| prepare for trouble and make it double ☾ elizabeth |
| | (#)Dim 29 Mar 2020 - 17:11 | |
| Dans son plan presque parfait de retour en grandes pompes à Brisbane, Hayden n’avait négligé pratiquement aucun détail. Oh, bien sûr, elle ne pouvait nier avoir également joué de chance : le scandale qui l’incitait à rentrer en Australie avait pleinement coïncidé avec la dernière représentation de Simon & Garfunkel, lui permettant ainsi de se retrouver libre de tout engagement professionnel. Ses parents se réjouissaient de la revoir plus longtemps qu’un week-end, un de ses grands frères lui avait d’ores et déjà promis de libérer un peu de temps libre dans l’organisation de son futur vernissage pour passer du temps avec elle, et Hayden avait préparé sacs et valises en un temps record. Pour autant, il existait un grain de sable dans le mécanisme sur lequel la jeune femme ne possédait malheureusement aucun pouvoir : son appartement de Bayside était sous-loué depuis près de trois ans maintenant, et le bail n’arrivait à échéance que dans quelques mois. Parce qu’elle était une personne respectueuse et parce que la loi l’empêchait de faire autrement, Hayden n’avait donc pas la possibilité de retrouver son chez-elle pour le moment. Si cette idée la peinait quelque peu, toute habituée qu’elle était à son confort de vie et à son cocon de Brisbane, elle ne pouvait nier avoir d’autres perspectives qui feraient tout aussi bien l’affaire. Pour autant, il était hors de question de faire appel à sa famille cette fois-ci : Hayden savait son père très occupé avec sa dernière année de carrière, et il lui semblait avoir vu passer, dans un groupe familial de discussion, une information selon laquelle sa grande sœur était provisoirement de retour au domicile après une énième peine de cœur. Dans les faits, la jeune femme savait pertinemment qu’elle ne dérangeait pas et mieux, qu’elle était toujours absolument la bienvenue au sein du cercle des Siede. Pour autant, Hayden ne se sentait pas le courage d’expliquer en long et en large pourquoi elle était de retour, bien que provisoirement pour le moment. En réalité, la jeune femme n’était pas certaine de le savoir elle-même : une fois l’euphorie de la précipitation et du coup de tête passée, Hayden s’était longuement interrogée sur le bien fondé de son retour à Brisbane. Mais il était dorénavant trop tard pour faire marche arrière, et elle se retrouvait donc face à un problème crucial : où loger ? Fort heureusement, et contrairement à la célèbre cigale de la fable, la jeune femme était loin d’être démunie. Hayden s’était arrangée pour se saisir d'un ticket d’avion en date du dimanche, sûre et certaine que cela correspondrait au jour de repos d’Elizabeth. Pendant un instant, elle avait songé à la prévenir de son arrivée : après tout, il lui semblait fort peu poli d’arriver chez qui que ce soit sans s’annoncer au préalable, meilleure amie inclus. Mais à force de réflexion, la surprise lui avait paru être la meilleure des options : si les deux jeunes femmes avaient évidemment gardé contact tout au long de l’exil professionnel d’Hayden, cette dernière savait avec certitude que son amie ne s’attendait pas une seconde à la revoir à Brisbane, et encore moins sur le pas de sa porte pour lui demander de l’héberger quelques temps.
A peine l’avion posé et les bagages récupérés, la jeune femme s’était empressée de rendre visite au caviste le plus côté de la ville (l’un des rares ouvert un dimanche), soucieuse de ne pas arriver les mains vides. Demander l’hospitalité était une chose, le faire avec sophistication en était une autre et ça, peu importe s’il s’agissait d’Elizabeth qui la connaissait mieux que quiconque. Lunettes de soleil visées sur le crâne, Hayden pris également le temps de respirer les embruns de l’océan qu’elle sentait si proche, consciente que, malgré tout ce qui avait pu se passer ici, Brisbane lui avait terriblement manqué. C’était bien vrai, ce que l’on avait coutume de dire : on savait toujours ce qu’on quittait, mais rarement ce que l’on gagnait. Et si Londres était devenue au fil des temps comme sa deuxième maison, il n’était jamais bon rester trop longtemps loin de sa terre natale.
« Edward Street, au numéro 127 s’il vous plaît. » Dans le taxi qui la menait vers une nouvelle étape de sa vie qu’elle savait, au fond d’elle, décisive, Hayden laissa son regard se perdre dans le flou artistique qui s’étirait derrière la vitre. Maintenant que les choses s’étaient un peu calmées autour d’elle et dans son esprit, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de ressentir une immense fatigue la saisir. La vie n’avait jamais vraiment cessé de la balader d’un endroit à un autre durant ces trois dernières années et Hayden savait qu’elle s’était plongée à corps perdu dans le travail pour s’empêcher de penser ; ainsi, la perspective de premières vacances depuis une éternité lui faisait tourner la tête. Une fois arrivée à destination cependant, l’épuisement avait laissé place à une hâte presque enfantine. Elizabeth lui avait affreusement manqué, et elle n’avait maintenant plus qu’une envie : rattraper le temps perdu. Ces derniers jours, la jeune femme avait senti son amie d’ordinaire si loquace étrangement silencieuse et évasive sur son quotidien, et Hayden avait hâte de comprendre ce qui avait changé dans sa vie actuelle – car, bien sûr, quelque chose avait forcément changé. Dans ces conditions, il lui sembla qu’une éternité entière venait de s’écouler alors qu’elle venait à peine de presser la sonnette d’entrée. Elle n’eut cependant pas l’occasion de se demander si sa meilleure amie était à la maison bien longtemps. Bientôt, la porte s’ouvrit et laissa place à une silhouette bien connue de la jeune femme. « Surprise ! C’est bien comme ça que ça se passe dans les films, non ? En plus, j’ai apporté du vin. » Un argument imparable, surtout lorsqu’il était accompagné d’un grand sourire. Tout en agitant la bouteille sous le nez de sa meilleure amie comme pour appuyer ses propos, Hayden songea qu’elle ne regrettait pas une seconde de ne pas avoir contacté Elizabeth plus tôt : l'air surpris qu’elle pouvait lire sur son visage était beaucoup trop drôle pour être raté.
Dernière édition par Hayden Siede le Sam 4 Avr 2020 - 17:31, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 31 Mar 2020 - 14:01 | |
| C’était dimanche, le seul jour de congé d’Elizabeth. Elle n’avait pas besoin de plus car être trop loin du travail longtemps ne la réussissait pas mais par contre, elle appréciait avoir cette journée. Elle en profitait pour ranger un peu, trainer sur son ordi, sur les réseaux sociaux, voir des amis, regarder des films ou séries, sortir prendre l’air quelque part…Oui, le dimanche était synonyme de repos. Elizabeth était en train de faire le point sur ses mails, sms, messages facebook et autres. Elle n’était pas une grande bavarde mais elle aimait entretenir quelques fils de conversation avec ses proches. Et l’une avec qui la discussion ne s’arrêtait jamais c’était Hayden. Hayden…sacrée Hayden. Sa meilleure amie, son roc, sa partenaire de choc. Ces deux-là ensemble c’était de la dynamite : un concentré de femmes fortes, indépendantes et charismatiques. Elles ne s’étaient jamais lâchées depuis le lycée. Hayden avait fait une bonne partie de sa vie à Londres mais Elizabeth allait régulièrement voir son duo. Et quand elles n’étaient pas ensemble, elles échangeaient régulièrement par écrit. Il n’y a que Hayden qui pouvait comprendre son ironie et son cynisme, surtout envers l’incompétence des personnes qui l’entouraient à son travail…Et justement, Elizabeth avait envoyé un message resté sans réponse pendant plusieurs jours. Bon, certes, elle était restée évasive sur ce qu’il se passait dans sa vie en ce moment mais tout de même, cela ne ressemblait pas à Hayden de rester silencieuse. Il se passait quelque chose, Elizabeth en aurait mis sa main à couper tellement elle connaissait par cœur sa meilleure amie. Elle avait prévu de l’appeler plus tard dans la journée. Elizabeth était en train de bouquiner tranquillement sur son canapé. Un peu de calme ne faisait pas de mal. Il faisait pourtant beau dehors mais elle n’avait pas la tête à sortir. Ces dernières semaines avaient été compliquées. Mais sa tranquillité ne fut pas longue. Elle entendit frapper à la porte. Elle se demandait si c’était Gregory, son habituel sex friend, bien qu’il n’était pas du genre à passer à l’improviste. Il envoyait toujours un petit sms avant. Mais bon, cela ne pouvait être que lui, n’est-ce pas ? Heureusement, elle était présentable. Elle portait un bas de pyjama en soie avec un débardeur noir à dentelle classique. Confortable mais élégant. Elizabeth avait toujours ce besoin de conserver cette élégance qui la qualifiait tant en toutes circonstances. Elle ouvrit la porte, après un rapide coup d’œil à son allure globale dans le miroir de l’entrée. « Surprise ! C’est bien comme ça que ça se passe dans les films, non ? En plus, j’ai apporté du vin. »Non, ce n’était pas Gregory. Définitivement pas. Mais Hayden ! Que faisait-elle ici ? La stupéfaction d’Elizabeth pouvait incontestablement se lire sur son visage. Ce n’était pas une surprise désagréable mais déroutante ça c’est certain. Elle prit Hayden dans ses bras pour l’accueillir. Malgré sa visite inattendue, elle était toujours la bienvenue chez elle. Elle lui indiqua de rentrer dans sa grotte en prenant soin d’aider à déplacer ses affaires dedans. Elle était un peu chargée. Elle n’était pas là pour quelques jours mais plus il semblerait… « Hayden ? Mais que fais-tu ici bon sang ? Bon, je ne vais pas me plaindre de te voir hein, ne te méprends pas mais comprends ma surprise…Et vu que je suis plutôt sûre que ce n’est pas mon anniversaire et bien je me demande sincèrement la raison de ta visite. Et tu me connais, je suis en train de créer tous les scénarios dans ma tête, dont les pires alors va falloir que tu me racontes illico presto ».Elle l’invita à s’asseoir sur le canapé. « Mais avant de rentrer dans les détails, file cette belle bouteille de vin. Mon petit doigt me dit qu’on va en avoir besoin. Et il n’est jamais trop tôt pour apprécier un bon verre de vin… »Les deux femmes partageaient un goût prononcé pour les grands crus. Ni Hayden ni Elizabeth n’avaient de problème d’argent et elles se faisaient plaisir sans hésiter sur les choses qu’elles aimaient. Elizabeth se saisit de la bouteille et l’ouvrit. Elle servit la délicieuse boisson dans deux beaux verres et alla rejoindre Hayden sur le canapé du salon. Celle-ci s’était installée confortablement. Vu le trajet qu’elle venait de faire, elle devait être épuisée la pauvre. @Hayden Siede |
| | | | (#)Sam 4 Avr 2020 - 17:28 | |
| Face à l’agitation provoquée par son arrivée surprise, Hayden peina à retenir un sourire amusé. Elle connaissait sans doute Elizabeth mieux que n’importe qui en ville, et elle pouvait parfaitement discerner l’agitation et la réflexion intense qui avaient pris place à l’intérieur de sa tête. La jeune femme n’avait jamais eu l’intention de lui mentir sur les raisons de sa venue. A vrai dire, elle savait pertinemment que cela n’aurait pas servi à grand-chose. Sa meilleure amie était loin d’être stupide, et Hayden avait compris avec le temps qu’elle était à ses yeux comme un livre ouvert. Elizabeth comprenait très régulièrement et d’un seul regard ce qui se passait dans sa tête, surtout lorsqu’il s’agissait de ses tempêtes intérieures. Dans tous les cas, la jeune femme n’aurait vu aucun intérêt dans de tels mensonges. Il était rare qu’elle se sente suffisamment en confiance avec quelqu’un pour lui confier ses joies comme ses peines ; pour autant, et si Hayden avait longtemps prétendu le contraire, elle savait dorénavant l’avantage d’avoir quelqu’un à ses côtés à qui elle pouvait confesser l’intégralité de ses maux, comme l’ensemble des montagnes enfin gravies qui s’ouvraient sur des plaines verdoyantes d'espoir. Dans une situation comme celle-ci, Elizabeth représentait d’autant plus l’avis extérieur dont Hayden manquait cruellement. Pourtant, si elle devait être tout à fait honnête avec elle-même, la jeune femme redoutait quelque peu d’obtenir pleinement l’avis de sa meilleure amie à propos de son retour à Brisbane. Elle avait d’ores et déjà perçu son ton légèrement inquiet et, si elle était certaine qu’une fois les explications sommaires données Elizabeth se sentirait soulagée, Hayden savait également qu’elle ne se gênerait pas pour la mettre au pied du mur et lui rappeler qu’il n’était pas toujours bon de remuer le passé et de rouvrir les anciennes blessures. Mais la jeune femme n’était plus une enfant, et elle n'ignorait plus depuis longtemps que le consensus général sur ses choix de vie n’arriverait jamais. Ou alors, elle passerait l’intégralité de sa vie à ne jamais rien vivre, justement.
Hayden se laissa attirer dans une étreinte de retrouvailles, avant de s’empresser de suivre Elizabeth jusqu’au salon. La jeune femme en profita pour laisser son regard parcourir les lieux, constatant sans grande surprise que rien n’avait vraiment changé, ici. Elle pouvait honnêtement visualiser des tranches de vie dans pratiquement chacune des pièces de cette maison, et elle fut quelque peu rassurée de réaliser qu’au fond, sa meilleure amie représenterait toujours cette dose de stabilité qu’Hayden n’atteindrait probablement jamais. Parfois, elle enviait Elizabeth et sa capacité à vivre une vie passablement ordonnée tandis qu’elle-même avait toujours la sensation que l’équilibre la fuyait. Quelques fois lui passait dans la tête l’idée de vivre à un seul endroit toute sa vie, pourquoi pas de devenir professeur en titre dans un grand théâtre, et surtout de fonder une famille. Des projets d’avenir sur lesquels Hayden estimait parfois avoir tiré un trait, d'autres fois non. En ce moment, c’était surtout non. Car après que ces idées aient flotté dans les airs, la jeune femme se souvenait des rares fois où elle avait tenté de les saisir avant qu’elles ne se transforment en échec. Le retour sur terre était peut-être brutal, mais Hayden n’était pas vraiment en mesure de se plaindre. Sa vie avait tout pour plaire et, de fait, elle lui plaisait totalement. Sans doute était-ce très humain de toujours se sentir attiré par ce que l’on ne pouvait pas obtenir.
La jeune femme avait levé les mains en signe de reddition bien avant la fin du monologue paniqué d’Elizabeth. Si elle s’était attendue à créer un léger trouble au sein de son esprit, il n’avait pour autant jamais été question de la perturber au point qu’elle pense au pire. « Calme-toi, Liz. Ton inquiétude me touche mais je te promets que je vais bien. » Hayden serra doucement la main de sa meilleure amie pour appuyer ses propos, avant de prendre place sur le canapé comme elle venait de l’y inviter. Avec toute cette adrénaline qui redescendait, la jeune femme réalisa à quel point le voyage l’avait quelque peu fatigué. « Merci pour le verre, ma belle. » Hayden se saisit de l’alcool et le fit tournoyer quelques secondes dans sa main avant de goûter au vin. Il était délicieux. Elle savait qu’Elizabeth ne s’y tromperait pas, elle qui ne refusait jamais un grand cru quand elle en voyait un. « Tu as lu les journaux, dernièrement ? » Bien sûr, il s’agissait d’une question purement rhétorique. De part son statut de directrice de programmation pour une chaîne d’informations, il était certain que les scandales dans lesquels Jamie s’était embourbé n’avait pas pu échapper à son attention. « Une rentière a fait éclater une nouvelle affaire de chantage sexuel. On lui a promis monts et merveilles contre certaines… faveurs. » Hayden avala une nouvelle gorgée de vin, comme pour marquer une pause. Parler à voix haute des événements qui avaient marqué son retour était étrangement douloureux. Ses doigts s’étaient fortement resserrés sur son verre, soulignant le mécontentement et la colère que faisaient surgir en elle les frasques de son ancien amant. « Et devine qui est le responsable de tout ça ? » Nouvelle question rhétorique. Hayden savait que sa meilleure amie ne prendrait certainement pas la peine d’y répondre. Parce qu’elle savait, bien sûr. Elle devait se douter, c’était évident. Peu de choses avaient suffisamment d’emprise sur la jeune femme pour la faire basculer dans l’imprévu. « J’ai pensé que c’était le moment de rentrer. Je ne pouvais pas rester les bras croisés, tu comprends ? » Le regard perdu dans le vague, Hayden haussa les épaules comme pour tenter de se libérer d’un poids qui lui pesait. « De toute façon, la saison de mon dernier musical vient de se terminer. Et tu me manquais. Ma famille, aussi. » S’il s’agissait de la pure vérité, la jeune femme ne s’attendait pas à ce qu’Elizabeth s’attendrisse pour autant. Elle pressentait déjà le regard dubitatif et la pluie d’ironie affectueuse qui ne manqueraient pas de s’abattre. |
| | | | (#)Sam 11 Avr 2020 - 18:56 | |
| Elizabeth avait hâte d'en savoir plus sur la raison de la venue d'Hayden. Elle n'était pas le genre de femme à paniquer, bien au contraire d'ailleurs, Elizabeth gardait toujours un sang froid impeccable, mais à s'inquiéter pour les gens qui comptaient pour elle, oui. Et Hayden, c'était comme si elle était de sa famille. Si il lui arrivait quoique ce soit, elle ne s'en remettrait pas. « Tu as lu les journaux, dernièrement ? »Dans un premier temps, Elizabeth ne comprenait pas à quoi sa meilleure amie faisait référence. Elle voyait tellement passer de nouvelles à la journée qu’il était difficile de mettre de l’ordre rapidement dans sa tête. Elle attendit donc qu’Hayden précise sa pensée. « Une rentière a fait éclater une nouvelle affaire de chantage sexuel. On lui a promis monts et merveilles contre certaines… faveurs. »Il n’en fallu pas plus à Elizabeth pour resituer de quoi Hayden parlait. Evidemment qu’elle était là pour lui. Encore lui. Ce satané Jamie qui ne cessait de faire des ravages dans le cœur de la belle Hayden. Il n’avait pas un mauvais fond cet homme mais il ne cessait de faire les mauvais choix et blessait toujours des personnes au passage, comme si une malédiction lui avait été jetée dessus. Au fond, Elizabeth avait de la peine pour lui et quand elle avait vu son nom sur les gros titres, elle n’avait pas été surprise. Mais cela ne l’avait pas effleurée qu’Hayden laisserait tout sur place, mettrait sa vie sur pause, juste pour venir sauver cet homme de sa détresse et de son désespoir. Même si il était certain qu’Hayden n’avait jamais oublié Jamie, elle avait tout de même réussi à s’établir une bonne vie à Londres. « J’ai pensé que c’était le moment de rentrer. Je ne pouvais pas rester les bras croisés, tu comprends ? » « De toute façon, la saison de mon dernier musical vient de se terminer. Et tu me manquais. Ma famille, aussi. »Elizabeth couvait jamais sa meilleure amie. Et de toute façon Hayden savait très bien comment elle était. Les deux avaient toujours manifesté une franchise directe l’une envers l’autre. C'est donc ce que fit Elizabeth... « Ma belle, arrêtes de me mentir à moi et à toi-même. Bien sûr que tes proches te manquaient mais c’est le cas tout le temps et ce n’est pas pour autant que tu pars précipitamment de Londres pour venir ici. C’est pour lui et uniquement pour lui que tu es là »Bien sûr qu’elle ne pouvait pas rester sans rien faire…Hayden était hypnotisée par Jamie. Elle avait beau avoir mis la moitié de la Terre entre eux, Elizabeth savait qu’il était toujours présent à l’intérieur d’elle. Elle l’avait dans la peau…Mais pour la première fois depuis qu’elles se connaissaient, Elizabeth comprenait Hayden. Elle saisissait enfin comment un homme pouvait venir vous envahir malgré vous. Elle n’arrêtait pas de penser au lieutenant Barrett qu’elle avait rencontré il y a peu. Cet homme était venue la chambouler au plus profond d‘elle-même alors qu’elle ne le connaissait même pas. C’était complètement absurde. Mais elle avait beau essayer de l’oublier, il était dans toutes ses pensées et elle ne savait pas comment gérer ça. « Je comprends que tu aies eu besoin de revenir. »Un silence. Hayden devait probablement se questionner quant à cette réaction inattendue de la part d’Elizabeth. Elles avaient été tellement de fois en désaccord à propos de Jamie. Elizabeth but une gorgée de la succulente boisson, le temps de laisser Hayden assimiler la surprise, qui se lisait clairement sur son visage pâle de la fatigue du trajet. « Ne me regarde pas comme ça avec ces yeux-là. J’essaye de faire un effort, ne me fais pas retirer ce que j’ai dit. Et de toute façon, je vais quand même te rappeler que tu dois te protéger de lui. Tu sais que cet homme est un poison pour toi. Ne le laisse pas atteindre ton cœur cette fois-ci. »Elizabeth espérait tellement que sa meilleure amie arriverait à sortir son bouclier de guerrière, même si il était abîmé. @Hayden Siede |
| | | | (#)Jeu 16 Avr 2020 - 6:46 | |
| Comme prévu, la réaction d’Elizabeth n’avait pas été des plus positives. Lorsqu’il s’agissait de la gente masculine, la jeune femme avait toujours eu une opinion très arrêtée sur le sujet. Bien sûr, il était difficile d’attendre de sa part un point de vue différent : Hayden se souvenait parfaitement des larmes épongées sur les joues de sa meilleure amie lorsque cette dernière s’était séparée de Cody des années en arrière, tout comme des longues soirées passées à échanger à propos de Tony et de la manière dont les choses étaient rapidement devenues hors de contrôle pour Elizabeth. Dans le jeu de l’amour et du hasard, il était presque devenu un euphémisme de déclarer que la jolie brune avait rarement pioché les bonnes cartes, et il s’agissait de l’un des points communs tellement évidents entre les deux amies qu’Hayden elle-même avait passé de longs moments à secouer gentiment Elizabeth quand elle en avait besoin. Dans de telles conditions, il n’était pas surprenant que la jeune femme puisse voir d’un très mauvais œil les raisons qui avaient poussé Hayden à revenir à Brisbane. Pourtant, cette fois-ci, les choses semblaient légèrement différentes. Hayden pouvait le sentir, comme un jeu des sept erreurs où on ne parvenait pas tout à fait à mettre le doigt sur le dernier intrus du tableau. Elle pencha légèrement la tête, fixant Elizabeth avec une intensité certaine. Si son intérieur n’avait pas changé d’un pouce, le constat était tout autre une fois appliqué à sa meilleure amie. Quelque chose en elle respirait la nouveauté, mais Hayden ne parvenait pas encore très bien à savoir quoi exactement. « Tu te souviens, la détresse dans laquelle j’étais quand je suis partie pour Londres il y a trois ans ? » Hayden était certaine qu’au fond, Elizabeth n’avait jamais oublié. Tout s’était alors enchaîné en un éclair, les décisions avaient été prises sur un coup de tête et la jeune femme n’avait concerté pratiquement personne avant de faire ses choix. Si les deux femmes n’avaient jamais vraiment pris la peine d’en discuter à l’époque, Hayden savait que sa meilleure amie avait été blessée par son départ. Oh, bien entendu, Elizabeth l’aimait tellement qu’elle n’avait sans doute jamais eu le cœur de le lui reprocher, comprenant sans doute ses raisons. Mais Hayden avait compris un peu tard, une fois que la tempête s’était enfin assagie dans son cœur, qu’elle avait sans doute été un peu égoïste. Fort heureusement, et les nombreux allers-retours de la comédienne ainsi que les différents réseaux sociaux à leur disposition aidant, leur amitié n’en avait pas pâti. Mais après mure réflexion, Hayden se demandait toujours un peu comment elle aurait réagi si les rôles avaient été inversés. La jeune femme aurait sans doute été fragilisée par un tel départ sans préavis aucun, et il aurait été certainement très compliqué pour elle d’accepter un retour motivé par la personne qui lui avait retiré sa meilleure amie et sa sœur de cœur en premier lieu. « Parce que moi, je ne l’ai pas oublié, et il est hors de question de revivre le même schéma malsain. » Hayden adressa un faible sourire à son amie, comme pour l’inciter à lui faire pleinement confiance. Elle n’avait pas pour objectif de se trouver de quelconques exemptions, ni de se justifier. Entre elles, cela n’avait jamais été nécessaire, de toute façon. « Mais malgré tout ce qu’il s’est passé… Eh bien, il s’en est passé, des choses. Justement. Il fallait que je fasse quelque chose. Jamie a fait de très mauvais choix sans sa vie, c’est certain. Et je ne suis pas là pour l’excuser, crois-moi. Mais j’ai besoin de comprendre comment il a pu en arriver là alors que j’ai tout fait pour lui faciliter les choses. Il était censé réussir à consolider sa vie, après mon départ. Et surtout pas continuer à se complaire dans ses travers. » Il était bien là, le problème. Cette sensation qu’avoir baissé les bras et abandonné tout espoir d’une relation stable avec le seul homme avec lequel elle ait un jour véritablement envisagé de fonder une famille n’ait finalement servi à rien, à rien du tout. Hayden trouvait tout ça terriblement injuste, et peu importe si cette réaction n’était pas d’une maturité très marquée. « Ne t’inquiète pas pour moi, Liz. L’eau a coulé sous les ponts depuis. Je n’attends plus rien de tout ça. » Et au fond, il s'agissait de la pure vérité. Jamie était marié, il avait des enfants, sans doute une très jolie maison pavillonnaire. Avant que le scandale éclate, il avait un travail stable, une image publique parfaite, une association qui forçait l’admiration de tous. Le jeune homme aurait été fou d’abandonner tout ça, et Hayden une bien mauvaise personne de profiter d’un moment de faiblesse pour l’entraîner vers le fond. Ses valeurs étaient tout autre, ses intentions plus nobles que jamais : pour autant, la jeune femme ne pouvait nier la nervosité qui la saisissait lorsqu’elle songeait à de possibles retrouvailles. Car jamais, jamais elle n’était revenue sur une de ses propres décisions. Hayden ne regardait pas en arrière, tout le monde le savait, surtout en ce qui concernait son bien être ou celui de ses proches. Comment gérait-on ce genre de revirement de situation ?
La jeune femme posa son verre maintenant vidé de tout son contenu sur la table basse, avant de venir poser sa tête sur l’épaule d'Elizabeth. Elle se sentait soudainement très lasse, comme fatiguée de devoir sans cesse réfléchir à une situation sur laquelle elle ne semblait avoir que très peu de contrôle. Hayden détestait s’en remettre au hasard, mais constater qu’elle avait encore le temps avant de s’organiser pour une potentielle confrontation avec Jamie était largement assez réconfortant pour qu’elle décide de ne pas plus s’en soucier pour le moment. Et puis, il lui semblait qu’il lui restait toujours une question à poser à sa meilleure amie, question qui était restée en suspens jusqu’ici. « Parle-moi un peu de toi, maintenant. J’ai eu la sensation que tu étais pas mal occupée, ces derniers temps. Ça fait une éternité que je ne t’ai pas eu au téléphone. Tu as beaucoup de travail ? » Hayden était pour le moment bien loin d’imaginer ce qui était vraiment venu embrumer l’esprit de la jeune femme au point de la faire devenir si tolérante sur sa propre vie amoureuse qui, selon l’opinion publique, ne méritait pas franchement cinq étoiles. Elizabeth était un tel modèle d’indépendance qu'Hayden ne pouvait pas se douter une seule seconde que sa meilleure amie qui d’ordinaire n’avait besoin de personne pour s’accomplir dissimulait en réalité un joli coup de cœur. |
| | | | (#)Mer 22 Avr 2020 - 19:38 | |
| « Tu te souviens, la détresse dans laquelle j’étais quand je suis partie pour Londres il y a trois ans ? »Evidemment Elizabeth n’avait pas du tout oublié ces moments-là. Le départ d’Hayden l’avait affecté plus qu’elle ne l’avait laissé paraître mais elle l’avait accepté avant tout pour aider sa meilleure amie dans son choix. Elle perdait pied ici, à Brisbane. Cette histoire avec Jamie lui avait ravagé le cœur. Elizabeth avait été présente pour assister à l’envahissement et la destruction lente interne par le poison Jamie. Il était évident à l’époque qu’il fallait qu’Hayden se reconstruise ailleurs, respire un nouvel air. Même si cet air était à des kilomètres d’Elizabeth…Hayden n’avait pas été égoïste, elle avait écouté son instinct de survie et bien heureusement car où en serait-elle sinon aujourd’hui ? Cette histoire d’amour avait déjà assez fait de dégâts. Et même si Elizabeth s’était sentie seule dans un premier temps, elle avait trouvé des stratégies pour faire face à ses émotions, comme elle le faisait toujours. La solitude, elle la connaissait très bien de toute façon… « Parce que moi, je ne l’ai pas oublié, et il est hors de question de revivre le même schéma malsain. »Elizabeth était soulagée d’entendre une Hayden décidée. Malsain c’était le bon mot mais parfois il nous est impossible de nous éloigner de ce qui est mauvais pour nous. Elizabeth avait bien vu Hayden se battre contre elle-même, contre ce désir de sentir cet homme proche d’elle... Hayden expliqua ensuite qu’elle avait besoin de comprendre comment en était arrivé Jamie à cette situation, il était censé être heureux. Elle avait sacrifiée sa vie à Brisbane pour lui. Elizabeth pouvait comprendre ce sentiment de vouloir trouver des réponses aux questions qui déambulaient dans sa tête. Elle-même avait ses propres interrogations qui se baladaient dans son esprit… « Ne t’inquiète pas pour moi, Liz. L’eau a coulé sous les ponts depuis. Je n’attends plus rien de tout ça. »Comment ne pas être inquiète quand on avait vécu aux premières loges l’acte I ? Rien n’était sûr concernant l’avenir. Hayden avait beau se cantonner à dire qu’elle arrivait à prendre du recul, qu’elle voulait juste l’aider mais que se passerait-il quand elle le reverrait enfin après toutes ces années ? Cet homme qu’elle a tant aimé, au point de devoir s’éloigner très loin pour pouvoir tourner la page… « Je sais et je sens que tu es déterminée mais méfies toi de ton petit cœur…Il n’en fera peut-être qu’à sa tête. En tous cas, il ne te laissera pas tranquille c’est certain. Il va s’emballer quand tu vas voir Jamie. Et je veux que tu saches que même si ces retrouvailles ne se déroulent pas comme tu les avais prévues, tu pourras toujours te tourner vers moi et me parler honnêtement. Je ne veux pas que tu gardes les choses pour toi. »Elizabeth et Hayden étaient tellement proches dans leur façon de fonctionner. Elle savait donc qu’Hayden était tout à fait capable de ressentir à nouveau des sentiments envers Jamie et de les garder pour elle. Elizabeth ne voulait pas qu’elle garde toutes ces émotions en elle car ça aussi ça pouvait la détruire, ou au moins lui faire beaucoup de mal. C’était d’ailleurs ironique car Elizabeth eut cette pensée et elle se dit à elle-même qu’elle était proche de l'hypocrisie. Elle qui n’avait pas encore parlé de Connor. De cette rencontre désastreuse pour son équilibre psychique. De son cœur qui s’emballait à chaque fois qu’elle pensait à ce qu’ils avaient vécu ensemble... Elle fut interrompue dans ses pensées par Hayden, qui prenait tout naturellement de ses nouvelles. « Parle-moi un peu de toi, maintenant. J’ai eu la sensation que tu étais pas mal occupée, ces derniers temps. Ça fait une éternité que je ne t’ai pas eu au téléphone. Tu as beaucoup de travail ? »Du travail oui, c’est certain. Mais ce n’était pas la raison de son récent silence. Elle n’avait pas envie de s’ouvrir à propos de Connor. Elle avait envie qu’il s’efface de son esprit, d’essayer de faire comme si leurs chemins ne s’étaient pas croisés. Et en parler à Hayden, cela aurait rendu encore plus réelle la situation. Mais maintenant qu’elle était face à elle, il était impossible d’éviter le sujet. Et certainement pas après ce discours de la nécessité de partager au moins entre elles les émotions qui les traversaient… « J’ai rencontré un homme ».La phrase eut l'effet d'une arme tranchante pour Elizabeth. Elle ne passa pas par quatre chemins, elle était comme ça et Hayden le savait bien. Elizabeth n’avait jamais réussi à tirer le bon ticket concernant les relations amoureuses. A la vraie loterie aussi elle n’avait pas de chance non plus d’ailleurs. Mais peut importe car ses finances n’en avaient pas besoin alors que son cœur lui, avait besoin qu’on prenne soin de lui. Même si Elizabeth ne l’admettrait jamais, même sous la torture. Elle clamait haut et fort qu’elle se suffisait à elle-même, qu’elle n’avait besoin de personne. Depuis la première fois que son coeur avait été brisé, elle n’avait jamais réussi à l’offrir de nouveau. Certes, elle avait partagé une certaine proximité avec Cody et elle avait été attristée de leur séparation en versant quelques larmes à leur séparation (comment ne pas être affectée par plusieurs années partagées ensemble pour se confronter à un véritable échec ?) mais elle n’avait pas eu le cœur brisé car elle ne lui avait jamais offert. Et c'est bien ce qu'ils regrettaient tous les deux, de n'avoir jamais laissé réellement une chance à leur relation de marcher. Aucun homme n’avait su traverser son palais de glace pour venir la faire vibrer, lui faire ressentir cette passion dévorante. Oui, aucun…jusqu’à Connor. @Hayden Siede |
| | | | (#)Sam 25 Avr 2020 - 17:20 | |
| Entendre de la bouche d’Elizabeth qu’Hayden aurait toujours l'occasion de venir se confier à elle - et ce, peu importe la façon dont finirait toute cette histoire - fut un véritable soulagement. La perspective de faire des erreurs sans jamais avoir la possibilité de les assumer ni d’en débattre avec un avis extérieur n’était pourtant pas quelque chose qui l’effrayait, ni qu’elle redoutait. La jeune femme avait l’habitude de prendre ses propres décisions et de faire ses propres choix sans obtenir l’absolution de qui que ce soit autour d’elle, et elle ne perdait en conséquence jamais de vue qu’en cas d’échec, il lui serait très difficile de trouver une oreille attentive, capable d’écouter ses déboires et de panser ses plaies plutôt que de lui répéter qu’elle avait été prévenue maintes et maintes fois. Par exemple, Hayden savait qu’il lui était impossible d’évoquer le sujet Jamie avec Samuel, l’un de ses grands frères. Ce dernier n’avait jamais compris son acharnement face à une histoire qui était selon lui, et à juste titre sans doute, très éloignée d'une viabilité que l'on pouvait espérer d'une relation amoureuse de ce genre, et la comédienne ne pouvait pas ignorer que son départ pour Londres l’avait plus agacé qu'attristé. Alors savoir qu’Elizabeth n’approuvait pas forcément ses lignes directrices mais qu’elle se tenait prête à la rattraper en cas de chute était tout ce qu’Hayden pouvait se permettre de lui demander. Son esprit d’indépendance était beaucoup trop fort pour être bridé, elle le savait, et la jeune femme était d’autant plus suffisamment connaisseuse de son propre caractère pour être certaine qu’il lui était impossible de résister à une envie lorsqu’elle était profondément ancrée dans son esprit. Depuis quelques années maintenant, la comédienne n’obéissait plus qu’à son propre instinct qu’elle tenait pour seul guide, et elle n’avait pas l’intention de changer d’état d’esprit. Si l'on en appelait à la logique, Hayden ne pouvait donc se permettre d’attendre une approbation générale en retour, et elle se contentait donc de peu de ce côté-ci. Et avoir une épaule sur laquelle pleurer en cas d'échec lui semblait bien suffisant. « Je te fais une promesse solennelle : si je dois de nouveau fuir à l’autre bout de la planète, tu seras la première au courant. » Hayden esquissa un sourire doux, presque gêné. « C’était pour détendre l’atmosphère, de toute évidence. Je ne vais nulle part. » Pas pour le moment, en tout cas. Malheureusement, la jeune femme ne se sentait plus vraiment en mesure d’exprimer des promesses, au risque de ne pouvoir s’y tenir définitivement.
Lorsqu’Elizabeth lui avoua avoir rencontré quelqu’un, il sembla à la comédienne que toutes les pièces du puzzle venaient de s’imbriquer parfaitement une à une, et comme par magie. Bien sûr. Elle était là, la nouveauté. Maintenant qu’elle savait, la jeune femme interprétait parfaitement l’air rêveur, le regard plongé dans le vague, le sentiment d'allégresse qui donnait l’impression d’avoir transformé une personne tout entière quand finalement, rien n’avait vraiment changé. Hayden s’en voulut immédiatement de ne pas avoir rassemblé les indices pour en extraire un sens plus tôt. D’autant que, venant d’Elizabeth, le manque d’informations supplémentaires et l’envie volontaire de ne rien laisser paraître en n’ayant recours qu’à une seule phrase déclamée d’un ton tranchant, comme détaché, entraîna Hayden à penser que les choses étaient plus sérieuses que la jolie brune ne voulait le laisser croire. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’Elizabeth lui parlait de potentielles conquêtes masculines ; parfois, elle avait même tenu la distance jusqu'à parvenir à concrétiser ces attirances, sans que cela n’aille beaucoup plus loin pourtant. Mais lorsque ce cas de figure se présentait, la jeune femme n’avait pas pour habitude d’être aussi pudique. Oh, bien sûr, les hommes n'avaient jamais été leur sujet de discussion principale. De ce côté-ci, la vie professionnelle remportait la victoire haut la main, bien avant quoique ce soit d’autre par ailleurs. Mais jamais, jamais Elizabeth ne se faisait prier au point qu’Hayden soit contrainte de lui soutirer des détails. Quelque chose de nouveau se tramait, et la comédienne n’était pas décidée à passer à côté. « C’est étrange. J’ai la chance de rencontrer de nouvelles personnes assez régulièrement, mais aucune ne me laisse aussi pensive. » Hayden quitta le canapé un moment, emportant au passage les verres des deux amies qu’elle s’empressa de remplir de nouveau. Elle ne souhaitait pas brusquer Elizabeth, mais elle la connaissait également parfaitement pour savoir que sans un coup de pouce de sa part, elle ne prendrait pas d’elle-même la décision de lui livrer tous les détails de l’histoire. En s’asseyant de nouveau à ses côtés, la comédienne se demanda même si son amie était consciente d’être légèrement amourachée. Hayden eut le sentiment de se retrouver propulsée des années en arrière, à une époque supposément révolue qui se rappelait pourtant bien trop fréquemment à son bon souvenir. Mais ce n’était ni le lieu, ni le moment pour céder à la rêverie. Tout en se secouant intérieurement pour recouvrer ses esprits, la jeune femme reprit la parole, soucieuse de réussir à faire en sorte que son amie lui ouvre une nouvelle fois son cœur, comme à leur habitude. « D’accord, Liz. Deux choix s’offrent à toi, attention, sois attentive. » Hayden rassembla ses jambes sous son corps pour s’installer confortablement en tailleur, faisant dorénavant face à son amie et future colocataire provisoire. Un sourire amusé était plaqué sur ses lèvres, signe qu’elle s’apprêtait à la faire tant lever les yeux au ciel qu’elle n’aurait pour autre choix que de parler pour la faire taire. « Tu m’en dis plus sur le bel inconnu qui a réussi l’exploit à faire en sorte que tu restes sous le seuil des dix mots par phrase, ce qui n'est jamais arrivé depuis que je te connais, et on passe le restant de la soirée à faire des plans sur la comète, tout en sachant très bien qu’il ne pourra de toute façon pas te résister. » La jeune femme avait levé le pouce pour marquer le tempo, pouce bientôt rejoint par un index annonciateur de la deuxième option qu’elle savait d’avance invalidée. « Sinon, on en reste là et je dérive éternellement sur ma vie amoureuse, et comment elle est devenue une catastrophe programmée. Et tu me connais, je peux tenir au minimum trois actes. Ce n’est pas ce que tu veux, n’est-ce pas ? » Hayden papillonna des paupières pour l’effet, comédienne jusqu’au bout des ongles. Il était rare que la jeune femme se laisse aller à de telles démonstrations de tentative d’humour mais, après tout, Elizabeth était son meilleur public. |
| | | | (#)Mar 28 Avr 2020 - 16:53 | |
| Hayden fit une petite blague sur le fait de partir en précisant qu’évidemment ce n’était pas le cas pour de suite. Elizabeth sourit. Il était évident qu’elle serait au courant du départ d’Hayden étant donné qu’elle restait chez elle mais c’était plutôt rassurant de savoir qu’elle n’avait pas prévu de fuir. Et puis, très franchement, si elle ne lui en avait pas voulu la première fois, ce n’était certainement pas pour lui en vouloir maintenant… « Si ton départ pour Londres ne m’a pas empêché de venir te voir, je pense qu’on peut se dire qu’aucune destination ne m’en retiendra. Il n’y a pas qu’en amour que l’on peut suivre quelqu’un à l’autre bout du monde, en amitié aussi. Et tu le sais que je serais prête à beaucoup pour toi. »Elizabeth s’arrêta là. Il n’était pas nécessaire d’en dire plus. Elle n’était pas du genre sentimentale et Hayden non plus mais il était bon de faire un petit rappel de temps à autre de leur lien fort. Surtout en cette période de flou total pour Hayden, elle avait besoin de ses repères et Elizabeth en était un pour sûr. Tel un phare qui éclairait un navigateur perdu en mer. « C’est étrange. J’ai la chance de rencontrer de nouvelles personnes assez régulièrement, mais aucune ne me laisse aussi pensive. »En parler le rendait si réel…Hayden se leva pour remplir les verres. Elle avait définitivement compris qu’elles allaient en avoir besoin. En tous cas c’était certain pour Elizabeth. Bien sûr, elle avait déjà parlé d’hommes à Hayden. Elle était l’une des seules qui savait tout. Mais il n’y avait en général pas grand-chose à dire à part si c’était un bon coup au lit ou pas. Bon cela faisait tout de même des sujets de discussion marrants et bien remplis mais il n’y avait là aucune profondeur sentimentale. Les seuls hommes qui avaient comptés étaient Nicolas et Cody. Mais ces sujets étaient clos depuis quelques temps maintenant. Enfin sauf pzut-être concernant Cody mais elle avait toujours partagé une relation spéciale avec lui. Elle avait également raconté à sa meilleure amie l'histoire avec ce pauvre Tony dont elle s’était servi. Mais c’était plus de la culpabilité qui la rongeait qu’autre chose. Tony avait sa place dans le cœur de la belle mais dans le versant amitié, elle n’avait jamais eu de sentiments pour lui. quant à Gregory et Allan, elle avait passé de très bons moments avec chacun d'eux mais elle n'avait jamais ressenti de papillons en leur compagnie. avec Connor c'était différent. Tout était différent. Il était différent. Elle était différente. « Qui te dit qu’il me laisse pensive ? ». Il la laissait complètement pensive...Et franchement, à quoi cela servait de le nier davantage ? Elle reprit donc avant qu'Hayden puisse la reprendre, son regard en cet instant étant déjà très communicatif. « Oui, bon, ok, il me rend pensive… »Hayden vint se rasseoir et Elizabeth se précipita sur son verre pour en boire une gorgée. Hayden offrit deux choix à sa meilleure amie. Et il était évident qu’elle souhaitait qu’Elizabeth s’ouvre à elle. En tous cas elle lui indiquait la porte grande ouverte. Si ce n’était pas à Hayden qu’elle en parlerait, à qui ? Elle était la seule et l’unique à tout savoir, que ce soit sur sa vie amoureuse, professionnelle ou familiale. C’était donc une évidence… « Ok, ok, je vais t’en parler davantage »Et elle reprit une gorgée, une de plus pour la motiver…Comment allait-elle aborder ce sujet complexe ? Une marche après l'autre, comme dans un escalier géant... « On s’est rencontrés à l’anniversaire d’Anna, une collègue d’université avec laquelle j’avais vaguement gardé contact. On n’était pas très proches mais je me disais que c’était une bonne occasion de sortir et de faire la fête pour lâcher un peu de stress du boulot. »Elizabeth se remémora le moment durant lequel elle avait décidé de se rendre à cet événement. Si seulement elle avait su ce qui l’attendait ce soir-là… « Attention je préfère te prévenir mais je vais te faire rire. Il est venu sonner à la porte pour dire que la musique était trop forte et en montrant son badge de policier. Et j’ai cru que c’était un strip-teaseur… »Hayden la regarda avec de grands yeux et rit. Et elle avait de quoi, quelle situation cocasse ! Mais c’était la faute à cette satanée Ashley qui avait mentionné l’arrivée d’un strip-teaseur, qui avait probablement fait une apparition plus tard mais Elizabeth n’avait pas vraiment eu le temps de s’en rendre compte vu comment elle était occupée avec Connor... « On s’est isolés dans le bureau et il m’a alors indiqué être un vrai policier. Et… »Elizabeth n’arrivait pas à trouver ses mots. En existait-il pour expliquer cette sensation qu’elle avait ressentie ? Elle marqua une pause dans son récit pour réfléchir à comment raconter la suite alors qu’en même temps dans sa tête traversaient des tas de flashs. Toute cette rencontre était parfaite, chaque moment avait été magique. Mais que lui arrivait-il à notre Elizabeth ? Quel sort lui avait-on jeté ? - Héhé:
Je m’arrête là et je continuerai après sinon ma réponse va faire un roman à elle seule xD @Hayden Siede |
| | | | (#)Sam 2 Mai 2020 - 12:06 | |
| Hayden avait toujours été prête à parier tout ce qui la rendait heureuse sur cette planète pour s’assurer que ses proches réussissent tout ce qu’ils entreprenaient, et qu’ils atteignent un par un ce mythe mordant surnommé bonheur. Elizabeth, bien sûr, n’échappait pas à la règle. La comédienne se souvenait avoir célébré chacun de ses succès, l’aboutissement du chemin parcouru demeurant encore et toujours son arrivée à la tête de la programmation d’ABC News. Il était loin, le lycée et ses déboires, l’université et ses doutes, le début de la vie adulte et cette sensation tenace que personne ne vous comprendrait vraiment, que personne ne verrait jamais en vous ce potentiel dissimulé, personne hormis votre meilleure amie. En y repensant, Hayden se surprenait parfois à une nostalgie inévitable, comme une perception faussée qui semblait vouloir la convaincre que tout était plus simple, avant. Peut-être n’était-ce pas tout à fait un mensonge, au fond. Sur certains aspects, la comédienne sentait qu’elle avait perdu un peu de sa liberté à Brisbane, au profit de chimères instables qui ne cessaient d’embrouiller son esprit à chaque fois qu’elle tentait d’en démêler quelques ficelles. Mais c’était aussi ça, grandir. S’encombrer d’expériences passées qui devenaient de véritables leçons de vie, et tenter d’en construire des ponts plutôt que de les conserver comme un fardeau pensant lourdement sur ses épaules. Et finalement, Hayden savait qu’elle ne regrettait rien, rien du tout. Et que si les choses étaient à refaire, elle finirait certainement par replonger tête baissée dans chacune de ses erreurs. « Et moi, prête à tout pour toi. » Rien de plus. Entre elles, cela n’avait jamais été essentiel. Elizabeth et Hayden s’étaient toujours tenues à l’écart des effusions de tendresse, les réservant pour des occasions précises. Ce n’était pas nécessaire, pour savoir ce que l’une signifiait pour l’autre.
Suspendue aux lèvres d’Elizabeth, la comédienne fit en sorte d’intégrer parfaitement chaque détail de son récit, ne souhaitant perdre aucune miette du bonheur naissant de sa meilleure amie. Son récit lui décrocha des sourires doux et compréhensifs à plusieurs reprises, Hayden parvenant parfaitement à retranscrire sous la forme de sa propre expérience personnelle ce qui lui était décrit. La partie strip-teaser mise à part, cela tombait sous le sens. Cet aspect-ci de leur rencontre entraîna d’ailleurs un léger rire chez la jeune femme, imaginant nettement le déroulé du quiproquo et la réaction d’Elizabeth, une fois informée de sa méprise. Décidément, il n’y avait qu’elle pour se retrouver au milieu de situations aussi incongrues. Pour autant, les silences et l’hésitation générale de sa meilleure amie ne parvenait pas à former une interprétation cohérente dans l’esprit d’Hayden. Il lui semblait, un peu paradoxalement, qu’Elizabeth elle-même n’était pas en mesure de mettre des mots sur ce qui lui était arrivé, et sur son état d’esprit actuel qui en découlait. L’en blâmer aurait été une folie : elle était une acharnée de travail, du genre qui n’hésitait pas à une seconde à faire passer sa vie professionnelle avant tout lorsque cela se révélait nécessaire, et Hayden se comportait de même. Bien sûr, les deux jeunes femmes étaient conscientes qu’au-delà d’une passion, il s’agissait avant tout d’un moyen de protection, d’une solution de repli qui, au fond, leur donnait l’illusion concrète d’avoir au moins un aspect important de leur vie sous contrôle. Pour la comédienne, cela signifiait s’accomplir autrement que par le mariage ou le couple, et prouver au monde entier sa valeur que tous avaient nié des années entières, elle la première. Mais au fond d’elle, la petite voix qui lui soufflait qu’un jour, peut-être, l’envie de fonder une famille, le désir de faire des enfants se rappellerait à son bon souvenir, elle, ne se taisait pas. Et Hayden aurait pu jurer que la même idée animait toujours le cœur d’Elizabeth, bien qu’elle ne semblait pas toujours disposée à l’entendre. « Quelque chose me dit que le tapage nocturne n’a plus été un problème, une fois tombé sur toi. » La comédienne adressa un clin d’œil empli de sous-entendus à son amie, un sourire amusé toujours plaqué sur le visage. Aussi pressée était-elle d’entendre la suite et la finalité de toute cette histoire, elle n’était pas pour autant disposée à la presser, au risque de la déstabiliser dans son flux de pensées. Le cœur obéissait à un fonctionnement bien mystérieux, capable d’introspections à durée variable, bien souvent interminables. Pendant longtemps, la comédienne avait été de ceux qui, dans le domaine sentimental du moins, ne réfléchissaient que rarement à deux fois avant de se lancer tête baissée vers l’inconnu, obéissant pleinement à leurs instincts. Mais aujourd’hui, les cartes étaient redistribuées, et la joie que ressentait Hayden à l’écoute des paroles de sa meilleure amie ne pouvait s’empêcher de se laisser miner par une inquiétude sous-jacente. La jeune femme espérait que jamais Elizabeth ne serait soumise aux mêmes dilemmes qu’elle avait elle-même traversé ou, le cas échéant, qu’elle ne commettrait pas les mêmes erreurs. Elle se demanda vaguement qui était le jeune homme en question, s’il était agréable et respectueux ou s’il revêtait, au contraire, le visage de l’agneau pour se révéler être un véritable loup dans la bergerie. Oh, Hayden était sur sa réserve, il s’agissait d’un constat indéniable. Mais il lui fallait aussi se souvenir qu’Elizabeth n’était pas tout à fait la même, malgré leurs ressemblances, et qu’il était certain qu’elle ne se laisserait pas avoir comme elle avait pu le faire par le passé. « Puisque tu n’as visiblement pas fini en cellule, je suppose qu’il a plutôt bien pris ta méprise, finalement. » La comédienne reposa son verre sur la table, de nouveau pleinement à l’écoute de ce que son amie avait à ajouter pour clôturer son histoire. « Les juges ont tranché, Liz. Fin du suspense. Je veux tout savoir. Il n’est pas caché dans ta chambre depuis le début de la soirée, rassure-moi ? » Hayden laissa échapper un léger rire. Elle n’attendait plus qu’une chose, dorénavant : que ce récit du coup de foudre parfait termine aussi merveilleusement qu’il avait commencé, dissipant au passage tous ses doutes et faisant voler ses dernières réserves en éclats. |
| | | | (#)Ven 8 Mai 2020 - 20:24 | |
| « Quelque chose me dit que le tapage nocturne n’a plus été un problème, une fois tombé sur toi. »Elizabeth ne put s’empêcher de rire. Ils avaient surtout rajouté du bruit avec leur échange passionnel... « Pas vraiment non »Connor avait pourtant essayé de vraiment faire son travail mais il avait tout simplement perdu le contrôle au fur et à mesure qu’Elizabeth tournait autour de lui telle une lionne prête à bondir sur sa proie. « Puisque tu n’as visiblement pas fini en cellule, je suppose qu’il a plutôt bien pris ta méprise, finalement. »Elizabeth repensa à Connor qui la mobilisa lorsqu’elle se saisit de son arme. Il avait eu une telle réactivité…mais ce contact physique brut n’avait pas mis de barrière à leur désir. Bien au contraire. Rien n’avait pu empêcher la suite une fois qu’ils avaient été au contact l’un de l’autre. Attirés comme deux aimants, il leur avait été impossible de stopper la tempête. « Disons que l’erreur a vite été oublié »C’est le moins que l’on puisse dire puisqu’au départ Connor venait interpeller pour le fond sonore trop élevé de la soirée et il avait terminé à boire un whisky et jouer à un billard peu conventionnel… « Les juges ont tranché, Liz. Fin du suspense. Je veux tout savoir. Il n’est pas caché dans ta chambre depuis le début de la soirée, rassure-moi ? »Elizabeth fit une petite moue à Hayden qui signifiait « non mais tu es sérieuse ? ». Hayden rit, elle avait compris le message. Puis Elizabeth s’arma de courage pour poursuivre son récit. Après cette petite parenthèse d’humour avec Hayden, elle avait retrouvé de la lucidité et calmé un peu son petit cœur qui s’emballait juste en pensant à Connor…Sa meilleure amie la connaissait bien, elle savait comment la manier pour l’encourager et la soutenir. « Un jeu de séduction s’est tout de suite installé. Tu me connais, je n’ai pas pu résister à tenter le diable une fois le vrai badge sorti »Elizabeth avait en effet plusieurs hommes de la loi dans son tableau de chasse. Elle ne savait pas réellement ce qui lui plaisait autant chez eux mais c’était certain qu’ils ne laissaient pas la belle indifférente. C’était probablement en lien avec des problèmes psychologiques avec l’autorité et le contrôle. Mais ce n’était pas le sujet ici. « Si tu voyais le charme incroyable qu’il dégage…Je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir jouer avec lui. Mais ce que je n’avais pas prévu c’est qu’il serait un partenaire de jeu dépassant les meilleurs que j’ai pu connaître. Il avait du mordant, du répondant...La tension montait crescendo jusqu’à atteindre son paroxysme »Elizabeth passa sa main sur son visage. Elle avait besoin de sentir le contact de sa peau pour se ramener à la réalité car il n’aurait pas fallu grand-chose pour que son esprit s’évade auprès de Connor, dans son souvenir, dans leur souvenir. Juste pour le retrouver quelques instants. Depuis quand la vie était-elle devenue aussi difficile ? Lorsqu’Elizabeth voyait un homme qui lui plaisait, elle se donnait les moyens de l’obtenir puis elle passait à autre chose. C’était aussi simple que cela. Pourquoi ça ne l’était pas là ? Elle s’était promis de ne plus ressentir des sentiments pour un homme. Et certainement pas aussi forts, aussi dévorants. Connor était venu allumer un bouton qui était sur off depuis bien longtemps… « On a joué à un strip billard mais on cherchait plus à se provoquer l’un et l’autre que de rentrer les boules et de gagner. Bien sûr, cette partie n’a jamais été terminée et on a fini par se jeter l’un sur l’autre et faire l’amour. Faire l’amour de façon très vorace et insatiable…C’est comme si j’en voulais toujours plus. Toujours plus de lui. Tout s’est enchaîné rapidement mais en même temps c’était tellement intense que j’ai l’impression que ça a duré une nuit entière alors que la réalité est que cette scène s’est déroulée sur quelques heures. »Hayden écoutait très attentivement tout ce qu’Elizabeth disait. Elle prêtait attention aux mots, aux émotions ou encore à la gestuelle d’Elizabeth. Elle n’était pas une sacrée actrice pour rien…Elizabeth ne s’attendait certainement pas à vivre cela. Et cette impression d’être dépassée, que ce soit par ce qu’elle ressentait ou la situation en elle-même devait cesser. Peut-être qu’en parler la soulagerait. Elle alla donc au bout de sa pensée. « Punaise Hayden, ce n’était pas que faire l’amour. On a fusionné l’un avec l’autre. Je ne veux pas l’admettre mais au fond de moi je le sais que c’était bien plus que du sexe. C’est comme si nos âmes s’étaient rencontrées, qu’elles avaient dansé ensemble et qu’elles s’étaient unies. »Elizabeth soupira…Que lui arrivait-il ? Il fallait que ça stoppe. « Wow, j’ai bien conscience des conneries que je suis en train de déblatérer…mais je ne peux plus m’empêcher de penser à lui. Je…je suis partie sans rien dire. Je lui ai dit que j’allais aux toilettes et je suis partie. Je l’ai laissé seul. »C’était comme si la réalité de ce qu’elle avait fait la rattrapait à l’instant. Mais elle savait que c’était la bonne décision. Et cela n’avait aucun sens de s’arrêter sur le passé, il fallait regarder l’avenir. C’était la devise de la divine et impitoyable Elizabeth Warren. « Il ne connait pas mon identité donc il n’y a pas de risques qu’il me retrouve. Je me doute qu’en tant que flic il essayera sûrement mais normalement je ne devrais pas être embêtée. »Mais était-ce réellement ce dont elle avait envie ? « Je suppose que je n’ai plus qu’à attendre que cette espèce d’obsession que j’ai disparaisse. Avec le temps ça partira. On finit toujours par oublier…Et puis ma culpabilité de l’avoir laissé ainsi doit en rajouter une couche »Oui, c’était tellement plus facile de choisir le déni que de se confronter à la puissance de ce qu’elle ressentait. Car ce qu’elle ressentait était tout simplement…effrayant. @Hayden Siede |
| | | | (#)Dim 10 Mai 2020 - 18:50 | |
| C’était étrange. Plus Hayden observait sa meilleure amie lui narrer ses péripéties d’un ton faussement détaché, plus elle ne pouvait se soustraire d’un sentiment qui ne cessait de lui souffler qu’Elizabeth tentait avant tout de se convaincre elle-même. Elle avait beau prétendre que tout cela n’était qu’une passade, un quiproquo rendu agréable par l’union furtive de deux corps inconnus, la comédienne connaissait suffisamment sa meilleure amie pour comprendre quand elle refusait de voir la vérité en face et pourquoi. C’était terrifiant, l’amour. Déstabilisant cette sensation que peu importe la vitesse à laquelle on se forçait à courir pour lui échapper, ça ne serait jamais assez rapide. Pour autant, Hayden ne se sentait pas capable de témoigner d'elle-même de la notion de coup de foudre, ne l'ayant appris que dans les films, ayant eu recours à la documentation nécessaire pour pouvoir jouer ce sentiment sur les planches lorsque cela lui était vivement demandé. Mais si ce qu’elle avait lu à ce sujet était vrai, alors il lui semblait qu’elle se retrouvait confrontée à un cas sérieux. Tout en Elizabeth respirait le sentimental, le vrai, de son langage corporel hésitant au son de sa voix plus aiguë que la normale, en passant par cette nécessité de se justifier avant même que la moindre question ne soit posée. Hayden s’était naïvement attendue à une chute débouchant sur un happy ending, et elle fut déçue – mais non surprise – de constater qu’au contraire, sa meilleure amie se forçait à considérer cette rencontre insolite comme un coup d’épée dans l’eau. La jeune femme dissimula du mieux qu’elle le pouvait sa consternation, avant de se mettre à réfléchir à la situation à toute allure. Les mots utilisés par Elizabeth n’était visiblement pas choisis au hasard malgré ce qu’elle souhaitait lui faire penser, et Hayden ne pouvait se résoudre à considérer comme une simple coïncidence le fait que sa meilleure amie puisse dorénavant rivaliser avec les plus grands poètes de ce siècle. Si elle comprenait qu’une telle passion dévorante soit aussi excitante que terrifiante, elle ne pouvait s’empêcher de songer que le point de vue actuel d’Elizabeth était un véritable gâchis. La jolie brune ne s’était plus exprimée de la sorte au sujet d’un homme depuis des années maintenant, et Hayden ne se souvenait même plus de la dernière fois que son amie avait cru bon de lui mentionner une partie de jambes en l’air avec un inconnu, tant pour elle cela n’avait d’ordinaire aucune autre importance qu’un bon moment passé à deux. Alors, pourquoi fuir de la sorte ?
Hayden ne possédait malheureusement aucuns pouvoirs magiques, et se sentait bien dépourvue à l’idée de devoir prodiguer des conseils qu’elle n’appliquait pas elle-même. Cependant, si elle était tout à fait libre de gâcher sa vie sentimentale en choisissant inlassablement les mauvaises routes, la jeune femme était déterminée à ce que les choses se passent mieux pour Elizabeth, qui méritait un bonheur cent fois équivalent à tout ce que l'on pouvait imaginer. Parfois, on avait simplement besoin d’un petit coup de pouce du destin, d’un signe de l’univers nous confortant dans l’idée que notre décision était la bonne. Ou, le cas échéant, qu’il y aurait toujours quelqu’un pour nous soutenir, même si l’on accumulait les erreurs. Hayden faisait irrémédiablement partie de cette seconde catégorie, il ne faisait aucun doute. « Note à moi-même : ne plus jamais te dire que je veux tout savoir. J’aurais pu éviter cette avalanche de détails qui a entraîné beaucoup trop d’images mentales. » La comédienne avait levé les mains en signe de reddition, mais le rire qui lui avait échappé ne trompait pas sur sa véritable intention de détendre l’atmosphère plutôt que d’adresser un quelconque reproche. Les deux jeunes femmes ne s’étaient jamais rien cachées par le passé, et ce n’était pas près de changer, de toute évidence. « Bon, ne te méprends pas, j’apprécie le romantisme du départ sans laisser au moins ton numéro de téléphone telle une Cendrillon des temps modernes, mais… Liz, franchement, tu n’as pas envie de le revoir, pas même une seule fois ? » La question avait été posée sans vraiment attendre de réponses. Au fond, Hayden n’en avait pas besoin.
Il n’était pas non plus nécessaire de déployer des trésors d’imagination pour se rendre compte du désir nouveau qui animait Elizabeth. Ce n’était nullement un hasard si Hayden tiqua en entendant les dernières paroles de sa meilleure amie, persuadée que ce qu’elle appelait une simple obsession ne ferait que s’amplifier avec le temps. Been there, done that. « Tu sais aussi bien que moi à quel point c’est difficile, de trouver quelqu’un avec qui on se sent à l’aise sous tous les aspects. Je ne dis pas que ton mystérieux inconnu est l’homme de ta vie ou que tu dois l’épouser dès demain mais, réfléchis-y. Est-ce que tout ce que tu viens de me décrire avec autant de fébrilité ne mérite pas une deuxième chance, par hasard ? » La jeune femme serra brièvement le bras de sa meilleure amie, lui adressant un sourire qui se voulait encourageant. Sans qu’elle ne le montre vraiment, Hayden était touchée par le récit qu’elle venait d’entendre. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus ressenti la même chose à propos de quiconque, et elle ne savait pas très bien si elle devait se sentir envieuse ou admirative. Ce n’était plus le genre de bonheur qu’elle recherchait pourtant, et la jeune femme aimait prétendre qu’elle s’était faite une raison. Mais chercher à fonder une véritable famille, et devenir maman… au fond, ces rêves étaient toujours bien présents, et ne se souciaient guère qu’Hayden puisse faire semblant de ne pas s’en rendre compte. « Pour ma part, je vais espérer très fort qu’il te cherche jour et nuit, et qu’il finisse par te retrouver. Et si je dois faire jouer mes relations pour organiser votre premier rendez-vous officiel, compte sur moi. J’aime beaucoup trop voir tes yeux pétiller pour te laisser nier l’évidence sans rien dire. » Et si les choses devaient finir par se concrétiser, la jeune femme ne manquerait pas à l’appel pour célébrer cette avancée. Et comme Elizabeth l’avait inlassablement fait quelques années plus tôt, Hayden se tenait également prête à soigner les blessures en cas de chute. |
| | | | (#)Dim 24 Mai 2020 - 13:46 | |
| « Note à moi-même : ne plus jamais te dire que je veux tout savoir. J’aurais pu éviter cette avalanche de détails qui a entraîné beaucoup trop d’images mentales. »Elizabeth avait parfaitement compris que sa meilleure amie tentait de détendre l’atmosphère. Elizabeth était en cet instant comme un ballon trop gonflé, prêt à exploser…Elle ne trouvait aucune issue à sa nouvelle cogitation mentale. Devait-elle retrouver Connor ? Elle connaissait son nom et son prénom après tout…Il lui serait très facile de découvrir son lieu de travail que ce soit grâce à l’information publique ou par l’intermédiaire de l’un de ses contacts à la police. « Bon, ne te méprends pas, j’apprécie le romantisme du départ sans laisser au moins ton numéro de téléphone telle une Cendrillon des temps modernes, mais… Liz, franchement, tu n’as pas envie de le revoir, pas même une seule fois ? »Si. Non seulement, elle avait envie de le retrouver mais elle avait envie de faire des folies avec lui, que ce soit d’ordre sexuel ou bien tout simplement d’apprendre à le découvrir. Car apprendre à connaître un homme et envisager d’aller plus loin ensemble, de construire une relation, c’était clairement de la folie aux yeux de notre belle… « Je ne sais pas Hayden. Je ne sais pas si je suis prête. »L’était-on vraiment un jour ? Surtout quand l’amour venait de vous frapper de plein fouet ? « Tu sais aussi bien que moi à quel point c’est difficile, de trouver quelqu’un avec qui on se sent à l’aise sous tous les aspects. Je ne dis pas que ton mystérieux inconnu est l’homme de ta vie ou que tu dois l’épouser dès demain mais, réfléchis-y. Est-ce que tout ce que tu viens de me décrire avec autant de fébrilité ne mérite pas une deuxième chance, par hasard ? »Connor méritait très probablement une seconde chance oui. Il semblait avoir toutes les qualités pour rendre une femme heureuse. Il était percutant, malin, avec un charme dingue, il avait de l’humour, de l’écoute et de l’attention...Mais Elizabeth, elle, ne méritait peut-être pas une autre chance…Du moins c’est ce qu’elle pensait. Elle avait déjà tellement d’énergie à fournir pour réparer ses liens familiaux. Elle n’avait pas été là pour Tommy et elle n’arrivait pas à aider Scarlett à avancer dans sa vie. Elle était déjà insuffisante avec eux, avait-elle besoin de l’être en plus auprès d’un homme bien ? Certainement pas. Son estime ne supporterait pas de gâcher quelque chose d’aussi beau…Elle terminerait blessée et elle ferait également des dégâts auprès de Connor, lui gâchant probablement sa prochaine relation en lui apportant méfiance et mépris auprès des femmes. Elle l’avait déjà déçu une fois en le laissant seul. Elle ne préférait pas imaginer ce qu’il avait pu ressentir. Elle s’en voulait mais elle s’en voudrait encore plus de lui faire davantage mal. Non, elle n’était pas faite pour être en couple. Du moins pas aujourd’hui, pas dans sa vie actuelle. Sa famille et son travail lui prenaient toute l’ardeur de sa volonté de fer. « Pour ma part, je vais espérer très fort qu’il te cherche jour et nuit, et qu’il finisse par te retrouver. Et si je dois faire jouer mes relations pour organiser votre premier rendez-vous officiel, compte sur moi. J’aime beaucoup trop voir tes yeux pétiller pour te laisser nier l’évidence sans rien dire. »Evidemment Hayden était Hayden. Elizabeth savait tout l’amour que lui portait sa meilleure amie. Elles n’avaient pas besoin de le dire, elles le comprenaient, elles se comprenaient…Elizabeth avait entendu les encouragements d’Hayden, elle savait parfaitement pourquoi elle la poussait dans ce choix. Au fond d’elle, elle se rendait bien compte qu’elle n’avait pas parlé d’un homme ainsi depuis bien longtemps, peut-être même jamais de la sorte, mais les barrières qu’elle s’était construites étaient encore bien trop solides pour le moment. Et elle n’avait jamais été le genre de femme à prendre des décisions hâtives, cela ne faisait pas si longtemps que ça qu’elle avait reçu ce coup de massue en croisant le chemin du charismatique lieutenant. Elle attendrait de voir comment ce souvenir évoluerait en elle, en espérant qu’il disparaisse, même si elle avait conscience que cela était impossible…Mais ne dit-on pas qu’à l’impossible nul n’est tenu ? « Qui vivra verra »Comme une petite graine plantée, la décision d’Elizabeth ferait sûrement du chemin et qui sait, peut-être ce bel inconnu allait-il la retrouver ? « Bon ma belle Hayden, quel est le programme alors pour toi ? Tu as une idée de l’organisation de tes prochains jours ou tu vas faire au feeling ? »C’était bien Elizabeth ça, toujours avoir un coup d’avance, anticiper était la clé de la réussite selon elle. Mais sa meilleure amie avait probablement les batteries vides étant donné le trajet qu’elle venait de vivre…Et ça, elle pouvait complètement le respecter. « Enfin, tu dois déjà sûrement avoir envie de te reposer…Je vais aller te chercher des draps »Elizabeth vivait dans un loft spacieux. Sa chambre à elle se trouvait à l’étage. Il n’y avait que la salle de bain qui avait des murs indépendants. La pièce principale dans laquelle elles étaient avait une très grande superficie. C’est ce bel espace et la terrasse sur le toit qui avaient fait craquer Elizabeth lors de sa première visite. Elle avait cependant décidé d’aménager un coin détente dans la grande pièce principale dans lequel elle pouvait recevoir des amis si nécessaire mais qu’elle pouvait aussi utiliser elle pour se poser, lire ou travailler. Ce coin était séparé par des paravents. Il y avait deux futons déposés en angle droit sur un socle en bois et beaucoup de coussins au dessus et par terre. Ce socle en bois fonctionnait un peu comme un canapé clic-clac que l’on pouvait déployer une fois décollé du mur. Après avoir été mis à plat, il formait un grand lit avec les deux futons déposés dessus. @Hayden Siede |
| | | | (#)Mer 27 Mai 2020 - 12:36 | |
| Hayden savait reconnaître une défaite lorsqu’elle s’imposait à elle. La jeune femme connaissait Elizabeth comme étant particulièrement têtue, et elle ne s’était jamais réellement attendue à la convaincre dès le début du bien fondé d'éventuellement revoir son prince charmant d’une nuit. Au fond, Elizabeth n’avait réfuté aucun des arguments avancés en sa faveur, et Hayden songea que tout n’était donc pas totalement à jeter. Sa meilleure amie ne se sentait simplement pas prête à passer à autre chose, et s’il y avait bien un point sur lequel Hayden pouvait se retrouver en accord avec elle, c’était celui-ci. Pour autant, la curiosité de la comédienne demeurait bel et bien piquée à vif, et elle n’excluait pas que cette conversation finirait par reprendre, un jour ou l’autre. Après tout, et si le moment passé ensemble avait été aussi intense que l’avait décrit Elizabeth, Hayden ne doutait pas de la réciprocité des sentiments, dans toute cette histoire. Et avec un peu de chance, la directrice de programmation n’aurait pas besoin de chercher bien loin, ni de chercher tout court. Il n’y avait plus qu’à espérer, dorénavant. « Tu peux prendre tout le temps dont tu as besoin pour réfléchir, de toute façon. Encore une fois, le mariage n’est pas prévu pour demain. » Hayden sentait peu à peu la fatigue la gagner, et avoir raison de sa capacité à réfléchir correctement. Elle décida de baisser les armes le temps de regagner suffisamment d’énergie pour avancer des contre-arguments auxquels Elizabeth elle-même ne trouverait rien à redire, et se contenta pour le moment de serrer brièvement sa main dans la sienne en signe d’affection. Tout était dit.
Difficile à duper et attentive aux moindres détails, la meilleure amie d’Hayden prit rapidement conscience du besoin de la comédienne de remettre leur conversation au lendemain. Elle lui adressa un petit sourire désolé, la suivant dans le labyrinthe que constituait sa maison pour l’aider à préparer le lit. Quelques minutes plus tard, le futon d’appoint était prêt, et Hayden profita du répit de la vaisselle qu’elle avait tenu à faire avant de dormir malgré la présence du lave-vaisselle pour répondre brièvement aux interrogations d’Elizabeth. « Hormis voir Jamie, tu veux dire ? » La comédienne marqua une pause comme si au fond, établir un quelconque planning revenait à attendre de savoir à quelle sauce elle allait être mangée, concernant l’ancien rédacteur en chef. Un peu comme à l’époque où elle ignorait encore si ses examens de fin d’études allaient être validés ou non, et qu’elle n’avait décemment pas été capable de prévoir sa vie au-delà de cette remise de diplômes. « Je vais rendre visite à Keith, en espérant qu’il daigne m’ouvrir la porte. Tu sais à quel point il semble m’en vouloir. » Hayden esquissa un geste de la main, comme pour balayer un constat qui lui paraissait terriblement injuste. De toutes les personnes auxquelles la comédienne comptait rendre visite dans les jours qui suivraient, son meilleur ami était définitivement celui qui lui donnerait le plus de fil à retordre, elle le savait. Et maintenant qu’elle avait Elizabeth sous les yeux, maintenant qu’elle constatait à quel point les choses étaient toujours aussi simples et saines entre elles, le contraste avec l’ancien lieutenant ne faisait que de se révéler un peu plus. Hayden savait d’avance qu’il ne l’accueillerait ni avec un verre de vin, ni avec des mots tendres, et c’était sans doute pour cette raison qu’elle n’avait pas pensé à lui pour poser provisoirement ses valises. « Et puis, il y a mes parents. Je ne te raconte pas le scandale quand je leur ai dit que j’allais emménager chez toi plutôt que chez eux le temps de récupérer mon appartement. » La jeune femme les aimait plus que tout, c’était un fait non négociable, mais la situation était déjà suffisamment compliquée pour en rajouter. Elle savait que vivre là-bas revenait à devoir fournir des explications sur son retour, pour commencer, et Hayden n’était pour le moment pas entièrement capable d’expliquer où elle en était, au juste. Tout était encore beaucoup trop flou. « Encore merci d’avoir accepté de m’héberger, Liz. Tu me retires une belle épine du pied. » Et sur ces paroles, les deux amies se quittèrent jusqu’au lendemain. Le sommeil fut agité, cette nuit-là. Des cauchemars peuplés de visages du passé, de sentiments troubles et de faux semblants. Mais au réveil pourtant, la comédienne se sentait plus déterminée que jamais. Il n’était plus question de risquer de tout perdre, désormais. Hayden ne souhaitait plus qu’une chose : récupérer tout ce qui n’avait pas encore tout à fait disparu. |
| | | | | | | | prepare for trouble and make it double ☾ elizabeth |
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