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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyVen 27 Mar 2020 - 8:37


Mars 2020, Hibiscus Sports, Brisbane, @Lara Pearson

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Tabitha avait une sale mine. Elle s’observait dans le miroir depuis de longues minutes déjà, les bras appuyés sur le rebord du lavabo de la salle de bain. Soudainement étourdie par son propre reflet, elle courut s’agenouiller au bord des toilettes pour vomir. La nuit avait été courte et abondante d’alcool. D’ordinaire, Tabitha n’allait pas aussi loin dans sa consommation, elle parvenait toujours plus ou moins à atteindre une limite qu’elle jugeait raisonnable, c’est-à-dire le stade juste avant celui qui la mettait dans une telle gueule de bois le lendemain. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, se dit-elle amèrement en essuyant les recoins de sa bouche et en se déshabillant paresseusement pour filer sous la douche. Elle n’attendit pas que l’eau se réchauffe pour se lancer sous le jet. Ce coup de boost glacé lui ferait le plus grand bien. Tabby n’était pas du genre à s’autoriser à prendre un jour off pour comater dans son canapé en attendant que son état s’améliore. Elle avait des responsabilités durant la journée, certes pas très importantes, mais elle tenait toujours ses engagements. Ce jour-là, elle avait une séance de yoga, raison pour laquelle Tabitha se faisait violence pour se mettre d’aplomb malgré une migraine persistante et un manque de sommeil évident. Après la douche revigorante, elle se donna quelques claques légères sur le visage, qui était déjà un peu moins terne que précédemment. La mission était maintenant de palier à l’intense déshydratation dû à une consommation excessive de vin la veille, en ingurgitant un bon litre de thé glacé. Elle sortit du frigidaire une carafe remplie d’un liquide verte transparente, de morceaux de gingembre et de citrons, qui fût un délice pour ses papilles et un véritable soulagement pour son corps assoiffé. La jeune femme jeta un coup d’œil à son portable, effaça toutes les notifications sans les lire et vérifia l’heure. Il lui restait une bonne demi-heure avant le début du cours de yoga, ce qui lui laissait l’opportunité de se rendre à pied jusqu’au complexe sportif et d’achever ainsi cette phase de réveil difficile. Avant de sortir, elle enfila une brassière rouge et un legging puis félicita son moi du passé d’avoir préparé à l’avance son sac de sport avec ses affaires de rechange.

Tabitha avait passé tout le trajet dans une sorte d’état second, et fût même surprise de constater qu’elle était déjà devant les portes de l’Hibiscus Sports. Un léger mal de crâne persistait mais la nausée avait au moins disparue. En rentrant dans le complexe sportif, elle se fit heurter par un groupe d’enfants qui sortaient manifestement de la piscine à en juger par leur état d’excitation, les cheveux mouillés et la forte odeur de chlore qu’ils dégageaient. Tabitha se montra vaguement irritée par cette bousculade puis lâcha une profonde inspiration, déterminée à entrer dans le cours de yoga dans un bon mood. Parfois, le cours de yoga se déroulait sur la plage, parfois au complexe, c’était au bon vouloir du professeur. Tabitha aurait bien profité de l’air revigorant marin ce matin-là, mais ce n’était pas grave, elle avait tout le loisir de se rendre à la plage plus tard, ce qu’elle proposerait peut-être à Lara. En parlant du loup, Tabitha tomba nez à nez sur son amie en poussant la porte de la salle. Apparemment elle venait d’arriver aussi, elle n’avait pas encore sorti affaires de yoga. La vue du minois et de la belle chevelure aux mèches rosées de son amie mit immédiatement Tabitha d’excellente humeur. Elle s’approcha d’elle pour la serrer dans les bras, en guise de bonjour. Après cette brève étreinte, Tabitha pris Lara par l’épaule pour la regarder de face. « Salut beauté ! » Tabitha n’était pas particulièrement tactile, mais cette proximité était naturelle avec Lara. Après avoir vécu quelques temps ensemble, une certaine intimité s’était forcément installée. Elles se dirigèrent ensemble dans un coin de la pièce, pour poser leurs sacs et prendre leurs affaires. L’endroit était déjà rempli puisqu’il était déjà l’heure de commencer. Cependant, le professeur n’était pas encore arrivé, ce qui n’avait rien de surprenant car la ponctualité ne semblait pas faire partie de ses pourtant nombreux mantras. Tous prenaient donc tranquillement le temps de se mettre en place. Agenouillée face à son sac de sport, Tabitha farfouilla dedans pour en tirer gourde et tapis. Elle tourna la tête vers Lara, qui faisait de même à ses côtés. « Comment tu vas ce matin ? Comment est la vie à Spring Hill ? » demanda-t-elle, faisant allusion à l’emménagement récent de Lara dans ce quartier. Tabitha vivait à Redcliffe, situé plus à l’est de la ville. Maintenant que Lara avait quitté son canapé pour s’installer dans un nouvel appartement, elles se voyaient évidemment beaucoup moins souvent, et le cours de yoga était l’occasion de prendre des nouvelles de leurs vies respectives.


Dernière édition par Tabitha Todd le Mer 1 Avr 2020 - 11:14, édité 5 fois
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyDim 29 Mar 2020 - 19:35


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Tu ne peux t’empêcher de sursauter tandis que ton réveil se manifeste et tu pousses un grognement, audible et très peu élégant en cherchant ton téléphone portable. Pas sous les couvertures avec toi, pas sous ton oreiller comme tu le fais parfois et pas sur la table de chevet. Merde, penses-tu automatiquement, avant de rabattre les couvertures sur toi, et de finir par sortir de tout cet amas de tissus et de laines. Oui, tu aimes bien être confortable quand tu trouves les bras de Morphée et tu repousses le banc de mèche roses qui te masquent la vue pour pouvoir trouver ton téléphone portable. Qui est sur le sol à l’autre bout de la pièce, avec ton sac et ta tenue de la veille, que tu as également abandonné sur le sol de ta chambre à coucher, avant de trouver ton pyjama et de t’effondrer la tête la première dans ton lit.  "Ouais, okay, je suis réveillée." Que tu annonces à ton téléphone portable avant de désactiver ladite alarme, qui te rappelle également que tu as un cours de yoga dans très exactement quarante minutes.
Tu serais tentée de te recoucher et de rattraper quelques heures de sommeil en plus, surtout avec la nuit mouvementée que tu as eue. Tout aurait dû être simple, juste une toute petite performance à faire, danser une heure sur le comptoir du dernier bar branché, récupérer ton argent et partir. Sauf que les remarques désobligeantes sur la longueur de ta jupe, la hauteur de tes talons ont eu raison de toi et tu t’es retrouvée à descendre de la scène pour remettre à leur place tous ces idiots. Chose que le manager n’a pas apprécié et tu as dû rentrer bredouille, sans aucun sou. Une soirée plus que perdue donc. Tu es rentrée trouver l’appartement vide, pas de signe d'Evie en vue et tu as poussé un profond soupir, irritée au possible, ayant tout ce temps libre et ayant perdu de l’argent. Tu es à fleur de peau ces derniers temps, un rien suffit à te faire perdre la raison, à provoquer une étincelle et alors là, tu es incapable de penser correctement, incapable de revenir en arrière.
C’est comme ça depuis… eh bien c’est comme ça depuis que tu as recroisé Mira au détour d’une rue, scellant officiellement son retour à Brisbane, mais pas dans ta vie. L’autre jeune femme fait officiellement parti du passé pour toi… et c’est exactement ce que tu voulais, pas vrai ? Tu pousses un soupir, autant exaspérée de ne pas avoir la réponse à cette question, fatiguée par tout ce que tu ressens et tout ce que tu devrais ressentir. Et peut-être que oui, tu as besoin de te rendre à ce cours de yoga. Tu prends une rapide douche, noues tes mèches roses dans deux tresses de taille équivalente de part et d’autre de ton visage, enfile une tenue de sport couleur bleue marine et tu attrapes ton tapis et les clés de l’appartement. Tu laisses tout de même un mot à Evie sur le frigo, au cas où elle repassera par votre appartement, avant de fermer la porte à clé derrière toi et de te diriger vers une autre partie de la ville. Marcher te fait du bien, réveille tes muscles, mais tu ne peux pas t’empêcher de regarder par-dessus ton épaule à plusieurs reprises, tu n’as pas envie d’une autre rencontre inattendue. C’est fou, cette histoire n’a fait que te rendre parano et tu pousses un soupir en finissant par pousser la porte de la salle de sport, te trouvant bien idiote.
Le cours n’a pas encore commencé et tu es libre de t’installer vers le fond de la salle, tu n’as pas envie de te retrouver au premier rang aujourd’hui et de t’installer. Tu es en train de t’étirer quand tu repères un visage familier, offrant un vrai sourire à Tabitha, une de tes plus vieilles connaissances et ancienne colocataire. "Hey … je ne pensais pas te voir, ce cours est un peu trop tôt pour moi." Tu avoues cela en lissant ton tapis d’une main, l’autre trouvant ta propre bouteille d’eau. Oui, la vie d’une strip-teaseuse n’est pas de tout repos et tu devrais probablement utiliser tout ton temps libre pour te reposer, mais ce n’est pas vraiment ce que tu fais. Ton sourire s’agrandit quand l’autre brune te demande de tes nouvelles. "Ça va, je vis avec la coloc la plus arrangeante du monde … bon après toi c’est vrai." Vivre de canapés en canapés te manque parfois, oui, c’est stupide à dire, mais tu as fait de très belles rencontres de la sorte et as solidifié certains liens, comme celui avec Tabitha, et ce même si vous n’êtes pas les plus proches du monde.
Il faut vraiment que tu fasses quelque chose pour ça, s’il y a bien quelque chose que ta dispute avec Mira t’a prouvé c’est qu’il fallait que tu te rapproches encore plus de tes quelques amis.  "Je crois que je vais m’endormir sur mon tapis, j’ai eu la nuit la plus longue du monde et je n’ai pas réussi à me reposer." Comme pour le prouver, tu bailles à ce moment-là, tu fais de ton mieux pour le masquer, mais au diable le glamour, tu ne portes même pas de maquillage alors… "Désolée je raconte un peu ma vie, on sait toutes les deux que ce n’est pas vraiment mon style." Pas du tout d’ailleurs. "Parle-moi un peu de tes journées avant que le cours ne commence."
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyMer 1 Avr 2020 - 11:11



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Lara avait l’air en petite forme elle aussi. Elle n’en restait pas moins resplendissante aux yeux bienveillants de Tabitha qui pouvait déceler la fatigue dans le visage de son amie puisqu’elle le connaissait bien. Il avait l’air des matins difficiles, et Tabby se dit même qu’il n’y en avait décidemment pas une pour rattraper l’autre. Mais elles avaient toutes les deux fait preuve de vaillance pour venir à cette séance de yoga, ce qui était remarquable. Lara avait d’ailleurs bien plus que mérite qu’elle, songea Tabitha. Si elle était dans cet état, c’était à cause de sa fâcheuse tendance à boire les soirs après les autres sans savoir se contenir. Elle avait horreur de cet aspect de sa personne : le fait qu’elle n’arrive pas à se contrôler, qu’à chaque fois elle se dise « cette fois-ci j’arrête » pour ensuite retomber faiblement dans ses travers… Bref, elle n’allait pas commencer à se torturer l’esprit, ce n’était pas le lieu pour. Mais il n’empêchait que Lara inspirât son respect plus qu’elle n’en éprouvait envers soi. Tabitha savait qu’elle travaillait comme strip-teaseuse et comme l’on pouvait s’en douter, ce n’était pas un boulot de tout repos, physiquement comme moralement. Elle savait également que Lara poursuivait un rêve ultime et Tabby trouvait ça admirable. Elle éprouvait beaucoup d’affection envers ceux qui avaient de grandes ambitions et persévéraient pour les atteindre. Tabitha, elle, estimait qu’elle se reposait bien trop sur ces lauriers. Elle avait une carrière linéaire, une position confortable, et avait récemment pris conscience que sa vie ne lui suffisait pas ainsi. Depuis, elle enchaînait les activités en tout genre, s’efforçant de sortir de sa zone de confort au quotidien. Mais cela ne la satisfaisait toujours pas vraiment. Elle ne trouvait pas véritablement de sens à sa vie… une remise en question que son psy avait interprété comme un mélange entre la crise d’adolescence et la crise de la quarantaine. Ce qui avait laissé Tabitha encore plus perplexe qu’elle ne l’était déjà.

Tabitha fût ravie d’apprendre que la colocataire de Lara était accommodante. Apprendre des bonnes nouvelles dans la vie des autres lui faisait sincèrement plaisir. Elle n’avait pas besoin de se forcer ou de faire semblant de faire preuve d’autant d’empathie : elle sourit avec spontanéité. Le simple fait de voir son amie avait influencé son humeur ; Tabitha respirait la positivité. Ce qui ne l’empêcha pas de bailler avec ferveur à son tour, après avoir vu Lara manifester sa propre fatigue. « Non ça ne me dérange pas, une nuit difficile au boulot ? » devina Tabitha, laissant à Lara le choix d’argumenter ou non. Elle la connaissait du genre à élaguer ses propos, donc Tabby avait l’habitude de ne pas insister pour ne pas la brusquer. Elle savait faire preuve de tact et d’ailleurs, elle n’avait nullement envie d’éveiller le courroux légendaire de Lara. Son tempérament explosif avait rencontré son opposé en la personne de Tabitha, dont la douceur et la patience permettaient d’éviter avec souplesse toute sorte de conflit. C’était certainement pour cette raison que leur brève cohabitation s’était déroulée sans encombre, car Tabitha avait décelé chez Lara quelques traits de caractère qui auraient sans doute tapé sur le système du moins patient d’entre nous. Toutefois, les jeunes femmes partageaient au moins un point commun, elles n’aimaient pas s’étendre sur leur petite personne. Mais Tabitha connaissait de nombreuses techniques pour entretenir une conversation en déviant le sujet d’elle, dont l’humour faisait partie. Elle haussa les épaules avant de répondre. « Oh tu sais, toujours en train de sauver le monde nuit après nuit, à voler sur les toits des buildings pour arrêter les méchants. C’est pourquoi je partage largement ton état de fatigue. » La fin de sa phrase fût ponctuée par l’arrivée tant attendue du professeur, ou comme Tabitha préférait l’appeler, Maître Yoga. La salle salua son arrivée à l’unisson, hormis Lara et Tabitha qui continuaient leur conversation. Tabitha siffla à l’oreille de sa camarade : « Si tu t’endors, je vais devoir le signaler au maître, fais attention. », suivi d’un léger rire. Elle plaisantait, bien sûr, mais elles savaient toutes les deux que Tabby faisait référence à Karen, la personne la plus coincée qui puisse exister sur terre, si bien qu’elle jurait atrocement avec l’ambiance « à la cool » d’un cours de yoga. A chaque séance, elle se mettait au premier rang, levait la main toutes les cinq minutes pour poser des questions, fusillait du regard tous les gens qui avaient le malheur de discuter. Elle était évidemment présente ce matin-là, fidèle au poste, Lara et Tabitha lui avaient jeté un coup d’œil après la blague de cette dernière. « Tu veux qu’on lance un pari sur le nombre de questions qu’elle aura à poser aujourd’hui ? Si on doit tenir le compte tout au long de la séance, ça nous tiendra bien éveillée. », Tabitha enchaîna, moqueuse. Elle ne faisait pas en aucun cas preuve de médisance, en réalité, elle aimait plutôt bien Karen. Mais il était toujours bon de se détendre un peu, autant physiquement que moralement, pensa Tabitha en commençant déjà à s’étirer.  

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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyMar 7 Avr 2020 - 10:34


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Quand tu y penses, tu parles très peu de ton boulot. Tu as déjà rassuré Evie sur le sujet, lui as déjà confirmé que tu faisais de ton possible pour exercer ce métier dans les meilleures conditions possibles et en faisant attention de ne pas te mettre en danger. Plus que la danse, il va sans dire qu’il y a une certaine vulnérabilité dans le fait d’enlever ses fringues pour de parfaits inconnus, un accord tacite s’établit entre toi et tes spectateurs. Celui de regarder et de ne pas toucher, celui de fantasmer et de ne jamais agir sur les pensées qui peuvent bien traverser leurs esprits. Et non, tu n’as pas besoin d’un dessin, surtout pas quand ta clientèle se compense à 70 % de spécimen masculins, qui n’ont pas une très grande imagination. Tu as également des spectatrices, de temps à autres, sauf que cela se fait plus rare, et que tu pars avec tout de suite moins d’appréhension quand c’est le cas. Très certainement parce que tu es gay et que tu ne le caches pas, certes, on t’a déjà demandée de garder cette préférence pour toi pour tel ou tel show, et paraître un peu plus naïve que tu ne l’es. Oui, le petit acte de la fille perdue et qui se déshabille avec timidité en attire plus d’un. Ce qui est complètement ridicule maintenant que tu y penses, aucune fille timide ne pourrait faire ce métier.
Il n’y a pas à dire, ton estime de toi est très haute. Tu hausses donc les épaules, sachant que Tabitha ne te jugera pas, oui, vous vous êtes peut-être rencontrées sur les bancs de la paroisse, mais vous n’êtes plus les mêmes qu’à l’époque. Tu ne suis plus les directives de tes parents au pied de la lettre, tu as fait ton coming out et tu es plus toi que jamais. Définitivement pas la même Lara. "Une nuit très difficile au boulot. Disons que j’accepte souvent la misogynie sans rien dire et je prends beaucoup sur moi, mais hier soir… c’était un peu trop... même pour moi." Le client a eu de la chance de ne pas repartir avec un cocard ou un nez cassé, tu sais d’expérience que tu donnes un très bon uppercut et n’importe quel homme un peu trop bruyant en mérite un selon toi. Surtout quand il se permet de lancer des boutades crues au possible dans ta direction. "Aimer mon métier ne veut pas dire que je dois me faire constamment insulter." Dévergondée, sale pute et autres longues phrases pour te faire comprendre que tu as un complexe d’Œdipe non résolu ont déjà été lancées dans ta direction. Mais tu ne penses définitivement pas à Trevante Pearson quand tu es sur scène et ce n’est pas une sorte de revanche. Tu n’as jamais été pudique, grand dieu non, tu aimes danser et si tu es payée pour cela alors… franchement c’est du bonus pour toi. "Mais hein... Vu la paye que je me fais, je ne devrais pas vraiment me plaindre, pas vrai ?" C’est ça l’ironie du sort, ceux qui sont prompts à critiquer et à juger sont en général ceux qui ont les poches plus que profondes et qui n’hésitent pas à fourrer un mois de salaire dans ton décolleté.
Non vraiment, tu ne cherches plus à comprendre les hommes depuis longtemps. Tu sais un minimum comment Tabitha fonctionne, tu l’as côtoyée pendant des années et encore plus que tu étais sa colocataire improvisée. "C’était quoi cette fois-ci ? Tequila ou vodka ? Ou un peu de tout, non pas que je puisse juger hein, mais il est certain que je ne t’ai pas ta légendaire capacité à boire." Tu fais de ton mieux pour garder les reproches et l’inquiétude loin justement, elle gère sa vie comme elle le souhaite, et elle peut faire la fête autant qu’elle veut, ce n’est pas vraiment toi que cela regarde dans le fond. Tu pousses un soupir, reportant ton regard sur le devant de la salle et tu grimaces en reconnaissant Karen, une autre élève du cours, que tu ne peux pas vraiment supporter. Cette attitude de première de classe te donne envie de vomir et de lui enfoncer la tête dans son tapis de yoga "Je t’assure qu’un jour je vais finir par lui dire d’arrêter de poser des questions si elle connait déjà les réponses, c’est juste pour se faire bien voir. Et montrer à tout le monde qu’elle sait de quoi elle parle… Ridicule." Tu appuies sur chacune des syllabes du dernier mot, tout en lui jetant un regard noir, et tu ne sais pas si elle t’a entendue ou pas, mais Karen se tourne vers vous à ce moment-là, vous lançant un sourire qui se veut accueillant mais qui ne l’est pas. Tu lui adresses un signe de la main qui se transforme rapidement en doigt d’honneur, un peu plus discret, dès qu’elle a le dos tourné.
Tu n’as pas de patience de matin il semble et tu te concentres sur le premier étirement du jour, suivant l’exemple du professeur, la première position est simple et tu te concentres quelques secondes sur ta respiration, avant de tourner la tête sur la droite, croisant le regard de Tabitha. "Qu’est-ce qu’on s’inflige pour rester en forme, on devrait être au lit, vraiment, ça ne vaut pas autant d’effort." Oui, c’est important pour la santé et oui, ton corps te remerciera plus tard, mais franchement, tu ne vois pas cela comme une bonne chose dans l’immédiat. "… On peut toujours partir et aller... je ne sais pas, partager des cupcakes et n’importe quoi avec du sucre dessus en fait, tu me connais, je ne suis pas difficile." Et oui, tu considères sérieusement partir en plein milieu du cours.
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptySam 11 Avr 2020 - 13:30



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Elle comprenait Lara et cautionnait non seulement son boulot, mais aussi le fait de ne pas se laisser faire. L’un allait avec l’autre. « J’espère que tu as bien remis ses salauds à leur place. » commenta-t-elle d’un ton neutre, sans aucune agressivité malgré le mot fort qu’elle venait d’utiliser. Tabitha s’énervait rarement mais un tas de choses l’irritait quand même, sans qu’elle ne le manifeste aussi ouvertement que Lara comme par exemple. La misogynie, à laquelle Tabby était aussi confrontée à son boulot mais dans une moindre mesure, faisait partie de ce qui pouvait la mettre hors d’elle. Ainsi, elle n’osait même pas imaginer ce que devait être le quotidien de Lara dans le club de striptease. Ceci dit, Tabitha n’était pas d’accord avec la remarque de Lara : une paye aussi conséquente soit elle ne justifiait pas que l’on ait des paroles ou des attitudes déplacées. Elle ne releva toutefois pas : il était inutile de se lancer dans un débat alors qu’elles étaient là pour éliminer les mauvais chakras.
Lorsque Lara lui demanda si c’était la tequila ou la vodka qui avait eu raison d’elle la veille, Tabby ne le prit pas mal. Certes, elle se montrait parfois susceptible mais là, cela venait d’une amie, ensuite, sa remarque était vraie ; et pour cette raison Tabitha ressentit une petite pique au cœur. Le fait qu’elle ait un penchant pour la bouteille n’était un secret pour personne mais elle avait tout simplement honte, au fond. Elle s’efforçait, comme pour tout, de garder une attitude décontractée pour montrer qu’elle avait le contrôle de la situation - ce qui était en réalité tristement faux. « Loupé. Le coupable est le vin rouge, c’est ce qui me tape le plus au crâne le lendemain. » Tabitha avait baissé la voix, non seulement pour la teneur de ses propos mais aussi car le cours commençait. Néanmoins, elle ne put se retenir d’exploser de rire bruyamment en voyant Lara manifester sa rage envers Karen. De nouveau, son amie faisait preuve d’une certaine agressivité dont Tabby n’était pas capable et cela rendait le spectacle plutôt divertissant. Elles étaient sacrément différentes au niveau du caractère, et si c’était maintenant l’atout de leur relation et ce qui permettait de maintenir l’équilibre dans leur amitié, cela n’avait pas toujours été le cas. Elles s’étaient connues toutes petites, alors que Lara avait déjà son petit caractère, Tabby elle était bien moins cool que maintenant : elle était bien plus coincée, sérieuse et timide. Enfants, elles étaient copines sans être meilleures amies du monde : elles étaient cordialement invitées aux anniversaires l’une de l’autre, bien qu’au final, elles s’y rendaient rarement à cause de leur légère différence d’âge qui faisait qu’elle n’avait pas le même groupe d’amis. En grandissant, une telle différence avait beaucoup moins d’importance ce qui leur avait permis de se rapprocher brièvement pendant l’adolescence. Finalement, le coming out de Lara était arrivé aux oreilles des parents Todd, conservateurs et fermés d’esprit, et leurs commentaires acerbes à cet égard avait naturellement refroidi la jeune femme. Tabitha ne partageait absolument pas leur avis mais cela avait quand même jeté un froid dans sa relation avec Lara. A l’époque, Tabby avait mal vécu que son amie ne puisse pas faire la part des choses entre l’avis de ses parents et du sien. Avec le recul et les années, Tabitha comprenait de plus en plus pourquoi Lara s’était éloignée. Parfois, surtout dans ses situations qui demandent du soutien, ne rien dire peut s’apparenter à du désaccord. Tabitha n’avait pas su élever la voix à un moment où il aurait été propice de dire clairement que ses parents étaient des cons, et que non, elle ne cautionnait pas leur pensée. Tabitha avait commencé à comprendre son erreur quand ils lui avaient fini par tourner le dos à leur propre fille, quelques années après lorsqu’elle était tombée enceinte (…) Récemment, le père de Tabitha était tombé gravement malade et ses jours étaient comptés. Bien que ce soit un évènement important et grave, Tabby n’avait pas encore tenu au courant Lara et elle se demandait sincèrement si elle allait le faire ou non. Tabitha n’aimait pas parler d’elle, encore moins de sa famille, et encore moins si l’interlocuteur prenait ladite famille en grippe - comme c’était le cas pour Lara. L’eau avait certes coulé sous les ponts, mais Tabby s’évertuait toujours à ne pas raviver de mauvais souvenirs…
…Toute cette réflexion lui était venue en tête lorsque Lara avait prononcé les mots « être au lit », car elle avait pensé à son père sur son lit d’hôpital. Tabitha chassa ces pensées pour lui répondre : « Hé, normalement c’est toi la sportive de nous deux, donne l’exemple s’il te plait. » Si Tabitha se considérait en bonne forme physique, ce n’était rien comparé à Lara, dont le corps sculpté témoignait de sa passion pour la danse. Malgré sa réponse, Tabitha partageait l’avis de Lara : maintenant qu’elle commençait à se tordre dans tous les sens pour réaliser les positions de yoga, elle avait plus que jamais envie de partir. Encore plus après la proposition alléchante faire par Lara. « Allez, on essaie de tenir au moins un quart d’heure, et si on en peut plus, on abandonne. » Tabitha dit cela tout en sachant très bien qu’une fois le quart d’heure passé les deux femmes se sentiraient déjà beaucoup mieux, ressourcées par la sérénité que pouvait offrir quelques minutes de yoga. « Promis, quand on arrivera à bout de séance de torture, je t'inviterai manger un bout. » proposa Tabitha. Elle avait profité du fait que le professeur brise le silence solennel pour expliquer une nouvelle position, ce qui leur permettait de papoter sans trop se faire remarquer. L’élève modèle qu’elle était à l’école n’avait jamais une seule fois bavarder en cours et ne s’était jamais fait virer de classe. Le comble serait que cela n’arrive pour la première à 33 ans, et en plus à un cours de yoga. « Quand est-ce que tu me fais visiter ton appart, d'ailleurs ? » demanda t-elle d'un ton décontracté, pour bien signifier qu'elle n'essayait pas de s'inviter lourdement mais qu'elle entretenait juste la conversation.


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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyJeu 16 Avr 2020 - 12:59


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crédit/ (aliashawket/tumblr) ✰ w/ @Tabitha Todd

Le sport et toi... c’est généralement une très bonne combinaison. En plus de la danse, tu as plusieurs années de gymnastique au compteur, sans compter le fait que même si tu ne pratiques plus la discipline aussi intensément que lors de tes années d’adolescence, tu prends tout de même des cours de temps à autre. Histoire de ne pas être complètement sur la touche et perdre ta technique. Et, peu importe ce que pensent les plus idiots de tes clients, il en faut de la technique, en plus d’être souple à souhait, pour exercer le métier de strip-teaseuse. Le plus bête des clients pensera très certainement que tu ne fais que légèrement bouger au rythme de la musique et enlever tes vêtements un par un, mais pour toi, c’est bien un art. Un art à part entière vu qu’il existe même des compétitions consacrées à ce sport, et il faut avoir beaucoup de motivation pour défier la gravité comme tu le fais tous les soirs, très légèrement vêtue et tout en essayant de paraitre sexy au possible. C’est assez rigoureux maintenant que tu y songes et c’est bien pour toutes ces raisons que tu t’es mise au yoga, pour avoir quelque chose de relaxant à côté.
Ton esprit et ta tête sont ailleurs aujourd’hui et tu ne peux pas t’empêcher d’envoyer une grimace en direction de Tabitha, alors qu’elle t’indique que tu es plus sérieuse que ça d’ordinaire. Elle marque des points, tu es distraite au possible depuis… eh bien depuis que Mira est de retour à Brisbane et dans ta vie. Tu pensais vraiment que revoir ta meilleure amie et ton amante d’un soir n’aurait pas son importance, c’était se voiler la face, il n’y a pas à dire. "Moi ? Donner l’exemple ? Tu sais à qui tu t’adresses au moins ? Je suis sportive quand je suis motivée, ça ne marche pas autrement hein…" Tu hausses les épaules, trouvant une autre position, un peu plus compliquée à réaliser que la première, mais tu suis les conseils de votre professeur, tu te forces à inspirer et expirer lentement. Ton corps connait la marche à suivre, il s’agit de mouvements que tu as déjà effectués des dizaines voire mêmes des centaines de fois. Tu prends le temps de respirer et également le temps de te rappeler pourquoi tu es là, pourquoi tu as fait l’effort de sortir de ton lit ce matin-là. Tu ne peux cependant pas t’empêcher, et juste parce que Tabitha te l’a promis dans le fond, de te tourner vers elle avec un grand sourire. "Un quart d’heure… attention maintenant je vais surveiller l’heure." avec un léger clin d’œil avant d’ajouter : "Surtout pas s’il y a de la nourriture gratuite à la clé…"
La brune te connait suffisamment pour savoir que c’est une très bonne motivation pour toi. Oui, quelque part, tu es un peu un ventre sur pattes et tu assumes ce rôle et ce surnom sans vraiment t’en dérober, contente de toujours avoir des snacks sur toi. Aujourd’hui, tu as des barres de chocolats ainsi que des M&M’s dans ton sac de yoga alors… toi et le sucre aussi c’est une combinaison. Tu es tirée de ta nouvelle rêverie, à savoir un sundae recouvert sous des montagnes de chantilly et de chocolat fondu, quand Tabitha te parle de ton nouveau chez toi. Normal qu’elle te pose la question, vous avez vécu ensemble pendant des semaines et tu pourrais lui faire une description de l’appartement de Spring Hill que tu partages avec Evie, mais il serait plus judicieux de lui montrer, pas vrai ? "Tu sais, tu n’es pas la première personne qui me dit ça, si j’étais un peu plus sociable, j’organiserais une fête et tout, mais vu que ce n’est pas le cas, c’est dommage, cela ne se fera jamais." Oui, tu as été à la fac et tu viens également d’une famille qui sait mettre les petits plats dans les grands et sortir le tapis rouge, littéralement dans certains cas, ce n’est pas pour autant que tu es une grande fêtarde toi-même. C’est tout le contraire, tu évites généralement les rassemblements de foule et autres et même les soirées étudiantes ont toujours eu le don de te mettre légèrement mal à l’aise et ce malgré tes meilleurs efforts. Donc pas de soirées chez toi, ça n’arrivera jamais, pas dans un endroit que tu considères presque comme sacré à présent, ni tolérant plus qu’Evie et tes amis les plus proches. Tabitha fait évidemment partie de la dernière catégorie et malgré les préjugés de certaines personnes, tes parents et quelques personnes de la paroisse qu’ils fréquentent, portés contre toi.
"Et tu peux passer à la maison quand tu veux, je vis avec une de mes cousines, Evie, elle est plus âgée que toi et moi mais on s’entend super bien…" Tu as plus l’impression d’avoir gagné une grande sœur qu’une cousine, mais tu préfères garder ce léger détail pour toi. "Mieux qu’avec mes parents mais hein… ça, ce n’est pas très difficile à faire, maintenant que j’y pense." Tu laisses échapper un petit rire nerveux à la fin de ta phrase, cela te vaut quelques regards de travers, y compris de la part de Karen et tu lui renvoies un autre sourire, tout aussi hypocrite que le précédent, avant de te tourner vers Tabitha. "Ça fait cinq minutes et je ne suis pas plus réveillée qu’avant." Car oui, cela vaut bien la peine d’être mentionné c’est certain. "Et toi ? Comment tu t’en sors avec ta bonne vieille gueule de bois ?" Tu poses la question avec un sourire qui se veut compatissant. "Tu sais un jour, il faudra que quelqu’un m’explique ce qu’il y a de fun à boire, surtout quand je connais déjà les conséquences… Non vraiment, je ne comprends pas."
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyMar 21 Avr 2020 - 12:08



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En voyant qu’elle avait tapé dans le mille avec la proposition d’aller manger un bout après le cours, Tabitha sourit en silence. Cela faisait partie de ces petites choses qu’elle avait appris en vivant avec Lara : sa gourmandise. Afin de la mettre la plus à l’aise possible, Tabitha s’était alors mise à remplir les placards de friandises sucrées en tout genre. Elle était toujours soucieuse de se faire bien voir mais ces gestes révélaient surtout une nature profondément attentionnée. Elle essayait toutefois de ne pas en faire trop pour que cet altruisme ne sonne pas faux. Bref, Tabby oscillait constamment sur les poids de la balance pour garder le contrôle. Tout en étant sincèrement gentille, bon nombre de ses actions étaient bien trop préméditées et réfléchies. Sa psy aurait pu lui dire que les moments où elle était saoule étaient en réalité les seuls où elle lâchait véritablement prise… si Tabby ne lui cachait pas l’ampleur de sa réelle consommation.
Tabitha ne fût nullement surprise non plus par la réponse suivante de Lara, elle ne s’était pas attendue à ce qu’elle prépare une pendaison de crémaillère. « Je te comprends. » dit-elle en secouant la tête. Elle la comprenait, ne voyant pas vraiment l’intérêt de ce genre d’évènement. En travaillant dans le monde l’art, Tabitha était souvent confrontée aux commodités qu’impliquaient ce milieu : les soirées, les vernissages, les expositions… des évènements où l’on n’avait pas forcément envie d’aller mais dont la présence était requise par politesse envers l’hôte. De ce fait, Tabitha estimait qu’il valait mieux des soirées improvisées ou des regroupements en petit comité et qu’il était inutile de faire toute histoire d’un simple emménagement. L’évocation de cette cousine Evelyn éveilla la curiosité de Tabitha. Elle ne l’avait jamais rencontré mais la famille Pearson était plus ou moins célèbre, bien que Tabby ne connaisse que Lara personnellement. « Je viendrai vous faire coucou, alors. » répondit-elle à l’invitation. Tabitha songea vaguement à ce qu’elle pourrait apporter comme petit cadeau pour les cousines, sachant d’ores et déjà qu’elle ne se pointerait pas les mains vides. Heureusement, elle ne manquait pas d’imagination, d’idées et de ressources de ce point de vue-là, Tabitha estimait - ou espérait- faire preuve de bon gout.  
La séance suivait son cours et Tabitha sentait ses muscles travailler plus que d’habitude. Elle était toute engourdie par le manque de sommeil réparateur et un corps aussi frêle tenait difficilement le coup. Une fine particule de sueur commençait à recouvrir sa peau mate. Malgré la difficulté, Tabby voulait bien faire et s’efforçait d’être toute aussi investie dans le cours que dans la conversation avec Lara. Ce n’était pas sans peine, et son amie l’avait sans doute remarqué. « Je m’en sors, je crois. » mentit-elle. Elle avait tout autant envie d’abandonner que Lara mais ne le dit pas. « Je fais de mon mieux en tout cas. » elle mentit encore mais malgré elle cette fois, car même si elle ne faisait pas de son mieux, elle essayait quand même. Le yoga avait la mauvaise réputation d’être un faux sport car jugé trop facile, mais seuls ceux qui le pratiquaient savaient à quel point cela demandait de l’effort. Tabitha avait les pommettes écarlates. Les diverses positions lui avaient certes fait monter le sang au visage, mais elle rougissait aussi à causes des propos de Lara. Elle avait clairement honte de son rapport à l’alcool et tout autant des gueules de bois. Lara avait le don de mettre le doigt où ça faisait mal et Tabby était d’ordinaire à l’aise avec ça, un peu moins lorsque cela touchait à ses propres insécurités. C’était idiot, parce qu’il n’y avait pas mort d’homme, mais elle se sentait mal après la dernière remarque de Lara. Tabby changea de position, ce qui lui permit d’hausser les épaules. « Il faut croire que l’on ne pense rarement aux conséquences lorsque quelque chose est vraiment agréable sur le moment. » Une telle explication ne s’appliquait pas qu’à l’alcool. Tabitha fût convaincue que Lara voyait ce qu’elle voulait dire et elle avait sûrement un tas d’autres exemples en tête. Les deux jeunes femmes se regardèrent un instant mais avant que Lara puisse donner son avis, le professeur de yoga s’adressa à elles. « Mes chères Lara et Tabitha, au fond. » dit-il d’une voix mielleuse qui cachait difficilement son agacement. « Ce moment est dédié à la méditation et implique donc le silence. Ou peut-être préférez-vous continuer votre échange en dehors de la salle ? » Tabitha sentit quelques regards se poser sur elles. D’ordinaire pleine de répartie, elle était là trop surprise pour répondre du tac au tac et resta silencieuse sur le coup. Une fois la surprise passée, elle se détendit et afficha son plus beau sourire. « Désolée. » dit-elle sincèrement, avant de regarder Lara qui semblait sur le point de dire quelque chose. Soit elle comptait se remettre sérieusement dans le cours au prix d’un dernier gros effort, ou alors allait-elle en profiter pour partir ; Tabitha ne pouvait le deviner.  


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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyVen 24 Avr 2020 - 6:33


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Quand il s’agit de s’occuper de sa propre personne et prendre soin de soi-même, tu n’es pas une championne loin de là. Ton rythme de vie est assez effréné. Tu vis la nuit pour commencer et les seules heures de sommeil que tu peux grapiller sont généralement après une performance sur une scène un peu trop petite dans une tenue qui l’est tout autant. C’est quand les rayons du soleil font leur apparition dans Brisbane que tu retrouves ton lit. Et tu ne dors pas plus de 7 heures en début de matinée, car il y a toujours quelque chose qui t’arrache à tes couvertures. Un casting particulier, un cours de danse auquel tu veux absolument assister, des amis à toi qui se produisent sur scène… donc non, tu n’as pas le rythme de sommeil le plus régulier du monde. Et quant à tes repas… ils sont tout aussi chaotiques que le reste. Un paquet de chips recouverts de fromage constitue un bon petit-déjeuner pour toi et ce malgré les efforts d’Evie pour te faire changer d’avis. La dernière fois que tu as mangé un légume ? C’était probablement trois ans en arrière et tu as dû le recouvrir de chantilly ou quelque chose d’aussi chimique et calorique pour faire passer le tout.
Donc non, tu n’es certainement pas un modèle à suivre et ta plastique et ta silhouette fine tu les dois avant tout à la danse et à toutes les activités physiques que tu fais au quotidien et le fait que tu aimes principalement te déplacer à pieds et pas autrement. S’il faut moins d’une heure pour se rendre à un endroit, tant pis si c’est à l’autre bout de Brisbane, du moment que tu as tes écouteurs sur les oreilles et une paire de Doc Martens aux pieds, tu peux absolument tout faire et arriver à ta destination en temps et en heure, c’est certain. Une habitude que certains ne comprennent pas, on t’a conseillée plus d’une fois de prendre le bus ou d’appeler un taxi mais, on ne peut pas aimer autant les chips et les ours en gélatine comme toi et ne pas être prêt à marcher des kilomètres et des kilomètres.  
Tu as un sourire pour Tabitha quand elle t’indique qu’elle viendra te rendre visite dans ton nouveau chez-toi et tu ne peux que hocher la tête, te disant que l’appartement de Spring Hill aurait bien besoin de la brune et de son attitude cool au possible. "N’hésite pas, tu sais que tu es toujours la bienvenue pour une heure ou deux ou même plus." Vous avez de la place avec ta cousine, assez pour accueillir une ou deux personnes de plus tu en certaine, et puis, tu as déjà vécu dans des chambres beaucoup plus petites et avec beaucoup moins de moyens. Oui, les mois de galère de l’année précédente sont toujours dans ta mémoire et tu ne regrettes pas vraiment d’en être passée par là, maintenant, tu apprécies encore plus ce que tu as, c’est certain. Tu en es là dans tes pensées, à t’étirer et à t’enquérir de l’état de l’autre brune, tu lui réponds même, commences un début de phrase, un simple : "Oui je…" avant d’être interrompue, et probablement à juste titre par la professeure.
Tu ne peux t’empêcher de retrouver une position assise plus que normale avant de rouler ouvertement des yeux. Avec le ton employé par l’autre femme et les regards que vous venez de vous attirer, juste comme ça, tu as l’impression d’être retournée des années en arrière. De nouveau sur les bancs de l’école, rabrouée par ton professeur car tu étais plus concentrée à échanger des mots avec ton crush du moment plutôt que d’écouter la leçon du jour. Et tu lances un regard légèrement concerné à Tabitha quand cette dernière s’excuse déjà… C’est très mal te connaitre. "Ouais non…" En un simple mouvement, tu te retrouves sur tes deux pieds, debout à présent, les bras croisés sur sa poitrine, tout dans ta posture indiquant que tu n’as pas envie de te trouver ici. "Oui, on parle un peu... et ? On nous s’excusera de pas être super réveillées et aux dernières nouvelles, c’était un peu le boulot du prof’ de rendre son cours intéressant, non ?" Une remarque un peu arrogante ? Oui, tu en as conscience, mais tu n’y penses pas trop, tout ce que tu penses te vient généralement très facilement et tu fourres négligemment tes affaires dans ton sac, balançant finalement le sac sur tes épaules. "On vous laisse en bonne compagnie, je suis certaine que Karen sera ravie." Battement de cils à l’adresse de Karen avant que tu te tournes vers Tabitha. Dude, penses-tu en la fixant, I am not storming off alone.
"C’est le moment où on part… allez viens." Que tu murmures à l’adresse de l’autre brune, pour qu’elle se relève et te suive, en signe de protestation et tout ce qui va avec. Tu pousses la porte de la salle de sport de la manière la plus bruyante possible, finalement contente quand vous vous retrouvez dans les rues de Brisbane. Voilà qui est beaucoup mieux, et vous pourrez discuter sans interruption et sans déranger qui que ce soit. "Je connais bien la prof, j’irais m’excuser à un autre moment…" Tu ajoutes cela rapidement, pour indiquer que non, tu ne fais pas ça souvent et que oui, tu te sens légèrement coupable. "Je crois que quelqu’un m’avait promis de la nourriture ?"
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyMar 5 Mai 2020 - 9:35



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Si Lara cherchait souvent l’affrontement verbal, Tabitha n’était pas réceptive aux provocations. Ses plus grandes disputes remontaient à l’époque de sa relation avec Louis. Elle avait été si passionnelle que les deux ne pouvaient s’empêcher de se déchirer à la hauteur de ce qu’ils s’aimaient alors :  intensément. Dès la fin de leur histoire, Tabitha avait retrouvé la douceur, le calme et la discrétion à toute épreuve qui la caractérisait depuis la tendre enfance. Elle fuyait les conflits comme la peste et préférait le mutisme aux réponses impulsives. Grâce à ça, elle avait évité certaines tensions inutiles en particulier lors de la cohabitation avec Lara qui s’était donc déroulé sans heurt. Néanmoins, Tabitha n’était nullement impressionnée par les esclandres et ne se laissait pas déstabiliser pour si peu. Lorsque Lara fit une nouvelle démonstration de son explosivité - toutefois contrôlée -  Tabby ne fit pas semblant d’être étonnée : elle se contenta de hausser les épaules. Quand Lara lui intima de la suivre, elle était déjà en train de remballer ses affaires tranquillement. Elle garda son tapis sous le coude, pris sa gourde du même bras et saisit son sac en vitesse. Lara était déjà au pas dans le porte mais Tabitha fit un arrêt express pour saluer Karen, toujours vêtue de son incontournable tenue rose, et les autres - la professeure y compris. « A la semaine prochaine tout le monde ! » dit-elle avec un énorme sourire, comme si de rien n’était. Finalement, la perspective de quitter le cours l’avait mise d’excellente humeur. Il n’y avait rien de tel que l’air frais pour pallier la gueule de bois, en réalité. Inutile de martyriser un corps déjà affaibli. Le sourire ne l’avait pas quitté lorsqu’elle rejoint Lara dans le couloir du gymnase. Il flottait toujours dans l’air cette ambiance d’école avec l’enivrante allégresse de sécher les cours. Le pas plus léger - le yoga avait été bref mais avait eu le mérite de leur détendre les muscles - elles atteignirent les rues de Brisbane.
Tabitha ne put s’empêcher d’exploser de rire face à la pseudo culpabilité de son amie. Avoir un fort caractère ne signifiait pas être méchant ou malpoli, elle n’en doutait pas une seconde. « Ils s’en remettront, hein. » la rassura-t-elle. Elles firent une halte au milieu de la rue, comme cherchant quelque chose du regard. Finalement, Tabitha était un peu prise au dépourvu, elle fit le tour d’elle-même en réfléchissant. « Il y a le Death Before Decaf pas loin si tu veux. » Il s’agissait d’un café du quartier réputé pour ses excellentes pâtisseries, de quoi plaire à l’estomac gourmand de Lara - et de celui de Tabitha aussi, ne mentons pas. « Il faut peut-être que je m’habille, avant. » ajouta-t-elle en gloussant et en désignant sa brassière de sport. Tabitha n’était pas pudique pour un sou mais l’automne attendait en coulisse, on pouvait le sentir. Maladroitement, elle entreprit alors de sortir un tee-shirt de son sac de sport, le tapis toujours sous le bras, elle n’eut pas le bon sens de demander à Lara de le tenir un instant. La scène fût un peu confuse pour elle, aveuglée par le tee-shirt qu’elle tentait d’enfiler, Tabitha sentit juste un énorme choc contre la hanche qui la fit perdre l’équilibre. Elle ne tomba pas, heureusement, mais la gourde qu’elle avait encore en main, malheureusement, était mal fermée et son contenu avait volé en éclat. « Merde ! » dit Tabitha en constatant que la totalité de son café, devenu tiède, avait parsemé ses vêtements et ceux de Lara. Tabby ne jurait pas souvent, une bonne habitude héritée d’une éducation aux petits oignons, mais la situation en valait la peine. Le coupable de l’incident était à quelques mètres d’elles, un mec en vélo sur le trottoir qui l’avait vraisemblablement heurté au passage. Elle put le reconnaître car il s’arrêta une seconde pour lever la main accompagné d’un « Sorry mate ! » et fila aussitôt sur sa machine diabolique à deux roues. Désemparée, Tabitha fronça les sourcils et sentit la bonne humeur s’envoler aussitôt. Décidemment, une journée qui démarrait mal pouvait difficilement dévier sa course. Tabby jaugea l’état de Lara d’un air inquiet. « Ca va ? » Il n’y avait pas mort d’homme et elles en riraient plus tard, mais pas maintenant.
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyDim 10 Mai 2020 - 5:22


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Ton rire se joint facilement à celui de Tabitha, car non, tu n’es pas vraiment désolée d’avoir fait une petite scène et de t’être pris quelques regards de travers de plus. Personne ne te dit quoi faire, personne. Qu’il s’agisse d’un professeur de yoga, d’une élève particulièrement zélée ou encore les patrons des clubs dans lesquels tu te produis. Tu es ton propre patron, et ce, depuis des années, sans vraiment faire de compromis, sans vraiment accepter qu’on puisse te dire non ou encore t’envoyer sur les roses. Tu restes avant tout un esprit libre, tu fais ce que tu veux quand tu as envie de le faire et tu ne te poses pas plus de questions que cela. S’il y a environ une bonne quarantaine de minutes de cela, te rendre à ce cours de yoga était la chose la plus importante du monde, cela n’est pas vraiment la priorité dans l’immédiat. Passer du temps en compagnie de Tabitha, si, et tu es même ravie qu’elle t’ait suivie dans ta pseudo-révolution. Contre qui ? Tu ne le sais pas vraiment, tu mènes tellement de combats différents à la fois, parfois, il est difficile de se rappeler de toutes les petites guerres que tu mènes et contre qui.
Oui, même toi, parfois, tu admets que tes élans belliqueux sont un peu ridicules, mais le point positif aujourd’hui, c’est que tu n’es pas toute seule. Aussi, tu hoches la tête lorsque Tabitha suggère un café bien connu par tous ceux qui fréquentent ce coin-là de la ville, et tu es déjà prête à la suivre, et ensuite t’asseoir et te remplir l’estomac. Dans cet ordre bien précis. "Tout me va, du moment que je peux m’asseoir et manger quelque chose de sucré… Je ne suis vraiment pas difficile, surtout quand ce n’est pas moi qui paye." Tu en rajoutes une couche, juste parce que tu peux, alors que cela ne te dérange pas du tout de payer ta part, ni même celle de ton ancienne coloc à dire vrai. Tu es sur le point de lui dire qu’elle n’a pas besoin de se rhabiller, après tout, vous portez des vêtements de sport et c’est socialement accepté de se balader en brassière et short de sport alors elle ne craint rien… C’est avant que le petit incident se passe, un peu trop vite pour toi, la seule chose que tu sais, c’est que pendant un moment, tu fixes la semelle de tes chaussures et l’autre, tu es recouverte de… Est-ce que c’est du café ?
"Oh mon dieu…." Que tu laisses échapper, bruyamment. Pas le temps de vérifier que Tabitha s’en sort mieux que toi, non, l’auteur du crime, celui qui vous a poussé est à quelques mètres, s’éloignant déjà, comme si de rien n'était. "Hey. Fuck you too !" Que tu lâches dans sa direction, avec un sourire qui n’a rien de très engageant, surtout pas quand tu tentes d’enlever les gouttes de café de tes vêtements et … est-ce que tu en as sur le menton ? Oui, voilà ce qui se passe quand on quitte un cours de yoga un peu trop. Le karma en personne décide de s’en mêler.
"Ce n’est vraiment pas notre matinée." Que tu réponds tout simplement quand Tabitha te demande si tu vas bien, tu es en un seul morceau et elle aussi, mais clairement, vous devez vous éloigner des rues de Brisbane, aux risques de causer encore plus de déboires. "Okay. Nouveau plan." Tu sors ta serviette de ton sac, cette dernière devait te servir à la fin du cours de sport, mais il s’agit plus ou moins d’une urgence à cette seconde précise, tu en as besoin. "Plus personne ne bouge, j’appelle un Uber et on va chez moi, je te file des vêtements de rechange, je me change également et ensuite on va prendre un petit-déjeuner comme deux personnes civilisées." Un très bon compromis, car il est hors de question que tu ailles ou que ce soit dans cet état-là. Tu hoches la tête, très satisfaite par ton propre plan et t’empares aussitôt de ton téléphone portable de ton sac, vous trouvant un chauffeur pour les dix prochaines minutes. "… Je pense à genre une montagne de pancakes recouverts de sirop d’érable, de crème chantilly, d’éclat de chocolats et de morceau de cookies." Tu as un léger soupir de contentement en y pensant. Oui, il n’y a pas à dire, il suffit de parler de nourriture et tu es de nouveau de bonne humeur. "Quoi ? Faut bien compenser les 15 minutes de yoga."
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Message(#)Slowly we unfurl as lotus flowers EmptyVen 12 Juin 2020 - 20:34



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Pendant un cours laps de temps, les jeunes femmes se tinrent debout, un peu hébétées par l’absurdité de ce qu’il venait de se passer, avant que Lara ne réagisse avec la fougue qui la caractérisait si bien. Tabitha observa l’interaction en silence. L’auteur de l’incident ne sembla pas s’incommoder une seule seconde de la scène qu’il venait de provoquer, et encore moins de l’injure proférée par Lara à son égard. Tabitha se sentait bête. Bien qu’en réunissant toutes ses forces pour rester raisonnable, elle ne pouvait s’empêcher de penser que ce genre d’idioties n’arrivait qu’à elle, comme si le karma lui envoyait systématiquement des messages subliminaux, des petites tapes désagréables à l’arrière de la nuque. Ne souhaitant guère passer pour une drama queen, Tabitha gardait ce genre de réflexion bien pour elle. Cependant, les expressions de son visage la trahissait souvent et l’espace d’un instant, ses traits laissaient clairement lire pourquoi moi, encore ? avant qu’elle ne reprenne ses esprits et affiche un large sourire communicatif lui permettant de prendre les choses plus à la légère. Cela semblait sans doute exagéré, mais voilà : la vulnérabilité et le manque de confiance en soi de Tabitha étaient si profondément marqués en elle qu’un rien suffisait à raviver leur flamme. Rien n’allait comme prévu : elle avait une gueule de bois - certes atténuée mais toujours latente -, elle avait loupé son cours de yoga - comme si Lara n’en était en rien responsable- ; et voilà que maintenant elle n’arrivait même pas à enfiler un tee-shirt sans provoquer un spectacle digne de ces bêtisiers horriblement mal doublés que l’on voit sur des chaînes désuètes le dimanche matin de dix à onze heures. Bref, de telles tergiversations furent heureusement rapidement balayées de l’esprit torturé de Tabitha. "Ce n’est vraiment pas notre matinée." Le ton incroyablement détaché de Lara finit de convaincre Tabitha de relativiser et de se détendre. « C’est vrai que l’on est embourbé dans un sale cercle vicieux depuis ce matin. répondit Tabby plus pour elle-même qu’autre chose, Lara étant déjà plongée dans son application Uber. Dans la foulée, elle avait prit les choses en main avec efficacité en proposant un tout nouveau plan auquel Tabitha acquiesça avec vigueur. Tabitha se mit à rire avant de dire « Ça alors, tu es vraiment la femme de la situation. Sans toi, je serais probablement restée sur le côté du trottoir en sanglotant et en criant à Karen de venir me sauver. » Comme toujours, Tabitha répliqua avec humour afin de dissimuler le minuscule pourcentage de vérité dans ce qu’elle venait de dire. Elle observa Lara avec un regard doux et bienveillant tandis qu’elle leur appelait une voiture. Lara n’avait pas la moindre idée d’à quel point sa présence entant qu’amie contribuait à la stabilité émotionnelle d’une Tabitha qui, sous ses airs vaillants, menaçait souvent de s’effondrer à tout moment, et pour un rien. Dans quelques minutes, les deux jeunes femmes en rigoleraient autour de cappuccinos fumants et réconfortants, le contour des lèvres recouvert des vestiges des pâtisseries dégoulinantes et succulentes dont Lara avait tant rêvé.

FIN
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