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 L'instant de vérité ~ Winchester#7

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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 1:59

Pensait-il vraiment que je n'en saurais rien ? Le croit-il vraiment, à cet instant même ?! Alors qu'il est en train de faire le beau devant un parterre d'autres étoiles montantes et de fans mélangés, moi, je fulmine. Il n'y a que la présence de Cookie qui me dissuade en cet instant de tout casser dans mon loft. Je ne veux pas l'effrayer, alors je me contiens. Déjà, il sent que quelque chose ne va pas, et s'approche de moi pour quémander des câlins. Je soupire, mais mon souffle semble trembloter devant moi tellement je suis furax. Ce n'est pas contre toi que je suis en colère, que je chuchote à mon chien adoré, lui passant une caresse sur la tête. Le chiot de Thomas, qui ne me connait pas encore assez, reste tranquillement sur son panier, l'oeil alerte, essayant de saisir ce qu'il se passe. Il me l'a laissé pour deux jours, il travaille pas mal en ce moment. Je descends les escaliers, venant de mon atelier photo, où je viens de terminer le tirage de mon dernier shooting. C'est pendant que j'étais occupé que mon portable a vibré, et que ma sonnerie familière d'Instagram a résonné. Je l'ai alors ouvert pour passer voir quelques news, et là, sur quoi je tombe ?

Une photo de Clément, en train de faire la fête sur le port de Brisbane... Un joint à la main. Autant dire qu'il y a eu une seconde de vide intersidéral dans mon esprit alors que je ne m'enflamme. Il va voir de quel bois je me chauffe. En plus, en pleine période de pandémie où l'on recommande au monde entier - quand on oblige pas la population à se confiner totalement, ce qui n'est pas encore le cas chez nous - cet inconscient fait une giga teuf sur les quais de Bayside ! Mais quel abruti ! Je me chausse à la va-vite, mais je prends malgré tout le temps de vérifier que le chien a de quoi manger, boire. En revanche, ce sera la seule "perte" de minute que je m'autorise; je ne cherche pas de veste, je m'en tape. Le seul objectif de la soirée: trouver Clément, et lui remettre les pieds sur terre.

Je saute dans ma voiture, m'allume une clope pour canaliser une partie du courroux qui me serre les entrailles, et je démarre. Il ne me faut pas bien longtemps pour rejoindre Bayside; en tout cas, moins que pour le commun des automobilistes. Je vois les quais devant moi; parfait. Je me dirige au son pour avoir une idée d'où se trouve la fête exactement, et je me gare au plus près possible. J'écrase ma clope dans son cendrier, je coupe le moteur, et c'est parti. J'ai réussi à retrouver mon gamin en Thaïlande en 2004, ce n'est pas une partie pleine de jeunes bourrés et désorientés qui va me faire peur. J'avance à travers la foule, poussant sans ménagement ceux qui ont le culot de se trouver sur mon chemin sans faire mine d'en bouger. Finalement, je l'aperçois, au loin. Il est monté sur une espèce d'estrade, en train de danser avec d'autres, avec à la main ce qui l'a trahi sur Instagram quelques dizaines de minutes plus tôt: son joint. Crétin de fils. Est-ce-que je fais preuve de mauvaise foi ? Aucune. Y a pas un seul lien à établir avec ma propre consommation. Et surtout, les répercussions sur ma vie seraient moindres, si on venait à découvrir ce que je prenais, en comparaison de celle de mon cadet. Si une photo prise de lui tourne déjà sur les réseaux sociaux, je ne donne pas cher de sa peau. Il doit déjà y avoir des paparazzis prêts à la racheter à un prix d'or pour leurs tabloïds, ou d'autres qui sont déjà en train de faire le déplacement. Si seulement la réputation et la carrière de mon fils étaient la seule chose en jeu... Je serai tout aussi fulminant, mais la rage n'atteindrait pas ce stade ultime que je ressens. Je sais, Clément n'est pas au courant. Il ne sait pas que Stephan, son frère, était sous l'emprise de drogues lorsqu'il est mort au volant. En revanche, je ne suis pas certain qu'il ne savait rien du tout de sa consommation globale, à l'époque. Et rien que pour ce doute, pour lui, pour son avenir, il n'a pas le droit de faire ça. De se faire ça.

Comment réussir à arriver assez près pour qu'il m'entende ? Même si j'hurlais dans ses oreilles, il m'entendrait à peine, au vu des watts envoyés par les basses... Voyons Allan, reprends-toi. Jamais de problèmes, que des solutions. Je m'approche des platines et des enceintes qui sortent des tonnes de son à la seconde, et d'un geste sec, je débranche le tout. EH ! beugle le DJ, à qui je jette un regard assassin. Heureusement pour moi, c'est pas un bagarreur, et il se tasse rien qu'à mon expression. J'ai mieux à faire. Silence incroyable, d'un coup. Etant en cet instant plus surélevé encore que Clément, et me trouvant seulement à deux-trois mètres de lui, je vais pouvoir me faire entendre. D'autant plus que j'avance vers lui à grands pas. BORDEL DE TABARNAK (pardon maman, les vieux jurons québécois font partie de mon héritage après tout) CLEMENT WOLF WINCHESTER ! Le temps que je l'apostrophe, je suis déjà à sa hauteur. Sans une seule hésitation, je choppe le joint qu'il a entre les doigts. C'EST QUOI CETTE MERDE ?! QU'EST-CE-QUE TU BRANLES, SÉRIEUSEMENT ?! Je n'ai jamais parlé aussi vulgairement à mon fils, et jamais sur une telle intonation ni intensité vocale; mais je ne m'en rends pas vraiment compte. Partagé entre ma colère et l'envie de lui mettre du plomb dans le crâne, les mots sortent de ma bouche bruts, francs et durs. Mes yeux s'ancrent dans les siens, hagards et béats. Alors, qu'as-tu à dire pour ta défense, idiot de gamin ?


@Clément Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 3:33

C'est dans un grand cris de joie, après avoir grimacé et frissonné de dégoût, que je jette, littéralement, le verre de shot sur la table, levant les bras dans un clair signe de victoire tandis que mon rival, lui, se lève pour allez vomir ses tripes dans les buissons. Éclatant de rire, je me laisse tomber sur le canapé et passe un bras autour de Jeanine qui me tend le joint qu'elle m'a gardé pendant le battle de teq'paf.  « J'savais pas que tu tenais aussi bien l'alcool » qu'elle me dit sur un ton mielleux, faisant courir ses doigts sur mon torse.  «hmouais » expirais-je la fumé  «J'ai beau avoir quelque grammes d'alcool dans le sang, j'te rappelle que j'ai un copain, hein » la repoussais-je gentiment avec un léger sourire.  «Et ? Il est pas là ton copain » reprend-t-elle, en s'approchant de nouveau  « Ce qui se passe chez Peter, reste ...chez Peter» elle se colle à moi et je sens ses lèvres qui commencent à se poser sur la peau de mon cou.  « Jeanine, sérieusement, fiche moi la paix...»

Et là, tout s'accélère. Jeanine comprend finalement qu'elle ne m'intéresse vraiment pas et que je suis quelqu'un de fidèle, que je ne tromperait jamais Loan, même sous l'emprise de l'alcool et d'autres substances  et surtout que je ne pas changerais de bord. Elle s'en va en grognant mais sa place est très rapidement reprise par Jo qui agite un sachet de bonbons devant mes yeux.  « T'as vu ce que j'ai trouvé ?» j'attrape le sachet et, même si l'alcool engourdis mon cerveau, je sais parfaitement que ce qui se trouve dans là-dedans ce sont friandise d'un autre genre.  « Tu me suis ?» qu'il me demande Jo. Et comme je ne suis plus à une substance près, j'approuve, attrape la bière qu'il me tend et avale un cachet.

Et c'est là que la musique s'arrête subitement. Est-ce que les effets de la drogues font déjà effet ? J'en doute. A moins que ce soient les effets des autres choses que j'ai ingurgité ? Je regarde autour de moi et mon regard troublé se pose sur mon père avant même que je n'entende sa voix. Je fronce les sourcils, porte le joint à mes lèvres. Mais il ne les atteindra jamais car mon père me l'arrache, littéralement, des mains et l'écrase sous les cris horrifiées des autres gens. Inclinant légèrement la tête sur le côté, je cligne légèrement des yeux avant qu'un sourire idiot s'affiche sur mes lèvres. Ce que je branle ?  « Ici ? Personne.» dis-je en regardant les gens qui observent la scène  « A la maison je branle Loan et ça me va totalement»  « Tu t'oublie toi ! » que hurle Peter de l'autre côté de la pièce, arrachant un éclat de rire général aux gens qui n'attendent qu'une seule chose : pouvoir reprendre la fête là où elle en était.  «FUCK YOU PETER » hurlais-je à mon tour avant de me vautrer à nouveau dans le canapé  «T'es un peu con » dis-je en posant mon regard sur mon père  « T'as gâché de la bonne» je désigne le cendrier  « Enfin ...tu veux quoi ? Une bière ? Me challenger au concours de shot ?» j'arque un sourcil, malicieux, ignorant totalement et brillamment le regard pire que glacial que mon père me lance.

@Allan Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 6:02

Jésus, Marie, Joseph, et toute la crèche ! Qu'ai-je bien pu faire au Bon Dieu pour mériter une telle scène aujourd'hui ? Je regarde mon fils avec scepticisme alors qu'il me scrute sans vraiment me voir, l'air totalement perdu. Si il n'était pas sous l'influence de son joint, il réagirait; déjà, que je l'appelle par son nom complet est extrêmement rare. Que je lui hurle dessus, et en prime en ne me privant pas sur les gros mots, LE point d'honneur que je tiens depuis leur arrivée dans la famille, à lui et son frère... C'est logiquement assez marquant pour qu'il s'en rappelle pendant des années. Dans son état, cependant, même ça ne suffit pas. Incroyable. Je m'apprête à le choper par le bras lorsqu'il me répond qu'il branle personne, sauf Loan, chez lui. God damnit, Clément ! que je répond, le souffle coupé. Mieux vaut que je ne croise pas un miroir; je dois tirer une sale tronche. En tout cas, je me sens aussi offusqué par la vulgarité de mon rejeton, qui ne lui ressemble pas du tout, que par le fait qu'il ose me répondre ainsi. Je veux dire, Clément a une grande gueule quand il s'y met, et il n'est pas rare que l'on ressemble à deux ménagères italiennes se foutant dessus, lui en me criant dessus ou en me sortant mes quatre vérités, moi en le narguant et en le titillant jusqu'à plus pouvoir. Mais là... Ce type de réponse, il ne me l'avait jamais faite, tiens. Il n'a certainement pas fumé que du joint et bu de l'alcool.

Et voilà que la larve se laisse tomber dans le canapé, mollement. Bon sang, que s'est-il passé pour qu'il en arrive là ? Que n'ai-je pas vu, une fois de plus ? Je refuse de le retrouver dans une morgue, comme Stephan. Je n'écoute même plus ce qu'il me dit, je suis trop fou de rage pour ça. Il hausse un sourcil, il me nargue, et ça se sent à des kilomètres. Autour de nous, quelques-uns ont reprit à danser, même sans musique; d'autres vomissent au sol comme les déchets qu'ils sont ce soir, certains se roulent des galoches, et d'autres attendent de voir la suite.

Elle ne tarde pas à arriver. J'empoigne le col de son tee-shirt et le soulève brusquement de son assise si confortable. Un grognement sort des tréfonds de ma gorge: Viens là ! Le sang de l'Amérique qui coule dans mes veines, celui de la brute profonde, l'agressivité du gamin des rues que j'ai été, la boule de nerfs du dealer parti se planquer du gang adverse, tout ça se mélange en moi, et forme un tourbillon de fureur. Je le tire sans aucun mal, j'ai beau avoir cinquante-deux ans, je reste en pleine forme. En plus, la colère semble décupler la force de mes muscles et la résistance de mes bras. Il est désormais debout, face à moi; je le surplombe à peine, seul un petit centimètre sépare nos tailles respectives. Je le tiens toujours aussi fermement. J'aurais aimé que mon regard noir suffisse à lui faire réaliser l'ampleur de sa connerie, mais je sais que ce ne sera pas le cas. BAF ! La claque part, soudaine et avec une patate assez peu dosée. Mais je ne lui laisse pas le temps de réagir; dès que sa tête revient en place, et qu'importe son état, je lui prends les mains pour les coller dans son dos, et de celle qui est encore libre, je lui empoigne la nuque. Il est tellement léthargique qu'il a une lenteur de mouvements incroyables. Avance, que je lui intime d'un grondement dangereux, et nous traversons la foule de gens bourrés, drogués, ou incrédules pour ceux qui sont encore à peu près conscients de ce qu'il se passe autour d'eux. Nos pas sont rapides, je force le rythme de mon fils pour ne pas lui laisser l'occasion de faire le mollasson. On va avoir une bonne discussion, toi et moi. Mais d'abord, tu vas décuver. Joli mot qui ne semble parler que de l'alcool, mais le sous-entendu est bien là. J'ouvre la portière de ma voiture. N'essaye même pas de sortir ! que je m'exclame en le jetant sur son siège. Rapidement, je rejoins le mien, et une fois à l'intérieur de l'habitacle, j'active la fermeture de toutes les portes. On ne sait jamais, avec un drogué. Je sais de quoi je parle, après tout.

Je démarre en trombe, direction mon loft.


@Clément Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 6:42

L'insolence que j'ai envers mon père n'est pas normale. Alors certes, nous nous sommes déjà très souvent engueulé pour des broutilles, nous avons déjà régulièrement haussé le ton pendant de longues minutes voire heure, mais jamais, oh non jamais, je ne me suis comporté de cette manière face à mon père. Je pense...non, je suis persuadé que si je n'avais pas ingurgité autant de substances différentes je n'aurais pas eu le courage de lui répondre de cette façon. Au contraire, je me serais tus et je l'aurais suivi, penaud et sans un mot.

Sauf que je ne suis clairement pas dans mon état normal, le mélange d'alcool et de drogue engourdissant mon cerveau et me faisant dire des choses que jamais je n'aurais dites autrement. Alors que je m'étais à nouveau mollement installer sur le canapé, défiant mon père par la parole et par le regard, celui-ci fini par me chopper au col pour m'obliger à me lever. Ma seule réaction est celle d'arquer un sourcil alors que mes lèvres forment un 'o' de surprise. Surprise qui est encore d'avantage accentuer lorsque la main de mon père fend l'air pour claquer sur ma joue. C'est la première fois en 25 ans qu'Allan lève la main sur moi et l'espace de quelques secondes j'ai l'impression d'être totalement sobre.

Mais il ne me laisse pas le temps de dire ou faire quoique ce soit, qu'il me tord les bras dans les dos et, main posée sur ma nuque, m'oblige à prendre le chemin de la sortie. Le rythme est bien trop rapide pour que mon cerveau inhibé puisse coordonner mes mouvements et je pense que sans la ferme emprise de mon père sur mes poignets, je me serais déjà rétamer plus d'une fois. Il finit par me pousser vers sa voiture et m'oblige, sans ménagement, à m'asseoir sur le siège, m'intimant de ne rien tenter.  «j'allais rien faire » grognais-je comme quelqu'un qu'on dont l’ego vient de prendre un sacré coup.

Et il se met en route. Sans un mot, nous prenons la route et je suis persuadé qu'il a décidé de m'emmener chez lui, à son loft. Tant mieux, en vrai, j'ai pas trop envie de me retrouver devant Sybbie ou Elora maintenant. Mais même pas cinq minutes plus tard, mon corps commence à se rebeller. Doucement d'abord, puis de plus en plus sévèrement.  «Arrête toi » soufflais-je  «P'pa ...stop... » il ne m'écoute pas et je crois que cette torture est pire que tout.  « PAPA TU TE GARE TOUT DE SUITE SINON JE ...» je ne peux en dire d'avantage car je suis prit d'un violent haut le cœur.

Et enfin, l'amour que mon père à pour sa voiture est quand même plus grand que son envie de me garder enfermer. En panique il se gare sur le côté de la route et déverrouille les portes. Je me détache et n'attend même pas l'arrêt total pour sortir de la voiture. J'ai encore le temps de faire quelques pas avant que je ne trébuche et c'est à genoux dans l'herbe du champs, que nous longeons, que je déverse le contenu de mon estomac, tremblant et misérable.

@Allan Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 7:15

Les cinq premières minutes se passent bien. Enfin, si on peut caractériser ainsi le silence de mort qui règne dans la voiture, bien entendu. Pas un seul mot ne s'échappe d'entre mes lèvres, serrées au point qu'elles pourraient bien fusionner, et Clément semble avoir un peu réalisé ce qu'il se passait. Oh, je n'irais pas jusqu'à parier qu'il a la moindre idées des répercussions que risque d'avoir cette soirée - et pour une fois, il ne pourra pas blâmer mon intervention, il s'est mis suffisamment dans la panade tout seul - mais au moins, il semble cogiter. On peut réfléchir, quand on est bourré et drogué à la fois ? J'ai un doute. Je roule plus doucement qu'à l'aller; le "danger" est passé, et même si je reste furieux contre le comportement de ma progéniture - taisez-vous, on se tape des détails techniques - l'adrénaline commence à descendre. Maintenant que j'ai récupéré mon louveteau, je vais le mettre en sûreté, et ce, que ça lui plaise ou non. Soudain, il commence à geindre, je lui lance un regard courroucé. Il croit vraiment qu'il va m'avoir avec cette feinte ridicule ? Non, que je grogne simplement. L'espoir fait vivre. Enfin, ça, c'est ce que j'ai cru pendant une minute supplémentaire. Entre son ton de plus en plus pressant, et son teint que j'aperçois devenir plus pâle, je comprends vite qu'il ne joue pas. D'une, je suis très mauvaise ménagère, de deux, je ne veux pas infliger ce carnage à miss "Ada" Rowe. Alors par pitié pour ma femme de ménage, pour mon amour du cuir ciré de ma voiture, et par humanité envers mon gosse, je décide de m'arrêter. Dès qu'un bout de champ se distingue après un lotissement, je me gare tel un conducteur de Fast and Furious, et je déverrouille les portes. Ni une ni deux, Clément sort et après quelques malheureux pas, il déverse le contenu de son estomac dans l'herbe. Je pose un instant mes bras sur le volant, mon front dessus.

Bordel... Quelle soirée. Je soupire lourdement avant de me tirer de mon siège, prenant au passage une bouteille d'eau qui traînait par là (toujours boire un verre d'eau entre chaque verre d'alcool, ça coupe la gueule de bois, c'est magique) (de rien), et un chiffon qui servait à la base pour les pattes de Cookie. Ce sera mieux que rien. J'arrive à ses côtés alors qu'il vient de terminer de vomir; je plisse le nez, ça pue grave. Je l'aide à se retourner pour qu'il puisse s'asseoir ailleurs que dans ses propres reflux, et je me mets entre ses jambes. Je mouille un peu le chiffon, et débarbouille mon rejeton comme s'il avait cinq ans. De toute façon, il n'est pas capable de grand-chose pour l'instant, alors ce sera du pareil au même. Puis, je lui tends la bouteille: Bois un peu, ça te fera du bien. Alors qu'il se réhydrate, je le regarde avec un pincement au cœur. Il fait peur à voir, dans cet état. Mais le pire est passé. Enfin, j'espère. J'avais essayé d'empêcher son frère de continuer à se droguer, je pensais l'avoir aidé. Résultat, il est mort d'un accident de la route, responsable pour cause de prise de stupéfiants. Je ne supporterai pas que quelque chose de similaire arrive à Clément. Après quelques dizaines de seconde, je lui tends la main: Allez, viens. On rentre. Il risque de choper froid dans cet état, même si l'air n'est pas trop frais; clairement, il n'en a pas besoin. Nous revenons dans la voiture, où je l'aide à s'installer avec plus de douceur que la première fois, puis je reprends le volant, et nous sommes partis, à nouveau. Je ne compte pas lui parler ce soir; dans son état, il aura du mal à s'en souvenir demain matin. Là le but, ça va être de lui faire prendre une bonne douche - même un bain s'il veut, je ne suis plus à ça près - et qu'il aille se coucher. Ou autre, mais qu'il puisse se poser, au moins.


@Clément Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 7:58

Agenouillé là, dans le champs, la nuit m'entourant la bile amère sortant de ma bouche, je commence à me rendre compte de l'état dans lequel je suis. Tremblant, les yeux fermés, je laisse mon corps se vider des produits toxic qu'il a été obligé d'ingérer en priant pour que ça s'arrête rapidement. La fin n'arrive qu'au bout de quelques minutes. Au même moment, la main de mon père m'oblige à me redresser et m'éloigne de la flaque nauséabondes. Mollement, assit sur le sol, je laisse mon père faire ce que bon lui semble puis attrape la bouteille et la porte à mes lèvres pour prendre de longues gorgés. J'allais à nouveau fermer les yeux, mais Allan ne me laisse aucun répit et me redresse. C'est, avec bien plus douceur, qu'il m'accompagne à la voiture et m'installe sur le siège passager.

A partir de ce moment là, tout est flou. Je me rappelle juste du moment où j'étais assis parterre dans la douche, à laisser l'eau brûlante ruisseler sur moi pendant de longues minutes, totalement apathique et incapable de faire le moindre mouvement, si bien que c'est mon père qui est venu à mon secours. La chose suivante dont je me rappelle c'est l'horrible gueule de bois avec laquelle je me réveil le lendemain, sur le lit moelleux de la chambre d'ami. Je soupire, remet la couverture sur moi et referme les yeux, me recroquevillant sur moi-même et me rendormant. Lorsque je me réveil la deuxième fois, il doit être 12h et je décide de me lever enfin. M'installant sur le bord du lit, je m'appuie sur jambes et prends plusieurs inspirations, essayant de savoir si je suis nauséeux ou non, avant de finalement, me lever.

Je traverse la chambre, puis la salle de bain et descend les escaliers. En bas, je suis accueillit par Cookie qui, la queue frétillante, m'apporte directement une balle  «Pas aujourd'hui mon petit » soufflais-je en caressant mollement sa tête. Lentement je me redresse et me traîne dans la cuisine où je me dirige vers le robinet pour me servir un grand verre d'eau que je fini d'une traite avant de le remplir à nouveau et m'installer sur une des chaise. Fermant les yeux, je me prend la tête entre les mains et soupire doucement, espérant sincèrement que la migraine s'en ira rapidement.

Je fini par me redresser lorsque je sens la présence de mon père et relève la tête, posant mon regard sur lui  «désolé... » soufflais-je d'une petite voix, me doutant parfaitement que, malgré le gros black out que j'ai, il a dû être là pour moi.

@Allan Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMar 31 Mar 2020 - 19:53

Autant dire que le reste de la nuit n'a pas du tout été sereine. Dans un sens, mieux valait qu'une telle situation tombe sur moi plutôt que quelqu'un d'autre. Je pense notamment à Sara; si elle avait dû découvrir son fils dans un tel état, je n'ose même pas imaginer la crise qu'elle aurait piqué. Déjà, de colère et d'angoisse, pour remettre les idées du louveteau d'équerre, comme je l'ai moi-même fait; mais après, pour qu'elle réussisse à gérer... Je ne remets pas du tout en cause ses compétences maternelles, loin de là. Je pense même qu'elle est une mère exceptionnelle. En revanche, contrairement à moi, elle n'est ni insomniaque, ni en mesure de soulever et traîner entre soixante et soixante-dix-kilos de muscles version poids mort à la demande. Alors ouais, mieux valait que ce soit moi, au final.

Une fois arrivés chez moi, j'ai guidé mon fils jusqu'à la salle de bain - à croire que les drogues ont même réussi à effacer toute notion de géocalisation dans un endroit qu'il connait pourtant bien - et je l'ai laissé s'installer dans la douche sans craindre quoi que ce soit; elle n'a pas de rebord, pas de risque qu'il s'emmêle les pieds. J'en ai profité pour sortir mon chien juste à quelques mètres devant la maison, histoire qu'il fasse le strict nécessaire, et je suis rentré en le flattant de quelques caresses. Sauf qu'au bout de dix minutes sans preuve de la survie de Clément, je me suis inquiété, et à raison; j'aurais pu le laisser la nuit entière sous le jet d'eau chaude, vu son état. Je me rappelle avoir grommelé en le découvrant ainsi, mais j'ai fait ce que tout père devrait, j'imagine: je l'ai aidé à se doucher, l'ai sorti de là. ET IL M'A REVOMI DESSUS ! Les enfants, à n'importe quel âge, ça vous enseigne la patience. Du coup, rebelote, sauf qu'on s'est retrouvés tous les deux sous la douche. De toute façon, à ce stade-là, la pudeur... Une fois le tout fait, je nous ai séchés, mis en pyjama (d'ailleurs, ce pantalon hello kitty lui va à ravir, je ne sais même plus d'où je le tiens) et je l'ai mis au lit. Il s'est endormi comme une masse. J'ai presque eu envie de dire "ouf", mais je n'ai pas pu.

L'angoisse qu'il me fasse une mauvaise réaction au cocktail drogue-alcool m'a tenu éveillé toute la nuit, au point que je suis resté dans sa chambre, assis sur un fauteuil, tout en bouquinant sur ma tablette. Ce n'est que vers neuf heures du matin que je me décide à aller faire une sieste sur le canapé, à l'étage du dessous. Je me laisse tomber littéralement dessus, ayant traîné depuis mon lit devant lequel je suis passé l'une des fourrures - dont j'ai chassé, tué l'animal moi-même et tanné la peau il y a très longtemps de ça, dans une réserve de Sioux - qui est sans aucun doute la meilleure des couvertures du monde. Je m'endors, d'un sommeil toujours aussi léger, mais ça reste ça de pris. D'ailleurs, j'ai l'impression d'avoir tout juste fermé les yeux que j'entends Clément passer dans le salon, puis le bruit de l'eau qui coule du robinet. Ah, ça y est, il est bien réveillé; et il doit avoir un putain de mal de crâne. Je ricane à cette idée, alors que je m'extirpe du canapé, pour aller le retrouver dans la cuisine. Il se retourne vers moi, tout penaud, et s'excuse. Je croise les bras et le scrute plusieurs secondes, d'un regard qui se veut inquisiteur. Il ne s'en sortira pas avec un simple "désolé". Ca fait combien de temps ? La voix se veut dure, mais c'est surtout mon inquiétude de père qui parle.


@Clément Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyMer 8 Avr 2020 - 2:36

La seule question de mon père se compose de deux mots. Des mots simples, dont la réponse est bien plus complexe que ce qu'on pourrait imaginer. Je garde le regard baisser, mon attention étant à nouveau portée sur le verre et les bulles d'eau qui se forment, qui montent et qui disparaissent à la surface de l'eau. Je pince les lèvres, ferme un instant les yeux et pousse un léger soupire.  « Trop longtemps» soufflais-je finalement, refermant les mains autour du verre et secouant légèrement la tête.  « Je … ça fait déjà quelques années que j'ai commencé à fumer du cannabis» annonçais-je finalement, me disant que j'ai tout intérêt à être sincère  « Mais ce qui au début n'était qu'une consommation occasionnelle, s'est dernièrement transformé en consommation de plus en plus ...excessive. » je déglutis, ma voix se faisant encore moins assurée qu'elle ne l'était déjà  «Je ...je sais pas pourquoi. J'ai commencé à fumer plus souvent et à sortir plus régulièrement. Et ça fait deux ou trois semaines que d'autres substances ont commencé à se mêler à tout ça lors des soirées »

Je prend une profonde inspiration puis réussi enfin à relever mon regard sur mon père qui me fixe. Et dans ses yeux je lis l'inquiétude mais surtout la déception. Serrant les dents et pinçant les lèvres, mon cœur se serre et ma respiration se bloque. De tous les sentiments qu'un jour j'ai pu faire ressentir à mon père, la déception doit être le pire. J'ai toujours tout fait pour le rendre fier et être celui qui jamais ne le décevra. Mais c'est raté. Et ce sentiment est horrible.

 «Je ne suis pas malade » assurais-je finalement  «Je ...je peux arrêter quand je veux et je ... » n'est-ce pas ce que tout junki qui se respecte dira ? Déglutissant, je baisse à nouveau le regard et me prend le visage entre les mains avant que mon père ne puisse voir les larmes que je ne peux plus retenir  «Je suis désolé Papa » soufflais-je en secouant la tête  «Tellement désolé. Je ...je voulais pas » partir sur les traces de Stephan, te causer à nouveau autant de souci et t'inquiéter comme tu t'es inquiéter des années auparavant.  « Te décevoir» ajoutais-je en un souffle avant que des sanglots ne viennent s'ajouter à mes larmes.

Je suis misérable.

@Allan Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptySam 2 Mai 2020 - 1:14

J'écoute Clément débiter son discours, sans un mot piper, pour une fois. Il a déjà bien assez de mal à trouver les siens, sous le coup de l'émotion, pour que j'en rajoute en l'interrompant toutes les deux secondes. Alors, il raconte. Consommation occasionnelle de cannabis. Si ça n'avait été que ça, je ne l'aurais même pas repris: c'est de son âge, ce n'est pas une drogue qui créé des effets terribles... A la limite. Et encore. Mais bon. Voilà. C'est la suite qui est inquiétante. D'autres choses, de plus en plus régulièrement, notamment ces derniers mois. J'aurais du le voir. BORDEL. J'aurais. du. le. voir. Mais non, comme toujours, j'ai failli. Suis-je donc un si mauvais père que ça ? Est-ce-que le destin veut que, dans une moindre mesure, je ressemble au mien ? Une figure absente, inexistante, qui échoue totalement dans son rôle ? Je soupire quand il en termine. Un instant, j'ai l'impression que le poids de l'univers s'abat sur mes épaules, et que je vais finir écrasé sous ce merdier. Mais hors de question de se laisser aller. Je ne peux pas le laisser faire. Il ne sera pas comme son frère. Je m'y refuse, totalement. La raison importe. Il faut que tu trouves pourquoi tu t'es tourné vers ça, ce que tu cherches à combler avec ces... merdes. Est-ce le stress dû à sa blessure au théâtre d'il y a quelques mois ? L'ensemble des choses qu'on a pu vivre depuis 2004 qui sont remontées soudainement et qu'il a géré comme il a pu ? Autre chose ? Il va falloir qu'il réalise, sans quoi il ne s'en sortira pas. Je sais de quoi je parle, même si concernant mon cas, je m'en tape royalement.

Je ne peux m'empêcher d'être déçu de son comportement, malgré tout. Il a perdu son frère, et même si on ne le lui a jamais dit que son accident avait été causé par sa consommation de drogues, il doit bien se douter que ça ne devait pas avoir un lien de cause à effet très ténu. Je suis surtout inquiet, et triste. Et en colère, envers moi-même plus qu'envers lui. Mais envers lui aussi, tout de même. Bref. Une multitude de sentiments qu'il faudra que je défoule à un moment donné. Ce n'est pas le moment, je verrai ça plus tard. Alors, il s'excuse, cache son visage dans ses mains, et se met à pleurer. Je soupire, à nouveau. Je pose une main sur son épaule, la serre un peu. Regarde-moi, Clément. J'attends, il ne réagit pas. Je serre un peu plus, le secoue; le ton devient plus dur. Regarde-moi ! Enfin, une réaction, et son visage dévasté de chagrin et de honte se relève pour m'observer.  Je laisse passer quelques secondes, et je reprends. Je ne sais pas si tu es addict ou non. Mais je ne prendrai pas de risques. Il sait déjà ce que je vais dire. Tu as besoin d'une cure. Et il n'y coupera pas. Je l'y enverrai, j'irai jusqu'au juge s'il le faut, mais il ira. On ne se défait pas si facilement des drogues que ça. La "volonté" ne suffit pas. Et tout dépend de son niveau d'addiction, mais mieux vaut couper l'herbe sous le pied à toute envie. Je refuse de te perdre. Je déglutis, inspire, et lui donne la confirmation que je n'avais jamais réussi à aborder avec lui depuis toutes ces années (et ça m'étonnerait que sa mère l'ai fait) : Je refuse de te perdre comme nous avons perdu Stephan. Mon coeur se serre à ce souvenir, et j'espère que cet aveu sera un déclic assez fort pour que Clément n'oppose pas de résistance à aller se faire soigner.

@Clément Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyLun 4 Mai 2020 - 4:10

Misérable. Je suis misérable. Physiquement et psychologiquement. Qu'est-ce qui m'a prit, sérieusement ? Je connais pourtant les risques des drogues, leur effets sur le corps et le mental. J'ai regardé Breaking Bad et Requiem for a dream tellement souvent que je connais les dialogues par contre, j'ai suivi toutes les interventions des policiers travaillant dans le département des stupéfiants lorsqu'ils venaient dans mon école, je connais les effets des différentes drogues, je me rappelle aussi vaguement de la biologie qui se met en place et qui explique les raisons de l'addiction. Et pourtant je suis tomber dedans comme un con, comme un idiot naïve qui a décidé d'ignorer les conséquences de ses actes.

Et tout ça pour quoi ? Pour me retrouver là, assit à la table de la cuisine chez mon père à pleurer et à lui donner tout un nombres d'excuses idiotes. Que recherchais-je, là ? De la compassion ? J'ai bien l'impression que ce n'est pas ce que je vais trouver auprès de mon père. Du soutient ? Des conseils ? J'en sais rien, absolument rien. Alors je stoppe mes sanglots, essuies mes larmes et prend de profondes inspirations tandis que mon père me dit qu'il faut je trouve pourquoi je suis tombé la dedans car il doit bien y avoir une raison qui fait que ma consommation ait autant explosée ces derniers temps.

 « Je sais pas» dis-je en secouant doucement la tête  « Y a pas de raisons, je ...» vraiment ? Absolument aucune raison ?  «ça a commencé tout doucement à dérailler lorsque je me suis blessé et encore plus lorsque je me suis mit avec Loan. Pas qu'il soit source de stress ou je ne sais quoi, au contraire, c'est juste que ...j'ai pas envie de le décevoir et inconsciemment je me met de nouveau un peu trop de pression et ... » je baisse le regard  « ...on sait tous comment ça s'est fini la dernière fois» soufflais-je en secouant doucement la tête.

La suite, elle, ne me plais pas. Vraiment pas du tout. Après qu'il m'a agrippé l'épaule, il me dit que, peu importe mon avis, je ferais une cure.  «Non » il se doutait fortement que je dirais ça  «Non, tu peux pas me forcer à faire ça » reprenais-je en me reculant, repoussant sa main  « ça va je te dis, c'était qu'une fois et ...» mais mon père ne veut entendre aucune excuses et ses paroles me coupent le souffles.

C'est donc ainsi que Stephen est mort, car il était sous l'emprise des drogues lorsqu'il a créé cet accident. Je comprends donc totalement mon père. Et pourtant  « Pourquoi vous m'avez caché ça ?» demandais-je, l'incompréhension se lisant maintenant dans mon visage.  « Pourquoi tu ne m'as rien dis toi ?!» m'emportais-je doucement  «J'avais droit de le savoir ! » je me lève et fait quelques pas vers le salon avant de me tourner vers mon père, le fusillant du regard  « TOUT CA C'EST DE TA FAUTE !» hurlais-je finalement en me rapprochant de mon père  «Si TOI ET MAMAN AVIEZ ETE SINCERE DES LE DEBUT AVEC MOI J'AURAIS JAMAIS NE SERAIS-CE IMAGINE TOUCHER A CETTE MERDE ! » ta gueule Clément  « Pourquoi ? Pourquoi m'avoir caché la vérité ?! Ça fait NEUF ANS qu'il est mort ! NEUF ANS PUTAIN !» je frappe mon poing contre la table puis me détourne en grognant  « Putain j'y crois pas ...» je me passe les mains dans les cheveux, repars vers le salon puis me tourne à nouveau vers Allan  « Pourquoi m'avoir caché la vérité pendant toutes ces années ? Parce que je suis pas ton vrai fils j'ai pas le droit de savoir les vraies raisons qui ont tués ton gamin ?»

@Allan Winchester
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyLun 4 Mai 2020 - 4:36

Choc.

C'est pire qu'un coup de poignard en plein coeur. Plus mortel qu'une décapitation par guillotine. Plus douloureux que la balle qui m'a traversé de part et d'autre il y a quelques mois. Je.. Je suis coupé dans mes mots, j'en perds mon latin. Et ça, c'est rare. Très rare. Je vacille, je chancelle, comme ma volonté de tenir tête à Clément. Pense-t-il vraiment ce qu'il vient de dire ? Ai-je été un mauvais père au point qu'il croit dur comme fer que le sang vaut plus que les liens noués par les années ? Mon fils est à moins de deux mètres de moi, et pourtant, j'ai l'impression que nous n'avons jamais été aussi distants l'un de l'autre. Je ne peux m'empêcher de le fixer, encore et encore. Mon regard ne peut plus se détacher de celui qui EST mon enfant, quand bien même il n'est pas né de mes ébats avec Sara. Qu'est-ce-qu'on en a à foutre, sérieux ? Ce n'est qu'un détail, un putain de détail. Mais pas pour lui, apparemment. Pourtant, nous avons toujours tout fait pour qu'il se sente l'égal de son frère, si ce n'est la seule différence imposée par leurs quelques années d'écart. J'en serai tombé sous le choc, si un tabouret haut ne s'était pas trouvé derrière moi avec le plan de travail américain de la cuisine, auquel je me rattrape in extremis.

Incompréhension.

Comment peut-il seulement penser ça ? Croire que nous lui cacherions des faits vis-à-vis de son frère, seulement parce que l'un d'eux est né de nos reins, et pas l'autre ? Je cligne des yeux, et les revoit tous les deux, enfants. Ils étaient si beaux. Et nous si heureux. Les plus belles années de ma vie, sans l'ombre d'un doute. Celles sans soucis, sans nuages à l'horizon. Je vivais ma liberté en partant quelques mois en reportage à l'autre bout du monde, puis je retournais auprès des miens, des millions de souvenirs en tête pour conter des histoires à mes fils à l'heure du coucher, des milliers de photos à leur montrer pour les faire rêver. Vivant à plein temps avec ma famille dès lors que je posais le pied en Nouvelle-Zélande. Temps heureux. J'ai toujours pensé avoir fait de mon mieux, en ce qui concernait leur éducation. Il faut croire que mes lacunes de jeunesse et que les tares de ma naissance sont indissolubles, même malgré le temps, même malgré mes efforts. Une merde des bas-fonds de Montréal n'est destinée qu'à rester un étron, quand bien même il serait dilué par les pluies diluviennes d'automne et dissous avec la neige hivernale.

Colère.

Comment ose-t-il dire ça ? Ne comprend-il donc rien ? Est-il aveugle à ce point ? Qu'il me hurle dessus, car lui aussi est choqué, et en colère, passe encore. Cela n'aurait été ni notre première, ni notre dernière engueulade. Je peux encaisser, lui aussi, et dès la semaine prochaine, on se serait retrouvé pour une part de pizza, un jeudi soir quelconque. Mais franchement, mettre ce secret sur le compte de ses lubies et craintes débiles de filiation ? Il m'insupporte. Là tout de suite, je n'ai qu'une envie: le foutre dehors. Et c'est ce que je vais faire. Je crois que bien des minutes se sont écoulées depuis son coup d'éclat, j'ai eu besoin de me remettre de son attaque pour pouvoir y répondre. Je dois me faire vieux. Mais en cet instant, je n'en ai pas l'air. Alors que j'arrive à me relever du tabouret sur lequel je me suis avachi plus tôt, mon ton est polaire, et je toise ce qui est sensé être mon gamin de toute ma hauteur. C'est ce que tu crois ? Ma voix ne tremble pas, et pourtant, je bous intérieurement. Je n'ai même pas envie de lui expliquer. Lui dire que si on ne lui en avait pas parlé, c'était pour ne pas le détruire plus qu'il ne l'était déjà à ce moment-là. Pour ne pas ternir l'image de Stephan dans son esprit. Parce que nous devions nous en remettre, nous aussi. Car j'étais déjà trop occupé à porter sa mère à bout de bras, avant de laisser tomber et de fuir, plus d'un an après la tragédie, et plus de sept ans après la catastrophe de 2004 qui m'avait laissé pour compagne une loque plus qu'une partenaire. Je ne lui en avais pas voulu, pourtant, et j'avais fait de mon mieux. A croire que quelque soit le sujet, tant que ça touche aux êtres humains et que ça a un lien avec moi, c'est voué à échouer. Et enfin, parce que moi-même, j'étais trop ravagé, incrédule, en colère et désespéré pour en parler, à l'époque.

Je m'approche dangereusement de Clément, et le pousse violemment. Dégage. Pas besoin de désigner la porte, il connait le chemin. DEHORS !

@Clément Winchester


Dernière édition par Allan Winchester le Lun 4 Mai 2020 - 12:30, édité 1 fois
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Message(#)L'instant de vérité ~ Winchester#7 EmptyLun 4 Mai 2020 - 5:04

Le souffle court, la rage au ventre, je fixe Allan. Lèvres pincées, dents et poings serrés, j'attends sa réaction sous l'ambiance horriblement pesante. Mais plus les secondes passent, plus elles se transforment en minutes et plus je me rend compte de l'horrible et ignoble connerie que j'ai sortie. J'ai à nouveau remis notre différence de sang sur le tapis et même si Allan à l'habitude que je le fasse et que souvent on en rigole même, aujourd'hui je suis vraiment aller beaucoup trop loin. Et sous le manque de réaction de mon père je commence à réaliser l'ampleur de mes paroles.

Lorsqu'il se relève enfin, il est impressionnant. Bien plus que d'habitude. Je déglutis avec difficulté et me recule alors qu'il s'avance vers moi. Dès le moment où son regard féroce se pose sur moi pour ne plus me lâcher, j'ai envie de me rétracter et lui dire à quel point je suis désolé, combien je regrette les mots que j'ai dis et que je n'en pensais pas un seul. Et pourtant je suis incapable de dire quoique ce soit. C'est la première fois en 25 ans et en même pas 24h que mon père me frappe et me fait réellement peur. Je l'ai déjà vu entrer dans des colères noires, mais jamais il n'avait cette aura monstrueuse autour de lui.

Et finalement, il me pousse. Simplement et brutalement, il m'envoie valser dans le salon. Je titube, trébuche, tombe en arrière et me relève directement alors qu'il me hurle de dégager. J'attends encore une seconde de plus, dès fois qu'il n'aurait dit ça que sous l'emprise de la colère et ne le pense pas réellement, mais lorsqu'il fait un nouveau pas vers moi, je me recule et entre la tête dans les épaules.  « Désolé» c'est tout ce que je parviens encore à souffler avant de me détourner et partir, me haïssant encore plus qu'en arrivant.

@Allan Winchester L'instant de vérité ~ Winchester#7 4014933344 L'instant de vérité ~ Winchester#7 4285025084
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