussi délicat que ses baisers, quand ses mains se faufilent et que les miennes restent docilement posées sur ses hanches à y redécouvrir les endroits où jouer lui procurent quelques frissons et autre chair de poule. J'en mets une couche et une autre avec une moue tantôt boudeuse tantôt hypothétiquement à l'arrêt de la mort, pendant qu'elle est au ralenti Lily, quand jamais je ne la presserai autre qu'à prendre son temps si c'est ce qu'elle veut.
En attendant de toute façon, y'a à faire.
« Ça ne te fait pas mal? » elle se décale au moment où je prends le relais de l'initiative, une main se lovant derrière sa nuque et mes dents qui doucement en caresse la peau, là, juste là, où mes mots autant que mes gestes risquent de la chatouiller.
« Et là? » je pars vers son menton, même chose même combat même chorégraphie, mes yeux trouvant les siens quand je finis par retrouver ses lèvres aussi, elles ont pas bougé depuis la dernière fois et elles gouttent aussi bon si c'est pas meilleur, après que j'ai ai mis un peu plus, juste un peu plus. « Et là c’est toujours okay? » |
| | | | (#)Jeu 2 Avr 2020 - 1:13 | |
| « Ça ne te fait pas mal ? » « L'horreur. » « Et là ? » « Invivable. » « Et là c’est toujours okay ? » « Je veux pas t'alarmer mais je pense que je vais pousser mon dernier souffle sous peu. »
Il joue et ça l’amuse, Lily, ça l’amuse toujours. Elle rigole en même temps qu’elle l’embrasse, son souffle se perd sur son corps et maintenant qu’il est torse nu elle aurait presque peur de lui donner froid. La brune rêve en secret de pouvoir continuer à l’embrasser tout en le couvrant de trois épaisseurs de couvertures en plume le tout serti d’un thé brûlant avec lequel c’est certain, il se brûlerait justement la langue si ce n’est pas le corps tout entier en le faisant tomber. Elle se promet mentalement de lui en préparer un plus tard, elle se promet vraiment qu’elle va le faire mais là, la priorité est ailleurs.
Ses baisers dérivent doucement en même temps qu’elle prend de l’assurance et qu’elle se sent naïvement invincible à ses côtés. Il est doux, Matt, il ne force à rien, il ne fait aucun geste déplacé alors que justement ses mains restent posées au même endroit et que pour le moment encore ce simple contact suffit largement à la trentenaire. « Ça ne te fait pas mal? » Aux baisers de Lily cèdent place les siens lorsqu’elle rejette ses cheveux - collés de paillettes - en arrière. « La douleur est terrible. » Il a joué et, enfant par excellence, elle veut en faire de même maintenant. Il reprend ses formulations, elle vole les siennes. Ça devait être inscrit dans leur contrat de mariage, ça, sûrement. Son bassin se rapproche doucement du sien maintenant qu’elle laisse peu à peu tomber les dernières barrières entre eux. Matt ne le lui a jamais demandé et ne l’aurait sans doute jamais fait non plus, personne ne le saura jamais, elle n’a pas besoin de connaître la réponse à cette question qu’elle ne se pose pas.
« Et là? » « Je me meuuurs. » Elle se meurt une seconde, elle rigole la suivante quand elle retrouve de nouveau ses yeux - comme si elle les avait réellement perdus. « Et là c’est toujours okay? » « Là je suis morte, ça craint. T’as tué ta femme. » Ses doigts arrêtent de jouer avec ses clavicules, elle replace ses bras autour de ses épaules pour se raccrocher encore un peu plus de lui si c’est possible. Elle lui rend son baiser, elle lui rend ses dents qui s’accrochent, elle lui rend tout et elle en donne autant parce que ça paraît être la chose la plus naturelle qui soit, désormais. « J’ai avalé de l’acrylique je crois. » Et elle pouffe, la fausse romantique, elle rigole et elle ne le quitte pas des yeux, même s’ils sont verts et qu’ils n’ont aucune crédibilité.
Elle finit par se retirer et lui rend son espace et son air et la possibilité à son sang de circuler sur ses cuisses, aussi. Faut qu’il savoure, Matt, parce qu’elle ne lui offre qu’un seul instant de répit alors qu’elle est certaine de vouloir franchir un nouveau cap ce soir et si c’est okay pour lui alors ça le sera pour elle. Pour le moment en tout cas, elle a décidé de stopper prématurément son régime alimentaire à base d’acrylique verte et de faire un détour vers la salle de bain. Ses doigts sont accrochés au poignet du brun, elle le guide comme s’ils n’étaient pas en réalité chez lui - même si maintenant elle laisse traîner absolument toutes ses affaires de partout, chats y compris, et qu’elle se sent parfaitement à la maison. « Si tu bouges pas je promets de rien te mettre dans l’oeil. » Ça sonne comme une menace mais à fort il sait à quel point elle peut être maladroite sans le savoir. Si elle use d’une délicatesse infinie pour passer le coton au niveau de sa joue ecchymosée, elle redevient gauche la second qui suit dès lors qu’il est question de le démaquiller sur le reste du visage. Par deux fois elle manque de l’éborgner mais elle est fière d’avoir réussi à garder son mari intact jusqu’au bout, lui qui vient de retrouver sa couleur naturelle alors qu’elle commence à rapidement en faire de même avec son propre visage.
Ils sont beaux, enfin, les époux qui ne ressemblent plus à des lutins en fuite de l’asile psychiatrique et qui se seraient pris un panneau dans leur fuite - c’est pour toi, Matt. Ils sont beaux et elle prend toujours son temps, le trentenaire qui reste toujours une gamine sur bien des points. Ses mains reviennent se poser sur les hanches de son mari, elle lui dérobe un dernier baiser à la volée en esquissant un rire la seconde qui suit. « C’est ok. Je te fais confiance. » C’est finalement le dernier obstacle qu’elle se refusait encore à abaisser entre eux, la dernière chose qu’elle voulait croire de toute son âme mais qu’elle se refusait encore. Pourtant maintenant elle en est certaine et elle le lui en fait part d’une manière aussi franche que douce, ses yeux dans les siens en hochant doucement de la tête. Reprenant de nouveau sa main dans la sienne, lien qu’elle se refuse de rompre, c’est désormais vers leur chambre qu’elle se dirige.
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| | | | | | | | so many nights, so many memories (lilymatt) |
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