| Tu veux être mon cobaye ? (Raph&Mira) |
| | (#)Lun 23 Mar 2020, 13:25 | |
| Assise sur une table à quatre, Mira est arrivée avec quinze minutes d’avance pour avoir le temps de terminer l’article qu’elle était en train de lire. L’écran de son téléphone s’allume alors que le ding lui annonce qu’elle vient de recevoir une notification. Mira échange alors sa tasse de chocolat chaud avec son portable, c’est un SMS de Kieran. Elle a un sourire béat qu’elle ne tente même pas de cacher alors qu’elle regarde son écran, elle est réellement heureuse de retrouver son grand frère après tout ce temps, elle n’avait jamais réussi à le détester parce qu’il avait toujours fait en sorte d’être présent pour elle et de le lui prouver. Son SMS est cependant moins plaisant que ce qu’elle pensait, il lui annonce qu’il ne sera pas de la partie cet après-midi. "Je peux pas venir, j’ai chopé la crève et je suis cloué au lit. Pardon, je me rattraperai promis." Elle soupire, un peu agacée, mais surtout attristée. Elle chérit ces petits moments passés avec lui, d’autant qu’il n’y en a pas eu tant que ça depuis qu’elle est revenue sur Brisbane. Il avait finalement réussi à se sortir de cette relation toxique même s’il n’arrivait toujours pas à l’admettre, mais il l’avait au moins fait, et elle en était plus que ravie. Il avait décidé de renouer contact avec ses proches depuis quelques semaines, et Mira en faisait évidemment partie. Elle se passe une main dans ses cheveux pendant qu’elle réfléchit à sa réponse. Même si elle a l’impression d’avoir retrouvé une certaine proximité avec lui, elle ne sait pas sur quel ton elle peut répondre à son message. "Evidemment que tu vas devoir te rattraper oui !" c’est bien ? Oui c’est bien, pas trop accusateur et plutôt léger, ça lui ressemblait. Elle s’apprête à pianoter sur son écran mais une voix familière l’interrompt dans sa lancée. C’est Raphael. Evidemment que c'est Raphael, et évidemment que Kieran n’a pas pensé à le prévenir. Ils devaient se retrouver tous les trois, parce qu'ils avaient trouvé ça chouette la première fois, et que c'était sympa aussi de découvrir des amis de Kieran. Ca lui montrait qu'il cherchait réellement à l'intégrer à sa vie, et pour de bon cette fois. « Heeeeey ! » lance-t-elle, pas très sûre d’elle et en se levant pour faire la bise au géant qui se dresse devant elle. Il se mettrait à genou qu’ils feraient la même taille. « Euh, je sais pas si Kieran t’a prévenu mais il vient de m’envoyer un message. » affirme-t-elle en lui montrant son écran toujours allumé, le téléphone à la main. « Il peut pas venir parce qu’il a la crève. » dit-elle finalement. Mira se rassoit et invite le blond à en faire de même en lui montrant timidement de sa main la chaise en face d’elle, les épaules relevées et les sourcils arqués, elle n’a vraiment pas l’air à l’aise. « Enfin, moi j’ai déjà commandé un chocolat chaud mais je vais certainement m’en prendre un autre, donc si tu veux m’accompagner t’es le bienvenu, sinon on pourra se refaire ça une prochaine fois si ça te gêne que Kieran ne soit pas là ? Enfin je sais pas c'est toi qui vois. » Elle parle beaucoup pour cacher le fait qu’elle est mal à l’aise, mais elle ne se rend pas compte que cette attitude fait d’autant plus ressortir son malaise.
@Raphael Elly |
| | | | (#)Mer 25 Mar 2020, 12:24 | |
| Raphael pédale à toute allure entre les voitures (en fait il roule à 10km/h mais, de son point de vue, il est aussi rapide qu’une fusée en plein décollage). Il est enthousiaste, ce matin, et il ne saurait dire pourquoi. Lui qui a toujours préféré le confort de sa petite solitude, il a aujourd’hui hâte de revoir Kieran et Mira, bien que cette dernière il ne la connait que depuis quelques semaines. Alors il roule, il bascule de droit à gauche sur le long plateau de béton qui se déroule sous les roues de son vélo. Son casque est méticuleusement coincé sur sa tête et quelques mèches bouclées et folles s’extirpent sur les côtés pour mieux couvrir son menton déjà humide de transpiration – on n’y échappe pas en Australie. Il arrive quelques minutes en retard comme à son habitude parce qu’il ne veut jamais être le premier arrivé. Il sécurise son véhicule contre un poteau en métal, le noue d’un cadenas solide et retire son casque pour le coincer contre sa poitrine. Il se dirige vers le petit café où le rendez-vous a été donné et, dans le reflet de la fenêtre de la porte, il remarque que sa coiffe est complètement aléatoire. Coquet même dans les situations où il doit se presser, il prend le temps de replacer ses cheveux et n’hésite pas à jeter un coup d’œil à son apparence générale, replaçant au passage son t-shirt vert à motifs de canards en dessous de sa ceinture. Soudainement, la porte qu’il utilisait en guise de miroir s’ouvre et il se pousse vivement sur le côté pour laisser passer le couple en arborant un sourire timide. « Allez-y. » Il dit en désignant la voie libre devant lui. La boule de nervosité au ventre, il jette un coup d’œil à l’intérieur de la petite boutique et entre avant que la porte ne se ferme contre son nez. Il repère rapidement Mira qui est déjà attablée et se dirige vers elle en zigzaguant entre les clients pour préparer son discours en avance. Salut ? Holaaaa ! Non… Yo ça va ? Berk, ça fait beaucoup trop macho. « Bonjour ! » Eh putain, quel mauvais choix qui le dénue de toute spontanéité. Il n’y a que les directeurs d’entreprise qui utilisent encore ce mot pour saluer leurs employés. Malgré la platitude du choix de Raphael, Mira se redresse pour lui faire la bise et il la lui rend en souriant doucement, les genoux pliés, avant de rapidement chercher Kieran du regard : réflexe. « Euh, je sais pas si Kieran t’a prévenu mais il vient de m’envoyer un message. » Il hausse un sourcil et enfonce sa main dans la poche de son pantalon mou pour en sortir son vieux Nokia. Il l’allume – et ça prend vingt ans + une petite sonnerie digne de Windows 2000 – pour rapidement réaliser que son ami lui a effectivement laissé un message lui aussi. « Ah ouais, merde. » Il est déçu sans savoir pourquoi. Son visage traduit cette déception mais il ne le réalise pas, certain d’afficher un visage neutre. « Enfin, moi j’ai déjà commandé un chocolat chaud mais je vais certainement m’en prendre un autre, donc si tu veux m’accompagner t’es le bienvenu, sinon on pourra se refaire ça une prochaine fois si ça te gêne que Kieran ne soit pas là ? Enfin je sais pas c'est toi qui vois. » Ses deux yeux clairs se posent dans ceux de Mira et il se pince les lèvres, rongé par la timidité. Il est vrai qu’ils n’ont jamais été seuls tous les deux et Kieran avait cette facilité à lancer les conversations sans que la gêne ne reprenne ses droits. Raphael n’a jamais été bon pour ce genre de chose (on appelle ça de la sociabilisation). Mais il décide de faire un effort bien que ça lui prend tout son courage pour s’asseoir à son tour sur l’une des chaises disponibles. Il choisit maladroitement celle à gauche de la brune et il lui suffit de cinq secondes pour réaliser que c’est une mauvaise idée de la contraindre à toujours tordre le cou en sa direction pour discuter alors il se relève en se raclant la gorge pour finalement s’asseoir devant elle. « Pardon, la chaise n’était pas confortable. » qu’il ment en rigolant timidement avant de se faire intercepter par un serveur qui lui demande s’il désire boire quelque chose. « Oui, un thé vert. Merci. » Raphael répond en fixant l’épaule de ce dernier avant de reposer son attention sur Mira. « Ils sont jolis tes cheveux aujourd’hui. » Ils sont comme d’habitude, en fait. Et il le sait parce qu’il remarque ce genre de chose. Nerveusement, il se met à gratter le coin de la table avec son ongle sans réaliser qu’il fait trembler cette dernière. @Mira Brown Tiens, le cycle de la honte est lancé.
Dernière édition par Raphael Elly le Ven 27 Mar 2020, 18:55, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 27 Mar 2020, 18:05 | |
| Raphael est du genre maladroit, semble se conformer difficilement à la société avec ses chemises colorées et son casque de vélo, et Mira l’apprécie beaucoup pour ça : il a l’air de s’en foutre de l’avis des autres. Lorsqu’il arrive avec quelques minutes de retard que la jeune femme a remarqué mais qu’elle se retient de mentionner, ils se font la bise, la gêne étant venue s’immiscer entre eux alors que Kieran, lui, est au fond de son lit avec la crève. « Ah ouais, merde. » Le blond semble déçu de ne pas voir son ami, et Mira le comprend dans un sens : pourquoi resteraient-ils pour boire un café ensemble si Kieran n’est pas là ? Ils ne sont pas suffisamment proches pour partager deux heures de leur temps à parler de tout et de rien, mais il est déjà trop tard pour s’en apercevoir quand elle lui propose de rester et de commander à boire, et qu’il accepte. Elle suppose que c’est par politesse, et au fond c’est aussi par convention – et parce qu’elle a beaucoup parlé juste pour cacher le fait qu’elle n’était pas à l’aise – qu’elle lui a proposé. Promis on fera pas long qu’elle pense très fort en le fixant droit dans les yeux et en espérant que le bouclé lise dans ses pensées, parce qu’il est aussi à l’aise qu’elle à l’idée de rester ici sans la personne qui les relie : Kieran. Alors que Raphael s’assied tout d’abord sur la chaise à sa diagonale, il vient se replacer devant elle en s’excusant, embarrassé du cirque qu’il est en train d’animer. Un petit rire s’échappe de la gorge de Mira, pour l’accompagner dans sa gêne et lui faire comprendre qu’elle aussi n’est pas à l’aise, il est attendrissant ce garçon. « Oui, un thé vert. Merci. » qu’il commande au serveur, et la doctorante en profite elle-aussi reprendre une boisson. « Deux, s’il vous plait. Merci. »
Elle se dit que de toute façon, après ce thé et quelques banalités échangées, ils repartiront chacun de leur côté et raconteront sans doute à Kieran que le rendez-vous s’est quand même super bien passé mais qu’il leur a manqué à tous les deux. Mira est certaine qu'ils ne passeront pas deux heures ensemble, peut-être trente minutes à tout casser. Sauf s’ils trouvent des points communs qui leur permettraient de rester plus longtemps, mais ça risquait d’être difficile vu les deux timides qui se faisaient face. Elle aurait voulu lui en vouloir à son frère, mais elle n’arrive jamais à lui faire la gueule suffisamment longtemps sans lui trouver des excuses, et il se trouve que là, il avait une bonne excuse. « Ils sont jolis tes cheveux aujourd’hui. » Cette remarque étire les lippes de l’asiatique, parce que Kieran s’était concentré sur ses cheveux aussi quand ils s’étaient retrouvés pour la première fois, et que la gêne était, là-aussi, à son comble. Mira se demanda si ses cheveux étaient vraiment spéciaux pour qu’apparemment tout le monde se focalise dessus quand on était amené à être embarrassé, ça devenait presque une habitude. A moins que cela ne soit spécifique qu’à Raph et Kier, et cette option ne l’étonna pas étant donné qu’ils se ressemblaient sur beaucoup de points. « Ils ont quoi mes cheveux pour que toi et Kier vous vous focalisiez dessus avec tant d’attention dès qu’on se retrouve en tête à tête ? » qu’elle sort sur un ton presque sérieux. « C’est parce que vous avez tous les deux des bouclettes et que vous êtes jaloux de mes cheveux raides ? » Elle essaie de détendre un peu l’atmosphère en le taquinant un peu, parce que ça risque d’être long sinon. « Au fait, chouette t-shirt. » Elle l’avait remarqué dès qu’il lui a adressé la parole : le vert clashait parfaitement avec son jean délavé, et les goûts de Raphael en matière de fringue ne pouvaient que l'enchanter.
@Raphael Elly merci pour ce t-shirt vert que j'aime tant |
| | | | (#)Ven 27 Mar 2020, 20:21 | |
| Il aurait pu fuir en courant et en renversant la moitié des clients dans le café en apprenant que Kieran ne pouvait pas sortir de son lit mais ça aurait été mal vu par la société – et par Mira qui aurait probablement douté d’elle alors qu’elle n’a rien fait de mal. Ça lui arrive souvent malheureusement, à Raphael, de blesser certaines personnes simplement parce qu’il est assez timide pour parfois disparaître sans annoncer son départ. C’est un solitaire : il l’a toujours été de façon involontaire tout d’abord, puis c’est devenu une habitude qu’il a rapidement adoptée. Il ne peut pas augmenter le taux de malaise en public lorsqu’il reste enfermé chez lui. Malgré sa gêne, il arrive à affronter son envie de partir et il s’asseye auprès de Mira, conscient que cette jeune femme ne va pas le dévorer tout cru. Et puis, elle est de bonne compagnie lorsque le troisième mousquetaire est présent pour lancer les conversations. « Deux, s’il vous plait. Merci. » Il se pince les lèvres en souriant légèrement, lui échangeant un regard après qu’elle ait commandé la même boisson qu’elle. Ils ont peut-être déjà un point commun, c’est un bon début.
Commenter les cheveux de Mira est une valeur sûre pour Raphael. Lorsqu’on ne sait pas quoi dire, on complimente l’apparence de l’autre en espérant lui faire plaisir – parce qu’au fond, le jeune homme a un grand cœur même s’il lui arrive parfois de perdre son humanité au détour de son impulsivité. « Ils ont quoi mes cheveux pour que toi et Kier vous vous focalisiez dessus avec tant d’attention dès qu’on se retrouve en tête à tête ? » Curieux, le concerné hausse un sourcil en penchant la tête sur le côté, le dos plaqué contre sa chaise pour s’éloigner le plus possible de la table qui les uni. « C’est parce que vous avez tous les deux des bouclettes et que vous êtes jaloux de mes cheveux raides ? » Il entrouvre les lèvres mais réalise rapidement que son commentaire est dit sur un ton amusé. Il lui faut tout de même plusieurs secondes pour retrouver le sens de la parole, trop interloqué par cette longue phrase qu’elle vient de dicter sans bégayer. « Haha. J’avais pas remarqué que Kieran avait des bouclettes. » ALERTE, ALERTE, ALERTE, C’EST UN MENSONGE. L’apparence de son ami, il pourrait la décrire sans problème et, s’il possédait son don en dessin, il pourrait esquisser son portrait sans oublier les détails. Raphael s‘est toujours dit que c’est un talent qu’il a de mémoriser les visages, bien qu’il ne retienne que quelques-uns en particuliers. Il est sélectif sans même le savoir. « Et je pensais que c’était les filles qui remuaient ciel et terre pour avoir les cheveux bouclés ne serait-ce qu’une soirée. » Il ajoute en marmonnant, fixant le menton de Mira, incapable de lui rendre son regard lorsqu’il lui parle. « Au fait, chouette t-shirt. » Il baisse la tête pour observer les canards sur son propre vêtement et il glousse, soudainement beaucoup trop inspiré par ce compliment : « Vous êtes chanceuses, les filles, vous pouvez trouver des fringues comme ça dans toutes les boutiques. Moi je dois les commander sur internet, impossible de trouver des motifs de canards ailleurs. » Il porte ses doigts à sa bouche et se ronge le bout d’un ongle en esquissant un sourire timide et il se rend compte juste à temps qu’un filet de salive est sur le point de s’échapper de sa bouche. Il se redresse vivement et s’essuie les lèvres du revers de la main, les yeux gros comme des ballons, et il profite du retour du serveur pour faire comme si rien ne s’était passé, empoignant sa tasse de thé chaude pour rapidement la plaquer sur ses lèvres. « La preuve, ta robe. Je parie que tu n’as pas eu besoin d’internet pour l’acheter. » C’est un moyen pour lui de lui renvoyer le compliment, de lui dire que sa robe est très belle, parce qu’il n’aurait pas eu le courage de le lui dire sans s’empourprer.
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| | | | (#)Lun 30 Mar 2020, 20:27 | |
| Raphael ressemblait beaucoup à Kieran sur sa façon d’être et sur sa façon d’interagir avec les autres, et c’est certainement la raison pour laquelle Mira l’appréciait vraiment. Elle savait faire semblant, mais elle n’avait pas besoin avec l’ami de Kieran, d’autant qu’elle sentait que leur relation était plutôt saine et que Raphael aimait beaucoup son frère. « Haha. J’avais pas remarqué que Kieran avait des bouclettes. » Il avait pas l’air de savoir mentir Raphael, et Mira se dit qu’elle devrait peut-être le lui apprendre. Elle avait eu de l’expérience dans le domaine, elle, entre le foyer et le lycée, son enfance s’était construite sur des mensonges. « Et je pensais que c’était les filles qui remuaient ciel et terre pour avoir les cheveux bouclés ne serait-ce qu’une soirée. » L’asiatique sourit à cette remarque. Il est vrai qu’elle appréciait se boucler les cheveux pour changer de leur raideur habituelle, mais elle savait aussi que les gamines blanches aux boucles blondes enviaient ses cheveux, et que la plupart d’entre elles se les abîmaient en se faisant un lissage permanent tous les trois mois. Quel gâchis. « Hm, j’avoue que les bouclettes de Kieran sont plutôt jolies, même s’il fait pas grand-chose pour les entretenir. » répondit-elle simplement alors que son voisin n’osait pas la regarder dans les yeux. « Mais je te rassure, tes boucles sont presque aussi jolies que celle de Boucle d’or. » souffla-t-elle tout bas de façon à ce que Raphael pense qu’elle lui fasse une confidence. Elle espérait que ça lui arracherait au moins un petit rire, qu’il puisse essayer de décrisper un peu ses expressions faciales et qu’il s’autorise à la regarder dans les yeux. Mira ajouta à sa réplique qu’elle aimait bien son t-shirt, peut-être qu’il avait besoin de se sentir en confiance et que de le complimenter sur sa tenue était un moyen de briser cette timidité ? Sa réaction enchanta d'ailleurs la brune puisqu’il finit enfin par glousser, et le voilà lancé dans la discussion, même s’il garde cette attitude de timide en rongeant ses ongles et en manquant de se baver dessus. Evidemment qu'elle l’avait remarqué Mira, mais elle n’avait rien dit pour ne pas plus embarrasser le blondinet déjà tendu comme un string. « Vous êtes chanceuses, les filles, vous pouvez trouver des fringues comme ça dans toutes les boutiques. Moi je dois les commander sur internet, impossible de trouver des motifs de canards ailleurs. La preuve, ta robe. Je parie que tu n’as pas eu besoin d’internet pour l’acheter.» Elle ne savait pas si elle devait bien le prendre ou non. Elle avait fait en sorte que sa robe ne soit pas tant commune à celles qu’on pouvait trouver dans les magasins, parce qu’il fallait qu’elle se démarque un peu de toutes celles qui se ressemblent et qui n’expriment rien d’autre que le contraire de l’originalité. Si seulement il savait qu’elle n’achetait que rarement dans les magasins, parce que la qualité était bien trop médiocre et les habits beaucoup trop chers pour ce qu’ils valaient. L’asiatique préférait coudre elle-même ses robes, customiser elle-même ses vestes, et ne s’acheter que le strict minimum, c’est-à-dire ses sous-vêtements et ses chaussures. Dans tous les cas, ça lui permettait de faire des économies, d’utiliser son imagination pour créer ses propres vêtements, mais surtout de nourrir son amour propre en étant fière de ce qu’elle produisait. « C’est vrai que je t’ai rarement vu avec des fringues qu’on trouve partout en magasin. » qu’elle répond sur un ton léger, ce n’était pas une remarque négative qu’elle voulait lui faire passer mais elle ne savait pas bien comment il allait le prendre. « Enfin, c’est pas négatif hein ce que je te dis. J’aime beaucoup comme tu t’habilles, c’est original et j’ai rarement vu des garçons se moquer de l’avis des autres en ce qui concerne leur tenue vestimentaire. » Elle s’enfonçait un peu là, non ? « Tu l’as déjà vue en vitrine cette robe ? » finit-elle par demander timidement pour changer de sujet en se réfugiant derrière sa tasse de thé. |
| | | | (#)Mar 31 Mar 2020, 22:25 | |
| Il croit être un menteur incroyable mais c’est bien parce que personne n’a jamais osé lui dire qu’il affiche la gueule du plus coupable des mecs lorsqu’il évite la vérité. Il s’empourpre, ses yeux dévient vers le bas et ses sourcils se froncent exagérément alors que le reste de son visage reste neutre. Mais il est loin de se rendre compte que Mira a un sixième sens qui lui permet de savoir immédiatement qu’il balance un mensonge en prétendant ne pas se souvenir de la texture des cheveux de Kieran. « Hm, j’avoue que les bouclettes de Kieran sont plutôt jolies, même s’il fait pas grand-chose pour les entretenir. » Puis elle le complimente en le comparant à Boucle d’or et il redresse la tête pour s’attacher à son regard, désirant savoir si elle fait du sarcasme ou si elle est honnête avec lui. Il la croit sincère alors il murmure à son tour : « C’est parce que j’en prends soin, moi. » Raphael n’est pas un maniaque des crèmes et des produits de beauté mais ses cheveux ont toujours mérité un traitement spécial. Après chaque shampoing, il les enduit d’une crème hydratante au concombre qui lui donne cette odeur si particulière de légume frais. Alors, arborant un sourire à la fois timide et heureux, il se permet enfin de garder ses yeux dans les siens: les compliments, ça fonctionne toujours pour lui retirer le balai coincé dans son cul. Et le sujet dévie vers quelque chose qu’il adore : les vêtements, la mode, les couleurs, les motifs mais, surtout, le mélange de tout ça. Maladroitement, Mira appuie sur ses propos mais s’engage dans une voie dangereuse, faisait part de sa surprise vis-à-vis de Raphael qui ne se soucie soi-disant pas de l’avis des autres. Légèrement mal à l’aise à la suite de ce commentaire, il se redresse légèrement sur sa chaise en jetant un regard rapide autour de lui, tout à coup concerné, comme s’il sentait les regards de tout le monde rivé vers lui. Certes, il a déjà subi les moqueries des autres quand il était trop jeune pour affirmer son style vestimentaire plutôt unique mais il a appris avec le temps à se cacher derrière celui-ci. Les gens ne voient que des fringues atypiques et ne voient plus le garçon timide en dessous de ces couches de tissu. C’est sa carapace : une carapace voyante, certes, mais il a l’habitude maintenant qu’il affiche clairement son amour pour les motifs loufoques à défaut d’avoir le courage de se montrer lui, sans artifices, en public. « Je vais faire semblant d’être trop stupide pour comprendre ce que sous-entend ta phrase et faire comme si tu n’avais rien dit de vexant. » Il porte sa tasse chaude à sa bouche et couvre sa langue du liquide bouillant, la commissure des lèvres tout de même soulevée en un sourire forcé. Il ne veut pas plomber l’ambiance pour une simple maladresse qui a voulu se camoufler derrière un second compliment. Il comprend que les mots de Mira ne sont pas dictés avec aise puisqu’il n’arrive lui-même pas à adopter un comportement naturel devant elle. « Tu l’as déjà vue en vitrine cette robe ? » Intrigué, il penche la tête sur le côté en examinant la robe en question, évitant évidemment de trop analyser la région de la poitrine (QUEL GENTLEMAN), puis il hausse les épaules : « J’en sais rien, à vrai dire. Je ne vais pas dans les boutiques pour femmes, tu dois t’en douter. Pourquoi ? » Il demande en reposant sa tasse, avant de tenter : « Tu l’as prise sur internet toi aussi, c’est ça le piège, hein ? » Oui, il a remarqué que son vêtement possède une coupe assez unique et le tissu semble épais, un choix plutôt rare pour une robe d’été de ce genre. Mais il ne pourrait jamais deviner qu’une jeune fille comme Mira possède des doigts magiques qui peuvent coudre ce qui sort de sa propre imagination. |
| | | | (#)Ven 03 Avr 2020, 06:52 | |
| Sa tentative fonctionne, puisque Raphael semble s’ouvrir lorsqu’elle le complimente. Elle porte un regard à la fois bienveillant et taquin sur lui, elle ne veut pas qu’il croit qu’elle le drague, ni qu’il pense qu’elle se fout de lui. Elle cherche simplement à détendre l’atmosphère et à faire en sorte que le blond se sente un minimum à l’aise, car même si l’asiatique peut paraître un peu timide au premier abord, elle se sent tout de suite plus en confiance quand ses interlocuteurs semblent plus gênés qu’elle. « C’est parce que j’en prends soin, moi. » Elle ne fut pas étonnée, Raphael avait l'air d'être un garçon coquet qui prenait soin de lui à en croire son odeur toujours légère et parfumée, ses cheveux soyeux, et surtout sa peau aussi lisse. Elle en serait presque jalouse. Il répond enfin à son sourire, ses traits se détendent et Mira est fière d’avoir réussi la première mission qu’elle s’était imposée. Elle enchaîne alors avec son t-shirt, son style vestimentaire, mais elle sent qu’elle est allée trop loin. Maladroite avec les mots, elle retrouve un Raphael moins souriant et presque alerté par ses propos lorsqu’il s’assure que personne dans la salle ne le fixe. Ses mots se retournent contre elle alors qu’elle ne souhaitait nullement l’affoler, et elle tente de se rattraper d’une autre remarque qui se veut rassurante, mais qui ne fait que l’enfoncer un peu plus dans un malaise partagé : la gamine se dépatouillant avec ses phrases à rallonge pour essayer de noyer le poisson, et boucle d’or qui se sent attaqué et qui se retrouve donc vexé par ses remarques. « Je vais faire semblant d’être trop stupide pour comprendre ce que sous-entend ta phrase et faire comme si tu n’avais rien dit de vexant. » D’un sourire gêné et des yeux qui passent de droite à gauche à toute vitesse, elle cherche comment s’excuser parce que son intention a mal été comprise, mais elle n’arrive pas à réfléchir suffisamment vite, et elle a surtout peur qu’un gros blanc s’installe. « Non, mais t’as pas compris. Je voulais pas être blessante, au contraire. » Et elle s’arrête là, parce qu’elle a peur de trop en dire et de pas savoir se rattraper par la suite. L’asiatique préfère changer de sujet, enchaîner sur sa robe à elle. Pourquoi pensait-il que sa robe était si banale ? « J’en sais rien, à vrai dire. Je ne vais pas dans les boutiques pour femmes, tu dois t’en douter. Pourquoi ? » Il ne va pas dans les boutiques pour femmes alors comment pouvait-il savoir que sa robe était si commune dans ce cas-là ? Cette fois-ci, c’est Mira qui risquait de se vexer. « Tu l’as prise sur internet toi aussi, c’est ça le piège, hein ? » Elle se rend compte en fait qu’il n'en savait foutrement rien, qu’il avait certainement sorti ça pour répondre à sa question sans avoir réfléchi. Les femmes ont tout de même une variété d’habits plus importante que les hommes, qui eux s’habillent quasiment tous de la même façon en suivant la mode. Sauf Raphael, bien sûr. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas avoir remarqué que sa robe se démarquait de celles qu’on trouvait en boutique, mais il était trop tard, elle ne pouvait plus reculer ni acquiescer alors qu’elle avait cherché à se défendre un peu plus tôt. « Non, pas vraiment… » Elle n’allait tout de même pas lui dire qu’elle concevait ses propres vêtements ? « C’est moi qui l’ai faite cette robe. » Apparemment, si. Elle lâche cette petite phrase, presque soulagée de l’avoir dite. C’est la première fois qu’elle le sortait à quelqu’un qu’elle connaissait à peine, et étrangement elle n’avait pas forcément peur de sa réaction, parce que Raphael n’a pas l’air d’être du genre à juger, surtout avec ses goûts vestimentaires. « C’est pour ça que je te disais que c’était pas du tout négatif quand je disais que tes fringues sont originales. C’est que j’ai le même problème que toi, j’aime pas forcément suivre la mode et faire comme tout le monde en achetant des séries illimitées. » C’est surtout qu’elle n’avait pas d’argent à l’époque, et que ses talents de couturière l’avaient bien aidés à s’intégrer auprès des nanas populaires qui gobaient ses mensonges lorsqu'elle affirmait que ses vêtements provenaient de séries limitées de grandes marques. « Sauf que moi j’ai la chance de savoir coudre. » qu’elle finit par dire sans vantardise, mais l'intonation qu'elle a prise peut tout de même porter à confusion. Surtout avec Raphael qui a l'air de comprendre tout de travers. « Pardon je parle beaucoup, excuse moi c'est juste que j'aime pas les gros blancs. » Elle s'empresse de parler avant de se réfugier une nouvelle fois derrière sa tasse de thé et d’en boire une grosse gorgée. Mira il va falloir se taire à un moment qu'elle pense tout bas. |
| | | | (#)Lun 06 Avr 2020, 16:41 | |
| Si Raphael peut facilement se sentir blessé en raison de son handicap social – chaque commentaire le marque et le hante pendant plusieurs jours – il a toutefois été habitué aux commentaires à l’encontre de son style vestimentaire. Ainsi, les propos de Mira n’ont pas la force de briser sa mince carapace parce que, au fond, il sait que ses fringues sortent de l’ordinaire. Il ne les achèterait pas s’il ne le savait pas : ces t-shirts unis, ces jeans standards que tout le monde porte, il ne les veut pas dans ses tiroirs. On pourrait croire que c’est un comportement étrange pour quelqu’un qui craint l’avis des autres mais il se sent plus à l’aise dans les motifs. Il lui a tout de même fallu plusieurs années avant d’accepter son intérêt envers les couleurs, s’habillant comme les autres gamins quand il était encore un jeune écolier. « Non, mais t’as pas compris. Je voulais pas être blessante, au contraire. » Il sourit nerveusement et passe sa main dans ses bouclettes pour les replacer, sans s’en rendre compte, et il tente de la rassurer : « T’inquiète, c’est pas de cette façon qu’on peut me blesser. Je préfère encore mes canards à l’uniforme que portent les serveurs ici. » Il ajoute en murmurant, pour ne pas se faire entendre par les concernés forcés de se vêtir de ce ridicule tablier vert tous les matins. Là, il ne souhaite pas être offensant mais plutôt faire comprendre à Mira que lui aussi a un avis concernant les choix des autres et qu’elle peut lui dire tout ce qui lui passe par la tête si ça lui chante.
Puis, c’est la question piège. La jeune femme interroge Raphael quant à la provenance de cette robe plutôt unique, une pièce que le garçon n’a jamais vu dans les boutiques, bien qu’il pense ne pas avoir la légitimité de l’affirmer comme il se contente de parcourir les allées des fringues masculines. Toutefois, il sait que quelques choses de cache derrière les pensées de l’asiatique mais il n’a pas l’instinct pour deviner qu’elle a les mains d’une couturière. « C’est moi qui l’ai faite cette robe. » À la suite de cette révélation, il reste bouche-bée en observant à nouveau les détails de cette fameuse robe. Un gloussement de surprise soulève sa poitrine et il pose ses deux coudes sur la table, preuve qu’il n’a plus peur de laisser Mira entrer dans sa bulle. « Eh bah, la vache. » qu’il s’exclame, incapable de mettre décrire son étonnement avec des mots. « C’est pour ça que je te disais que c’était pas du tout négatif quand je disais que tes fringues sont originales. C’est que j’ai le même problème que toi, j’aime pas forcément suivre la mode et faire comme tout le monde en achetant des séries illimitées. » Il redresse la tête, délaissant la contemplation de la robe faite maison. « Sauf que moi j’ai la chance de savoir coudre. » Il hoche la tête, machinalement, portant sa tasse à ses lèvres en réfléchissant à la chose à dire. Il est impressionné mais il ne sait pas l’exprimer. Il n’a jamais été très bon pour complimenter les autres, Raphael, car ses compliments ressemblent souvent à des sarcasmes à cause de son intonation timide. « Non, mais, c’est génial, jamais j’aurais pu deviner que tu l’as faite toi-même, les coutures sont parfaites. Le tissu a l’air de bonne qualité, j’aurais pu penser que tu l’as achetée dans une boutique spécialisée, tu sais, les robes qui coûtent un loyer à Hollywood. » Peut-être commence-t-il à exagérer mais il pense vraiment ses mots. Des robes comme ça, il n’en a jamais vu dans les boutiques et c’est pour cette raison qu’il a pensé à internet, ou aux endroits spécialisés dispendieux. « Pardon je parle beaucoup, excuse moi c'est juste que j'aime pas les gros blancs. » Elle ne semble pas apprécier de parler autant d’elle et c’est une réaction que Raphael comprend. Il n’est pas du genre à raconter l’histoire de sa vie et à aimer les yeux attentifs posés sur lui. « Je n’encouragerai jamais un américain à rester obèse et, même si c’est un style de vie qui ne me plairait pas, je préfère ne pas avoir d’avis concernant les dits gros blancs. » Il se pince les lèvres, conscient que sa mauvaise boutades va peut-être résulter en le pire flop de l’année mais, lui, il rigole nerveusement, tellement fier d’avoir eu cet éclair de génie. Il se cache derrière son thé et ajoute en marmonnant : « En tout cas, moi je rêverais d'avoir ton talent. Je pourrais créer toutes les fringues dont j’ai envie et, crois-moi, j’ai très souvent de nouveaux désirs incontrôlables qui se concluent par un achat impulsif sur internet. Mon portefeuille me déteste. »
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| | | | (#)Mar 07 Avr 2020, 18:17 | |
| Blesser Raphael, c’est bien la dernière chose qu’elle souhaite faire. Il est beaucoup trop gentil et mignon pour qu’elle le fasse volontairement baver, surtout qu’il aurait clairement préféré ne pas avoir à faire ce tête à tête avec la petite sœur de Kieran. « T’inquiète, c’est pas de cette façon qu’on peut me blesser. Je préfère encore mes canards à l’uniforme que portent les serveurs ici. » qu’il chuchote tout bas, comme s’il avait peur qu’on l’entende. Un peu rassurée bien qu’elle ne le croie pas une seule seconde sur le fait que ses remarques ne l’aient pas blessé, elle lui répond d’un sourire hésitant avant de chuchoter à son tour. « Moi aussi je préfère tes canards. » Et elle ne mentait même pas. Ils en viennent à discuter de sa tenue à elle, et c’est très timidement qu’elle lui avoue savoir coudre, et que sa robe fait donc partie de ses créations. « Eh bah, la vache. » Elle guette sa réaction avec attention, parce qu’au fond elle aimerait bien que Raphael aime sa robe, qu’une personne extérieure reconnaisse son travail comme ‘beau’. « Non, mais, c’est génial, jamais j’aurais pu deviner que tu l’as faite toi-même, les coutures sont parfaites. Le tissu a l’air de bonne qualité, j’aurais pu penser que tu l’as achetée dans une boutique spécialisée, tu sais, les robes qui coûtent un loyer à Hollywood. » Le rouge lui monte soudain aux joues, et elle baisse alors les yeux pour regarder sa robe qu’elle a pourtant vue des milliers de fois et sous tous ses angles. Il s’y connaissait peut-être un peu, finalement. Ce tissu néoprène avait effectivement coûté plus cher que les autres, un prix justifié étant donné le matériau, et elle n’avait pas été peu fière d’elle quand elle vit le résultat sur cette robe. C’était son troisième essai avec ce tissu, pas toujours facile à utiliser, mais sa tenue faisait partie de l’une de ses plus grandes fierté. Mira passe sa main sur sa cuisse plus parce qu’elle est mal à l’aise que pour en défaire les quelques plis légers, et s’excuse pour son débit de parole. « Je n’encouragerai jamais un américain à rester obèse et, même si c’est un style de vie qui ne me plairait pas, je préfère ne pas avoir d’avis concernant les dits gros blancs. » Cette fois-ci, c’est un rire qui sort généreusement de sa petite gorge, et Raphael se trouve apparemment hilarant lui-aussi. Il cherche sans doute à mettre Mira en confiance, c’est drôle comme les rôles s’inversent. « C’est une façon polie de dire que tu n’aimes pas les gros blancs non plus ? » qu’elle rétorque, en rentrant volontiers dans son mauvais jeu de mots.
« En tout cas, moi je rêverais d'avoir ton talent. Je pourrais créer toutes les fringues dont j’ai envie et, crois-moi, j’ai très souvent de nouveaux désirs incontrôlables qui se concluent par un achat impulsif sur internet. Mon portefeuille me déteste. » Par miracle, elle arrive à faire en sorte de ne pas rougir à nouveau, et elle relève finalement la tête sans pour autant réussir à regarder Raphael dans les yeux. « Merci, ça me touche vraiment beaucoup tout ce que tu me dis là. » souffle-t-elle timidement. Le besoin d’être approuvé par son entourage pouvait devenir oppressant pour les autres, mais lorsqu’il s’agissait de la couture et de ses créations, la doctorante se faisait toujours discrète, ne cherchant aucunement à obtenir toute l’attention. Les mensonges du lycée sur ses vêtements paraissaient bien lointains maintenant qu’elle ne ressentait plus le besoin de mentir sur sa vie pour appartenir à un groupe, et le fait de discuter de ses talents de couturière était vraiment tout nouveau pour elle. « Raph… Est-ce que je peux te demander quelque chose ? » Elle mourait d’envie de lui poser la question depuis qu’elle l’avait vu pour la première fois, mais elle n’avait jamais osé étant donné qu’ils n’avaient pas abordé cette même passion pour les habits qui sortent un peu de l’ordinaire. Alors qu’elle sent le regard du blond peser sur elle, elle inspire un grand coup avant de se lancer. « Ca va peut-être te sembler bizarre mais… Au final ça pourrait quand même nous servir à tous les deux. » annonce-t-elle en s’agrippant à sa tasse de thé pour ne pas se focaliser sur sa jambe qui s’agitait sous la table, ni sur ses mains qui tremblaient à cause du stress et de la pression qu’elle se mettait toute seule. « Est-ce que tu accepterais que je te fabrique des vêtements ? Ca me permettra de m’entraîner sur le gabarit d’un homme comme toi, et toi ça te permettrait d’avoir des fringues qui sont moins chères et plus faciles à obtenir, et en plus ça te taillera parfaitement, t’auras vraiment des habits uniques ! » annonce-t-elle enfin en relevant lentement les yeux avant de tout de suite détourner le regard quand ses pupilles croisent celles de Raphael. « Enfin, après t’es pas obligé d’accepter hein. Je demandais juste ça comme ça. Je le prendrais pas du tout mal si tu refusais, au contraire ce serait normal de refuser, enfin qui pourrait accepter ce genre de proposition ? Non mais en vrai c’est bête excuse-moi, cette proposition est bête, t’inquiète pas, on peut oublier cette conversation ? » Son débit de parole a accéléré, et Raphael doit maintenant être habitué à voir une Mira toute rouge. « Fiouf il fait un peu chaud par ici, je pense que c’est le thé. T’as pas chaud toi ? » qu’elle finit par dire en posant sa tasse et en brassant de l’air pour ventiler son visage. |
| | | | (#)Mar 14 Avr 2020, 13:35 | |
| C’est un sourire complice qui étire les lèvres de Raphael lorsque Mira approuve ses goûts : ses canards sont effectivement bien mieux que les uniformes obligatoires des serveurs dans la petite boutique de café. Ils s’entendent sur une chose, et le jeune homme a l’impression que tous les deux partagent bien plus qu’ils ne le croient. Au fond, Kieran n’était qu’une excuse pour Raphael de ne pas parler directement à Mira et ainsi éviter de teinter ses joues de rouge bourgogne. Malgré tout, l’autre ami n’est pas là aujourd’hui et, même si le visage du bouclé n’a pas échappé à la couleur des cerises, il se surprend à sentir l’aise s’installer entre lui et l’asiatique. Ça ne l’empêche toutefois pas de se protéger du reste du monde en évitant continuellement de croiser le regard de quiconque profite d’un café ou d’un thé dans la salle. C’est ainsi, donc, qu’il arrive à complimenter la couturière quant à ses talents et, impressionné, il l’est vraiment. Dans son monde à lui, seules les machines automatisées arrivent à coudre de tels morceaux de tissu ensemble sans que le résultat n’ait une apparence d’amateur. Tandis qu’il la couvre de compliments, elle rougit à son tour et le jeune homme ne se sent plus seul dans sa nervosité, pour son plus grand plaisir. Bien plus à l’aise maintenant qu’ils se trouvent au même niveau, il trouve l’occasion de glisser une mauvaise blague à propos de gros blancs – et ne vous m’éprenez pas, il connait la définition que Mira voulait donner à cette expression. Seulement, il s’est donné l’occasion de justement éviter que le silence s’installe entre eux. « C’est une façon polie de dire que tu n’aimes pas les gros blancs non plus ? » Il hausse mollement les épaules, détourne les yeux en esquissant une grimace. « Boarf. Mes goûts sont ailleurs, mais je suis certain qu’il y a quelqu’un pour leur donner de l’amour. » Il se met à observer les gens dans le café, évitant soigneusement de croiser le regard de quiconque, puis il souffle en désignant du menton une dame dans la quarantaine : « Celle-là a probablement des fétiches étranges, mais je ne suis pas là pour juger. » Il hausse les épaules en portant sa tasse à ses lèvres, arborant un sourire visiblement moins timide.
« Merci, ça me touche vraiment beaucoup tout ce que tu me dis là. » Il hoche la tête, les lèvres pincées. Il pense tout ce qu’il a dit : la couture est un talent unique qu’il aimerait posséder. Mais, il a tout misé sur la danse dès l’âge de quatre ans et il n’a pas l’impression de pouvoir changer de voie maintenant qu’il approche dangereusement la trentaine. Il est coincé dans sa petite grotte. « Raph… Est-ce que je peux te demander quelque chose ? » Ça, c’est le genre de question qui hérisse les poils. Sceptique, le jeune homme acquiesce. « Ca va peut-être te sembler bizarre mais… Au final ça pourrait quand même nous servir à tous les deux. » D’accord. Là, les pensées de Raphael dérapent très loin. Elle ne va tout de même pas lui proposer des services sexuels ? « Euh…. Vas-y… » Les yeux gros comme des melons, il attend la suite avec retenue. « Est-ce que tu accepterais que je te fabrique des vêtements ? Ca me permettra de m’entraîner sur le gabarit d’un homme comme toi, et toi ça te permettrait d’avoir des fringues qui sont moins chères et plus faciles à obtenir, et en plus ça te taillera parfaitement, t’auras vraiment des habits uniques ! » C’est la délivrance. Il ne s’agit pas là de partager un lit. Parce que Raphael réfléchit, son visage reste impassible. Pourtant, l’idée lui plaît énormément et il n’a pas le temps de donner son avis que Mira renchérit et annule sa dernière proposition. Surpris, boucle d’or secoue la tête et soulève la main pour l’arrête mais elle ajoute une énième couche. « Fiouf il fait un peu chaud par ici, je pense que c’est le thé. T’as pas chaud toi ? » Hébété, il laisse un gloussement s’échapper de ses lèvres. « Si, j’ai chaud, parce que tu ne me laisses pas le temps de te répondre. » Il ricane nerveusement et enrobe sa tasse de ses doigts pour cacher les tremblements qui les secouent. Les deux yeux rivés vers la table pour ne pas voir la réaction de son interlocutrice, il murmure doucement : « La proposition n’est pas bête. J’aimerais bien… Des fringues uniques… Je pourrais te faire des demandes spéciales… » Il hausse les épaules, de nouveau figé par l’effroi, et il redresse timidement son regard pour rougir de plus bel en croisant le sien. Deux handicapés sociaux qui tentent de cacher leur handicap, c’est si beau. « Tu voudrais que je te paie ? »
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| | | | (#)Sam 18 Avr 2020, 19:02 | |
| Un début de complicité nait entre les deux grands timides, ils n’avaient peut-être pas tant besoin de Kieran pour pouvoir s’ouvrir un peu. Le fait que le grand frère de Mira soit absent avait eu des côtés positifs finalement, ils avaient pu (essayer de) discuter normalement, bien que leur tasse de thé fît, plus d’une fois, office de mur derrière lequel se cacher quand le rouge montait aux joues de l’un, puis de l’autre. Raphael s’était même aventuré sur une blague un peu bancale, et la scientifique avait sauté pieds joints dans cette ouverture qui permettait aux deux de se détendre un peu après les révélations de l’asiatique. « Boarf. Mes goûts sont ailleurs, mais je suis certain qu’il y a quelqu’un pour leur donner de l’amour. » Ah oui ? Et quels étaient-ils, ces goûts ? Mira se surpris à le trouver attendrissant sous ses airs maladroits, et plutôt beau gosse qu’on se l’avoue. Partageait-il cette pensée pour elle ? La trouvait-elle attirante elle-aussi, ou ses goûts étaient-ils encore une fois ailleurs ? Mais quelle était cette manie de toujours vouloir plaire et de ne pas réussir à s’empêcher de se demander si l’autre la trouvait jolie, talentueuse, ou drôle ? Alors que les questions s’enchaînaient dans sa tête, Raphael, lui, observait les autres clients dans le café, et la voix masculine interpella à nouveau Mira qui s’était perdue dans ses pensée. « Celle-là a probablement des fétiches étranges, mais je ne suis pas là pour juger. » Un gloussement s’échappe des lèvres de la doctorante, elle non plus ne pouvait pas juger quand son fétichisme à elle c’était le latex et le suçage d’orteil. Elle préfère changer de sujet, le remercie pour tous les compliments qu’il a fait, et se lance finalement : elle lui demande de devenir son modèle. Elle s’explique, un peu trop, fait des phrases à rallonge pour cacher son agitation, justifie sa demande en lui affirmant qu’il sera autant gagnant qu’elle, et finit par revenir sur sa demande en se fondant en excuse parce qu’elle n’est définitivement pas sûre d’elle. Le rouge aux joues, elle sent maintenant ses aisselles devenir bien humides sous l’effet du stress, et elle fait de son mieux pour se ventiler. « Si, j’ai chaud, parce que tu ne me laisses pas le temps de te répondre. » Il répond à sa dernière question, mais ce n’est absolument pas cette réponse qu’elle attendait. Elle s’accroche alors à ses lèvres dans l’espoir qu’il continue à parler, qu’il lui dise que cette idée est géniale et qu’il est complètement partant. « La proposition n’est pas bête. J’aimerais bien… Des fringues uniques… Je pourrais te faire des demandes spéciales… » Il a l’air partant, il a vraiment l’air partant, n’est-ce pas ? « Tu voudrais que je te paie ? » « Non ! » Elle répond du tac au tac, un peu trop brutalement sans doute, mais elle ne cherche pas à être payée. C’était surtout Raphael qui lui rendait service en mettant son corps à disposition de la couturière. Elle avait osé demander pour la première fois à quelqu’un de lui servir de modèle, ce n’était certainement pas pour se faire payer. Si cette scène s’était déroulée quelques années auparavant, elle n’aurait pas hésité une seule seconde à profiter de la gentillesse du jeune homme pour se faire de l’argent, mais elle avait changé Mira, elle essayait en tous cas, et ce n’était de toute façon pas ce qu’elle souhaitait avec Raphael. « Je veux dire… Tu es déjà bien gentil d’accepter, il faudra juste que tu paies les tissus que tu choisis, ou en tous cas que tu me rembourses si tu me laisses carte blanche pour te confectionner quelque chose rien que pour toi, mais je ne fais pas ça pour l’argent. » qu’elle annonce avec le plus d’assurance possible. « Enfin, tu peux évidemment me faire des demandes spéciales, ça pourra me donner une ligne directive, mais c’est vrai que j’aime bien me laisser une certaine marge pour ne pas me restreindre, et laisser mon imagination faire le reste. Je te montrerais évidemment mes dessins avant de commencer quoi que ce soit, je ne ferai rien sans ton accord c’est promis. Mais c’est juste que des fois je pars dans tous les sens et je me fixe rarement des contraintes, je vois au feeling, selon l’inspiration, tout ça. » A nouveau, Mira se perd dans ses longues phrases, et elle prend alors une grande inspiration pour se calmer. « Est-ce que t’es toujours partant du coup ? Pour être mon modèle. » |
| | | | (#)Ven 24 Avr 2020, 18:33 | |
| Il ne pensait pas avoir à parler de ses goûts en matière… d’humain…. Et il est plutôt heureux de constater que Mira n’a pas décidé de prendre cette lancée pour lui poser davantage de questions quant à ces fameux goûts. À vrai dire, lui-même ne saurait pas les définir. Depuis trop longtemps, il se convainc d’être intéressé par une seule et unique fille et, même si rien ne tourne en sa faveur pour lui, il continue de croiser les doigts et d’espérer qu’un miracle se produise (le genre de miracle qu’on ne voit que dans les films, du genre, la fille tombe sur le mec dans les escaliers et il la rattrape de justesse avant de l’embrasser langoureusement). Ouais, embrasser, Diana il voudrait bien le tenter mais quelque chose l’en empêche : c’est simple, elle se fiche complètement de lui et il n’a pas envie qu’elle appelle les flics s’il s’approche un peu trop d’elle sans avoir son autorisation. Il vit dans un rêve, Raphael, et il n’est pas prêt de se réveiller ; pas tout de suite. La bonne nouvelle est que, aujourd’hui, il arrive à faire rire Mira sans trop essayer. C’est peut-être la nervosité qui la force à rigoler quand il mentionne le terme « fétiche étrange » mais, au moins, elle n’a pas encore décidé de faire semblant d’avoir un rendez-vous important dans la prochaine heure afin de le fuir.
Puis, la jeune femme propose une idée à laquelle Raphael ne s’attendait pas. Il ne faut pas oublier qu’il est encore surpris d’apprendre ce matin que ce ne sont pas que des machines précises qui arrivent à coudre deux morceaux de tissu ensemble. Il l’est davantage quand la jeune artiste lui offre de lui fabriquer des vêtements uniques. L’idée le tente, bien qu’il ne sache pas exactement ce que cela impliquait, et il décide d’accepter sans réfléchir trop longtemps pour changer d’avis en réalisant qu’il allait probablement se dénuder devant une fille. Naturellement, il demande s’il aurait besoin de lui refiler des billets verts en échange. Elle répond négativement, le coupant presque dans sa lancée. « Je veux dire… Tu es déjà bien gentil d’accepter, il faudra juste que tu paies les tissus que tu choisis, ou en tous cas que tu me rembourses si tu me laisses carte blanche pour te confectionner quelque chose rien que pour toi, mais je ne fais pas ça pour l’argent. » Ça tombe bien parce que Raphael ne se baigne pas dans l’argent. Il possède assez pour payer son loyer, sa nourriture ainsi que ses besoins primaires mais il hésite encore d’acheter un café lorsque ce dernier coûte un dollar de plus que les autres. Il n’a pas l’assurance d’un banquier. Sans plus attendre, Mira lui explique davantage l’idée qu’elle a en tête et le jeune homme ne réalise pas qu’il se met à sourire lentement. Cette proposition l’intéresse énormément et, le coût des tissus ne doit pas dépasser celui des fringues qu’il achète sur internet. « Est-ce que t’es toujours partant du coup ? Pour être mon modèle. » Enfin, il réalise qu’il s’était mis à la fixer d’un air ébahit. Il se secoue les puces, se racle la gorge et se cache à nouveau (naturellement) derrière sa tasse à moitié vide. « Ouais, ouais… J’adore l’idée, c’est vrai. » Il avale sa salive, ancre son regard aux épaules de Mira pour s’empêcher de la regarder dans les yeux et il hoche doucement la tête en se mordant la lèvre inférieure. « Disons que… Ça sera une nouvelle expérience pour moi et… et pour toi j’imagine… Qu’est-ce que je devrai faire pour… « être ton modèle » ? » C’est là qu’il lui manque quelques informations, au jeune homme perdu qui ne sait pas exactement dans quel projet il se lance.
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| | | | | | | | Tu veux être mon cobaye ? (Raph&Mira) |
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