« Il vole la déclaration d’indépendance des Etats-Unis et kidnappe le Président la plupart du temps…mais au milieu de tout ça, oui, il trouve le temps de découvrir des trésors ! » Avec un léger haussement de sourcil, plutôt décontenancée par l’explication que la jeune femme venait de lui donner, Diana vint finalement avoir un petit rire. Elle ne connaissait absolument pas le personnage dont Maze parlait, mais apparement il avait une vraie vie d’aventurier. « Il n’a jamais le temps de s’ennuyer, on peut dire. » Cette affirmation était également vraie pour elle. Elle n’avait jamais le temps de s’ennuyer, toujours à clôturer un dossier à droite, à faire un déplacement sur un autre continent à gauche, tout en n’oubliant pas de passer du temps avec sa famille et ses amis lorsqu’elle était de retour sur Brisbane. Diana avait, en permanence, un planning autant chargé que celui d’un ministre, mais elle ne savait vivre autrement que de la sorte. Lorsque son emploi du temps pouvait commencer à menacer d’avoir le moindre espace blanc, elle cherchait systématiquement à le remplir avec une ou l’autre activité. Finalement, les deux jeunes femmes arrivèrent devant la porte de la grande salle, et Diana vint remettre un peu de sérieux sur leur discussion - mais pas plus longtemps qu’un simple instant - en préparant Maze à devoir faire attention à tout ce qu’il s’apprêtait à se trouver autour d’elles. Visiter cette pièce magique, il n’y avait aucun soucis, mais si l’une ou l’autre en ressortait en ayant déréglé le moindre paramètre, la jeune Rhodes n’avait plus qu’à faire ses bagages et à déménager à l’autre bout du pays, voire de la planète. « Promis, je ne toucherai à rien, j’aurai trop peur de casser quelque chose. » Avec un petit sourire à la fois soulagé et amusé, elle finit par ouvrir la porte, laissant désormais le temps à Maze de découvrir le nouveau décor qui s’établissait autour d’elles. Car, il fallait l’avouer, il faisait partie de ceux qu’on ne pouvait pas croiser tous les jours - en tous cas, pour toute personne lambda n’exerçant pas dans le même domaine que Diana. « Wow. » Maze avait mis quelques minutes avant de réussir à prononcer le moindre mot, ses yeux venant en premier lieu s’accrocher sur le moindre détail à leur disposition. La jeune femme comprenait, elle avait eu exactement la même réaction la première fois qu’elle avait pu pénétrer dans cette même salle - et dans toutes les autres sales du monde pouvant contenir la moindre loupe d’observation. « C’est bête mais je me sens soudain…super apaisée. » Le sourire de Diana fut attendri. « Je sais. » Parce-qu’elle ne pouvait on ne peut mieux comprendre le ressenti de la demoiselle, percevant quelque-chose de similaire toutes les fois où elle venait jusqu’ici. « Je crois qu’il ne m’en fallait pas plus pour être envieuse de ton travail. Tu viens souvent dans cette pièce ? » Commençant à arpenter la pièce, pour donner des angles de vue différents à la jeune femme l’accompagnant, Diana vint secouer quelque peu la tête. « Pas tant souvent que ça. Enfin, pas ces derniers temps, j’ai plus de travail sur papier à régler que de travail d’observation, si tu veux. » Parce-qu’elle avait passé trois mois complets l’année d’avant, à l’autre bout de la planète, à apprendre et observer. Désormais, il fallait qu’elle puisse poser sur papier avec des mots, des mesures, toutes les informations qu’elle avait pu récolter. « Mais quand j’ai un instant, il m’arrive de passer ici, oui. » Principalement pour la raison que Maze avait évoqué: elle se sentait apaisée lorsqu’elle se trouvait dans les parages. « Et donc…est-ce qu’on a le droit de…jeter un coup d’œil ? » Dire qu’elle n’avait pas pris un instant pour venir peser le pour et le contre serait un mensonge. Diana savait les risques encourus si elle laissait un tel objet aux mains de quelqu’un qui ne possédait aucune expertise. Mais d’un autre côté, Maze n’avait besoin de toucher à quoi que ce soit pour juste observer le ciel à travers le télescope. Il n’y avait même pas besoin que ce dernier soit réglé sur un astre ou autre planète en particulier, juste qu’il puisse donner un accès visuel à la carte du ciel; le seul point négatif étant qu’elles étaient en plein jour et que le ciel ne risquait pas d’être réellement intéressant à ce moment de la journée. « Suis moi. » Montant les quelques marches permettant d’atteindre la dernière estrade et l’extrémité du télescope, Diana vint se pencher pour régler l’appareil sur la planète la plus accessible à ce moment là de la journée. Elle fit en sorte de régler la mise au point sans trop toucher au reste - elle notait mentalement, en parallèle, le moindre paramètre qui était déjà en place pour être sûre de tout retrouver ensuite. « Tiens. » Maze vint se mettre à la place de la Rhodes, pouvant ainsi jeter un coup d’oeil au ciel. Ce fut rapide, mais ce fut quelque-chose. Diana ne pouvait malheureusement pas se permettre plus sans jouer de trop avec le risque. Les deux jeunes femmes finirent par redescendre de l’estrade pour reprendre le chemin les menant vers la sortie de la salle d’observation. « Ça pourrait faire un endroit magique pour quelques répétitions de danse en comité restreint. » A entendre ces mots, Diana s’autorisa un petit rire - elles venaient de rejoindre la salle des visiteurs de nouveau, après qu’elle ait vérifié trois fois si tout était bien fermé à leur suite. « J’y ai déjà pensé en vrai. » A demander à Max de venir ici un jour avec elle, qu’ils laissent la musique résonner jusqu’au plafond donnant l’impression de se faire entendre jusqu’aux étoiles, de laisser leurs pas les guider au rythme perçu sans jamais s’arrêter, comme suspendus dans le temps, dans l’espace. « Mais la salle est interdite d’accès aux visiteurs et je pense pas que le directeur du lieu soit assez ouvert d’esprit pour ça. » Alors, elle vint ponctuer sa phrase d’un léger haussement d’épaules. Pourtant, elle rejoignait Maze sur ce point, et était d’accord pour dire que le lieu pourrait devenir féérique le temps d’un moment, d’un danse. « Peut-être qu’un jour, des danseurs finiront par être invités ici, lorsque l’observatoire aura besoin d’une meilleure notoriété - ça reste un endroit perçu comme très intello, plutôt ennuyant. » Elle leva les yeux au ciel, petit sourire en coin. Les clichés avaient la peau dure, ces derniers d’autant plus - et elle était bien placée pour en parler; elle avait évolué dans un monde à part pendant les douze dernières années, souvent mal-comprise par ses paires qui ne comprenait pas trop sa place et son objectif de vie professionnelle. « Enfin, laissons les intello dans leur coin et allons boire ce café, t’en penses quoi ? » Poussant sur la barre rétractable, Diana vint tenir la porte qui les menait à la salle suivante, un sourcil inquisiteur haussé sur le visage. Elles auraient l’occasion de continuer leur discussion sans aucun soucis autour d’une boisson chaude - le taux de caféine dans le sang de la Rhodes commençant à chuter dangereusement.