| | | (#)Sam 28 Mar - 1:09 | |
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De nos jours, tout le monde pouvait avoir une double vie. Avec Internet et les réseaux sociaux, c’était beaucoup trop facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre. Je l’avais moi-même fait en troquant mon identité pour une autre, effaçant toute trace de mon passé afin de repartir à zéro et surtout de ne pas être retrouvé. J’étais très discret sur ma vie avant Brisbane et seul mon frère Alec et ma défunte épouse pouvaient témoigner de cette vie que je me donnais tant de mal à oublier. Tout le monde à un passé, glorieux ou pas et tout le monde à quelque chose à cacher. Assis sur un tabouret au bar du Club, j’observais de loin Amos, cet homme qui ne m’inspirait pas confiance, mais qui avait été vanté par Raelyn à qui je portais une très grande confiance, bien que lors de notre dernier échange, je lui avais fait savoir que je me posais beaucoup de question suite à son idylle avec Amos. Je l’avais connu il y a longtemps la Raelyn Amoureuse et la voir ainsi avec un homme des années plus tard m’avait fait comme un électrochoc. Je regrettais tellement Aaron, je regrettais tellement d’avoir causé sa mort. Au fond je me demandais si c’était à cause de mes remords au sujet d’Aaron que j’avais du mal à accepter son histoire avec Amos, bien que je n’avais pas vraiment mon mot à dire, que c’était sa vie et qu’elle était assez grande pour offrir son cœur à qui elle le veut. Puis il y avait cette part de moi qui souhaitait là protéger, car j’avais beau jouer au con et au fier, elle est mon amie avant d’être une collaboratrice, et ce depuis des années et nous avons franchis beaucoup d’obstacle ensemble, bien trop pour la voir sombrer à cause d’un mec. Je fumais ma cigarette sans le quitter du regard avant de finalement m’avancer vers lui. « Je t’offre un verre ? » Demandais-je. Une façon polie de lui dire que je souhaitais lui parler. Je l’invitais à me suivre sans attendre, prenant place sur une des banquettes à l’abri de la foule. Je déposais la bouteille de whisky préalablement prise au bar sur la table avec deux verres et m’adossait confortablement sans le quitter du regard. « Alors, comment ça se passe ? » J’entamais la conversation avec une première question plutôt banal. « Tu te plais parmi nous ? » Il devait sûrement s’y plaire. Il ne serait plus là autrement. Je n’avais pas eu l’occasion de le croiser énormément depuis son arrivé puisque j’avais passé beaucoup de temps à l’étranger pour me changer les idées et surtout faire le deuil de ma femme. J’avais laissé les reines à Raelyn et Alec et je comptais bien rattraper le temps perdu en apprenant un peu plus sur Amos en m’informant directement à la source. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me dévoile toute sa vie, mais j’espérai qu’avec un peu de ruse, je parviendrai à en savoir plus.
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| | | | (#)Mer 1 Avr - 17:30 | |
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WHO ARE YOU ?
Cela faisait plusieurs jours que j’arrivais au Club en même temps que Raelyn et qu’elle repartait à mon bras et durant ces derniers, outre les regards des collègues, c’est celui du boss qui a chatouillé ma curiosité. Ma relation avec son associée et prétendue amie l’agaçait. Je ne présumais pas, je l’avais appris de source sûre d’avoir surpris des bribes de leur conversation. Elle m’avait, par ailleurs, été confirmée un rien plus tard par mon amante, irritée par l’audace de Mitchell. Certes, j’avais défendu l'hypothèse qu’elle était en partie à l’origine de ses indiscrétions, mais dans le fond, je saisissais la position de Rae dans son entièreté. Elle arguait que, lorsqu’on est faible face à la chair des âmes en détresse aux longues jambes et à la chevelure couleur de blé, on ne se permet pas de juger celle des autres. Néanmoins, c’était de bonne guerre de la part de Strange. Dans les faits, je soupçonnais de sa part une réelle envie de la protéger de moi, parce qu’il ne m’apprécie guère. Peut-être sent-il peser sur lui cette menace latente, cette guillotine qu’il a lui-même armée au-dessus de sa nuque. À moins qu’il craigne que je lui ravisse l’affection de sa partenaire der en nous prédisant une fin douloureuse. Moi, je ne l’espérais pas. Notre liaison était en pleine révolution. J’aimais ses couleurs et son parfum de renouveau. J’y tenais bien plus que je ne l’aurais moi-même imaginé et, si je m’avoue que je serais curieux de lire dans les pensées de mon abhorré tandis qu’il me dévisage, je choisis de le laisser venir à moi. Je n’ai pas à me justifier auprès de ce monstre. Je n’ai pas non plus à bouter une quelconque discussion entre nous deux. Elle arrivera de toute façon. C’était une question d’heures, voire de minutes, songeais-je adossé à un mur, mon téléphone entre mes doigts. J’adressais à Raelyn l’un de ses SMS coquins qui nous amusent tant. Elle n’était pas loin, juste à quelques mètres, et mon sourire s’agrandit dès lors que j’observe sur ses lèvres une grimace similaire. Elle me parut immuable malgré l’intervention de Mitchell. Il brisa ma bulle, mais une part de moi était satisfaite qu’il s’abaisse à quérir mon attention. Je le tourmente, le bougre. Sous ses airs de mâle dominant, je devine qu’il ignore comment m’aborder pour glaner les informations qui le travaillent. « Avec plaisir. » ai-je donc rétorqué sans feindre, le suivant dans le dédale du Club jusqu’à une table. Il y déposa une bouteille de mon péché mignon et deux verres. Quant à moi, je me suis installé sur la banquette en face de lui. Chercherait-il à me saouler qu’il lui en faudrait un peu plus. L’idée m’amuse et, si ma grimace précédente est moins lumineuse, je le remercie avec politesse. « Bien, je suppose. » ai-je répondu en essayant de comprendre où il veut en venir. De quoi parle-t-il ? De moi au Club ou de mon association avec Raelyn ? Avait-il envie de trier le bon grain de l’ivraie parmi les rumeurs qui circulent sur notre compte ? Je suis intrigué, je dois l’admettre, mais mon visage est impavide. Il le reste alors que la question suivante et tout aussi banale que la précédente, bien qu'elle ait le mérite de préciser le fond de sa pensée. « Assez oui. » Je ne prétendrais pas que j'y nage avec autant d'aisance qu'un poisson dans son bocal, mais vagabonder au sein de cette organisation me rapproche de mon but. Elle nourrit ma vengeance et plus je l’effleure du doigt, mieux que je me sens, bien que Rae ne soit pas étrangère à ma renaissance. « Et toi ? Heureux d’être retour, je présume. » me suis-je enquis soucieux de le laisser venir. Je ne suis pas à l’origine de cet entretien. Qu’il parle donc… |
| | | | (#)Dim 12 Avr - 0:12 | |
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J’en étais arrivé là. À me sentir égaré sous mon propre toit. Ces derniers temps mon absence, c’était fait ressentir, mais je n’en demeurais pas moins le maître des lieux et s’il y avait une chose que je ne supportais pas, c’était bien de ne pas tout savoir. J’avais pris le temps d’éplucher les dossiers que j’avais sur chaque membre, une collection qui ne cesse de croître d’année en année. La plupart des dossiers se remplissaient plutôt bien, à vrai dire, ce n’était pas très compliqué de fouiller dans le passé des membres du Club, car la plupart étaient en détresse avant d’avoir la place qu’ils occupent aujourd’hui et leur vie était lisible comme dans un livre ouvert. Cependant, je m’interrogeais sur cet Amos dont le passé avant le Club restait flou. Je ne trouvais pas ce que je voulais et ça me frustrais. J’en étais à faire le boulot de moi-même et me trouvais face au mystère lui-même, autour d’une table avec un verre et mon air arrogant. Je le fixais du regard, je m’autorisais à cligner des yeux uniquement lorsque c’était nécessaire. Je devais être attentif au moindre signe qui pourrait le trahir. Il y avait quelque chose de louche chez cet homme, j’en étais persuadé, mon instinct me fait rarement défaut. Il avait accepté ma requête et répondait à mes questions qui n’étaient qu’une forme de politesse avant d’engager une conversation un peu plus profonde. C’est ce que j’espérais du moins, car il ne me paraissais pas très bavard ce qui avait le don de m’agacer. Il me questionnait à son tour, sûrement une politesse, il n’a pas l’air d’être du genre à parler de la pluie et du beau temps, mais plutôt du genre à répondre oui ou non durant toute une conversation. « On peut dire ça oui, ça fait du bien d’être de retour à la maison et de se sentir chez soi. » J’insistais sur la fin de ma phrase, car oui, c’était comme une seconde maison pour moi le Club et il devait savoir que j’étais de retour et qu’il allait devoir s’abstenir de se penser chez lui, repensant à cette scène entre Raelyn et lui qui m’avait été imposé lors de mon retour. « Après avoir passé quelques semaines en Europe, je suis bien content de retrouver l’air australien. » J’avais adoré l’Europe, ça m’avait beaucoup aidé à oublier mes mésaventures, mais revenir chez soi faisait toujours du bien. « Dis-moi, tu es Australien ? » Je reprenais un verre tout en me rendant compte que mes questions rendaient cet entretien improvisé semblable à un speed Dating et non à un interrogatoire. J’étais visiblement rouillé pour ce genre de chose, mais je ne baissais pas les bras et ne perdais pas le sourire. Je me décidais à attaquer directement une partie du vif du sujet. « Qu’est-ce que tu as de spécial pour que Raelyn te regarde ainsi ? » Lui demandais-je avec fier allure. « Durant toutes ces années, elle n’a jamais regardé un mec comme elle te regarde.» J’étais réellement curieux et attendais sa réponse tout en m’allumant une cigarette et en gardant mon air qui était digne d'une tête à claque.
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| | | | (#)Lun 13 Avr - 1:50 | |
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WHO ARE YOU ?
Je m’étonne à peine que Mitchell se fatigue en salamalecs. Il me connaît peu, se méfie de moi (à raison) et fait partie de ces gens qui, comme Raelyn à une époque, peine à me cerner. Mes silences sont irritants et désarçonnant. Je le sais. Je n’en joue pas pour autant cependant. La vérité, c’est que je choisis les gens qui méritent que je m’ouvre, me livre jusqu’à détromper la première impression de mon interlocuteur. Malheureusement pour Mitchell, il ne compte parmi ceux qui récoltent ma sympathie. Je le déteste au plus haut point et, dans l’absolu, si je me fie à son attitude de mâle dominant surjouée pour me rappeler qui décide en ces lieux, il n’est pas venu chercher mon amitié. Il a des questions et il veut les réponses. Je l’entends. C’est bien la première fois, depuis mon arrivée au Club, organisation rapidement désertée par le boss, que je le trouve cohérent. Je ne m’étais pas préparé à ce qu’il m’interroge d’une banalité comme ma nationalité, mais je soupçonne qu’il s’agit surtout d’une manœuvre pour m’apprivoiser. « Australien, oui. » Quant à la sienne, je m’en moquais éperdument. Je n’ai pas l’intention de nourrir son petit jeu de dupe en lui renvoyant toutes les politesses. J’ai besoin qu’il nous fasse gagner un temps précieux en se concentrant sur son but premier. Je me contrefiche qu’il soit heureux d’être de retour. Sa menace, à peine voilée, ne m’impressionne guère. Il ne me fait pas peur. Il ne m’intimide pas non plus malgré son regard inquisiteur. Le mien ne cille pas. Il est neutre, vide, car il ne m’inspire rien de bien et que je le cache à merveille. Il ne traduit rien, mais il reste planté là, dans ses pupilles qui me scrutent. Déjà lasse qu’il n’ait pas pris la peine de revoir ces vieilles ruses qui n’ont sur moi aucun effet. J’allume une cigarette, je bois mon verre, je songe à Raelyn dès lors que vibre dans ma poche mon téléphone. Je suis partout, sauf avec Mitch qui me rappelle à lui. Enfin, il tranche dans le vif du sujet. Il avance sa reine, dessert son roi, car sa question, elle est déplacée. Elle ne m’effare pas. Je sais que ma relation avec son associée lui déplaît. Cette dernière et moi en avions longuement parlé déjà. Je doute néanmoins qu’il soit très malin de m’attaquer de front, de m’interroger ouvertement sur les comportements de ma maîtresse quand je n’ai pas les réponses et de réveiller ma possessivité. Ce que moi, j’entends, c’est : “Qu’as-tu, toi ? Qu’as-tu de plus que moi ? Qu’a-t-elle trouvé en toi qu’elle n’a pas su dénicher chez moi ou chez mon frère ? “ Autant dire que je n’ai qu’une envie : rire aux éclats, me lever et m’en aller. J’adorerais ça, mais je n’ai pas le loisir de l’envoyer chier pour le moment. Je n’ai pas rassemblé assez d’informations sur lui pour le moment. Je dois tenir bon. Alors, je me contente d’un haussement de sourcils et d’un sourire. « C’est une façon de me flatter ? » De vérifier si elle est bel et bien ma faiblesse ? « Elle seule a la réponse, tu sais. » J’ai tiré sur ma cigarette et je me suis adossé au fauteuil. Je suis plus à l’aise maintenant que je sais ce qu’il attend. « Et tu la connais mieux que moi. » Je n’essaie pas de le caresser dans le sens du poil, mais de renverser la vapeur. « Tu dois bien avoir une petite idée. Qu’est-ce que tu crois que j’ai plus que les autres ? » En ce compris toi ou ton frère.
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| | | | (#)Lun 4 Mai - 23:21 | |
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La tâche n’allait pas être simple, bien au contraire. Si autrefois, on me craignait comme la peste suite à un seul de mot de ma part, aujourd’hui ce n’était visiblement plus le cas puisque l’homme face à moi n’avait pas l’air bavard et ne comptait pas m’apporter toutes les réponses que je voulais sur un plateau. En même temps dans quel monde vivais-je pour espérer cela ? Manquerait plus qu’il me rétorque. “ Je suis là pour te nuire, tu fais bien de te méfier de moi”, même dans mes rêves les plus dingues cela n’arriverait pas, peu d’ennemie osait m’avouer en face qu’ils en avaient directement après moi, même si ça se savait forcément. D’ailleurs, Lou Aberline n’avait pas hésité à me lancer en pleine face qu’elle comptait nuire à ma petite entreprise. Elle est folle de penser qu’elle y parviendra, c’est mal me connaître. Je ne l’avais peut-être pas tué de sang-froid, mais elle se mettait le doigt dans l’œil en pensant pouvoir vaquer à ses occupations sans avoir mon ombre à ses trousses. Le simple fait de penser à tout ça me mettait en colère, colère que je déchargeais en buvant une nouvelle gorgée. J’en revenais finalement à mes moutons, alors qu’il disait être Australien. Tant mieux pour lui, je n’allais pas le serrer dans mes bras pour cela et je me fichais qu’il me retourne la question, il n’avait pas besoin de savoir d'où je venais, ça ne lui apporterait pas grand chose, sauf peut-être un élément qui l’aiderait à me tomber dessus plus tard. J’avais eu trop de laisser aller, j’avais tourné le dos à mes responsabilités trop longtemps et me retrouvais face à bien trop d'interrogation, principalement alimenté par ma paranoïa qui ne cessait de me faire voir des ennemies partout. Peut-être qu’il était qu’une âme égaré à qui Raelyn avait sut tendre la main. Peut-être que son rôle au sein du Club était voulu et que je pouvais me fier à lui. Non jamais. Il y avait quelque chose et j’allais le garder dans mon viseur surtout qu’il était bien trop proche de Raelyn, un détail qui ne me laissais pas indifferent, non pas que je l’enviais, Raelyn était une amie rien de plus, une jeune femme sur qui j’avais juré de veiller à son défunt petit ami et même si j’avais principalement peur pour mes affaires en premier lieu, je m'inquiétais tout de même pour elle. J’arrêtais de tourner autour du pot et lui demandait directement ce qu’elle pouvait lui trouver. Je me fichais de donner l’impression d’être jaloux de cette relation naissante, je devais lui faire savoir que je l’avais à l’œil de ce côté-là également. Après ma question, Amos paru d’un seul coup à l’aise, je haussai un sourcil sans le quitter du regard. “Je pense qu’elle a un peu de poussière dans l’œil, je ne comprends vraiment pas.” Dis-je sans perdre le sourire. “En tout cas, tu n’es pas un beau parleur, ça, c’est certain.” Répondais-je lorsqu’il me demanda ce qu’il pouvait avoir de plus. “Franchement, j’ai beau réfléchir, j’trouve rien. Si encore t’étais pleins au as, je comprendrai, mais là non, je ne vois vraiment pas.”Pour moi, il n’arrivait même pas à la cheville d’Aaron. “ Du coup vu que vous êtes si proche, elle t’a sûrement raconté son passé, tu es le premier depuis, j’espère que tu seras à la hauteur.” Ajoutais-je avec un peu de mépris. Si j’étais le principal fautif pour la mort d’Aaron, je m’en voulais depuis de nombreuses années et ressentais le besoin de mettre ce sujet sur la table, bien que si ça arrivait aux oreilles de Rae, ça ne lui plaira pas.
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| | | | (#)Mar 5 Mai - 17:04 | |
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WHO ARE YOU ?
Il est sidérant, Mitchell. Pas tant parce qu’il m’a sorti de mes doux échanges avec Raelyn. Pas moins parce qu’il se permet de m’insulter, et pas deux fois qui plus est. S’avancer sur le terrain qu’est ma relation avec son associée en usant de la banalité comme moyen de transport – il s’en tape d’où je viens – c’était me prendre pour un fieffé idiot. Mais renchérir en répétant à plusieurs reprises que je ne mérite pas son intérêt est une injure pour ma retorse intelligence. Certes, ça me convient qu’il me sous-estime. J’apprécie également et hautement qu’il se méfie sans trop se l’expliquer puisqu’il ne me trouve rien de particulier. Je regrette néanmoins que l’adversaire ne soit pas assez malin que pour ne pas se tirer lui-même une balle dans le pied. Entre Rae et moi, je suis le moins rabaissé. Je m’en sortirais sans bleu au cœur du jugement de Mitch. Mais elle ? Que penserait-elle de son audace réductrice alors qu’il se présente tel un ami ? Elle en sera blessée, j’en suis convaincu et déjà je m’en veux d’envisager de tourner cette discussion à peine entamée à mon avantage. « Une poussière dans l’œil. » Je le répète sans émotion pour mieux jauger de la remarque. De mon point de vue, et concernant les frères Strange – seulement ces pleutres – c’est une poutre qui l’aveugle, ma maîtresse, et si ce n’était que supposition, j’en détiens aujourd’hui la preuve. « Je te l’ai dit, c’est à elle que tu devrais poser ces questions. Tu l’as fait ? Au contraire, peut-être qu’elle te permettra de lui souffler dans l’œil, qui sait ? » Je soulève les épaules, l’air faussement désabusé. Je ne le suis pas, mais je le cache bien, mon agacement. Trop bien. Je bénis tous les Saints de l’Église adorée par ma mère d’être un bon bluffeur. Je les bénis, car la suite dépasse l’entendement. Qu’espère-t-il, Mitch ? Que je vais sortir de mes gonds ? Plutôt crever. Que je vais trahir Raelyn en rapportant ses maigres confidences au sujet d’Aaron ? C’est quoi l’étape suivante ? Sa jalousie le poussera-t-il à me demander quelle est sa position sexuelle préférée et à quelle fréquence on réinvente le Kama Sutra ? Je suis tenté de lui répondre par l’aphorisme insolent que le cœur à ses raisons que la raison ignore, mais le rustre comprendra mal la provocation et il n’est aucun risque à prendre. Dès lors, je m’abstiens. Je me contente de l’observer, sourcils froncés, de longues secondes durant, choisissant de n’éluder la question que par correction envers mon amante. « Qu’est-ce que tu attends que je te dise, Mitch ? Et pour quoi, surtout ? » La question mérite d’être posée à mon sens. Je ne saisis pas bien le but et le sens de sa démarche. À sa place, j’aurais discuté à faire plutôt que de s’immiscer dans ma vie privée et, par conséquent, dans celle de la femme la plus indépendante que j’ai rencontrée jusqu’ici. « Si tu as une objection à formuler, je t’écoute. Je suis là. » Et j’ai appuyé le conseil en ouvrant bien grand les bras avec cérémonie, me désignant d’un geste ample. « Mais, si ce sont les détails de notre intimité que tu veux, tu as frappé à la mauvaise porte. » ai-je conclu en savourant une gorgée de son whisky. Il faut lui reconnaître au moins ça, à cette ordure : il repère mieux les bonnes bouteilles que les femmes, les pies bavardes ou les fanfarons : je ne suis ni l’un ni l’autre.
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| | | | (#)Ven 8 Mai - 0:06 | |
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Je laissai mon sourire s'élargir suite aux quelques mots que prononçait le brun. Il n’était pas très bavard, mais son comportement prenait une tout autre direction lorsqu’il s’agissait de la blonde qui partageait ses draps. Il me reprenait et avait même l’audace de retourner mes dires contre moi. Il ne manquait pas de repartie malgré la discrétion de son éloquence. Il ne parlait pas pour rien et montrait une certaine loyauté envers la blonde, un fait que j'appréciais, pour moi il n’y avait rien de plus important que la loyauté, rien de plus important que de pouvoir compter sur quelqu’un les yeux fermer et de lui faire confiance. Amos gardait cependant son calme face à mon insolence et titillait davantage ma curiosité à son égard. Je comprenais que j’allais devoir ramer pour obtenir des informations sur lui et que ce n’était pas ce soir qu’il disparaîtrait de mon champ de vision. Bien sûr si je le souhaitais, je pouvais lui demander de partir, ce qui calmerait mes interrogations à son sujet, mais en controverse, j’obtiendrai sûrement la rage de Raelyn qui m’avait déjà menacé de partir si je lui demandais de mettre fin à sa relation avec le brun. Elle le suivrait sûrement et ce n’était pas le moment pour moi de la voire partir, je comptais bien trop sur elle. J’allais devoir prendre mon mal en patience et attendre qu’il fasse un faux pas ou qu’elle se lasse simplement de lui. “C’est juste de la curiosité, je ne te cache pas que Raelyn est très importante pour le Club” -pour ne pas dire pour moi- “Et je veux juste m’assurer qu’elle ne se fasse pas avoir.” Je devais avaler mon envie d’affrontement pour le moment et passer pour celui qui s'inquiète pour son amie. Ce qui était le cas, bien que ma première préoccupation était mon instinct qui me soufflait de me méfier de lui. “Je vais quand même tenter de lui souffler dans l’œil, qui sait, peut-être que cette poussière finira par s’en aller.” C’était une mauvaise métaphore, mais je n’étais pas prêt à cacher le mépris que j’avais pour lui, inexplicable certes, mais bien réel. Il était comme une tâche ne voulant pas disparaître sur un pull. “Et je vais me passer des détails.” Ajoutais-je tout en me levant. Je lui tapotais l’épaule avant de montrer du regard la porte menant au casino qu’il gérait (plutôt bien, je devais l’avouer) “Une partie de poker ça te tente ?” Je regardais ma montre. “Ou madame t’attend de pied ferme ?” Je le provoquais à travers le regard que je lui lançais, je n'en avais pas fini avec lui, mais ça allait être plus compliqué que je le pensais.
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| | | | (#)Ven 8 Mai - 18:26 | |
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WHO ARE YOU ?
Il invoque la curiosité pour justifier son ingérence et moi, je réprime de justesse un haussement de sourcils trop spontané. Je n’y crois pas trente secondes, à son argument. Il chaque quelque chose et, étant donné que j’ai relégué la question des sentiments au rang de l’improbable, j’en déduis que ce qu’il dissimule est en rapport direct avec Aaron. Qui d’autre ? Il est tellement tendu qu’il n’a pas pu s’empêcher d’y faire une allusion explicite. Mais, quel est-il, ce vilain secret qui le pousse à l’imprudence ? A-t-il dit ou fait quelque chose contre cet ami dont il vante les qualités à grand renfort de sous-entendus ? Quand Mitch déclare que Raelyn a une poussière dans l’œil, j’entends que je ne suis pas assez bien que son défunt associé, pas à la hauteur du plus récent et par conséquent, j’en deviens le loup de la bergerie, le canard noir de la portée. Certes, c’est vrai, mais pas de la manière dont il le présente. Strange n’avance pas le pion du sentimentalisme pour rendre son attitude plus légitime. Non ! Il déforce son roi en poussant la reine vers le fou de l’adversaire – fou que je suis – en expliquant son inquiétude moins par l’amitié que pour le Club, ses affaires, son portefeuille. Je suppose qu’il craint qu’elle s’enfuie avec moi et, pour cette partie de l’histoire, je lui reconnais le nez d’un limier. C’est bel et bien mon objectif, car sans elle à ses côtés, je ne donne pas cher de son organisation : « Se faire avoir par qui ? » ai-je donc demandé innocemment. La question, dans l’absolu, est à double tranchant : qui de nous deux, Mitchell, est le plus susceptible de la blesser ? Moi, je ne l’épargnerai pas, mon amante. J’en suis plus que conscient. Mais, la différence entre lui et moi, c’est que je ne l’utilise pas. Je ne la dupe pas non plus. Mes sentiments sont réels et tournés vers ce qu’elle représente et non ce qu’elle m’apporte. Peut-il seulement en dire autant ? Faux ! En toute franchise, j’en doute terriblement. Sauf que je ne le houspille pas. Je ne provoque pas la bête endormie dans sa cage en frappant un bâton sur les barreaux J’attends, tout simplement. Je le juge, le jauge, statue qu’il est dénanti de second degré et qu’il ment par-dessus le marché. Il a déjà tenté de souffler dans l’œil de ma maîtresse, mais, qu’importe… j’accepte sa partie de poker d’un hochement de tête et, debout sur mes deux pieds mon verre à la main, j’ajoute : « Je dois te laisser gagner par correction ? » Pour lui souhaiter la bienvenue chez lui ? De deux choses l’une, je ne perds jamais au poker et, de cet entretien découle une certitude désormais : je suis meilleur au bluff qu’il ne le sera jamais.
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| | | | (#)Ven 8 Mai - 23:37 | |
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Je n’étais pas du tout au meilleur de ma forme et ça se faisait ressentir. Ma répartie qui autrefois était sans faille ressentait cette fois-ci un grand besoin de révision. Amos savait ce qu’il faisait, c’était certaine. Il se contrôlait et pesait ses mots, me laissant ainsi peu de marge pour manœuvrer. Je ne pouvais pas le questionner ouvertement sur ces intentions, j’allais devoir les deviner et les découvrir au fil du temps, mais en attendant, je devais faire un minimum bonne figure. Je jouais la carte la plus facile à jouer, ne m’avouant pas vaincu et bataillais pour ne pas paraître comme était le plus faible, bien que je frôlais le rôle. Si son arrivée au sein du Club était calculée, il pouvait prétendre à la place du plus grand calculateur. Pour moi, c’était qu’un guignol de plus qui espérait gagner bien plus que ce qu’on lui offrait, pour moi, c’était qu’un homme de plus qui espérait me voir tomber pour éventuellement occuper ma place et en choisissant de s’allier avec Raelyn son souhait pouvait que devenir réalité si je devais tomber. Certains pouvaient me traiter de paranoïaque, mais mon instinct ne me trompait jamais et je savais que je devais me méfier de lui, je savais qu’il n’apporterait rien de bon au Club et pourtant, je devais me mettre à genoux, accepter sa présence et le laisser gérer certaines de mes affaires. Tout ça pour les beaux yeux de Raelyn qui ne manquerait pas de me tourner le dos si je prononçait clairement le fait que je ne voulais pas de lui au sein de l’organisation criminelle. En même temps, je ne pouvais pas lui imposer cela, elle s’était démené pour maintenir le Club à flot et si je stipulais mon souhait de voir Amos disparaître, elle quitterait le navire qui coulerait à une vitesse folle. Raelyn c’était la seule en qui j’avais vraiment confiance, la seule en qui je pouvais confier l’avenir du Club. « Ne fais pas comme si tu n’avais pas compris.» Rétorquais-je avec sarcasme avant de lui proposer une partie de poker. Une partie qui allait déterminer bien plus qu’un simple gagnant. Je n’y allais pas confiant, mais Dieu savait que je n’étais pas nul à ce jeu et que j’avais fait mes preuves. « Surtout pas.» Répondis-je rapidement lorsqu’il me demanda s’il devait me laisser gagner. « Tu joues comme si tu jouais ta vie, pas de ça avec moi. » Que pensait-il ? Il fallait qu’il soit lui-même, qu’il joue comme si sa vie en dépendait. J’ouvrai la marche vers la salle qui se trouvait à part du bar. Je m’installais à mon aise. J’étais chez-moi après tout. Je comptais tout donner.
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| | | | (#)Dim 10 Mai - 22:30 | |
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WHO ARE YOU ?
Décidément, c’est lui qui ne comprend rien. Il est incapable de lire entre les lignes, Mitchell. Est-il trop pragmatique ? À moins qu’il soit tout simplement déstabilisé par mon sens de la répartie, par ce qu’il ne m’impressionne pas ou, plus allant dans le raisonnement, de ce qu’il réalise qu’il n’arrivera pas à m’arracher les vers du nez concernant ma relation avec son associée. Bien sûr, je maintiens qu’il est moins inquiet pour elle qu’il ne l’est pour lui. Je confirme également pour moi-même que son comportement – somme tout étrange, voire frileux – est lié à Aaron. Mais, je ne suis pas idiot au point de croire que de cet échange éclatera une quelconque vérité. Il manque de subtilité, mais il n’est pas aussi stupide que j’aime le penser. S’il me sous-estime, il n’est pas question que j’en fasse de même. C’est une condition sine qua non pour survivre à ma vengeance et, de surcroît, du moins je l’espère, préserver Raelyn et nos acoquinements sentimentaux. “Et c’est moi qui fais semblant ? “ ai-je toutefois réprimé au profit d’un sourire. Trêve de provocation à ce propos. Je préfère le houspiller dès lors que, pour la première fois depuis le début de cet entretien, il s’adresse à la partie la plus commode de ma personnalité. Le poker est un mode de vie pour moi. J’y joue depuis mon plus jeune âge et je ne compte pas le nombre de frères d’armes que j’ai initié à cet art. Les chances pour que je perde à cause de la technique ou de la stratégie sont minces. Seul le hasard pourrait me faire défaut et, pourtant, je le nargue encore. « Tu es sûr ? » ai-je avancé en haussant un sourcil, une expression goguenarde figée sur mes traits. « Ce serait mon cadeau de bienvenue. » ai-je souligné tandis que nous nous cheminons vers une table. « Mais, si tu déclines, très bien, je jouerai comme si ma vie en dépendait. » Et, dans les faits, il y a du vrai dans la réplique de Mitch. La menace est dissimulée derrière un avertissement badin, mais je la perçois, parfaitement, quoiqu’il ne m’impressionne pas. Enfin installé, j’ai récupéré dans ma poche le paquet de cartes qui y traîne toujours. Il est, pour moi, une forme d’antistress. Si, d’aventures, je suis nerveux, je mâche les bouts de carton et m’essaie à des techniques dont je l’épargne. Je n’ai pas besoin de fanfaronner. Pas envie de l’épater non plus. « Mise de départ ? » me suis-je enquis en poussant mon jeu personnel dans sa direction. « Et, à toi l’honneur, Mitchell. » Qu’il batte et distribue… d’après mon père, on apprend beaucoup d’un homme à la façon dont il se débrouille avec un tas de cartes à jouer. |
| | | | (#)Mer 13 Mai - 19:28 | |
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À quoi pouvais-je m’attendre en proposant à Amos de faire une partie de poker ? Le craignais-je à un point ou j’avais besoin de me rassurer d’être meilleur que lui ? Comptais-je lire à travers son jeu pour en savoir plus sur son sujet ? Je n’avais pas la réponse, mais je comptais bien lui montrer sur quel terrain, il jouait. Le jeu faisait partie de mes gênes et je pouvais dire haut et fort que j’étais difficile à battre. Las Vegas, ville du jeu, du pêché, m’avait vue grandir, c’est là-bas que j’avais fait ma première partie de poker, apprenant le Texas Hol'dem avec de très bons joueurs. Les tournois se faisaient courants au milieu du désert et j’avais eu l’occasion d’en faire quelques-uns, un rituel que j’avais ramené avec moi dans la ville de Brisbane, organisant plusieurs parties chaque mois. C’était toujours très intéressant comme soirée. Ça me permettais de parler affaires et ça me permettais d’encaisser pas mal d’argent, bien que ce n’était pas ma première motivation. Depuis qu’Amos avait prit place dans la gestion du casino clandestin les chiffres avaient tendance à monter, un business que j’avais sous-estimé qui pouvait finalement se montrer assez lucratif. Bien sûr, je ne comptais pas lui faire de compliments, pas directement du moins. Il devait sûrement déjà savoir que si je ne l’avais pas mis à la porte, c’est que j’étais satisfait de ce qu’il faisait.
Enfin installé, j’attrapais le jeu de carte qu’il me tendait ne prenant pas la peine de rebondir sur ce qu’il avançait quelques secondes plus tôt. Pour qui me prenait-il ? Un bleu ? J’en riais intérieurement et lui offrait mon beau faux sourire. Quelle mise de départ ? Je me demandais surtout quel gain s’imposerait à nous à la fin de la partie. Je lui aurais bien proposé de le virer s’il perdait, mais je m’étais juré de garder patience face à ce souhait. Jouer de l’argent ne m’intéressait pas, mais pour lui, c’était sûrement l’inverse, puis faut se l’avouer que l’argent est un language universel. « Tu as quoi sur toi ? » Qu’il lui demandait avec mépris. « Cent, deux cent ? » Il grimaçait tout en sortant quelques billets de sa poche en attendant sa réponse. « Je te propose un 5 - 10, je pense pas que tu peux te permettre plus de toute façon. » Mon sourire malicieux ne me quittait pas et c’est avec entrain que je mélangeais les cartes et les distribuais. J'avais au préalable pris des jetons que j'avais déposé sur la table. Lui donnant l'équivalent de sa banque. La partie pouvait commencer.
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| | | | (#)Ven 22 Mai - 23:13 | |
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WHO ARE YOU ?
Je me moque qu’il joue au poker depuis longtemps ou assez pour fanfaronner à travers une grimace altière voire satisfaite, imbue de lui-même. L’idée de cette partie me ravit parce que je doute beaucoup lorsqu’il s’agit de ma valeur, mais jamais sur mes compétences en matière de bluff. Alors, je m’installe à la table et je lui cède même l’honneur de battre les cartes, de distribuer et de choisir la mise. Elle pourrait être de tout ordre que je ne me démontrais pas, car je m’attends à un piège. Je me suis préparé à ce que l’enjeu ne soit pas pécuniaire. Je croyais sincèrement qu’il tenterait de me surprendre en proposant un enjeu qui contenterait sa curiosité. Or, il est classique, mon adversaire. Il ne négocie pas des réponses à ces questions qui le taraudent à mon sujet. Il parle argent, glisse une bassesse presque trop facile – elle ne m’ébranle pas le moins du monde : l’argent n’est pas le moteur de ma vie – et j’avoue je suis déçu. Je n’essaie même pas de le dissimuler derrière un sourire où en faisant mine de vider mes poches. Je vais jusqu’à exprimer mon dépit ouvertement en m’adossant au dossier de ma chaise. « C’est tout ? » ai-je avancé en ouvrant les bras. « C’est ce que tu veux ? Me dépouiller ? » Tirer sur l’ambulance puisqu’il imagine mon compte en banque aussi vide que le néant. « Je pensais que tu ferais preuve de plus d’originalité. Qu’en ce qui me concerne, tu préfèrerais un autre enjeu que quelques billets. » De la petite monnaie pour lui. Aurait-il peur de perdre ? Craint-il les réactions de Raelyn si, d’aventures, il osait réclamer mon départ ? Mieux : exiger notre rupture ? Il en meurt d’envie. Je le lis dans ses yeux et moi, ça m’amuse autant que ça ne me tend. Je déteste survivre grâce à son ombre protectrice, mais j’aime qu’elle ait assez d’influence sur lui pour qu’à l’heure de son départ – comment ne pourrait-elle pas me suivre tandis que Mitch se comporte comme un idiot – il sera à terre. « Tu devrais miser ce que tu veux vraiment ou ce que tu peux te permettre en tout cas. » Je le nargue et, quand bien même ne mordrait-il pas à l’hameçon que je ne changerai pas d’opinion : c’est un petit joueur qui ne sait saisir une opportunité lorsqu’elle se présente à lui, à moins que Rae ne soit juste derrière pour le prendre par la main. « Allez, tu peux faire mieux que ça. j’en suis certain. » |
| | | | (#)Ven 17 Juil - 23:23 | |
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Il le titillait, il s’amusait à le provoquer, son visage donnait des envies de meurtre à l’Américain qui ne supportait pas l’air malicieux afficher sur le visage de son interlocuteur. Il ne faisait pas partie de ce qui se mettait à genoux devant le boss, oh non, il n’était pas du genre à faire cela Amos et Mitchell l’avait très vite compris et allait devoir apprendre à vivre avec ça un temps, court espérait-il. Il se laissait penser que Raelyn se lasserait et qu’il serait libre de le mettre dehors. Il était tenté de mettre ça sur la table, son départ, mais entendait déjà la voix de sa collaboratrice et se retenait d’aller au bout de son idée. Il haussait les épaules avant de s'adosser un peu plus confortablement contre son siège. “T’aurais bien trop à perdre, ne t'affliges pas ça.” Qu’il disait alors que les cartes étaient distribuées. “Il y a peut-être une petite chose en plus de l’argent qui pourrait m'intéresser tout compte fait.” Il n’allait pas lui faire plaisir en lui proposant ce dont il espérait, bien qu’il en mourrait d’envie l’Américain. “Chaque main de perdu, une information.” Il voulait en savoir plus sur lui, il ne le cachait pas et si pour obtenir des informations, il devait passer par le jeu, il le ferait. Il y avait un truc chez cet Amos qui l’intriguait, un truc qui ne lui présageait rien de bien et s’il voulait en savoir plus, lui seul pouvait lui donner ce qu’il souhaitait, car même si à ses yeux il ne paraissait pas être le plus malin il avait visiblement bien caché son passé, ou du moins il avait laissé paraître ce qu’il souhaitait, un peu comme ce que lui-même avait fait finalement suite à son départ des États-Unis il y a des années. Qu’est-ce qui le poussait à vouloir faire parti de la pègre ? Pourquoi le Club ? Il en était même à se demander si se rapprocher de Raelyn était une partie d’un plan. On disait souvent qu’il était paranoïaque Mitchell, mais bien souvent, il avait raison de l’être. “À moins que t’ai trop de choses à cacher ?” Qu’il demandait en regardant son jeu. “En contre partie, tu peux également augmenter la mise, il doit bien y avoir quelque chose que je peux faire pour toi ?” Il marquait une pause. “Si tu gagnes bien sûr.” La partie n’allait pas être tâche facile, il le sentait, mais jusqu’aux dernières nouvelles, il n’était pas mauvais joueur non plus.
CODAGE PAR AMATIS AVATARS PAR ECRIRE ICI |
| | | | (#)Dim 30 Aoû - 21:46 | |
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WHO ARE YOU ?
Je ne le comprends pas, ce pauvre type. Croit-il que l’état de son portefeuille, bien plus rempli que le mien – c’est un fait - , lui confère plus de vertu ? Plus de force ? Plus de courage ? Plus qu’à moi ? Peut-être que les pièces de monnaie qu’il s’amuse à faire sonner et trébucher dans le fond de sa poche attire les plus vénales parmi l’éventail de ses proies, mais je n’en suis pas une. Il ne m’impressionne pas, moi. Je sais quelles sont les vraies richesses de l’existence : l’amour sain d’un père à sa vie, le respect que l’on dévoue à celle que l’on chérit, la fierté d’avoir une famille. Tout ce qu’il m’a en partie dérobé finalement. Tout ce qui lui fait défaut… et pour la première fois depuis le jour de notre rencontre, ma colère s’est mue en pitié. Il n’a rien, cette ordure. Il ne possède rien dont il pourrait s’enorgueillir à part son pognon. Alors oui, il me fait de la peine, surtout maintenant puisque sa proposition manque de panache. Du poker pour une information ? Ce n’est pas une mise, c’est un jeu idiot que l’on propose aux adolescentes ou à une gonzesse qu’on rêve de sauter. C’est comme ça qu’il me voit ? Comme sa future conquête ? Comme une pauvre fille qui tremble devant la stature et la carrure de ce malfrat ? Je mentirais si je prétendais que je ne suis pas déçu et vexé par son attitude. Pourtant, je ri. Je ri à gorge déployée avec un mépris à peine dissimulé. Dans le fond, je pense que j’aimerais le froisser jusqu’à ce qu’il me cogne. Je ne crains pas la douleur et je me ferais un malin plaisir de ne pas me défendre qu’il ait à s’expliquer auprès de Raelyn. Je n’aime pas me servir d’un comme d’un bouclier, mais mon honneur se borne à des limites face à lui : il n’en a pas. Jouer à armes égales, c’est le manipuler. « C’est tout ? » Rien de plus intelligent ? L’adverse n’est vraisemblablement pas à ma hauteur et j’en conclus que je préfèrerais souffrir mille morts que d’instruire ce con de mes coups de bluff. « J’ai autant à cacher que toi, Mitch. A la différence que je n’attends rien de toi et tu devrais en faire autant. Tu m’accordes trop d’intérêt si tu veux mon avis. Bien trop. » Mais pas de façon très maligne. « Quant à cette partie, je ne suis pas ta gonzesse… » ai-je jeté en quittant mon siège. « Reviens quand tu auras une vraie proposition si tu y tiens encore. » Un odieux chantage comme : quitte là si je gage. Ça aurait eu le mérite de titiller mon esprit de compétition. Au lieu de ça, j’avale le verre gracieusement offert, je le repose sur la table et j’ajoute : « A bientôt, donc. Et merci pour ça. » L’alcool. C’est la seule chose intéressante de dans cette conversation. Du reste, je tourne les talons avec nonchalance. Je le répète, je n’ai pas peur de Mitch. Pour tout ce qu’il m’insulte, je resterai un mystère. Je ne lui servirai pas même un mensonge qu’il puisse mieux dormir la nuit. |
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