| levi&birdie ☾ bad people tend to have more fun during the waking hours |
| | (#)Mar 24 Mar - 8:17 | |
| “there are two kinds of people in this world, good and bad. the good people sleep better, but the bad people tend to have more fun during the waking hours.” feat @levi mcgrath & birdie cadburry Est-ce qu’elle s’en est remise ? Non, pas le moins du monde. A en juger par la bouteille qu’elle tient, ce n’est pas non plus le whisky bon marché (qui pue, qui sent mauvais et qui a un goût mauvais) qui l’a aidé à s’en remettre. Même si la moitié voire peut être les trois quarts du liquide doit manquer - elle voit plus gros que ça ne l’est réellement, sa vue déjà embrouillée ne lui permettant pas d’avoir une idée sur la question. Peut-être dans ses veines, peut-être dans le récipient en verre dans tous les cas, ça finira dans son tube digestif puis dans les premières toilettes qu’elle trouvera.
Mais avant, l’éthanol cogne, il colle, il s’engouffre et c’est d’un pas guilleret qu’elle se dirige vers le port. Birdie sait qui elle trouvera à ce moment-là dans cet endroit précis. Elle râle un peu parce que l’eau, voir autant d’eau, et perdre l’eau de vue sous l’obscurité de la soirée qui s’abat sur la ville, elle n’aime pas ça. Elle a les doigts qui transpirent, elle faillit à faire tomber sa bouteille mais elle se reprend ; elle a fait de la thérapie, elle ne va pas crever, pas aujourd’hui en tout cas.
Même si elle aimerait.
« MISTER FAHRENHEIT, J’ESPERE QUE T’ES LA PARCE QUE SI JE SUIS VENUE JUSQU’ICI POUR RIEN, JE VOMIS PARTOUT SUR TON BATEAU. » Avec ses boyaux qui se tordent sous l’effet du bateau qui tangue combinés à l’alcool ingurgité, il n’y a pas à douter que Birdie aurait de quoi refaire la décoration des lieux. Pas sûr que Levi accepte mais si Levi n’est pas là, voilà qu’une mauvaise surprise non souhaitée l’attendrait. Elle tapote sa bouteille contre une vitre, n’importe laquelle, la joue plaquée contre ladite vitre pour un effet encore plus comateux et dramaturge. « Leviiiiiiiiiiiiiiii, viens t’amuser avec moi, me dis pas que tu composes, c’est plus le momeeeeeent. » La musique, c’est sympa, mais s’amuser, encore plus. « J’ai fait du ravitaillement, on peut se mettre bien cette nuit, avoue que ça te donne envie. » Si ses jambes le lui permettent, ils peuvent même sortir d’ici et aller dans moultes aventures nocturnes sur la terre ferme. Chose que Birdie aimerait. Vraiment beaucoup beaucoup.
Dernière édition par Birdie Cadburry le Dim 23 Aoû - 13:51, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 7 Aoû - 22:07 | |
| Ce n'est qu'une fois que l'on a tout perdu qu'on est libre de devenir et faire ce que l'on veut.
Ce n'est qu'une fois que l'on a tout perdu que l'on y voit enfin plus clair, qu'un recul nous est plus aisément accessible et qu'étreint par ce vide, les constats lucides naissent en salut.
Ce n'est qu'une fois que j'avais tout perdu que j'avais enfin pu recommencer à respirer.
:: L'année qui vient de s'écouler aura composé une prodigieuse mascarade, rythmée de chimères comme de folies. Des tourbillons d'émotions, des vertiges de déceptions, des déferlantes de surprises, des courroux de vérités revenues réclamer leurs dus. J'étais surpris d'être encore en vie, en dépit de tout ce que j'avais traversé ces derniers mois, les mois écoulés à Brisbane s'étant révélés bien plus formateurs que des années vouées à la mer. J'étais étonné de fouler encore le sol de cette planète et de traverser chaque séance de chimiothérapie bon gré mal gré, pour me rendre à la suivante. J'étais épaté de mener ce combat seul parce que réellement, j'avais besoin de me distancer de tous les autres. J'étais un solitaire, un égoïste. Ma nature était de naviguer les mers et les océans et jamais ne m'attarder sur la même terre. Si je restais en Australie pour suivre mon traitement et honorer mon contrat suite à ma victoire à The Voice Australia, il n'en demeurait qu'il me fallait faire une pause des personnes qui figuraient à mon répertoire. Cela ne signifiait pas que je ne leur dédiais plus d'importance ou les affectionnais moins ; mais uniquement que j'étais un sale type qui avait eu sa dose.
« MISTER FAHRENHEIT, J’ESPERE QUE T’ES LA PARCE QUE SI JE SUIS VENUE JUSQU’ICI POUR RIEN, JE VOMIS PARTOUT SUR TON BATEAU. » Je me réveille en sursaut dans ma cabine, cligne des yeux, incertain si ces cris proviennent de mon imagination ou sont bien réels. Pourtant, il me semble entendre des pas contre le pont de Cadence. Je me redresse, pivote de sorte à poser mes pieds sur le plancher frais. « Leviiiiiiiiiiiiiiii, viens t’amuser avec moi, me dis pas que tu composes, c’est plus le momeeeeeent. » Un rire franc s'extirpe de mes lippes, je me mets à la verticale, vêtu d'un simple boxer duquel Birdie peut déjà s'estimer chanceuse. « J’ai fait du ravitaillement, on peut se mettre bien cette nuit, avoue que ça te donne envie. » J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec la silhouette de la blonde, avachie sur le mur de la cabine, sa joue sur la vitre. « J'ai toujours su que t'étais ma bonne fée. » Mon regard se pose sur la bouteille maintenue précairement entre les doigts de la Cadburry. « On fête quoi ? T'as quoi d'autres ? On reste ici ? Tu fumes ? » Et tout en l'assaillant de questions, j'attire la silhouette de l'atypique entre mes bras avec affection, déposant un bruyant baiser sur sa joue. « Tu veux t'amuser comment ? » Je questionne, la malice étincelant déjà au sein de mon regard. |
| | | | (#)Sam 8 Aoû - 18:48 | |
| « J'ai toujours su que t'étais ma bonne fée. » Ses ailes sont masquées, bien trop transparentes pour que le commun des mortels puisse les voir. Alors Birdie tourne sur elle–même en riant aux éclats, complètement libérée des chaines du protocole social – enfin, encore faudrait–il qu’elle fût enchaîné à eux déjà à la base. Ce qui n’est pas le cas, évidemment. Cela se saurait sinon. « Une mauvaise fée ou une bonne sorcière, d’après toi ? Parce que c’est pas pareil, une fée et une sorcière. Tu trouves que je ressemble à une fée, Levissss ? » Elle exagère sur le s, se faisant passer pour un serpent. Le genre sans venin mais qui mord. Si elle avait du venin, les yeux bleus qui la hantent ne seraient déjà plus là. Elle n’aurait pas eu à vivre avec tout ça sur les épaules pendant des années, s’octroyant l’espoir sordide qu’elle avait réussi à passer outre. Foutaises, mensonges, chimères. Il n’en est rien.
Son propre regard bleuté, illuminé par la liqueur ingurgitée autant que par les lumières superficielles du port, finit par se poser sur Levi, la joue toujours collée à la vitre parce qu’il fait bon là–dessus, bordel. Un petit havre de fraicheur non négligeable pour tenter d’oublier le haut cœur, l’envie de hurler et tout ce qui va avec. Oui, c’est bien, ça. « On fête quoi ? T'as quoi d'autres ? On reste ici ? Tu fumes ? » Birdie lève sa bouteille. « Rien qu’ça ! Les mains dans les poches je suis venue ! Et on célèbre l'espoir qui finira toujours en déception ! » Elle glousse. Stupidement mais avec sincérité. Sans entrave ni barrière. Juste parce qu’elle a envie. « On peut fumer ce que tu veux. T’as de quoi faire ? Je compte sur toi pour l’after–party, en vrai. Ou alors c’est l’after de l’after ? … Je m’en rappelle plus. » Son rire résonne encore plus dans le port et il continue encore quand Levi la prend dans ses bras. Encore plus quand il lui embrasse la joue, malgré qu’il dégage une foutue chaleur avec son corps dénudé à trois quart. « Tu veux t'amuser comment ? » Mais sa question, elle la zappe, Birdie, bien trop occupée à le regarder de haut en bas, une légère grimace coincée au visage. « T’accueille souvent les gens comme ça ? Tu foutais quoi ? Me dis pas que– Nan, tu pouvais pas te branler, y a pas de tâches. Mais– Levrette, tu dormais ? A cette heure–ci ? Je serai graaaaa–aaaave déçue si c’est le cas. » Vraiment très déçue. Parce que Levi, il ne se couche pas comme les poules normalement. Et oui, la soirée n’est pas le moment de s’endormir, normalement. C’est plutôt pour la nuit, ce genre de conneries, ou au pire au petit matin. Mais pas la soirée, non, impossible. « Ou alors, y a ta rouquine qu’est de passage et je vous ai interrompu ? Franchement, je préférerai ça. » Vraiment.
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| | | | (#)Sam 22 Aoû - 13:18 | |
| Birdie tourne sur elle-même, armée de son élégance si singulière, et je l'observe, fasciné, à travers le hublot de ma cabine, un sourire croissant spontanément contre mes lippes. « Une mauvaise fée ou une bonne sorcière, d’après toi ? Parce que c’est pas pareil, une fée et une sorcière. Tu trouves que je ressemble à une fée, Levissss ? » Un rire s'extirpe de ma gorge tandis qu'elle imite la plus amicale des vipères. J'abandonne ma couchette, réduis progressivement la distance entre nos deux entités atypiques. « Yes, t'es ma bonne fée ! » Mon optique m'appartient, elle ne saura m'en dissuader, homme buté que je compose.
Quand je parviens sur le pont, vêtu d'un simple sous-vêtement, elle demeure la joue collée sur le hublot frais et humidifié par le salin de la zone. Ses prunelles chatoient, pupilles dilatées, céruléen étincelé d'une galaxie provenant d'un tout autre univers. Enthousiasme, je m'éprends de la gaieté qui anime la blonde, la martelant d'interrogations considérant la teneur de la suite d'une nuit que j'ambitionne férocement déroutante. « Rien qu’ça ! Les mains dans les poches je suis venue ! Et on célèbre l'espoir qui finira toujours en déception ! » Mon sourire vogue vers un coin, saisissant la sémantique, compatissant naturellement, mais refusant de lui offrir davantage de pouvoir qu'elle le mérite présentement. Je saisis la main de l'australienne pour la faire tourner sur elle-même dans une danse improvisée, comme si à mesure des tours les soucis disparaissaient. « On peut fumer ce que tu veux. T’as de quoi faire ? Je compte sur toi pour l’after–party, en vrai. Ou alors c’est l’after de l’after ? … Je m’en rappelle plus. » Je fronce les sourcils, faussement vexé, avant d'éclater de rire. « Tu m'prends pour qui joli piaf bariolé ? J'ai toujours de quoi faire ! » Mais avant de disparaître dans ma cabine afin d'arpenter mes diverses cachettes, je prends la trentenaire dans mes bras dans un élan d'affection, provoquant un rire cristallin qui fait vibrer leur espace de ricochets d'euphorie.
J'abandonne momentanément Birdie et reviens quelques minutes plus tard sur le pont muni du nécessaire à produire puis tirer quelques joints. « T’accueilles souvent les gens comme ça ? Tu foutais quoi ? Me dis pas que– Nan, tu pouvais pas te branler, y a pas de tâches. Mais– Levrette, tu dormais ? A cette heure–ci ? Je serai graaaaa–aaaave déçue si c’est le cas. Ou alors, y a ta rouquine qu’est de passage et je vous ai interrompu ? Franchement, je préférerai ça. » Je m'esclaffe sans vergogne lorsqu'elle me scrute de haut en bas éhontément. « Je m'éclatais avec Morphée, » je réplique, adressant un clin d’œil à mon interlocutrice en m'asseyant à même les planches de mon pont, m'évertuant à rouler nos prochaines consommations. « Y'aura plus cette rouquine-là sur Cadence, » je l'informe par la suite, le divorce acté depuis des semaines maintenant. « Ma p'tite tenue te déplaît ? Te fous mal à l'aise ? » Je questionne ensuite, provocateur. « J'peux me mettre à poil si tu préfères. Ou enfiler un froc. » Je hausse les épaules, indifférent, avant de chasser nonchalamment un moustique qui virevolte au-dessus de mon épaule. « Viens-tu avec ta charmante bouteille ? » Je l'invite à s'installer à côté de moi en tapotant la place à ma droite, l'appâtant en lui tendant un joint fraîchement serré. « Alors, quel espoir on enterre, ce soir ? » Je formule conservant un rictus narquois, n'oubliant pas les précédents propos tenus par la blonde et aspirant à rayer autant de négativité que possible de son esprit nuancé d'étourdissants camaïeux à mon sens. « Et pour toute information, même si ça peut paraître improbable, je sais aussi me branler proprement. » J'ajoute, avec le même minois d'un enfant très fier de son méfait, hochant gravement la tête à l'affirmative. |
| | | | (#)Dim 23 Aoû - 13:51 | |
| « Yes, t'es ma bonne fée ! » Alors sa bonne fée elle sera ! Levi peut lui demander d’être ce qu’il veut, de toute façon, que dans son état actuel, Birdie lui dira sûrement amen à tout. Elle n’est pas si contrariante que cela, au final. Il faut dire que Levi est un des privilégiés, ceux qui réussissent à l’emmerder sans le faire véritablement, à qui Birdie passe l’éponge parce que why not. « Tu m'prends pour qui joli piaf bariolé ? J'ai toujours de quoi faire ! » Elle tourne, elle divague et pour un peu qu’elle aurait fini dans ses bras si elle n’avait pas un minimum d’équilibre. Birdie tient encore la cadence, ses pieds se font vite au bateau, bien plus rapidement que si on lui demandait de les agiter sous l’eau. Etendue d’eau qu’elle ne voit qu’à peine, qu’elle a conscience même dans son inconscience que si elle veut voir le marin chanteur, il faut forcément passer par ici. Même l’eau, la mer et les océans ne réussiront pas à atteindre la volonté du jeune oiseau à rejoindre son ami.
Surtout si ce dernier l’accueille à moitié nu. Un spectacle ravissant qui vaut bien tous les sacrifices du monde. Même de sa phobie stupide au nom imprononçable.
& finalement, elle y atterrit, dans ses bras, sous les éclats de rire de Levi qui viennent d’on ne sait d’où mais qui font sourire Birdie parce qu’elle apprécie ne pas avoir à faire à quelqu’un qui fait la tronche et qui pourrait allègrement lui dire d’aller se faire voir. Que les gens normaux dorment à cette heure–ci. Mais McGrath est comme elle, il n’est pas normal, il est aussi atypique qu’elle et c’est sûrement pour cela que son esprit a décidé que c’était lui qu’il fallait aller embêter à ce moment–là, à cette minute–ci. « Je m'éclatais avec Morphée. » Birdie secoue les épaules dans une danse dont elle seule entend la musique. « Mais tu t’éclateras plus avec moi. » C’est certain. Autant que l’inverse est réciproque. Levi ne fait pas la fine bouche, il est déjà assis sur le pont, ses doigts s’activant à créer une nouvelle petite merveille qui va faire tourner leurs yeux et briller la tête. A moins que ce soit dans l’autre sens. « Y'aura plus cette rouquine-là sur Cadence. » « Oh. » Rouquine n’est plus. « Bon à savoir. Les rousses portent malheur. Ce n'est pas une mauvaise chose. » Un sourire amusé vient sur ses lèvres, en même temps que ses prunelles bleutées qui se perdent sur le dos, les épaules, la chevelure folle de celui qui vient d’être interrompu dans son sommeil, avant d’observer le bateau, de prendre conscience qu’il y a vraiment de l’eau, d’admirer les couleurs de la ville que les lumières artificielles offrent. « Ma p'tite tenue te déplaît ? Te fous mal à l'aise ? » Birdie hausse les sourcils, elle s’approche, ses doigts qui viennent frôler l’épaule de Levi, qui insiste un peu plus. Comme si la nudité réussirait à la mettre elle mal à l'aise. Il lui en faut (beaucoup) plus. « J'peux me mettre à poil si tu préfères. Ou enfiler un froc. » Deux doigts qui se promènent sur lui, les yeux suivants le parcours. « Me tente pas de te mettre à poil moi–même. » Il sait que s’il pêche, elle mordra forcément à l’hameçon.
« Viens-tu avec ta charmante bouteille ? » « C’est si gentiment demandé. »
Levi tend le joint, tout nouveau, tout beau, tout propre, et Birdie cherche dans ses poches pour trouver son briquet. « J’vais pousser la sympathie en ramenant même le briquet. Tu peux pas dire que je viens les mains vides. » Même si le whisky est dégueulasse, il reste aussi efficace qu’un whisky de bon marché. Et même si l’invité se doit de venir avec quelque chose de plus intéressant, Levi ne va pas faire la fine bouche. Si ? « Alors, quel espoir on enterre, ce soir ? » Birdie approche la main de son ami qui tient le joint vers ses lèvres pour prendre une taffe et la souffler gentiment vers le visage de Levi avec un léger sourire de coin. « Tous. Veux plus entendre parler d’espoir. Plus croire que tout ira bien avec le temps. C’est fini. » Le bleu de iris vient se perdre dans le vert ombragé de Levi, sa voix sérieuse et l’expression qui l’est tout autant. Ne plus avoir des attentes vertigineuses de la vie. Ne plus espérer que demain sera un meilleur jour qu’hier. Elle veut juste profiter mais ne plus espérer. « Et pour toute information, même si ça peut paraître improbable, je sais aussi me branler proprement. » Voilà qui fissure le visage de Birdie pour le laisser se détendre dans un éclat de rire qui résonne agréablement dans le calme du port. « Faudrait que je vois ça pour pouvoir juger. » Elle obtempère un clin d’œil avant de lever le goulot vers ses lippes pour boire quelques gorgées. « Levi McGrath est donc aussi libre qu'il le prétendait. Comment le vivent tes groupies ? »
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| | | | (#)Sam 19 Déc - 16:09 | |
| J'ai abandonné sans regret la couchette de ma cabine pour rejoindre l'authentique et excentrique oiseau qui s'est allégrement posé sur le pont de Cadence. Jovial, convivial, je fais tourner la blonde sur elle-même jusqu'à ce que le tempo de notre amitié la love dans mes bras et se conclue dans une étreinte sincère. Nos rires se mêlent, notre joie s'entremêle, et je réponds assurément à ses interrogations, indiquant avoir délaissé la noble Morphée pour la réelle Birdie. « Mais tu t’éclateras plus avec moi. » Elle annonce et j'opine du chef, la rejoignant facilement sur ce point.
La Cadburry s'enquière des allers et venus de celle qui fut dans le passé mon épouse et je lui communique notre séparation et l'improbabilité que cette dernière foule de nouveau mon domicile. « Oh. Bon à savoir. Les rousses portent malheur. Ce n'est pas une mauvaise chose. » Je ris de bon cœur, déposant un baiser complice et appréciateur sur la joue rosie par la fête et fraîche par le manteau nocturne nous englobant de mon interlocutrice. « Et qu'est-ce que t'en penses des bruns et des blonds ? » Je questionne curieusement en revenant à mon ouvrage, avant de sentir les prunelles de Birdie voleter par-delà les éléments qui l'environnent. Narquois, je suggère faussement que ma tenue légère puisse l'embarrasser, sentant les doigts de la belle tracer des sillons sur ma chaire. Je soumets changer d'allure, mes cheveux d'emblée en bataille se dressant sur mon crâne au gré d'une brise qui insuffle une discrète chaire de poule le long de mon corps. « Me tente pas de te mettre à poil moi–même. » « Chiche, » je rétorque derechef, provocateur, avant de m'installer à même les planches du pont sans rompre notre contact visuel pour autant, mes cuisses nues contre le bois humidifié par le salin du port. Je m'applique ensuite à un de mes talents : rouler les joints, puis tapote la place à côté de moi, conviant la nouvelle venue à se rapprocher de mon être en l'appâtant par ma dernière création d'artifices.
« J’vais pousser la sympathie en ramenant même le briquet. Tu peux pas dire que je viens les mains vides. » Un sourire en coin anime mes lippes. Je reconnais en tenant le vecteur d'artifices de sorte à ce que la blonde embrase notre prochaine volupté : « J'te sais toujours regorgeante de ressources. » Le parfum des illusions s'entame, à défaut de trinquer à notre santé, je songe à ce qu'on enterre ce soir. « Tous. Veux plus entendre parler d’espoir. Plus croire que tout ira bien avec le temps. C’est fini. » « Fini, » je fais écho, soufflant doucement ma taffe vers la lune dominante en appuyant plus confortablement mon dos contre ma cabine. « Y'a que l'impro de vrai, de toute façon, » je considère en tapotant musicalement contre mes cuisses, rebondissant par la suite sur les paroles de mon amie qui me valurent temporairement le délicat surnom de Levrette. « Faudrait que je vois ça pour pouvoir juger. » Un rire se faufile. « Quand tu veux, mais j'te préviens, c'que j'ai là-dessous pourrait te choquer à vie, » j'assure gravement, pointant mon boxer pour davantage d'explicité. « Levi McGrath est donc aussi libre qu'il le prétendait. Comment le vivent tes groupies ? » Je hausse les sourcils, énigmatique. « Fidèle à moi-même. Tu l'vis comment, toi ? » Je poursuis aussi assiduement qu'avidement le jeu, dérobant le joint des doigts fins de la haute-en-couleurs pour me doter de camaïeux songeurs. Après tout, l'on est ici pour annihiler l'espoir en fondant des chimères rejetant les désillusions. |
| | | | (#)Mar 29 Déc - 16:52 | |
| « Et qu'est-ce que t'en penses des bruns et des blonds ? » Y a quelque chose de facile avec Levi même si Birdie ne saurait dire quoi. La facilité de se chercher, la facilité de se comprendre, la facilité de se trouver. Son esprit embrouillé par l’éthanol qui a guidé ses pas vers le port, vers ces bateaux qui tanguent au gré des vagues et qui ne sont pourtant pas la destination préférée ni privilégiée de Birdie. Y avait une raison plus forte que cela et quand elle voit Levi, elle se dit simplement que ça en vaut foutrement la peine. Il n’a pas l’air malheureux d’être célibataire, il a les lippes retroussées dans un sourire taquin, balayant les derniers doutes quant à des potentiels états d’âme vis–à–vis de son divorce. Tant mieux. Il est une nouvelle preuve à rajouter à son carnet ‘pourquoi c’est pourri, le mariage’. Les raisons s’accumulent mais Birdie est satisfaite de voir que Levi ne se laisse pas emporter par les tourments. Il aurait pu. Mais il ne l’est pas. Il est même sacrément joueur et son air concentré fera presque oublier à Birdie sa question. « Je suis pas difficile. J’aime tout. Même les chauves. » Elle passe une main dans la chevelure intrépide de McGrath en riant légèrement. « Je me demande à quoi tu ressemblerais, chauve. » Mais la Cadburn aime trop les mèches, les textures, les couleurs pour songer à raser qui que ce soit – même Levi. « Ou avec des papillons ici et là. T’y as jamais pensé ? » Evidemment que non, y a que Birdie pour penser à ce genre de choses aussi absurdes qu’improbables.
« Chiche. » « Chiche. » Installée à côté de lui, elle ôte son haut sans plus de cérémonie – il n’y a pas besoin, Levi est loin d’être un adolescent prépubère – avant que son menton trouve refuge sur son épaule. « Faudra mériter pour voir le reste. » Parce qu’y a toujours son collant à paillettes, son short à fleurs, son soutien–gorge en voile. Des tonnes et des couches typiquement cadburienne, typiquement Birdie, qui met du cœur à l’ouvrage pour être habillée de façon aussi colorée qu’étrangement. « J'te sais toujours regorgeante de ressources. » Elle se contente de papillonner des paupières outrageusement, à un rythme aussi irrégulier que les battements dans sa poitrine, engloutis par les méfaits de ce qu’elle a ingéré ce soir. « Fini. » « Failli attendre. » Qu’elle dit l’ingénue aux jambes qui balancent dans le vide, les deux mains au milieu, le regard plongé dans l’horizon du paysage pour essayer d’occulter qu’y a l’eau pas loin.
« Y'a que l'impro de vrai, de toute façon. » « C’est le professionnel qui parle. » Même si elle est bien placée pour le savoir, celle qui s’incruste là où ne faut pas, qui s’improvise une existence qu’elle n’a pas, qui improvise jusqu’à l’entièreté de sa vie à un rythme irrégulier qui déplairait fortement à l’oreille absolue d’un Levi doué, dévoué et pratiquant. « Quand tu veux, mais j'te préviens, c'que j'ai là-dessous pourrait te choquer à vie. » Le rire de la gamine s’accompagne au sien, plus rauque, alors que ses prunelles rencontrent le ciel parsemé d’étoiles et de nuages. « Je vais finir par croire que tu cherches à attirer ma curiosité, McGrath. C’est l’effet de ton célibat tout juste retrouvé ? » Un célibat qu’il doit bien vivre – parce qu’on vit toujours bien un célibat. Pas de contrainte, pas d’attache, pas de problème. « Fidèle à moi-même. Tu l'vis comment, toi ? » Il lui vole son bien et elle répond en atterrissant à moitié sur le McGrath, se retournant pour avoir son visage contre son torse, son menton posé dessus alors que sa main loge sur sa cuisse. « Disons que ça laisse une tentation en plus de disponible. J'ignore comment je le vis, pour l'instant. » Ses pupilles le scrutent sans relâche, sa joue se prélassant contre sa peau alors que sa main lâche sa cuisse pour aller chercher ses doigts qui tiennent le joint et quérir une nouvelle taffe qu’elle souffle doucement sur le visage de Levi. « Et des étoiles fluorescentes, sur les paupières, t’y as aussi songé ? » Vraiment, Birdie ?
Dernière édition par Birdie Cadburry le Jeu 14 Jan - 14:24, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 9 Jan - 13:02 | |
| Tandis qu'il est tacitement acté que les rousses portent malheur, je questionne malicieusement mon ingénue compagnie nocturne sur les blonds comme les bruns. « Je suis pas difficile. J’aime tout. Même les chauves. » Je souris doucement, adressant un regard indécent de malice à l'australienne, quitte à délaisser mon soigneux travail de roulage de joint. « C'est doux, les crânes chauves. » La trentenaire haute-en-couleurs passe une main fraîche dans ma tignasse défaite et je rejoins son rire de bon cœur. « Je me demande à quoi tu ressemblerais, chauve. Ou avec des papillons ici et là. T’y as jamais pensé ? » Je me redresse de sorte à faire davantage face à la Cadburry, mes pieds désormais sous mes cuisses pliées. « J'attendais que tu te décides à styler enfin ma chevelure, » j'invite, insolent, avant de provoquer sur la nuance même de nudité, de jouer et aguicher sur ce lexique socialement tabou, entre nous enthousiaste.
« Chiche. » Et le haut de la belle rejoint les planches du pont tandis que son menton se loge dans le creux de mon épaule. Ses cheveux de blé tombent en cascade, mon épiderme frémit sous la frivole délicatesse de ces mèches s'y cassant au gré du vent. J'aurais envie les saisir au vol, comme l'on attrape des papillons en émettant des vœux désuets, mais mon cœur sait avec justesse que ces libertés-là sont les plus magnifiques lorsqu'elles sont bercées par l'indomptable. « Faudra mériter pour voir le reste. » Un rire franc traverse la frontière de mes lèvres. « Et vice versa. »
Le joint s'embrase, l'espoir est enterré, j'érige une ode à l'impro', nommé professionnel de celle-ci. « C’est le professionnel qui parle. » J'opine du chef, endossant naturellement cette promotion, et les taquineries se poursuivent, sur un brasier aussi ardent que la drogue que l'on s'échange. « Je vais finir par croire que tu cherches à attirer ma curiosité, McGrath. C’est l’effet de ton célibat tout juste retrouvé ? » Je ris de nouveau et dérobe la clope trônant au bout du bec de l'oiseau bariolé. Le mouvement la déstabilise, elle se rattrape joue sur mon torse, main contre ma cuisse. « Disons que ça laisse une tentation en plus de disponible. J'ignore comment je le vis, pour l'instant. » « T'étais pas loin, » je nargue en pointant du menton la paume téméraire de miss météo. Elle reprend possession du joint et mon bras remonte délicatement sur son épaule, dans une étreinte. « Et des étoiles fluorescentes, sur les paupières, t’y as aussi songé ? » En guise de réponse, je l'entraîne avec moi doucement en arrière, nous abandonne à la gravité, pour mieux profiter de l'immuable firmament étincelé. « Youhou. »
Mes doigts demeurent contre son épaule, mon rire martèle la mélodie des vagues à nos pieds. « Chiche de fermer les yeux ? » Je quémande. « Pour que je te pose des étoiles sur les paupières. » Je précise, rictus au portrait. Lorsque la jeune femme s'exécutera, je poserai mes lèvres délicatement contre ses paupières, quitte à arborer du fard par la suite sur la bouche. Ce sera un de mes lots de cette nuit déroulée sous l'égide de l'atypisme de Birdie. « Garde tes perles sous scellé encore un peu, pour ne pas que les étoiles s'envolent tout de suite. » Je préviens, considérant les yeux fermés de mon interlocutrice comme si j'y veillais l'apparition du promis céleste. Les secondes filent, le salin nous enveloppe avec l'intensité qui incombe à l'attente, puis j'articule enfin : « C'est bon. Tu les sens ? » J'interroge, curieux, me tournant sur le ventre pour m'appuyer sur mes coudes et surplomber ainsi assez blondie de manière à être conscient de sa réaction. « Elles sont légères ? » |
| | | | (#)Jeu 14 Jan - 15:08 | |
| « C'est doux, les crânes chauves. » « Ca perd pas ses cheveux. C’est pratique. Mais y a rien à faire avec des chauves. Ou alors si, on peut remplacer avec des dessins. Qui se voient la nuit. Ça pourrait être si cool. » La créativité de Birdie, bordeline à souhait, ne s’arrête jamais et elle lâche même un soupir, se mettant presque à envier les personnes sans un cheveu qui peuvent rendre leur crâne illuminé s’ils le désiraient. « J’aurai presque envie de me raser le crâne, juste pour essayer. » Elle a déjà essayé de les couper elle–même mais souvent son aînée a fini par la forcer à la reprendre sur ses folies capillaires douteuses. « J'attendais que tu te décides à styler enfin ma chevelure. » La chevelure dans laquelle la petite blonde passe sa main dedans, les mèches aussi folles que l’eau qui stagne et qui bouge calmement sous le bateau. « T’as juste à demander, chaton. » « Et vice versa. » Elle n’en attend pas moins. Elle aurait fait la même chose, dit à peu près les mêmes mots. Même si elle garde plus de mystère que lui, avec les lignes de son torse brillantes sous la lune, les veines de ses cuisses à moitié visible, une marée de peau mis à disposition pour l’œil d’une Cadburry qui n’est jamais la dernière pour lorgner sur ce qu’elle considère comme appréciable. A en avoir trop dans les yeux, on finirait par s’y perdre mais Birdie n’a jamais été de cela. Un éternel recommencement, comme l’œil d’un bambin qui découvre le monde pour la première fois. A chaque fois le même scénario et la bague en moins, fardeau d’un McGrath qui n’aurait jamais dû en premier lieu, elle peut laisser couler son regard à chaque opportunité sans aucune seconde pensée. Même si la bague ne t’a jamais dérangé en premier lieu. Elle sourit toujours et encore. « T'étais pas loin. » Un sourire qui se mélange à un léger rire alors que ses doigts font pression sur la cuisse où ils logent. « Je peux toujours rapprocher. Mais je suis pas sûre que tu puisses le survivre. » Si elle n’est pas loin, c’est que c’était voulu. Si elle avait voulu taper dans le mille, elle l’aurait déjà fait. Mais Birdie est connue pour passer la main dans la flamme, plusieurs fois, avant de l’éteindre. « Chiche de fermer les yeux ? » Entrainée par lui, le suivant sans broncher, la petite blonde obtempère en fermant ses prunelles bleutées pour l’obscurité de ses paupières, soudainement alourdies par la frénésie de la soirée, de la liqueur, de la danse. « Pour que je te pose des étoiles sur les paupières. » « Me laisse pas m’endormir. » Morphée ne traine jamais très loin et Birdie aurait assez confiance en Levi pour se laisser transporter dans les nuages fumeux de la divinité. Il y a une légère pression sur sa peau, elle sent son souffle, et le joint qui ne doit pas être très loin. « Garde tes perles sous scellé encore un peu, pour ne pas que les étoiles s'envolent tout de suite. » Ses paupières gigotent, explosent en petits spasmes, la propriétaire résistant à l’envie de les ouvrir, ne serait–ce que pour voir le visage de McGrath. « C'est bon. Tu les sens ? Elles sont légères ? » Y a du mouvement provoqué par l’homme et la femme raccroche sa main vers lui, les yeux toujours plongés dans l’obscurité mais s’assurer qu’il est toujours là, ses doigts s’étalant sur son torse. « Plus légères que toi, certainement. » Qu’elle ne peut s’empêcher de se moquer alors qu’il semble être celui qui la surplombe à présent sur le côté. « Je suis pas sûre. Elles sont peut–être trop légères. Faudrait en remettre d’autres. Tu penses pouvoir faire ça ? » Est–ce que t’as d’autres étoiles au bord des lèvres, Levi ? Est–ce que tu peux me montrer le ciel étoilé même les yeux fermés ? Montre ta magie, Levi, continue, fais–moi rêver.
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| | | | (#)Dim 28 Fév - 18:52 | |
| Nos mèches rebelles volètent au vent, échos de nos âmes perpétuellement libérées, s'entremêlant ici et là au gré des indomptables bourrasques. « Ca perd pas ses cheveux. C’est pratique. Mais y a rien à faire avec des chauves. Ou alors si, on peut remplacer avec des dessins. Qui se voient la nuit. Ça pourrait être si cool. » Je fronce doucement les sourcils, intrigué, articulant un « Mh » contemplatif tandis que je m'agenouille, de manière à faire face à Birdie et sa chevelure aux blés sauvages et envisager éhontément de multiples dessins sur son crâne luisant, aux teintes aussi saillantes que distinguées. « J’aurai presque envie de me raser le crâne, juste pour essayer. » Je la considère, songeur, regrettant franchement que ses talents artistiques relevant d'une pure unicité ne soient pas encore appliqués à ma propre tignasse. « T’as juste à demander, chaton. » S'il n'y a que ça. « On s'rase les cheveux ensemble ? » Je suggère, spontané, indécent, caressant de la pulpe de mes doigts une mèche blonde que j'attrape au vol en toute délicatesse, comme l'on extrait momentanément un papillon de sa frêle et éphémère liberté. « Et on donnerait nos cheveux pour la fabrication de perruques. Plein de monde y gagnera : ceux qui verront nos crânes ornés de magnifiques œuvres d'art phosphorescentes et ceux qui profiteront des perruques. On jouira d'un karma des plus exceptionnels et on lancera une nouvelle mode ! »
Je reprends place sur mes fesses, m'adosse à la cabine de mon bateau. Quelques chaires se dévoilent, chaque centimètre au mérite. Quelques histoires s'explicitent, les mœurs nargués sans vergogne. Le joint s'embrase, se consume, les mots fervents se partagent entre les fumées artificielles, les termes audacieux enlacent les artifices chimériques qui éclatent sous le couperet des étincelles se multipliant aisément au sein de notre duo. « Je peux toujours rapprocher. Mais je suis pas sûre que tu puisses le survivre. » Un rire file entre mes lèvres, éclat brut de joie, cristal de félicité. Mon cœur palpite, se gonfle d'arrogance, de jeu, de défi. « C'est bien de se préserver, » Je provoque, indéniable arrogant, avant de l'inciter à voiler ses pupilles azurées de ses paupières pailletées.
« Me laisse pas m’endormir. » « C'est vrai que Morphée t'en veut déjà de m'avoir extirpé de ses bras. N'aies crainte, je suis preux de te maintenir au royaume des conscients » je m'engage, avant de m'approcher suavement de son visage. J'inspire son parfum, adopte cet halo de ses dernières célébrations, ses précédents enterrements. Puis, doté d'une exemplaire délicatesse, je pose mes lèvres contre ses paupières. Mon index plane sur sa joue de porcelaine, je la somme de garder les yeux encore fermés, admirant sans vergogne le portrait de l'oiseau rare pendant ce temps. Puis, je l'interroge sur ces étoiles que j'ai semées sur sa fine chaire, dont j'aspire feront scintiller son monde de ma magie saugrenue, mêlée à son propre envoûtement pétillant. « Plus légères que toi, certainement. » « C'est un secret pour personne que je pèse, » je rappelle fièrement, intonation riante, guettant toutefois son regard avec sérieuse avidité, l'indescriptible ciel de son âme pour lequel une infinité ne suffirait pas à louanger. « Je suis pas sûre. Elles sont peut–être trop légères. Faudrait en remettre d’autres. Tu penses pouvoir faire ça ? » Je hoche la tête, même si mon interlocutrice se love dans sa cécité. Je tire sur le joint de sorte à ce qu'il ne s'éteigne pas en vain et le glisse dans la main de Birdie, au risque de finir brûlé par ses soins. Puis, je réduis la distance entre mes lippes et sa paupière droite, annonçant avant de l'embrasser : « Juste parce que c'est toi, je t'offre Kaus Australis et Nunki. C'est une géante bleue et une supergéante rouge. C'est celles de ma naissance, mais je sais qu'elles seront bien avec toi. » Je souris doucement, avant de porter le poignet de la Cadburry à mes lèvres pour tirer sur le joint. Puis, j'oriente mon souffle vers sa paupière gauche. « Et maintenant Hamal, une géante orange, et Sheratan, une étoile blanche et double. Ce sont les tiennes pour toujours, celles-là, mais je pense qu'elles t'avaient un peu perdues. Tu le sens, comme elles te retrouvent ? » J'interroge avant de glisser tendrement mes doigts sur ses joues, poser mes paumes sur ses épaules dénudées. « Tu vois comment, maintenant ? Ca brille de mille feux ? Qu'est-ce qu'elles te montrent, les étoiles ? » Je questionne, curieux et avide. |
| | | | (#)Sam 6 Mar - 9:47 | |
| « On s'rase les cheveux ensemble ? Et on donnerait nos cheveux pour la fabrication de perruques. Plein de monde y gagnera : ceux qui verront nos crânes ornés de magnifiques œuvres d'art phosphorescentes et ceux qui profiteront des perruques. On jouira d'un karma des plus exceptionnels et on lancera une nouvelle mode ! » Il est absurde, Levi, et pourtant c’est Birdie qui a lancé l’idée. Le McGrath suit alors que la Cadburn avance, ils forment une paire étrange et à part, comme si le monde ne pouvait pas les atteindre parce qu’ils sont les marginaux, les originaux, les créatifs et que l’univers entier ne peut les comprendre. Il est absurde mais l’oiseau que t’es, embourbé dans de la liqueur euphorisante - comme si tu en avais besoin - se laisse attendrir, le sourire illuminant ton visage dans l’obscurité partielle de la soirée australienne qui n’a décidément aucune emprise non plus. “Anytime, sweetheart.” mais pas maintenant parce que tes cheveux de Raiponce, aussi blonds que magiques à défaut de ne pas être aussi longs, tu y tiens quand même. Mais tu seras prête, un jour, parce que c’est un peu grisant quand même et que même crâne nu, l’image que t’as de toi te suffit à penser et à croire que tu seras toujours aussi magnifique quoiqu’il arrive.
« C'est bien de se préserver. » Pourquoi t’as la sensation qu’il se fiche de toi ? Parce que c’est clairement ce que ses jolies prunelles et son foutu sourire signifient. “Se préserver” pour ne pas franchir quoi, exactement ? Les limites ont été établies ; elles n’existent pas quand on porte le nom Cadburry. Et on n’y pense même pas quand on s’appelle Birdie. Tu souris quand même parce que t’es là pour jouer le jeu, le contraire ne serait pas très fun, il ne serait pas à ton image, alors que je sens que t’as envie de lui faire perdre son air arrogant qui supplante et trône sur le visage d’un Levi malin et rusé comme le vieux loup des mers qu’il peut être. “Je rends service quand je peux.” En vous préservant tous les deux d’un inconnu immense. On n’évoque des mots juste pour combler les trous, surtout quand y a ta main sur sa cuisse et qu’il finit par être au-dessus de toi - vraiment, juste histoire de combler les trous du silence en plus des centimètres qui vous séparent. Et ça creuse, et ça émeut, et les lippes sur les paupières sont plus légères que les muscles qui t’ombragent et qui te surplombent.
« C'est un secret pour personne que je pèse. » Birdie sourit et tu lève même ta main libre, celle sans attachement à un quelconque joint pour y poser les jonctions dans le creux de son dos, la petite vallée de ses reins juste pour prouver qu’effectivement, il pèse et que ce n’est pas toi qui vas dire le contraire. “T’es vraiment fier de tout.” De ces idioties, de son poids, de son bateau, de sa liberté. Il peut l’être, Levi, il a toutes les raisons de l’être et tu es bien placée pour approuver et féliciter cet engagement qui l’envole vers des cieux bien plus agréables - les siens, en l’occurrence. Sans attache, sans restriction, sans personne à devoir rendre de compte.
« Juste parce que c'est toi, je t'offre Kaus Australis et Nunki. C'est une géante bleue et une supergéante rouge. C'est celles de ma naissance, mais je sais qu'elles seront bien avec toi. » La pression chatouille autant que son souffle sur ton visage et tu grimaces agréablement, étouffant un rire d’enfant qui contraste avec la poésie des mots du McGrath. Il est foutrement doué, bien plus doué que tu ne le seras jamais avec tous tes carnets griffonnés de mots et d’idées, d’histoires et d’aventures. « Et maintenant Hamal, une géante orange, et Sheratan, une étoile blanche et double. Ce sont les tiennes pour toujours, celles-là, mais je pense qu'elles t'avaient un peu perdues. Tu le sens, comme elles te retrouvent ? » Ce que tu sens surtout, c’est l’éthanol qui fait son chemin, Morphée qui se bataille avec, les piques blanchâtres épileptiques sur la paroi de tes paupières closes, Levi qui attrape ton poignet, Levi qui a ses phalanges sur tes joues puis sur tes épaules, Levi qui murmure comme si lesdites étoiles peuvent s’échapper à tout moment. “Elles se balancent. Les blanches et bleues sont les plus chaudes tandis que les rouges et oranges sont les plus froides. On pourrait croire l’inverse pourtant.” Le monde est bizarrement fait, parfois, et c’est ce qui le rend aussi beau à tes yeux, même clos. « Tu vois comment, maintenant ? Ca brille de mille feux ? Qu'est-ce qu'elles te montrent, les étoiles ? » “Je pense que mes yeux vont être grillés et que ça sera entièrement ta faute.” Cela sera un grand drame, surtout pour l’humanité d’être privé des perles bleutées que sont tes jolis yeux. Dans la cécité toujours précaire, tu avances tes lèvres à l’aveugle pour les laisser rencontrer le haut de sa lèvre à lui, l’esprit au dessous du nez, aussi léger que fin avant d’amener le joint entre vous, parée pour prendre une taff, les paupières qui se soulèvent en même temps que la commissure de la bouche. “Elles me disent de me méfier de Levi McGrath parce qu’il est doué avec les mots et que ça peut être très dangereux.” Tu passes tes bras autour de son cou dans un rire clinquant, amusée de flatter un peu plus un égo qui en a foutrement pas besoin. “Elles me donnent envie d’aller les chercher. Les cueillir tout là-haut et les mettre dans ma chambre. Ou les chevaucher. Parce que ça doit être beau de galoper dans la galaxie.” Tu racontes n’importe quoi mais tu comptes sur Levi pour te suivre, encore une fois. Et puis de toute façon, on peut s’attendre à quoi de la part d’une Birdie Cadburry alcoolisée avec un joint qui fume encore entre eux, naviguant d’une paire d’lèvres à une autre, inlassablement ? “Tu profites de ta liberté retrouvée, c’est certain.” Tu peux l’y aider, c’est une nouvelle certitude. Ton esprit est bien trop volatile pour se contenter de peu quand il peut avoir plus de toute façon.
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| | | | (#)Sam 10 Avr - 14:05 | |
| « It's a date, » tu rétorques, armé d'un clin d'œil ambitionnant de sceller ainsi ce projet atypique de vous raser respectivement le crâne en vue de les afficher fièrement par la suite ornés de magistrales œuvres d'art phosphorescentes de vos singulières créations. Tu t'imagines le tableau aisément, vision qui agrémente ton regard de quelques étincelles teintées de félicité supplémentaires, préalablement souverain d'être porteur d'une innovante prouesse artistique.
Installés adossés à la cabane de ton bateau nommé Cadence, toi vêtu d'un simple boxer et Birdie ne rejetant à tes yeux que fantasques fantaisies, tu la provoques, malicieux et arrogant, sur les desseins de sa main posée malicieusement sur ta cuisse dénudée. « C'est bien de se préserver. » Tu nargues tandis qu'elle rappelle que sa paume peut prendre des directions plus téméraires, dictée par un simple vœu formulé de ses méninges hors normes. “Je rends service quand je peux.” « Prends garde, la bonté est la cause de la perte des gens. » Tu préviens, narquois et joueur, appuyant ta tempe sur le bois dans le but de toiser ton interlocutrice. « C'est une des plus viles et traîtres entités. » Tu préviens avant de glisser un tendre baiser sur la joue de Cadburry, comme pour la préserver ainsi de sombres destins, comme pour rompre le mauvais sort de cette dite abominable bonté qui n'a de rimes à tes sens qu'avec le regret.
Répartie fluide, le constat tonne : “T’es vraiment fier de tout.” « Pas toi ? » Tu enquis, inquisiteur surpris, dérobant le joint entre les fins doigts de la belle pour le poser contre tes lippes. La fumée blanche vogue vers le firmament que tu invoques par la suite sur les paupières pailletées de ton amie. Klaus Australis et Nunki précèdent Hamal et Sheratan. Birdie joue le jeu, attise le feu. Tu perçois ses traits réagir à chacune de tes paroles, de tes gestes emplis d'attention et d'affection sur son délicat minois. Tu la rattaches à la réalité, au présent, fidèle à ta vaillante promesse, tout en poursuivant néanmoins le rêve, votre délicieux imaginaire teinté pourtant de vérité. “Elles se balancent. Les blanches et bleues sont les plus chaudes tandis que les rouges et oranges sont les plus froides. On pourrait croire l’inverse pourtant.” « L'évidence ne règne jamais, elle n'est que le théâtre de la mascarade régie par le leurre, » tu conclus. “Je pense que mes yeux vont être grillés et que ça sera entièrement ta faute.” Un rire file entre tes lippes et tu passes ton bras derrière les épaules frêles de la Cadburry pour l'attirer vers toi dans une étreinte. « J'te promets que tu perdras jamais ton chemin avec elles. »
Ses cheveux blonds virevoltent au gré de la brise chaude australienne. Tu es persuadé que tu pourrais plonger dans un champ de blé à te perdre au creux d'une douce proximité avec la Cadburry. “Elles me disent de me méfier de Levi McGrath parce qu’il est doué avec les mots et que ça peut être très dangereux.” Un sourire satisfait s'érige sur la barrière de tes lèvres. « Elles te disent ça de ma part, car je les ai invoquées pour te les offrir. C'est vrai que je suis un intransigeant danger, parce que je suis doté du pouvoir de la franche authenticité, » Jouer la comédie, mimer un rôle, n'a jamais été de mon ressort. Les mains fraîches de Birdie glissent dans ton cou, tu fermes doucement les yeux pour inspirer ce parfum mélangé de son odeur, des vecteurs à artifices consommés, de votre folie aussi pure que majestueuse ; les arômes du vital bonheur. “Elles me donnent envie d’aller les chercher. Les cueillir tout là-haut et les mettre dans ma chambre. Ou les chevaucher. Parce que ça doit être beau de galoper dans la galaxie.” Tu hoches la tête en toute approbation. « J'veux passer de constellations en constellations. On se trouve une monture ? » Appuyant tes propos, tu glisses ta main sous les jambes de la trentenaire pour les poser sur tes cuisses. “Tu profites de ta liberté retrouvée, c’est certain.” « J'respire un nouvel oxygène, » tu décris, avant de poser ton front contre le sien. Les lueurs tanguent derrière tes pupilles mais le goût de la scène compose un délice incommensurable, inégalable. Grâce à elle, la reine des splendides et magiques camaïeux aux innées couleurs que vos perles, tantôt lapis lazulis tantôt émeraudes, ne savent même contempler. |
| | | | | | | | levi&birdie ☾ bad people tend to have more fun during the waking hours |
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