Il est tard. Tu sais pas trop quelle heure il est, d’ailleurs, parce que t’as plus de batteries. T’as oublié de recharger ton téléphone quand t’étais au travail, et tu te retrouves avec aucun moyen de communication avec ton entourage. La soirée a été longue. Le travail s’est fini tard, et après une longue journée à servir les bourgeois de Brisbane, t’avais envie de sortir. Alors, t’as chevauché ta moto en direction de Fortitude Valley, et t’as fait une petite tournée des bars de la rue principale. Ca t’arrive souvent de faire ça, même quand t’es seul. Ca te permet de venir et partir quand tu le désires, de rencontrer des gens si t’en as envie, ou de boire ton verre dans ton coin si t’es pas d’humeur. Cette soirée, tu l’as passé au bar, à accepter de te faire offrir à boire par des inconnu.es, ce qui t’as pas mal arrangé, vu ton compte en banque en ce moment. Bien sûr, vu que t’es à moto, tu n’as pas abusé de l’alcool, et après avoir pris deux verres d’alcool, tu t’es contenté de prendre des cocktails sans alcool. Certes, ça a surpris plusieurs personnes avec qui t’as discuté ce soir, mais tu t’en fous. Au moins, t’auras pas d’accident si tu dois conduire, et ta moto restera intact. Car si tu n’as pas de domicile, ta moto est la chose la plus chère à tes yeux.

Ce soir, tu n’as pas envie de finir dans les bras d’un ou d’une inconnu.e, alors, tu décides de ne pas répondre à la drague des gens, et de t’échapper de ses bars pour aller faire ta nuit. Tu passes par le vestiaire, et tu récupères ton sac à dos et ton casque de moto, et puis, tu marches en direction de celle-ci. Tu sais pas trop où tu vas aller, vu que ton téléphone est mort, donc t’essaies de trouver un coin tranquille, à l’abri du bruit, et de la foule, et abrité. Tu poses ta moto non loin de la ruelle que t’as trouvé, et puis, tu installes au sol ta couverture qui reste tout le temps dans ton sac. Ce dernier te servirait d’oreiller. Et puis, tu t’allonges, fermant les yeux alors que la pluie commence à s’abattre sur la ville. En espérant que l’eau ne viendra pas jusqu’à toi.

Mi Mars
Tu devais juste aller récupérer une de tes guitares chez un de tes potes, mais il t’a gardé pour manger. Sa meuf qui a fait la bouffe et ça sentait déjà super bon quand t’es arrivé, t’as juste pas pu refuser. Tu t’entends bien avec eux et t’as passé une super soirée. Sauf que ça a pris 4h alors que ça aurait dû être un saut de vingt minutes. Les soirées improvisées c’est toujours les meilleures de toute façon.

Tu rentres chez toi à pied. Ton pote est dans Spring Hill mais c’est genre pas si loin. Ca te fait pas peur de marcher. C’est ton moyen de locomotion favoris. Dès que tu peux éviter d’être sur la route, tu le fais. Alors marcher 30 min pour rentrer chez toi c’est super easy. Tu ne passes pas par les rues animés parce que tu te connais tu risques de te faire enrôler. Tu ne veux pas rester dehors, t’as un de tes biens les plus précieux dans ton étuis. Tu veux pas squatter un bar avec la possibilité que ta guitare soit endommagé ou pire, volé. Nope. Tu rentres direct chez toi surtout qu’en plus le temps de gâte.

« Fuck… » Tu dis ça mais c’est bien qu’il pleuve. Depuis ces feux y’a quelques mois, ça te rassure, même si ça y est vous êtes hors de danger. Tu hausses un sourcil en reconnaissant la moto du gars qui t’as ramené l’autre fois. Nah, must be more than one person with the same bike. Ton regards qui est sur la bécane alors que tu passes devant. Tu lâches un gros rot alors que tu marches dans la rue déserte. Le plat que ton amie est en train d’être digéré. Et puis tu le vois, par terre, allongé. Le gars. What the fuck. Tu t’arrêtes de marcher complètement même s’il commence à pleuvoir.

« You’re alright ? » Nan il est pas alright Jordan. Le gars est en train de dormir par terre dans la rue. « I’m heading home and I’ve got a spare room. » Sans aucune hésitation tu fais cette proposition. Comme si c’était la chose la plus normale. Toujours là pour ramener les gens chez toi Jordan. Pas la première. Pas la dernière. T’as juste la main sur le coeur. Tu sais ce que c’est d’être en galère. Tu sais aussi que tu vas pas leur faire à l’envers, jamais. Et t’as vraiment la place chez toi. I don’t do that for everyone tho. Nah juste les cute ones.

Cette rue est vraiment calme. Il n’y a pas de bruit, pas un passant, pas un cri, pas une musique, rien. T’entends juste le bruit de la pluie qui tombe sur le paysage urbain qui est devant toi. T’as fini par apprécier ce bruit, et à entendre toutes les nuances que la pluie peut faire quand elle frappe les objets qui t’entourent. Et ça t’aide à t’endormir. Bon, t’espères juste que l’eau va pas trop monter et venir jusqu’à ton endroit abrité, parce que t’as clairement pas envie de dormir trempé. Tu sais à quel point c’est désagréable, parce que c’est arrivé plein de fois. Tes yeux sont fermés, et t’es en train de t’endormir, ne faisant même plus attention aux bruits alentours, quand tu te fais réveiller par une voix. Super, il manquait plus que ça. Toi qui voulais être tranquille. « You’re alright ? » Cette question de merde. T’as tellement l’habitude de l’entendre, depuis que tu vis dans la rue. Celle-là, et les insultes des gens qui veulent que t’ailles dormir ailleurs, de peur que tu viennes les cambrioler. Après tout, t’es pas blanc, et t’as l’habitude de ce racisme. Tu ouvres les yeux, et tu commences à te redresser. « Do I look like I’m… »

Tu t’arrêtes toi-même en pleine phrase. Ton ton était un brin sec et sarcastique, mais ce que tu vois devant toi t’enlève l’envie de parler. Le blondinet. Tu vois les tatouages, tu vois sa gueule d’ange, et t’en as perdu la parole. Super, il manquait plus que ça. Tu glisses une main dans tes cheveux pour les replacer en arrière. « I’m heading home and I’ve got a spare room. » Bien sûr, le white savior. Tu savais bien qu’il allait faire ça, et tu le regardes à nouveau, ta fierté reprenant le dessus. Parce que t’as pas envie d’être sauvé par un mec riche. « Look, I don’t need your pity. », réponds-tu, restant sur le bitume, alors que la pluie s’abat plus fort, et que tu commences à recevoir des gouttes là où tu es. Putain, c’est vraiment la merde. Tu vas finir tremper, et tu sais que tu vas finir malade. Mais t’as pas envie de paraitre faible face à lui, surtout que vous vous connaissez presque pas, et que tu veux pas qu’il pense que t’es vraiment dans la merde. Bien que tu le sois.

« Do I look like I’m… » Il est énervé le gars. Il aime pas que tu le vois comme ça. Tu comprends. C’est la grosse galère pour lui. Il faisait son beau la dernière fois. Il t’a aussi bien mis dans la gueule à te traiter de riche, mais tu pensais pas qu’il était dans la merde à ce point là. Il était sensé avoir un appart’ d’après ce qu’il t’a dit. Tu te souviens. A Redcliffe. He obviously lied. Ou il s'est fait virer, ou il a pas pu payer. Tant de possibilités. Tu connais pas sa vie. « Look, I don’t need your pity. » Tu roules les yeux mais tu comprends en même temps.

« Yeah alright. » Tu vas pas insister, le gars fait sa life. C’est pas un ami. Il t’a rendu un service et toi t’es bien trop gentil pour son bien visiblement. T’as accepté la main qu’il t’a tendu l'autre fois, il n’en fait pas de même en retour. Il est super fier et franchement dans sa situation il devrait chill et prendre les perches qui lui sont tendues. Enlever son égo et survivre le mieux qu'il peut avec les opportunités qui lui tombent du ciel. Tu reprends à marcher parce qu’il pleut toujours. Tu jettes un dernier coup d’oeil derrière toi.

« You know where I live. Don’t be stupid and come by for a good night in a good bed. » Tu parles assez fort pour qu’il entende malgré que tu sois en train de t’éloigner. « Free of charge ! » La ligne droite sur laquelle tu es continue encore sur une centaine de mètre. Tu te demandes s’il va se décider à venir avant que tu n’arrives chez toi à pied. Il est en moto contrairement à toi et jamais de la vie tu remets ton cul sur sa bécane alors que tu peux te rendre à pied à ta destination. Un nouveau coup d’oeil derrière alors que tu marches, même s’il est visible en tout petit, tu verras si il a bougé. Si il a allumé le phare de son engin. La pluie qui tombe de plus en plus fort et tu retournes la tête face à toi afin de marcher plus vite sans pour autant te casser la gueule.

What are the odds. Honnêtement, même si t’avais voulu faire exprès de le revoir, t’aurais même pas réussi. Et ce soir, il te voyait dans ton pire état : après une soirée, à moitié enfoui sous une grande couverture, allongé sur le bitume de l’une des ruelles de la ville, à peine abrité de la pluie. Vraiment, ton karma doit être hyper négatif, puisqu’en plus de voir que t’es à la rue, il peut comprendre que tu lui as menti quand tu lui avais dit que t’avais un appartement. D’ailleurs, tu ne te souviens même plus de l’endroit que tu lui avais dit. C’est pas une information que t’as jugé utile, pensant que tu n’allais jamais le revoir, à part sur ton feed instagram. Mais ce soir, il est devant toi, et il te tend une main pour te sortir de là. Et toi, t’as pas perdu ta fierté, et tu lui fais clairement comprendre.

« Yeah alright. » Tu vois dans son regard qu’il est pas très enchanté de ta réponse. Enfin, surtout de ta manière de lui répondre. C’est vrai que t’as été super sec avec lui, alors qu’il voulait juste t’aider, comme tu as pu l’aider auparavant. Bon, certes, toi, t’as essayé de te faire du fric sur son dos, donc c’était pas vraiment de l’aide. Comme quoi, c’est une meilleure personne que toi. Il commence alors à partir, et tu comprends, t’as pas été tendre avec lui. Tu passes tes mains sur ton visage, te disant que t’as peut-être merdé. Pour la deuxième fois avec lui. La dernière fois, tu lui parles clairement de sa femme morte, et là, tu te mets à mal lui parler. Bravo, Obaid. Et alors que tu rouvres les yeux, tu vois qu’il est déjà loin.

« You know where I live. Don’t be stupid and come by for a good night in a good bed. Free of charge ! » Sa voix résonne à distance, et même si tu pensais qu’il allait se barrer comme ça, il insiste encore une fois. That’s cute. Tu le vois même plus, mais t’entends sa voix, ouais. T’entends aussi la pluie qui s’abat de plus en plus fort, et tu soupires. Ça commence à être trempé autour de toi, et ce n’est qu’une question de minutes pour que tu te retrouves sous l’eau. Fuck. Tu réfléchis encore à la situation, et puis, tu finis par te lever. Rapidement, tu plies ta couverture, et tu la ranges dans ton sac. Puis, tu te précipites vers ta moto, et tu défais la chaine, récupère le casque, et grimpe sur celle-ci. T’allumes tes phares, tu démarres, et tu commences à rouler jusqu’à arriver à sa hauteur. « Put it on, and hop on. We’ll get there faster. Or maybe you wanna have a pneumonia or some shit ?»

Tu marches toujours, plus vite. La pluie se fait plus fort alors tu cherches pas à vérifier plus s’il te suit. Il sait où t’habites, tu le retrouveras là bas ou pas. A lui de voir s’il met sa fierté de côté pour sa survie. Et puis tu l’entends, le moteur de sa bécane se rapprocher de toi. Maybe it’s just a car. Nope, c’est bien lui. Il t’offre son casque. « Put it on, and hop on. We’ll get there faster. Or maybe you wanna have a pneumonia or some shit ?» Tu secoues la tête.

« I’m walking. Thanks. I’ll meet you there. » Vraiment y’a absolument rien qui va te faire monter sur sa moto, ton ton est sans appel. Tu vois pas pourquoi tu vas t’affliger des angoisses alors que y’a pas besoin. En plus il pleut, la route va être glissante, vous allez faire un aqua planning et vous planter dans le premier mur du coin. Il fait nuit, on voit rien, les voitures vont vous faucher. Vous allez être mort avant de faire les 2 miles pour arriver chez toi. Ca vaut pas le coup vraiment. En plus t’as une guitare dans les mains. Vraiment c’est même pas envisageable une demi seconde. Tu marches un peu plus vite parce que ça pleut de plus en plus fort.

La pluie se calme sur le chemin, t’es au bout de ta rue, tu reprends de marcher à une vitesse normale. Tu sors tes clés et t’es bien ravi de pouvoir entrer chez toi, au sec. Tu sais que t’as grave de la chance d’avoir un toit complètement à toi contrairement à lui. C’est clairement ton bien le plus précieux cette baraque. C’est ce qui t’as libéré de l’emprise de ton père le gros fils de pute. Ton havre de paix. Tu poses tes clés sur ton meuble, ainsi que ta guitare.

« The spare room is the door at the end of the corridor. There’s a door communicating with my room but I’ll lock it and won’t use it. » Cette putain de porte communicante qui fait que tu la mentionnes à chaque fois que quelqu’un de nouveau vient dormir chez toi. T’as pas envie d’être pris pour un creep à aller regarder tes invités dormir comme Edward Cullen. Tu vas vers la cuisine parce que t’as soif et c’est naturellement que tu sors deux verres pour les remplir d’eau. Tu te dis qu’il doit avoir soif, peut être faim aussi, mais comme t’as pas envie de le piquer un peu plus dans sa fierté, tu laisses juste le verre là et il en fait ce qu’il veut. Très clairement il est pour lui et toi tu fais ta vie, buvant ton verre d’un trait.

T’as mis ta fierté de côté. Tu sais que de toute façon, tu seras dans la merde si tu restes dans cette rue. Tu vas finir trempé, t’as une chance sur deux de tomber malade, et si t’es trop souffrant, tu vas pas aller travailler, et tu vas perdre ton job. Et ça, c‘est hors de question. T’es bien trop dans la merde pour faire cette erreur, et t’endetter encore plus. Alors, tu t’es levé, t’es monté sur ta moto, et t’es parti le rejoindre un peu plus loin dans la rue.

« I’m walking. Thanks. I’ll meet you there. » Tu arques un sourcil en le regardant. Quoi, il flippe encore des motos, alors que tu lui as montré la dernière fois que t’étais un bon conducteur et que t’allais pas foncer dans un mur avec lui derrière toi ? Clairement, il sait pas encore ce que cette moto représente pour toi, et que tu ne lui ferais jamais du mal. JAMAIS. « You sure ? » Cette fois-ci, c’est à toi d’insister. La pluie tombe fortement, et il va prendre cher s’il marche. Mais son regard veut tout dire : il ne montera pas derrière toi. « As you wish. » Tu enfonces ton casque sur ton crâne, tu l’attaches, et te voilà parti.

Un petit peu plus tard, le voilà qui arrive devant chez lui. Tu t’es permis de garer ta moto dans sa cour, sans même avoir sa permission. Elle est déjà attachée, et tu l’attends sous le petit porche, où tu t’es abrité de la pluie qui s’est maintenant arrêtée. Bon, par contre, tes fringues sont trempées, complètement. Il ouvre la porte, et tu entres derrière lui, retirant tes chaussures et ta veste que tu laisses à côté de la porte, ainsi que ton casque. Puis, tu le suis à l’étage. « The spare room is the door at the end of the corridor. There’s a door communicating with my room but I’ll lock it and won’t use it. » Ok, le fait qu’il mentionne cette porte est presque bizarre. T’es sûr que t’aurais même pas fait attention à celle-ci s’il n’avait rien dit. Puis, franchement, est-ce que ça aurait été une mauvaise chose, s’il l’avait utilisé ? Calm down. Tu le suis alors jusqu’à la cuisine, et il te sert même un verre d’eau. Tu l’attrapes, et tu bois aussi, après lui avoir fait un signe de tête en guise de remerciements. « Ok, I might be pushing it, but can I use your shower ? » Tu le regardes alors, t’appuyant sur le comptoir. Ça te gêne un peu, de demander, mais t’es trempé, et ça pourrait te réchauffer. Ton t-shirt est clairement en train de te coller à la peau, là, et t'as eu la bonne idée de porter un truc blanc. Autant dire que t'es prêt à gagner un concours de t-shirt mouillé s'il y en avait un.

Le gars il insiste pour que tu montes sur sa moto mais il a pas compris que t’as vraiment peur. Peut être que tu devrais lui dire tout les amis que t’as perdu sur la route. Dans une voiture ou sur deux roues. Trop de morts. Ca peut arriver à tout le monde et ça arrive le plus souvent à proximité de son domicile. On va éviter de mourir ce soir.

Tu vois bien que le gars est trempé mais tu sens déjà que si tu lui proposes des fringues ou quoi il va encore snap. Tu lui as pas proposé de venir pour souffrir alors tu fais gaffe. Tu sais que c’est délicat quand même, c’est d’ailleurs pour ça que tu fais autant gaffe. Tu pourrais lui dire de prendre sur lui et d’accepter ton aide mais nope. C’est plus compliqué que ça. T’as été dans sa position par le passé. T’as vu juste pour le verre d’eau. T’as même le droit à un merci silencieux. Plus que ce que tu imaginais. « Ok, I might be pushing it, but can I use your shower ? » Tu t’essuies la bouche avec ton poignet avant de te tourner vers lui.

« Yeah, follow me. » Tu vas dans le couloir, entre dans la salle de bain qui est quand même vraiment bien. Pas petite, pas immense non plus. Avec ce qu’il faut où il faut. Pratique, parfaite pour toi. En même temps, tu as refait toute la maison à ton goût, c’est pour ça qu’elle est aussi bien. Tu sors une serviette propre du meuble. Y’a juste une douche dans ta salle de bain, t’es pas un gars qui prend des bains.

« Enjoy. » Et tu sors pour lui laisser son intimité. En attendant, tu vas dans la chambre d’amis et tu enlèves des trucs que t’avais laissé trainer. Tu passes dans ta chambre, tu te mets des trucs secs sur le dos. Un short et un hoodie. Tu chopes un boxer, bas de jogging, un t-shirt et un hoodie que tu vas poser dans la chambre d’amis. Et parce que tu sais vraiment ce que c’est de se retrouver à la rue comme ça, tu vas voir ce que tu peux lui filer à bouffer dans ta cuisine mais… T’es carrément pas le meilleur niveau bouffe. Tu cuisines rien, t’as jamais grand chose. T’as trois brioches qui restent alors tu prends le paquet et tu vas aussi mettre ça dans la chambre, avec le verre qu’il a utilisé et une carafe remplie. Tu files dans le salon et tu ouvres ton laptop, vacant à tes occupations. T’as lancé Spotify et c’est le dernier album de Halsey qui joue. Tu enlèves tes chaussures, tu fou tes pieds sur ta table basse. Tu te passes une main dans tes cheveux qui sont complètement en vrac car encore humide. Mais t’en as rien à foutre, t’es concentré dans ce que tu fais sur ton ordi.

T’as clairement pas envie d’être le mec qui abuse. Déjà, il a été assez sympa pour t’inviter chez lui, alors qu’il te connait à peine. Après tout, vous avez qu’une seule discussion, lui et toi, et elle s’est pas forcément finie sur une note joyeuse. Alors, le fait de t’avoir proposer de passer la nuit dans sa chambre d’amis, c’est plutôt cool. Mais là, t’as vraiment besoin d’une douche. Déjà, parce que t’as bossé, puis, parce que tu sens la clope après avoir passé ta soirée dans des bars, et maintenant, parce que t’es complètement trempé. Ça se voit à ta tête que t’es gêné de demander ça, mais c’est nécessaire.

« Yeah, follow me. » FUCK YES ! Tu cries à l’intérieur de toi, parce que putain, tu la veux cette douche. T’as besoin de sentir la chaleur de l’eau sur ton corps. Tu le suis alors en silence, et bientôt, t’arrives dans sa salle de bains, qui est tout aussi sympa que le reste de son appartement. « Enjoy. » Tu te tournes vers lui, et tu prends la serviette, acquiesçant à nouveau en guise de remerciements. Il va comprendre à force que t’es pas doué pour dire merci, même si tu le penses vraiment. Tu fermes alors la porte derrière lui, et tu jettes un oeil à ton reflet dans le miroir. Fuck, my hair is a mess. Tu souffles alors, et tu retires toutes tes fringues, les posant sur le chauffe-serviettes, afin qu’ils puissent sécher. Tu vas quand même pas lui demander de les passer à la machine et au sèche-linge, même s’ils en ont besoin. Une fois nu, tu te glisses sous la douche, et au moment où l’eau chaude se met à ruisseler sur ton corps, t’as l’impression d’être au paradis. So good, damn. Les petits plaisirs de la vie. Tu te laves, tu prends un peu ton temps, mais pas trop, parce que t’as pas envie de faire grimper sa facture d’eau, et t’en profites pour lui prendre du shampoing afin de te laver les cheveux qui doivent puer la clope.

Quelques minutes plus tard, tu sors de la salle de bains, la serviette autour de la taille, et tu te diriges vers le fond du couloir. Seul bémol, y a deux portes au bout du couloir. Une à gauche, et une à droite. Merde. Tu regardes l’une, puis l’autre, et tu te grattes la tête, tout en ne dérangeant pas tes cheveux que tu as bien recoiffé, même s’ils sont encore un peu mouillés. Bon, t’as plus trop le choix. Tu rebrousses chemin, et alors que tu restes à l’entrée du couloir, tu regardes Jordan qui est dos à toi. « Hm, is it the door on the left or on the right ? » Alors que t’attends sa réponse, tu entends la voix d’Halsey qui résonne dans le salon, et un sourire né sur ton visage. T’aimes tellement sa voix. « Love that album. Favourite one is Still Learning, but 3am is a close second. »

T’es concentré sur ton ordi, dans ta bulle. Tu peux rester des heures sur ton laptop à faire milles choses. Tu vois jamais le temps passer et c’est la même chose quand tu l’entends te parler. « Hm, is it the door on the left or on the right ? » Tu tournes instinctivement la tête par dessus ton épaule pour le regarder. Il a fini sa douche visiblement. Il est en serviette. Did you want me to see all that? Parce que bien sûr tes yeux descendent sur son torse nu et tout son corps entier.

« The one on the right. »

Tu remontes tes yeux aux siens avant de te remettre face à ton ordinateur. « Love that album. Favourite one is Still Learning, but 3am is a close second. » Un large sourire se forme sur tes lèvres. T’es content de voir qu’il connait. T’es content qu’il partage ses chansons préférés. Tu retournes la tête vers lui du coup, les yeux brillants.

« Still learning is a top fav yeah, but if I had to pick only one it is Ashley. There’s no competition. Graveyard is not far and I fucking love Dominic’s Interlude. Reminds me of one song we’ve done on the last Bring Me EP. I totally feel the kinda old fashion vibes and I fucking love that. »

Dear god Jordan, tu parles tellement et encore tu t'es coupé. Tu peux continuer un moment. T’as toujours trois tonnes de truc à dire quand il s’agit d’un de tes albums préférés. Ton sourire aux lèvres et tes yeux qui vont et viennent de son torse à son visage. Au moins une chose est sûr, il est pas pudique le gars. Il reste planté là comme ça sans problème. It is clearly not his physical appearance that he is still learning to love. C’est le premier truc qui te vient en tête quand tu connectes tes neurones entre son corps sous tes yeux et sa chanson préféré de l’album. Ca en dit quand même long sur lui ce choix de chanson et tu sais très bien que tu ne vois que le top de l’iceberg. Tu connais rien de sa vie et tu sens que y’a du lourd là dessous.

Bien sûr, tu sais qu’en te pointant dans son salon, vêtu simplement d’une serviette de douche autour de ta taille, il allait mater. Et dès qu’il tourne sa tête vers toi, ses yeux descendent bien vite vers tes abdos. Ça ne te gêne pas. Pas du tout. Ça fait même du bien à ton égo, que tu puisses plaire à ce mec. Du moins, que ton corps puisse lui plaire. Bon, c’est pas comme si t’avais des complexes, de toute façon, mais ça fait toujours plaisir de voir qu’on est attirant aux yeux de quelqu’un d’autre. « The one on the right. » Et bien, heureusement que tu lui as posé la question, parce qu’instinctivement, tu serais parti à gauche, et qui sait sur quelle pièce tu serais tombé. Parce qu’après tout, tu ne l’as pas visité, cette baraque, et tu ne sais absolument pas ce qu’il peut cacher.

T’es bien vite distrait par la chanson que tu entends, parce que tu adores cet album. En fait, tu adores cette artiste. C’est quelqu’un qui t’inspire, tant par sa musique que par son art. Car peu de monde le sait, mais Halsey n’est pas qu’une chanteuse. Elle dessine, elle paint, et tu trouves ce qu’elle fait fascinant.

« Still learning is a top fav yeah, but if I had to pick only one it is Ashley. There’s no competition. Graveyard is not far and I fucking love Dominic’s Interlude. Reminds me of one song we’ve done on the last Bring Me EP. I totally feel the kinda old fashion vibes and I fucking love that. » Il a aussi un avis très tranché sur l’album, et tu trouves ça intéressant d’avoir des avis différents sur celui-ci. D’ailleurs, il parle de Bring Me The Horizon, le groupe dont il m’a fait écouter l’album la dernière fois, et tu rebondis. « By the way, I really enjoy Halsey and BMTH collab for Birds of Prey. That shit is good. » Tu remarques bien évidemment que ses yeux sont attirés par ton corps presque dénudé. Il a du mal à te regarder dans les yeux, ce qui te fait sourire. Mais vu que vous avez l’air d’avoir des choses à vous dire sur la musique, vaut mieux que t’ailles t’habiller. « I’ll be right back. » Tu souris à nouveau, et puis, tu t’éclipses au fond du couloir, rejoignant la chambre qui t’est attribuée pour la nuit.

Il t’a mis des fringues sur le lit, et c’est vraiment sympa de sa part. Alors, tu ne perds pas une seule seconde, et tu enfiles le tout. C’est un peu serré pour toi, juste légèrement, mais le linge sent vraiment très bon. Par contre, la phrase sur le sweatshirt t’interpelle, et tu te demandes si c’est un message ou non. Bon, pas trop le temps d’y penser. T’en profites pour brancher ton téléphone qui n’avait plus de batterie, et puis, tu le rejoins au salon. « Thanks for the clothes. I’ll cook breakfast tomorrow. »

« By the way, I really enjoy Halsey and BMTH collab for Birds of Prey. That shit is good. » Tes yeux s’illuminent de l’entendre mentionner cette chanson.

« Tell me about it. It’s straight fire. » Halsey qui fait du metalcore, ça te fait clairement réagir physiquement parce que c’est beaucoup trop à ton goût. Un truc tout droit sorti de tes plus grands fantasmes. Malheureusement c’est pas toi qui a bossé sur cette chanson avec eux. Tu n’as pas eu la chance de rencontrer la miss. Not yet. « I’ll be right back. » Tu hoches la tête et remet ton nez dans ton écran. De nouveau vite absorbé par ce qu’il se passe online. Oubliant la notion du temps. « Thanks for the clothes. I’ll cook breakfast tomorrow. » Tu relèves la tête et les mots qu’il vient de prononcer montent à ton cerveau et t’apprécies mais c’est bizarre aussi.

« Not sure you’ll find much to cook anything but be my guest. » Tu sais même pas trop ce que t’as dans les placards vraiment vu que c’est souvent Maria qui vient t’apporter des trucs. Maria qui te fait des plats. T’as des trucs au congèle c’est ça que tu manges la plupart du temps. Attention pas des sachets surgelés du supermarché, non, des enchiladas fait maison et autres mets que tu aimes plus que tout au monde. Tu n’as aucune idée de ce qu’il compte faire le gars, mais apparemment il reste dans le salon. Tu fais ta vie en ce qui te concerne. T’es pas dérangé d’avoir de la compagnie, c’est pas la première fois. Tu penses qu’il va pas tarder à aller se coucher de toute façon. Il était super grincheux, il ne l’est plus maintenant, t’as bien remarqué, mais quand même, t’as l’impression c’est assez délicat cet atmosphère. T’es pas dérangé de rester silencieux alors qu’il est à côté et encore silencieux c’est un bien grand mot. Parce que tu chantonnes quelques phrases de la chanson qui passe…

« I would’ve followed all the way no matter how far… »

Ta tête qui bouge en rythme alors que la chanson continue. T’aimes tellement cette chanson. Tellement…

« Tell me about it. It’s straight fire. » Tu savais qu’il adorerait cette chanson, tout simplement parce qu’il a un style bien punk rock, que l’album qu’il t’a fait écouter la dernière fois était de la même veine, et que cette chanson lui allait bien. Toi aussi, tu la kiffes, cette chanson, elle est vénère, et elle a tendance à te motiver de ouf quand tu fais du sport ou quand tu travailles et que personne est là pour te faire chier. Et tu kiffes la voix d’Halsey dessus. Bon, par contre, t’es toujours à moitié à poil devant lui, et tu sens la serviette qui se détache petit à petit. C’est peut-être pas le moment de finir à poil devant lui, quand même. Du coup, tu t’excuses, et tu t’éclipses jusqu’à la chambre pour te rhabiller.

Quand tu reviens, tu lui annonces que t’es prêt à faire le petit déjeuner demain, afin de le remercier pour ce qu’il fait pour toi. Après tout, il ne te connait pas, et même si tu l’as aidé une fois, il aurait très bien pu te laisser dans la rue quand tu l’as envoyé chier. Du coup, vu que tu sais pas dire merci, t’as envie de le remercier d’une façon, et tu te dis que le petit-dej, c’est une bonne idée. Enfin … « Not sure you’ll find much to cook anything but be my guest. » Ah. Donc c’est le genre de mecs qui a pas l’habitude de faire à manger, lui. Il doit sûrement passer son temps à commander de la bouffe, ou peut-être qu’il a quelqu’un pour faire la bouffe pour lui ? Il a le fric pour, en tout cas. « Are you underestimating my cooking talent ? », demandes-tu en le regardant, alors qu’il ne porte pas beaucoup attention à toi. Il est concentré sur son ordi, mais toi, t’es bien décidé à essayer de faire un peu la discussion. Il t’intrigue, ce type. Et t’es sûr que t’as pas mal de choses à appendre sur lui, tout comme il en a à apprendre sur toi. Comme tes talents culinaires, d’ailleurs.

« Can I borrow that ? », dis-tu en posant tes yeux sur un carnet posé sur une table non loin de vous, avec un crayon par-dessus. Tu sais pas ce qu’il y a dans ce carnet, mais t’es pas là pour fouiller à l’intérieur. T’as juste envie de dessiner un peu pendant que vous discutez. Surtout qu’il est sur son ordi, alors autant que t’aies quelque chose entre les mains aussi.

« Are you underestimating my cooking talent ? » Tu laisses s’échapper un rire en l’entendant et tu relèves de nouveau la tête hors de ton écran, vers lui.

« Maybe. » Ton sourire est batard. Challenging.*** Ouais pareil. Mais c’est vrai en même temps. Tu sais vraiment pas ce qu’il va pouvoir faire avec le peu de truc qui sont à disposition dans les placards et le frigo. Va falloir qu’il fasse des miracles littéralement. T’attends de voir. Tu détournes tes yeux de lui après un trop long moment et ton sourire qui est toujours là. Tu te marres tout seul en vrai, parce que le gars il a pas idée que y’a rien dans tes placards.

« Can I borrow that ? » T’étais reparti dans ton écran et tu regardes à quoi il fait allusion. Un de tes milles notebook qui sont un peu partout chez toi. T’aimes écrire à la main tes idées. Tes pensées. Celui là c’est ton notebook « to do list ».

« Yeah. » Hilarant comme tes phrases ne sont composés que d’un unique mot. Tu sais d’avance que le gars il va te faire un dessin. Il a l’air doué de ce que tu te souviens de son instagram. C’est un artiste. Il n’y a que la voix de Halsey qui résonne et c’est paisible. Tu fais tes trucs, il fait ses trucs. Vous êtes seuls ensemble. Les gens qui ont la capacité d’être seul avec toi ils sont forcément plus haut dans ton estime. T’aimes pas t’obliger à faire la conversation, surtout quand t’as des trucs que tu veux finir avant d’aller te coucher. Ouais, t’es en train de bosser. Des emails que tu as dit que tu répondais dans la journée mais cette soirée chez ton ami n’était pas prévu du tout. Mais comme t’es ton propre patron, pas de problème. Tu bosses à n’importe quel heure et ça c’est de toute beauté. Parlant de beauté… Darling I just left the bar, and I’ve misplaced all my credit cards… Ta tête ne bouge pas. Tes yeux se tournent vers Ob qui est concentré sur son coup de crayon. Tu réalises que c’est 3am qui a commencé pile au moment où t’as regardé vers lui. His fav. Nah, la fav c’est Still Learning. Yeah but it’s one of the last ones. Et tu écoutes l’album dans l’ordre, sans passer aucune chanson. Tu veux pas profaner cette oeuvre. T’as terminé tes emails maintenant, tu poses ton ordi à côté de toi et tu te cales un peu mieux dans le canapé, te massant les paupières. Il n’est pas 3am mais t’as pas beaucoup dormi la nuit dernière. Tu risques de t’endormir, la voix de Halsey te berçant. Tu te mets d’ailleurs à bâiller à t’en décrocher la mâchoire. Tu attends que la chanson soit terminé pour te lever en fermant ton ordi que tu prends sous ton bras. La musique n'étant plus à présent.

« I’m going to bed. Don’t steal anything. »

Petit sourire endormi amusé sur tes lèvres. T’es grave cute comme ça Jordan. Shut up.

Regardez-moi le, avec son petit sourire en coin et son regard amusé face à ta question. « Maybe. » Il insiste, en plus. Ça lui a pas suffit d’avoir un langage corporel taquin, il a fallu qu’il appuie ses actes par un simple mot. Tu sais très bien ce qu’il cherche. Une partie de toi a envie de lui faire un petit-dej de merde le lendemain, du coup, mais une autre partie de toi a envie de lui montrer qu’on peut vivre dans la rue et bosser dans un café, mais savoir cuisiner comme un chef. Parce que ça fait des années que tu cuisines. Déjà, à l’époque, quand t’étais chez tes parents, t’étais souvent en charge de faire à bouffer, parce que ton père était trop bourré pour s’en occuper, et ta mère… C’était devenu un déchet. Du coup, il n’y avait que ta soeur et toi pour survivre. D’un côté, ça a pu te sauver de la merde quelque fois, surtout ces deux dernières années. T’as pas de diplômes, mais tes talents culinaires t’ont permis de trouver quelques boulots dans la restauration. C’est d’ailleurs grâce à ces tafs que t’as appris d’autres recettes, d’autres façons de faire, et que t’as pu te perfectionner sur certaines choses. « Guess I’m gonna do a good one for me and a shitty one for you, then. » Il te regarde toujours, et tu lui fais un petit clin d’oeil, avant qu’il ne retourne se concentrer sur son ordinateur.



Toi, en attendant, t’attrapes un carnet qui traine avec son autorisation, et tu te mets à gribouiller. T’as bien une idée en tête sur ce que t’es en train de faire, et ça tombe bien : t’as une photo de sa femme juste devant toi. Enfin, elle est pas seule, puisque c’est celle de leur mariage, et t’es bien décidé à la reproduire pour la lui offrir, comme une manière de le remercier pour cette nuit. Parce que sans lui, tu serais encore dans la rue, et tu serais complètement trempé. Une fois que t’as bien visualisé la photo, tu te mets à la dessiner, et c’est au même moment qu’une de tes chansons préférées de l’album commence. Un sourire se dessine sur ton visage, et tandis que tu te concentres sur ton coup de crayon, tes lèvres se meuvent au rythme des mots d’Halsey. Tu te laisses emporter par la musique, et des fois, tu prends ton crayon pour une baguette de batterie, et tu fais du air drums. T’en as même oublié que t’es pas tout seul, et c’est au moment où le silence s’empare de la pièce que tu réalises que Jordan est encore là. Du moins, pour pas bien longtemps. « I’m going to bed. Don’t steal anything. » Tu roules des yeux, et tu souris. Et avant qu’il s’éclipse, tu lances : « Now, that’s a good idea. » Bien sûr que tu ne vas rien voler, mais tu le taquines un peu, lui laissant croire que t’en serais capable. Y a environ deux ans, tu l’aurais fait. Mais là, ça serait pas cool. Alors, tu le laisses partir, et toi, tu restes sur ce canapé, à finir ce dessin, sans voir passer les heures. Tu le signes, tu déchires la page du carnet, et tu la laisses sur la table basse. Et enfin, tu vas te coucher, à 5h du matin.

Comme à ton habitude, t’as du mal à bien dormir quand t’es chez quelqu’un. Certes, le lit est hyper agréable, et tu rêverais en avoir un tous les soirs, mais tu n’oublies pas que t’es pas chez toi, et t’as du mal à te sentir 100% à l’aise. Du coup, tu ne dors que quelques heures. Tu dors bien, certes, mais pas longtemps. Et quand tu te lèves, la maison est encore bien silencieuse. Tu débranches ton téléphone, et après avoir enfilé à nouveau les fringues qu’il t’a laissé hier soir, tu te diriges vers la cuisine. Il est 10h. Tu regardes un peu les placards et le frigo, et t’es assez surpris. Il t’a dit qu’il y avait rien. Pourtant, ses placards et son frigo sont pleins. C’est chelou. Tu t’y attardes pas trop, et tu te mets à cuisiner. Ça fait longtemps que tu l’as pas fait, du coup, tu prévois un gros truc, parce que ça te plait de cuisiner : des tartines d’avocat et oeuf mollet, des oeufs brouillés des chocolats chauds fait maison, des fruits de toutes sortes coupés en tranche, ainsi que pressés pour faire des jus de fruits. Et enfin, du fromage blanc aux pommes et à la cannelle. Bon, t’as peut-être prévu pour beaucoup, mais ça te fait plaisir de faire tout ça.