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 Que les jeux commencent

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Message(#)Que les jeux commencent EmptyJeu 2 Avr 2020 - 21:49

Lola avait vu Grace deux fois par semaine depuis l'Islande. Pas plus, pas moins, parce qu'elle comptait, parce que l'attachement continuait de la terrifier. Elle allait chez elle, principalement, parce qu'elle préférait préserver Grace d'une irruption surprise d'Itziar ou Auden. (Ou Jill, ou Matt, ou Ginny, ou Noah, ou Pizzasagne, parce que cet appartement était entre-qui-veut, de toute évidence. Certes, Auden était parti récemment, dans sa maison de rêve avec sa femme de rêve, mais tout n'était pas calme pour autant.) Elles avaient vu des films, écouté des chansons, dansé, cuisiné, bu, parlé, et autres activités dont on ne parlera pas ici parce que ça ne concerne qu'elles. Lola se sentait si bien dans cette bulle que ce ne fut qu'avec réticence qu'elle vit avril se rapprocher dangereusement, et avec, la date de présentation à Jill et Ginny. Elle avait préparé les deux soeurs d'abord : pas d'interrogatoire du FBI, de la tenue, de la gentillesse, de la bonté, du coeur, de la vie. Puis, elle était passée au stade deux : en tout réalisme, les soeurs allaient être déchaînées, donc il fallait qu'elle entraîne Grace - ce qu'elle avait fait pendant de nombreuses soirées.

Tandis qu'elles marchaient vers la galerie, Lola faisait réviser Grace, à sa façon. "Okay, donc je te rappelle : on évite de parler mariage ou enfant, parce que techniquement Jill a épousé l'ex-mari de Ginny, bon à qui elle avait été mariée de force, donc ce n'est pas une trahison, mais ce n'est pas simple non plus, et puis Ginny a épousé Auden, et Jill n'approuve pas complètement, tu te souviens quand elle était venue le taper chez nous, et puis Ginny a perdu un enfant, et Jill est enceinte, donc bref on évite ces deux sujets." C'était la cent-cinquantième fois qu'elle lui faisait le topo, mais quand les choses sont aussi, disons, complexes, il vaut mieux être sûre et certaine que le message est passé. "Ne t'affole pas si elles passent en mode ninjas et te posent les questions les plus étranges de la planète. Au bout du compte, elles veulent juste voir que t'es gentille et que tu m'aimes bien et que tu ne me feras pas de mal. Je leur ai juste dit qu'on ne voyait pas d'autres gens. Enfin, que je ne vois pas d'autres gens. J'aurais peut-être dû avoir cette conversation avec toi avant ce moment précis, mais on pourra en parler après cette épreuve. Pas que ce soit un test, ce n'est pas du tout un test, j'ai juste terriblement peur qu'elles t'assassinent donc je n'arrive pas à me taire."

Opération rassurer Grace : échec.

Lola s'arrêta à quelques rues de Grace pour la prendre dans ses bras, jouer avec ses cheveux, et l'embrasser sur le front, sur le nez, et sur les lèvres. "Merci de venir. Ca veut dire beaucoup pour moi que tu sois là. Et ça va bien se passer." Un peu mieux. Pas tant que ça, mais un peu. Lola tendit la main à Grace pour qu'elles finissent le chemin au plus proche l'une de l'autre, et elles avancèrent vers la galerie. Plus que trois rues. Plus que deux rues. Plus qu'une rue. Lola sentait son coeur battre à tout rompre. Elle n'avait jamais présenté qui que ce soit à sa famille biologique, dont l'avis lui importait peu. Elle n'avait jamais présenté qui que ce soit à sa nouvelle famille, les McGrath-Williams-Fitzgerald, however that works, et leur avis lui importait beaucoup. Elle espérait juste qu'Auden ne soit pas dans le coin, comme Ginny le lui avait promis et juré. Mais le Williams était une créature imprévisible. Lola poussa la porte de la galerie. Il n'y avait personne dans l'entrée. Elles étaient cachées ? "On est làààà", déclama-t-elle d'une voix enthousiaste, ce qui annonçait qu'elle allait multiplier les plaisanteries et chansons pour détendre l'atmosphère. Ginny et Jill débarquèrent, et Lola tenta de ne pas se concentrer sur l'expression analytique du visage de Jill ; tout allait bien se passer, tout allait bien se passer. "Gin, Jill, je vous présente Grace. Grace, je te présente Ginny et Jill." Voilà, c'est fait, allez, tout le monde rentre chez soi, bonne journée à tous.

@Grace Coughlin & @Ginny McGrath-Williams & @Jill McGrath Fitzgerald
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 15:17

J'ai pas dormi de la nuit. J'ai pas dormi la nuit d'avant non plus. Une semaine tout au plus, que j'arrive pas à fermer l'oeil, que je tourne en rond, que les murs se referment, que les mots résonnent et que mon coeur se serre. Le B est immense et pourtant il me semble si petit. Mes affaires qui s'y entassent comme si elles possédaient une existence à elles seules, comme si je les avais entièrement oubliées en passant ma vie de l'autre côté du jardin, avec lui, ma vie qui s'est arrêtée subitement et le suspens qui bloque ma gorge et mon souffle, à la seconde où je le réalise de nouveau.

J'ai pas dessiné de la nuit. J'ai pas dessiné la nuit d'avant non plus. Une semaine tout au plus, que je n'ai plus aucune inspiration, que mes doigts se crispent sur les fusains et les pastels et les pinceaux, que tout ce qui se trame dans ma tête ne sert à rien, que tout ce qui flirte avec mon coeur me fait tout sauf du bien. J'ai cherché à me changer les idées, j'ai cherché à aller marcher en ville pour faire passer le mal-être, à me trouver un mur où barbouiller mes états d'âmes mais rien ne vient. Sauf cette immense impression d'étouffer de l'intérieur, sauf cette horrible sensation de ne plus être moi-même, d'avoir perdu un part si immense et si importante et si vitale de moi que je n'en reste qu'une carcasse qui se traîne d'un bout à l'autre de la ville sans aucun but précis, sans aucune couleur. Le monde n'a plus aucune saveur.

"On est làààà" la voix de Lola me fait sursauter maintenant que j'avais enfin réussi à trouver un peu de calme, cachée le plus volontairement du monde dans mon atelier, lumières closes, porte fermée et rideaux tirés. La couverture que je garde sur mes épaules pour m'en enrober, quand je finis par m'exhiber de la salle au fond du couloir en évitant prodigieusement de lever la moindre fois les yeux vers les portes sur mon sillage avant de les rejoindre. Surtout la sienne, de porte. "Gin, Jill, je vous présente Grace. Grace, je te présente Ginny et Jill." Jill est déjà là quand j'aboutis à la hauteur des filles, ravalant de toutes mes forces ma mine brouillée, défaite, que je passerai sur une énième sieste à la seconde où on osera me demander. Mais personne ne me demandera rien, parce que c'est Grace et Lola les vedettes d'aujourd'hui, et que ça me va amplement de les laisser avoir toute l'attention du monde, et de me laisser longer les murs à en devenir une ombre à travers.

« Je suis désolée, je - j'ai oublié de faire du café. » et elle est lâche encore et toujours Ginny, quand elle détourne les yeux un sourire désolé plus tard, s'affairant à filer à la machine le plus vite dont elle est capable pour en enclencher une infusion dont elle rêve déjà, bien plus que tout le reste.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 15:53

A ce rythme-là, c’est de la mauvaise foi. Grace a eu des mois pour se préparer (ou plutôt, un petit peu plus d’un, et c’est déjà en soi une bonne somme de jours), pour jouer avec l’idée et la remuer dans tous les sens pour en explorer toutes les facettes, mais elle ne l’a pas fait. Elle aimerait prétendre que c’est par manque de temps, parce qu’elle a été occupée par sa reconversion professionnelle lente mais en marche sûre, par Lola qui occupait régulièrement la moitié de son lit et tout le temps les trois-quarts de ses pensées ; mais même si c’était vrai, même si ça suffisait à occulter tout le temps qu’elle avait passé à rien foutre devant Esprits Criminels et à emmerder Kim Possible pour qu’il daigne lui accorder son attention, elle avait largement eu le temps de se préparer. Sous tous les angles. Pour toutes les questions.

Mais voilà que le jour J se pointe frais comme un gardon et qu’elle n’est toujours absolument, irrémédiablement pas prête. D’ailleurs (et elle détesterait être mauvaise langue, mais il fallait dire les choses comme elles étaient), Lola ne semble pas prête du tout non plus, malgré les heures de révisions imposées, et ça la rassure un peu : elles en sont au même point, mais l’aînée a perdu plus de temps à peler son canapé des poils de chats incrustés qu’à se torturer l’esprit. “Pas de mariage, pas d’enfants”, acquiesce Grace, peinant un peu à suivre le pas hâté et incertain de Lola, qui semble aussi distraite qu’elle-même est inquiète. Elle retient bien le principe, mais maintenant, elle n’arrive à penser à rien d’autre qu’au mariage et aux enfants - simple esprit de contradiction, parce qu’il ne lui serait absolument jamais venu à l’esprit d'aborder l'un de ces sujets. Son entourage comportait davantage de sujets approchant la mort, les soirées combinant fléchettes et intégrale de George Michael, et la drogue à divers degrés.

Elles sont peut-être à encore deux grandes rues et un angle de la galerie et Lola se met à parler de ninjas, de ne voir personne d’autre, et de risque d’assassinat et le cerveau de Grace est déjà fatiguée de toute la tension anticipée. “On parlera de cette histoire de ne voir personne d’autre si j’en ressors vivante. Deal ?” C’est tout ce qu’il lui semble humainement possible de sortir sans risquer de vomir tout son stress en même temps. Dans l’histoire du monde, on aura rarement vu Grace aussi peu sereine, partagée entre sourire nerveux et rire encore plus nerveux - Dieu seul sait si c’est à la perspective de la rencontre ou à l’évocation de l’exclusivité de leur relation-qui-n’en-était-pas-encore-une-mais-un-peu. Lola pile en pleine rue pour tenter de la rassurer, et Grace ne sait rien faire d’autre que pousser un long soupir en lui rendant son étreinte. Clairement, l’impression de jouer sa vie n’est pas très loin.

"On est làààà", lance Lola, et Grace, tel un cheval de compétition, patine un peu des pieds au sol, comme pour mieux se préparer.

L’écho de la voix Lola leur revient pour toute réponse. Regard inquisiteur en direction de la peintre : il est encore temps de partir. Mais déjà les deux nouvelles venues démentent, et à leur arrivée face à elle, Grace fait de son mieux pour se parer de son sourire le plus charmeur, le plus relax, le moins demi-grimace (ce qui est pour le coup un peu raté). On y est : elle rencontre la famille de Lola, pas la vraie mais la plus importante, et sa crédibilité est sur la ligne. “Salut. Depuis le temps que j’entends parler de vous, ça fait plaisir d’enfin pouvoir poser des visages sur les noms. Vous bossez toutes les deux ici ?” Elle se félicite de ne pas s’être étranglée sur sa salive, mais elle n’est pas encore sauve : vite, quelque chose d’autre à dire, dissiper le possible malaise à venir. Or tout ce qui lui vient à l’esprit, c’est le mariage, les enfants, le risque de s’étrangler sur sa salive, et elle ne réussit qu’à sortir un énième sourire, un peu moins crispé cette fois, jusqu’à ce que celle qu’elle a identifiée comme Ginny ne la sauve : « Je suis désolée, je - j'ai oublié de faire du café. » Grace bondit sur l’occasion, trop heureuse de pouvoir servir à quelque chose : “T’as besoin d’aide ?” On a toujours besoin de l'aide d'une estropiée ne possédant qu'une main valide pour servir du café.

@Lola Wright @Ginny McGrath-Williams @Jill McGrath Fitzgerald
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
le complexe de Dieu
  
Que les jeux commencent 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23731 POINTS : 310

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


Que les jeux commencent Ced3f346bf11c2988b40736efd5224dfde6f3e94
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


Que les jeux commencent 2b8f9dd842d98c0c6e0eee0e4e85cd0242aea811
audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
https://www.30yearsstillyoung.com/t24554-auden-williams

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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 16:42

On m’a ordonné de ne pas venir, c’est donc avec tout la naturel du monde que j’ai décidé de le faire. Ils devraient le savoir, tous, pourtant, qu’en m’imposant une chose (aussi simple soit-elle) je vais forcément faire tout l’inverse grâce à mon esprit de contradiction plus fort encore que tout ce qu’on pourrait imaginer. Ginny m’a demandé de me taire et ça aussi, ‘voyez, ça me semble compliqué. Heureusement que personne ne m’a demandé d’être joyeux parce que je n’imagine pas comment j’aurais pu trouver le moyen de faire encore pire qu’à l’heure actuelle. On dirait presque que je sors d’une entrevue avec Saül ; c’est pour dire. Je ne sais pas si c’est le manque de sommeil qui joue le plus, les disputes à répétition ou le travail quasi acharné sur mes peintures que je refuse désormais de lâcher.

Elle est contrariée alors je le suis tout autant, elle rage alors je rage, elle déprime alors je déprime - et ça ne me fait plus rire du tout que de voir ses yeux bouffis, maintenant. Il n’y a désormais plus rien qu’un tiramipommes ne puisse sauver et je déteste les présentations formelles d’inconnus au reste du groupe. Ça sonne faux, ça sonne artificiel, ça sonne calculé, ça sonne “allez aimez la svp je veux me sentir bien” et c’en est à vomir parce qu’au fond c’est ce que j’avais essayé de faire pour Ginny avec chacun des membres de ma famille et de la sienne (excepté Jillian, hein) depuis des semaines déjà. En vain. Cette fois-ci je ne fais un effort que parce que c’est Lola et que je tiens la gamine en estime, qu’elle le veuille ou non, mais toute ma bonne volonté est rapidement contrebalancée par la présence de Jillian dans ma galerie. Désolé Grace, sur un malentendu t’avais peut être une chance de t’en sortir. Avant.

Les deux plus jeunes entrent et la cérémonie commence. Lola parle trop et ça n’étonne personne, j’entends sa voix stressée depuis mon espace. Grace fait au mieux niveau small talk et je m’étouffe rien qu’en pensant à l’idée que Jillian travaille ici. Le briefing n’a sans doute pas été suffisant, elle n’a pas abordé les deux milliards de nœuds qui unissent à peine trois personnes en ces lieux. J’ai donc vraiment hâte qu’elle rencontre les McGrath au complet pour voir de mes propres yeux le carnage que ce sera.

« Je suis désolée, je - j'ai oublié de faire du café. » L’alarme se met en route dans mon esprit, c’est l’heure pour moi d’entrer en scène et d’abandonner la peinture qui de toute façon n’avançait pas. Les choses ne peuvent beaucoup avancer quand on a une main tremblante et un esprit ailleurs - du genre, à l’autre bout de l’univers et rien de moins. Un pinceau tombe et la peinture éclabousse le sol, c’est le cadet de mes soucis. “T’as besoin d’aide ?Back off. « Certainement pas, non. » Mes yeux n'assassinent que Ginny et c’est un point que je préfère autant soulever maintenant, ça prouve (dans mon esprit en tout cas) que rien n’est effectué contre Grace. Elle est un mouton au milieu des loups, un truc comme ça, une métaphore de merde de ce genre qui ne préciserait pas que je n’en ai rien à faire des moutons quand la seule personne que j’ai envie de tuer pour le moment c’est la McGrath-Williams.

Je m'immisce entre elles, j’ignore Jillian sans que ça n’étonne personne, je passe devant Lola en laissant ma main glisser sur son épaule, un genre de “je suis désolé” dans mon langage à moi que personne ne comprendra jamais et tant pis pour eux. Auden devient le protecteur de la machine à café quand c’est apparemment la priorité numéro une de ma journée, comme si je n’avais rien d’autre à faire que baby-sitter Ginny. C’était écrit nulle part sur le contrat de mariage que je n’ai pas lu, ça. Mon bras s’est imposé entre le sien et le tiroir à café et la seule raison pour laquelle je n’ai tout simplement pas immobilisé son poignet en passant mes doigts autour c’est parce qu’elle reste elle, au fond, quoi qu’on en dise. « Trouve toi une autre occupation. Loin de moi. » Mon attention reste focalisée sur elle et mes yeux ne laissent aucune seconde de répit aux siens, pas plus que ma voix froide au possible. Ailleurs, loin de moi, du genre le plus loin possible et le mieux ce sera pour tout le monde.

Spoiler:


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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 17:22

Jill attend dans un coin de l'atelier. L'ambiance est lourde, Ginny est pas venue pour lui demander 50 fois d'être gentille avec la copine de Lola. La copine de Lola ? Ils ne savent même pas ce qu'est cette fille dans sa vie mais elle ne va pas passer la meilleure des journées entourée de Ginny, Lola et Auden. Parce qu'il sera certainement là pour faire chier son monde alors qu'il n'a pas été invité. Elle attend, elle dessine avec un des crayons qu'elle a trouvé sur une table. Elle n'a pas plus ni mieux à faire pour le moment. Le temps est long, qu'est ce que Lola peut bien faire ? Elle ne pourra pas préparer Grace à ce qui l'attend dans tous les cas. Elles arrivent enfin et Jill est la première à les retrouver devant la porte. Elle la toise la brune, bien sûr qu'elle la regarde. Elle ne la connait pas, et elle se tient bien trop près de Lola à son goût. Elle n'a même pas besoin de se présenter Lola le fait pour elle. Ginny arrive et elle ne va pas bien. Elle pourra mettre ses yeux rouge sur le compte d'une sieste, ou une allergie, Jill sait qu'elle ne va pas et ça la fait rager. Elle lui avait dit pourtant, elle l'avait prévenu que si il la faisait pleurer juste une fois elle lui ferait regretter.

Elle a oublié de faire du café, et ça c'est peut-être la phrase la plus inquiétante qu'elle peut prononcer. Mais elle a le temps de fuir Ginny avant d'être suivi de près par Auden, qui est toujours dans un coin. « Ranges tes crocs Williams. » Il l'ignore et ça lui va très bien, elle peut faire de même sa vie n'en sera que meilleure. Mais il lance un regard assassin à Ginny et ça c'est pas bon. Elle est malheureuse Ginny, et c'est de la faute d'Auden bien évidemment. Et après il ose faire croire au monde entier que Jill est mauvaise pour elle, que c'est elle qui a provoqué tous les malheurs du monde pour sa petite sœur. Elle les entend parler, parce que la cafetière n'est pas loin des trois filles. Jill regarde Lola, un air inquiet sur le visage. « Non je bosse pas ici. » Et elle n'a pas besoin de plus de détails. « Et toi tu bosses dans quoi ? » Autant essayer de détourner l'attention quelques minutes non ? « T'as qu'à dégager de la Williams personne t'a invité. » Elle parle plus fort et son regard croise celui de Ginny, qu'est ce qu'il a bien pu te faire encore ?
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 17:33

T’as besoin d’aide ?
« Certainement pas, non. »
« Ranges tes crocs Williams. »
« Pas maintenant Auden. »

Et elle a l'air adorable Grace. Elle a de ces yeux que j'aime d'office, des yeux qui pétillent de malice en permanence, des yeux qui ont vécu. Elle a une voix particulière, les tonalités qui chantent, qui flirte avec ses idées directes, avec tout ce qu'elle aurait eu envie de dire si j'avais pas personnifié la pire loque humaine que la Terre ait portée.

J'aurais tellement voulu être meilleure pour elle et pour Lola, j'aurais tellement voulu arriver à tout cacher, j'aurais tellement voulu qu'Auden ne vienne pas s'en mêler, aussi. Parce que s'il est là, il n'y a rien, absolument rien que je puisse faire autre que de souffler, que de rester scotchée au sol, que de ravaler difficilement. Ses prunelles me toisent et les miennes le fuient, son bras s'allonge et le mien se dérobe à la seconde, évitant le moindre contact même le plus infime.

« Trouve toi une autre occupation. Loin de moi. » la Terre entière a arrêté de tourner et ma tête aussi quand je finis par relever le menton vers lui, visser mes iris aux siens comme si le supplier en silence allait y changer quoi que ce soit. « T'as qu'à dégager de la Williams personne t'a invité. » Jill en rajoute, Jill est dans mon sillage, Jill me brise le coeur aussi, à me confirmer que j'ai pas réussi à cacher tout ça en plus reste. C'est que je n'ai même plus la force d'essayer. La dynamique n'est plus, on est désorganisés, on a tout cassé, on peine à réparer avec les nouveaux morceaux, les nouveaux éléments qui déstabilisent bien plus que ce qu'on aurait jamais pu croire. « C'est comme ça que ça va se passer désormais? » je souffle, la voix lasse, si lasse, piquante sur la fin.

Son coup d'oeil que je tiens comme la cible du jour, mes pas qui reculent maintenant, un et l'autre derrière, mes mots qui pointent avec. « Parce que je peux aller loin sans soucis. Regarde. » et ce loin-là, il dirige mes pas vers son placard à céréales, celui où y'a toutes ses boîtes de coco pops alignées les unes à côté des autres, entrecroisées des quantités impressionnantes de cookies qu'on aurait pour nourrir une armée sans même avoir à se rationner. « Et ça, c'est une autre occupation assez loin de toi? » ma silhouette entière qui dévie, qui fuie maintenant, une ultime fois, quand je file vers la salle principale de la galerie sans même y penser à deux fois. Le cellier tout au fond vers lequel je me dirige sans avoir la moindre envie de l'ouvrir, le simple besoin de prouver mon point qui bloque les mots dans ma gorge, qui bloque ma respiration à travers.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 17:48

Dans la vie, il y a les attentes, et puis il y a la réalité.

Lola avait grandi dans une famille où personne n'en avait rien à cirer d'elle comme être humain : ses goûts, ses crushs, ses passions, rien de tout cela n'était intéressant. On ne lui posait pas de questions. On l'écoutait à peine quand elle parlait. Chacun vivait dans sa propre bulle. Ses parents ne s'aimaient pas mais restaient ensemble par convention. Patrick se destinait à une carrière dans la politique, Charlotte à une carrière dans la science. Ils étaient partis pour un prix Nobel chacun. Lola, pendant ce temps, dessinait des pirates et des dinosaures, écoutait de la musique, et essayait parfois de poser des questions auxquelles personne ne répondait.

Un million d'années plus tard, Lola avait trouvé sa vraie famille : les McGrath, et leurs compagnons, les Williams et Fitzgerald. Dès le début, ça n'avait pas été simple, mais Lola s'y était sentie pourtant acceptée, choyée, et entendue. Avoir enfin un lieu où amener la personne avec qui elle sortait, c'était gigantesque pour elle. Elle avait passé des semaines à anticiper, à prévoir, à planifier, à calculer. Et puis, elles étaient là, dans la galerie, et dès qu'elle vit Ginny, elle sut que rien n'allait se passer comme prévu. Ginny n'était pas vraiment là, elle était ailleurs. Jill le remarqua immédiatement, bien sûr. Auden fit irruption, et se comporta comme l'être exécrable qu'il n'était pas au fond. Bref, c'était un piège cosmique dans lequel elle était tombée comme le Chaperon Rouge.

"Salut. Depuis le temps que j’entends parler de vous, ça fait plaisir d’enfin pouvoir poser des visages sur les noms. Vous bossez toutes les deux ici ?" Lola entendait la voix de Grace de loin, car toutes ses alarmes s'étaient enclenchées. Elles venaient de mettre un pied dans la troisième guerre mondiale, et tout ce qui comptait, c'était de sortir Grace de là tant qu'il était temps. Mais comment, comment ?

"Je suis désolée, je - j'ai oublié de faire du café." "T’as besoin d’aide ?" Et le regard d'Auden. "Certainement pas, non." Le corps de Lola se crispa entièrement. "Range tes crocs Williams." Lola eut un mot de remerciement télépathique envers Jill, mais sut aussi que ça n'allait pas aider, la confrontation ouverte. Il n'y avait aucune bonne solution, car si Ginauden allait mal, et clairement ça allait, très, très mal, le monde pouvait voler en éclats autour d'eux, ils n'en auraient rien à faire. "Non je bosse pas ici. Et toi tu bosses dans quoi ?" Lola resta bouche bée : Jill faisait un effort. La personne qui l'inquiétait le plus était en train de se montrer la plus gentille. Mais ce ne serait pas suffisant.

"Trouve toi une autre occupation. Loin de moi."

Et ça empirait.

"T'as qu'à dégager de la Williams personne t'a invité."

Et ça empirait.

"C'est comme ça que ça va se passer désormais? Parce que je peux aller loin sans soucis. Regarde. Et ça, c'est une autre occupation assez loin de toi?"

Et ça empirait.

Lola abandonna tout sourire et tout espoir de normalité. Elle n'avait pas lâché la main de Grace, qui pouvait donc la sentir trembler de colère et de tristesse, d'années de déception qui lui revenaient en pleine face. Elle avait cru que ce serait différent, elle s'était trompée. "On va y aller", chuchota-t-elle à Grace, parce qu'elle n'avait pas la force de parler plus fort. Elle dévisagea une dernière fois Ginny et Auden, mais les larmes n'allaient pas tarder, et elle ne tenait pas à se donner en spectacle. "Jill, on s'appelle ?", et elle lui fit un signe de tête vers Ginny, pour qu'elle s'en occupe, pour qu'elle prenne soin d'elle, comme si Jill avait besoin que Lola le lui demande pour le faire.

Il y aurait un avant et un après, mais Lola n'avait aucune envie d'y penser. Elle indiqua la porte à Grace, et elles sortirent de la galerie, main dans la main. Ce ne fut qu'une fois dehors que Lola se mit à pleurer, mais elle se contenait tant bien que mal, continuait à marcher, une rue, deux rues, revenir là où elles faisaient le dernier topo avant la présentation. "On retentera un autre jour", plaisanta-t-elle avec un sourire humide. "On peut juste rentrer à la maison ?", elle avait envie de s'allonger dans les bras de Grace.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 18:29

Je bosse dans la photographie. Je suis photographe de plateau, pour l’instant, mais j’essaie de trouver d’autres trucs, de quoi me renouveler, parce qu’il y a pleins de styles qui me font envie, et puis on est jeunes, faut profiter. J’ai récemment essayé dans un truc de pornographie, en tant que photographe, hein, mais c’était sympa, et je me dis que j’aimerais repartir dans des trucs plus artistiques, moins terre-à-terre.

Elle ne s’arrête plus de parler, ça couvrirait presque les voix du reste du groupe, les mêmes qui sont en train de monter pour écraser toute once de bonne ambiance qu’on tentait d’instaurer. Le tout est de savoir que Grace n’a jamais, jamais été présentée à personne : une fois qu’on sait ça, on comprend tout de suite mieux. Ce n’était pas par manque de volonté, qu’elle n’avait jamais rencontré personne (au contraire, si elle avait pu insuffler un peu plus de volonté à Alexandria, elle l’aurait fait) ; c’était surtout par manque d’occasions, de couilles, de coming-out, surtout. Les faits étaient donc les suivants : c’était la première fois qu’elle rencontrait plus ou moins officiellement la famille plus ou moins officielle d’une copine plus ou moins officielle, et ce détail pas si petit suffisait à la faire trembler comme une feuille à la perspective d’être mal vue. Lola comptait énormément pour elle, il n’était que normal que celui de ses proches compte tout autant. Alors, à défaut de s’être bien préparée pour les questions et les tentatives de discussion, Grace avait mille et une fois imaginé la rencontre, de la pire possibilité à la meilleure sortie possible.

Dans tous les cas de figure, force est de dire qu’elle était très loin du compte.

Ca commence à crier et à s’envoyer des piques dans tous les coins de la galerie, qui semble suffisamment grande pour avaler les petites disputes, et pourtant non : la résonance est telle qu’on entend tout, des crocs aux dégage on veut pas de toi et Grace hésite presque à prendre une chaise pour éviter une possible balle perdue. Elle n’en fait rien : toute son attention se tourne en direction de Lola, main tremblante dans la sienne et visiblement incroyablement secouée par les événements. Grace, elle, en est encore au stade d’essayer d’aligner les phrases sorties les unes après les autres pour en tirer du sens. Se focaliser sur l’essentiel, revenir au présent : "On va y aller", lui chuchote Lola, de cette voix hésitante qu’elle a appris à reconnaître, celle où les larmes menacent de poindre. Sans trop y réfléchir, elle hoche la tête, lance un regard inquiet au trio en pleine joute verbale, et se laisse entraîner par Lola, main dans la sienne. Service expéditif, aucun interrogatoire : elle aurait pu considérer ça comme les rencontres parfaites si elle n’avait pas l’impression de laisser un champ de guerre en Arménie derrière elles. Et si Lola n’était pas en train de lâcher les larmes qu’elle réprimait depuis tout à l’heure.

Ca aurait pu être pire, il aurait pu y avoir un raid des black blocs au même moment.

Elle ne sait pas exactement ce qu’elle essaie d’améliorer, avec ses plaisanteries déplacées, mais elle essaie. Lola continue de marcher, toujours un peu plus vite, et Grace a besoin de tirer un peu plus fort sur sa main pour l’arrêter, lui faire face, réussir à récupérer son cerveau éparpillé par terre, enfin. “D’accord, mais...t’es sûre ?” Elle lâche sa main pour passer la sienne dans les cheveux de Lola, essaie de la rassurer tant que faire se peut. “Je suis désolée”, lâche-t-elle, parce qu’elle sait maintenant que tenter de la rassurer ne la fera que pleurer davantage, et elle aura toute l’occasion de pleurer plus tard, quand elle se sentira en sécurité, loin des regards et de la scène de crime. “Mais du coup, j'ai fait bonne impression, non ? Moi, je trouve que je m'en suis pas mal sortie.” Question totalement rhétorique, parfaitement inutile, qui ramènera à peine un sourire sur les lèvres de Lola, mais elle s'en contente : elle pose déjà sa main dans son dos et l’entraîne sur le chemin du retour, jusqu’à chez elle. Elles verraient tout ça plus tard.
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23731 POINTS : 310

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 18:54

Ce n’était pas supposé se passer comme ça, je le jure. Sauf qu’on aurait dû être capable de le prévoir, puisque les fondations n’étaient pas bonnes et qu’on arrivait sur le champs de bataille avec une arme en main et aucune défense non plus ; les cons. On pensait pouvoir arriver à garder tête haute, on pensait pouvoir arriver à tout un tas de trucs alors que finalement ce n’est qu’un beau mensonge qui n’a de beau que le nom, quand finalement rien ne va plus et tout va de travers et on récolte les regards noirs de tout le monde.

« Ranges tes crocs Williams. » « Ferme la Jillian. » C’est dans au moins ces quelques paroles là que je retrouve ma zone de confort puisqu’il n’y a rien de nouveau à l’insulter et elle elle n’apporte rien de frais en étant comme toujours à côté de la plaque. « Pas maintenant Auden. » Ferme la Ginny.

« T'as qu'à dégager de là Williams personne t'a invité. » Elle est dans mon atelier et elle parle, la gamine qui ne devrait pas. Elle ne sait rien et elle pense tout savoir. Elle pense être mieux que tout le monde elle qui, au final, n’a rien su observer, n’a rien su en déduire non plus. Elle se perd dans la masse quand sa soeur n’est pas là pour la mettre dans la confidence alors qu’à mes yeux tout semble évident, si évident. Elle aurait dû le voir avant tout le monde. « Ferme la Jillian. » Le ton est infiniment plus exaspéré maintenant alors qu’une première sommation ne semble pas lui avoir suffit, elle qui se pense toujours plus intelligente que la norme.

Pourtant elle se bat, la gamine, elle relève le menton et je suis presque certain qu’elle a froncé les sourcils à un moment ou à un autre. « C'est comme ça que ça va se passer désormais? » Je resserre la mâchoire et ne la lâche pas du regard, ravale ma fierté pour ne pas avoir à lui répondre quoi que ce soit alors que le ton qu’elle emploie m’agace bien plus que jamais. « Parce que je peux aller loin sans soucis. Regarde. » Elle dévie, elle virevolte, elle est belle Ginny même si elle est agaçante à se la jouer rebelle. Elle est belle parce que c’est elle qui m’a demandé une chose, une seule chose, et que c’est elle qui en distille tous les indices alors que j’ai pourtant fait au mieux pour faire la seule chose dont Jillian rêve : que je ferme ma gueule. « Et ça, c'est une autre occupation assez loin de toi? »

Et tout explose. Ginny d’un côté, Lola de l’autre, mon coeur de pierre de merde qui se sert dans ma poitrine. Ce n’était pas supposé se passer comme ça. Mes poings se resserrent autour du plan de travail sur lequel mes doigts s’étaient accrochés, mon cerveau hésite une seconde entre ramener Lola ou Ginny alors que la réponse est évidente, quand c’est bien sûr vers la mère de mon enfant que je m’avance en premier. J’ai entendu tous les mots de Grace, je n’ai pas relevé mais j’ai entendu et j’ai mille choses à lui dire, j’ai mille idées pour elle, j’ai mille questions aussi parce que je m’y intéresse vraiment et que c’est rare, vraiment rare. Elle a été jetée au milieu de la fosse aux lions et elle s’y adapte admirablement bien, sans doute mieux que qui que ce soit dans cette pièce d’ailleurs. Elle est forte et elle sera parfaite pour Lola, c’est certain.

Mon bras rattrape la brune avant qu’elle ne s’aventure trop loin, mes lèvres se posent sur son front en guise d’excuse. On a rempli le bingo des disputes pour la journée, on doit en garder pour demain. On avait promis de bien se tenir et on a foiré, autant elle que moi. « J’ai acheté du faux sucre de merde qui pue, on pourra continuer à faire du tiramipomme. » J’annonce pour enterrer la hache de guerre, mon sourire qui se veut rassurant au possible alors que je lui dresse la recette du pire plat du monde, là. Rapidement mes doigts s’enroulent aux siens pour suivre le sillage des deux jeunes femmes tant qu’elles ne sont pas trop loin encore, quand on peut arriver à les suivre d’un bout de rue à un autre (comme dans les films, ouais). Je presse le pas de Ginny et je m’en veux, on laisse s’enfuir Lola et je m’en veux pour ça aussi. Elle était là dans des moments difficiles et elle ne nous a jamais laissé tomber, on n’a pas le droit de la décevoir et c’est exactement ce qu’on est en train de faire pour le moment. Je n’ai pas franchement de morale ou de ligne de conduite en règle général mais elle est une de mes rares exceptions.

Mes doigts se resserrent douloureusement autour des phalanges de Ginny alors qu’on arrive à leur hauteur et que la mine brisée de Lola est la seule chose qu’on puisse apercevoir. J’aurais voulu qu’on aille à son rythme à elle désormais mais là encore je parle égoïstement, faisant encore et toujours passer mes propres intérêts avant les siens quand je m’immisce de nouveau entre elles et coupe leur conversation (encore) pour venir passer un bras derrière la nuque de Lola et laisser mes doigts se poser à l’arrière de son crâne. Mes lèvres se rapprochent de son oreille, je souffle doucement avant de lui avouer ce que peu n’ont jamais pu entendre de ma bouche, encore moins de manière sincère. « Je suis désolé. » Et je la lâche la seconde suivante, incapable de la forcer à plus si elle ne le veut pas. C’est son choix, à partir de maintenant et je ferai avec les conséquences.

Finalement c’est vers Grace que je me retourne, celle qui aurait dû être le centre de l’attention dès le début et pas seulement maintenant. Elle garde sa fierté malgré la situation, elle reste présente pour Lola et ne fait que confirmer ce que je pensais déjà à son égard. C’est la bonne. « On recommence. Salut, moi c’est Auden. » Je fais un pas vers elle, risque à tendre la main quitte à ce qu’elle refuse à son tour de la prendre, mon ego que je range pour quelques secondes avant qu’il ne revienne sûrement au galop. « Ca te dirait qu’on collabore ? Pour tes projets photos. J’aime bien tes idées. » Et ça aussi c’est sérieux, ça aussi ça sort du coeur. Ce n’est pas une tentative pour essayer de recoller les morceaux, si tant est qu’il en reste encore à recoller. Elle est une artiste et elle fait désormais partie de la famille. « Enfin je voudrais voir ton travail avant, si c’est aussi moche que ce que fait ma femme ça en vaut pas la peine. » Le sourire que j’esquisse, Ginny que je taquine et rapproche de moi en glissant ma main gauche autour de ses épaules.
On fait au mieux avec ce qu’on a. T'as fait bonne impression, Grace.



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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 19:23

Tout tourne au drame. Et Jill a autant envie de tuer Auden que Ginny à cet instant. Oui Ginny va mal, oui elle a dû s'engueuler avec Auden parce qu'Auden est un connard et qu'il changera jamais quoi qu'elle puisse en dire. Mais là, ils n'avaient pas le droit. C'était Lola le centre de l'attention, même Jill avait promis de faire un effort. Et eux, font des scènes de gamins de 15 ans au bord de la rupture à 5 mètres des 2 jeunes femmes. Elle aurait pu vouloir faire un interrogatoire musclé à Grace mais Jill la regarde d'un air désolé. Elle regarde sa sœur faire des allers-retour entre les placards en oubliant tout ce qu'il y a autour, déçue. Juste déçue qu'elle puisse faire ce genre de choses. Auden, c'est Auden et elle le déteste déjà, donc un peu plus ou un peu moins ne changera rien à sa vie. Mais pourquoi à chaque fois que les deux sœurs arrivent à se reconstruire il y a quelque chose ou quelqu'un qui vient tout briser comme ça ?

Elle essaie de se concentrer sur Grace qui lui raconte qu'elle est photographe. Elle essaie vraiment de se concentrer sur autre chose que Ginny et Auden qui s'engueulent à côté. Lola veut partir, et ça se comprend mais Jill attrape sa main libre. « Lola... » ça devait bien se passer, ils cassent tout ce qu'il y a autour d'eux d'un claquement de doigt, et peut-être qu'un jour il n'y aura plus personne pour les aider à recoller les morceaux. Elle ne va pas rester là, sinon Auden va se retrouver avec un deuxième poignet cassé et elle serait capable de déverser toute la haine qu'elle ressent là tout de suite sur sa sœur. Et les deux jeunes femmes sortent. « Sérieusement ? Vous êtes aussi con l'un que l'autre ou quoi ? » Elle se rapproche un peu, pas trop près parce qu'elle aussi elle va finir par sortir de cet atelier. « Non mais répondez même pas... C'était important pour Lola, pourquoi vous êtes venu si vous êtes pas capable de vous tenir 5 minutes ? » Genre être des adultes. « Et Ginny, ta scène est utile là ? Alors qu'on sait tous très bien que dans deux jours t'auras le même discours que d'habitude ? Auden est gentil avec moi, Auden est un mec bien Jill je te jure, il me rend heureuse. Regarde comment il te rend heureuse !" il est parti Auden et tant mieux pour le monde qu'il sorte d'ici. Même si c'est certainement pour aller rattraper Lola. Pour se faire pardonner et Lola est comme Ginny elle lui pardonnera toujours tout. Elle peut lui en vouloir pour trois ça ne lui pose aucun problème, pour quatre même si Grace fait partie des gens qui lui pardonnent tout.

Elle sort et ils ne sont pas loin alors elle se rapproche d'Auden "Et toi, t'es vraiment le dernier des connards. Tu m'avais dit quoi déjà ? Si elle revient avec une égratignure t'es morte ? Ah ouais, regarde la bien, regarde à quel point c'est toi qui la blesse. Parce que la seule personne qui mérite de crever parce qu'il lui fait du mal là c'est toi. » Elle le regarde, désespérée parce qu'elle sait que le lendemain tout sera oublié pour tout le monde.

Elle prend Lola dans ses bras. « Une entrée triomphale dans la famille non ? » Parce que c'est souvent comme ça chez eux, surtout depuis qu'un certain Williams a décidé de venir faire partie d'une famille qu'il déteste. « La prochaine fois que tu me dis qu'Auden est gentil, qu'il est bon, et que c'est moi la méchante dans l'histoire je te rappellerai cette journée. » Mais elle garde la petite brune dans ses bras encore quelques secondes, elle pleure, et ça, ça la fait encore plus enrager. "On s'appelle, on organisera ça plus tard. Il vaut mieux pas que je reste. J'ai envoyé un message à Bailey il vient me chercher. Si vous voulez rentrer on vous ramènera."
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 20:18

Et je ralentis, entre les coco pops et le vin, entre le café et les disputes. Parce que c'est trop et parce que c'est n'importe quoi et parce qu'on s'emporte toujours quand on aborde ça, parce qu'on l'a tellement voulu, on l'a tellement espéré, on a tellement parlé que de ça même quand on n'en parlait pas depuis des semaines que la confirmation récente a rendue les choses décuplées, les sentiments avec.

Son bras me rattrape au vol et ma tête va se niche dans sa nuque à la seconde où il me murmure à l'oreille. « J’ai acheté du faux sucre de merde qui pue, on pourra continuer à faire du tiramipomme. » je me hisse sur la pointe des pieds, à sa confession j'ajoute la mienne avec la voix d'une gamine prise sur le fait, des dizaines de milliers d'excuses qui flottent entre mes mots et mes paumes qui ne le lâchent pas. « J’ai acheté du cascara j'allais prendre ça pour le café pour qu'il y ait pas de caféine dedans mais que ça goûte tout comme. Et les céréales c'était pour toi, pas pour moi. » le docteur a dit de couper les desserts, le docteur a dit de dormir souvent, le docteur a dit de boire que de l'eau, le docteur a dit que c'était commun, comme condition en début de grossesse, que les tests montrant l'augmentation du taux de sucre dans mon sang allaient se stabiliser, il l'a dit et je l'ai cru. Auden faisait juste s'assurer que je ne cède pas même pour une seule petite bouchée, même pour une seule petite gorgée ; et c'est pour ça qu'il est honteux mon sourire, quand je relève les yeux vers le meilleur et le plus solide allié qui soit. Le pauvre gars qui doit lutter à répétition contre mes rages en pleine nuit comme si j'étais une addict de sucreries en sevrage ; ce qui est un peu le cas, soyons honnête.

La bulle se casse, je réalise où on est et surtout avec qui, Jill qui ne met pas une seule seconde pour remettre le pied dans le périmètre où elle envahit tout, où elle prend toute la place. « Sérieusement ? Vous êtes aussi con l'un que l'autre ou quoi ? Non mais répondez même pas... C'était important pour Lola, pourquoi vous êtes venu si vous êtes pas capable de vous tenir 5 minutes ? Et Ginny, ta scène est utile là ? Alors qu'on sait tous très bien que dans deux jours t'auras le même discours que d'habitude ? Auden est gentil avec moi, Auden est un mec bien Jill je te jure, il me rend heureuse. Regarde comment il te rend heureuse ! » « Jill arrête, dis pas ça. » elle lui crache son venin comme elle peut, je tente de la contenir le plus possible, sachant qu'entre eux deux les rapports ne seront jamais parfaits, refusant qu'elle dise des choses sans tout savoir, refusant qu'elle s'emporte quand elle n'en connaît pas tous les facteurs. Je veux lui dire, je veux faire que ça, mais on a promis d'attendre 3 mois que tout soit sain, que tout soit vrai ; et cette promesse-là, je la tiendrai sur ma vie. Peu importe les conséquences.

Le plus gros des dommages collatéraux reste tout de même Lola et Grace qui partent, malgré le pas que je fais vers elles, malgré la tentative de les retenir qu'Auden encourage en glissant ses doigts entre les miens et en pressant nos pas hors de la galerie. Jill est derrière, elle rage et elle hurle et elle s'en donne tous les droits ; elle ne se fie qu'à l'extérieur. Elle ne se fie qu'à ses propres jugements qui, même si je tente de les casser à chaque jour depuis des années ne font qu'empirer avec le temps. Elle ne veut pas voir Jill, elle ne veut pas entendre, elle saute aux conclusions sans poser la moindre question et elle a tout de Matt là, elle qui le déteste en ce moment, lui qui la répugne. Elle fait pareil. "Et toi, t'es vraiment le dernier des connards. Tu m'avais dit quoi déjà ? Si elle revient avec une égratignure t'es morte ? Ah ouais, regarde la bien, regarde à quel point c'est toi qui la blesse. Parce que la seule personne qui mérite de crever parce qu'il lui fait du mal là c'est toi. » je fais volteface, alors qu'Auden dérive vers Lola et Grace, que mes prunelles trouvent celles de ma soeur une dernière fois. « Il a rien fait et c'est toi qui me fais du mal là. » elle me brisait le coeur tout à l'heure et elle me le brise à nouveau. Je pensais qu'on était plus fortes que ça Jill, je pensais qu'on se comprenait en un regard un seul, je pensais que tu saurais me faire confiance, je pensais que tu comprendrais et accepterais mes choix. Me fait pas avoir tort.

« On recommence. Salut, moi c’est Auden. » il a l'air d'avoir 14 ans à faire dans la politesse quand je reviens à sa hauteur, à la leur, tendant ma main de la plus douce des façons. « Ginny. » et on est désolés.

Ma soeur qui conclut la conversation sans même tenter un autre drapeau blanc. "On s'appelle, on organisera ça plus tard. Il vaut mieux pas que je reste. J'ai envoyé un message à Bailey il vient me chercher. Si vous voulez rentrer on vous ramènera." je loge mes mains dans les poches de mon hoodie comme si ça allait m'apporter la moindre bribe de réconfort supplémentaire à voir sa silhouette s'éloigner d'un pas, de dix autres. « Ca te dirait qu’on collabore ? Pour tes projets photos. J’aime bien tes idées. » pour le reste du monde il est à deux doigts de dire que c'est faux et qu'il se moque, pour moi je sais qu'il a entièrement raison et qu'il veut vraiment travailler avec elle. Je pourrais citer pour preuve la suite de photos et autres books de Grace qu'il m'a montrés hier. Je pourrais dire qu'il n'avait presque pas critiqué, qu'il avait complimenté plutôt, que c'était du jamais vu et que c'était du vrai et que c'était du beau. Mais c'était aussi et surtout voué à rester le secret d'état le mieux gardé après celui qui évolue avec autant d'amour qu'on peut lui en donner au creux de mon ventre. « Enfin je voudrais voir ton travail avant, si c’est aussi moche que ce que fait ma femme ça en vaut pas la peine. » « C'est moche parce que c'est toi mon modèle. »

Sa main me rapproche de lui, je reprends de plus à plus contenance après avoir partagé un regard empli d'excuses avec Lola en espérant qu'on pourra parler de tout ça quand elle le voudra, franchement, toutes les deux. Une part de moi espère qu'elle jouera au détective et saura avant la fin des fameux trois mois ce qui se trame à l'intérieur, mais jamais je ne la forcerais à partager ce secret si elle n'a pas l'envie ni l'aise de le faire. « On a fini d'aménager notre studio photo au B, c'est la maison en face de la sienne où je vais habiter quand il ronfle trop et m'empêche de dormir, si tu veux venir voir un jour. » je sors un bout de papier de mes poches, et pour la première fois de toute ma vie c'en est pas un de bonbon mais bien un d'emballage à barre granola vegan, sans sucre, sans saveur, pour y gribouiller dessus l'adresse en guise de drapeau blanc.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyVen 3 Avr 2020 - 20:34

"Ca aurait pu être pire, il aurait pu y avoir un raid des black blocs au même moment." Lola eut un grand sourire, car Grace avait toujours la plaisanterie qu'il fallait, le mot de douceur, le pas de côté. Et elle l'arrêtait dans sa course folle pour la calmer. "D’accord, mais...t’es sûre ?" "Certaine, il n'y a rien à sauver." Et ça lui faisait tellement mal de dire ça qu'elle se mettait à pleurer encore plus, et c'était vraiment l'apocalypse sur son visage. Forcément, quand on a la maturité émotionnelle d'une enfant, le moindre conflit et on s'effondre. Grace passait sa main dans ses cheveux, et ça aidait. "Je suis désolée. Mais du coup, j'ai fait bonne impression, non ? Moi, je trouve que je m'en suis pas mal sortie." Un rire entre deux larmes.

Puis, de loin, Lola vit la tornade arriver. Auden en première ligne, Jill et Ginny qui se disputaient derrière. Elle n'y comprenait rien. La tête lui tournait. Auden se rapprochait beaucoup trop vite, et il y avait contact physique, mais Lola avait appris à ne pas réagir en panique quand c'était Ginny et Auden, ils ne savaient pas se retenir, ils étaient comme ça. Il s'approchait et murmura qu'il était désolé. Et Lola le regardait sans comprendre, sans avoir la moindre idée de pourquoi cette journée avait dégénéré, et pourquoi il avait fallu que ce soit là, précisément là. Elle reniflait et le regardait s'éloigner, puis se tourner vers Grace, et dire tout ce qu'il aurait fallu dire depuis le début.

"On recommence. Salut, moi c’est Auden." "Ginny." Et ils tendaient la main, et Lola savait que Grace serait polie et douce, donc elle ne s'inquiéta pas de ce côté-là. Jill, la tornade, fondait sur Lola et la prenait dans ses bras. "Une entrée triomphale dans la famille non ?" Et Lola riait dans ce câlin inattendu. Elle en voyait vraiment de toutes les couleurs, dans cette famille, et c'était le monde à l'envers. La dernière fois qu'elle avait été dans un tel état, Jill tapait Auden. Et là, Jill la consolait. "La prochaine fois que tu me dis qu'Auden est gentil, qu'il est bon, et que c'est moi la méchante dans l'histoire je te rappellerai cette journée." Lola leva les yeux au ciel avec un sourire, mais Jill ne pouvait pas la voir, car elle la tenait dans ses bras - elle ne ratait définitivement pas une occasion de critiquer Auden. Lola perdit son sourire d'un coup en se rejouant l'échange dans la galerie. Cette fois, elle n'avait pas tort.

"On s'appelle, on organisera ça plus tard. Il vaut mieux pas que je reste. J'ai envoyé un message à Bailey il vient me chercher. Si vous voulez rentrer on vous ramènera." Lola fixa Jill. Son coeur battait vite. Elle voulait tant rentrer. Elle pensait à la douceur de Bailey. Elle avait peur de se tromper quel que soit le chemin qu'elle prenne.

De leur côté, Auden et Ginny continuaient de parler avec Grace, dont Lola ne lâchait pas la main, quoi qu'il se passe. "Ca te dirait qu’on collabore ? Pour tes projets photos. J’aime bien tes idées. Enfin je voudrais voir ton travail avant, si c’est aussi moche que ce que fait ma femme ça en vaut pas la peine." "C'est moche parce que c'est toi mon modèle." Lola leur jeta un regard vide. Pour la première fois de sa vie, leur plaisanterie, leur proximité, leur amour, ne la faisait pas s'émerveiller de l'humanité. N'éveillait rien d'autre qu'un haussement d'épaules. "On a fini d'aménager notre studio photo au B, c'est la maison en face de la sienne où je vais habiter quand il ronfle trop et m'empêche de dormir, si tu veux venir voir un jour." Et Ginny écrivait l'adresse sur un emballage et le donnait à Grace.

Lola se tourna vers Jill. "Bailey arrive dans combien de temps ?" Elle était fatiguée, la gamine. Elle voulait juste de la paix, de la sérénité. Elle voulait l'Islande. Elle jeta un regard vers Grace : "C'est okay si on rentre ?" Elle ne voulait rien lui imposer. Rien de tout ça n'était lié à elle, au fond. Dieu, dans son grand humour, avait décidé d'organiser une guerre des tranchées le mauvais jour, c'est tout. Lola n'arrivait pas à regarder Auden et Ginny, mais elle tourna le visage vers eux, pour qu'ils sachent qu'elle s'adressait à eux. Elle fixait le sol, toutes les chaussures. "On se voit bientôt, d'accord ?" Ce qui voulait dire : j'ai besoin de temps. Ce qui voulait dire : ne m'appelez pas. Ce qui voulait dire : prenez soin de vous.

Lorsque Bailey arriva, les trois jeunes femmes grimpèrent dans la voiture et donnèrent l'adresse de Grace. A l'arrière, Lola prit Grace dans ses bras, et lui murmura : "Moi, je t'ai trouvée parfaite, en tout cas." Ce qui était vrai. Tout ce qu'elle découvrait de la photographe la faisait tomber à la renverse. Ses moindres attentions, ses mots, ses façons. Elle se souvint de la conversation qu'elle avait eue avec Amos à son sujet, et son coeur s'accéléra - pas tout de suite, ce n'est pas le bon jour. Tandis que les rues défilaient par la fenêtre, et que Bailey et Jill s'entretenaient de leur côté, Lola sentit la tension se défaire peu à peu. Elle cessa de trembler, de renifler, de pleurer, de fuir. "Ca vous dirait d'aller prendre un café ?", lâcha-t-elle d'une toute petite voix timide, car au point où on en était, même l'interrogatoire de Jill ne lui faisait plus peur. Elle vit que la voiture arrivait près de chez Grace, et elle se tourna vers elle : "Si t'as encore des forces, on peut les amener dans le café où on va d'habitude, là, avec les croissants remplis de caramel salé ?" Pleurer, ça ouvre l'appétit.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptySam 4 Avr 2020 - 17:39

Elle le sait, ce n’est pas à elle d’émettre un quelconque verdict sur la journée. Après tout, c’est elle l’invitée, c’est elle la nouvelle venue qui doit faire bonne impression, c’est elle l’étrangère qui doit se soumettre à toute une batterie de tests pour prouver (ou infirmer) sa valeur aux yeux de la famille de coeur de Lola. Mais si d’aventure on lui demandait son avis, si on voulait connaître ses premières impressions, elle répondrait certainement, en toute franchise et honnêteté, que ça s’était plutôt relativement bien passé. C’est le genre de choses qui arrivent, quand on se prépare à la troisième guerre mondiale et qu’elle arrive vraiment, ou qu’on vous tease à fond pour un film au final un peu décevant : une fois mis au pied du mur, c’est plus aussi intimidant que c’était supposé l’être. Au final, Grace s’en tire sans avoir reçu un seul mauvais regard en sa direction, même à la mention de la pornographie, et c’est une petite victoire en soi.

Non, vraiment, la seule défaite qu’il faut essuyer, c’est que Lola pleure.

Et c’est déjà un gros, gros point négatif.

Qu’on ne se méprenne pas : Grace avait déjà vu Lola pleurer, assez souvent même, pour des choses (un trop-plein d’émotions qui explosait quand il n’y avait plus de Tim Tams dans le placard) et d’autres (repartir d’Islande et retomber tête première dans leur quotidien plein de questionnements), somme toutes bénignes. Cet air de déception, d’abattement sans secours, en revanche, elle ne l’a jamais vu. Et quand elle entend les pas de leurs trois hôtes de la journée se rapprocher entre deux éclats de voix derrière elle, Grace répond assez courtement, serrant les mains avec amabilité mais vigilance, sourire poli paré à se transformer en féroce grognement si besoin était : elle est demi-prête à monter au créneau. Puis vient la phrase magique.

« Ca te dirait qu’on collabore ? Pour tes projets photos. J’aime bien tes idées. »

Et là, quand cette phrase-là sort, Grace est soudain amnésique en plus d’handicapée, et son sourire redevient clair et pétillant. Puis le grand gars brun (Allen, il lui semble - les prénoms se mélangent) enchaîne, plaisante avec Ginny, qui fait ses propositions, à son tour : Grace est comblée, parce que ça lui arrive rarement, qu’on lui propose des collaborations ou qu’on s’intéresse au côté artistique de la chose. Certes, des artistes, elle en croise tous les jours, mais c’est généralement pour les photographier eux, dans un but commercial, prosaïque, loin de l’art de la spontanéité et de l’imprévu. Elle ignore si Lola leur a parlé de ses aspirations, ou si Aymen (non, toujours pas : un poète anglais, mais lequel ?) et Ginny touchent sa corde sensible complètement par hasard, mais Grace en rougit un peu, un tout petit peu. “Carrément. Avec plaisir, même. Ce sera l’occasion de comparer la mocheté des travaux.”

Mais Lola n’a pas l’air de cet avis, ni de meilleure humeur : Grace n’a même pas à deviner pour comprendre, lorsque la jeune femme tire sa main. "C'est okay si on rentre ?" Elle mord sa joue, parce qu’elle serait bien restée davantage, mais Lola est vidée d’émotions, son regard évite tout sauf les trous dans le bitume et les chewing-gums qui y sont collés, et le signal est clair : Grace reprend son air grave, inquiet, elle est embarrassée d’avoir pu oublier ses ressentis. “Non, pas de problème. Pas de problème”, qu’elle répète, en essayant de capter le regard de Lola, la rassurer d’une façon ou d’une autre. C’est peine perdue : la voiture se gare et peu de choses semblent vouloir s’arranger. Alors Grace se contente de retourner un petit sourire de dépit au duo qu’elles laissent derrière elles, rentrant à son tour dans la voiture après avoir lancé un “à la prochaine, j’espère” qui sort du coeur. La photographe salue le conducteur avec un entrain renouvelé et lui glisse son adresse, avant de se laisser attirer dans les bras de Lola - elle oublie presque, parfois, combien c’est apaisant, combien le contact est doux. Lola la congratule, et elle hoche la tête avec aplomb : bien sûr, qu’elle a été parfaite. Du moins, elle n’avait pas dépassé du lot ou tendu l’ambiance, et dans le contexte, c’était un gros point positif, estime-t-elle. Elle n’avait parlé ni d’enfants, ni de mariage, elle n’avait pas confondu de noms. Il n’y avait que le grand brun dont elle avait oublié le nom. Nom de famille de poète anglais. Jack Kerouac ? Non. William Yeats ? Nom de famille. Keats ? Plath ? “AUDEN. Putain”, s’écrie-t-elle à l’arrière de la voiture, tapant le genou de Lola de sa main gauche. Silence s’ensuit. “Pardon, non, mais j’essayais juste de me rappeler du nom du poète qui me rappelait celui d’Auden. C’est Auden, du coup.” Menteuse. “Va pour les croissants au caramel”, acquiesce-t-elle en saisissant la perche qui lui est tendue.

Puis l’idée rentre dans sa tête et monte jusqu’au cerveau. Elle qui s’était faite à l’idée d’avoir passé le pire se retrouve à la case départ.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyDim 5 Avr 2020 - 16:06

« Il a rien fait et c'est toi qui me fais du mal là. »
C'est toi qui me fais du mal là...
Jill capte le regard de sa sœur, elle ne comprend pas. Elle allait mal il y a encore 10 minutes, elle était prête à tuer Auden et là c'est Jill qui devient la méchante ? Elle voulait la protéger, elle a promis de le faire, d'être là pour elle, de tout lui dire, et c'est ce qu'elle a fait quand elle a vu ses yeux rougis, sa mine fatiguée, et les regards noirs qu'elle et Auden se lançaient. Mais comme toujours Auden devient plus important, et elle ne comprend pas Ginny, elle ne cherche pas à comprendre. Elles se retrouvent projetées des années en arrière et elle n'aime pas ça Jill. Alors elle se ferme, son regard n'exprime plus aucune émotion, mais sa décision est prise. « Je te fais du mal ? » Elle chuchoterait presque en laissant son regard courir sur le sol. Elle en oublierait presque la présence de personnes autour d'elles. Sa décision est prise, elle ne la rendra plus malheureuse, plus jamais. Et la seule solution pour arrêter ce désastre c'est de partir, sortir de sa vie et essayer de ne plus jamais y revenir. « Je te rendrai plus jamais malheureuse alors. Oublies moi. Auden elle est enfin tout à toi je serai plus jamais au milieu. » Elle a essayé de la protéger et ça n'a pas marché, elle a essayé de la détester et ça n'a pas marché. C'est tout ce qui lui reste. Elle ne peut plus mettre autant d'énergie dans cette relation, à toujours vouloir tout reconstruire jusqu'à ce que quelqu'un ou quelque chose brise tout en une seconde.

Elle part et elle les entend parler derrière elle. Mais Lola la rappelle. « Dans une dizaine de minutes. » Elle se tourne pour ne regarder que Lola, elle la ramènera si elle le veut. Quelques minutes plus tard elles montèrent toutes dans la voiture de Bailey. Jill le regarde, ils en parleront, plus tard. Là, c'est pas le bon moment, Lola ne va pas encore bien. « Bien sûr ! Un café ! Mais va falloir trouver de la nourriture aussi je suis affamée ! » comme toujours. Grace acquiesce, Bailey aussi. Et les voilà partis pour rencontrer Grace, cette fois, ce sera la bonne.
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Message(#)Que les jeux commencent EmptyDim 5 Avr 2020 - 18:48

S'il y a une chose que j'ai toujours crainte, c'est qu'on me demande de choisir entre eux et lui.

S'il y a un seul élément qui m'a terrifiée encore plus que tout le reste à la seconde où j'ai expliqué à ma soeur pour Auden, où j'ai affirmé mes sentiments et tout ce qui en découlait à ma famille, c'était qu'on me demande ultimement de choisir. J'ai passé une immense partie de ma vie à le défendre, à toujours m'assurer qu'ils voient les deux côtés de la médaille le concernant. J'ai passé des heures et des jours et des semaines à m'assurer que Jill voit au-delà des apparences, qu'elle me fasse suffisamment confiance pour au moins comprendre mon choix sans jamais lui demander de l'accepter. Et pourtant quand elle nous rattrape, quand ses insultes remontent et que son regard complète, je sais que tout ce que j'ai bien pu tenter de lui expliquer et de lui prouver et de lui partager s'est envolé en un éclat. Elle ne me croira jamais, elle ne voudra jamais me croire, elle lui donnera toujours le mauvais rôle, elle ne posera jamais la moindre question, elle ne me laissera jamais voler de mes propres ailes. « Je te fais du mal ? » et surtout, surtout, elle me demandera un jour de choisir. Pas eux ou lui. Elle, ou lui.

« Je te rendrai plus jamais malheureuse alors. Oublies moi. Auden elle est enfin tout à toi je serai plus jamais au milieu. »

Tout ce temps, je pensais que j'avais peur de la question.
Mais aujourd'hui, je le comprends de plein fouet.
C'est pas de sa question dont j'avais peur, c'est de ma réponse.

Ma silhouette en entier qui lui répond, donc, se tournant vers Auden, le rejoignant aux côtés de Grace. Le silence est mieux, il vaut toujours mieux entre nous. Il a sauvé notre relation des années durant, il a sauvé les pires morceaux éclatés, les pires coeurs brisés. Aujourd'hui pourtant, il ne sauve rien, il confirme seulement.

Carrément. Avec plaisir, même. Ce sera l’occasion de comparer la mocheté des travaux.
"Bailey arrive dans combien de temps ?"
« Dans une dizaine de minutes. »
"C'est okay si on rentre ?"

Retour à ici, retour à maintenant, retour à une énième tentative de réparer les dommages collatéraux d'une des dizaines d'explosions qui viennent tout juste d'avoir lieu, éternel champ de mines. Elles partent, on reste, les regards s'évitent et Grace à qui je renvoie un sourire désolé constatant qu'à travers tout notre cercle c'est celle qui vient tout juste de l'inclure qui s'en sort le mieux. Elle n'a pas encore été touchée de plein fouet par notre chaos, elle a encore la carapace solide et j'espère de tout coeur qu'elle restera aux côtés de Lola autant de temps que possible pour la protéger, pour prendre le relais de l'initiative et faire tampon pour le monde entier.

"On se voit bientôt, d'accord ?" en attendant, les prunelles de Lola dévient, les excuses ne servent plus à rien et elle fuie. “à la prochaine, j’espère” j'hoche de la tête, éternel sourire en place, tout va bien, tout va bien aller parce que c'est ce qu'on se répète dans ces moments-là et c'est ce qu'on finit par croire, du moins jusqu'à ce que la voiture de Bailey apparaisse, et qu'elles s'y engouffrent toutes.

Ma main n'a pas lâchée celle d'Auden, je ne le réalise que maintenant. Ses pauvres doigts que j'ai serré à les faire blanchir, craquer au passage. Elle remonte et elle est dégueulasse, la culpabilité qu'il se soit retrouvé balancé par la sentence de ma soeur, elle est amère et affreuse, la sensation qu'il a recueilli le poids mort qu'elle lui a lancé, poids mort qui était la responsabilité d'apparemment me surveiller, me protéger. Elle est là, l'ironie.

« Plus jamais. » ça compte pour des tas de choses. Ça compte pour ne plus jamais laisser ma soeur me parler comme ça. Ça sonne pour ne plus jamais laisser notre vie personnelle ressortir aux yeux des autres comme ça. Ça sonne pour ne plus jamais tenter aussi fort que ça. Ça sonne comme des tas de promesses, prises fatalement pour la dernière et ultime fois.
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