Les parkings de l'hôpital étaient une fois de plus blindés, je n'en pouvais plus, pourquoi il ne faisait pas un endroit où tout le personnel pourrait se garer, parce que là ça devenait insupportable. J'appuyais avec rage sur la pédale d'accélérateur, j'allais être en retard et je détestais cette idée. Alors que je slalomais entre les voitures j'aperçus une place, j'écrasai la pédale d'embrayage suivi de celle d'accélération et allai me loger dans une petite place étroite, non sans avoir pratiqué de manœuvre, une voiture derrière moi klaxonnait et je sortis de la voiture pour voir ce qu'elle voulait, elle avait l'air furieuse, hurlant que c'était sa place car elle l'avait vu en première, non mais je rêve.
" Ouais bah moi ma petite dame je vais bosser, et si vous voulez savoir j'en ai rien à faire que vous l'aviez vu en première fallait passer la première et puis c'est tout ! "
Je pris mon sac à main côté passager, puis claquais la porte et verrouillais ma petite voiture. Je me dirigeais d'un pas pressé vers les portes de l'hôpital, puis empruntais l'ascenseur qui me mena tout droits aux vestiaires. Une fois changé, je montais dans mon service, j'étais déjà fatiguée. Saluant mes collègues, je pris part aux transmissions des dossiers puis réalisa mon tour. Un de mes collègues infirmiers me fit remarquer que je devais me rendre côté consultation pour allez chercher un patient qui avait eu un rendez-vous. Une fois arrivée, en étant à bout de souffle, j'entrais dans le secrétariat en saluant le personnel soignant, en donnant le nom du patient que je devais récupérer, la secrétaire m'avoua qu'il était toujours en rendez-vous et qu'il fallait que je patiente, super c'était vachement le moment, j'avais beaucoup de temps devant moi là. Je m'accoudais au mur en face des portes de consultations, sortant mon cellulaire. Puis au bout d'à peine trois minutes, j'entendis une porte s'ouvrir, suivi de bruit de talons et d'un aurevoir poli. Je levais les yeux vers la source de son, et découvrais deux jeunes femmes, dont une avec une blouse blanche qui recouvrait ses habits, alors que je j'observais les individus, celle qui semblait être la patiente entra dans une rage hallucinante, elle se rua sur la psychologue en insultant celle-ci de tous les noms. Je ne réfléchis pas et fonçais sur celle-ci que je fis tomber.
" Que les infirmières m'apportent un sédatif, vite ! "
Les infirmières présentent dans l'unité, peu nombreuses réagirent assez rapidement et j'aperçus une d'elles courir dans l'ilot central, où étaient stockés les médicaments. J'essayais d'immobiliser comme je pouvais la jeune femme qui se débattait comme une furie, puis l'infirmière me tendit le sédatif que j'injectai directement, quelques secondes plus tard la femme était calme, elle ne bougeait plus, je demandais aux personnels ayant assisté à cette scène de faire assoir la personne. Je me retournais verd l'équipe soignante et une d'elles me dit. " Heureusement qu'on vous a reconnu Kait, parce qu'une inconnue qui demande un sédatif en hurlant, si je ne t'avais pas reconnu je ne t'en aurais jamais apporté un, j'aurais eu trop peur que tu ne sois pas infirmière aha. En tout cas encore merci, heureusement que tu étais là. "
Je leur souris et me retournais vers la psychologue qui était toujours là dans l'encadrement de la porte de son bureau. " Est-ce que ça va ? Elle vous a sautée dessus, vous lui avez dit quelque chose qu'elle aurait pu prendre mal ? Kaitlyn enchantée, je suis infirmière à l'unité de psychiatrie. "
@"Caroline Bauer "
Dernière édition par Kaitlyn Moore le Lun 20 Avr 2020 - 5:55, édité 1 fois
Aujourd'hui était un jour comme les autres, une journée de rendez-vous enchaînés car, malgré que Caroline exerce au sein d'une clinique privée, elle est amenée à remplacer ces collègues de temps à autres. Lorsque cela arrive, il se peut que les patients vus formulent la demande de rester, de conserver le suivi avec l'australienne suite à un feeling mieux établi qu'avec leur psychologue habituel. Si la blondinette accepte de poursuivre ce suivi, elle se retrouve à papillonner de bâtiments en bâtiments hospitaliers afin d'aller rendre visite à ces jeunes patients. C'est ce genre de suivi que Caroline a mis en place avec l'une de ses patientes, une adolescente de dix-sept ans au passé extrêmement lourd et dont la quête identitaire est très difficile et douloureuse. Cette jeune patiente s'appelle A.
La jeune A a été placée en famille d'accueil très jeune car sa mère ne pouvait pas prendre soin d'elle et après avoir fait la demande auprès des services de protection de l'enfance, la famille fut séparée. A., ne supportant pas cette situation a multiplié les scènes de violences, autant verbales que physiques auprès de sa famille d'accueil qui n'a pas pus continuer cette alliance. La jeune A. fut donc confiée à une seconde famille, qui subit le même sort que la première. Durant toute son enfance et son adolescence, la demoiselle est passée de famille d'accueil en foyers, sans trouver sa place ni un lieu dans lequel elle se sente en sécurité et grâce auquel elle pourrait se construire et évoluer. C'est une situation très complexe pour le corps médical qui ne sait absolument plus où la mettre tant elle refuse l'autorité, les règles et donc la vie en communauté. Elle fut enfermée à plusieurs reprises en isolement psychiatrique, autant dans le service de pédopsychiatrie dans lequel elle est normalement vu son âge, que dans le service d'adulte, là où l'infrastructure est plus à même de la recevoir et de lui garantir une sécurité. Mais cela n'est en rien une solution, Caroline le sait bien. Mais ce qui l'inquiète elle, davantage, c'est que la demoiselle lui décrit avec précision son "plan suicide". Du fait qu'elle ne trouve pas sa place dans ce monde, selon elle la meilleure chose à faire et de disparaître. Mais étant dans un service surveillé constamment, elle est consciente qu'il sera difficile de passer à l'acte. Sa réflexion montre à quel point elle a pensé et pense encore à mettre fin à ses jours. L'australienne ne peut pas laisser passer ça.
Lors d'un entretien avec la jeune A., Caroline sent bien dès le début de l'entrevue que l'adolescente n'est pas réellement avec elle. Elle est dans la provocation, dans la négation avec tout les propos que peut tenir la blondinette et elle cherche par tous les moyens à la faire flancher. Malgré sa jeune expérience en tant que psychologue, Caroline savait garder son sang froid et tentait constamment de ramener la jeune fille à l'entretien et à l'objet du jour: le fameux plan de suicide. Bien qu'elle multiplie les efforts, A. ne semble pas être d'humeur et poursuivre l'entrevue de la sorte ne serait que contre-productif. L'australienne décide donc, en commun accord avec sa patiente, de ne pas continuer et de reporter l'entretien quand cette dernière serait plus d'humeur. Caroline ne manquait pas de montrer son mécontentement afin de rappeler à sa patiente la gravité de son comportement mais surtout l'engagement qu'elle devait tenir envers le suivi médical et psychologique que pouvait lui offrir le personnel soignant. Elle avait donc un certain respect à maintenir et la réelle présence en faisait partie. Les deux filles sortirent donc du bureau mais Caroline sentait toujours cette bombe à retardement que représentait sa patiente et c'est pour cela qu'en un regard, elle pu prévenir discrètement les deux éducateurs accompagnant la jeune A. qu'elle risquait fort de déraper.
Les deux éducateurs, habitués aux coups de folie de la jeune A., tournaient autour en tentant de la ramener à l'extérieur du bâtiment pour retourner dans le service d'isolement mais ce ne fut malheureusement pas le cas. La patiente entra dans une rage folle, comme elle en avait fait d'autres, mais cette fois-ci c'est sur Caroline qu'elle se rua et qu'elle manqua de percuter. Elle fut retenue par ses deux éducateurs qui, aidés d'une jeune femme, sûrement du corps médical aux vues des réflexes qu'elle eut à ce moment-là. La patiente finit rapidement au sol, maintenue par les trois personnes. Caroline, elle, était un brin choquée mais restait malgré tout aux alentours, recevant comme elle pouvait les insultes de la jeune A.. Le sédatif administré par cette inconnue aux cheveux d'ébène, l'adolescente fut assise sur une chaise en attendant les secours car, en cas d'altercations de ce type et en cas d'administration de calmants, les secours prennent le relais pour amener l'individu jusqu'à son unité d'origine. Les deux éducateurs étaient là mais étaient en plein remplissage de paperasse car un dossier allait être remonté aux instances juridiques s'occupant du placement de la demoiselle. En effet, cela allait lui coûter cher..
K - « Est-ce que ça va ? Elle vous a sautée dessus, vous lui avez dit quelque chose qu'elle aurait pu prendre mal ? Kaitlyn enchantée, je suis infirmière à l'unité de psychiatrie. »
Caroline mis un temps avant d'entendre réellement ce que venait de lui dire l'aventurière du couloir hospitalier mais elle put répondre malgré son état.
C - « Tout va bien oui, je suis sa psychologue et disons qu'aujourd'hui elle n'est pas dans un bon jour. »
Malgré son statut d'infirmière, Caroline était toujours réticente à en dévoiler plus sur ses patients car elle avait encore du mal à trouver la limite du secret professionnel.
C - « Je m'appelle Caroline, je suis psychologue en clinique privée mais je continue le suivi de quelques patients donc je suis amenée à venir ici de temps en temps.. Et heureusement qu'aujourd'hui j'étais dans cette unité sinon je ne sais pas comment tout ça aurait fini.. »
Des petits flash-backs de son propre accident lui revenait par vagues et cela la rendait nerveuse. Elle n'avait pas apprécié cette période de sa vie, qui l'aurait appréciée d'ailleurs, et elle faisait son maximum pour tourner la page mais ce genre d'incidents, qui restaient heureusement rares, n'étaient pas propices à l'oubli.
C - « Je comprends mieux tes réflexes en tout cas, infirmières en psychiatrie ça ne doit pas être de tout repos..! Oh pardon, je vous tutoie maintenant.. Je crois que, finalement, je suis un peu déboussolée moi ! »
Elle s'était éloignée de la patiente pour dire cela car il était hors de question que la jeune A., même sédatée, entrevoie la moindre faille chez la psychologue, elle risquait sa propre vie. Les éducateurs étaient venus prendre le relais et attendaient avec la patiente, l'ambulance venant spécialement pour A..
C - « En tout cas, merci beaucoup. Sans vos réflexes, je pense que je serais bien plus amochée que je le suis là.. Ca fait longtemps que vous travaillez ici ? »
Une question qui l'intriguait véritablement car elle ne pouvait s'empêcher de faire le comparatif et elle se demandait combien de temps il était nécessaire avant d'avoir ce type de réflexe excellent dans ce type de situation. Bien que la médication, peu importe le format, n'était pas la tasse de thé de Caroline, elle devait avouer que cette fois cela l'avait bien aidée..
Spoiler:
@Kaitlyn Moore Désolée pour le temps que j'ai mis, en fait ton identification ne s'est pas faite donc je n'avais pas vu le début du RP ! C'est en fouinant que je suis tombée dessus! En tout cas, n'hésite pas si quelque chose te chiffonne !
La certaine Caroline semblait encore sous le choc de l'attaque qu'elle avait subi de la part de sa patiente. Elle se positionnait contre le mur et déglutit. C'est ça le mauvais côté des psychologues, ils connaissent tous de l'aspect psychologique du patient mais ce qu'ils sont capables de faire physiquement c'est un tout autre sujet. Dans le milieu psychiatrique, on ne peut jamais savoir si un patient est dans une phase de "rémission" ou si il fait semblant. J'ai appris grâce à mon métier, que la plupart du temps, c'était pour obtenir une faveur et qu'il ne pensait pas la moitié des mots qui sortaient de leur bouche ou des gestes qu'ils exécutaient. Je sentais au ton qu'employait la jeune Caroline, qu'elle ne savait pas jusqu'où elle pouvait parler de la jeune femme énervée, ce qui était compréhensif, même moi-même au début de ma carrière, la limite du secret professionnel était très complexe à comprendre.
" Si ce n'est pas trop indiscret, ça fait combien de temps que vous êtes psychologue ?"
Cette question pouvait paraître délicate et déplacée vue le ton que j'avais employé mais elle était nécessaire. Une psychologue avancée aurait senti qu'il y avait une atmosphère tendue et aurait pris des précautions. Peux-être que je me trompais, cependant ce sont des choses que j'ai apprises durant mes années de formation et depuis que je suis diplômée par l'État en tant qu'infirmière. Elle m'avoua dans les secondes qui suivirent, qu'elle ne travaillait pas à St Vincent's mais qu'elle venait d'une clinique privée, elle en avait tout l'air. Puis je sentis grâce à ses traits de visage qui se crispèrent, qu'elle ne se sentait pas bien, c'était comme si elle n'était plus avec moi. Je la forçais à s'asseoir tout en tenant son bras dans la paume de main.
" Vous allez bien ? On dirait que vous pensez à autre chose ? Vous voulez que je prenne votre tension ? On ne sait jamais vous savez, on n'est jamais trop prudent, et je dois vous avouer que ça me rassurerais de savoir que vous n'allez pas me taper un malaise dans quelques secondes."
Elle semblait revenir à la réalité peu à peu, mais je sentais que quelque chose la chiffonnait. Il était vrai que j'avais acquis des réflexes depuis que j'étais en unité psychiatrique, que je n'avais pas du tout lors de ma jeunesse. Elle était déboussolée tout me le montrait, rien qu'à sa manière de peiner à aligner trois mots, et de me vouvoyer, puis de me tutoyer, et encore de me vouvoyer me le montrait.
" Oh mais je t'en prie, tutoie-moi, après tout nous sommes collègues ! Et puis je viens de te sauver la vie n'est-ce-pas ? Il est vrai qu'être infirmière en psychiatrie n'est pas de tout repos, je te l'accorde aha...mais psychologue ne doit pas l'être non plus, surtout quand il y a ce genre de...désagrément..."
Je rigolais doucement en souriant. J'apercevais du coin de l’œil les nombreux éducateurs qui s'étaient massivement regroupés autour de la jeune patiente. Elle ne cessait de me remercier pour les réflexes dont j'avais fait preuve et ça me mettait mal à l'aise, après tout c'était mon métier.
" Oh ne t'inquiètes pas, ce n'est rien. Si tu avais été à ma place je suis sur que tu aurais agis comme moi alors bon. Et pour répondre à ta question, ça fait un peu moins de deux ans que je travaille ici, mais je ne vais pas vous mentir ce genre de choses ne s’acquiert pas comme ça. Et alors vous suivez cette jeune femme depuis longtemps alors ? "
Je regardais la jeune "A" en me mordillant la lèvre, c'était ça que j'aime dans ma profession, on n'est jamais à l'abri d'une nouvelle surprise.
Caroline reprenait doucement ses esprits. Elle avait déjà vécu des situations difficiles, par exemple des adolescentes menaçant de se taillader les veines si elles ne peuvent avoir leur téléphone avec elles, ou même celles qui passent directement à l'acte en s'étouffant avec leur cordon de sweat. Caroline connaissait les risques et avait été de nombreuses fois, notamment durant ses stages, en contact avec ce type de situations complexes. Mais là, cette fois-ci, la patiente lui en voulait directement. elle s'était dirigée vers elle, sans crier gare et l'australienne n'avait pas vu ce retournement arrivé. Elle avait bien conscience que la jeune A. n'était pas dans son état normal, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle avait arrêté l'entretien, tant elle ne pouvait rien faire avec elle le jour-là. Mais le fait qu'elle s'en prenne directement à la psychologue, Caroline était un peu hébétée.
K - « Si ce n'est pas trop indiscret, ça fait combien de temps que vous êtes psychologue ? »
La question de cette jeune femme vint casser la rêverie sordide de la blondinette. Ce qui n'était pas un mal, au contraire.
C - « Je suis diplômée depuis juin dernier, juin 2019 mais je suis en poste depuis janvier seulement. »
Il est vrai qu'elle était encore une jeunette dans le métier, cela voulait dire qu'elle avait encore beaucoup de chose à apprendre. Notamment sur le plan de la protection personnelle et inconsciente. Il lui fallait mettre en place des systèmes de barrières protectrices, l'empêchant d'être touchée à la moindre occasion par le premier patient venu. Cette patiente, elle la suivait depuis quelques semaines et avait bien saisi sa personnalité et surtout sa problématique. Mais elle pris conscience ce jour-là que si elle pouvait avoir un certain contrôle sur la psyché de la jeune A., elle n'en avait aucun sur sa capacité physique qui était décuplée en cas de crise ou de décompensation. Après s'être assise suite aux recommandations de la jeune femme, Caroline poursuivit.
C - « Elle n'était pas dans son état normal depuis le début de l'entretien, c'est pour ça que j'ai arrêté. Elle n'était pas avec moi, elle n'entendait pas ce que je lui disais. Quand elle est comme ça, je sais que ça peut dégénérer et ça l'a déjà fait, mais jamais contre moi. »
Elle était un peu sonnée par cette première expérience négative directement dirigée contre elle. Elle en aurait certainement d'autre au cours de sa carrière et il allait falloir qu'elle prenne rendez-vous elle-même avec un psychologue pour une supervision obligatoire. Mais pour le moment, elle était en compagnie d'une infirmière qui semblait bien connaître ce genre de situation, elle pourrait donc apprendre de son expérience.
C - « Ne vous en faites pas, je vais bien, je suis juste un peu sous le choc. Ça ne m'est jamais arrivé ce genre de confrontation.. »
Prendre sa tension ne serait pas efficace ici, elle savait qu'elle était perturbée mais elle savait qu'elle n'irait que mieux dans les prochaines minutes. Elle était, malgré tout, résistante et même si elle n'avait pas encore beaucoup d'années derrière elle en tant que psychologue, elle était formée à encaisser ce type d'événements fort probables en psychiatrie, même juvénile. Le fait que la jeune femme accepta d'être tutoyée apaisa davantage la blondinette dont le visage reprenait doucement des couleurs. Cela baissa une barrière entre elles deux qui permettrait à Caroline de reprendre plus rapidement des forces.
C - « Deux ans ? C'est à la fois beaucoup et peu je trouve.. Deux ans que tu travaille dans ce service ou deux ans que tu es infirmière ? »
Caroline connaissait un peu le métier d'infirmière car c'est une profession qui l'avait intéressée un temps. Sa phobie folle des seringues avait rapidement mis fin à ses idées dans ce sens. L'australienne suivi le regard de l'infirmière sur la jeune A.. Elle était triste pour elle car elle savait que cette démonstration d'agressivité n'allait pas arranger son dossier et lui vaudrait un nouveau séjour en psychiatrie adulte. Elle n'avait que dix-sept ans, et dans sa tête elle était bien jeune encore.. Elle se retrouverait alors avec des patients très atteints, dont l'avenir est fortement compromis. Pour une jeune fille en pleine construction, avoir ce type d'environnement n'est jamais bénéfique.. Mais elle ne pouvait pas aller à l'encontre de ce genre de punition. La jeune A. était consciente de ses actes et ne les regretterait pas. Une sanction était donc inévitable et nécessaire.
C - « Depuis fin janvier. Elle était suivie par un autre psychologue que j'ai remplacé en début d'année suite à une prise de congé et le feeling est mieux passé entre la patiente et moi. Elle a donc demandé à continuer avec moi. »
A présent, elle ne savait pas vraiment si c'était réellement à cause du lien plus fort entre la jeune A. et Caroline ou si c'était parce que la patiente avait vu en elle, la jeunesse de son métier et donc une potentielle proie facile. L'australienne était bien déroutée.. Elle avait besoin d'un café ou d'un thé, en tout cas d'une boisson chaude et réconfortante. Et aussi d'une pâtisserie..
C - « Je ne sais pas si tu es sur le point de prendre ton service mais, si ça te dit, on va boire quelque chose à la cafet' de l'hôpital ? »
Elle ressentait le besoin de parler mais surtout d'apprendre auprès de Kaitlyn dont elle ne connaissait que la bravoure dont elle avait fait preuve pour s'interposer de la sorte entre elle et sa patiente. Et elle aimait ça. C'était de ça dont elle avait besoin dans son quotidien.
La jeune femme était diplômée moins d’un an et exerçait depuis moins de six mois, cette réponse ne me surpris guère car il était évident rien qu’à la regarder qu’il lui manquait encore quelques automatismes et réflexes qu’acquièrent les professionnels du monde de la santé durant leur carrière. Pour ma part, j’avais appris majoritairement tous ces gestes et aujourd’hui je me demande comment je faisais au tout début pour ne pas avoir de soucis sans ces petites choses. Je souriais à la jeune psychologue qui semblait peu à peu reprendre ses esprits.
« Ah, je comprends, je vous rassure on a tous plus ou moins eu une petite frayeur comme ça durant notre début de carrière et en général ça nous sert de leçon et on ne se fait plus avoir, ou alors très rarement. »
Vu la réaction de Caroline, je me doutais que l’acte de la jeune patiente n’avait pas pu être prémédité et que elle devait être plus ou moins calme la plupart de ses autres rendez-vous. Cependant le métier m’avait appris que c’était majoritairement ceux qui ne montraient rien de leurs émotions et faisaient comme-ci tout allait bien qui étaient les plus instables. Caroline s’était enfin assise, et je pus enfin respirer normalement sans avoir peur qu’en pleine discussion elle ne fasse un malaise vagal et violemment sur le sol, risquant ainsi une blessure ou un trauma crânien, au moins à hauteur de la chaise, elle ne tombera pas de haut. Mes sourcils s’arquèrent lorsqu’elle me confia qu’elle avait déjà été violente mais jamais contre sa psychologue.
« Sans vouloir vous manquer de respect, une personne qui est brutale avec son entourage ou avec ses professionnels doit être encore plus inspecté et surveiller. Mais j’imagine que maintenant ce genre de chose ne vous arrivera plus. Vers quels types de professionnels a-t-elle été violente si je peux me permettre ? »
Je riais doucement sans à aucun moment me moquer de la jeune femme. J’étais passée par cette période où on est jamais trop au vigilant et on pense que rien ne peut nous arriver. J’avais vite déchanté en entrant dans le monde médical. Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres de la jeune femme lorsque j’acceptai que l’on se tutoie. J’étais moi-même plutôt mal à l’aise avec le vouvoiement alors bon. J’aperçus que le visage de la blonde reprenait doucement des couleurs et j’étais satisfaite de voir que tout se passait pour le mieux. Elle sembla surprise quand je lui appris que ça faisait deux ans que j’exerçais mon métier et je me demandais pourquoi, est-ce que je faisais trop jeune ? Ou justement est-ce que j’avais l’air plus vieille ? Je souris et lui répondis avec la douceur qui me caractérisait.
« Ça fait deux ans que je suis infirmière à St Vincent’s mais également en service psychiatrique. J’ai toujours exercé dans celui-ci. Durant mes études, lors de mon stade en psychiatrie je me suis fait remarquer, dans le sens positif bien sûr et on la cadre de santé de l’époque m’a dit que si ça m’intéressait, quand j’aurais obtenu mon certificat d’État alors il avait une place pour moi. J’ai accepté directement la psychiatrie est le stage que j’ai le plus aimé lors de ma formation. Pourquoi cela à l’air de vous étonner ? »
Elle me raconta ensuite le cas de sa patiente et je l’écoutais sans l’interrompre. Je me contentais simplement de hocher la tête. Qu’elle ne fut pas ma surprise quand la jeune femme me demanda si je voulais bien aller prendre un café ou manger quelque chose avec elle. Je sentais que ça lui ferait du bien alors je lui dis.
« Eh bien à vrai dire, je viens de prendre mon service il y a un peu plus d’une heure, mais si tu veux je ramène la patiente que j’étais venue chercher de base et je te rejoins. On a toujours une pause d’environ une heure dans l’unité aux environs de 4 heures. Et étant donné qu’il est 3h45, on se dit dans quinze minutes à la cafet ? »
Sans attendre sa réponse, je me détournais, puis lui fis un léger clin d’œil et alla toquer au bureau de la secrétaire pour savoir où en étais ma patiente. La secrétaire me dit que celle-ci arrivait et je la vis enfin arriver, avec sa perfusion trainant à côté d’elle. Je soupirais et lui souris.
« On y va joli cœur ? »
Elle hocha la tête et nous entamèrent notre chemin vers l’unité psychiatrique en passant devant Caroline qui était toujours assise sur cette chaise couleur bleue immonde.
Caroline était un peu piquée par les paroles de l'infirmière. Elle était consciente qu'elle n'avait pas encore beaucoup d'expérience mais cette situation elle l'avait déjà vécu lors de stages et avait donc pu voir de véritables professionnels, parfois avec plus de trente années d'expérience, se faire attaquer de la sorte par leurs patients. En réalité, c'était bien ça le principe d'un état mental pathologique, la plupart du temps, il est impossible de prévoir leurs comportements. D'ailleurs, Caroline se sentait plutôt à l'aise avec sa réaction, elle avait bien remarqué que sa patiente n'était pas disponible aujourd'hui et c'était la raison pour laquelle elle avait mis fin à l'entretien. Finalement, elle avait même plutôt bien fait de procéder ainsi car si l'attaque avait eu lieu au sein même de son bureau, personne n'aurait pus l'aider aussi rapidement que là. L'australienne se rassura donc en se disant qu'elle avait plutôt bien réagit mais effectivement, elle avait encore pas mal de choses à apprendre.
Cette patiente n'était vraiment pas simple, autant à comprendre qu'à contenir. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait en sa compagnie deux éducateurs spécialisés à chacun de ses déplacements. Ces soubresauts étaient fréquents et parfois ils étaient davantage dangereux qu'il ne l'avait été là. Caroline eut suffisamment de temps pour reprendre ses esprits, elle fut également questionnée par la secrétaire médicale qui avait assisté à la scène.
K - « Sans vouloir vous manquer de respect, une personne qui est brutale avec son entourage ou avec ses professionnels doit être encore plus inspecté et surveiller. Mais j’imagine que maintenant ce genre de chose ne vous arrivera plus. Vers quels types de professionnels a-t-elle été violente si je peux me permettre ? »
Cette fois-ci, Caroline était réellement touchée par sa remarque. Elle avait l'impression d'être une enfant à qui on remonte les bretelles après une bêtise. Sauf que c'était loin d'être le cas ici.
C - « Disons qu'elle est accompagnée de deux éducateurs à chacun de ses pas, c'est déjà bien suffisant pour une seule patiente, on risquerait de manquer de personnel si toute une escorte était réquisitionnée à chaque déplacement.. Jusqu'à présent, seuls ses éducateurs étaient les cibles. »
Elle ne voulait pas prendre la défense de sa patiente car ce n'était ni le lieu ni le moment mais elle savait que son agressivité n'était qu'une simple méthode de défense. Ce n'était absolument pas une excuse mais cela ne pouvait pas être ignoré non plus.
C - « Elle a réellement un très lourd passé et un présent qui n'est pas plus léger. Son agressivité est compréhensible, il arrive qu'elle craque de la sorte et elle est consciente que ses crises ont un impact sérieux. Elle en paye les conséquences à chaque fois de toute façon. »
En effet, les sanctions étaient sévères et la plus importante était sans doutes que son dossier était, une nouvelle fois, repoussé pour une entrée en établissement spécialisé dont les places sont très très demandées. Elle le savait bien et en était dégoutée à chaque fois. Mais il fallait aussi qu'elle apprenne à se responsabiliser et surtout à assumer les conséquences de ses actes.
K - « Ça fait deux ans que je suis infirmière à St Vincent’s mais également en service psychiatrique. J’ai toujours exercé dans celui-ci. Durant mes études, lors de mon stade en psychiatrie je me suis fait remarquer, dans le sens positif bien sûr et on la cadre de santé de l’époque m’a dit que si ça m’intéressait, quand j’aurais obtenu mon certificat d’État alors il avait une place pour moi. J’ai accepté directement la psychiatrie est le stage que j’ai le plus aimé lors de ma formation. Pourquoi cela à l’air de vous étonner ? »
Caroline émit un rire léger et bienveillant.
C - « Tu fais super jeune ! Mais à la fois tu as de super réflexe. Mais tu fais surtout super jeune ! »
L'australienne était réellement étonnée car la jeune infirmière avait effectivement un visage très angélique, très enfantin, dans le positif du terme. Cela contrastait avec la dureté du service dans lequel elle exerçait. La psychiatrie n'avait rien d'un terrain de jeu plaisant et agréable. Un métier dont les deux femmes allaient pouvoir discuter autour d'un café, qu'elles prendraient d'ici un quart d'heure lorsque Kaitlyn prendrait son temps de pause.
C - « On fait comme ça, à tout à l'heure ! »
Le coeur un peu plus léger, Caroline regarda l'infirmière partir avec sa patiente rejoindre le service adéquat. Elle avait hâte d'en savoir plus sur ce joli bout de femme pleine d'entrain et de caractère. Il en fallait pour exercer ce métier de toute façon. La brunette allait pouvoir puiser un peu de cette nouvelle rencontre pour s'améliorer elle, en temps que personne. C'était une chouette rencontre malgré les circonstances !
RP terminé
Spoiler:
@Kaitlyn Moore Allez zou, je clôture ce rp par cette réponse là et on voit pour poursuivre tout ça !