| 'Cause you know the truth hurts | leolie #14 |
| | (#)Lun 30 Mar 2020 - 0:18 | |
| ...but secrets kill Can't help thinkin' that I love it still Still here, there must be something real 'Cause you know the good die young But so did this And so it must be better than I think it is. J'ai dû fusionner avec mon lit, depuis le temps. Je suis bien ici. Je suis mieux. Je suis sous le grand mur peint, sur lequel s'étend un lac, les montagnes et la forêt. Je suis chez moi. Mon chat, Socrate, passe son temps à dormir contre moi, puisque Molly traîne dans le salon et qu'il n'est pas encore tout à fait habitué à sa présence. Enfin, aujourd'hui elle n'y traîne pas. Aujourd'hui, l'appartement est totalement silencieux malgré la pluie qui arrive et le temps qui se gâte, dehors.
Je ne suis sorti du lit que pour vaguement prendre une douche et vaguement manger des biscottes et du chocolat. Molly me nourrit au chocolat. Bientôt, il me faudra une perfusion. C'est en fouillant mes placard à la recherche de nouveaux trucs à manger - sans que je n'ai besoin de cuisiner, de préférence - que je suis tombé dessus. Un sachet, probablement laissé par Archie. « Putain. » Il était si mal planqué que je m'étonne de ne pas être tombé dessus plus tôt. Je secoue le sachet d'herbe devant mes prunelles, l'ouvre pour en humer le contenu. Mes yeux distraits cherchent de quoi contenir la petite réserve. Je savais qu'il en restait quelque part. L'occasion est parfaite. Molly n'osera rien me dire, de toute façon.
Dix minutes plus tard, je suis partiellement enroulé dans un plaid, un tee-shirt sur le dos, en train d'essayer de rouler un joint sans tout foutre sur le canapé. Mes doigts n'ont pas oublié le geste. Ça ne peut pas me faire de mal. De toute façon, il n'y a pas d'enjeux. Ils diront que je vais perdre en capacité de concentration, que je vais me planter dans la vie, que mes études tomberont à l'eau. Manque de chance pour eux, les moralisateurs, j'ai déjà la capacité de concentration d'un chiot, une vie en bordel et des études plantées. Rien à enterrer, donc, pas en essayant d'atteindre les sommets avec quelques minutes de fumée épaisse. Juste de quoi prendre de la distance, un peu. Juste un peu. Je ne demande pas beaucoup de répit. Juste un peu. Concentré, je ne relève la tête que lorsque j'entends le bruit caractéristique de la clef qu'on tourne dans un verrou. Ma porte d'entrée semble être la cible de cambrioleurs qui ont... visiblement la clef de chez moi. « Hey, y'a du monde, j'appelle les flics si vous- », que je lance d'une voix à moitié endormie avant de passer ma langue sur le papier à cigarette. « -essayez de rentrer. Oh. » Pas besoin d'appeler les flics. J'avais oublié qu'elle était l'une des personnes possédant un double. Il faudrait que je me souvienne de combien j'en ai dispersé à travers le monde. « Charlie. » Ma gorge se serre rien qu'en la voyant. J'abandonne mon ouvrage sur la table, me lève aussi vite que je le peux pour courir dans ses bras, laissant tomber au passage le plaid qui couvrait mes épaules. Elle m'a manqué. Elle m'a terriblement manqué. « J'allais pas fumer, promis, j'arrête. », que je murmure, le nez dans ses cheveux. Promis.
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| | | | (#)Lun 30 Mar 2020 - 1:15 | |
| Elle a appelé Tim pour garder les enfants et lui a dit qu’elle avait besoin de sa journée pour régler des trucs, les trucs en question étant Léo qui ne va assurément pas bien. Elle n’a pas besoin d’entendre sa voix pour le savoir, ça, Charlie, quand il ne répond pas de la même manière aux sms que d’habitude et quand il n’envoie pas mille messages à la seconde quand elle lui envoie une photo de chat. Il n’y a pas besoin d’être devin pour savoir qu’il ne va pas bien du tout et que ce n’est pas quelque chose qu’elle pourra régler en envoyant un ‘ça va ?’ alors qu’ils sont pourtant dans la même ville et qu’elle n’a que quelques quartiers à traverser pour se faire une idée bien plus claire sur la question. Tim est heureux de voir ses enfants et elle elle est heureuse de pouvoir s’occuper de ses amis qu’elle a trop délaissé ces derniers mois. Léo est son meilleur ami et cela ne changera pas parce qu’il s’est marié ou parce qu’elle a eu des enfants. Cela ne changera jamais, d’ailleurs. Pour rien du tout.
La clé tourne dans la serrure une première fois puis une seconde, l'appartement de Léo sentant autant le chez soi que le sien. A vrai dire, la blonde a passé bien plus d’heures ici plutôt que dans son nouvel appartement de Spring Hill alors si on est tatillons, ici sonne bien plus chez elle que nulle part ailleurs. Elle n’a pas le temps de se faire annoncer (chose qu’elle aurait sûrement fait en criant ‘C’EST MOIIIII’ sans plus de précisions) qu’une étrange chose d’un mètre soixante dix lui sentant le renfermé et le chocolat lui saute dans les bras sans qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit. Son sac tombe au sol, faisant tinter la bouteille de vin contre le carrelage alors qu’en parallèle ses bras se posent rapidement autour des côtes de son ami pour l’enlacer au mieux. Okay, ouais, elle avait aussi besoin d’un câlin de toute façon. « J'allais pas fumer, promis, j'arrête. » La jeune femme pouffe dans sa nuque et en profite pour déposer un baiser sur sa joue la seconde qui suit. « Je ressemble à la police que pour Halloween, je te rappelle. » Ils se sont tous deux entraînés dans des plans et autres idées tout sauf légales pendant des années et maintenant qu’elle ne porte plus la vie en son sein, rien ne l’empêche de recommencer.
« Mais tu roules toujours aussi mal par contre. » Elle critique sans même avoir vu (seulement senti, à vrai dire) le joint en question, sans doute encore un peu trop enroulée autour de son meilleur ami pour le moment. Après avoir laissé ses doigts glisser dans les cheveux du jeune marié une dernière fois, elle prend les devants et retourne se poser sur le canapé, ramenant le plaid sur ses jambes elles même ramenés sous elle. « Y’a du vin parce que ça fait adulte et y’a des bonbons Haribo parce qu’on est pas des adultes. » La blonde décline le contenu du sac pour qu’il décide lui même de quoi en faire, ses doigts s’activant déjà à rattraper le carnage causé par Léo autour d’un misérable joint. « T’as du feu ? » S’il compte arrêter de fumer ce n’est absolument pas son cas, encore moins si elle doit avoir une conversation sérieuse avec lui pour savoir ce qui le tracasse tant.
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| | | | (#)Lun 30 Mar 2020 - 2:26 | |
| Il n'y a pas moyen que je la lâche. Pas moyen, maintenant je suis accroché, maintenant que son odeur me détend tout en entier. J'aime qu'elle soit ici, j'aime que cela me rappelle le temps où elle venait y squatter comme si c'était son appartement. Parce que ça l'était un peu. Ça l'était beaucoup, même. Ça ne l'était jamais trop, même pas quand elle laissait traîner ses chaussettes, même pas quand elle ne faisait pas la vaisselle et même pas non plus quand je soupirais "Charlie bordel tes cheveux dans le lavabo" alors que les canalisations se mettaient à faire des bruits de zombie qu'on égorge. Maintenant je n'ai presque plus personne à accuser et ça, ça c'est détestable. Le baiser qu'elle dépose sur ma joue, ma grande perche rousse, me donne à sourire. Ok, ses cheveux sont blonds. Je préfère quand même l'appeler "grande perche rousse". C'est encore plus absurde maintenant qu'elle porte à merveille le blond, et qu'elle me donne une raison de plus de la harceler de "mais putain pourquoi tu ne fais pas du mannequinat ?" Elle comprendra peut-être un jour. En tout cas, elle ne s'offusque pas de voir que je n'ai aucun mal à reprendre mes habitudes de soirées étudiantes, celles que nous avons délaissé ensemble ces derniers temps.
Je prends même bien la critique, parce que je suis trop concentré sur l'étreinte pour penser à râler. Je râlerais bien, pourtant, quand elle se détache pour aller s'installer sur le canapé. Son canapé, en fait. Mes yeux se posent alors sur le sac, dont elle détaille bien vite le bruyant contenu. « Y’a du vin parce que ça fait adulte et y’a des bonbons Haribo parce qu’on est pas des adultes. » Je sors la bouteille du sac. J'y pige rien, moi, en vin. Ce n'est pas faute d'essayer, pourtant. Je ne tente même pas de faire genre, aux soirées entre adultes. Je me contente souvent de ma bière. C'est bien, la bière. « On peut mettre des bonbons dans le vin. » Non, c'est une très mauvaise idée. C'est pour cela que je me dirige dans la cuisine, histoire de nous servir deux grands verres que je remplis d'alcool et de sucreries, les yeux si hagards que je renverse presque la bouteille par terre. « T’as du feu ? » « Je ne sais pas encore claquer des doigts pour faire flamber des trucs. » Ce qui aurait été très pratique pour tout un tas de trucs. J'ai pleins de machins, de bidules et de gens à faire cramer du bout des doigts. C'aurait été drôle d'avoir cette capacité là.
Au terme de ma réflexion, c'est un briquet entre les dents et deux verres à la main que je rejoins le salon, m'installant aux côtés de Charlie. Je lui vole un morceau du plaid qu'elle vient d'éhontément réquisitionner pour elle toute seule. Elle fait toujours mieux les joints que moi. C'est louche. Elle est supposée avoir arrêté depuis plus longtemps que moi. « C'est la honte. J'ai plus d'expérience et je suis toujours une merde pour les rouler. » Je le récupère délicatement entre mes doigts, l'allume alors qu'il est accroché à mes lèvres, et inspire un grand coup la fumée épaisse, qui me fait un peu tousser. Les sourcils froncés, je passe notre bien à Charlie avant de boire mon verre de vin-bonbons-c'est-le-bordel. « Mon sugar-daddy est marié. » C'est comme ça que j'avais parlé de Auden à Charlie, même si c'était plus une plaisanterie qu'autre chose. « Il l'aime et gnagnagna. » C'est quoi les étapes du deuil, déjà ? Déni, tristesse, colère ? Colère, déni, tristesse ? Déni, déni, déni ? « 'M'en fout, de toute façon. » C'est pour ça qu'elle se serre encore, ma gorge, et que la marée remonte au bord de mes paupières, noyant mes cils de ses flots amers. |
| | | | (#)Lun 30 Mar 2020 - 17:41 | |
| Les bonbons dans le vin semble tout bonnement être la meilleure idée de l’univers et ce depuis, au moins, la création de ce dernier. Ce n’était pas le but de l’opération en ramenant les deux à Léo mais maintenant qu’il le propose, le tout semble être tellement logique que Charlie ne s’y objecte pas une seule seconde. Une boisson d’adulte avec de la nourriture d’enfants, tout est contrebalancé et en plus ça devrait être bon : le mélange est parfait tout comme leur chimère de cocktail improvisée au saut du lit. Il se moque de sa question, elle lui tire la langue ; l’équilibre entre eux n’a jamais été rompu et ils seront toujours d’éternels enfants quoi qu’il puisse être dit.
La blonde râle quand il revient sur le canapé (supposément le sien mais ça reste encore à discuter), elle râle encore plus quand il lui pique de la couverture (la sienne bla bla bla ouais, à d’autres) mais elle cesse d’être chiante dès lors qu’il lui met le verre entre les mains et qu’elle l’échange contre le joint. « Mon sugar-daddy est marié. » Se gorge se noue et elle observe la fumée monter au plafond tout en se disant qu’ils auraient dû ouvrir les fenêtres avant de jouer aux cons. « Il l'aime et gnagnagna. » Il lui fait mal au coeur, le gnagnagna, quand elle s’est qu’à ses yeux c’est tout sauf un détail qu’il aime quelqu’un. Quelqu’un qui n’est pas lui. Oh, Léo. « 'M'en fout, de toute façon. » Le regard de la jeune femme se pose de nouveau sur son ami alors qu’elle repose son verre sur la table et éloigne le joint de ses lèvres pour le moment, la priorité étant de nouveau de le prendre dans ses bras - pour une raison bien différente cette fois-ci. Ses mains glissent dans ses cheveux alors qu’elle laisse sa tête se reposer contre l’une de ses clavicules, cherchant à lui donner la position la moins douloureuse pour lui alors qu’elle comprend que rien ne saurait réellement l’apaiser. On ne répare pas les peines de coeur d’un coup de baguette magique et quiconque oserait clamer le contraire est un menteur. « Il sait pas ce qu’il perd. » Des phrases préconçues elle pourrait lui en sortir des milliers, les unes à la suite des autres, mais celle-ci elle la pense réellement. Il n’a aucune de ce qu’il perd, son sugar daddy alors que pendant longtemps il n’y a que Léo qu’elle aurait rêvé de marier un jour. Avec lui au moins rien ne se serait jamais mal passé. « Toi aussi t’es marié maintenant, tu vas pouvoir étaler ton bonheur à la vue de tout le monde et dégoulineeeer d’amour, hein ? » Il n’a jamais dit qu’il aimait Molly et elle sait que ce n’est pas le cas. Pour le moment en tout cas. Tout peut encore changer. Ils apprendront à se connaître et un jour tout le monde aura oublié qu’ils se sont mariés sans se connaître. Elle l’espère et elle le croit de tout son coeur, en tout cas. « T’as pas besoin de sugar daddy de toute façon c’est dépassé. Je peux être ta sugar mummy même, si tu veux. J’ai ramené des bonbons et je suis maman, donc ça le fait. » Pleure pas pour lui, Léo. S’il te met dans des états pareil il n’en vaut certainement pas la peine.
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| | | | (#)Mar 31 Mar 2020 - 19:50 | |
| Je suis marié, je l'aime et gnagnagna. Je mets mes yeux embués de larmes sur le compte de la fumée qui s'élève dans la pièce. Elle a bon dos, la fumée. Un nouveau soupir accompagne mes déclarations, alors que je me laisse doucement tomber contre Charlie. Même prétendre n'en avoir rien à faire est douloureux. Ses doigts filent dans mes cheveux et je ferme les yeux un instant, les mains encore encombrées du joint que nous nous passions jusqu'alors. « Il sait pas ce qu’il perd. » Rien du tout. Il ne perd rien du tout. Il a déjà tout ce qu'il lui faut, avec Ginny. Il aurait déjà eu tout ce qu'il lui fallait sans elle aussi. Moi, je n'apporte rien de plus. J'aurais aimé qu'il n'en soit pas ainsi, mais les choses sont ce qu'elles sont, aussi douloureuses soient-elles. « Toi aussi t’es marié maintenant, tu vas pouvoir étaler ton bonheur à la vue de tout le monde et dégoulineeeer d’amour, hein ? » J'ai un rire amer. « Tu parles. » J'aurais aimé que ça soit l'inverse. Que tout l'amour dont je dégouline n'ait pour cible que la femme à qui j'ai passé la bague au doigt. « Je l'ai dit à Molly. Maintenant j'ai peur qu'elle se sente comme... tu sais... le plan B. » Parce qu'elle est géniale, Molly. Elle ne dira pas qu'elle est blessée par mes mots. Elle ne contrariera rien de tout ce que je lui ai livré. Elle partira peut-être en silence, comme elle est entrée dans ma vie.
« J'ai peur que... peu importe combien on essayera d'apprendre se connaître, et bien... » J'ai peur que ça ne soit pas pareil. Que l'étincelle ne soit jamais là. Que rien ne soit aussi facile et soudain que ce que j'ai ressenti - ce que je ressens encore - pour le peintre. J'ai peur que tout soit trop différent. « T’as pas besoin de sugar daddy de toute façon c’est dépassé. Je peux être ta sugar mummy même, si tu veux. J’ai ramené des bonbons et je suis maman, donc ça le fait. » J'ai un petit rire, en même temps que j'essuie les larmes qui roulent sur mes joues. « D'accord. J'accepte. » Je me redresse doucement, recrache une nouvelle bouffée de fumée que j'échange avec un peu de vin aux bonbons. Le mélange n'est pas si horrible, même si les puristes crieront au sacrilège. « C'est idiot, parce que j'ai laissé des trucs à moi, là-bas. Mais c'est trop bizarre si je retourne les chercher, non ? » Il doit subsister un carnet, quelque part. Et ici, j'ai encore son pull. Les larmes remontent encore et je les essuie vite, avant qu'elles n'aient le temps de frôler la peau de mes joues. « J'ai encore un pull à lui, dans mon placard. »
Nouvelle gorgée de vin, je passe le joint à Charlie et pose ma tête sur son épaule. « Je voudrais y retourner, maintenant. Là-bas. Dans l'atelier. » Je voudrais tout effacer, garder mes remarques à propos de son mariage pour moi. Je voudrais que tout soit resté tel que ça l'était il y a encore quelques jours. J'aurais pu rester silencieux, juste dans un coin, à me contenter de rien du tout qui aurait tout voulu dire, pour moi. J'aurais pu attendre que mes sentiments à moi se tarissent d'eux-mêmes. J'aurais tout fait, tout, pour que rien ne change, même si tout avait déjà changé depuis longtemps. |
| | | | (#)Ven 3 Avr 2020 - 6:42 | |
| C’est idiot de continuer à être choquée par la tournure des événements alors qu’elle savait qu’il allait mal. Elle savait que quelque chose n’allait pas tout comme elle savait que ça ne datait pas d’hier, mais le fait est qu’elle continuait à croire naïvement que tout se serait réglé entre temps. Elle continue de penser que les seules larmes qu’elle séchera de nouveau dans sa vie seront celles de ses enfants quand ils auront buté contre le trottoir et se seront éraflés les genoux (rien qu’un bisou magique ne puisse guérir). Elle croit encore en ses rêves de gamines et autres mensonges, ce que lui rappelle douloureusement les larmes de son meilleur ami qui imbibent peu à peu le tissu sur son épaule.
« Je voudrais y retourner, maintenant. Là-bas. Dans l'atelier. » Elle déteste un homme qu’elle ne connaît même pas et le juge seulement aux conséquences qu’ont ses actes sur Léo mais demandez lui si elle a ne serait-ce une once de remords. La réponse est claire, nette et précise : absolument pas. Il est le centre de son univers et elle ne fait que tourner autour de lui ; s’il va mal elle va mal, s’il pleure elle pleure aussi. A l’intérieur, tout du moins, puisqu’à l’extérieur elle est trop occupée à sécher ses larmes et faire au mieux pour lui pour rattraper le temps perdu. Si elle était revenue plus tôt dans sa vie peut être que rien de tout ceci n’aurait eu lui, peut être même qu’ils seraient en train de rigoler en jouant à des jeux stupides et se défonçant, comme au bon vieux temps.
Pour le moment en tout cas elle se décale légèrement du canapé seulement pour poser le joint dans un pot sur la table pour avoir les deux mains libres ensuite. Elle finit par se laisser tomber en arrière, entraînant dans sa chute sur le canapé Léo dans son sillage. Ses bras restent autour de ses épaules et il peut continuer à cacher sa tête dans son cou aussi longtemps que nécessaire parce qu’elle n’a absolument pas prévu de bouger. « Je te laisse la première place pour le concours de celui qui n’arrive pas à choisir ses relations. » Elle tente de faire au mieux, sourit dans le vide, joue de ses cheveux avec le bout de ses ongles. La couverture est remontée jusqu’à leur épaule et elle s’est collée au dossier du canapé pour cette fois-ci ne pas faire exprès de le faire tomber du canapé. « Parle moi de Molly. Elle a l’air cool. Je te promets de pas tomber amoureuse d’elle, je te laisse ta femme. » Parle moi d’elle et oublie le, s’il te plaît Léo.
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| | | | (#)Dim 10 Mai 2020 - 21:49 | |
| On tombe ensemble dans le canapé, je lâche un soupir en même temps que je m'écroule contre elle. Ma tête revient se nicher contre sa nuque. « Je te laisse la première place pour le concours de celui qui n’arrive pas à choisir ses relations. » J'ai un petit rire, renifle et soupire un grand coup. « Merci. J'en suis honoré. » Si seulement. « Je suis pas plus pire que toi. C'est une belle égalité, tu penses pas ? » Ok, John était pire. Elle a la victoire. Evidemment que je déteste plus John que Auden. Ce type était une brute doublé d'un connard. Je regrette tant de ne pas l'avoir vu plus tôt, de ne pas m'être penché sur son cas avant. Mais maintenant, Charlie est maman. Maintenant, Charlie doit avoir autre chose à penser, même si elle n'est pas vraiment avec Timothy. Est-ce que c'est lui qui garde les enfants, maintenant là tout de suite ? Est-ce que c'est Cian ?
« Parle moi de Molly. Elle a l’air cool. Je te promets de pas tomber amoureuse d’elle, je te laisse ta femme. »
Là-dessus, je relève les yeux vers elle, même si elle ne peut pas me voir. L'espace de quelques secondes, je laisse s'étirer le silence. La question me prend un peu au dépourvu. Beaucoup, même. « Elle... Molly eeeest... » Je fronce les sourcils, en essayant de sélectionner mes adjectifs. Mes yeux ont arrêté de jouer les torrents. « Elle aime les chats. » C'est un bon début. Elle n'aurait pas pu passer une seconde dans cet appartement sans les aimer, de toute façon, vu comment ils savent se montrer envahissants. « Elle est vétérinaire. Ce qui fait que je peux être rentier et ne jamais travailler de ma vie. », que j'ajoute dans une tentative d'humour un peu bancale. Ce n'est pas vraiment ça, être rentier, mais peu importe. Le joint commence un peu à faire effet, je me sens tout de suite un peu mieux. Un peu plus détendu.
« Je suis content que tu sois venue. Ça doit être chiant de s'arranger et de trouver du temps avec les bébés, mais quand même, t'es venue. » Je suis toujours aussi surpris qu'elle me supporte, qu'on reste l'un comme l'autre dans un sillage commun, malgré la rudesse de ces derniers mois - de cette dernière année. Je suis toujours aussi surpris qu'elle prenne encore du temps du temps pour moi quand moi, j'ai été un ami plutôt absent. Quand j'ai eu l'impression de la délaisser de trop, quand j'ai eu peur qu'elle ne se sente débordée avec la grossesse sans pour autant me bouger pour l'aider d'une quelconque manière. Ouais, j'ai été un meilleur ami pourri. « Je vais me reconcentrer. On va refaire des trucs débiles, genre... » J'allais proposer qu'on se soûle dans un bar, comme la première fois, comme quand on s'est rencontrés. Mais elle est maman, maintenant, Charlie. « ...genre se soûler dans un bar. » Pour le sens des responsabilités, on repassera. « T'es maman. C'est le boulot le plus rude du monde. Il faut te récompenser pour tes rudes efforts. Tu feras garder les morveux par leur père. » Je ne sais même pas s'il est encore dans les parages. J'irai le chercher par la peau du cou à l'autre bout du pays, s'il décide de ne pas assumer ses responsabilités qui geignent, fichent de la morve partout et râlent quand ils n'ont pas eu leur biberon depuis quelques minutes à peine.
Et puis, moi aussi j'en ai besoin. « On fêtera tout et n'importe quoi. Ce que tu voudras. S't'euplaît. Merci. » Elle n'a pas dit oui. C'est tout comme. |
| | | | | | | | 'Cause you know the truth hurts | leolie #14 |
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