| Rip off the band aid (Lara&Mira) |
| | (#)Jeu 19 Mar 2020 - 3:00 | |
| « Excusez-moi, je descends au prochain. » demande Mira d’une voix douce à la dame assise à côté d’elle. Elle se rend à l’animalerie pour s’acheter deux rats, une présence animale manque terriblement à son appartement. Après Many et Sid, elle avait mis du temps avant de pouvoir accepter de reprendre d’autres rongeurs, mais elle s’était décidée à en prendre deux nouveaux pour lui tenir compagnie, à défaut d’avoir un chien. La jeune femme soulève sa cage de transport pour rongeurs, vide pour le moment, afin de pouvoir se lever de sa place assise. Elle se maintient en équilibre dans le bus qui tangue, la conduite brusque du chauffeur n’aidant pas, et attend son arrêt avec hâte. Elle observe l’extérieur à travers les grandes vitres qui bordent le transport, ralenti par la circulation, et ses yeux s’arrête de façon instantanée sur une personne. Elle secoue rapidement sa tête, les yeux fermés, puis les réouvre aussi rapidement qu’elle les a fermés. Elle a l’impression d’avoir à faire à une hallucination, mais ce look, cette chevelure, cette silhouette, ça ne peut être que Lara. Son cœur maque un battement, sa respiration s’accélère et Mira a tout à coup beaucoup plus de mal à garder son calme. Le bus redémarre en trombe, et l’asiatique faillit tomber. « Putain mais il est sérieux à conduire comme ça ce putain de fils de chien ! » Son vocabulaire change en même temps que son humeur, la vulgarité trahissant son désarroi, et à ce moment-là elle n’en a rien à faire des regards offusqués qui se sont posés sur elle.
Elle ne sait pas si elle doit descendre du bus et se diriger vers son amie, confronter celle qui a partagé toutes ses journées pendant cinq ans, celle qui a partagé ses pleurs, ses rires, ses incertitudes, qui lui a donné tant d’amour et qui s’est livrée corps et âme dans leur amitié, mais aussi celle qui lui a tourné le dos pendant plus d’un an et demi. Elle avait besoin de son amie à ce moment-là, besoin de savoir qu’elle ne serait pas seule à son retour, un besoin irrationnel d’être rassurée. Elle voulait entendre que leur soirée n’impacterait pas leur relation, qu’elles iraient là où ça les mènerait, et que peu importe ce qui se passera, elle n’abandonnerait jamais Mira. Mais l’asiatique s’était heurtée à un silence total, elle avait vu tous ses messages envoyés marqués d’un Vu sans jamais de réponse, et elle avait alors compris qu’elle avait certainement perdu celle qui était devenu son pilier. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait Mira, elle était confuse, perdue avec tous ces sentiments qu’elle ne comprenait pas et qu’elle tentait de camoufler, honteuse d’avoir aimé ce qu’elles avaient partagé ce soir-là.
Elle ne savait pas quoi lui dire, ne savait pas par où commencer, mais ses jambes ne lui laissent pas le temps de réfléchir, elle se retrouve bien trop rapidement devant Lara. Son parfum parvient à ses narines, et un vent de nostalgie lui rafle une autre partie de son cœur qui tambourine contre sa poitrine. Elle avale le peu de salive qui lui reste dans sa bouche asséchée par le stress, la gorge nouée et l’estomac contracté. Elle a l’impression qu’elle va vomir, que son corps peut la lâcher à tout moment. Les yeux de Lara quittent lentement son téléphone pour les relever en direction de celle qui lui fait face, et Mira ne sait absolument pas quelle phrase pourrait bien sonner actuellement. « Hey, salut ! » Elle se râcle la gorge pour cacher le fait qu’elle ne sache pas quoi dire d’autre, et lâche un rire nerveux. « Au fait, euh, bon anniversaire. Pardon pour le retard. » qu’elle sort, à moitié gênée. Lara n’avait pas l’air de vouloir lui parler tout ce temps, elle avait choisi de laisser leur relation mourir, de ne plus se préoccuper de Mira, et ça, ça lui faisait terriblement mal. La cadette avait pourtant testée la Pearson de nombreuses fois, résisté à céder à sa gentillesse et à ses attentions avec tant de force, ses réflexes de survie revenant à la charge. Elle avait l’habitude de repousser les gens, Mira, elle avait l’habitude de les pousser à bout pour qu’ils l’abandonnent, qu’elle se dise qu’au fond elle avait raison, qu’elle ne mérite pas d’être aimée pour ce qu’elle est. Mais Lara était restée, Lara avait sans cesse prouvé qu’elle ne partirait pas, et Mira l’avait crue. Elle avait fini par l’accepter, par la laisser faire sa place dans son petit cœur, par lui laisser prendre de plus en plus d’ampleur, pour au final finir avec un trou béant, un trou qu’elle ne pensait pas pouvoir refermer. Alors Mira avait pansé comme elle pouvait cette plaie, elle avait foutu du gros scotch en espérant que ça tienne, mais quand elle aperçut celle qui lui avait arraché une partie de son organe vital, le pseudo pansement avait rompu, la blessure s’était remise à saigner, l’entaille était bien plus profonde que ce qu’elle pensait. Et pourtant, elle n’arrivait pas à lui en vouloir, parce que c’est elle qui est partie sans rien dire, c’est elle qui a griffonné quelques mots sur un morceau de papier pour qualifier leur soirée exceptionnelle de cool, c’est elle qui a saboté leur relation. « Est-ce que tu vas bien ? » finit par demander Mira, presque timidement. Elle n’était plus légitime d’exiger quoi que ce soit de Lara, mais elle avait besoin de savoir comme sa meilleure amie allait, surtout maintenant qu’elle se retrouve face à elle.
@Lara Pearson |
| | | | (#)Jeu 19 Mar 2020 - 22:39 | |
| ≈ ≈ ≈ {rip off the band aid} crédit/ (veronica-lodge /tumblr) ✰ w/ @Mira Brown "… quatre, cinq, six, sept … huit ... et dix, oui le compte est bon." Que tu annonces avec une expression de pure satisfaction sur le visage avant de relever le regard et de le poser sur ton interlocuteur, ce dernier t’ayant donné une très généreuse liasse de billets. Tes gains de ce soir, en plus des donations toutes aussi extravagantes de ta clientèle de la soirée. Il hausse les épaules et allume sa cigarette et tu le regardes faire un brin curieuse, avant de fourrer ton butin dans une poche prévue à cet effet dans ton sac à dos. Sac à dois qui est plus que rempli et qui contient de nombreuses tenues de scènes, toutes avec beaucoup de strasses, des paillettes et très peu de tissus, ainsi que deux perruques, une bonne paire de talons, tes écouteurs, d’autres petits accessoires et enfin, une bouteille d’eau. La bouteille d’eau, c’est nouveau pour toi, tu l’as simplement sur le conseil d’Evie, et aussi car il est vrai qu’il serait vraiment stupide que tu te retrouves épuisée et déshydratée à l’autre bout de Brisbane, et ce sans aucun moyen de la contacter. Ou qui que ce soit d’autre. Ce qui n’arrivera jamais, tu as déjà rappelé à l’aîné de ta colocation que tu étais toujours prudente, c’est bien pour ça que tu as un petit couteau de poche dans ton sac ainsi que du pepper spray. On ne peut pas faire ce métier et se montrer complètement imprudente, le jeu de la danseuse un peu naïve et prête à tout pour satisfaire les clients, c’est devant eux, devant les abrutis, ça fait monter les pourboires et c’est tout. Chose que tu as compris depuis longtemps, et certes, cela te dérange vraiment de jouer les innocentes devant des hommes qui se fichent bien de savoir comment tu t’appelles, que tu as une licence en chimie ou qu’ils ne t’attirent pas du tout, mais … tu n’es pas à quelques dollars près et si tu peux leur vider les poches alors c’est un point positif de plus selon toi. "Bon du coup, bon plan ou pas ?" Il s’adresse de nouveau à toi, juste au moment où tu finis de lasser tes bottes, toute aussi hautes que les talons que tu avais il y a quelques minutes de cela, mais beaucoup plus confortables, et tu hoches la tête en guise de réponse. "Très bon plan… si j’avais su, j’aurais tapé à la porte des hôtels bien plus tôt, votre clientèle est moins radine sur les pourboires." "Hey comment tu crois que je vis, être concierge n’est pas si top que ça… du coup, j’y retourne. Et je t’appelle dès qu’un de ses messieurs a envie de passer une autre soirée de folie." "Ça me va." Tu lui adresses un clin d’œil et le laisser rentrer par une porte indiquée réservée aux employés et quand il a disparu, tu enfonces tes écouteurs dans tes oreilles, observant enfin l’heure avant de lancer un de tes morceaux préférés. Tu as passé toute la nuit dehors, et pour certaines personnes il est tôt, pour toi, il est juste très tard et tu vas te faire une joie de rentrer chez toi et de t’effondrer sur ton canapé. Pour quelques heures de sommeil, et pour t’enfiler quelques paquets de chips sous le regard désapprobateur d’Evie. Qui essaye toujours d’améliorer la quantité de ton alimentation. Tu restes persuadée que les donuts recouverts de confiture et de fromage -si, si- restent un petit déjeuner équilibré alors … Tu songes un instant à prendre un taxi mais l’instant d’après, tes bottes et tes foulées légères te portent jusqu’à Spring Hill. Tu adores te déplacer de cette façon-là, à pied, avec le chant des guitares dans les oreilles, ta veste en jean noué autour de ta taille et tes mèches roses balançant légèrement au rythme de la musique. Oui, c’était une bonne soirée, une très bonne semaine même, tu as été occupée tous les soirs et demain tu vas te rendre à un casting pour une nouvelle marque de chaussures qui cherchent des modèles. Tant pis si tu n’es pas retenue, ce ne sera pas la fin du monde. Oui, ta vision sur ta propre situation s’est améliorée depuis que tu habites avec Evie et tu es désormais convaincue d’être huilée comme il le faut, ce n’est pas grave si tu n’as pas de vrai plan, pas d’objectif et pas d’endroit où aller. Tu danses et c’est tant mieux. Passant devant une énième boutique, tu envoies un message à Evie, vérifiant que vous n’avez besoin de rien. Tu attends la réponse de ta cousine quand une voix familière te parvint. Tu tournes la tête et ton expression, et tout ton corps se fige quand tes yeux se posent sur Mira. Tu lâches presque ton téléphone portable, presque, tes doigts se resserrent sur le petit objet tandis que tu accuses le coup, l’écoutes parler comme si… comme si vous ne vous étiez pas vu depuis une semaine et qu’elle avait oublié de te dire bonjour. Non, ce n’est pas une semaine, c’est un an, presque deux, et elle a disparu après avoir passé la nuit avec toi. Et non, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle abandonne son stage pour rester avec toi, cela aurait été ridicule, mais tout aurait été mieux que ce mot stupide et vide. Tu prends une profonde inspiration, tu as toujours été du genre à démarrer au quart de tour, et tu ne souhaites pas le faire maintenant, pas pour elle, elle a manqué tellement de choses, le début de tout en fait. "Je… Merci." Tu hausses les épaules, n’a jamais considéré ton anniversaire comme quelque chose d’important. "Ouais, on va dire ça comme ça … Je vais bien." Le dernier mot est dit avec un peu plus de véhémence que le précédent, normalement, Mira aurait dû savoir, elle aurait été la première au courant de tous les changements de ces derniers mois : quand tu as songé à quitter la fac, quand tu as envoyé tes parents sur la touche, quand la danse est devenue la chose la plus importante pour toi. Mais non, elle ne sait pas. Tu as envie d’être logique et rationnelle, et de ne pas être en colère, tu essayes, allant contre tous tes instincts, imagines Evie et sa classe naturelle dans une telle situation. "Bon retour, je suppose ?" A Brisbane ? Oui. Dans ta vie, tu ne sais pas encore, tu sais qu’elle en a perdu le privilège. Et dire que Mira était celle qui avait peur de trop en faire et de t’épuiser… Là, elle a tout gagné. "Vaut mieux que tu l’apprennes de moi, ou alors t’es déjà au courant mais la fac, c’est plus pour moi, donc …" Tu croises les bras sur ta poitrine, dans une position clairement défensive, une autre expression sur le visage, comme si tu la mettais au défi de te dire que tu as pris une mauvaise décision. "… j’ai toujours certaines de tes notes et quelques-uns de tes cours, si tu me donnes une adresse, je peux te les envoyer, comme ça…" Comme ça vous serez quittes, comme ça elle pourra passer à autre chose. Parce que c’était pour ça la note pas vrai ? Oublier sa petite expérience avec l’homosexualité et rester dans sa bulle de perfection ? Well, fuck you, penses-tu la secondes d’après avant d’ajouter : "Tu pourras tout récupérer." sur un ton sans appel. |
| | | | (#)Ven 20 Mar 2020 - 1:45 | |
| Le regard de Mira plonge dans celui de Lara, et la connexion s’établit en un instant. Les mots ne viennent pas tout de suite, mais tout ce qu’elle ressent, tout ce qu’elle essaie de cacher est trahi par son regard transparent aux yeux de sa meilleure amie. Les sentiments refoulés, la peur de l’abandon, les excuses muettes, Mira aimerait tant pouvoir lui dire qu’elle est désolée et qu’elle s’en veut, que Lara lui manque et qu’elle espère pouvoir regagner sa confiance à nouveau, mais ses lèvres restent cousues entre elles, et la cadette ne sait pas comment amorcer la conversation. Les anniversaires n’ont jamais été quelque chose de très important pour Lara, et Mira le sait, mais c’est pourtant par là qu’elle commence. Parce que ce lundi 2 mars elle a rédigé un long message d’excuse à destination de Lara, qu’elle a effacé puis réécrit trois fois de suite. Parce qu’elle ne l’a jamais envoyé ce message, mais qu’elle ne pense qu’à Lara depuis qu’elle est rentrée sur le sol Australien, depuis que des milliers de kilomètres ne les séparent plus. Mira elle s’en fout royalement d’Archibald, elle ne l’aime pas et elle le sait au plus profond d’elle-même, et pourtant elle continue de s’entêter dans cette relation qui ne mènera à rien. Parce qu’elle a besoin de se sentir en contrôle quelque part dans sa vie amoureuse, parce qu’elle sait qu’avec Archibald c’est facile et qu’il ne la forcera jamais à faire ce qu’elle ne souhaite pas faire, parce qu’Archibald c’était son ami avant d’être son petit ami. Mais au fond, Mira ne souhaite donner son cœur qu’à Lara, et ce sentiment d’appartenance, elle le sent d’autant plus maintenant qu’elle se retrouve face la Pearson.
"Ouais, on va dire ça comme ça … Je vais bien." Pourquoi prend-elle cette tournure de phrase ? Va-t-elle réellement bien dans sa vie ? Mira n’est pas convaincue par sa réponse, mais elle ne peut pas lui en demander plus. Si Lara voulait en parler, elle l’aurait fait d’elle-même, elle n’aurait pas attendu que Mira lui pose la question, si ? L’asiatique est déjà surprise de ne pas avoir vu une Lara remontée contre elle, une Lara vexée et blessée avec ses habituels mots tranchants, une Lara qui lui en voulait. Lui en veut-elle toujours, au fait ? Est-ce d’actualité ? Ou a-t-elle tourné la page ? L’a-elle remplacée ? S’est-elle trouvée une nouvelle personne avec qui passer la plupart de son temps ? Partage-t-elle son lit avec une présence féminine ? Les questions fusent dans sa tête, et son esprit de raisonnement scientifique ne sert absolument à rien dans cette situation. Mira a besoin de réponses immédiates, elle ne sait pas se rassurer toute seule Mira, tout ce qu’elle sait faire c’est de l’abstraction, c’est de faire en sorte de ne plus voir les problèmes pour les oublier, les enfouir jusqu’à ce qu’ils partent (et explosent violemment après). "Bon retour, je suppose ?" Elle ne sait pas trop si c’est une provocation, si c’est sincère, ou si c’est de la politesse, mais elle le prend mal. Elle lui avait déjà signifié son arrivée, mais Lara n’en n’avait rien eu à faire. « Merci. » Elle le sort plus sèchement qu’elle l’aurait voulu, mais sa rancœur risquait de prendre le dessus si elle en disait plus.
"Vaut mieux que tu l’apprennes de moi, ou alors t’es déjà au courant mais la fac, c’est plus pour moi, donc …" Donc quoi ? Donc elle fout plus rien de ses journées et abandonne la chimie, elle abandonne ce dans quoi elle était si bonne ? Mais Mira ne dit rien de tout ça, elle se contente d’acquiescer machinalement, une expression dépitée s’étant fixée sur son visage. Elle n’a pas envie que leur conversation parte dans les tours tout de suite, pas maintenant, pas devant tout ce monde. Alors elle ravale une nouvelle fois ses questions, ses formulations un peu douteuses et accusatrices, et se limite à une question bateau. « Ah, d’accord. Et tu fais quoi, du coup ? » Elle essaie de paraître neutre, de faire en sorte que sa voix se pose et ne tremble pas quand elle ouvre enfin ses lèvres pour laisser un son en sortir, mais ses cordes vocales semblent apparemment trop faibles pour soutenir sa voix, à moins que sa gorge nouée n’en soit la coupable. "… j’ai toujours certaines de tes notes et quelques-uns de tes cours, si tu me donnes une adresse, je peux te les envoyer, comme ça…" Comme ça quoi, Lara ? Allez, termine ta putain de phrase bordel de merde. Tu pourras tout récupérer." Elle prend ça pour une rupture, encore plus douloureuse que la première. Parce que Lara ne semble plus rien vouloir de Mira, elle veut se débarrasser de tout ce qui a trait à son ancienne meilleure amie, elle veut décidément faire une croix sur tout ce qu’elles ont vécu, et cette fois-ci c’est officiel. Alors Mira sent ses larmes monter dans sa gorge, son estomac lui fait mal tellement il est noué, et elle contracte les mâchoires pour ne pas avoir à flancher devant Lara, devant cette Lara froide, devant cette Lara qui n’en a apparemment plus rien à foutre d’elle. « Alors c’est tout ? Tu me rends tout ce qui te reste de moi et on se revoit plus ? Et on fait comme si de rien n’était ? Comme si ces cinq années de fac ne signifiaient rien ? T’as vraiment rien compris putain, t'as vraiment rien compris. » Il faut qu’elle s’arrête là Mira, parce qu’elle va craquer. Les sanglots dans la voix, elle sent son menton qui se retient de trembler à travers ses maxillaires contractées, elle sent que ses larmes brûlent désormais ses yeux. Mais elle a mal, elle a besoin de crier toute sa rage et d’arracher les lambeaux de son cœur meurtri, de hurler sa peine en pleine gueule de la Pearson. « C'est vraiment ce que tu souhaites Lara ? Tu comptes me rayer de ta vie comme ça ? C'était que du vent tes belles paroles sur l'amitié, sur le fait que tu m'abandonnerais jamais, sur le fait que tu partirais nulle part ? Pourquoi t'as jamais répondu à mes messages ? Pourquoi est-ce que tu nous as fait ça, Lara ? Pourquoi t'as rendu tout ça si compliqué ? » Elle explose enfin, elle ne peut plus retenir ses larmes de couler à flot sur ses joues rosies par la colère. Elle ne veut pas avouer qu'elle a sa part de responsabilité là-dedans, elle a trop mal pour voir que Lara a eu peur, elle-aussi. « T'es comme les autres au fond, je sais pas pourquoi j'y ai cru à tout ça. » Parce qu'elle a donné sa confiance à Lara, comme elle ne l'avait jamais fait pour personne. Elle s'est mise à nue devant elle, elle ne s'était jamais sentie aussi vulnérable, et elle détestait ça. |
| | | | (#)Dim 22 Mar 2020 - 14:37 | |
| ≈ ≈ ≈ {rip off the band aid} crédit/ (veronica-lodge /tumblr) ✰ w/ @Mira Brown Si tu devais te décrire, tu dirais que tu n’es pas une femme si compliquée que cela. Tu aimes ce que tu aimes et tu laisses tout le reste sur la touche. Tu aimes tout particulièrement tes bottes et toute autre chaussure qui en jettent et s’il y a des talons, alors c’est un bonus. Tu aimes les boissons sucrées, les snacks salés à souhait et n’importe quel autre aliment chimique au possible et que tu ne devrais pas avaler. Tu aimes la danse plus que tout, tu aimes le son d’une guitare électrique, tout droit dans tes oreilles et surtout après minuit, tu aimes porter des shorts denims et te teindre les cheveux dans l’évier de ta salle de bain et regarder tes mèches brunes, naturelles et légèrement bouclées, disparaitre sous la couleur très peu naturelle et enfantine à souhait. Voilà, ce que tu aimes, et il y a quelques mois de cela, tu aurais pu ajouter la jeune femme en face de toi à cette liste très courte et tout simplement passer à autre chose. Maintenant, tu ne peux plus le faire. Tu n’es pas particulièrement sociable, tu as un avis sur tout et dès que celui des autres se fait entendre, ne correspond pas au tient, tu finis par disparaitre et à les laisser à leur occupation que tu juges souvent futiles et inutiles. Mais quand tu restes, tu restes pour de bon, sans poser de question et sans porter de jugement. Et c’est ce qui s’est passé avec Mira, au fil des années, vous aviez tissé quelque chose de solide, assez pour que tu la rassures dans les moments de doute, sur son avenir un peu incertain et sur le fait qu’elle doive se détendre parfois. Oui, plus d’une fois, tu as été celle qui a rassuré la jeune femme, à lui affirmer que non, personne n’est défini par ses choix passés. Sauf que là, dans l’immédiat, tu ne peux pas tenir le même discours, la voir en face de toi… il est difficile de feindre l’indifférence, difficile de vraiment mettre de côté tout ce qui vous relie. As-tu seulement envie de le faire ? Tu t’es efforcée de ne pas penser à Mira, car quand tu penses à elle, le bon et le mauvais s’entremêlent… Il y a son sourire, les fois où tu lui as servi de modèle lorsqu’elle était en train de confectionner une énième jupe et que tu offrais tes commentaires débiles tout en mangeant des oursons en gélatine. Il y a les longues nuits de révisions, à vouloir abandonner et à se soutenir mutuellement. Et puis il y a cette nuit-là, et tous les baisers que tu as déposés sur sa peau et tous ceux qu’elle a retourné… Tu ne sais pas ce que cela veut dire, tu es toujours aussi perdue qu’à ton réveil. Sauf qu’à ton réveil, tu étais seule et que les explications ne sont jamais venues. Alors non, le ton de Mira, les reproches et surtout ses larmes, tu ne les acceptes pas et tu sais très bien que tu ne pourras pas rester calme. "… Par pitié, dis-moi que tu plaisantes … ?" La question t’échappe avant que tu puisses l’arrêter et la contrôler et tu dois prendre une profonde inspiration pour ne pas la traiter d’idiote, à très vive voix, tourner les talons et la laisser là. Tu devrais, tu pourrais, elle vient de ruiner ta matinée, mais non, au lieu de cela, tu fais un pas de recul, retrouvant ta voix, la colère et la frustration audibles dans chacun de tes mots. "Tu t’attendais à quoi Mira ? Tu pensais que tu allais rentrer après un an et demi et que j’allais t’accueillir avec un immense sourire sur le visage, prête à te raconter les dernières anecdotes de la famille Pearson pendant qu’on se rend à notre prochain cours ? Non. C’est toi qui es partie je te signale, et sans absolument aucun regard en arrière." Qu’elle ne t’accuse pas de ne pas avoir tenu ta part du marché ou d’avoir brisé tes promesses, ce n’est pas parce que tu n’as jamais testé votre amitié que tu ne tenais pas à elle… Tu étais tellement persuadée que Mira pourrait être celle qui te retourne la pareille, tellement persuadée qu’elle ne pourrait pas te faire de mal. Et tu as eu tort, et ça tu n’es pas prête à le lui pardonner, pas après quelques messages échangés et un retour à Brisbane après une aussi longue absence. "Je ne suis pas comme les autres, tu veux parler de toutes ces années-là ? Parlons-en justement! Comment je t’ai toujours soutenue, et rassurée et tout ça pour quoi ? Un mot de merde ? Un simple merci, c’était vraiment cool ?" Tu cites ces mots à elle, sur un ton dépité et attristé, parce que dans le fond, tu n’as eu que ça, tu ne pouvais te raccrocher qu’à cela, c’est le seul résultat de votre nuit passée ensemble. "C’est tout ce que je mérite c’est ça ?" Tu poses la question avec un haussement d’épaules, ta colère semble s’être légèrement envolée, en partie seulement, tu sais très bien que les réponses de Mira ne vont pas te satisfaire. Cela sera trop peu, beaucoup trop tard mais merde… Tu ne demandais pas la lune, ni même un début de relation, mais savoir qu’elle allait bien et elle, elle ne s’est pas demandée dans quel état tu étais après cette soirée-là ? "Si tu veux rejeter la faute sur moi, okay, mais s’il te plaît n’oublie pas que tu as tes torts aussi et ils sont tous aussi gros." Parce que tu ne passeras pas pour la méchante de l’histoire, Mira doit bien réaliser que si elle a eu mal et si elle a été blessée, tu es dans le même état qu’elle. "Je ne te dois absolument rien, t’as perdu ce droit quand tu es partie sans me donner d’explication." Parce qu’il est plus qu’évident que rien ne comme avant entre vous deux.
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| | | | (#)Lun 23 Mar 2020 - 16:35 | |
| Elle ne s'attendait pas à obtenir toutes les faveurs de Lara comme ça, elle ne s'attendait pas à ce que Lara se mette à genoux pour la supplier pour obtenir son pardon, elle savait que Lara n'était pas de ce genre là, elle savait qu'elle avait enclenché une bombe en lui dévoilant ses pensées, et elle savait aussi que ça allait certainement créer une scène en plein milieu de la rue. La confrontation, le fait d'être mise à nue, d'être dans la rue devant tout le monde pour une dispute, tout ce qu'elle détestait était réuni en une seule matinée. "… Par pitié, dis-moi que tu plaisantes … ?" Ca y est, Lara et son ton accusateur, Lara et son mépris, Lara et sa condescendance arrivent finalement. Il aura fallu que Mira se mette à pleurer pour que la Pearson si sûre d’elle et si hautaine reprenne le dessus et l’achève une ultime fois alors que la cadette venait de lui ouvrir son cœur. "Tu t’attendais à quoi Mira ? Tu pensais que tu allais rentrer après un an et demi et que j’allais t’accueillir avec un immense sourire sur le visage, prête à te raconter les dernières anecdotes de la famille Pearson pendant qu’on se rend à notre prochain cours ? Non. C’est toi qui es partie je te signale, et sans absolument aucun regard en arrière." Elle ne dit rien Mira, elle n’ose même plus la regarder dans les yeux, et elle se contente d’enfoncer ses ongles dans sa chair pour essayer de ne pas pleurer plus qu’elle n’est en train de le faire. Parce que c’est vrai tout ça, elle s’attendait à ce que tout redevienne comme avant, elle prenait la distance physique pour responsable de leur éloignement et se persuadait que Lara était juste un peu vexée, qu’elle reviendrait vers Mira comme elle le faisait chaque fois. "Je ne suis pas comme les autres, tu veux parler de toutes ces années-là ? Parlons-en justement! Comment je t’ai toujours soutenue, et rassurée et tout ça pour quoi ? Un mot de merde ? Un simple merci, c’était vraiment cool ?" Aïe, elle savait pointer là où ça faisait mal. Mira n’avait pas su quoi lui dire avant de partir, elle ne pouvait pas la réveiller d’un baiser pour lui dire qu’elle l’aimait et qu’elle reviendrait vite. Elles n’étaient pas ensemble, elles ne se devaient rien, et la cadette ne savait d’ailleurs même pas ce que cette soirée signifiait. Il est vrai qu’une discussion aurait pu mettre les choses à plat, mais la Brown ne voulait pas gâcher le moment, elle ne voulait pas mettre de mot sur ce qu’elles étaient, elles avaient passé une soirée magique mais elle ne savait pas si Lara aurait voulu plus, et elle était bien trop effrayée pour le lui demander. Bien trop effrayée pour faire face à ses sentiments (loin d’être nouveaux) pour sa meilleure amie qui avait toujours été là pour elle, malgré toutes les fois où l’asiatique faisait en sorte de se retrouver seule, de ne pas vouloir de l’aide de Lara, de la repousser pour qu’elle lui prouve encore et encore qu’elle ne partirait pas. La fois du 20 juin 2018 avait été la fois de trop. Mais elle n’avait pas voulu que Lara lui tourne le dos définitivement et ne lui adresse plus la parole, elle ne savait juste pas comment faire avec toutes ses nouvelles émotions, et elle ne voulait pas s’engager plus loin sans savoir ce que Lara souhaitait. Alors elle avait opté pour ces quelques mots simples, sans affection ni pistes qui pourraient porter à croire qu’elle voudrait plus, parce qu’elle-même ne savait pas ce qu’elle voulait. Mais maintenant, elle sait que de perdre Lara est tout ce qu’elle ne souhaite pas. "C’est tout ce que je mérite c’est ça ?" Non, c’est pas tout ce que tu mérites, tu mérites bien mieux que de courir après une nana comme moi, tu mérites bien mieux que moi qu’elle pense tout bas. Pour la première fois depuis que Lara a décidé de s’ouvrir, Mira relève ses yeux brillants vers ceux de sa meilleure amie, et s’essuie sa joue mouillée de ses chaudes larmes de sa manche. Elle a de la morve qui coule, mais Lara l’a déjà vu dans tous ses états, c’est clairement pas ça qui la fera fuir mais plutôt l’attitude de l’autruche que son ancienne meilleure amie a adopté depuis son départ pour les Etats-Unis. Mira pose alors la cage de transport de rongeurs au sol, et se souvient seulement à ce moment-là de la raison pour laquelle elle était sortie de chez elle. Elle a vraiment niqué mon envie d'acheter des rats, putain qu'elle pense sans vraiment le penser. Sa main lui fait mal tellement elle a resserré ses doigts autour de la poignée pendant la longue morale que Lara lui faisait, et elle en profite pour la secouer avant de sortir un mouchoir de son sac, et de s’y moucher bruyamment. "Si tu veux rejeter la faute sur moi, okay, mais s’il te plaît n’oublie pas que tu as tes torts aussi et ils sont tous aussi gros. Je ne te dois absolument rien, t’as perdu ce droit quand tu es partie sans me donner d’explication." Elle le sait qu’elle a ses torts, elle ne veut juste pas les admettre, mais elle sait qu’elle n’a plus le choix si elle ne veut pas voir Lara lui tourner le dos définitivement, il va falloir qu’elle mette un peu sa mauvaise foi de côté. « C’est bon t’as fini ? Tu me laisses en placer une maintenant ? » finit-elle par annoncer après avoir vidé son nez. « Oui, je suis partie à LA pour ma thèse, je suis partie pour mon avenir, parce que j’ai besoin de l’assurer cet avenir, parce que j’ai plus envie de vivre dans une caravane de merde et que je veux pouvoir booster mon CV avec autre chose que mon expérience de serveuse. On a pas tous le luxe d’avoir eu des parents riches. » Elle regrettait déjà ce qu’elle était en train de dire, parce qu’elle savait que Lara détestait qu’on l’assimile à ses parents, à ces personnes vénales, l’argent ne fait pas tout. « … Et j’ai pas hésité à partir pour moi, parce que je dois penser à moi avant tout, je peux pas me permettre de me laisser prendre par mes sentiments… » Etait-elle en train de dire qu’elle avait des sentiments pour Lara ? « …et pour une coucherie d’un soir pour rester et te tenir la main. » Elle essaie de rattraper sa bourde, mais elle ne fait que de s’enfoncer encore plus. « Tu peux pas me reprocher d’être partie, tu n’as pas essayé de me retenir non plus, et il fallait que j’y aille, tu le sais. Cette occasion ne se présente qu’une seule fois dans une vie. » Elle reprend son souffle le temps d’une seconde, suffisante pour vraiment regarder Lara dans les yeux, avant de détourner à nouveau ses pupilles. « J’ai jamais eu des parents qui étaient fiers de moi, qui me soutenaient dans mes projets, alors tu vois quand au bout de dix-huit ans t’es plus orpheline et que t’as enfin des parents qui croient en toi, bah t’as pas envie de les décevoir. » Elle essaie de justifier la raison de son départ, mais c’est pas de cette justification dont Lara a besoin, et elle le sait. Elle prend une grande inspiration comme si son cerveau manquait d’oxygène et qu’il fallait qu’elle renouvelle l’air, et compte jusqu’à trois avant de se lancer. « Et je suis désolée pour le mot, tu méritais pas ça. » qu’elle finit par lâcher, comme si ça lui avait énormément coûté pour le cracher. « Je suis vraiment désolée Lara… J’ai été vraiment conne sur le coup, et je savais pas quoi faire d’autre. » Elle savait aujourd’hui que la discussion aurait pu leur permettre de passer par-dessus tout ça, mais c’était trop tard, le mal avait été fait, et un an et demi s’était déjà écoulé. « Je sais pas ce que je dois faire pour te montrer que je suis désolée. S’il te plait laisse-moi me racheter. » finit-elle par souffler en prenant la main de Lara dans la sienne, et en relevant ses yeux pour oser l’affronter du regard. Le contact de sa main dans la sienne lui fit du bien, lui rappela la douceur de sa peau, cette même peau qu’elle avait adoré embrasser tout au long de la soirée, et cette sensation qu’elle n’avait plus jamais retrouvé depuis cette soirée. Mira caressa doucement le dos de sa main de son pouce, comme si elle cherchait à l’apaiser, comme si ce geste pouvait lui accorder son pardon, comme si elle se raccrochait à cette main comme à son dernier espoir de pouvoir un jour retrouver Lara, comme avant. |
| | | | (#)Lun 23 Mar 2020 - 17:50 | |
| ≈ ≈ ≈ {rip off the band aid} crédit/ (veronica-lodge /tumblr) ✰ w/ @Mira Brown Tais-toi, Mira, n’en rajoute pas. Voilà ce que tu as envie de lui dire dans l’immédiat, voilà ce que tu as envie de crier au beau milieu de cette rue, quitte à vous attirer le regard des passants, c’est déjà le cas, les larmes de Mira ont déjà fait cela et à un autre moment, tu te serais précipitée à ses côtés, pour la prendre dans tes bras et enfoncer ton poing dans la figure de là celui ou celle qui a provoqué ses larmes. Mais c’est toi, c’est toi le problème, c’est toi qui es à l’origine de sa détresse, à l’origine de ses larmes justement et tu sens quelque chose de puissant monter en toi, sens que si elle en rajoute, tu pourrais pleurer avec elle. Parce que toute cette histoire est ridicule à souhait, car vous ne vous êtes jamais rien promis, mais tout le monde a fini éreinté, brisé en deux. Tu ne peux pas le faire, car Mira t’insulte, puis s’excuse, essayes de s’approcher, parle de sa vie à l’autre bout de la planète, sa vie ici en Australie… Quand elle parle de tes parents, quand elle évoque le contenu de leur compte en banque, c’est là que tu vois rouge. Véritablement. Car s’il y a bien quelqu’un qui sait à quel point tu détestes ton nom de famille et tout ce qu’il évoque, c’est elle. Elle qui sait qu’il t’a fallu des années pour réaliser que peut-être, tu pouvais contenter tes parents et être heureuse. La vérité, c’est que tu ne l’étais pas, tu étais complètement misérable, prête à rentrer dans un moule et vivre la vie qu’ils avaient déjà imaginé pour toi… Et elle ose venir te remettre ça en pleine figure ? Est-ce qu’elle se rend compte de l’erreur qu’elle vient de commettre ? Non, ce n’est pas ta meilleure amie en face de toi, c’est plus qu’évident maintenant, Mira est une étrangère. Quand elle attrape ta main, tu es tellement sous le choc, sous le coup de la colère qu’il te faut une seconde pour réaliser ce qui se passe et tu récupères ta main dans ta geste vif, reculant encore et mettant de la distance entre vous deux. Non, tu ne veux pas qu’elle te touche, qu’elle se rapproche ou essaye de faire quoi que ce soit de cette nature. "Est-ce que tu viens juste …" Tu dois marquer une pause dans ta phrase pour prendre une profonde inspiration et ne pas tout simplement imploser, aussi verbalement que physiquement. Mira ne mérite rien, tu devrais tourner les talons, et aller taper dans le mur le plus proche pour faire sortir tous les sentiments moches, négatifs et vifs à souhait qu’elle vient de faire naitre en toi. "Est-ce que tu viens de jouer la carte de la pauvre orpheline, de l’enfant abandonné pour ensuite me demander pardon ?" Parce que si ce n’est pas une blague, alors Mira est une hypocrite finie, elle ne se souvient de rien de ce que tu lui as dit, ou alors elle a fait semblant de t’écouter juste pour que tu te sentes importante, il n’y a pas d’autres explications. "Fuck. You." Tu appuies sur chacun des deux mots, espérant que l’insulte fera office d’une véritable gifle et arrivera à la réveiller et à l’ancrer dans la réalité. Car il n’y a pas de doute, Mira est a des kilomètres de votre histoire et de ce qui vous est arrivé. "Je dois m’excuser pour quoi au juste ? Pour nom de famille ? Pour avoir des parents riches ? Parce que la vie a été injuste envers toi ? C’est ça ton excuse pour tes actions ? Va te faire foutre Mira, j’en attendais mieux de toi, franchement." Depuis que tu connais l’autre jeune femme, elle a toujours tout fait pour casser l’image que les autres avaient d’elle, toujours. En allant de l’avant, en étant la meilleure, en étant la plus intelligente. Il a dû se produire un grand changement au cours de cette année passée car jamais tu ne l’aurais fait rentrer dans ta vie si elle avait été aussi hypocrite ou aussi faible. Oh que non. Cette nuit ne serait jamais arrivée avec la Mira d’aujourd’hui. "Tu penses que je suis en colère parce que tu es partie ? Non, j’ai compris, tu es partie pour toi, parce que c’était une super opportunité, je l’ai compris, j’ai été une des premières à t’encourager!" Que tu lui rappelles à voix haute, dans une autre exclamation, prouvant que Mira ne se rappelle plus de tous ces détails. "Tu es censée être intelligente et pourtant, t’as absolument rien compris." Rien du tout, tu as été attristée de perdre une amie, pas une quelconque amante, c’est ton amie qui t’a manqué avant tout, celle à qui tu pouvais absolument tout dire, où est-ce qu’elle est passé ? Mais tant pis, tu continueras d’être honnête, pas parce qu’elle le mérite, mais pour toi, et parce que tu vaux bien mieux que tout ça et que quelqu’un qui ne prend pas la peine de te dire les choses en face. "Oh et au fait, juste au cas où tu veux me sortir la carte de la pauvre fille malheureuse, il y a des choses qui ont changé depuis que t'es partie. Je ne vis pas au crochet de mes parents, ils m’ont coupée les vivres depuis que j’ai quitté la fac. Donc je me débrouille toute seule, depuis." Tu fais l’annonce sans plus de cérémonie, avec un sourire certain sur le visage, tu fouilles rapidement dans ton sac, attrapant une des nombreuses liasses de billets que tu as gagné la nuit précédente. "Je suis strip-teaseuse maintenant, et je suis même plutôt douée dans mon genre, non, je suis l’une des meilleures dans ce que je fais, ma chérie. Oh, ça ? C’est juste une partie de mes revenues de la nuit dernière. Tu peux tout garder, je crois que tu en as plus besoin que moi." Tu lui jettes quelques billets à la figure, littéralement, pas du tout désolée et dans le fond ravie de ton petit effet. C’est tout ce qu’elle mérite tu en es certaine et tu finis par hausser les épaules, prête à laisser Mira derrière toi. " … Si j’étais toi, j’effacerais mon numéro, parce que je compte bien le faire."
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| | | | (#)Mer 25 Mar 2020 - 23:50 | |
| La main de Lara se débarrasse de celle de Mira, et ça fait aussi mal que le morceau de scotch qu’elle a arraché sur sa plaie sanguinolente qui fend son cœur. Un bref gémissement douloureux s’échappe de sa gorge alors que sa main se retrouve pendue dans le vide, que sa paume ressent à nouveau le vent frais du matin qui vient lui caresser la peau. La cadette savait pertinemment que le discours sur les riches parents de Lara n’allait pas l’enchanter, que ça ferait tout l’effet inverse et qu’elle allait certainement exploser. Elle n’a pas l’habitude des confrontations et la gamine a du mal à retenir sa langue de glisser sur ce qui fait le plus mal, sur les douleurs que Lara lui avait confiées quelques années auparavant, sur sa volonté de justifier ses actes en se dédouanant. Elle se fait passer pour la victime, elle cherche à ce qu’on la plaigne pour innocenter son comportement et ses peurs, parce qu’elle ne sait pas s’y prendre Mira, elle sait pas comment s’engueuler avec les autres en restant éthique, elle sait pas comment s’exprimer sans blesser en retour parce que sa blessure à elle lui fait trop mal. Evidemment que Lara plonge dans son jeu, qu’elle s’y jette corps et âme pour se défendre et l’attaquer en retour, pour lui remettre les idées en place. C’est peut-être ce dont elle a besoin l’asiatique, qu’on la remette en place parce qu’elle est allée trop loin, qu’on lui balance ses quatre vérités sans prendre de pincettes parce qu’on n’ose pas vexer et blesser la "pauvre orpheline et l’enfant abandonné". "Fuck. You." Ces deux mots résonnent dans sa tête et lui écorchent le cœur pour la énième fois depuis que son regard a croisé celui de Lara, parce qu’ils font plus mal que ce qu’elle aurait pu le croire, parce que Lara les pense réellement. Alors elle resserre un peu plus fort sa mâchoire pour que ses larmes de colère s’arrêtent de couler le long de ses joues, elle enfonce un peu plus loin ses ongles naissants dans sa paume de main pour essayer de diffuser son animosité ailleurs que dans ses entrailles, pour qu’elle puisse sentir autre chose que sa respiration saccadée et son cœur qui bat la chamade contre sa poitrine. "Va te faire foutre Mira, j’en attendais mieux de toi, franchement." Elle se lâche Lara, elle n’a plus aucune retenue et elle ne se gêne pas pour l’envoyer chier, Mira n’est pas la seule blessée et elle s’est plus qu’enfoncée en sortant l’argument contre les parents riches de la plus âgée. Elle lui reproche d’avoir rien compris, à deux reprises, mais qu’y avait-il à comprendre dans le fond ? Non elle n’avait rien compris, ou alors elle ne voulait pas le voir, elle ne voulait pas le comprendre, parce que ça lui faisait trop peur. "Je suis strip-teaseuse maintenant, et je suis même plutôt douée dans mon genre, non, je suis l’une des meilleures dans ce que je fais, ma chérie." Que cherchait-elle au fait avec cette révélation ? A la provoquer pour la blesser à son tour ? A lui montrer qu’elle est forte et indépendante ? Comme si Mira ne le savait pas déjà, comme si Lara avait besoin de se foutre en danger pour le montrer encore plus. Avait-elle fait ce choix pour se venger d’une façon ou d’une autre ? Pour se prouver qu’elle n’avait besoin de personne et que de vendre son corps de cette façon pourrait lui apporter une certaine confiance en elle ? L’argent que Mira considère comme sale lui arrive en pleine gueule, et après l’avoir insulté sur son intelligence, Lara lui balance sa pauvreté. Elle savait décidément comment s’y prendre pour lui faire mal. « Arrête toi putain. » qu’elle sort sur un ton presque calme, plutôt soumis en fait, avant de se baisser pour ramasser les billets qui ont fini leur trajectoire sur le sol. Elle se sent comme une grosse merde et ça lui rappelle toutes ces années où elle ne se sentait pas légitime d’être aimée. Sauf que cette fois, ça venait d’elle, c’était de sa faute et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Elle n’avait jamais vu Lara se mettre dans ces états, pas comme ça, pas contre elle. J’ai pas besoin de ton argent sale qu’elle a envie de sortir, mais elle n’est clairement pas dans la bonne position pour lui faire opposition une autre fois, ni bien placée pour juger après l’argent facile qu’elle se faisait en vendant ses culottes à des vieux pervers. Maintenant, elle a besoin que cette dispute cesse, elle a besoin de se sentir invisible à nouveau face à tous ces passants qui tournent leur regard vers elles, elle ne veut plus de cette confrontation, elle veut juste retourner se terrer dans son coin pour attendre que ça passe. « Je suis désolée. J’aurais pas dû sortir ça, c’était complètement puéril de ma part. Puéril et incorrect. » Elle tente de calmer les sanglots dans sa voix pour paraître plus posée, mais elle a beaucoup de mal et elle préfère se concentrer sur ses gestes plutôt que sur ses ressentis sur le coup. Elle lui tend alors la liasse de billet de sa main tremblante, elle s’est reculée et s’est placée à une distance plus raisonnable, non pas qu’elle ait peur, mais elle se sent bien trop vulnérable et fébrile pour s’autoriser à se rapprocher de son ancienne meilleure amie. « Je comprends parfaitement que tu n’aies plus envie d’entendre parler de moi. Je ne te retiendrais pas, j’ai apparemment fait plus de mal que de bien. Ca va finir par devenir une habitude. » qu’elle sort en riant ironiquement. Parce que quand Mira débarquait quelque part, il y avait toujours un problème qui arrivait en même temps, peu importe si elle souhaitait se faire discrète ou non. D’un geste machinal, elle essuie furtivement ses joues avant de se reprendre. « Je t’enverrai mon adresse par sms, tu pourras effacer mon numéro après si tu souhaites. » finit-elle par annoncer à contre cœur. « Je veux juste que tu saches que tu as été l’une des personnes les plus importantes dans ma vie, et que je suis sincèrement désolée de t’avoir blessée autant. Je te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi. » Les larmes reviennent se nicher dans sa gorge alors qu’elle tente de terminer ses adieux. « Je suis vraiment désolée Lara... » répète-t-elle, comme si ça pouvait effacer ses dires, comme si ça pouvait effacer toute la peine qu’elles ressentaient toutes les deux. Elle espérait que ça aiderait au moins un peu. « Prends soin de toi, d'accord ? » Comme si Lara avait besoin que quelqu'un le lui dise pour le faire. Mira n'avait aucune envie de couper les ponts avec elle, et elle sentait pourtant que ça allait devenir définitif, et elle se décida finalement s'approcher doucement vers sa meilleure amie pour l'enlacer une dernière fois avant qu'elles ne se reparlent plus, avant qu'elles ne se voient plus. La tête dans son cou, elle s'imprégna de son odeur pour une ultime fois, en essayant de la garder en mémoire le plus longtemps possible, et cette fois-ci elle ne retient pas ses larmes. « Je t'aime. J'espère que tu me pardonneras un jour. » souffla-t-elle. |
| | | | (#)Dim 29 Mar 2020 - 0:04 | |
| ≈ ≈ ≈ {rip off the band aid} crédit/ (veronica-lodge /tumblr) ✰ w/ @Mira Brown Il y a probablement des gens qui arrivent à se maitriser mieux que toi. Oh que oui, des femmes qui ne laissent pas transparaitre leurs émotions, qui sont capables de sourire face à l’adversité, de tout essuyer, toutes les déceptions avec un simple battement de cils et de passer à autre chose. Sans que cela ne les affecte un tant soit peu, sans déranger leur maquillage, ou leur tenue ou tout ce qui les rend aussi glamour. Celles qui sont fortes, qui sont capables d'enchainer les répliques cinglantes sans hausser le ton ou faire claquer leur talons sur le sol. Et là tout de suite, tu aimerais pouvoir en faire partie. Dans un sens, tu arrivais mieux à gérer et à canaliser le trop plein et le torrent d’émotions qui t’envahisse trop souvent quand tu étais encore sous l’influence de Trevante et de Cassandra. Jamais tes parents n’auraient toléré un tel écart de conduite, et surtout un tel écart de conduite public. Non, quand ils sont dans les parages, tout doit paraitre absolument lisse et parfait, on ne doit jamais voir la vérité, jamais voir les cœurs brisés, jamais voir les larmes ou au contraire, la colère. Et pourtant, ce n’est pas toi, non, toi tu te laisses toujours dominer pas tout, bon au mauvais, prête à cogner, prête à hurler, prête à te faire entendre. Et là tu fais comprendre à Mira qu’elle se trompe lourdement sur le portrait qu’elle a dressé de toi, peut-être que la brune a oublié qui tu étais avec la distance. Peut-être qu’elle s’est dit que tu te laisserais marcher sur les pieds sans rien dire, en accusant tout, prête à poser un genou à terre et à demander des excuses. Des excuses pour quoi au juste ? Et supplier n’est pas vraiment ton style en fait… Tu la regardes ramasser les billets avec une certaine satisfaction, pas prête à t’arrêter en fait, prête à encore plus cracher ton venin, à ruiner sa journée et à hanter chacune de ses pensées pour les prochains jours à venir. Tout comme Mira l’a fait pour toi, tellement que tu as été obligée de repousser loin, tellement loin tout ce que tu as pu ressentir pour elle, tout ce qu’elle t’a un jour évoqué et pour le mettre sous scelleé. Oui, pour tout mettre dans un coffre, fermer le coffre à double tour et jeter la clé le plus loin possible. Tu ne le regrettes pas, tu n’as pas envie d’ouvrir cette boite de Pandore. C’est beaucoup trop tard pour le faire. "Puéril et incorrect ? Ouais, on va dire ça comme ça …" Tu lui lances ses propres mots encore une fois, tout en replaçant ton sac sur tes épaules, toujours prête à déguerpir en cas de besoin, toujours prête à la laisser là, en plan, comme elle l’a fait avec toi. Tu ne voulais pas y penser et maintenant tu le fais. Pour le meilleur et pour le pire apparemment. Non, tu n’as plus envie d’entendre parler d’elle, tu ne sais plus, vous deux, c’était dans une autre vie, tu es une autre personne et tu as survécu un an et demi sans elle. Plus que survivre, tu t’es épanouie, a mis ta passion au-devant de tout, à repris le contact avec une partie de ta famille, te découvrant une véritable famille… Tu as réussi à aller bien, sans elle … pourquoi retourner en arrière maintenant ? Pourquoi faire l’effort pour elle ? Mira murmure des excuses encore une fois, comme si cela allait changer quelque chose à toute cette situation et tu te retrouves à hausser les épaules. "Je suis désolée aussi… Mais par tout ce qui s’est passé entre nous, non, désolée que tu sois incapable de comprendre ce que cela veuille vraiment dire." Car elle te prête des sentiments que tu n’as pas, t’imagine en colère pour les mauvaises raisons, t’accuse d’actes que tu n’as jamais commis. Toi qui l’as toujours comprise, toi qui n’as jamais jugé et qui ne jugera jamais. Tu as envie de répondre non, par réflexe, par pure défiance, parce que tu peux le faire. Quand Mira s’avance cette fois-ci, tu es prête et si elle parvient à glaner un semblant d’étreinte, pendant quelques secondes, tu la repousses rapidement, la faisant reculer en posant tes mains sur ses épaules et en t’éloignant. "Ne…" Elle connait ton aversion pour les contacts physiques, il suffit de te côtoyer une dizaine de minutes pour le comprendre, et si à une certaine époque, Mira aurait pu repousser tes limites, plus maintenant. Certainement pas maintenant, c’est trop dur à supporter maintenant, te brûle vraiment la peau et les mots qu’elle laisse échapper... c'est trop. Pas quelque chose que tu dis facilement, et maintenant, tu ne sais quoi en faire. S’agit-il d’une autre forme d’excuse ? Une tentative pour te calmer ? Tout ça à la fois. "You don’t get to say that." Que tu lâches sur un ton tout aussi froid que le précédent, c’est le seul constat que tu peux faire. Le seul résultat des années d’amitié, les larmes de Mira, ta colère… et alors quoi ? On oublie tout et on recommence ? Si seulement. "Adieu je suppose ?" Tu n’attends aucune réponse de sa part, pour preuve, tu as déjà remis un de tes écouteurs dans tes oreilles, trouvant déjà ta musique, ton seul rempart contre toute cette folie en sommes. Tu tournes les talons, littéralement, simplement pour croiser le regard d’un type qui semble avoir suivi votre échange de près. "Quoi ? Il n’y a absolument rien à voir!" Non vraiment, cette journée aurait pu mieux commencer. |
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