Parfois la journée commence mal, c’est comme ça, personne n’est épargné. C’est l’un de ses journées là pour Stella, le genre où l’on ferait mieux de ne pas sortir de chez soi pour éviter de prendre un pot de fleur tombé d’un balcon sur la tête. D’abord, elle avait passé une grande partie de la nuit à travailler sur un dossier qui devait venir à l’audience de l’après-midi. Les faits étaient complexes, il y avait une multitudes d’intervenants, beaucoup de subtilités procédurales et, pour ne rien arranger, l’enquête avait été menée de façon assez bancale par les autorités locales. Ce n’était pas l’affaire du siècle mais la juge savait d’avance que les avocats des mis en cause allait soulever tous les incidents d’instance et exceptions de procédure possible et inimaginable pour obtenir le renvoi de l’affaire et ainsi gagner du temps pour terminer de bétonner leur dossier. La blonde, elle, ne l’entendait absolument pas de cette oreille. Elle voulait que ce dossier se tienne cette semaine et elle ne comptait pas le repousser à plus tard. Ainsi, elle avait travailler très tard, ou très tôt selon les perspectives pour être capable de parer à toutes les éventualités mais, même avec l’expérience, il n’était pas facile d’anticiper tous ce que les avocats, vicieux, étaient capables d’aller chercher pour parvenir à leurs fins. En se levant après une nuit très courte, elle s’était rendue compte qu’elle n’avait plus de capsules de café pour sa Nespresso chez elle et une journée qui commence sans café est forcément une mauvaise journée, ça promettait pour la suite.
Le matin elle ne travaillait pas mais elle avait fixé un rendez-vous avec un expert judiciaire. C’était un peu une réunion non officielle pour se présenter l’un à l’autre étant donné qu’ils seraient amené à travailler régulièrement ensemble. Mais avant toute chose elle devait aller boire un café c’était une urgence quasi vitale. Seulement, elle n’avait pas prévu de s’arrêter sur le chemin et elle devait donc s’activer un peu pour être à l’heure au rendez-vous prévu avec l’expert. Elle avait terminé de se préparer à la hâte, elle s’était emparé de son sac à main, avait attrapé ses clés de voiture et avait quitté son loft en direction du café le plus proche auquel elle s’arrêterait prendre un café avant de repartir vers son rendez-vous. Plan Parfait. Sans trop de problème elle trouva une place pour se garer dans la rue voisine du café auquel elle avait prévu de se rendre. Tout se déroulait finalement sans accroc. En tournant à l’angle de la rue, elle marqua un temps d’arrêt décontenancée en voyant la file d’attente pour récupérer les cafés à emporter. Elle opta donc pour s’installer à l’intérieur, si elle était servie assez rapidement, elle aurait le temps de s’asseoir, de consulter ses mails avant de repartir pour son rendez-vous. Mais visiblement tout Brisbane avait visiblement oublié d’aller acheter du café et s’en remettait au restaurateur du coin et l’intérieur du café était relativement bondé… Cette fois c’était certains, elle serait en retard à son rendez-vous avec l’expert. Elle qui n’était jamais en retard… Mais il était hors de question d’y aller sans avoir bu un café avant. Impossible. Elle sortit son téléphone pour téléphoner à ce dernier et le prévenir qu’il était mieux de repousser ce rendez-vous en fin de matinée mais ce dernier n’était absolument pas décidé à coopérer et elle ne parvenait pas à capter le réseau. Foutu technologie, jamais là quand on en a vraiment besoin…
Elle commençait à sentir la colère monter en elle mais, ayant appris, avec le temps, à maitriser ses émotions, elle inspira profondément, jetant un regard autour d’elle à la recherche d’une solution. A la table à côté de la sienne se trouvait un homme, seul, qui attendait certainement lui aussi son café. Elle n’aimait pas demander de l’aide mais là…. C’était un cas de force majeure. Ainsi elle quitta sa place pour s’approcher de l’homme en question, arborant un léger sourire pour paraitre le plus agréable possible.« Excusez moi. Bonjour. Je suis désolée de vous déranger mais j’avais un rendez-vous et il semblerait que comme toute la ville a l'air d'avoir décidé de venir boire un café ici même ce matin, je vais être en retard… et mon téléphone refuse de coopérer je ne peux donc pas décaler le rendez-vous ce qui, vous en conviendrez certainement, est fort fâcheux. Pourriez vous me prêter votre téléphone juste quelques secondes pour que je puisse régler cette histoire ? ». . Elle avait terminé sa phrase avec un délicat sourire sur les lèvres. Ce n’était pas son genre, d’ordinaire elle était plutôt froide et avait un abord assez difficile mais à circonstances exceptionnelles, moyens exceptionnels. Lorsque l’homme tourna la tête vers elle, il lui sembla qu’elle le connaissait mais d’ou ? En terminant sa phrase elle eut un espèce de flash, bien sûr c’était le gestionnaire de portefeuille avec lequel elle avait eu rendez-vous la semaine passé pour évaluer les meilleurs placements à faire avec ses finances et auquel elle avait discuté de la gestion des parts qu’elle possédait dans l’entreprise de son père. C’était la seule personne de tout Brisbane à être au courant de cela parce qu’elle n’avait pas eu le choix que de confier cette gestion qu’elle n’avait pas le temps de faire elle même à un professionnel. Évidement, pour une fois qu’elle demandait de l’aide il fallait qu’elle tombe sur quelqu’un qu’elle ‘connaissait’ ou du moins fréquentait dans d’autres circonstances. Pour le moment elle fit comme si elle ne l’avais pas reconnu, avec un peu de chance il ne le remettrait pas, après tout il avait certainement pas mal de clients, sinon elle aviserait. Après tout elle ne lui demandait pas non plus de l’aider à enterrer un cadavre, il fallait relativiser la situation même si elle ne lui plaisait pas.
En ce moment, les journées se suivent et se ressemblent toutes. Plus ou moins, à quelques détails près. Tu vis désormais à l'hôtel, refusant de partager cette maison avec cette femme qui est encore la tienne aujourd'hui. Le plus difficile c'est de ne pas pouvoir voir tes enfants. Nell et Nathan, ils sont toute ta vie. Tu as beacoup de mal à ne plus les voir. Ester est vraiment la pire des garces. Tu la déteste, tu refuse de la voir ou même de lu parler pour le moment. C'est le jour de ton anniversaire, de ton quarantième anniversaire que ta femme a choisie pour te l'annoncer. Au début, ce fut la colère qui a pris possession de toi. Tu l'es encore un peu. La tristesse commence à prendre place dans ta vie. Toute l'entièreté de ta vie a volé en éclats. Tout ce que as construit n'a plus lieu d'être aujourd'hui. Tu vas devoir tout recommencer à zéro. Retrouver une femme avec qui partager ta vie et ton quotidien et qui, surtout, acceptera que tu ai des enfants. C'est loin d'être gagné. Tu ne sais même pas si tu en as envie. Tu n'as plus confiance dans la gente féminine, tout s'est brisé en milles morceaux. Depuis deux semaines, tu vis à l'hôtel. Tu dors à l'hôtel, tu y travaille, tu mange là-bs. Tu ne sors que rarement, uniquement pour prendre l'air. Aller à la salle de sport, faire quelques courses pour avoir de quoi manger, voir tes parents aussi. Tu n'as même pas eu besoin de l'annoncer à ta mère, elle l' tout de suite vu. Ton père, il n'en a rien eu à faire lui. Tes problèmes de coeur ne l'intèresse pas. Il te l'a très bien fait comprendre le jour de ton mariage. Quel crétin ! Une barbe de trois jours, un jean, un pull et une paire de baskets. Pour toutes les personnes qui te connaissent, ils savent que cet habillement n'est pas habituel pour toi. Surtout un jour de semaine. Mains dans les poches, tu erres dans les rues de Brisbane. Il y a un peu de monde, ce n'est pas encore la grande cohue. Les enfants sont à l'école. Une larme se déverse sur ta joue, du revers de la main, tu l'essuie et tente de reprendre tes esprits. Tu les reverras tes enfants. Ester ne peut pas t'en priver éternellement, elle n'en a pas le droit de toute manière. Tu vas te battre pour eux, obtenir leur garde. Leur mère n'est que peu présente, faisant passer sa carrière de médecin avec ses enfants. Ça peut peut-être jouer, tu ne sais pas. Il va falloir prendre rendez-vous avec un avocat, la situation ne peut pas durer. Tu attends impatiemment la réponse de l'agence immobilière fin de savoir si tu as cette maison ou pas. Tu refuse de prendre un appartement, t'as largement les moyens pour une maison, tes enfants ne vivront pas en appartement, c'est une règle que vous vous êtes donnés Ester et toi lorsqu'elle est tombée enceinte la première fois. T'arrive à ton café habituel. Il s'agit de l'un des plus connu de la ville. Tu passe commande et attends que l'on te serve. Le regard perdu dans le vide, tu ne fais pas vraiment attention à ce qu'il se passe autour de toi. Tu prends place à l'une des tables libre, observant ce qu'il se passe autour de toi. Un cappuccino avec un croissant, tu vas te régaler. Encore faut-il que ta boisson arrive. « Excusez moi. Bonjour. Je suis désolée de vous déranger mais j’avais un rendez-vous et il semblerait que comme toute la ville a l'air d'avoir décidé de venir boire un café ici même ce matin, je vais être en retard… et mon téléphone refuse de coopérer je ne peux donc pas décaler le rendez-vous ce qui, vous en conviendrez certainement, est fort fâcheux. Pourriez vous me prêter votre téléphone juste quelques secondes pour que je puisse régler cette histoire ? ». Te dit une jeune femme d'une trentaine d'années maximum et plutôt jolie. Une grande tirade juste pour demander de lui prêter ton smartphone ? Really ? Tu dégaine l'appareil de la poche de ton jean et le lui tend. "Tenez ! Il s'appelle reviens par contre !" Tu dis simplement. Le regard vide, l'esprit ailleurs. Tu tente d'assimiler qu'aujourd'hui, tu es un homme trompé. En une fraction de secondes, t'es passé d'homme marié à homme divorcé et célibataire. Il n'est pas question de sauter sur la première demoiselle qui se présente à toi. Tu n'as jamais été ainsi. Ester est seulement la seconde femme de ta vie. Tu pensais qu'elle serait la dernière mais apparemment, ça ne sera pas le cas. Quoi que, peut-être ne referras-tu jamais ta vie. T'avais des projets avec elle, tout s'est envolé lorsqu'elle a décidée de tirer un trait sur votre mariage. Tu ne veux plus faire de projets, prévoir l'avenir bien en avance. Tu veux simplement vivre au jour le jour, et ne plus jamais te poser de questions.ta commande arrive enfin, c'est pas trop tôt. Tu meurs de faim.
Après l’avoir comme ignoré pendant quelques secondes l’homme, assis à la table dans un coin de la salle daigne lever les yeux vers elle. Il l’observe quelques secondes toutefois il n’a pas l’air réellement là. C’est ce qui fait douter la blonde quant à l’identité de celui-ci. Elle n’est pas très physionomiste et pourtant le visage de ce dernier ne lui semble pas inconnu. Elle finit par le resituer alors qu’il prend à son tour la parole pour lui répondre mais il a vraiment très mauvaise mine comparé à l’homme avec lequel elle eut rendez-vous. Enfin bref qu’importe, il lui tend son téléphone et, malgré son air désabusé, Stella s’en saisi comme s’il risquait de finalement changer d’avis. « Tenez ! Il s'appelle reviens par contre ! ». . Ce n’est certainement qu’une façon de parler mais est ce qu’elle à l’air d’être une voleuse de téléphone ? Si c’était le cas elle ne s’y serait pas pris comme cela… ou peut perte que si puisque ça a l’air de bien fonctionner. Enfin bref ce n’est pas le moment de faire une remarque d’autant qu’il a l’amabilité d’accéder à sa requête. Durant quelques secondes Stella s’éloigne donc pour passer son appel. La secrétaire de l’expert décroche le combiné presque immédiatement, le discussion est brève et le report du rendez-vous à l’air d’arranger tout le monde. En même temps l’expert en question n’a pas l’air d’être un travailleur acharné, hormis la perspective de rencontrer la nouvelle juge plus parce qu’elle était jeune et agréable à regarder dixit cet imbécile arrière de Gordon, l’un de ses collègues (malheureusement), cette réunion n’avait pas l’air d’enchanter le vieil auxiliaire de justice. Quoi qu’il en soit le problème était résolue alors Stella était retourné vers l’homme à la mine malheureuse pour lui rendre son téléphone et le remercier. Dans le même temps elle avait récupéré son café qu’un employé de la boutique était venu lui tendre.
La place qu’elle avait pris précédemment avait, évidement, été pris. Rien d’étonnant vu la fréquentation de l’endroit ce matin. La suédoise avait marqué un temps d’hésitation. Etant donné qu’elle avait sa matinée de libre, est ce qu’elle n’allait pas retourner immédiatement travailler les derniers détails de son dossier avant l’ouverture de l’audience dans quelques heures ? Enfin, maintenant qu’elle était là… Elle se tourna à nouveau vers le bon samaritain à qui elle avait emprunter son smartphone. « Vous allez finir par croire que je vous en veux mais est ce que la place est libre ? ». . Avait-elle dit en pointant la chaise vide en face de lui. Une fois qu’il lui avait donné l’autorisation de s’installer, elle s’était exécutée et devant l’air limite au bord du suicide de l’homme en face d’elle qui, pour le coup, ne semblait pas du tout l’avoir remise, elle repris la parole en fonction de ce qu’il lui répondrais elle déciderais peut être de lui ficher la paix. Grayson, c’était le nom de cette homme, elle le remettait ou si ce n’était pas lui, il ressemblait énormément à celui à qui elle avait confié la gestion de ses affaires financières la semaine précédente, l’air dépressif en plus. « M. Grayson ? Vous allez bien ? Je ne veux pas être indiscrète mais vous n’avez vraiment pas l’air dans votre assiette.». Pas qu’elle s’inquiétait réellement pour la santé de ce dernier mais elle était certaine que quelque chose avait changé. Elle ne voulait pas qu’il lui raconte sa vie non plus, simplement elle lui avait confié la gestion de choses importantes et elle espérait qu’elle n’allait pas devoir chercher quelqu’un d’autre dans les jours à venir pour le remplacer… et aussi, lors de leur rendez-vous, tout professionnel qu’il ai été, il lui avait semblé qu’ils avaient plutôt bien accroché et montrer un peu de bienveillance ne pouvait pas lui faire de mal pour une fois.
Vivre à l'hôtel n'est qu'un choix temporaire. Il y a deux jours de cela, tu as posé un dossier dans une des nombreuses agences immobilières de Brisbane. Tu attends que l'on te dise si oui ou non, tu vas pouvoir acheter cette maison. Pas de location, t n'as pas envie de jeter l'argent par les fenêtres en le donnant à un propriétaire qui s'en fiche de toi et de tes problèmes avec son logement. Pas d'appartement non plus, c'est exclu. Tu vas probablement avoir la garde des tes enfants une semaine sur deux, tu veux qu'ils puissent aller jouer à l'extérieur quand ils en auront envie. Et puis de toute façon, tu travaille depuis chez toi la plupart du temps. T'as besoin d'espace et un appartement a un espace très limité. Rajouté à cela deux enfants qui ne cessent de courir, jouer, sauter et crier partout. Non, ton choix a été rapidement fait. Une maison ou rien. T'aurais pu retourner vivre chez tes parents, ta mère te l'as d'ailleurs proposé lorsqu'elle a su qu'entre Ester et toi c'était terminé. T'as immédiatement refusé. Tu les aime tes parents mais ton caractère est incompatible avec celui de ton père. Allez chez eux ne serait-ce qu'une heure est déjà de trop pour toi. En général, tu t'arrange pour aller chez eux lorsque ton mère n'est pas là. Une jeune femme vient t'interpeller alors que tu es assis à l'une des tables du café. l'endroit est calme, presque silencieux. Juste un petit brouhaha loin d'être assourdissant. Elle souhaite t'emprunter ton téléphone portable. Elle ne semble pas méchante, ni l'air d'être une voleuse. Tu accepte de le lui prêter. Peu aimable, la blonde ne semble pas t'en tenir rigueur. Il ne faut pas te parler en ce moment, ta compagnie est loin d'être la meilleure. C'est pour cela que tu évite d'aller dans le monde, de te mélanger aux autres. Les seules personnes que tu accepte de voir sont ta famille et tes rares amis, tel que Elie. Tes enfants te manquent. Tu ne les as pas vu depuis une semaine, vivement demain soir que tu puisse les retrouver et de les serrer dans tes bras. C'est dans les pires moments que l'on se rend compte de l'importance que nos proches peuvent avoir dans nos vies. « Vous allez finir par croire que je vous en veux mais est ce que la place est libre ? » Tu jette un rapide coup d'oeil autour de vous. La salle est pleine, toutes les tables sont prises. Tu hoche la tête et lui fais signe de s'assoir en face de toi. "Nous sommes en démocratie, non ? J'vais vous laissez vous assoir par terre." Ni même manger debout. Il faut prendre le temps de manger, même lorsque l'on cours après le temps. En observant la demoiselle, son visage ne t'ai pas inconnu. Il te semble l'avir déjà vu dans le passé. Mais où ? Tu as une très bonne mémoire en général, cela dit tu retirens plus facilement les noms des personnes que tu croise plutôt que leur visage. bizarre ? Oui, c'est le moins que l'on puisse dire. « M. Grayson ? Vous allez bien ? Je ne veux pas être indiscrète mais vous n’avez vraiment pas l’air dans votre assiette.» Elle se souvient donc de toi. Peut-être est-ce parce que tu es malheureux en ce moment mais tu ne parviens pas à la remettre. "Euh excusez moi, on se connait ? Votre tête me dit quelque chose mais je ne parviens pas à vous remettre.." Tu dis, un peu gêné de lui demander une telle chose. Elle pourrait mal le prendre. Tu joues nerveusement avec ta tasse entre tes doigts. Une jeune femme comme elle, aussi charmante, tu devrais t'en souvenir. Et pourtant non, ça ne te reviens pas. "Ne vous vexez pas, d'accord ?! Je retiens plus facilement les noms que les visages !" Tu renconre énormément de gens au quotidien, difficile de retenir les visages de tout le monde. C'est même quasiment impossible.
Premier problème de la journée résolu. Comme quoi, même quand une journée commence mal, il y a toujours moyen d’inverser la tendance… ou d’essayer en tout cas parce que cette journée là était encore loin d’être terminée et il pouvait encore se passer tout un tas de choses. Notamment avec ce qui l’attendait dès le début d’après-midi. Enfin, quoi qu’il en soit elle avait au moins réglé ça et elle pouvait rendre son smartphone à son propriétaire et retourner à sa place. C’était sans compter que sa place avait été prise et que cela n’avait rien d’étonnant. De toute façon la journée avait mal commencé. La blonde demanda donc au grand brun à qui elle avait déjà emprunté son téléphone si elle pouvait s’installer en face de lui et la réponse de ce dernier, l’air toujours aussi las, ne se fit pas attendre longtemps. « Nous sommes en démocratie, non ? J'vais vous laissez vous assoir par terre. ». . Sa réponse a le mérite de faire légèrement sourire la suédoise. Si ça avait été à elle que l’on avait posé la question pas sûr qu’elle aurait accepté ou alors à contre coeur et en faisant encore plus la tête que lui. De toute façon elle s’arrangeait toujours pour s’installer à une table isolée, si possible avec une seule chaise comme ça personne ne venait, même de manière contrainte, s’installer à ses côtés. Technique d’asociale tout à fait assumée. Quoi qu’il en soit, elle s’installa en remerciant l’homme. Maintenant s’il ne voulait pas parler, elle n’allait pas insister, elle n’avait aucun mal à rester silencieuse, même en présence d’inconnus. Elle avait une grande faculté à partir dans ses pensées, cogitant sur les dossiers qui l’attendaient. Elle n’arrêtait jamais, même la nuit il lui arrivait parfois de se réveiller après seulement deux heures de sommeil parce que quelque chose, une solution à un problème, une question qu’elle devait tirer au clair, la réveillait. Une fois assise en face de lui, alors que son café vient de lui être servit et, au moment où elle allait prendre une gorgée de celui ci pour combler son manque de caféine qui avait déjà trop duré, elle se souviens soudainement du nom de ce dernier. Le brun en face d’elle la regarde l’air un peu interloqué, visiblement il ne se souvient pas d’elle. D’ailleurs c’est ce qu’il finit par avouer. « Euh excusez moi, on se connait ? Votre tête me dit quelque chose mais je ne parviens pas à vous remettre.. ». . Au moins c’est honnête, il ne fait pas semblant de la reconnaitre. En même temps c’est une technique risquée que de jouer à cela et il fait bien de ne pas s’y essayer, surtout que ça n’a aucun intérêt. Sauf peut être lorsque l’on espère se débarrasser au plus vite de son interlocuteur… Quoi qu’il en soit il a l’air assez gêné de cet aveu et il reprend en triturant nerveusement sa tasse. « Ne vous vexez pas, d'accord ?! Je retiens plus facilement les noms que les visages !». . Stella lui sourit. Elle ne peut pas lui tenir rigueur de ne pas se souvenir de son nom, ni de l’endroit où il a pu la rencontrer. Elle même n’est pas du tout physionomiste et, bien souvent, elle se retrouve dans la position inverse, face à quelqu’un qui lui parle comme s’ils se connaissaient depuis des siècles tandis qu’elle n’arrive pas à se souvenir. Il faut dire qu’au Tribunal, elle est amenée à croiser beaucoup de monde et ce de manière quotidienne. Seules les histoires les plus tragiques et leurs victimes lui restent vraiment en tête plus de quelques semaines. Les affaires sans saveur particulière, les procédures au civil notamment comme les divorces ou ce genre de choses, elle oublie très vite, même les avocats qui interviennent alors que pourtant elle les croise au moins de temps en temps. Dans son travail aussi il doit voir un certain nombre de personnes défiler, pas étonnant qu’il ne se souvienne pas. Elle a beau être plutôt susceptible, elle ne voit pas cela comme une insulte qu’il n’arrive pas à la remettre. « Oh non, ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de mal. Ça arrive a tout le monde, moi même je ne suis pas très douée à ce niveau là d’habitude. ». . Un léger sourire sur les lèvres se voulant sincère. Il n’avait pas à s’en faire pour ça. SI elle avait fait un scandale lors de leur rendez-vous peut être qu’il se serait souvenu d’elle… mais ça n’était pas le cas. Le rendez-vous avait été bref, efficace et concluant pour la jeune femme. « En effet, on se connait. Enfin on se connait… on ne va pas aller jusque là. On a eu rendez-vous il y a une bonne semaine. Stella Fredricksen. Vous savez les actions de la société d’assurance suédoise. Je vous ai confié la gestion de mes actifs.».. Avec ses informations, il devrait mieux se souvenir. Il ne doit pas y avoir un nombre incroyable de suédois à Brisbane. En tout cas elle n’en avait pas encore croisé. Et encore moins de suédois possédant des parts dans une société d’assurance aux branches multinationales. « Vous n’avez pas l’air dans votre assiette en tout cas. Ça ne me regarde pas mais j’espère que ça va aller.». Ce n’était pas si souvent que la juge tenait de tels propos. A vrai dire elle manquait cruellement d’empathie, surtout envers les inconnus. Elle essayait de s’améliorer avec les gens qui lui étaient proches mais il y en avait tellement peu. Si elle ne lui avait pas confié la gestion de ses affaires elle ne se serait peut être pas comporté de la sorte. Ou peut être que si parce que cet Hari Grayson n’avait vraiment pas l’air en bonne forme et il ne respirait pas la joie de vivre alors qu’il lui avait semblé sympathique et dynamique la dernière fois. A moins qu’il soit le genre de personne à passer d’une extrême à l’autre entre le travail et la vie personnelle…
On pourrait croire que dans cette séparation, le plus difficile est de dire au revoir à dix années de mariage et de vie commune avec ta femme. Pas du tout. Le plus difficile à supporter c'est de ne pas avoir le droit de voir tes enfants lorsque tu le souhaite. T'as toujours tout fait pour Nell et Nathan, ils sont toute ta vie. T'as toujours tout fait pour eux. T'as toujours réglé ta vie en fonction de tes enfants. Et d'un coup, on t'interdit de les approcher. La justice est mal faite quand même. Ester travaille énormément, elle est rarement présente pour vos enfants. Pourtant, elle a demandée la garde de Nell et Nathan. Pourquoi ? Juste, pourquoi ? Tu ne comprends pas ce qu'elle cherche en te privant de tes enfants. À te faire du mal ? C'est réussi. Tu n'est pas en tort, c'est elle qui t'as trompé et ce, durant une année. Tu n'as rien vu venir, tu ne t'es douté de rien. T'es tombé de haut, de très haut. Jamais tu ne l'aurais pensé capable de faire une telle chose. Ce qui est fait est fait. Dorénavant, tu vas devoir apprendre à vivre seul. Pour le moment, c'est à l'hôtel que tu vis. C'est pas mal, ta chambre est confortable et silencieuse. En revanche, ça manque cruellement d'intimité. Ta demande de logement est en cours. Pas d'appartement, une maison ou rien. T'auras très certainement la garde de tes enfants une semaine sur deux, avoir un jardin est primordial pour toi. Tu souhaite que tes enfants puissent courir et s'amuser dans le jardin, peut-être prendras-tu un chien également. Il s'agit là d'un de tes rêves d'enfant, et travaillant depuis chez toi, tu peux te permettre d'avoir un animal. Un chien est carrément envisageable, tu regarde d'ailleurs les petites annonces depuis que tu as posé tes valises à l'hôtel. Tes journées se suivent et se ressemblent toutes, à quelques détails près. Comme à ton habitude, tu te réveille à sept heures. Une habitude gardé de l'époque où tu devais lever tes enfants le matin, avant l'école. Assis dans ton lit, tu scrute les réseaux sociaux. Ça, c'est une nouvelle habitude dans ta routine matinale. Tu as horreur de la technologie. De part ton travail, tu es contraint et forcé d'utiliser un ordinateur ainsi qu'un excellent smartphone. Ester ne sait pas moqué de toi, elle t'as offert le dernier iphone sorti à Noël. Qu'on se le dise, tu ne te sers pas des trois quarts des applications installés dessus. Pas de musique non plus. Il te sert exclusivement à appeler tes proches ou tes contacts professionnels, envoyer quelques messages à ta soeur par exemple. Parfois, tu ose consulter tes mails mais ce n'est pas encore ça. T'as quarante ans, la technologie te dépasse. Elle te fait peur. Ce qui t'effraie le plus c'est de savoir que Nell et Nathan sont bien plus doués que toi quand ils seront plus âgés. Tu veillis et ça te fait peur. Comme chaque matin, tu as une faim de loup. N'ayant rien pour manger dans ta chambre, ça te manque de cuisiner, tu viens t'habiller après avoir pris ta douche du matin. Direction le starbuck. Il est situé près de l'hôtel où tu vis actuellement. Sur le chemin, ton ventre ne cesse de crier famine. C'est insupportable. Le monde dans le restaurant est raisonnable. Réception de ta commande, tu t'installe seul à une table et commence à déguster ton petit-déjeuner. C'est réellement ton repas préféré, même les jours où tu te lève à midi tu préfère prendre un gros petit-déjeuner plutôt que d'avaler un steak avec des haricots verts. T'es tranquillement installé dans un coin, tu ne demande rien à personne et soudainement une petite tête blonde fait son apparition. Tout d'abord, elle te demande à emprunter ton téléphone. T'hésite une seconde et finalement, tu le lui prête. Lorsque ton regard croise le visage de la blonde, elle ne t'es pas inconnue. T'es certain de l'avoir déjà croisée, mais où ? Ta mémoire te joue encore des tours. Finalement, la blonde s’assoie en face de toi par manque de place libre ailleurs. Sa présence ne te dérange pas. Tu ne parle pas à grand monde ces derniers temps alors autant dire que tu ne vas pas refuser une si belle occasion. Elle se met à te parler, t’appelant par ton nom. Donc, tu as raison. Elle te connait. Tu ne lui mens pas, tu ne fais pas semblant de la reconnaître alors que non, tu ne remets pas son nom sur sa jolie petite bouille. Nerveux, tu t'amuse avec ta tasse. « Oh non, ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de mal. Ça arrive a tout le monde, moi même je ne suis pas très douée à ce niveau là d’habitude. » Ces mots te rassurent un peu. Sa voix, elle aussi, elle te rappelle quelque chose. Tu te contente de lui adresser un franc sourire, buvant ses paroles. « En effet, on se connait. Enfin on se connait… on ne va pas aller jusque là. On a eu rendez-vous il y a une bonne semaine. Stella Fredricksen. Vous savez les actions de la société d’assurance suédoise. Je vous ai confié la gestion de mes actifs.» Mais oui, bien sûr. Tu te doutais que cela avait un rapport avec ton travail. Tu n'étais pas loin. Tu tape fortement du poing sur la table pour crier victoire. La foule autour de vous ne cesse de vous observer. "En effet oui, ça me revient maintenant. J'avais énormément apprécié travailler avec vous." Cette époque te semble bien loin désormais. T'avais encore une femme dans ta vie, bien que votre relation fut déjà en train de mourir et, le plus important, tu pouvais voir tes enfants quand tu le souhaitais également. T'avais une maison à toi, tes affaires au même endroit. Désormais, l'essentiel de tes affaires se trouvent avec toi, dans ta chambre d'hôtel et le reste, est entreposé dans le garage de tes parents attendant de savoir si tu as cette maison de ville ou pas. Ta vie est en suspens, tu déteste cette sensation d'être dépendant de quelque chose, de ne pas pouvoir organiser et gérer ta vie comme tu l'entend. « Vous n’avez pas l’air dans votre assiette en tout cas. Ça ne me regarde pas mais j’espère que ça va aller.» En effet, non ça ne va pas. T'ignore si t'es en droit de te plaindre à elle ou non. Vous ne vous connaissez, vous n'êtes que des connaissances professionnelles. "Pour faire court et sans vouloir, vous importuner, ma femme et moi nous nous séparons. Je me suis installé à l'hôtel depuis une semaine. Mais ce n'est pas repartir de zéro le plus difficile, c'est de ne pas pouvoir serrer mes deux enfants dans mes bras quand j'en ai envie !" Ta voix est remplie de sanglots. T'essaie de ne pas craquer, de retenir tes larmes. C'est difficile mais tu tiens bon, un homme ça ne pleure pas. Jamais. "Et vous, comment vous portez-vous ?" Tu demande, tentant de détourner la conversation sur elle.
Le pauvre homme semble un peu à côté de la plaque, pas réellement là. Elle ne l’a vu qu’une seule fois jusqu’à présent mais ça n’étais pas du tout l’imagine qu’il lui avait renvoyé la dernière fois. Alors certes tout était bien différent, c’était dans le cadre professionnel et parfois certaines personnes passent d’une extrême à l’autre entre celui qu’ils sont au travail et celui qu’ils sont dans la vraie vie. Stella était un peu comme ça. Dans son métier elle devait faire preuve d’une certaine empathie, d’écoute, de compréhension et ça n’était pas forcément des qualités qu’elle possédait naturellement, elle avait dû travailler là dessus pour assouplir un peu ses prises de position et mieux prendre en considération les intérêts de la société qui n’étaient pas toujours de mettre les coupables derrière les barreaux, du moins pour les délits mineurs ça n’était absolument pas nécessaire. Quoi qu’il en soit concernant Hari Grayson elle avait comme l’impression que cela n’avait rien à voir entre la différence de personnalité qu’il pouvait avoir dans son travail et dans sa vie personnel parce qu’à ce niveau là ce n’était plus un simple changement de circonstance mais un dédoublement de la personnalité ou quelque chose de ce genre. Quoi qu’il en soit il a l’honnêteté d’avouer qu’il n’arrive pas à se rappeler s’il l’a déjà vu et surtout ou et un air légèrement rassuré, confirmé par le sourire plus franc qu’il lui adresse, s’affiche sur son visage lorsque la blonde lui assure qu’elle ne lui en veux pas de ne pas se souvenir d’elle. Lorsqu’elle met fin au suspens en lui rappelant son nom et l’endroit où ils se sont rencontrés, la mémoire semble revenir au brun qui frappe du poing sur la table en signe de victoire, attirant les regards dans leur direction. « En effet oui, ça me revient maintenant. J'avais énormément apprécié travailler avec vous. ». . Stella lui sourit à son tour avant de rebondir sur ses propos. « Le plaisir a été partagé. Ce n’est pas facile de savoir à qui confier des choses de ce genre, je suis bien contente d’être tombée sur quelqu’un de sérieux. ». . A nouveau elle lui avait sourit. Ce n’était pas des flatteries malhonnêtes de sa part. Elle avait réellement apprécier le rendez-vous qu’elle avait eu avec Hari, il s’était montré professionnel et très compétent et le feeling était plutôt bien passé entre eux. Stella était une juriste chevronnée mais les chiffres ça n’était pas son truc, gérer ses actifs étaient une tâche compliquée qu’elle préférait laisser à des professionnels, la seule chose qu’elle demandait étant que tout cela soit bien gérer et que son patrimoine puisse fructifier. Dans sa franchise habituelle la suédoise n’avait pas pu s’empêcher de faire remarquer au brun qu’il avait plutôt mauvaise mine et, ce faisant, elle se dit qu’elle pouvait faire preuve d’un peu d’écoute si jamais il avait besoin de parler à quelqu’un. Ils ne se connaissaient pas, certes mais parfois c’est plus simple de dire les choses à une personne presque inconnue. Il lui avait prêté son téléphone, elle pouvait bien lui consacrer un peu de son temps. « Pour faire court et sans vouloir, vous importuner, ma femme et moi nous nous séparons. Je me suis installé à l'hôtel depuis une semaine. Mais ce n'est pas repartir de zéro le plus difficile, c'est de ne pas pouvoir serrer mes deux enfants dans mes bras quand j'en ai envie ! ». . Stella resta interdite, le visage fermé quelques secondes. En réalité en posant sa question elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui en dise autant. Visiblement il avait besoin de parler et, après lui avoir posé la question, elle ne pouvait pas se précipiter de partir juste parce qu’elle n’aimait pas écouter les problèmes de coeur des autres. Elle cherchait ses mots pour essayer d’être encourageante ou réconfortante sans toutefois se montrer trop hypocrite mais ça n’était pas facile. La dernière vraie relation qu’elle avait eu remontait à ses seize ans, elle en aurait trente six dans quelques mois, le calcul était simple. Depuis elle avait enchainé les aventures sans lendemain et c’était une vie qui lui correspondait plutôt bien. Sans attaches tout lui semblait beaucoup plus simple. Elle était carriériste et son travail comptait plus que tout le reste pour elle, mettre une autre personne au milieu de tout cela aurait été égoïste ou dangereux pour sa carrière. Et puis, elle appréciait la solitude, le fait de n’avoir de comptes à rendre à personne sans compter qu’être seule présentait un avantage non négligeable : pas de risque d’être déçu par l’autre. Vraiment tout ce qu’elle voyait et entendait au quotidien avait achevé de la convaincre pour vivre heureux il vaut mieux vivre seul. Elle allait répondre mais Hari l’avait devancée, lui retourna sa question. « Et vous, comment vous portez-vous ?». . Il essayait de faire bonne figure mais Stella voyait bien que c’était difficile pour lui. La rupture était récente, il n’avait pas encore pu digérer tout cela et c’était sans doute normal. Elle ne pouvait pas savoir ou se mettre à sa place. Visiblement, en tout cas ce n’était pas lui qui était à l’origine de cette rupture sinon il aurait certainement eu l’air plus réjouie de se débarrasser de sa femme. Il avoua ensuite que la plus difficile pour lui était de se passer de ses enfants, là encore c’était sans doute normal pour un père de famille. Elle, elle avait horreur des enfants c’était bien pour cela qu’elle s’en tenait loin d’ailleurs. « En effet, ça ne doit pas être facile à digérer. Je suis désolée d’apprendre ça et je ne sais pas vraiment quoi vous dire…Rassurez moi quand même, vous allez revoir vos enfants prochainement, votre femme ne les a pas kidnappés ? ». . Sa dernière question était plus une déformation professionnelle qu’autre chose. Ce n’était pas rare dans les séparations difficiles que l’un de deux parents prennent la poudre d’escampette avec les deux enfants. Stella avait du mal à comprendre, lorsque l’on avait aimé sincèrement quelqu’un au point de faire des enfants avec cette personne que l’on puisse vouloir lui infliger une telle souffrance. C’était encore une chose qui lui échappait dans les relations humaines comme le fait de faire des enfants et de ne pas s’en occuper ensuite. L’humain était quand même sacrément mal fait. « Oh moi ça va, mon travail ne me laisse pas le temps de m’ennuyer. Rien d’aussi terrible à raconter, c’est l’avantage d’être seule je suppose.».. Elle lui avait glissé un léger sourire qui se voulait amical et certainement réconfortant. Elle ne pouvait pas comprendre tous les problèmes qu’il rencontrait et toute sa souffrance. Elle savait ce que c’était que de souffrir à cause de quelqu’un d’autre mais le contexte avait été bien différent pour elle ceci dit c’était sans doute ces cicatrices laissées par sa jeunesse qui lui avait fait adopter, inconsciemment, les positions aussi radicales qu’elle avait aujourd’hui sur la vie de couple et le fait de fonder une famille.
Les rencontres les plus improbables sont parfois les meilleures. Stella et toi, vous vous êtes connus par le biais de vos travail respectifs. Tu as un immense respect pour elle et son travail. Tu ne t'attendais pas à la croiser en ce début de journée alors que tu es venu prendre ton petit-déjeuner dans l'un des cafés de Brisbane. Les cheveux en bataille, des cernes à en effrayer une armée de zombies, une barbe naissante sur le bas de ton visage. Tu peine à te reconnaitre lorsque tu viens d'admirer dans le miroir de ta chambre d'hôtel. Toi, l'homme toujours impeccablement apprêté. Lors de votre toute première -et unique- rencontre, Stella a pu avoir un aperçu de ton élégance. La demoiselle ne doit pas te reconnaitre en te voyant ainsi, portant le même costume que la veille. Mais ça, elle ne le sait probablement pas. « Le plaisir a été partagé. Ce n’est pas facile de savoir à qui confier des choses de ce genre, je suis bien contente d’être tombée sur quelqu’un de sérieux. » Les mots de la demoiselle te touchent énormément, et encore plus dans cette difficile période. Ton travail, tu l'as voulu et tu n'es pas peu fier de tout les sacrifices que tu as dû faire pour en être là où tu en es aujourd'hui. Se lancer, seul, à son compte, ce n'est pas donné à tout le monde. Et toi, tu as réussi. T'as réussi à te faire une place dans le monde du travail, à lancer ton entreprise non sans mal. Tes parents sont également très fiers de toi, bien que ton paternel ne te le montre pas. "Merci ! Ça me touche beaucoup, j'ai fait pas mal de sacrifices pour devenir ce que je suis aujourd'hui !" Tu dis simplement, remerciant la demoiselle comme il se doit. Tu hoche la tête, avale les dernières gorgées de ton café devenu tiède. La blonde ne cesse de sourire, elle doit avoir une foule de prétendants plantés devant sa porte. Elle est très charmante, si tu n'étais pas si âgé tu tenterais bien ta chance. Blonde ne veut pas dire idiote. Il est clair que Stella est l'exception parfaite du cliché des blondes. Elle a tout de suite vu, en te jetant un simple regard, que quelque chose n'allait pas. Est-ce à cause de ton costume froissé ? De tes cernes qui ne disparaissent pas depuis une semaine ? De ta barbe naissante ? Tu n'as pas envie de l'importuner avec tes soucis. Tu ne souhaite pas lui avouer ce qu'il t'arrive et pourtant, les mots sortent de ta bouche sans que tu ne puisse les contrôler. Ton regard se plonge dans celui de la blonde une fois les mots sortis et tes lèvres closes à nouveau. Le regard de la jeune femme est fermé, rien. Tu n'arrive à rien percevoir. Tu ne t'attendais pas à tout lui sortir ce que tu as sur le coeur. C'est fait. T'avais simplement envie et besoin de parler. Tes amis se connaissent, ils savent ce qu'ils doivent dire pour te remonter le moral. T'as besoin de parler à quelqu'un qui ne sait rien de toi. T'as juste besoin de discuter avec une parfaite inconnue. Stella est la personne idéale pour cela, en espérant ne pas te tromper sur son compte. « En effet, ça ne doit pas être facile à digérer. Je suis désolée d’apprendre ça et je ne sais pas vraiment quoi vous dire…Rassurez moi quand même, vous allez revoir vos enfants prochainement, votre femme ne les a pas kidnappés ? » Il ne manquerait plus que cela. Kidnapper tes enfants. La blonde ne doit certainement pas s'en douter mais la phrase qu'elle vient de prononcer n'a pas eu un bon effet sur toi. La panique, la peur, elles se sont emparés de toi. Tes mains se mettent à trembler. Des idées noires envahissent ton esprit déjà bien encombrés par d'affreuses hypothèses. Tu inspire, tu expire. Tu tente de te calmer par tous les moyens possibles et imaginables. "Quoi ?! Ah non, bien sûr que non. Enfin, je me demande si elle ne serait pas le genre de femme à m'empêcher d'en avoir la garde." Après tout, plus rien ne peut t'étonner venant d'elle. Tu as horreur que l'attention soit tournée vers toi, tu tente par tous les moyens de tourner la conversation sur elle. T'ignore si cela va fonctionner, au moins tu auras essayé. « Oh moi ça va, mon travail ne me laisse pas le temps de m’ennuyer. Rien d’aussi terrible à raconter, c’est l’avantage d’être seule je suppose.» Elle aussi, elle a dû énormément travailler pour en arriver là où elle est aujourd'hui. Ses parents doivent être extrêmement fiers d'elle et de sa réussite. "Seule ? Vous voulez dire qu'aucun homme ne partage votre vie ?" La curiosité est un bien vilain défaut, tu le sais parfaitement. "Vos parents doivent être fiers de vous et de vous faire autant réussir dans votre carrière professionnelle. J'ai l'impression que l'on est un peu pareils vous et moi. On fait passer le travail avant la vie privée, est-ce vraiment un mal Je n'en ai pas l'impression." Ta vie privée passera dorénavant au second plan mais pas tes enfants, tu trouveras toujours du temps pour t'occuper d'eux comme tu dois le faire. Tu n'as pas fait des enfants pour toucher les allocations ou les abandonner. Tu les as fait et tu compte les assumer jusqu'à ton dernier souffle.
La mémoire semblait être rapidement revenu à Hari dès lors qu’elle lui avait rappelé où ils s’étaient déjà rencontrés avant aujourd’hui. Cette première rencontre, très professionnelle et sérieuse, ne faisaient pas d’eux des amis quand bien même Hari en savait, de fait, avec le poste qu’il occupait, plus sur la suédoise que beaucoup de ceux qui la connaissait. Stella n’était pas du genre à s’attarder sur les autres et sur leurs états d’âme, depuis longtemps elle considérait d’ailleurs cela comme un poids qui pouvait l’empêcher d’avancer. C’était certainement pour cela qu’elle n’avait que très peu d’amis, encore moins d’amis très proche et sans parler du reste auquel elle ne pensais même pas malgré son âge qui avançait. Elle semblait souvent égoïste aux yeux des inconnus mais elle n’avait pas peur de la solitude, ni de ce que les autres pouvaient bien penser d’elle. C’était avec ce caractère qu’elle était arrivé là ou elle était aujourd’hui et elle ne regrettais en rien son parcours. Cependant Hari Grayson lui avait prêté son téléphone ce qui l’avait plus que bien dépanné et ensuite il avait consentit à la laisser s’asseoir à sa table, elle ne pouvait pas ignorer totalement la mine défaite qu’il affichait. Enfin si elle aurait pu. Hors de son travail elle mettait un point d’honneur à ne pas s’occuper des problèmes des autres sauf dans de rares exceptions. Allez donc savoir pourquoi Hari faisait aujourd’hui partie de ses rares exceptions auxquelles elle accordait quelques minutes de son intérêt. D’abord elle lui avait retourné le compliment concernant leur première rencontre et leur collaboration professionnelle qui s’était passé à merveille. C’était déjà quelque chose à noter parce qu’il était rare que Stella soit tout à fait satisfaite des échanges qu’elle pouvait avoir avec ses semblables, même dans le cadre professionnel… « Merci ! Ça me touche beaucoup, j'ai fait pas mal de sacrifices pour devenir ce que je suis aujourd'hui ! ». . Les remerciements du quarantenaire sont tout ce qu’il y a de plus sincère, un air un peu plus joyeux s’affiche brièvement sur son visage, malgré la fatigue toujours apparente, il est plus facile de reconnaitre l’homme rencontré quelques semaines plus tôt. « J’imagine oui, la concurrence est plutôt rude quand il s’agit de s’occuper des clients les plus gâtés par la vie j’imagine.». . En réalité elle ne faisait pas qu’imaginer. Elle le savait très bien. Déjà parce sa situation personnelle et familiale faisait qu’elle pouvait se mettre à la place des dits clients, lorsqu’elle s’était mise à chercher quelqu’un, à Brisbane, pour gérer ses actifs dans la société de son père et les quelques investissements immobiliers qu’elle avait pu faire pour commencer à investir son argent de manière intelligente, elle avait eu l’embarras du choix. Hari Grayson avait semble t’il bonne réputation et elle avait été assez inspiré par le site internet sur lequel elle avait trouvé les informations recherchées, c’est pour cela qu’elle s’était tournée vers lui et, jusqu’à maintenant elle n’était absolument pas déçue. Ensuite, elle pouvait savoir que lorsque l’on est gâté par la vie il n’est pas difficile d’obtenir les services d’un grand nombre de professionnels prêts à défendre vos intérêts en tout genre pourvu qu’ils soient payés à leur juste valeur. Elle travaillait au tribunal et, même si elle était plutôt spécialisée en droit pénal et qu’elle traitait beaucoup plus d’affaires criminelles que le reste, elle avait suivi des cours en toute matière et, la polyvalence demandée aux juges l’avait contrainte aussi à présider des audiences civiles voir parfois presque commerciales et, à ces occasions, elle avait pu se rendre compte sans difficulté que les clients les plus fortunés étaient toujours représentés ou assistés par un certains nombres de conseils. Cela ne garantissait pas toujours la victoire lors d’un procès mais c’était une aide énorme pour démonter la défense adverse. Finalement, face à l’air maussade de l’homme en face d’elle Stella avait fini par poser la question fatidique. Elle s’attendait à ce qu’il lui réponde simplement que ça allait, qu’il était juste un peu fatigué et rien de plus, comme le faisait la majorité des personnes même quand leur vie partait en miettes, surtout face à des inconnues car finalement c’est presque ce qu’était Hari et Stella l’un pour l’autre. Au lieu de cela, elle eut une explication courte mais très éclairantes de problèmes qui hantait le grand brun. Elle était resté silencieuse, impassible, le temps d’analyser toutes les informations. Ce n’était pas le genre de femme pleine de compassion et débordante d’affection, prête à remonter le moral à tout un bataillon en pleine dépression. Elle était consciente que sa réaction, plus que froide au premier abord, pouvait être surprenante voir même créer le malaise mais elle préférait réfléchir plutôt que d’agir dans le feu de l’action. Son travail lui avait appris, depuis des années, à faire face à la misère et à la détresse sous tout ses aspects, c’était d’une grande aide dans ce genre de situation. La première réaction de la juge n’avait visiblement pas eu d’effet rassurant ou apaisant sur Hari, au contraire il avait maintenant l’air triste et paniqué à l’idée du kidnapping de ses enfants. Réflexion faite, la remarque de Stella n’était sans doute pas très appropriée face à un père inquiet pour sa progéniture. Ce n’était pas nouveau qu’elle n’avait pas reçu le don de remonter le moral aux autres à la naissance. Ceci dit, les rares fois où elle s’occupait d’audiences du contentieux de la famille, elle avait été soumise à ce genre de situation qui, sans être courante, n’avaient rien d’une légende urbaine. « Quoi ?! Ah non, bien sûr que non. Enfin, je me demande si elle ne serait pas le genre de femme à m'empêcher d'en avoir la garde.». La blonde afficha un léger sourire, désolée d’avoir éveiller de telles angoisses chez Hari qui n’y avait certainement même pas pensé avant qu’elle ne l’évoque. Ceci dit, si sa future ex-femme avait un minimum de respect, ne serait-ce que pour ses enfants qui ne demandaient certainement pas à être privés de leur père, il n’y avait aucune raison qu’elle agisse ainsi. Par contre, elle semblait être le genre de femme a vouloir mettre des battons dans les roues à son ex, après la séparation, en tout cas d’après les dires du quarantenaire. « Désolée. Je ne voulais pas vous inquiétez. Ce sont des cas assez rares si vous voulez tout savoir et cela arrive surtout quand l’un des parents à des origines étrangères… Pour ce qui est de la garde, si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord avant le prononcé du divorce par la justice, vous pouvez toujours demander au tribunal de prendre des mesures provisoires concernant les enfants. Enfin, j’imagine que vous avec un bon avocat qui vous a déjà expliqué cela.».. Elle avait légèrement sourit à nouveau. Les avocats avaient le rôle de conseillers juridiques et c’était à eux qu’il appartenaient de conseiller les justiciables, quelle que soit la matière dont il était question. Le juge, lui, était là seulement pour trancher les litiges qui lui étaient présentés. Ceci dit, parfois la blonde dépassait un peu son rôle, quand elle n’était pas au travail elle en avait le droit, elle parlait en son nom propre et pas au nom de l’institution. D’expérience elle était plutôt bien placée pour conseiller les gens confrontés à certains problèmes même si, dans le cas présent, elle n’avait aucun doute quant à la capacité d’analyse de la situation d’Henri et sur son entourage face à cette épreuve. Alors que le brun avait détourné l’attention de lui en la questionnant elle avait répondu simplement et poliment. Elle n’avait pas grand chose à dire, sa vie suivait son cours et le travail et ses dossiers en étaient les principaux acteurs. Ceci dit, sa réponse eut l’air de l’interpeler.« Seule ? Vous voulez dire qu'aucun homme ne partage votre vie ?». . Stella n’avait pas pu retenir un rire franc. Dans d’autres circonstances elle aurait pu s’agacer face à une telle question mais la façon dont Hari l’avait posé était plus drôle qu’autre chose. En effet, c’était un sujet sur lequel elle avait une prise de position très tranchée et elle détestait qu’on lui rappelle sans cesse que la société voulait qu’une femme de son âge soit mariée à un homme bien sous tout rapport et, si possible ai des enfants. Pour beaucoup être une femme signifiait mettre sa carrière de côté au profit de sa famille ce que la blonde avait toujours refusé. Son leitmotiv pouvait se traduire ainsi : il vaut mieux être seule que mal accompagnée. Elle savait qu’Henri ne pensait certainement pas à mal en disant cela et que sa remarque n’avait sans doute rien de sexiste ou misogyne c’est pourquoi elle le prenait ainsi, avec légèreté. « Non aucun, ni aucune femme. Personne. Ça a l’air de vous étonner. Rassurez-vous c’est un choix de ma part, je suis très bien toute seule. ». . Pour tout dire elle n’avait pas eu de relation durable depuis ses seize ans. Elle fréquentait des hommes, de temps à autre évidement. Elle savait profiter des différents plaisirs de la vie et elle ne se privait pas. Elle connaissait ses atouts et la faiblesse du sexe masculin, elle savait en jouer. Mais elle n’avait jamais ressentit le besoin d’avoir quelqu’un dans sa vie. Elle se sentait bien seule. Certainement parce qu’elle redoutait plus que tout d’avoir des comptes à rendre à quelqu’un, que son bonheur puisse dépendre de quelqu’un d’autre. Elle appréciait trop sa solitude et son indépendance. Ou alors, peut être qu’elle n’avait tout simplement pas rencontré celui qui lui donnerait l’envie d’accepter cela… Cependant elle n’y croyait pas trop et elle ne cherchait aucunement ce genre de relation, sa vie actuelle lui convenait très bien. « Vos parents doivent être fiers de vous et de vous faire autant réussir dans votre carrière professionnelle. J'ai l'impression que l'on est un peu pareils vous et moi. On fait passer le travail avant la vie privée, est-ce vraiment un mal Je n'en ai pas l'impression.». . Là encore elle avait eut un léger rire. Elle avait grandit dans un contexte familiale assez particulier. D’extérieur il n’y avait sans doute rien de visible et, beaucoup d’enfants vivaient des situations bien plus terribles. Cependant ça n’était pas un hasard si elle avait choisi de terminer ses études en Australie puis de s’y installer, alors qu’elle était originaire d’Europe du nord. « Si j’avais une famille normale peut être… Pour mon père une femme doit s’occuper de sa famille et se marier à un bon parti. Il a vite compris que ça ne serait pas mon cas alors, quand j’ai entrepris des études de droit il a pensé que je pourrai rejoindre le service juridique de sa société. Le fait que j’ai choisi de suivre ma propre voie alors qu’il m’en offrait une toute tracée ne lui a pas vraiment plus. Ceci dit, comme j’ai des parts dans sa société il espère toujours que je change d’avis… Quant à ma mère, ce n’est pas facile de savoir ce qu’elle pense… je ne suis pas sûre qu’elle ai un avis propre la dessus, elle a toujours suivi l’avis de son mari de toute façon…».. Aucun besoin d’en dire plus pour que n’importe qui puisse comprendre les relations très tendues qu’elle entretenaient avec sa famille. Et dans tout cela elle ne parlait pas de son frère avec lequel elle n’avait plus le moindre contact. Quoi qu’il en soit, elle, elle était fière du chemin parcouru, d’avoir choisi sa propre voix. Elle n’avait pas évoqué la carrière qu’elle aurait pu faire dans le sport qui, évidement n’avait pas été au gout de son paternel. Elle se souvenait encore de son soulagement lorsqu’elle avait décidé d’arrêter l’athlétisme après sa pause forcée, pour se consacrer totalement à ses études. Il avait avait ensuite bien vite déchanté à nouveau en comprenant qu’elle lui échapperais quand même. Malgré tout, même si c’était un sujet qui pouvait être sensible, elle s’y était faite et vivre loin d’eux ne la chagrinais pas. C’était aussi ce passé, cette histoire familiale qui lui avait donné son gout prononcé de l’indépendance et qui lui avais appris à se moquer de l’avis des autres. « Au contraire, je pense que c’est loin d’être un mal de faire passer sa vie professionnelle en premier. C’est important d’aimer son travail pour le faire bien et quand on aime on ne compte pas les heures que l’on y passe. Et je trouve que travailler est toujours plus simple que de s’investir trop dans des relations humaines.».. Ce travail, si prenant était aussi la raison pour laquelle elle s’était toujours refusée à avoir quelqu’un dans sa vie. L’opportunité ne s’était jamais présentée, elle n’avait jamais rencontré quelqu’un qui lui avait donné envie de s’engager et elle était bien consciente que ses longues journées de travail, ses absences répétées, le soir, les week-ends ou les jours fériés en auraient de toute façon freiné plus d’un et elle refusait de sacrifier du temps de travail pour qui que ce soit. Stella était honnête et cela en effrayait certains autant que ça pouvait en attirer d’autres (du moins au premier abord ensuite on avait souvent tôt fait de lui reprocher sa franchise à toute épreuve). Finalement ce café improvisé avec Hari Grayson n’était pas une mauvaise chose, le contact avait l’air de passer aussi bien entre eux que lors de leur premier entrevue et, rencontrer des gens avec qui elle pouvait partager certains points communs était agréable parfois.
Heureusement pour toi que Stella a une bien meilleure mémoire. Elle se souvient de l'endroit où vous vous êtes connus. Il t'as fallu un peu plus de temps mais ça y est, tu te souviens enfin de l'endroit où vous vous êtes rencontrés. Au travail, bien sûr. Stella est une avocate brillante qui a un très grand avenir devant elle. Tu ne sais rien d'elle, néanmoins, tu peux dire que c'est une jeune femme qui sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne souhaite pas. Elle a son petit caractère, juste comme il faut. Le monde du travail est un monde rempli de requins, de mauvaises personnes prêtes à tout pour réussir. Qu'importe si cela blesse autrui ou pas. L'être humain est méchant, mesquin, égoïste. Néanmoins, ta confiance en l'être humain est immense. Légèrement ébranlé depuis qu'Ester t'a annoncé la fin de votre commune. T'as dû l'insulter une bonne centaine de fois lors des premières vingt-quatre heures qui ont suivis son annonce. Comme toi, Stella est très professionnelle. Tu as beaucoup apprécié travailler à ses côtés durant plusieurs semaines, c'était une très belle expérience. À renouveler si besoin il y a. Tu n'es pas un mauvais garçon, la jeune blonde a eu besoin de ton téléphone et tu le lui a pris sans attendre. Il n'est pas certain que tu l'aurais fait si cela avait été une parfaite inconnue à la place de la demoiselle. Assise désormais en face de toi, tu range tes affaires dans ta sacoche. Tu n'as aucune envie d'aller travailler, mais il le faut bien. Tes clients comptent sur toi, tout comme tu as besoin d'eux. Sans eux, tu n'aurais pas de travail donc pas de salaire. Travailler à son compte est plus compliqué qu'il n'y parait, tu as dû faire appel à une comptable expérimentée pour tenir tes comptes à jours et ne pas te faire avoir. Dieu merci, ça ne t'es jamais arrivé. Tu sais reconnaitre les escrocs lorsque tu en croise un. Tu viens la remercier dans un premier temps. Tu as fait d'énormes sacrifices pour arriver là où tu en es aujourd'hui. Notamment sur ton souhait de devenir père jeune, tu as donc dû attendre d'atteindre la trentaine pour voir naitre ton premier enfant. Il n'y a pas d'âge pour devenir parent. Toi, tu étais prêt à le devenir à vint-cinq ans. Cela dit, tu voulais pouvoir offrir un environnement convenable et confortable à ta progéniture. Et puis, il t'as fallu énormément te battre avec Ester qui ne désirait pas d'enfant. Elle craignait que sa vie de mère ne prenne le pas sur sa carrière professionnelle. Au final, tu peux dire que ta femme a très bien gérée les deux. Bien que sa carrière de médecin est pris plus de place que sa vie de maman. Nell et Nathan ne te l'ont jamais dit, néanmoins tu sais à quel point tes enfants ont pu souffrir de l'absence de leur mère. « J’imagine oui, la concurrence est plutôt rude quand il s’agit de s’occuper des clients les plus gâtés par la vie j’imagine.» Clients gâtés par la vie, Stella n'a pas tout à fait tort. Tu as la chance de t'occuper de personnes ayant fait de très bons placements ou bien de riches héritiers. Comme ce dernier client, héritier d'une des plus grosses fortunes de Brisbane qui ne sait pas comment gérer son argent. Ils te versent une somme conséquente chaque mois et, qu'on le dise, avec la difficile période que tu traverses cet argent gagné plus ou moins facilement n'est pas de trop. Qui a dit qu'emménager dans une nouvelle maison ne coûtait rien ? Sans compter que tu vas devoir verser une pension alimentaire à Ester pour qu'elle puisse s'occuper de vos enfants. Tu n'as jamais eu de réelles craintes, cela dit depuis quelques jours tes nuits sont courtes. Tes pensées sont noires et ne cessent de toujours penser au pire des scénarios. "Il faut être malin et très rusé. Et ne pas trop être gourmand en ce qui concerne l'argent, les gens les plus fortunés sont les plus radins !" Qui l'aurait cru ? Pas toi en tout cas. T'es loin d'être radin, tu arrive très bien à ne pas te soucier de l'argent, encore plus lorsque tes enfants sont concernés. Chaque fois que tu te rends au supermarché, tu leur ramène toujours un petit cadeau. Certains parents diront que ce n'est pas bien, que tu les gâte bien trop mais tant pis, tu fais bien comme bon te semble. La concurrence est rude, toutefois elle ne te fait pas peur. Tu sais ce que tu vaux et tu possède de solides références pour rassurer tes clients. Ton apparence physique joue énormément dans le choix de tes futurs clients, ils ne voudraient pas confier leur capital à quelqu'un qui ne dégage pas une bonne image à leurs yeux. Il est rare de te voir porter des jeans ou des joggings. Uniquement le weekend où tu t'interdis de travailler. Chaque chose en son temps. Dissocier travail et vie personnelle est devenue une priorité pour toi, bien que tu ne possède plus réellement de vie personnelles depuis quelques jours. Stella joue la curieuse, elle te demande ce qu'il se passe. Tu as tenté de dissimuler ton air triste à la jeune femme mais en vain. Tu t'es confié à elle. Tu ne le voulais pas, mais à croire que les mots sont sortis seuls de ta bouche. Ton coeur se serrer, le trou qu'Ester à fait lors de son annonce s'est à nouveau ouvert. Cette impression de mourir à petit feu te consume à nouveau. Tu retiens les larmes, tu ne dois pas pleurer pas pour elle, tu te l'interdis. « Désolée. Je ne voulais pas vous inquiétez. Ce sont des cas assez rares si vous voulez tout savoir et cela arrive surtout quand l’un des parents à des origines étrangères… Pour ce qui est de la garde, si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord avant le prononcé du divorce par la justice, vous pouvez toujours demander au tribunal de prendre des mesures provisoires concernant les enfants. Enfin, j’imagine que vous avec un bon avocat qui vous a déjà expliqué cela.». Les angoisses reviennent plus vite que tu ne le souhaiterais. Tu te racle la gorge, jouant nerveusement avec ta tasse entre les mains. "Pour être tout à fait honnête, non. Je n'ai pas encore trouver le bon avocat pour me représenter face à celui de mon ex femme. Néanmoins, je me suis pas mal renseigné. J'ai lu quelques témoignages sur internet et je peux dire qu'aujourd'hui, je connais le code civil par coeur." Tu dis, un léger rictus en coin des lèvres. "Vous y connaissez quelques choses là-dedans ? J'avoue que sur internet, ce n'est pas vraiment très clair.." C'est même carrément brouillon, tu te perds dans des explications et témoignages sans queue, ni tête parfois. "Ce qui me rassure c'est que mon ex femme et moi sommes toujours plus ou moins d'accord sur l'éducation des enfants. On les a toujours fait passés en premier et je sais que, de mon côté du moins, ça sera toujours le cas." T'es typiquement le genre d'hommes à se mettre de côté afin de s'occuper de tes proches. D'autant plus lorsqu'il s'agit de tes enfants. L'étonnement est immense lorsque la blonde t'apprend qu'aucun homme, ni aucune femme ne partage sa vie. « Non aucun, ni aucune femme. Personne. Ça a l’air de vous étonner. Rassurez-vous c’est un choix de ma part, je suis très bien toute seule. » Elle a bien raison, mieux vaut être seul que mal accompagné. Tu viens d'en comprendre le sens il y a quelques jours. Tu as pendant longtemps lié ta vie à celle de Ester. Et aujourd'hui, tu te retrouve esseulé, tentant de reprendre ta vie en main. Plus facile à dire qu'à faire. "Je ne peux pas vous contredire. Être amoureux c'est beau, merveilleux. Mais lorsque tout s'arrête, c'est la descente aux enfers." Loin de toi l'idée de l'effrayer, tu ne veux néanmoins pas lui mentir. "vous êtes jeunes, vous avez le temps !" Même si elle est plus âgée que tu ne le pense, il faut toujours rajeunir une dame. Ou un homme d'ailleurs. Ça flatte l'égo de ton interlocuteur. Tu ne connais pas la vie passée de la blonde, tu sais seulement que si un jour Nell avait aussi bien réussie sa vie professionnelle, tu serais extrêmement fier d'elle. Un père peut être fier de ses enfants, à tout moment de leurs vies. Tu t'es toujours au maximum pour eux, tu sais qu'un jour ou l'autre tes efforts paieront et qu'ils te rendront la pareil. « Si j’avais une famille normale peut être… Pour mon père une femme doit s’occuper de sa famille et se marier à un bon parti. Il a vite compris que ça ne serait pas mon cas alors, quand j’ai entrepris des études de droit il a pensé que je pourrai rejoindre le service juridique de sa société. Le fait que j’ai choisi de suivre ma propre voie alors qu’il m’en offrait une toute tracée ne lui a pas vraiment plus. Ceci dit, comme j’ai des parts dans sa société il espère toujours que je change d’avis… Quant à ma mère, ce n’est pas facile de savoir ce qu’elle pense… je ne suis pas sûre qu’elle ai un avis propre la dessus, elle a toujours suivi l’avis de son mari de toute façon…» Tu ne comprends pas les agissements du père de la blonde. Jamais tu ne pourrais décider à la place de tes enfants quant à leur avenir. T'écoute la jeune femme attentivement, hochant de temps en temps la tête pour acquiescer. "Hum .. je vois. C'est un peu vieux jeu quand même, on est plus au moyen âge." Tu dis, essayant de ne pas la blesser. "On est pas de la même génération avec nos parents, on ne vois pas les choses de la même manière. Je ne vois pas pourquoi une femme devrait rester à la maison et s'occuper des enfants ainsi que de la maison. C'est grotesque !" Tu dis, en prenant une intonation de voix très sérieuse. Tu le pense sincèrement. Dans les dires de la blonde, tu comprends sur la relation avec ces parents est très tendue. À croire que vous vous ressemblez plus que vous ne le pensez. "C'est bizarre, mon père et moi sommes également en conflits. Il ne renie pas la carrière que j'ai choisis de suivre. En revanche, l'homme que je suis ne semble pas lui convenir ! Quant à ma mère, elle ne donne jamais son véritable opinion. Elle se range tout le temps du côté de mon père !" Ta mère et terrorisée par son mari. T'aimerais lui venir en aide, la sortir de cette situation encore faut-il qu'elle accepte ton aide. « Au contraire, je pense que c’est loin d’être un mal de faire passer sa vie professionnelle en premier. C’est important d’aimer son travail pour le faire bien et quand on aime on ne compte pas les heures que l’on y passe. Et je trouve que travailler est toujours plus simple que de s’investir trop dans des relations humaines.» Pendant longtemps, tu as essayé de jongler habilement entre ton travail et ta vie de famille. Des efforts réalisés en vain, à la vue du résultat. Ta vie de famille a foutue le camp, il ne te reste plus que le travail pour te maintenir la tête hors de lui. "de toute façon, je n'ai plus que ça pour me tenir debout. Je n'ai plus envie de tomber amoureux, ça fait bien trop mal quand tout s'arrête de façon aussi violente que mon mariage s'est interrompu.." Tu dis, en lâchant un profond soupir. T'as beaucoup de mal à voir le bout du tunnel. Tu sais que ce n'est qu'une passade. Un beau matin, tu vas te réveiller et tu vas dire que cette fois, ça suffit. Tu vas taper du poing sur la table et reprendre du poil de la bête. Ce jour semble encore bien loin.
Hari est un homme très agréable. En tout cas dès le début il avait fait bonne impression à la suédoise ce qui n’était pas gagné pourtant. Elle avait du mal à apprécier ses semblables et elle était plutôt solitaire dans sa vie personnelle. Elle n’avait besoin de personne et devoir collaborer avec d’autres personnes, au travail ou en dehors, n’était jamais facile pour elle qui préférait ne compter que sur elle même. Peut être était elle comme ça parce qu’elle avait trop souvent été déçue lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant ? En réalité elle s’était toujours méfiée d’autrui et c’était de sa famille même qu’était venu l’élément qui l’avait convaincu de ne jamais faire confiance à qui que ce soit. Ne rien attendre des autres c’est la meilleure façon d’être heureux même s’il ne faut pas avoir peur d’être seul. Les gens ont souvent du mal à se lier avec des personnes trop indépendante peut être parce que cela leur donne l’impression que la personne peut parfaitement se passer d’eux et que ça les gêne. Bref, quoi qu’il en soit Hari avait su lui inspirer suffisamment confiance pour qu’elle lui confie les affaires qu’elle ne pouvait pas gérer elle-même. Ce n’était pas son fort mais elle avait appris à déléguer et elle savait qu’elle ne pouvait pas tout faire et préférait se consacrer uniquement à son travail. Elle était la première à dire lorsque que quelque chose ne lui plaisait pas mais elle était beaucoup plus avare lorsqu’il s’agissait de faire des compliments, cependant c’est bien de la sorte qu’elle venait de s’adresser au brun à qui, visiblement, ce commentaire positif sur son travail mettait du baume au coeur. « Il faut être malin et très rusé. Et ne pas trop être gourmand en ce qui concerne l'argent, les gens les plus fortunés sont les plus radins !». . Stella avait rit franchement à la remarque de son interlocuteur. Il avait tout à fait raison, elle ne le savait que trop bien. Les gens très riche avait l’habitude que tout leur soit donné et, par conséquent, ils avaient parfois du mal à comprendre que le travail que d’autres pouvaient réalisés pour eux n’était pas du bénévolat. « Ah ça, c’est bien vrai ! C’est toujours comme ça, ce sont ceux qui en ont le plus qui donne le moins ! Enfin sans faire de généralité car certains milliardaires sont très investis dans de grandes causes.». . Quel que soit le sujet il n’était jamais bon de faire de généralités. Cependant beaucoup de personnes riches étaient en effet assez avares lorsqu’il s’agissait d’aider les autres ou de payer pour un service qu’elles recevaient. Par contre lorsqu’il s’agissait d’acheter une belle voiture ou des choses pour montrer leur fortune là, ces mêmes personnes étaient beaucoup plus enclines à dépenser sans compter. Stella en connaissait quelque chose étant donné le milieu dans lequel elle avait grandit, son père n’était pas spécialement m’as tu vu mais il n’était pas le plus généreux et il faisait très attention à son argent. La blonde avait un peu hériter de lui certainement, elle savait dépenser sans problème, sans regarder les prix de ses achats mais elle ne faisait jamais de chose inconsidérée avec son argent. Par contre elle s’estimait assez généreuse tout du moins elle faisait régulièrement des dons à des associations de protections des animaux car la vie de toutes les petites bêtes terrestre ou non, à poils, à plumes ou à écailles, comptait beaucoup pour elle. En tout cas Hari dégageait beaucoup de confiance en lui, il savait parfaitement ce qu’il faisait et Stella comprenais sans peine qu’il attire rapidement la confiance de sa clientèle. Ceci dit c’est on ne peut plus mérité étant donné le travail de qualité qu’il réalise et dont elle a pu être témoin. La curiosité est un vilain défaut et la blonde la savait. En général elle s’abstenait de poser des questions personnelles aux gens qu’elle rencontrait. Même avec le peu d’amis qu’elle avait eu elle préférait ne pas se mêler de leurs vies privés et surtout de leurs problèmes alors avec une personne pour ainsi dire inconnue… Cependant elle avait interrogé le quarantenaire et il avait vidé son sac sans même qu’elle n’ait pu s’y préparer. Ensuite il avait bien fallu qu’elle essaie de faire bonne figure. Travailler son empathie et sa compassion ne pourrait pas lui faire de mal en dehors du travail. « Pour être tout à fait honnête, non. Je n'ai pas encore trouver le bon avocat pour me représenter face à celui de mon ex femme. Néanmoins, je me suis pas mal renseigné. J'ai lu quelques témoignages sur internet et je peux dire qu'aujourd'hui, je connais le code civil par coeur.». Visiblement Hari avait bien du mal a trouver un avocat à qui confier son divorce et tous les enjeux qu’il y avait concernant ses deux enfants. Elle ne l’avait jamais vécu mais elle pouvait le comprendre. Elle avait vu assez de divorces pour savoir que ça n’était jamais facile même dans les cas où tout se passait bien et que les deux ex-époux se quittait en bon termes. C’était tout de même une page qui se tournait et un échec à digérer. Vraiment elle ne regrettais pas son choix de vivre seule lorsqu’elle voyait tout cela. « Vous y connaissez quelques choses là-dedans ? J'avoue que sur internet, ce n'est pas vraiment très clair..». Elle avait sourit, compréhensive. Le droit était une matière très variée avec un grand nombre de branches, chacune était bien différente de l’autre. Il existait une multitude de textes qui devait ensuite s’appliquer à des cas concrets et les interprétations de la loi étaient souvent variables. C’était au juge de trancher ce genre de question et c’est ce que la jeune femme faisait tout au long de ses journées. Juger des gens en fonction de leurs actes, des lois et de l’application de ses dernières aux actes en prenant en compte les circonstances de ceux-ci. « Oui, c’est un métier de faire du droit… Je pense qu’internet peut encore plus vous embrouillez parfois… Je fais plus de droit pénal que de droit civil mais je peux vous recommander quelques avocats si vous avez besoin… A force de les voir et de les entendre je sais a peu prêt ceux qui valent le coup. ».. La blonde n’était, généralement, pas très amie avec les avocats. En effe, lors des audiences elle prenait toujours un malin plaisir à les pousser dans leur retranchement et à la remettre vertement à leur place lorsque ces dernier prenaient un peu trop la confiance. En tant que juge c’était à elle que revenait le rôle de faire la police de l’audience c’est à dire de vérifier que tout se passait bien et elle ne se faisait pas prier pour se servir de ce pouvoir. Mais, malgré ses relations compliquées avec la plupart d’entre eux et, même si elle ne les appréciaient pas forcément, elle savait ceux à qui il était possible de faire confiance ou non. « Ce qui me rassure c'est que mon ex femme et moi sommes toujours plus ou moins d'accord sur l'éducation des enfants. On les a toujours fait passés en premier et je sais que, de mon côté du moins, ça sera toujours le cas.». . En effet, c’était déjà un excellent début si le couple en séparation était d’accord concernant l’éducation de leurs enfants. Cela faciliterais certainement les choses et les discussions.« C’est déjà un bon début oui ! Au moins il n’y aura pas de conflit de ce côté là et croyez moi c’est déjà ça de gagner !». . Il y avait deux cas de figure dans les divorces, soit les ex époux étaient d’accord sur tout ou presque et tout se passait plutôt bien, soit, au contraire, ils n’étaient d’accord sur rien, à peine même sur le principe de divorcer et chacun cherchait à mettre des batons dans les roues de l’autre et il était très difficile d’arriver à une solution convenable pour tout le monde. Elle espérait pour Hari qu’une fois l’amertume de cette séparation un peu passée, il serait dans le premier cas de figure. Il avait l’air d’être quelqu’un de bien et elle lui souhaitait de pouvoir tourner cette page sans trop de douleur même s’il y en aurait de toute façon. Hari a ensuite l’air réellement étonné lorsqu’elle lui apprend qu’elle est seule et que personne ne partage sa vie. Elle n’est absolument pas attristée en disant cela, c’est un choix personnel. De toute façon avec son rythme de vie enfreint, il est difficilement conciliable d’avoir une vie de couple. « Je ne peux pas vous contredire. Être amoureux c'est beau, merveilleux. Mais lorsque tout s'arrête, c'est la descente aux enfers..». . Elle avait fait une petite moue lorsqu’il avait évoqué le fait qu’être amoureux était quelque chose de merveilleux. Elle avait beau avoir déjà passé la trentaine et s’approcher doucement des quarante ans, elle ne pensait pas avoir été déjà amoureuse. Depuis très jeune elle avait dans l’idée de ne pas vouloir s’embarrasser d’une autre personne. Elle n’avait été réellement en couple, du moins elle ne s’était définit comme telle qu’une seule fois, lorsqu’elle avait 16 ans. L’histoire c’était évidement mal terminée, elle en avait souffert mais pour d’autres raisons, elle n’avait pas eu le coeur brisé.« Quand je vois l’état dans lequel on peut se mettre après une rupture ça ne me fait pas du tout envie ! Je ne suis pas faites pour les histoires d’amour c’est certain. ».. Non ça c’était une certitude qu’elle s’était forgée depuis longtemps. Elle n’était pas faite pour l’amour, ni même vraiment pour l’amitié profonde. Elle était trop indépendante et elle refusait de s’attacher aux autres et de prendre le risque de devenir dépendant de quelqu’un. Voir les uns et les autres pleurer ou se lamenter parce qu’une autre personne le rejetait l’horripilait et elle refusait de devenir ainsi et apparement, l’amour rendait même le plus dur des hommes comme cela alors elle préférait vivre loin de ça. « vous êtes jeunes, vous avez le temps !». . Elle avait rit. Jeune ? Elle ne l’était pourtant plus tant que cela. Elle n’était pas vieille non plus d’ailleurs elle acceptait son âge sans aucun problème, aucun complexe. Tout le monde passait par là c’était inutile de se lamenter, le temps n’arrêterait pas sa course pour autant. «Jeune ? Vous pensez que j’ai quel âge ? Je ne suis plus si jeune que ça si vous voulez mon avis ! Mais jeune ou pas, je ne cherche pas l’amour et je ne l’ai jamais cherché et je ne pense pas que ça me tombera dessus un jour ! ».. Ne jamais dire jamais certes mais elle était assez sûre d’elle en disant cela. Elle n’avait jamais été intéressée par ce genre d’histoire et la tristesse d’Hari aujourd’hui la confortait encore plus dans son choix. Elle avait bien d’autres choses à faire sans se rendre triste pour quelqu’un d’autre. « Hum .. je vois. C'est un peu vieux jeu quand même, on est plus au moyen âge. On est pas de la même génération avec nos parents, on ne vois pas les choses de la même manière. Je ne vois pas pourquoi une femme devrait rester à la maison et s'occuper des enfants ainsi que de la maison. C'est grotesque ! ». . Stella avait eu un mouvement de tête affirmatif face aux propos du brun en face d’elle. Elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui et elle s’empressa d’ailleurs de répondre. « Ah ça je ne vous le fait pas dire ! C’est complètement idiot comme façon de penser mais certaines femmes aiment entretenir ce cliché malheureusement… Les moeurs changent mais beaucoup d’hommes continuent à penser comme cela c’est pathétique et triste pour les jeunes filles qui se laissent convaincre. ». Elle savait de quoi elle parlait. Elle voyait beaucoup de jeunes femmes, éperdument amoureuses et totalement dépendantes, sur tous les plans de leur conjoint. Sans travail, impossible d’être indépendant financièrement et donc de pouvoir prendre, réellement, ses propres décisions. Certains hommes avaient bien compris cela et s’en servait pour avoir une emprise malsaine sur leurs compagnes. « C'est bizarre, mon père et moi sommes également en conflits. Il ne renie pas la carrière que j'ai choisis de suivre. En revanche, l'homme que je suis ne semble pas lui convenir ! Quant à ma mère, elle ne donne jamais son véritable opinion. Elle se range tout le temps du côté de mon père !». Voilà quelque chose qu’elle était plutôt étonnée d’apprendre. Ils avaient un réel point commun de ce côté là comme si leurs parents étaient les mêmes. C’était un constat assez triste d’ailleurs mais Hari, comme elle, semblait s’en être accommoder et mener sa vie comme il l’entendait. « Ah en effet on croirait que vous parlez de mes parents ? Mais que votre père peut il bien vous reprocher ? Il me semble que vous avez plutôt bien réussi votre vie ? ». La question n’était pas indiscrète dans l’esprit de la juge. Stella aussi avait réussi sa vie, elle le savait et en avait pleinement conscience et pourtant son père n’était pas satisfait. Tant qu’à travailler il aurait rêvé que sa fille intègre l’entreprise familiale et reprenne le flambeau, même si elle était une femme puisqu’il ne fallait pas trop compter sur son grand frère pour le faire. Elle se demandait bien ce que le père d’Henri pouvait bien lui reprocher. Les parents parfois pouvaient être si difficile à comprendre… Stella avait ensuite vivement approuvé les propos du quarantenaire concernant le fait de privilégier sa vie professionnelle, c’était ce qu’elle faisait chaque jour sans absolument aucune forme de regret. Elle trouvait tellement se satisfaction à réaliser le travail qu’elle faisait que ça n’était pas un sacrifice, loin de là. « de toute façon, je n'ai plus que ça pour me tenir debout. Je n'ai plus envie de tomber amoureux, ça fait bien trop mal quand tout s'arrête de façon aussi violente que mon mariage s'est interrompu..». A nouveau le pauvre homme avait réellement l’air désespéré en évoquant l’échec de son mariage. Si Stella avait été plus sensible elle aurait certainement été très triste pour lui. Elle n’avait jamais ressentit cela mais elle savait ce que cela faisait de se retrouver seule, elle l’avait su quand son grand frère lui avait tourné le dos alors qu’il était l’être dans lequel elle avait placé sa confiance. Leur relation était si fusionnelle et pourtant… elle avait beaucoup souffert de cette séparation. Si l’amour amenait au même résultat ça n’était pas étonnant qu’elle le fuie sans relâche finalement. « Ca fait peut être triste à dire comme ça mais je ne vie que pour mon travail et croyez moi je suis aussi heureuse que possible ! Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin de qui que ce soit avec moi et c’est tellement agréable de n’avoir de comptes à rendre à personne. ». La blonde avait sourit. La situation d’Hari était très différente de la sienne mais elle se voulait encourageante. Elle voulait lui remonter le moral en assurant qu’une fois qu’il aurait fait son deuil de cette relation, il pourrait vivre heureux même s’il était seul. Il devait probablement seulement réapprendre à être seul. Et puis rien ne l’empêchait de profiter un peu des plaisir de la vie puisqu’il était à nouveau célibataire. En s’ouvrant un peu il rencontrerait certainement des personnes capables de lui faire oublier, au moins pour quelques instants, sa tristesse et le vide que son ex-femme avait créé en lui.
Un homme souriant, joyeux, heureux de vivre. Jamais le dernier à faire des blagues à ses proches, toujours un mot pour faire rire ou sourire autrui. C'est ainsi que tu as toujours été, jusqu'à ce que la vérité éclate au grand jour, jusqu'à te prendre la vérité en plein visage. Encore aujourd'hui, tu n'arrive pas à croire que ça soit vrai. Et pourtant si, il s'agit bel et bien de la vérité. Ton mariage est fichu. Percuté par un iceberg, ton mariage est en train de prendre de l'eau, de couler et, prochainement, il va sombrer dans l'oublie. Il ne sera bientôt plus qu'un lointain souvenir. Face au reste du monde, tu tente de continuer à faire illusion, de berner tes pairs. Assise en face de toi, tu souris à Stella. Soit elle a un sixième sens, soit elle est très perspicace. La demoiselle a, en effet, réussie à lire à travers toi. Bien souvent, les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir. Lorsqu'ils te posent la traditionnelle question "ça va ?" ils s'attendent à une réponse positive. Ils se fichent de savoir que non, ça ne va pas et que tu as envie de fondre en larmes. L'être humain est mesquin, méchant, égoïste. Exception pour Stella, la petite tête blonde assise en face de toi. Ça te fait du bien de parler avec elle, de ne pas penser à ce qu'il est en train de se passer actuellement dans ta vie. Stella et toi, vous parlez de tout et de rien. Du travail principalement, c'est ainsi que vous vous êtes rencontrés. La demoiselle rit, tu l'imite et, bordel, qu'est ce que ça fait du bien de rire de la sorte. Ça fait plusieurs jours déjà que tu n'arrive plus à sourire, ni à rire. « Ah ça, c’est bien vrai ! C’est toujours comme ça, ce sont ceux qui en ont le plus qui donne le moins ! Enfin sans faire de généralité car certains milliardaires sont très investis dans de grandes causes.» Oui bien sûr, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Il existe des exceptions dans toutes situations. T'en as connu des milliardaires investis dans de grandes causes, mais la ce n'est pas la majorité malheureusement. Les hommes fortunés sont radins parce qu'ils ont peur qu'on leur retire ce privilège, ils ont peur de devoir flirter avec la pauvreté un jour en craignant de ne pas manger à leurs faims en fin de mois. Tu n'es ni riche, ni pauvre. T'arrive à te dégager un salaire suffisamment pour savoir te faire plaisir dans la vie et faire plaisir à tes enfants également. Certains croient que tu fais partie de cette catégorie de personnes. Alors que, non, pas du tout. Tu n'es absolument pas superficielle. Tu viens d'une famille normale, banale, qui bouclait plus ou moins difficilement ces fins de mois. Durant toute la durée de ton mariage, c'est toi qui gérait le budget de ta famille. Certains mois étaient plus compliqués que d'autres, tu jongles aisément avec l'argent et ça, ce n'est pas donné à tout le monde. Stella a une apparence soignée, comme tou, ça ne fait pas d'elle une jeune femme superficielle. Enfin, tu ne la connais pas mais tu sais lire à travers les âmes. Elle semble être une très belle personne à l'intérieur, remplie de valeurs inculqués par ses parents. Elle te plait beaucoup Stella, pas dans le sens où tu voudrais te glisser entre ses draps, pas du tout, plutôt dans le sens où tu aimerais apprendre à la connaitre d'avantage et pas que au niveau professionnel. "A la vue de ton métier, tu dois bien gagner ta vie je pense, un peu comme moi. Et pourtant, je suis certain que tu ne dépense pas à outrance ?" Encore une fois, comme toi. Il t'arrive de faire des achats compulsifs parfois, il n'y a pas de mal à savoir se faire plaisir de temps en temps. "Il est quand même important de savoir se faire plaisir. Tout en étant raisonnable." Difficile lorsque l'on est parents de deux enfants. Nell et Nathan ne réclament pas tant que cela, ça leur arrive, ce sont des enfants sages. Ne faisant que rarement des bêtises, des caprices. Tu viens te confier à elle, une parfaite inconnue, sur ta situation personnelle. Ton coeur se brise à nouveau en parlant de cette histoire. Tu lui confie qu'à force de lire encore et encore le code civil, tu le connais par coeur. Tu pourrais presque le réciter sans même le consulter. « Oui, c’est un métier de faire du droit… Je pense qu’internet peut encore plus vous embrouillez parfois… Je fais plus de droit pénal que de droit civil mais je peux vous recommander quelques avocats si vous avez besoin… A force de les voir et de les entendre je sais a peu prêt ceux qui valent le coup. » Tu as hésité un moment avant de choisir ta voie à l'université. Ton truc à toi ce sont les chiffres. Stella ne te connait pas, néanmoins elle souhaite t'aider en t'aiguillant vers des collègues à elle. "Je veux bien oui, si ça ne te dérange pas. J'ai pas mal hésité à l'époque entre des études de droits ou de finances, les chiffres j'adore ça. T'as le droit de me regarder de travers, on me prend souvent pour un fou quand je leur révèle cette information." Tu ne comprends pas vraiment pourquoi. Il faut de tout pour faire un monde. Certains sont littéraires, d'autres sont plutôt manuels et d'autres encore, comme toi par exemple, se penchent plutôt sur les chiffres. "Ah et, tu peux me tutoyer. Je ne vais pas te manger !" Tu n'as encore jamais mangé personne, surtout pas une demoiselle aussi charmante qu'elle. T'es mitigé quant à la finalité de ton divorce. Tu ne sais pas comment cela va se passer, tout dépendra de votre bonne foi à tous les deux. Il y a tout de même un point important, et non-négligeable, sur lequel Ester et toi êtes d'accord : les enfants. Ils passeront toujours en premier, et bien avant vos petites querelles à tous les deux. « C’est déjà un bon début oui ! Au moins il n’y aura pas de conflit de ce côté là et croyez moi c’est déjà ça de gagner !» Stella a raison, c'est déjà ça de gagné. Seul, dans ta chambre d'hôtel, tu as beaucoup, trop, réfléchi. "J'ai décidé, aussi, de lui laisser la maison. En ce qui concerne le mobilier et la vaisselle, nous verrons cela le temps voulu. Je suppose qu'on se partagera les biens matériels." T'es au moins certain d'emporter l'entièreté de ton bureau avec toi, c'est ton outil de travail et à la vue de la situation actuelle, Ester a toujours eu beaucoup de respect pour ton travail. Elle sait à quel point il compote pour toi, c'est également tout ce qu'il te reste aujourd'hui pour continuer à rester debout malgré le coup que tu as reçu et qui t'as mis plus bas que terre.« Quand je vois l’état dans lequel on peut se mettre après une rupture ça ne me fait pas du tout envie ! Je ne suis pas faites pour les histoires d’amour c’est certain. » Sa réflexion t'interpelle. Stella est une très jolie jeune femme, tu ne vois pas pourquoi elle n'aurait pas le droit d'avoir, elle aussi, son prince charmant et sa fin heureuse. "Pourquoi tu dis ça ?" Tu ne comprends pas, t'espère qu'elle puisse t'expliquer. Peut-être as-t-elle, elle aussi, souffert comme tu es en train de souffrir en ce moment. Stella, tu lui donne entre trente et trente-cinq ans. Ni plus, ni moins. Elle est jeune, elle a encore le temps de se trouver quelqu'un de correct avec qui faire sa vie. «Jeune ? Vous pensez que j’ai quel âge ? Je ne suis plus si jeune que ça si vous voulez mon avis ! Mais jeune ou pas, je ne cherche pas l’amour et je ne l’ai jamais cherché et je ne pense pas que ça me tombera dessus un jour ! » Tu réfléchis, il ne faut jamais vieillir une dame. C'est très impoli. "Hum.. Je dirais entre trente et trente-cinq ans. Pas plus !" De nos jours, si à vingt-cinq ans tu n'es pas en couple et posé avec cette personne, les gens te regardent de travers. La question la plus posée après le "ça va ?" c'est le "alors, et les amours ?". Ce n'est pas parce qu'on reste célibataire jusqu'à quarante ans que l'on fait partis des parias de la société. C'est ridicule. Chacun évolue à son rythme. "L'amour te tombera dessus au moment où tu t'y attendra le moins !" Ce n'est pas faux. Ta rencontre avec Ester était prémédité par l'un de vos amis en commun, en revanche, ton attachement avec la jeune Léonie était totalement imprévu. Tu ne sais même pas ce que vous êtes, rien, pour le moment. Dans ton esprit, tout s'embrouille, tout se bouscule. C'est le bordel dans ta tête. « Ah ça je ne vous le fait pas dire ! C’est complètement idiot comme façon de penser mais certaines femmes aiment entretenir ce cliché malheureusement… Les moeurs changent mais beaucoup d’hommes continuent à penser comme cela c’est pathétique et triste pour les jeunes filles qui se laissent convaincre. » Tu n'as jamais reproché à Ester de travailler, au contraire, tu sais à quel point son travail est très important pour elle et tu reste fier de ce qu'elle fait au quotidien. Il est l'un des plus beaux métiers du monde pour toi, elle sauve des vies au quotidien. Ça, ça n'a pas de prix. "Mon père a toujours refusé que ma mère travaille, du coup, elle nous a élevés ma soeur et moi. Je n'ai jamais reproché à mon ex femme de travailler, je l'ai toujours encouragé et j'encouragerais ma fille à travailler lorsqu'elle sera en âge, bien sûr." Il est étrange de constater que tes parents sont approximativement similaire à ceux de la jeune femme. Une drôle de coïncidence. « Ah en effet on croirait que vous parlez de mes parents ? Mais que votre père peut il bien vous reprocher ? Il me semble que vous avez plutôt bien réussi votre vie ? » Oui, tu as bien réussis ta vie. Tu ne sais pas s'il est fier de toi, il ne te l'a jamais dit clairement. Ton père ne te parle pas de toute manière. "Nous n'avons pas de très bons rapports lui et moi. Mais je sais qu'il voulait que je reprenne le flambeau, que je reprenne la suite de son cabine d'avocat." D'où ton interrogation sur ton choix de voie à l'époque. Ton amour des chiffres l'a finalement emporté, tu ne le regrette absolument pas. "Si tu pouvais changer de métier, rien qu'une journée, tu choisirais lequel ?" Il y a tellement de possibilités, tu ne saurais choisir. Tant qu'à faire, un métier radicalement opposé au tien. Un métier où l'on donne de son temps et de sa personne pour autrui. « Ca fait peut être triste à dire comme ça mais je ne vie que pour mon travail et croyez moi je suis aussi heureuse que possible ! Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin de qui que ce soit avec moi et c’est tellement agréable de n’avoir de comptes à rendre à personne. » Ca a un petit côté mélo-dramatique dit comme ça, tu la comprends parfaitement. Ton travail a beau être barbant à souhait, tu n'en changerais pour rien au monde. Tu adore ce que tu fais, tous les jours tu fréquente de nombreuses et diverses personnes. D'autant plus, qu'en ce moment, c'est ton travail qui te maintient la tête hors de l'eau. "Exactement. Je vois que l'on a plus de points en commun que je ne l'aurais pensé. Ne va pas croire que ça me déplait, loin de là !" Tu lui dis en venant terminer ton café. "T'es bien matinale, dis-moi." Remarque un peu déplacé et très familière, tu en conçois. "dure journée qui t'attends ?" Tu demande afin d'alimenter ta -trop- grande curiosité.
La suédoise n’avait jamais vécu une situation similaire à celle qu’Hari traversait actuellement. Evidement puisqu’elle n’avait jamais ouvert son coeur à qui que ce soit. Ses sentiments étaient verrouillés et elle vivait très bien ainsi. Elle papillonnait et suivait ses envies sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit d’autres qu’à elle même et, honnêtement, elle ne savait pas si elle serait capable de concevoir la vie autrement. Quand on connait le gout de la liberté cela parait difficile de pouvoir s’en passer. En tout cas la situation semblait beaucoup faire souffrir le quarantenaire. C’était compréhensible, après avoir partagé tant d’années et de souvenirs avec une personne… Stella n’était pas la personne la plus emphatique au monde. Dans son travail elle avait été contrainte de développer cette capacité pour appréhender au mieux chaque situation et ne pas se montrer trop dure et trop rigide dans l’application des règles de droit. Dans sa vie personnelle il en allait autrement surtout parce qu’elle ne s’autorisait pas vraiment à montrer de l’empathie et trop de bienveillance à autrui. Par contre, dès lors qu’elle posait une question à quelqu’un, connu ou inconnu, c’est qu’elle voulait savoir la réponse. Sinon, elle ne la posait pas. Elle n’était pas du genre à s’encombrer de politesse qu’elle jugeait inutile et hypocrite. Et comme elle se fichait complètement de ce que pouvait penser les autres, elle n’avait aucun problème à les froisser. Pour Hari, c’était un peu différent, il lui avait rendu service d’abord par son travail et ensuite aujourd’hui en lui prêtant son téléphone mais également parce que le brun lui inspirait une certaine sympathie après leur première rencontre dans un cadre strictement professionnel et qu’elle avait directement sentie que quelque chose clochait chez lui aujourd’hui, dès qu’elle lui avait adressé la parole. Elle était très observatrice et elle avait tôt fait de cerner ses interlocuteurs. C’était bien souvent un atout et une aide précieuse dans ses relations avec les autres. Parler de la pluie et du beau temps, de leurs professions respective semblait distraire l’esprit torturé d’Henri et il avait d’ailleurs rit avec elle.« A la vue de ton métier, tu dois bien gagner ta vie je pense, un peu comme moi. Et pourtant, je suis certain que tu ne dépense pas à outrance ?». . Effectivement son travail lui permettait de très bien gagner sa vie et de pouvoir vivre confortablement. Elle n’avait pas à se plaindre. Avec les parts qu’elle possédait dans la multinationale dont son père était le grand patron elle aurait même pu ne pas travailler du tout et tout de même vivre extrêmement confortablement. Mais elle avait toujours préféré travailler pour pouvoir être indépendante et ne pas rester à la merci de son paternel, ce qui était tout de même le risque si elle n’avait compté que sur les dividendes qu’elle percevait grâce à son rôle d’actionnaire dans la Fredricksen Corporation. Grâce à son travail elle vivait très sereinement sans avoir un craindre un changement soudain d’avis de son vieux père. Elle pouvait dépenser son argent sans se faire le moindre soucis et c’était un réelle luxe dont elle était consciente même si elle était loin de se priver. Elle n’avait pas tiqué lorsqu’il avait commencé à la tutoyer, après tout cette conversation n’avait plus rien de professionnelle ou de solennelle. « Effectivement je suis loin d’être dans le besoin. Par contre, je dois reconnaître que je suis accro au shopping et j’aime m’acheter de belles choses. Et puis, dépenser à outrance c’est un concept relatif… ça dépend de quelle somme on dispose au départ… en tout cas je ne me met jamais en difficulté financière mais je ne me prive pas. ». . Non, il n’y avait pas de mal à se faire plaisir et Stella n’avait aucun complexe a dépenser, régulièrement, des sommes que certains considéraient certainement comme astronomiques dans des sacs à main ou des chaussures de luxe. C’était peut être mal vue mais elle s’en fichait, surtout qu’elle travaillait quand même dans l’intérêt de la société, elle participait activement, à maintenir la paix sociale et un cadre de vie agréable pour tous. En plus, contrairement à ce que les mauvaises langues pouvaient prétendre, elle avait travailler dur pour en arriver là ou elle était, elle ne devait rien à la réputation et à l’argent de son père. Elle estimait qu’elle ne faisait de mal à personne. D’autant qu’elle donnait régulièrement à des associations pour la cause animale principalement, ce qui, d’après elle, ne faisait pas d’elle la mauvaise personne pour laquelle certains, certainement jaloux, essayait parfois de la faire passer. A quoi cela servirait il de gagner beaucoup d’argent si c’est pour ne pas en profiter ? En tout cas Stella ne cherchait pas à répondre à cette question et elle savait se faire plaisir il n’y avait qu’à regarder ses vêtement, sa voiture ou son appartement pour s’en rendre compte. Evoquer son divorce à venir et sa séparation encore récente avec sa femme, la mère de ses enfants était difficile pour Hari ce qui était compréhensible. Stella ne pouvait pas savoir vraiment ce qu’il vivait. Elle n’avait eu le coeur brisé qu’une fois ou deux peut être mais cela était resté dans le cadre familiale, elle ne s’était jamais suffisamment ouvert à quelqu’un d’autre donc elle n’avait jamais pris la risque de se retrouver dans une situation semblable. Elle n’était peut être pas un très bon soutien moral pour Hari face à sa peine mais elle pouvait être, sans problème, un soutien logistique pour l’aider à faire les bons choix dans le cadre de son divorce. C’était déjà mieux que rien et elle était certaine qu’Henri serait satisfait. « Je veux bien oui, si ça ne te dérange pas. J'ai pas mal hésité à l'époque entre des études de droits ou de finances, les chiffres j'adore ça. T'as le droit de me regarder de travers, on me prend souvent pour un fou quand je leur révèle cette information.». Ainsi, elle avait sortie un carnet de son sac à main duquel elle avait arraché une page pour griffonné le nom de trois avocats avec lesquels elle avait pu être amené à travailler quand elle avait officier en tant que juge des affaires familiales et elle avait tendu le papier à Hari, espérant sincèrement qu’il trouverait son bonheur. « Ah et, tu peux me tutoyer. Je ne vais pas te manger !». Lorsqu’il avait commencé à la tutoyer elle avait assez facilement suivi le mouvement. En dehors du cadre professionnel stricte ou le vouvoiement restait une marque de respect et de distance, elle n’avait aucun mal à tutoyer ses interlocuteurs dès lors que ceux ci le faisait. Elle avait approuvé d’un signe de tête avant de rebondir sur ce qu’il avait dit plus tôt.« Il faut de tout pour faire un monde et heureusement que certaines personnes aime les chiffres, si tout le monde était comme moi on serait mal barré. ».. Evidement, elle savait faire ses comptes toute seule, même si elle préférait déléguer cela à un comptable. Elle n’était pas complètement ignarde à ce sujet mais elle n’était pas un fan de chiffres. Elle n’aurait jamais pu faire le métier d’Hari avec la même passion que ce dernier. Elle état bien mieux dans son rôle de juge, c’était un peu un métier qui lui collait à la peau tant il était en accord avec sa personnalité combative. « J'ai décidé, aussi, de lui laisser la maison. En ce qui concerne le mobilier et la vaisselle, nous verrons cela le temps voulu. Je suppose qu'on se partagera les biens matériels.». . Hari avait peut être du mal à accepter la fin de son couple mais il semblait avoir déjà réfléchie à beaucoup de points importants. C’était admirable et sa décision était plus que respectable. Si tous les couples en instance de divorce avaient été comme Hari les audiences de divorce auraient certainement été moins longues. « C’est une décision qui n’a pas du être simple à prendre mais bravo. Vous avez déjà réfléchie aux autres questions pour le reste c’est généralement ce qui se fait suivant le régime sous lequel vous vous étiez mariés et hormis certains types de biens un peu plus spéciaux comme tout ce qui concerne l’aspect professionnel ou familiale de l’un ou de l’autre.». . Le domaine de Stella restait le droit pénal et les affaires criminelles. Elle affectionnait particulièrement les meurtre et toutes ses histoires sordides, elle adorait fouiller dans les dossiers et poser les questions ayant pour but de faire éclater la vérité et de rétablir la justice. Cependant, les affaires familiales était un domaine qu’elle avait eu à voir pendant sa formation mais également par la suite puisque les juges se devaient de rester polyvalent et que la suédoise était du genre à toujours chercher à en savoir plus, à acquérir le plus de connaissance possible. « Pourquoi tu dis ça ?.». . Visiblement sa remarque concernant l’amour et les histoires sentimentales n’a pas laissé Hari de marbre. Il ne la connait pas encore assez pour savoir de quel bois elle se chauffe. La blonde n’avait pas vraiment de raison particulière de dire cela. Tout du moins, elle n’avait jamais vécu de rupture tragique, jamais un homme ou une femme n’avait abusé de sa confiance, ou ne s’était joué de ses sentiments. Cependant elle fuyait ce genre de relation, certainement parce qu’elle redoutait de pouvoir dépendre de quelqu’un d’autre, de partager sa vie, d’avoir des comptes à rendre à qui que ce soit, elle aimait décider seule, ne pas demander l’avis d’une autre personne et être en couple demandait, de son point de vue, de faire trop de concessions. « Je suis très indépendante et j’aime plus que tout ma liberté. Je fais ce que je veux quand je veux sans que qui que ce soit ne puisse venir me dire quelque chose et j’avoue que j’aime ce mode de vie. Mais attention, ça ne veux pas dire que je suis une none non plus. Les relations sans lendemain me suffisent. ».. Elle ne s’était pas plus étendue sur ce sujet. Elle savait que certains la jugeaient lorsqu’elle évoquait cela. Une femme qui vie sa vie et assume pleinement sa vie intime ça n’était pas encore tout à fait bien rentré dans les moeurs et c’était donc un sujet à ne pas évoquer avec n’importe qui. Cependant Hari avait déjà prouvé qu’il était ouvert d’esprit et c’est pour cela qu’elle avait ajouté cette aveu, il ne semble pas être le genre d’homme à la juger sur cet aspect de sa vie. « L'amour te tombera dessus au moment où tu t'y attendra le moins ! ». . Elle avait rit doucement. Elle était beaucoup moins optimiste sur ce point que ne pouvait l’être Hari. Elle n’était pas décidée à s’engager dans cette voix et à confier son coeur, partager sa vie avec un homme ou une femme. C’était impensable. Certes, l’homme avait raison, c’était lorsque l’on s’y attendais le moins que ce genre de chose arrivait mais Stella repoussait ce genre de sentiments de toutes ses forces et elle ne se laissait jamais le temps de s’attacher plus que de raison. «Alors là je n’y crois pas vraiment et… pour être honnête je suis tellement bien seule que je ne suis pas certaine de vouloir que ça me tombe dessus.».. Oui, elle était très bien toute seule. Peut être trop bien. Elle n’avait jamais cherché la compagnie des autres que ce soit amical ou amoureux. Elle arrivait, parfois à apprécier réellement des personnes, mais cela restait assez rare. Une vraie louve solitaire. Cependant Hari avait l’air d’être sûr de lui en disant cela. Peut être que le temps lui donnerait raison mais Stella était loin d’être prête. « Mon père a toujours refusé que ma mère travaille, du coup, elle nous a élevés ma soeur et moi. Je n'ai jamais reproché à mon ex femme de travailler, je l'ai toujours encouragé et j'encouragerais ma fille à travailler lorsqu'elle sera en âge, bien sûr. ». . Par ces mots le quarantenaire prouvait encore qu’il était un homme bien, qui avait su évoluer avec son époque. Bien loin des préjugés de certains. Stella l’avait perçu, de manière assez claire, dès leur première entrevue et elle était assez douée pour lire les gens et interprétez leurs attitudes rapidement. Une preuve de plus avec Hari. « Nous n'avons pas de très bons rapports lui et moi. Mais je sais qu'il voulait que je reprenne le flambeau, que je reprenne la suite de son cabine d'avocat.». . Décidément, le père d’Henri semblait être un clone du siens. Stella hocha la tête d’un air affirmatif, comprenant tout à fait ce que le brun pouvait ressentir et la relation qu’il entretenait avec son paternel. « J’ai exactement le même genre de conflit avec mon père. En dehors de son côté vieux jeu il est aussi très directif, tout le monde doit lui obéir et il avait de grands projets pour moi avec sa société… il n’a pas tellement supporté que je choisisse de faire autre chose… Partir en Australie a été la meilleure décision que j’ai prise, il a continué à me mettre la pression mais avec les kilomètres de séparation c’est devenu plus facile à supporter. ». Le père de Stella l’avait souvent vu comme une rebelle qui ne voulait pas se plier aux règles juste pour faire parler d’elle. Et pourtant, hormis son fort caractère et son côté autoritaire et sûre d’elle, elle, elle avait toujours été bonne élève, douée dans tout ce qu’elle entreprenait. Elle avait fait des bêtises, évidement, comme tous les adolescents, elle en avait même fait une très grosse certes, mais globalement elle était toujours restée dans le droit chemin et son métier aujourd’hui en était quand même une preuve flagrante. Elle oeuvrait chaque jour pour la justice et le respect de la loi, pas vraiment ce que l’on attend d’une véritable ado rebelle. Concernant la relation avec son père, Hari semblait pouvoir la comprendre à merveille, qui l’aurait cru avant aujourd’hui ?« Si tu pouvais changer de métier, rien qu'une journée, tu choisirais lequel ?t.». C’était une question intéressante à laquelle elle avait déjà réfléchie. Son métier avait été une vocation dès lors qu’elle avait décidé d’arrêter sa carrière de sportive. Elle ne l’avait pas tout de suite affirmé mais au fond d’elle l’idée avait toujours été là. Cependant ça ne l’avait pas empêché de réfléchir, comme tout un chacun, à ce qu’elle aurait aimé faire d’autre. « J’aime profondément le monde judiciaire et les affaires criminelles alors je pense que j’aurai aimé le métier de commissaire… our lors médecin légiste, je suis passionnée par leurs rapports, ce sont des mines d’ors. J’ai un énorme respect pour ses professionnels bien souvent oubliés ou mal vue. Et si j’avais fait complètement autre chose, je pense que j’aurait été vétérinaire, je suis une amoureuse des animaux. Et toi ? ». Elle n’avait pas hésité dans sa réponse et elle était vraiment honnête, ces trois professions lui auraient plus sans aucun doute. Avec le sourire, curieuse, elle avait retourné la question à Hari imaginant ce qu’il pourrait bien répondre. C’était un sujet de conversation amusant en tout cas !« Exactement. Je vois que l'on a plus de points en commun que je ne l'aurais pensé. Ne va pas croire que ça me déplait, loin de là !». Il avait tout à fait raison, elle s’était aussi faite la remarque. Ils avaient probablement des grandes différences sur certains points comme par exemple au sujet de l’amour et certainement de l’importance de la famille, Hari était père, sa vision était forcément différente de celle de Stella célibataire endurcie. « C’est partagé, ça ne me déplait pas non plus d’avoir autant de points communs avec toi ! ». Dans la bouche de la suédoise c’était un réel compliment même s’il n’y paraissait pas. Elle n’était pas du genre expansive et chaque petite remarque positive de sa part méritait que l’on s’attarde dessus. Hari était un homme sympathique qui, selon elle en tout cas, avait réussi sa vie et elle n’était absolument pas rebutée à l’idée de partager autant de choses en commun, même les plus insoupçonnées, avec lui. « T'es bien matinale, dis-moi. dure journée qui t'attends ?». . La jeune femme avait sourit. Elle était toujours très matinale, tout en étant une couche tard. Parfois il lui arrivait de passer vingt quatre heures sans dormir et, en règle générale elle ne dormait que quelques heures par nuit. Dormir était une perte de temps à ses yeux et elle préférait consacrer son temps précieux à autre chose. Cela ne l’empêchait pas d’être toujours en forme ou presque. En tout cas elle commençait chaque journée avec la même envie et la même détermination. « Je suis toujours levée aux aurores à vrai dire… et ce matin je n’avais plus de café… ce qui, chez moi je le reconnait, est un drame, je ne peux pas commencer une journée sans café. Hors de question. ». Véritable problème existentiel n’est ce pas ? Problème de riche comme pourrait le qualifier certaines langues de vipère. Ceci dit c’était la réalité, commencé une journée sans café comme elle avait failli le faire aujourd’hui était inconcevable ou alors cela annonçait forcément une journée désastreuse. « Et bien j’avais rendez vous avec un expert judiciaire ce matin mais j’ai annulé pour avoir le temps de boire mon café… soit dit en passant il semblait ravi de la nouvelle… Ca me laissera le temps de travailler le dossier que je dois juger la semaine prochaine… Les audiences criminelles sont longues et fastidieuses avec les jurés populaire et il vaut mieux être parfaitement au point pour éviter de les troubler… Journée studieuse donc pour ma part mais pas dans le feu de l’action, j’aime ça mais de temps en temps il faut que je puisse me poser un peu pour rédiger… et toi ?».. Lorsqu’elle parlait de son travail elle était un peu plus bavarde que sur d’autres sujets. En même temps elle était passionnée et elle aimait vraiment ce qu’elle faisait même si la justice était souvent décriée, que les décisions des juges faisaient souvent l’objet de critique. Elle travaillait avec sa conscience et chacun de ses dossiers étaient étudiés avec le plus grand soin. Rien n’était laissé au hasard et tout était passé au peigne fin avec les audiences pour détecter la moindre erreur, le moindre problème, même infime. Et elle n’avait pas la réputation d’être une juge très clémente d’ailleurs.
Trouver de l'aide arrive très souvent là où on s'y attend le moins. Stella est une jeune femme tout à fait charmante, qui occupe un emploi important et respectable. Tu l'as connu comme cela d'ailleurs, grâce à vos métiers respectifs. Dans le milieu professionnel, tu l'apprécie réellement. Dans la vie privée, tu ne la connais pas encore. Pourtant, ça ne te pose aucun problème de te confier à elle. T'en as besoin, de parler, de te confier, d'ouvrir ton coeur et, d'enfin, dire ce que tu ressens. Une profonde tristesse, une très grande détresse. T'es perdu, tu ne sais plus où aller. T'es là, planté au milieu du chemin qu'est ta vie, sur un côté il y a Ester et vos enfants sont au milieu. Tu ne sais pas si tu dois lui pardonner et retourner vers elle ou, au contraire, abandonner cette relation et aller de l'avant. Tu te connais, tu ne pourras pas lui pardonner. C'est impossible. T'es l'homme le plus rancunier de la planète. La moindre petite crasse de la part de l'un de tes amis et s'en est terminé, tu n'accorde pas de seconde chance à qui que ce soit. Durant tes quarante années de vie, t'en as eu des amis. T'en as perdu aussi, seuls ceux que juge être les plus fidèles sont restés près de toi. Ta confiance est très difficile à gagner, des années de lutte acharnée sont nécessaire pour réussir à avoir l'entiéreté de ta confiance. D'après ce que tu arrive à déceller à travers la blondinette, Stella semble être comme toi, difficile à atteindre. En règle général, tu n'as besoin de personne pour avancer dans ta vie. Exception faite pour aujourd'hui, tu n'es pas contre avoir une main tendue. Même face à une inconnue. Sensation étrange qui s'empare de toi, c'est comme si tu connaissais la jeune femme depuis toujours. Comme si elle faisait partie de ta famille. Avec tes affaires, tu n'es pas très prêteur en règle général. Aujourd'hui, t'es sorti de ta zone de confort. Tu es venu lui prêter ton téléphone. « Effectivement je suis loin d’être dans le besoin. Par contre, je dois reconnaître que je suis accro au shopping et j’aime m’acheter de belles choses. Et puis, dépenser à outrance c’est un concept relatif… ça dépend de quelle somme on dispose au départ… en tout cas je ne me met jamais en difficulté financière mais je ne me prive pas. » T'as l'impression d'entendre parler ton ex femme, Ester lui ressemble beaucoup quant au niveau financier. Cette dernière gagne presque aussi bien sa vie que toi, elle est un vrai panier percé et ne cesse de faire des séances shopping avec sa famille ou ses amies. "Dit toi que tu gagne ta vie, tu te décarcasse tout les jours pour réussir à vivre correctement. T'as le droit de te faire plaisir !" Tu ne te gêne pas non plus pour te gâter, tu sais gérer ton argent. Quelques placements astucieux, histoire d'assurer un héritage conséquent pour tes enfants. Quelques achats, compulsifs ou non, afin de te faire plaisir. "Je ne suis pas psychologue, mais j'ai déjà entendu dire que se faire plaisir en s'achetant toutes sortes de choses étaient pour la santé, pour le moral surtout." C'est vrai, vivre en perpétuelle frustration n'est pas une solution. Que ça soit pour toi ou tes enfants, il t'arrive de dépenser des sommes plus ou moins folles dans une seule et même journée. Mieux vaut avoir des regrets que des remords, tel est ton point de vue. "Et puis, je pense que tu as assez galérer durant tes études pour pouvoir t'offrir des articles chers aujourd'hui !" Durant tes études, tu vivais exclusivement avec les bourses. Tes parents te versaient une certaine somme d'argent par mois pour faire les courses. Être étudiant n'est pas du tout un bon souvenir pour toi. Tout était calculé au centimes près. Aujourd'hui, tu as gardé cette manie de faire tes comptes en milieu de mois. D'abord les factures et virement impondérable, ensuite les loisirs. Parler avec la blonde est facile. Bras croisé sur le torse, tu la toise du regard. Tu ne la juge pas, t'es simplement impressionné par sa facilité à avoir déceler ta tristesse en si peu de temps. Stella vient même te proposer de te donner des noms d'avocats réputés spécialisés dans les affaires de divorce. « Il faut de tout pour faire un monde et heureusement que certaines personnes aime les chiffres, si tout le monde était comme moi on serait mal barré. » Sa remarque te fait rire, elle n'a pas tort cela dit : il faut de tout pour faire un monde. Des personnes littéraires, d'autres plus cérébrales quant au niveau des chiffres. "T'aime pas les chiffres ? Si un jour t'as besoin d'aide avec tes finances, hésite pas !" De la poche de ta veste, tu sors une carte de visite à ton nom. Ton logo y est très bien représenté, ton numéro de téléphone, ton e-mail. Tout est inscrit sur ce bout de carton. Tu serais ravi de lui filer un coup de main, tout comme elle est en train de le faire en ce moment-même avec toi. Te donner des conseils pour que tu aille mieux, essayant de te rassurer en te disant quelques paroles réconfortantes. La conversation tourne autour de la même chose depuis un petit moment : ton divorce. Ça te brise le coeur, tu as cette furieuse envie de hurler à plein poumons. Tu ne feras rien. Le regard des autres ne te gênent pas, loin de là, tu refuse que tout le monde soit au courant de tes problèmes. Ça ne les regarde pas. Tu te méfie beaucoup -trop- de l'être humain, tu le juge beaucoup trop méchant à ton goût à quelques exceptions près.« C’est une décision qui n’a pas du être simple à prendre mais bravo. Vous avez déjà réfléchie aux autres questions pour le reste c’est généralement ce qui se fait suivant le régime sous lequel vous vous étiez mariés et hormis certains types de biens un peu plus spéciaux comme tout ce qui concerne l’aspect professionnel ou familiale de l’un ou de l’autre.» Stella parle comme une professionnelle, comme si elle avait déjà vécue une situation similaire à celle que tu es en train de vivre. Non, la décision ne fut pas évidente à prendre sur le moment. Maintenant, elle l'est. Ester garde la maison, ainsi que la garde principale des enfants. Tu ne veux pas les dépayser plus qu'ils ne le seront déjà. Maladroitement, tu souris à la jeune femme. Nerveusement, tu joues avec la tasse qui a contenue ta dose de caféine et qui, maintenant, se trouve vide. "J'espère que tout se passera bien. Je me lance un peu dans l'inconnu, j'ai pas l'habitude. J'aime bien quand tout est planifié, organisé et que je sais où je mets les pieds !" Ce qui n'est absolument pas le cas. Cette situation te dépasse complètement, t'es perdu, sans repères. T'avance, tu vas de l'avant mais tu ne sais pas où tu mets les pieds. Si tu était réellement honnête avec toi-même, tu dirais que la panique s'est emparée de toi. Elle l'a fait, la panique est à l'intérieur de toi mais tu refuse de la laisser prendre pleinement possession de toi. Elle ne gagnera pas, jamais. Tu ne comprends pas très bien pourquoi la blonde refuse toute histoire d'amour. Pour toi, grand romantique que tu es, l'amour est important dans une vie. Tout le monde qui vit sur cette planète a le droit à son âme soeur. Certains ne la trouveront jamais, d'autres mettront plusieurs mois, années, décennies avant de la trouver et d'autres encore ne mettront qu'une année avant de rencontrer sa moitié. Tout dépend de la personne. Pendant longtemps, tu as pensé que Ester était ta moitié, que vous vieillirez ensemble. Mais non, tu t'es lourdement trompé. Ester n'est pas ton âme soeur, juste une personne qui a beaucoup compté pour toi. Ce n'est plus le cas désormais, Ester sera juste ton ex femme et la mère de tes enfants. « Je suis très indépendante et j’aime plus que tout ma liberté. Je fais ce que je veux quand je veux sans que qui que ce soit ne puisse venir me dire quelque chose et j’avoue que j’aime ce mode de vie. Mais attention, ça ne veux pas dire que je suis une none non plus. Les relations sans lendemain me suffisent. » La blonde t'explique pourquoi elle ne veut pas de l'amour, pour le moment du moins. T'es prêt à parier qu'un beau jour, lorsqu'elle ne s'y attendra pas, elle va rencontrer un gentil garçon qui l'aimera et prendra soin d'elle. Tu hoche positivement la tête. Tu comprend ce qu'elle dit et sa façon de voir les choses te plaisent bien. Tu n'as plus trop envie de t'attacher, pour le moment du moins, tu souhaite simplement vivre ta vie au jour le jour, sans que quiconque ne puisse placer un seul mot. "Je pense que je vais adopter ta philosophie de vie. Vivre pour moi, sans laisser les autres dicter ma vie !" Tu dis, un sentiment d'apaisement et de légèreté s'empare de toi. Tu te sens bien, libre de tout. Pour la première fois de ces derniers jours, aussi longs et épuisants ont-ils été, tu vois la lumière au bout du tunnel. Tu vois une porte de sortie, là-bas, tout proche de toi. Tu ne juge pas la demoiselle, chacun mène sa vie comme il l'entends, comme il le désire. Même si tu souhaite adopter le mode de vie de la blonde, ça ne sera que pour un moment. Tu te connais, t'as besoin d'avoir une femme dans ta vie pour être bien, heureux. Cela dit, en ce moment, t'as juste besoin de te retrouver avec toi-même, seul, sans enfant. Ça peut paraitre horrible dit comme ça, tant pis, tu l'assume totalement. Ça ne veut pas dre que tu n'aime pas tes enfants, bien au contraire. «Alors là je n’y crois pas vraiment et… pour être honnête je suis tellement bien seule que je ne suis pas certaine de vouloir que ça me tombe dessus.» Chacun vit sa vie comme il le souhaite. Si Stella estime ne pas avoir besoin d'être amoureuse pour être heureuse, tant mieux pour elle. Tu lui souris, lâchant enfin cette tasse qui t'occupais les mains. Ton regard se plonge sur la blonde. "Il faut de tout pour faire un monde !" Tu dis, reprenant ses termes prononcés précédemment. Un sourire apparait sur ton visage. Attention ce jour est à marquer d'une croix sur le calendrier, tu as souris. Ça ne t'es pas arrivé depuis bien trop longtemps, plusieurs jours. Toi, toujours le sourire aux lèvres, jamais le dernier à rire ou à faire des blagues. Tes proches n'ont pas l'habitude de te voir si abattu, c'est certainement pour cette raison que tu désirais rester seul. Tu jugeais ne pas être suffisamment de bonne humeur, dans un bon état d'esprit pour passer du temps avec tes amis. La compagnie d'inconnu, ne sachant rien de ta personne, semble tout à fait te convenir. Viens ensuite, le sujet des parents. Tu constate, sans grand étonnement, que la blonde et toi avaient les mêmes rapports conflictuels avec vos paternels. « J’ai exactement le même genre de conflit avec mon père. En dehors de son côté vieux jeu il est aussi très directif, tout le monde doit lui obéir et il avait de grands projets pour moi avec sa société… il n’a pas tellement supporté que je choisisse de faire autre chose… Partir en Australie a été la meilleure décision que j’ai prise, il a continué à me mettre la pression mais avec les kilomètres de séparation c’est devenu plus facile à supporter. » Stella a eu le courage de s'en aller, de s'éloigner loin de lui autant qu'elle en avait besoin. Toi, t'as juste quitté le foyer familial, t'installant dans la même ville que tes parents. "Je me demande parfois, si je serais comme mon père envers mes enfants quand ils sont assez grands pour décider du chemin qu'ils souhaitent emprunter !" Tous les jours, tu te pose cette question. Ça te fait peur, tu n'as pas envie de te disputer avec Nell ou Nathan, tu n'as pas envie d'avoir un rapport avec eux comme celui que tu as avec ton propre père. Pour partir sur un sujet de discussion plus léger, moins dramatique, tu lui demande quel métier elle souhaiterait exercer si elle avait l'occasion de changer pour au moins vingt-quatre heures. Sa réponse ne t'étonne pas vraiment. « J’aime profondément le monde judiciaire et les affaires criminelles alors je pense que j’aurai aimé le métier de commissaire… our lors médecin légiste, je suis passionnée par leurs rapports, ce sont des mines d’ors. J’ai un énorme respect pour ses professionnels bien souvent oubliés ou mal vue. Et si j’avais fait complètement autre chose, je pense que j’aurait été vétérinaire, je suis une amoureuse des animaux. Et toi ? » Toutes les personnes amoureuses des animaux méritent toute ton attention, ils ne peuvent pas être de mauvaises personnes. Stella est une tête, pour de vrai. Elle a un cerveau et n'a pas peur de s'en servir, second bon point pour elle. Tu n'as jamais réfléchis a un plan de reconversion, tu ne t'ai jamais dit "et si tout s'arrête du jour au lendemain ?". "J'y ai jamais trop pensé en fait. J'aurais peut-être été photographe, je suis passionné de photos. Ah, je sais. Ou peut-être bien professeur des écoles, j'adore les gosses et j'aime tout autant leur apprendre des choses." Tes enfants ont, bien évidement, des jouets pour s'amuser comme des enfants normaux, mais ils ont également des jeux pour apprendre tout en s'amusant. Pourquoi ne pas concilier l'un et l'autre ? La jeune femme et toi avaient quelques points en communs, ça ne te déplait et, apparemment, ça ne lui déplait pas non plus. "Tant mieux alors. Peut-être qu'on a d'autres encore !" Qui sait, tout est possible après tout. Tu viens t'étonner de la voir déjà debout. Il est tôt encore, dans le café il y a quelques étudiants ayant des courts assez tôt dans la journée ou bien des hommes, femmes, d'affaires venant prendre un petit-déjeuner avant de rejoindre leur lieu de travail. Ce qui est clairement ton cas, bien que ton lieu de travail soit ta chambre d'hôtel pour le moment. "J'ai l'immense honneur de t'apprendre que nous avons encore un point en commun : il m'est impossible de commencer une journée sans ma dose de caféine !" C'est un risque que tu ne souhaite pas prendre, tu ne sors pas de chez toi sans ton premier café de la journée. « Et bien j’avais rendez vous avec un expert judiciaire ce matin mais j’ai annulé pour avoir le temps de boire mon café… soit dit en passant il semblait ravi de la nouvelle… Ca me laissera le temps de travailler le dossier que je dois juger la semaine prochaine… Les audiences criminelles sont longues et fastidieuses avec les jurés populaire et il vaut mieux être parfaitement au point pour éviter de les troubler… Journée studieuse donc pour ma part mais pas dans le feu de l’action, j’aime ça mais de temps en temps il faut que je puisse me poser un peu pour rédiger… et toi ?» Journée studieuse pour toi aussi, tu as rendez-vous dans quelques jours avec l'un de tes plus gros clients. Tu as beau connaitre son dossier par coeur depuis le temps où tu travaille avec lui, il se trouve être très exigent. "Je vis à l'hôtel en ce moment, je suis venu prendre l'air et prendre un bon petit déjeuner avant de retourner travailler." Tu réponds simplement. Tu devrais également aller repérer quelques futurs meubles pour ta maison future. Tu n'as pas le coeur à y aller seul, c'est trop douloureux encore. "Dans ce cas, si tu as du travail je ne vais pas te retarder plus longtemps. Tu as mon numéro sur la carte, si tu as envie qu'on aille boire un café et discuter comme on l'a fait aujourd'hui, hésite pas." Tu dois bien avouer que la présence de la blonde ce matin, t'as fait un bien fou. Tu as retrouvé du poil de la bête et l'envie de battre.
En arrivant dans ce café ce matin, chose qui déjà, à la base n’était absolument pas au programme, elle n’aurait jamais pensé tomber sur Hari Grayson et elle avait encore moins imaginé lui demander son aide. Même si ça n’était pas grand chose, qu’il n’avait s’agit que de lui prêter son téléphone portable pour qu’elle puisse annuler un rendez-vous en dernière minute, c’était déjà énorme parce que la blonde n’était pas coutumière du fait. Elle évitait autant que possible de demander quoi que ce soit à quelqu’un d’autre. Qu’il s’agissait d’un inconnu ou non d’ailleurs. Elle était comme ça, indépendante et fière, certainement trop. Cela pouvait lui compliquer la vie parfois mais elle n’aimait compter que sur elle même. Aujourd’hui elle avait été obligée de prendre sur elle et, heureusement Hari n’avait pas fait d’histoire au moment de lui prêter son téléphone. Une fois le coup de fil passé, ils auraient pu en rester là mais non, ils avaient commencé à discuter. L’homme s’était confiée sur un sujet personnel et assez intime, certainement parce qu’il avait besoin de parler et Stella avait écouter. Elle avait l’habitude d’être seule et de n’agir que dans son seul intérêt. Cela lui évitait bien des tracas dans la vie et surtout, elle ne prenait pas le risque de se retrouver coincée, prise entre deux feux. Il n’existait que ses objectifs et c’était déjà bien assez, pas besoin d’ajouter qui que ce soit à ce schéma qui aurait pu, sans le vouloir la ralentir ou la dévier. Cependant, lorsqu’elle écoutait, comme elle était d’ailleurs obligée de le faire de sa profession, elle se montrait souvent de bon conseil. Elle n’était pas doué pour remonter le moral mais elle avait souvent des remarques objectives et réalistes. Ces paroles ne réchauffaient pas forcément le coeur d’une personne qui pouvait en avoir besoin mais souvent elle avait de bons conseils et savait mettre en garde contre des éventuels dangers. Elle avait trop peu d’amis ou de connaissances assez proches pour que beaucoup puisse se rendre compte de cela. Il était assez rare qu’un inconnu, qu’elle rencontrait hors de son cadre professionnel, lui parle comme Hari avait pu le faire aujourd’hui. En tout cas, au delà des malheurs dont le quarantenaire lui avait fait part, le courant passait plutôt bien entre eux et la conversation allait bon train. « Dit toi que tu gagne ta vie, tu te décarcasse tout les jours pour réussir à vivre correctement. T'as le droit de te faire plaisir !"». . Elle avait approuvé d’un signe de tête franc. En fait, elle avait toujours pensé ainsi. Elle avait grandit dans le luxe et l’opulence, à part peut être d’amour elle n’avait jamais manqué de rien, surtout pas sur le plan matériel. Elle en avait toujours eu plus qu’elle n’en avait besoin, elle n’avait jamais ressentit le sentiment de frustration de ne pas pouvoir avoir quelque chose. Tout ce qui a un prix, elle avait toujours pu se l’acheter si elle en avait envie. Malgré les différents qui les séparaient son père n’avait jamais eu l’idée de lui couper les vivres, même quand elle avait fuit la Suède pour débarquer en Australie. Il avait toujours eu espoir qu’elle change d’avis et pour entretenir cet espoir il savait que lui céder un quart des parts de sa société était nécessaire et puis, malgré tout il devait certainement lui faire confiance, bien plus qu’elle ne pouvait d’ailleurs s’en douter. Avec l’enfance qu’elle avait eu, elle n’avait jamais vraiment ressentit la culpabilité d’être riche, d’avoir tout ce qu’elle pouvait désirer jusqu’à ce qu’elle arrive à Sydney. Là elle avait été confrontée, plus qu’avant, aux autres et surtout à ceux qui en avaient moins qu’elle. Cependant, même si elle était souvent passé pour une sale petite bourgeoise égoïste et hautaine, elle n’avait jamais vraiment souffert de cela, justement parce que les relations humaines n’étaient pas sa priorité et qu’elle se fichait de l’avis de autres. Sur tous les plans. « C’est tout à fait ce que je me dit. Je gagne ma vie grâce à un travail honnête et je ne fait de mal à personne. ». . Elle avait haussé les épaules. Lorsque l’on est riche, il y aura toujours des gens pour essayer de vous culpabiliser de faire telle ou telle chose. La plupart du temps ça n’était d’ailleurs que de la jalouse, de la frustration. Stella était bien au dessus de tout cela et Hari semblait la comprendre « Je ne suis pas psychologue, mais j'ai déjà entendu dire que se faire plaisir en s'achetant toutes sortes de choses étaient pour la santé, pour le moral surtout.». La remarque de l’australien l’avait fait rire assez franchement. Elle avait déjà entendu la même chose et, si elle devait prendre en considération son cas, elle ne pouvait pas dire que c’était faux. Beaucoup pouvait considérer cela comme quelque chose d’uniquement matériel, trouver cela superficiel et même triste mais Stella n’était pas malheureuse et les séances de shopping irraisonnées lui donnaient un certain équilibre. « Ca doit être vrai parce que j’ai toujours un moral d’enfer ! ». Elle avait dit cela sur un ton énergique et amusé. Stella n’avait jamais été du genre à se laisser abattre. Il avait toujours été hors de question de baisser les bras. Comme tout le monde elle pouvait avoir des petits coups de mou, elle restait humaine malgré tout, mais cela ne durait jamais longtemps. Elle n’était pas la joie de vivre incarnée parce qu’elle n’avait pas une personnalité solaire mais personne ne pouvait dire d’elle que c’était quelqu’un de triste. Elle était souvent distante, froide mais elle n’était pas malheureuse, ça non. « Et puis, je pense que tu as assez galérer durant tes études pour pouvoir t'offrir des articles chers aujourd'hui !». Pendant ses études elle avait beaucoup travailler pour être la meilleure c’était certains. Elle ne voulait pas simplement être douée, elle devait briller, être toujours la meilleure, c’était quelque chose qui lui venait de l’éducation qu’elle avait reçu. Grandir avec un père jamais satisfait laissait forcément des marques et s’en était une chez Stella. Ca n’était pas toujours facile d’être comme ça, heureusement, elle savait s’en débrouiller et les déceptions étaient toujours une motivation pour aller de l’avant et s’améliorer. « J’ai dû beaucoup travailler c’est vrai mais par rapport à d’autres j’ai eu beaucoup de chance, je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit… on a souvent voulu me faire culpabiliser pour cela d’ailleurs mais c’est comme ça, je ne me suis jamais excuser de venir du milieu duquel je viens. ».. Hari pouvait certainement la comprendre même s’il n’avait pas forcément vécu la même chose qu’elle. Elle savait reconnaître qu’elle était chanceuse, elle n’avait jamais eu à travailler en plus de ses études, l’argent de sa famille lui avait toujours permis une vie confortable même lorsqu’elle était étudiante. C’était une chance dont elle aurait été bien bête de ne pas profiter même si on avait souvent voulu la faire culpabiliser de tout ça. Oui elle était née dans un milieu très favorisé et alors ? Elle n’allait pas passer sa vie à s’excuser pour cela. Naître riche ne garantie pas de réussir dans la vie, il aurait été facile d’être rentière de la fortune familiale en restant en Suède et en suivant les consignes de son père mais elle avait refuser cela. Peu de personne en aurait fait de même. De plus, à part l’argent, sa famille n’avait certainement rien à enviée aux autres. Elle avait ensuite remercié Hari qui lui proposait son aide en cas de besoin lorsqu’elle avait avoué ne pas aimer les chiffres. C’était très sympathique de sa part de lui proposer également ses services pour cela. « J'espère que tout se passera bien. Je me lance un peu dans l'inconnu, j'ai pas l'habitude. J'aime bien quand tout est planifié, organisé et que je sais où je mets les pieds !». . Elle le comprenait. Lorsque tout était prévu, tout était plus rassurant. Stella était comme cela dans son travail, tout était millimétré et elle ne laissait pas de place au hasard. Trop de choses étaient en jeu, sa réputation mais aussi les vies des personnes qu’elle devait juger. Elle n’avait pas le droit à l’erreur. C’était une grande responsabilité mais elle avait toujours su l’assumer jusqu’à maintenant. Dans sa vie personnelle par contre, elle savait délaisser un peu le cadre et sortir de temps à autres des chemins balisés. C’était un peu une aventurière et elle adorait découvrir de nouvelles choses, de nouvelles sensations quitte à parfois se faire peur. « Je comprends, ça ne doit pas être facile après tant d’années de vie commune. Mais tu verras, il faut laisser les surprises venir à toi, c’est agréable et crois moi après on a du mal à se ranger et à accepter à nouveau une petite vie tranquille et bien cadrée.». . Elle avait sourit. C’était pour cela qu’elle avait toujours refuser de se poser. Elle refusait l’attachement pour ne pas se mettre elle même des entraves et risquer de voir ses plans de carrière compromis mais aussi parce qu’elle aimait le changement, l’imprévu. La routine ça n’était pas son truc, c’était facteur d’ennuie et il était évident qu’avoir une vie posée, avec une personne unique, était propice à établir une routine dont elle ne voulait pas même si beaucoup la trouvait rassurante.« Je pense que je vais adopter ta philosophie de vie. Vivre pour moi, sans laisser les autres dicter ma vie !». . C’était une bonne idée, sans doute la meilleure qu’il pouvait avoir et elle était heureuse de lui avoir inspiré cela. Pour vivre heureux il fallait vivre pour soit, cela pouvait paraître égoïste et pourtant… vivre pour les autres était un facteur de souffrance infini. Stella ne l’avait fait qu’une fois il y a bien des années et elle en avait payé le prix fort. Hors de question de recommencer, quelle que soit la nature de la relation d’ailleurs. Comme Hari le disait, il fallait de tout pour faire un monde et visiblement les aspirations de la blonde et du quarantenaire étaient bien différentes ce qui n’empêchait pas Stella de respecter les choix de l’homme quand bien même elle ne les comprenait pas et ne les comprendrais sans doute jamais, trop campée sur ses positions et occuper à lutter contre toute forme de sentiments trop intense et qui, par conséquent, lui semblait trop dangereux. « Je me demande parfois, si je serais comme mon père envers mes enfants quand ils sont assez grands pour décider du chemin qu'ils souhaitent emprunter ! ». . Elle comprenait bien ce qu’il disait et cette peur. Elle vivait seule, ainsi elle ne pouvait pas avoir peur de devenir comme ses parents. Pourtant, si elle était honnête avec elle, elle avait pris beaucoup de trait de personnalité de son paternel mais cela lui allait très bien. C’était un homme souvent détestable mais il était respectée et surtout il était un symbole de réussite dans la vie alors ça ne la dérangeais pas tant que cela. Si elle avait aspiré à une vie de couple et à avoir des enfants cela serait certainement devenu plus gênant. « Il n’y a pas de raison. Je sais que l’on dit souvent que les enfants, en grandissant reproduisent le schéma de leurs parents, ce qu’ils ont connu mais quand on est conscient de ce que l’on ne veux surtout pas, c’est plus facile de travailler dessus et de faire en sorte que ça n’arrive pas. ».. Malgré sa vie pas forcément rangée, la suédoise était réfléchie. Dans son travail elle en voyait beaucoup, des vertes et des pas mures, cela concernait toutes les couches de la société d’ailleurs et elle était plutôt bien placé pour parler et faire cette analyse. Elle en avait tellement vu défiler devant elle. « J'y ai jamais trop pensé en fait. J'aurais peut-être été photographe, je suis passionné de photos. Ah, je sais. Ou peut-être bien professeur des écoles, j'adore les gosses et j'aime tout autant leur apprendre des choses. ». . C’était marrant de découvrir quelles auraient pu être leurs vies dans des univers parallèle. Ainsi elle découvrait que le brun avait un esprit artistique de par sa passion pour la photo. Et, il aimait vraiment les enfants ce qui, pour le coup, n’était pas du tout son cas à elle mais, encore une fois il fallait bien de tout pour faire un monde et leurs différences ne semblaient pas les empêcher de s’entendre plutôt bien pour le moment. « J'ai l'immense honneur de t'apprendre que nous avons encore un point en commun : il m'est impossible de commencer une journée sans ma dose de caféine ! ». . Et encore un point commun et pas des moindres. Même si cela pouvait sembler banal en apparence. Ceux qui avaient vu la jeune femme lors d’une journée qui avait commencé sans café pouvait dire à quel point celui ci était important pour elle. « On est d’accord dans ce cas pour dire qu’il n’y a pas de vie possible avant le café ! ». A nouveau elle avait rit. Décidément, celle journée qui avait mal commencé, justement en partie à cause d’un manque de caféine était pleine de surprise et c’était agréable. « Je vis à l'hôtel en ce moment, je suis venu prendre l'air et prendre un bon petit déjeuner avant de retourner travailler.». Vivre à l’hôtel, cela pouvait faire rêver certains mais pour Hari il était clair que ça n’était pas de gaité de coeur. Elle le comprenait ainsi que son besoin de prendre l’air avant de commencer sa journée de travail. Dans une période comme celle qu’il traversait il était important de prendre l’air et il avait raison de s’écouter un peu. Stella s’était ensuite levée, la conversation aurait pu continuer longtemps mais elle avait du travail devant elle et l’annulation de son rendez-vous n’était pas un prétexte à ne rien faire de sa matinée. Autant profiter du temps qu’elle avait gagné en le mettant à profit. « Dans ce cas, si tu as du travail je ne vais pas te retarder plus longtemps. Tu as mon numéro sur la carte, si tu as envie qu'on aille boire un café et discuter comme on l'a fait aujourd'hui, hésite pas.». Elle avait sourit assez largement. Cette petite rencontre matinale n’était pas prévue mais elle avait été des plus agréables c’était certain. « Entendu. Merci encore pour le téléphone tout à l’heure. Bonne journée et bon courage et si jamais tu te sens déprimer, appelle moi, on ira boire un verre. ». Avant de quitter le café d’une démarche assurée, elle avait réglé sa consommation et veiller à laisser son numéro de téléphone personnel à Hari avec la liste d’avocat spécialisé dans les affaires familiales qu’elle lui avait concoctée.