| (strangehri) inside you're ugly like me |
| | (#)Sam 04 Avr 2020, 22:46 | |
| mitchell & anwar inside you're ugly like meBut I'm on the outside and I'm looking in, I can see through you, see your true colors. 'Cause inside you're ugly, you're ugly like me, I can see through you, see to the real you. All the times that I've cried, all this wasted it's all inside, and I feel all this pain, stuffed it down it's back again. ☆☆☆ Le sourire de façade faisait partie du packaging lorsqu’Anwar s’improvisait guide touristique et vantait les mérites de la faune et de la flore de Moreton Island, et les pieds aussi solidement ancrés sur le pont que ses mains sur le gouvernail du Borealis il avait conservé l’air enjoué qui – il l’espérait – lui vaudrait un pourboire généreux à la fin de la balade. Les touristes étaient si faciles à impressionner, particulièrement ceux que les plages à perte de vue plus au sud du pays avaient terminé de lasser, et qui s’émerveillaient devant les rivages plus sauvages de cette partie du Queensland. Ceux-là étaient sud-africains, ce n’était pas leur première fois en Australie mais c’était leur première fois dans le Queensland, et si la mère semblait peu encline à la conversation et se contentait de profiter du paysage d’un œil, l’autre occupé à surveiller que le plus petit de ses rejetons ne se penchait pas trop malgré son gilet de sauvetage, le père s’était montré plus bavard et avait initié un brin de causette avec Anwar, habitué à ce que les mêmes sujets de conversations et les mêmes remarques reviennent chaque fois qu’il sortait en mer avec des clients. Il jouait le jeu comme à chaque fois, répondait, alimentait et relançait la conversation si besoin, et proposait toujours un verre de citronnade lorsque le soleil se mettait à taper trop fort … Cette activité annexe, bien plus que les autres, ressemblait à une bulle de simplicité capable de calmer la plus mauvaise de ses humeurs, s’il l’utilisait avec parcimonie. Et s’il se sentait en effet un peu plus apaisé qu’en début de journée, l’état de nervosité permanent dans lequel il se sentait alors que la date du terme de Lene approchait ne trouvait jamais de repos. Et malgré la sympathie des vacanciers et le billet passé de main en main lorsque la petite troupe était redescendue à quai, le sourire d’Anwar s’était progressivement fané en une moue soucieuse à la minute où il n’avait plus eu de public, ramassant d’un geste machinal les deux gilets de sauvetage taille enfant abandonnés sur le pont pour retourner les ranger dans la cabine. Anwar se sentait dans un entre-deux qui n’en finissait pas, avec le sentiment qu’un cataclysme était proche sans rien pouvoir faire pour l’empêcher d’arriver, et son bateau d’ordinaire synonyme de refuge avait aujourd’hui des airs de pénitence. Tout irait mieux lorsque le bébé serait né, lui avait assuré Talia pour le rassurer, mais le policier savait qu’il ne s’agissait pas que de cela … C’était un pressentiment qu’alimentait un tas d’autres facteurs. Anwar s’était rarement senti aussi seul, empêtré dans des combines dont il ne savait plus que faire et des promesses qu’il ne savait plus tenir. Pour l’heure, terminer d’amarrer correctement son voilier à son emplacement réservé dans la Marina était la seule de ses obligations à court terme, et s’y attelant l’air soudainement maussade et la mâchoire serrée il n’avait relevé les yeux que lorsqu’une démarche masculine avait résonné le long du quai pour venir s’immobiliser devant son bateau. « Le loup est de retour dans la bergerie, ça y’est ? » Au pied du Borealis, Strange le fixait de cet air à demi-victorieux qu’il avait d’habituel, et pour lequel n’importe quel policier de Brisbane aurait secrètement rêvé de lui en coller une. Sans s’interrompre dans le maniement de ses cordages, l’inspecteur avait observé les alentours avec suspicion « J’vous aurais bien proposé un petit tour en bateau, mais j’ai fini ma journée. Une prochaine fois peut-être. » Dans ses rêves. Mais sans surprise l’homme « d’affaires » n’avait pas fait le déplacement simplement pour dire bonjour, et n’avait pas attendu d’y être invité pour monter à bord, arrachant au capitaine du navire un rictus mauvais. « Qu’est-ce que vous voulez, Strange ? » Pas lui raconter ses dernières vacances, assurément, et pourtant on racontait que le bonhomme avait été par monts et par vaux ces derniers temps, et les spéculations allaient bon train sur ce qui avait tant donné la bougeotte au patron chez ses anciens collègues des stupéfiants. On racontait que sa femme était morte, mais on doutait que cela soit la raison … Ou peut-être que si, question d’honneur. Peut-être pas. Pour Anwar se défaire de l’embryon d’accord qu’il avait envisagé passer avec Strange n’avait été que plus simple, et s’il n’avait jamais exclu la possibilité que le criminel vienne un jour lui demander des comptes, une partie de lui était néanmoins surpris qu’il s’en soit finalement donné la peine. Qui était le plus désespéré des deux, alors ?
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| | | | (#)Jeu 09 Avr 2020, 01:45 | |
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Tout était devenu morose ces derniers mois dans la vie de Mitchell Strange, il avait perdu sa femme, son âme sœur de toujours qui l’avait poussée sur le chemin de la pègre sans crier gare. Il s’était laissé attiré par l’interdit pour ses beaux yeux et y avait trouvé malgré lui un certain plaisir. Que c’était plaisant de paraître au-dessus de certaine loi et c’était encore plus plaisant de se sentir libre de faire ce que l’on veut quand on veut. En arrivant à Brisbane, il avait gravi les échelons et s’était retrouvé à la tête du gang qui l’avait accueilli à bras ouvert. C’était comme une seconde famille et il y avait donné toute son énergie et savoir faire pour faire évoluer cette famille pour qu’elle règne sur la ville. Il voulait avoir plusieurs flèches à son arc, un souhait un peu trop gourmand qui finalement lui était retombé dessus en 2015 lorsque le RAID lui est tombé dessus. La faute à son ennemie jurée. En prime quelqu’un avait osé s’en prendre à l’épicerie qui lui servait pour blanchir de l’argent. Il se demandait s’il aurait dû tout abandonner à ce moment-là, n’était-ce pas un signe suffisant pour qu’il arrête toutes ses magouilles ? Visiblement non, puisque des années plus tard, il était toujours à la même place et ne s’était pas assagit pour autant. La perte de Mavis avait été dure à vivre sans compter sur le fait que la Russe qui lui avait fait tourné la tête lui avait finalement tourné le dos après avoir appris qu’il était marié. Mitchell avait ce gros défaut, celui d’être vulnérable face à une femme. Il se laisserait presque avoir pour un sou face à de belles jambes et cette histoire aurait pu coûter très cher au Club. Après avoir donné le pouvoir à Raelyn, il s’était éloigné de Brisbane quelques temps, une occasion pour lui de faire le deuil de sa défunte épouse et surtout de ce concentré sur l’essentiel : le Club. Il avait noyé sa tristesse dans l’alcool et avait profité de quelques plaisirs charnels lors de son voyage avant de finalement revenir tel un homme nouveau avec quelques traces de fatigue dû à la débauche de ces derniers mois passé. Il n’avait pas tardé à se remettre sur pied, s’informant sur les dernières nouvelles concernant ses affaires, il se rendait compte qu’une d’entre elle était resté au point mort depuis un moment. C’est tout en fronçant les sourcils qu’il s’’était renseigné auprès de l’un de ses collaborateurs pour obtenir quelques informations concernant l’homme qui aurait dû lui apporter des réponses depuis bien longtemps : L’inspecteur Zehri ou du moins ce qui restait de l’inspecteur puisqu’il semblait qu’il avait été suspendu. Mitchell notait soigneusement l’adresse et se précipitait sans attendre sur sa moto pour rejoindre le port.
Laissant sa moto aux abords du quai, il terminait à pied pour rejoindre le Borealis, le voilier appartenant à Zehri. « Vous jouez au guide touristique maintenant ? » Répondait Strange à la question que son interlocuteur posait. Il n’était pas là pour rendre des comptes ou pour lui faire un récit détailler de son voyage, et même s’il devait être au courant des événements récents, cela n’empêchait pas Mitchell d’avoir son regard rempli d’assurance et son sourire en coin qui pouvait facilement être détestable. « Ne vous en faite pas, ce n’est pas pour aujourd’hui. » Qu’il disait en apercevant l’inspecteur regarder au alentour, faisant référence au fait qu’il n’était pas là pour lui faire la peau et qu’il était venu seul. « Quel dommage ! J’espère que vous êtes meilleur guide que flic en tout cas. » Ajoutait-il tout en s’invitant sur le voilier. « A votre avis, qu’est-ce que je veux ? » Qu’il lançait sans le quitter du regard d’un air rempli de malice. Il n’allait pas passer par quatre-chemins, mais était d’humeur à jouer un peu.
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| | | | (#)Ven 17 Avr 2020, 06:25 | |
| Anwar était incertain quant à la conduite à adopter vis-à-vis de toute cette histoire concernant Strange. Il passait d’une extrême à l’autre parfois dans la même journée, y voyant tour à tour une besogne aussi sale qu’elle était nécessaire, une erreur monumentale qu’il avait tout intérêt à laisser derrière lui, un moindre mal en comparaison de ce qu’il pourrait en tirer, ou un jeu dangereux dont ni lui ni son unique confident à ce sujet ne pouvaient véritablement mesurer le risque à plus long terme. Les choses auraient été tellement plus simples si Anwar n’avait eu à penser qu’à lui, si ses choix et ses actions ne devaient avoir de conséquences sur personne d’autre que lui-même … Mais rien n’était si simple. La promesse faite à Norah se heurtait à celle qu’il avait faite à Frank, et son instinct de père cherchait quant à lui d’abord à préserver ses enfants – celui qui avait tout d’un adulte autant que celle qui verrait bientôt le jour. Pour toutes ces raisons, le sentiment qui dominait alors que Strange se dressait au pied de son voilier était la méfiance, qu’il avait su substituer à la colère dans laquelle l’avaient d’abord plongé les révélations de son ancien supérieur de la brigade des stupéfiants quant aux tentatives du mafieux pour approcher Norah. Une méfiance certaine, donc, et un cynisme toutes dents dehors en guise d’accueil auquel Strange avait répondu avec cet habituel mélange de condescendance et de moquerie qu’il déguisait à peine. « Vous jouez au guide touristique maintenant ? » Écartant les bras un court instant pour jouer la fausse résignation, Anwar avait haussé les épaules et rétorqué du même ton « Que voulez-vous, les temps sont durs pour les fonctionnaires. » avant de se saisir à nouveau de son cordage. Autour d’eux pas un chat, ce qui pouvait être autant une bonne qu’une mauvaise chose suivant le point de vue que l’on décidait d’adopter quant à la situation. Croisant son regard qui scrutait les alentours, son visiteur avait ironisé « Ne vous en faites pas, ce n’est pas pour aujourd’hui. » et la menace voilée qui se cachait en-dessous avait arraché à Anwar un éclat de rire cynique. Reste que si le bonhomme était venu pour parler affaires il serait presque aussi déçu que s’il était venu quémander un tour de manège – la boutique était fermée, et par là l’inspecteur suggérait à Strange d’aller voir ailleurs s’il y était. « Quel dommage ! J’espère que vous êtes meilleur guide que flic en tout cas. » Sans grande surprise, l’homme n’avait pas attendu d’y être invité pour monter à bord, et frottant ses mains l’une contre l’autre pour les débarrasser des résidus de saletés incrustés dans ses cordages le policier s’était permis de rétorquer « C’est marrant que vous disiez ça, alors qu’aux dernière nouvelles ce n’est pas moi qui me la coule douce depuis le début de l’année. Les vacances étaient bonnes ? » histoire de remettre les compteurs à zéro. Nul besoin d’être un génie pour comprendre le sous-entendu caché derrière la remarque de Strange, la suspension temporaire dont Anwar avait écopé à la fin de l’année précédente lui était remontée aux oreilles et soit, ses sources étaient fiables. Mais pas moins fiables que celles qui permettaient au brun de savoir que du côté du Club on jasait sur l’absence de la tête pensante. Et parce que le temps que l’inspecteur était disposé à accorder à Mitchell avant de l’inviter – respectueusement, bien sûr – à foutre le camp de son bateau n’était pas illimité, il l’avait invité à cesser de tourner autour du pot. « À votre avis, qu’est-ce que je veux ? » Anwar, qui détestait par-dessus tout que l’on réponde à l’une de ses questions par une autre, avait levé les yeux au ciel. « Mon temps est précieux, Strange. Je suis sûr qu’en tant qu’homme d’affaires vous voyez de quoi je parle, alors faites un effort et venez-en au fait, vous m’en avez suffisamment fait perdre. » Du temps qu’Anwar était à l’origine disposé à accorder sur la base d’un pacte tacite de non-agression. Mais puisque Strange avait décidé de ne pas la jouer à la loyale – fallait-il vraiment faire mine d’en être surpris ? – ce pacte et le temps qu’il avait à y perdre avaient perdus leur place dans l’ordre de ses priorités. Et dieu sait qu'elles étaient actuellement nombreuses.
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| | | | (#)Jeu 07 Mai 2020, 00:11 | |
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C’était simple, Mitchell tenait à avoir des réponses à des questions laissées bien trop longtemps en suspens. Il s’était bien trop égaré ces derniers mois et un retour à la réalité était fortement nécessaire. En arrivant face à Zehri, l’inspecteur ou le guide touristique, peu importe, il ne cachait pas son arrogance et ce peu importe s’il avait une part de responsabilité dans leur affaire qui avait jusque-là bien trop traîné. Il gardait son insolence, mais adoptait son échange avec prudence, car même s’il se sentait au-dessus de l’homme qui se trouvait face à lui il en demeurait toujours un flic, un flic qui avait connaissance de quelques-unes de ses activités et qui pourrait l’envoyer en taule en un coup de fil. Heureusement, il avait pris les devants en s’offrant une assurance, Norah. Il savait qu’elle comptait pour Zehri et il savait qu’il laisserait tomber tout plan foireux pour lui sauver la vie. C’était beaucoup trop facile et pourtant Strange, n’avait pas envie d’en arriver à ce stade, pour une fois il ressentait de la compassion et priait intérieurement pour ne pas recourir à la menace ou pire, à la prise d’otage. Il avait vu en Norah une femme douce qui en avait bavé en perdant son mari dans cette affaire et son but n’était pas de priver ses enfants de leur mère. L’Américain ne montrait cependant aucune faiblesse à travers son regard, il fixait sans faille son interlocuteur qui disait que les temps étaient durs pour fonctionnaire, ce qui déclencha un léger sourire sur le brun qui ne comprenait pas pourquoi il y avait tant de gens du côté de la loi alors que l’inverse apportait bien plus d’argent. Une question le démangeait sur le moment. Avait-il besoin d’argent ? Se laisserait-il acheter comme certains de ses collègues qui étaient bien plus loyaux au club qu’à leur brigade. Il songeait un court instant à lui faire une proposition dans ce sens-là pour abréger leur conversation, mais se laissa ramener à la réalité lorsqu’il l'aperçut regarder aux alentour. Il craignait sûrement pour sa vie et la simple menace que pouvait apporter Strange était suffisante, du moins, c’est ce que pensait le malfrat qui avait eu l’info de sa suspension. D’ailleurs, il ne manqua pas d’en faire référence avec un sourire qui lui était digne. Si Zehri passait son temps à jouer au guide, il n’était pas utile dans leur affaire et cela posait fortement problème. “ Très bonne ! L’ambiance est vraiment très bonne en Europe de l’Est !” Disait Mitchell sans même entrer dans son jeu. Il avait eu connaissance de la mort de Mavis ou encore du fait que le boss avait besoin de prendre du recul, c’était certain, mais il était là à présent et n’allait pas tourner les talons sans réponse puis ce n'était pas comme s'il devait rendre des comptes sur son voyage. “Avez-vous, aujourd’hui quelques infos à m’apporter concernant notre affaire ?” Il s’allumait une cigarette calmement avant de très vite reprendre. “Je pense que du temps, vous en avez, un peu trop même. Je n’ai pas l’impression que vous vous remuez pour obtenir des réponses et vous faire suspendre n’était pas très intelligent de votre part.” Il soufflait la fumée de sa cigarette vers le haut. “Vous ne me servez pas à grand chose à vrai dire, rappelez moi pourquoi vous tenez tant à trouver les coupables de ce braquage ?” Qu’il le questionnait.
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| | | | (#)Dim 24 Mai 2020, 23:49 | |
| Fort peu de monde parmi ceux qui, de près ou de loin, surveillaient les affaires du Club n’avaient réellement cru à une disparition définitive de Strange du sommet de la pyramide. Le bougre était en vadrouille, soit, sa femme était morte, soit … Mais les types comme lui avaient bien trop le goût du pouvoir et la folie des grandeurs pour renoncer à leur place sur le trône, et dans la majorité des cas il n’y avait qu’une fois entre quatre planches qu’ils acceptaient – de force plus que de gré – de céder la main à leur successeur. Ils étaient probablement plusieurs candidats, certains sans doute plus avides et impatients que d’autres de voir tomber la tête pensante pour tenter de se hisser à sa place, mais l’heure n’était pas encore venue et aucun n’avait eu le cran nécessaire pour tenter un coup d’état pendant que le big boss se la coulait douce Dieu savait où. « Très bonne ! L’ambiance est vraiment très bonne en Europe de l’Est ! » Europe de l’est, donc. Quel cliché. Et tout ce cinéma pour finalement parler comme un guide touristique lui aussi, il y avait presque de quoi en rire. Au lieu de cela Anwar s’était contenté de hausser les épaules avec nonchalance et de rétorquer « Je préfère avoir l’océan à portée de main. » Qu’on ne s’y trompe de toute façon pas, ni l’un ni l’autre n’étaient là pour discuter fuite au soleil ou cocktails sur la plage, et perdant finalement le sourire teinté de cynisme avec lequel il était entré en matière Strange avait bombé le torse pour se donner l’air menaçant et s’était allumé une cigarette pour en venir aux choses sérieuses. « Avez-vous, aujourd’hui quelques infos à m’apporter concernant notre affaire ? » Leur affaire ? On pouvait au moins reconnaître quelque chose à l’américain : il avait un culot certain. Et probablement aussi du temps à perdre, chose que l’inspecteur lui ne possédait pas, comme il n’avait pas manqué de le faire remarquer la seconde suivante, à bout de la patience qu’il était disposé à accorder au truand. « Je pense que du temps, vous en avez, un peu trop même. Je n’ai pas l’impression que vous vous remuez pour obtenir des réponses et vous faire suspendre n’était pas très intelligent de votre part. » Un culot certain, définitivement. Suffisamment en tout cas pour qu’Anwar ne rétorque avec sarcasme « C’est toute la différence entre vous et moi. J’ai pas peur de mettre les mains dans la merde, mes sales besognes je les refile pas aux autres. » Mais cela demandait probablement un certain sens de l’honneur, et le brun doutait que l’on en possède lorsque l’on choisissait de gagner sa vie au mépris de la loi et de la vie humaine. « Vous ne me servez pas à grand-chose à vrai dire, rappelez-moi pourquoi vous tenez tant à trouver les coupables de ce braquage ? » Oh, il ne l’aurait pas avec la bassesse de cet argument, pas cette fois-ci. « Et vous, vous me servez à quoi au juste ? » Vous parlez d’un parrain de la pègre, à se dorer la pilule en Europe. « Je crois qu’on s’est mal compris Strange. Y’a plus d’accord qui tienne, je ne traite pas avec les lâches, et il faut vraiment en être un pour s’en prendre à une veuve et à ses enfants. » Il ne riait plus, Anwar. Il était passé outre son dégoût du bonhomme et de ses valeurs de truand, il était passé outre la manière dont il avait traqué Lou comme un chat avec une souris, mais Norah n’était pas Lou … Norah ne traînait pas les mêmes casseroles, n’avait pas le même historique vis-à-vis du club, et rien si ce n’était un besoin malsain de jouer avec la nourriture ne justifiait que Strange s’y intéresse. « Je ne suis pas aussi désespéré que vous le pensez. Alors si c’est ça votre fond de commerce, je ne vous retiens pas. » Tout ce chemin pour s’entendre dire ça, il aurait mieux fait d’allonger un peu ses vacances en Serbo-croa-bulga-russie, finalement.
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| | | | (#)Mer 01 Juil 2020, 23:24 | |
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Les oreilles de l’Américain sifflaient chaque jour de plus en plus, à croire qu’il était le sujet principalement de bien du monde. Bien sûr il n’avait pas idée que sa place sur le trône était menacé, il était bien trop arrogant pour se douter de quoi que ce soit. Pour lui les nombreuses erreurs qu’il avait commise jusque-là n’avait en aucun entaché sa réputation de grand méchant et pourtant ! Il allait également de soi que si quelqu’un osait un jour le menacé ou lui suggérer simplement de laisser sa place qu’il ne se laisserait pas marcher dessus et ce même si tous les torts sont contre lui. Il était comme ça mitchell, bien trop fier pour avouer quoi que ce soit. Il savait que ce jour allait arriver et il se tenait déjà prêt pour se battre, mais la question qui se posait était : En avait-il vraiment envie ? De se battre pour un trône qui jusque-là lui avait apporté que des emmerdes ? certes, il y avait eu de la gloire, beaucoup même, mais depuis ces dernières années, régner sur le crime était devenu presque fatiguant pour le brun. Il se retrouvait à déléguer de plus en plus de tâche qu’il faisait lui-même en temps normal et pensait principalement à ses propres besoins, chose qu’il ne faisait pas avant. Ceux qui étaient sa famille devenaient de plus en plus de simples sous fifre à ses yeux. Ceux qu’il avait considéré comme une famille nourrissait de plus en plus sa haine. Il avait beau jouer à celui à qui la vie sourit, il était loin du compte, il était seul finalement. Oui Mitchell Strange était rongé par une immense solitude qu’il tentait de nourrir par des actes odieux ou par de la méchanceté, car c’est comme ça qu’il arrivait à se faire remarquer, mais mise à part son frère, il comptait sur personne, le peu d’amis qu’il pouvait compter dans son répertoire lui tournait le dos petit à petit et les autres n’avaient jamais occupé cette place. Triste vie.
Quittant son air songeur, Mitchell relevait le regard vers Zehri afin de mettre sur la table la véritable raison de sa présence ici, car même s’il appréciait discuter d’autres choses -disons que ça changeait un peu des conversation habituelle- il ne considérait pas l’inspecteur comme une personne de confiance et n’allait pas lui confier les moindre détails de ses vacances en Europe, puis ce n’est pas comme si ça l’intéressait de toute façon. « C’est toute la différence entre vous et moi. J’ai pas peur de mettre les mains dans la merde, mes sales besognes je les refile pas aux autres. » Il laissait un rire s’échapper Strange et ne tardait pas à lui répondre. “Pourquoi devrais-je me salir les mains alors que je peux payer quelqu’un pour le faire à ma place ? ” Il pouvait très bien entrer dans les détails, mais il n’était pas con pour le faire face à un inspecteur retirer de ses fonctions qui en profiterait éventuelle pour obtenir la gloire. Il ne manqua de lui faire comprendre qu’il ne servait à rien dans l’enquête qu’ils avaient en commun. « Et vous, vous me servez à quoi au juste ? » L’Américain fronçait les sourcils. “À vous, pas à grand chose, mais pour l’enquête j’apporte bien plus de résultats. Malgré mon absence j’ai pris connaissances de quelques infos qui pourrait bien mener aux braqueurs, mais vu que vous jouez au rebel, ne m’en voulez pas, je vais garder l’information pour moi, puis votre manque d’investissement montre clairement que ce n’est pas votre priorité.” Il ne bluffait pas. Avant son départ il avait rencardé un type pour fouiner là où personne n’osait fouiner et le résultat était plutôt concluant. « Je crois qu’on s’est mal compris Strange. Y’a plus d’accord qui tienne, je ne traite pas avec les lâches, et il faut vraiment en être un pour s’en prendre à une veuve et à ses enfants. » Il laissait son sourire narquois prendre le dessus suite à ses dires. Il savait. “Ah mais je m’en suis pris à personne. Pas encore. Norah est une femme très agréable, j’ai apprécié discuter avec elle, puis ses enfants, particulièrement le petit rouquin, vraiment trop mignon !” C’était presque théâtrale comme élocution et pourtant, il ne s’imaginait pas une seule seconde faire du mal à cette femme ou à l’un de ses enfants. “C’était justement pour éviter ce genre de situation que j’ai pris quelques précautions. Vous me tournez le dos, elle en subira les conséquences, vous me plantez un couteau dans le dos, les enfants subiront les conséquences de vos actes et ça ne sera pas moi le méchant, non, c’est vous, car en connaissance de cause vous en aurez fait qu’à votre tête malgré mes avertissements.” Mitchell avait pris les devants en approchant Norah, si au début il était prêt à aller loin dans cette histoire, il avait pu passer un peu de temps avec la jeune femme et avait réussi à l'apprécier, mais ça il n’était pas obligé de le savoir. “Ne faite pas le con Zehri.” Qu’il finissait pas préciser.
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| | | | (#)Ven 07 Aoû 2020, 22:12 | |
| Il n’y avait jamais cru, à la légende qui voulait que certains criminels fonctionnaient selon un code d’honneur et possédaient des principes. On ne possédait pas de principes lorsque l’on bâtissait son empire sur le sang et la faiblesse des plus petits, et le policier n’avait aucune forme de respect pour cette minorité de prédateurs. Mitchell n’échappait pas à la règle, et la manière dont l’homme s’était esclaffé en répondant « Pourquoi devrais-je me salir les mains alors que je peux payer quelqu’un pour le faire à ma place ? » ne lui inspirait qu’un profond mépris, lui arrachant en retour un « L’honneur ça ne s’achète pas, mais c’est une notion qui vous échappe. » cynique. Strange était comme Icare, il volait si près du soleil qu’il en était trop ébloui pour voir autour de lui ; Mais lorsqu’il chuterait Anwar y assisterait avec délectation. Pour l’heure il était formel : il n’y avait plus d’accord qui tenait, et Mitchell avait démontré l’ampleur de son inefficacité en préférant aller se la couler douce en Europe, non content d’avoir dépassé les bornes en s’approchant de Norah. « À vous, pas à grand-chose, mais pour l’enquête j’apporte bien plus de résultats. Malgré mon absence j’ai pris connaissances de quelques infos qui pourrait bien mener aux braqueurs, mais vu que vous jouez au rebelle, ne m’en voulez pas, je vais garder l’information pour moi, puis votre manque d’investissement montre clairement que ce n’est pas votre priorité. » Croisant les bras, l’inspecteur avait pris sur lui de ne pas se laisser embobiner par les tentatives grossières de Strange pour le déstabiliser. « Les informations sorties du chapeau pile quand le vent change de sens, comme c’est pratique. Vous bluffez. Et si elles sont aussi fiables que celle qui affirme que je suis toujours suspendu, je crois pouvoir faire sans. » Mais Anwar ne s’était pas montré suffisamment clair, aussi avait-il fini par mettre les points sur les « i » et mettre sur le tapis l’existence de Norah – à quoi bon tourner autour du pot, maintenant que Strange s’en était approché. Ne cherchant d’ailleurs même pas à le nier, l’homme avait opté pour une autre défense, assurant d’un ton mielleux « Ah mais je m’en suis pris à personne. Pas encore. Norah est une femme très agréable, j’ai apprécié discuter avec elle, puis ses enfants, particulièrement le petit rouquin, vraiment trop mignon ! » tandis qu’Anwar serrait poings et mâchoire en tentant de ne pas céder à sa propre colère. L’idée que Mitchell ait respiré le même air que Julie et Aidan le rendait malade … et c’était exactement ce que souhaitait l’homme. « C’était justement pour éviter ce genre de situation que j’ai pris quelques précautions. Vous me tournez le dos, elle en subira les conséquences, vous me plantez un couteau dans le dos, les enfants subiront les conséquences de vos actes et ça ne sera pas moi le méchant, non, c’est vous, car en connaissance de cause vous en aurez fait qu’à votre tête malgré mes avertissements. Ne faites pas le con Zehri. » Il bluffait encore, pour sûr … Mais si ce n’était pas le cas ? Était-il véritablement disposé à prendre un tel risque ? « J’vous trouve très empressé, pour quelqu’un qui n’a pas besoin de mes services. » s’était-il donc contenté de siffler avec sarcasme. « Un peu moins de temps à prendre vos précautions et un peu plus à trouver des infos. Parce qu’on parle, on parle, mais vos soi-disant informations récoltées malgré vos vacances de pacha j’en ai toujours pas vu la couleur. Je vais finir par croire que vous brassez de l’air plus que vous n’agissez Strange. » Et si lui le pensait, alors dans les rangs du Club on en pensait peut-être pas moins.
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| | | | (#)Ven 14 Aoû 2020, 23:01 | |
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« Les informations sorties du chapeau pilent quand le vent change de sens, comme c’est pratique. Vous bluffez. Et si elles sont aussi fiables que celle qui affirme que je suis toujours suspendu, je crois pouvoir faire sans. » Il haussait les épaules en penchant la tête. “Si c’est votre instinct qui vous le dit.” Libre à lui de le croire ou non, Mitchell ne se serait pas déplacé s’il n’avait pas une réelle raison d’être présent sur le bateau d’un homme qui pouvait le faire tomber. Alors oui, il avait besoin de rassurer ses doutes sur l’inspecteur, était-il réellement transparent ? Il disait ne plus vouloir d’accord avec le brun, mais que cela, pouvait-il impliquer ? Mitchell n’était pas prêt à le laisser filer. Il devait marcher avec lui ou alors il subirait la tempête Strange sans préavis. « J’vous trouve très empressé, pour quelqu’un qui n’a pas besoin de mes services. » le temps passait et les problèmes s'accumulent, il était temps de clore ce chapitre pour pouvoir se concentrer sur la guerre qui avait été déclarée par Lou et son gang. Il en traînait des casseroles et le braquage qui avait eu lieu il y a quelques années maintenant lui restait toujours à travers la gorge. L’argent perdu avait été récupéré depuis, là n’était pas le réel problème. C’était plutôt une histoire de fierté. Comment pouvait-on s’en prendre à l’argent du Club sans en subir les conséquences ? C’était prendre Mitchell pour un con et ça il ne l'acceptent pas. Quiconque s’en prenait à son business devait payer les conséquences. “Ça traîne depuis bien trop longtemps, il est temps d’en finir.” Qu’il disait simplement sans passer par quatre-chemins. “J’ai bien plus important à régler, donc oui, je suis soudainement pressé, donc dites le moi clairement, vous êtes de mon côté ou pas ?” Il n’y avait pas mille réponses possible, c’était soit oui soit non. « Un peu moins de temps à prendre vos précautions et un peu plus à trouver des infos. Parce qu’on parle, on parle, mais vos soi-disant informations récoltées malgré vos vacances de pacha j’en ai toujours pas vu la couleur. Je vais finir par croire que vous brassez de l’air plus que vous n’agissez Strange. » Mitchell gardait énormément pour lui, il donnait le peu d’infos qu’il estimait digne d’être donné et n’était pas du genre à foncer tête baissé pour au final ne plus avoir d’élément pouvant jouer en sa faveur. Il était craintif l’Américain, il s’était joué de nombreux scénario dans sa tête et chacun se terminait de la même façon. Il donnerait ce que l’inspecteur souhaite et finirait derrière les barreaux juste après. Il était bien plus malin que ça, il avait besoin de couvrir ses arrières, de prendre la température avant de se confesser. C’était sa façon de faire et peu importe ce que pouvait penser Zehri, il n’allait pas fonctionner autrement pour ses beaux yeux. “Que vous croyez ou non ce que je dis m’est égale, j’agirai avec ou sans vous Zehri.” Il regardait sa montre avant de concentrer son regard à nouveau sur le visage de son interlocuteur. “Une source m’a informé que le prétendu braqueur est un ancien de mes collaborateurs.” Il semait quelques miettes, pensant bien que l’inspecteur serait intéressé de connaître la suite, une suite qui nécessitait son aide, car malgré ses contacts, Strange était plutôt limité à certains niveaux. Zehri pouvait avoir accès à des informations et c’était ça qu’il fallait à l’Américain.
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| | | | (#)Jeu 22 Oct 2020, 19:43 | |
| Malgré la nonchalance qu’il essayait de porter sur lui comme un étendard, Strange avait tout de l’homme aux abois que l’impatience rendait moins tolérant, plus nerveux. Il avait besoin d’Anwar pour arriver à ses fins autant que le policier représentait une épine dans son pied, et le fait qu’il entende utiliser Norah comme un moyen de pression suffisait à le prouver. Aux yeux du policier, ces prétendues informations qu’il possédait sans les mettre sur le tapis et dont il ne signalait l’existence que maintenant, alors qu’Anwar menaçait d’envoyer leur accord aux orties, n’était qu’une preuve supplémentaire que le mafieux tentait par tous les moyens de se rattraper aux branches – le tout avec un empressement qui n’avait rien de naturel, comme Anwar n’avait d’ailleurs pas pu s’empêcher de le faire remarquer. « Ça traîne depuis bien trop longtemps, il est temps d’en finir. » D’autres qu’Anwar seraient probablement intéressés par tant d’empressement, mais le policier verrait cela plus tard. Pour l’heure, Mitchell avait insisté en ajoutant « J’ai bien plus important à régler, donc oui, je suis soudainement pressé, donc dites le moi clairement, vous êtes de mon côté ou pas ? » et le policier avait secoué la tête en se fendant d’un rire mer. « Vous vous emballez un peu, Strange. On ne joue pas dans le même camp vous et moi, alors je ne suis pas de votre côté, non. » Encore moins maintenant que le bonhomme avait proféré des menaces à l’égard de Norah et de ses enfants, perdant ainsi le peu de levier qu’il possédait pour endormir la vigilance de l’inspecteur. « Et puisque vous avez plus important à régler vous ne faites que me conforter dans l’idée que je dépense bien plus d’énergie que vous dans cette affaire, alors si vous n’avez rien de plus à m’offrir que du vent, j’ai aussi vite fait de continuer à me charger de ça tout seul. » Jusqu’à présent cela n’avait rien donné, et plus le temps passait plus la piste refroidissait … Mais avec ou sans Strange, la situation n’était pas différente. « Cela dit j’suis curieux de savoir ce qu’on pensera dans vos rangs, si on apprend que le boss ne se donne même pas la peine de courir après ceux qui piochent dans la caisse … Qui sait, ça donnera peut-être des idées à d’autres. Et à ce qu’on dit les affaires ne vont pas fort, actuellement … » Le sarcasme s’accompagnant d’un sourire de défiance, Anwar avait cru voir passer dans le regard de son interlocuteur une lueur d’hésitation, et qu’il l’ait rêvée ou qu’elle soit réellement passée l’homme n’en était devenu que plus impatient en rétorquant « Que vous croyez ou non ce que je dis m’est égale, j’agirai avec ou sans vous Zehri. » avant de regarder sa montre comme s’il avait d’autres bougres à aller secouer et que l’actuel bousculait son planning. « Une source m’a informé que le prétendu braqueur est un ancien de mes collaborateurs. » Et donc ? Arquant un sourcil le brun avait attendu que Strange poursuive, mis pour un homme pressé celui-là semblait cultiver un certain goût pour le suspens. « Tiens donc, heureusement que vous êtes là, j’aurais jamais envisagé cette possibilité tout seul. » avait-il alors ironisé, commençant lui aussi à s’agacer de cette conversation qui lui faisait perdre son temps et ne lui apprenait rien de nouveau – si ce n’était que Strange faisait un piètre chef de file. « Je suis sûr que vous pouvez faire mieux que ça. J’suis le seul témoin, au cas où vous l’auriez oublié, alors il va falloir me filer un peu plus de détails si vous espérez que ça nous mène à quelque chose. » Et puis, quelle était la fiabilité de sa « source » au juste ?
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| | | | (#)Mar 03 Nov 2020, 21:59 | |
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En demandant à l'inspecteur s'il était de son côté ou non, Mitchell se rendit compte quelques secondes après que ce ne fût pas la question la plus appropriée. Il connaissait Zehri et il savait que pour lui faire alliance avec criminel n'était pas quelque chose qu'il aurait fait auparavant et cela ne le mettait pas de son côté et c'est bien ce détail qui avait poussé l'Américain à se fournir une assurance si par un malencontreux hasard, il devait se retrouver dans de beaux draps. Concernant leur affaire commune, il le savait Mitchell qu'il ne pouvait pas agir seul, bien que ça le démangeait fortement de le faire lorsqu'il sentit l'inspecteur retissent à poursuivre. Le problème ? Il risquait bien trop en faisait le boulot lui-même, il risquait surtout de se faire prendre et ce n'était pas ce qu'il souhaitait. En se cachant derrière la police, il passait inaperçu et obtenait la vengeance tant attendue et si la justice ne faisait pas son travail, à ce moment-là, il ferait le job, mais uniquement à ce moment-là. «Nous ne sommes peut-être pas dans le même camp, mais nous avons une cible commune et je pense qu'il vaudrait mieux que vous soyez de mon côté, je ne sais pas si votre hiérarchie appréciait le fait que vous traitez un homme moi.» Il ne prononçait pas le mot “Criminel“ Non pas qu'il niait le fait d'en être un, mais il se méfiait de l'homme qui lui faisait face et un seul mot de travers pouvait être utilisé comme preuve pour le coffrer. Il n'allait pas entrer dans les détails, mais à ce jour l'avis des autres l'importait peu. Sa réputation avait déjà pris un coup et ce n'était que le début d'une longue chute. Il ne prenait même pas la peine de lui répondre, haussant les sourcils face au sarcasme de l'inspecteur. Il se contentait ensuite de semer quelques miettes pour attiser la curiosité du brun qui ironisait ses dires avant de demander un peu plus de détail. Mitchell ne manqua pas de sourire en coin avant de sortir son téléphone de sa poche pour lui montrer une photo représentant l'homme tant recherché. «C'est lui qu'on cherche. Si on le trouve, on aura notre victoire.» Malheureusement, ce n'était pas aussi simple. Cet ancien collaborateur de l'Américain, changeait d'identité comme de chemise et était très fort pour se cacher. «Je le connais sous le nom d'Hector Clark, c'est tout ce que j'ai. Il a bossé pour moi, il était clean, à l'époque du moins.» Il s'allumait une cigarette. «Vous pensez pouvoir faire le nécessaire ?» Qu'il lui demandait en s’apprêtant à quitter le bateau. «Sans me rouler dans la farine.» Qu'il précisait en le fixant droit dans les yeux. Il n'avait pas confiance en lui, mais il devait faire un effort s'il voulait arriver à bout de cette histoire, puis il avait de quoi le contré s'il décidait de se la jouer solo. Mitchell n'était pas prêt à faire de mal à Norah, mais il était prêt à bluffer à ce sujet si nécessaire.
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| | | | (#)Dim 29 Nov 2020, 13:56 | |
| Les rats quittaient le navire dès qu’il commençait à prendre l’eau. Il en avait toujours été ainsi, il en serait toujours ainsi, et de ce point de vue-là le Club ne différait en rien de n’importe quelle autre organisation, morale ou immorale. Dès le passage en prison du « big boss » Strange son absence avait laissé entrevoir des fêlures, et permis de diriger l’attention sur les plus susceptibles de retourner leur veste. Il n’y avait pas de morale chez ces gens-la, Anwar en avait toujours été intimement persuadé ; C’était l’appât du gain qui les animait, et la volonté de jouir d’un pouvoir et d’un ascendant auxquels on n’avait que peu d’occasions d’accéder dans le monde impitoyable de la légalité. Quant au fameux code d’honneur des bandits, il n’existait qu’au cinéma. « Nous ne sommes peut-être pas dans le même camp, mais nous avons une cible commune et je pense qu'il vaudrait mieux que vous soyez de mon côté, avait finalement repris la bête, empreint d’un brin d’impatience qui transpirait assez pour qu’Anwar puisse la sentir. je ne sais pas si votre hiérarchie apprécierait le fait que vous traitiez avec un homme moi. » Sur les lèvres du policier le rictus semblait au choix cynique ou agacé, lui seul le savait, mais le sarcasme lui ne se cachait pas lorsqu’il avait rétorqué « Avec un restaurateur ? Évidemment. » pour ne pas perdre la face. Verrait-on d’un meilleur œil le fait que le grand Manitou du Club fasse subitement affaire avec un poulet – un ancien des stups qui plus est ? Sans doute que non, et à ce jeu-là Anwar les estimait donc à égalité, pieds et poings liés presque de la même façon. Et si Strange espérait encore le convaincre qu’il y avait un quelconque intérêt à cette association bancale, maintenant était le moment pour dévoiler ses cartes, au risque dans le cas contraire de passer pour un bluffeur. Visiblement décidé à ménager son suspens, et laissant penser à l’inspecteur qu’il avait bien plus de temps à perdre que lui, l’américain bombait le torse comme pour tenter de prouver qu’il était le plus gros coq de la basse-cour, tandis qu’Anwar s’impatientait. Lorsqu’il avait dégainé son téléphone portable le brun avait presque été déçu de le voir fouiller parmi sa pellicule plutôt que dans son répertoire téléphonique, mais lorsque Strange lui avait montré la photo d’un bonhomme il avait néanmoins posé les yeux dessus avec attention. « C'est lui qu'on cherche. Si on le trouve, on aura notre victoire. » Contre toute attention le policier n’avait manifesté aucune autre émotion que la dubitation, l’homme immortalisé à son insu lui semblant aussi tristement banal que n’importe quel autre. « Je le connais sous le nom d'Hector Clark, c'est tout ce que j'ai. Il a bossé pour moi, il était clean, à l'époque du moins. » Être clean et bosser pour Strange, vous parlez d’une blague. « Vous pensez pouvoir faire le nécessaire ? » S’allumant une cigarette avec nonchalance, l’homme s’était tourné vers le ponton par lequel il était arrivé. « Sans me rouler dans la farine. » C’est vrai que tu t’y connais, en farine. « Je vais me renseigner. » avait à cela simplement répondu Anwar en croisant les bras. Il semblait néanmoins peu convaincu, et pas aussi enthousiaste qu’on aurait pu l’imaginer. « Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais simplement vous croire sur parole ? » Il allait creuser, le nom du bonhomme était déjà mentalement noté dans un coin de sa tête et il savait très précisément qui pourrait lui faire un topo sur le sujet … Mais il n’était pas convaincu. « Il m’a l’air un peu vieux pour le gars qui nous intéresse. Mais à voir qui gravite autour. » Un peu vieux pour les vagues souvenirs qu’en avait Anwar, un peu vieux pour coller à la démarche, à la voix, à la nervosité qui poussait à tirer sans sommation comme un gamin qui paniquait … À moins que la photo ne soit trompeuse et que ce Clark soit un nerveux. Au bout du compte les deux hommes semblaient tout de même d’accord sur un point : cette conversation n’avait que trop duré et chacun avait hâte de ne plus avoir l’autre dans les pattes. Plus encore le policier avait hâte que Strange ne déguerpisse de son bateau, comme soudainement pris de cette superstition de marin qui refusait les mauvaises ondes sur son rafiot. « J’vous recontacterai. Alors en attendant pas besoin de venir jouer les oiseaux de mauvais augure. » avait-il d’ailleurs fini par reprendre pour l’inviter à descendre, et par là il faisait autant référence à lui-même qu’à Norah. Il allait devoir apprendre la patience, Strange, s’il ne voulait pas lui faire définitivement passer l’envie de se le garder dans les pattes ; Leur échange de bons procédés avait ses limites, et si le mafieux fonctionnait à la menace Anwar lui n’obéissait qu’au donnant-donnant. Et aux dernières nouvelles, il était peut-être temps que le Big Boss s’inquiète un peu de ses propres ouailles plutôt que de perdre du temps avec celles des autres … La loyauté en demi-teinte d’un petit flic aux croisades personnelles n’était pas le nuage le plus noir à planer au-dessus de sa tête.
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| | | | | | | | (strangehri) inside you're ugly like me |
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