Assise au bar, un verre de vin à la main et un sourire énigmatique au visage, Maze se réjouissait de ce qui l’attendait. Son plan était parfait et même s’il avait été conçu pour un dénouement qui n’allait durer que quelques secondes, elle était certaine que tout cela allait en valoir la chandelle. Il ne pouvait en être autrement.
Depuis qu’Anwar avait retrouvé sa trace suite à sa disparition et l’avait littéralement sauvée de l’enfer sur terre, la Britannique n’était restée en contact qu’avec très peu de personnes. Son sauveur, ses parents, et de rares personnes qu’elle pouvait compter sur les doigts d’une main. Nino en faisait partie. Et étrangement, il faisait également partie des gens auxquels elle était parvenue à se confier au sujet de toute cette histoire. En même temps, il aurait été difficile de lui expliquer pourquoi elle était repartie en Angleterre si soudainement. Et sa voix était si éteinte le peu de fois où elle l’avait eu au téléphone qu’il menaçait de raccrocher en prenant pour lui personnellement son manque d’enthousiasme. Alors elle avait fini par tout lui raconter, puis n’avait plus souhaité en reparler par la suite. Mais au moins, il savait. Et il avait cessé de lui lancer des réflexions types « Faut le dire tout de suite si tu veux pas me parler », dignes de la plus tyrannique des pom pom girl lycéenne.
Si elle n’avait pas envie de rire, il saurait pourquoi. Si elle n’avait pas envie de donner de nouvelles pendant des semaines, il saurait également pourquoi. Non pas que Nino n’ait jamais été du genre à s’inquiéter très régulièrement de ses proches de toutes façons.
Si Maze était plus déprimée qu’autre chose ces derniers temps, il lui arrivait également d’avoir d’inexplicables et parfois inquiétantes sautes d’humeur. Elle pouvait se montrer extatique toute une journée avant de ressombrer sans explication aucune dans la morosité la plus totale le soir venu. Et c’était lors de sa première nuit de retour à Brisbane que ce soudain élan d’engouement la pris, alors qu’elle réfléchissait aux personnes qu’elle devait prévenir de son retour. Son plan prit complètement forme durant la nuit et dès le lendemain matin, elle sortit s’acheter un nouveau téléphone. Qu’importe qu’il s’agisse d’un vieux modèle et qu’il ne permette même pas d’envoyer de photos. Elle avait simplement besoin d’envoyer des messages avec un nouveau numéro qui lui permettrait de passer incognito. Son achat fait, elle était retournée s’affaler sur le lit de sa chambre d’hôtel et s’était immédiatement emparée de ce nouveau téléphone : « Comment va mon bel Italien aujourd’hui ? » Elle était même allée jusqu’à signer en tant que sa "plus fervente admiratrice". Elle en faisait des caisses, mais cela avait payé car il n’avait pas fallu plus de quelques minutes pour que Nino ne lui réponde en cherchant à savoir de qui il s’agissait. Oui, une admiratrice inconnue, il y avait peu de chance pour qu’il ne cherche pas à savoir de qui il s’agissait. Elle l’avait teasé, distillant certaines informations sur lui, sur elle, et paraissant faussement offusquée qu’il ne se souvienne pas de son identité. Honnêtement, elle devait passer pour la plus psychopathe des stalkeuses mais la curiosité de Nino semblait plus forte que cela. Aussi avait-elle fini par lui donner rendez-vous à l’electric playground. Comment était-il censé la reconnaître ? Elle porterait une robe rouge incendiaire, il ne devrait pas avoir trop de mal. Quant à lui, elle ignorait encore comment mais elle était parvenue à le convaincre de porter une chemise fuchsia bien criarde avec une cravate orange : deux couleurs qui juraient séparément, et encore plus quand on les mettait ensemble. Quant à sa robe rouge ? Elle l’avait laissée dans sa chambre d’hôtel et en avait plutôt choisie une noire, discrète, qui lui permettrait de se fondre dans le paysage.
Son sourire s’élargit en voyant le visage de l’italien passer la porte de la boîte de nuit, et elle manqua de s’étouffer en constatant qu’il avait bien respecté le code vestimentaire imposé. Elle le laissa s’installer au bar et se commander une boisson, profitant du spectacle à chaque seconde. Finalement, la brune se décida à se lever pour aller le rejoindre. S’approchant doucement dans son dos, elle se pencha à son oreille pour murmurer d’une voix suave : « Si j’avais su, j’aurais rajouté une petite casquette à hélice à la panoplie vestimentaire. » Et elle s’installa à côté de lui en perdant cette fois-ci tout son sérieux : elle n’arrivait plus à réprimer son fou rire maintenant qu’elle l’avait en face de lui. « Je pense que t'es prêt pour la Fashion Week, c'est bon, félicitations. »

« Comment va mon bel Italien aujourd’hui ? » la dernière fois que le bel italien avait reçu ce genre de message, c’était lorsqu’une vieille amie -appelez ça comme vous voulez – l’avait inscrite sur un site de rencontre à son insu, se permettant de donner son numéro de téléphone à quelques inconnues. Il lui avait permis de faire une ou deux rencontres d’ailleurs, mais celles-ci n’avaient menée nulles part. Il n’y croyait pas, que Maze soit capable de lui refaire ce coup, c’était pas son genre, de faire du réchauffer. Mais, dans le doute, il avait quand même répondu, demandant qui était cette fameuse admiratrice secrète et d’ailleurs, après s’être pris un vent mémorable de la part d’Adèle (qui lui avait fait assez mal d’ailleurs) il ne se refusait pas une rencontre au hasard (pas si hasardeuse que ça la rencontre). D’après les échanges avec cette inconnue, il semblerait qu’elle fasse partie de celle qu’il avait déjà rencontré il y a plusieurs mois auparavant, même pas désolé de ne pas se souvenir, il proposa tout de même de se voir à nouveau dans l’doute, il ferait comme s’il était amnésique si elle ne lui plaisait vraiment pas – se disant qu’il ne l’avait peut-être pas oublié pour une mauvaise raison.

Rendez-vous electric playground, alors qu’il n’avait jamais mis les pieds dans cette boite de nuit, l’italien avait fini par capitulé. Acceptant de s’y rendre, même si le thème de la soirée était « Color Pop » il n’avait aucune idée de ce que ça pouvait bien dire mais d’après les recommandations de son inconnue, il ne pourrait pas rentré s’il ne jouait pas le jeu et ainsi, il devait porter des couleurs criardes ! Fushia et Orange, il se trouvait tellement ridicule et d’autant plus lorsqu’il remarqua qu’autour de lui, personne ne portait un tel accoutrement… qu’est-ce que ça voulait bien dire ? Accoudé au bar, agacé, il était à deux doigts de faire demi-tour, près à envoyer un sms incendiaire à cette fervente admiratrice. « Si j’avais su, j’aurais rajouté une petite casquette à hélice à la panoplie vestimentaire. » cette voix qu’il reconnaitrait entre mille.

Nino n’avait jamais compris cette disparition soudaine de Maze. La sachant anglaise, il s’était simplement dit qu’elle était partie et qu’elle avait décidé de ne plus donner de nouvelles, ca n’avait en rien choquer l’italien car lui-même était capable (s’il n’était pas menacé à Scampia) de retourner en Italie de prévenir personne et redonner signe de vie bien plus tard en disant : au fait, j’vous oublie pas, mais j’me suis barré. A plus. Rien de bien compliqué. Même si effectivement, il a pu se demander un instant si Maze en était vraiment capable mais il avait conclu en se disant qu’après tout, il ne la connaissait pas tant que ça. Elle n’était que cette nana qui habitait sous l’appartement de Ash et qui avait failli le tuer à coup de lampe, ou encore cette nana avec qui il avait passé un casting de téléréalité, se faisant passer pour son mec. Comment il l’avait appelé déjà ? Moumoune ? Ca l’faisait rire quand il y repensait et finalement, pour quelqu’un qu’il connaissait pas tant que ça, elle avait tendance à lui redonner le sourire à chaque souvenir qu’elle lui rappelait. C’était déjà pas mal ça.

Puis, Maze avait fait son grand retour, revenu de nulle part, comme si sa mission avait pris fin mais le souci c’est que Maze avait changé. Même s’il ne l’avait pas encore revu, il avait entendu dans sa voix que quelque chose n’allait pas. Maze riait un peu moins, avait l’œil un peu moins brillant aussi (si il était capable de le sentir rien qu’au téléphone, sixième sens ) et elle était plus souvent à court de vannes définitivement pas drôle… Nino s’était demandé si le problème venait de lui – pensant qu’il était peut être le centre du monde – et elle avait fini par lâcher le morceau. Et là, l’italien avait eu du mal à comprendre tout ce qu’elle lui avait dit tant ça lui semblait irréel. Lui qui flirtait sans cesse avec le banditisme, il se rendait compte qu’il était loin de trainer dans des histoires très sombres, le trafic d’être humain étant bien loin de tout ce qu’il avait déjà fait. Il lui avait alors tout pardonner : son faux départ en Angleterre, son manque d’enthousiasme à chaque prise de contact, son absence de vanne (quoi qu’il ne s’en plaignait pas tant que ça.). L’italien s’était même fendu en excuse (chose rare !) lorsqu’il avait appris tout ça et puis il n’était jamais revenu sur le sujet car il n’était pas à l’aise de l’aborder. Et peut-être – du moins, ça l’arrangeait de le penser – que Maze n’avait pas forcément envie d’en parler non plus. Il n’était pas la meilleure oreille qu’elle aurait pu avoir, de toutes façons.

« Je pense que t'es prêt pour la Fashion Week, c'est bon, félicitations. » Et la voilà qui avait retrouvé son sens de l’humour et son rire insupportable. L’italien se trouvait réellement idiot d’avoir pensée une seule seconde qu’il avait effectivement une admiratrice secrète. « J’ai bien envie d’me barrer maintenant et d’admirer ta tête déprimée à l’idée de passer la soirée solo ! » il savait pas bien s’il lui en voulait vraiment de lui avoir faire mettre cette tenue. « T’as d’la chance qu’on se soit pas vu depuis des mois. Parce que j’aurai eu aucune pitié à partir si on s’était vu hier. » et que finalement, il était bien content de la retrouver. « Cette robe te va pas non plus, si tu penses t’en sortir mieux que moi. » il grimaça, en réalité il s’en moquait pas mal. « J’en reviens pas de m’être fait avoir comme ça… »

La britannique regrettait presque de ne pas avoir filmé l’entrée de Nino dans la boîte de nuit, puis son expression tout aussi surprise qu’agacée en découvrant le pot aux roses. Ceci dit, même si elle avait essayé, sa main aurait tellement tremblé à force de rire de la situation que son téléphone n’aurait certainement pas pu filmer grand chose. Elle tentait encore tant bien que mal de se pincer les lèvres pour réprimer au maximum son fou rire mais cela ne donnait pas vraiment l’effet escompté. Et le fait que l’Italien menace de partir sur le champ ne l’aida en rien à calmer le jeu et à reprendre son sérieux. Ses réactions excessives lui avaient manqué, elle aurait presque eu envie de le prendre dans ses bras. « T’as d’la chance qu’on se soit pas vu depuis des mois. Parce que j’aurai eu aucune pitié à partir si on s’était vu hier. » Elle sourit tout en l’observant, pas déstabilisée pour un sou par ses paroles. « J’en doute pas un seul instant. Toi aussi tu m’as manqué Nino. » Et malgré sa furieuse envie de rire persistante, elle restait malgré tout très sincère dans ses propos. Elle avait beau préférer se cloîtrer chez elle et éviter toute sortie et tout contact avec le monde extérieur depuis son enlèvement, Maze se rendait compte à présent que le caractère de l’Italien, ses frasques et ses envolées lyriques lui avaient vraiment manqué. Et il n’avait pas fallu plus de quelques secondes en sa compagnie pour qu’elle en oublie tous ses problèmes. « Cette robe te va pas non plus, si tu penses t’en sortir mieux que moi. » Elle hocha lentement la tête en affichant une légère moue, comme si ses mots pouvaient avoir un quelconque impact sur elle. Ça sentait à plein nez la réflexion facile d’un Nino vexé. Elle approcha ses doigts de sa cravate d’un magnifique vert criard et s’appliqua à en défaire le nœud. Une fois fait, elle récupéra le vêtement pour se l’enrouler de manière négligée autour du cou comme elle aurait pu le faire avec un quelconque foulard. « Et maintenant ? Je pense que c’est ce qui manquait à ma tenue. Ma robe me va tout de suite mieux là, non ? » Pour la forme, elle s’était même levée de son tabouret et avait effectué un tour sur elle-même comme si elle était prête à défiler sur le tapis rouge d’un célèbre catwalk. Elle avait vu suffisamment d’émissions de téléréalité américaines pour savoir comment jouer la top model de manière exagérée et pompeuse. Tyra Banks lui avait tout appris. Elle jeta un coup d’œil au bar, se demandant quelle serait la réaction du barman si elle transformait ledit bar en podium de défilé. Non. Elle n’avait pas encore suffisamment bu pour ça. Et elle ne faisait pas le poids face aux vigiles qu’elle avait aperçu à l’entrée…Mais Nino et elle en revanche ?...Non, même ensemble et en s’acharnant à deux sur un vigile à la fois, ils ne feraient certainement pas le poids non plus. La britannique se rassit donc docilement, non sans se demander au passage si ce genre d’idées délirantes ne lui traversaient l’esprit qu’en présence de Nino. « J’en reviens pas de m’être fait avoir comme ça… » Son sourire s’élargit un peu plus alors qu’elle se retournait pour faire signe au barman. Sa cravate et la chemise de Nino avaient au moins le mérite de rapidement attirer l’attention, tant et si bien qu’elle n’avait pas eu à attendre plus de quelques secondes avant que l’homme ne leur jette un coup d’œil curieux, lui permettant ainsi de passer commande rapidement. « On va avoir besoin de quelque chose de fort pour Monsieur s’il vous plait. » C’était ça ou bien elle allait devoir l’entendre se plaindre de cette mauvaise plaisanterie toute la soirée. « J’étais pas certaine que mon plan marcherait mais je te cache pas que j’en suis plutôt satisfaite. » Et sa fierté se lisait un peu trop ostensiblement sur les traits de son visage. « T’avais des conquêtes en attente pour tomber comme ça dans le panneau ou quoi ? » Quelqu’un d’autre qu’elle l’avait-il inscrit sur un site de rencontres sans son accord ? S’était-il lui-même inscrit sur un site ? Non. L’idée ne semblait pas crédible. Nino et les nouvelles technologies, ça faisait définitivement deux. Elle ne l’imaginait pas une seule seconde capable de se créer un profil sur ce genre de sites. Il aurait certainement lâché l’affaire et fait passer l’ordinateur par la fenêtre avant même d’avoir pu valider son inscription.
Leurs verres venaient de leur être servis et, sans avoir une seule idée de ce que le barman venait de leur apporter, elle le gratifia tout de même d’un sourire pour le remercier. Attrapant son propre verre, elle le leva vers Nino. « Désolée que ce ne soit pas une bouteille de bière un peu trop secouée qui t’aurait potentiellement permis de te libérer de cette horrible chemise le temps qu’elle sèche… » Référence à leur première rencontre qui avait été mémorable, comme toutes les sorties qui lui avaient ensuite succédé d’ailleurs. « …mais à la tienne mon bel Italien. » Son sourire moqueur venait de refaire une furtive apparition sur ses lèvres. « Pour ce que ça vaut, je suis vraiment contente de te revoir. » Et pour le coup, son sourire était devenu bien moins moqueur et bien plus sincère.

Il avait un peu le seum Nino de s’être fait avoir comme ça, venu avec sa chemine fluorescente, se retrouvant tout seul dans cet accoutrement et tout ça pour quoi ? Ou plutôt, tout ça pour qui ? Maze en personne qui semblait bien se marrer que son plan ait marché. Lui qui s’attendait à rencontrer – à revoir qui sait – son admiratrice secrète. « J’en doute pas un seul instant. Toi aussi tu m’as manqué Nino. » même pas en rêve qu’il lui répond que c’est réciproque. Il est vexé, il est rancunier, il allait sans doute passer une bonne partie de la soirée à vouloir repartir mais il sera tiraillée entre son envie de rester quand même et son mal-être. Il allait sans doute faire en sorte qu’ils s’en aillent rapidement pour aller se changer, au moins. Il détestait attirer l’attention sur lui, il avait toujours eu l’habitude de devoir faire profil bas, se faire petit pour ne jamais être repérer, et là, c’était foutu. Il voyait déjà pas mal de regards se tourner vers lui. Où était son trou à rat pour aller s’y réfugier ? Il manqua pas alors de faire une remarque – qu’il pensait pas vraiment – sur la tenue de la demoiselle, comme pour lui rendre la monnaie de sa pièce, même s’il savait d’avance que ça la toucherait pas, car son seum se voyait sans doute à dix kilomètres à la ronde. Et vue la manière dont elle lui piqua sa cravate verte, elle se jouait encore de lui. « Et maintenant ? Je pense que c’est ce qui manquait à ma tenue. Ma robe me va tout de suite mieux là, non ? » C’était toujours ça de pris, au lieu d’avoir toute l’attention, celle-ci était à présent aussi tournée vers Maze. Les rôles étaient pas suffisamment bien répartie, mais y avait du mieux. « Tu fais des efforts. » et en plus, elle se donne en spectacle à faire la top model. Il manquerait plus qu’elle ai l’idée de se jeter sur le podium pour jouer le mannequin à la Victoria Secret. Même pas en rêve l’italien resterait pour voir le spectacle. Trop c’est trop. « On va avoir besoin de quelque chose de fort pour Monsieur s’il vous plait. » elle avait bien compris ce qui pourrait rapidement lui remonter le moral. Il hocha la tête, pour confirmer et il espérait qu’elle lui paierait au moins la moitié des verres pour vraiment, vraiment se faire pardonner. « J’étais pas certaine que mon plan marcherait mais je te cache pas que j’en suis plutôt satisfaite. » Il aurait à peine deviné, elle avait pas besoin de le dire, ça se voyait sur son visage. « T’avais des conquêtes en attente pour tomber comme ça dans le panneau ou quoi ? » en vrai, même pas. « Je sais même pas ce qui m’a poussé à accepter de venir ici. » ou peut être qu’il avait bien besoin de se changer les idées et de voir qu’il plaisait quand même à quelqu’un, qu’il était pas juste un pauvre type dont personne n’avait envie ? Peut être bien ouais, et merci Adèle. « Mais t’as pas idée du nombre de message du genre que j’reçois tout l’temps. Ce genre de rendez-vous, j’suis habitué. » Il commence enfin à se détendre l’italien. « Désolée que ce ne soit pas une bouteille de bière un peu trop secouée qui t’aurait potentiellement permis de te libérer de cette horrible chemise le temps qu’elle sèche… » il attrapa le verre à son tour et leva les yeux au ciel. « …mais à la tienne mon bel Italien. » il trinqua quand même avant de rétorquer « Tu vas me rappeler toute la soirée que j’suis sapé comme ça ? Ou bien, on fait semblant d’avoir oublié tous les deux et on passe vraiment une bonne soirée ? » Nino Marchetti rabat-joie ? Ca se pourrait bien et si Maze ne s’arrêtait pas de faire des vannes, il allait sans doute réellement finir par partir une fois son verre terminé. « Pour ce que ça vaut, je suis vraiment contente de te revoir. » il bu sa première gorgée, trouvant cette bière absolument ignoble. « Merde ! » qu’il lâcha avec l’envie de recracher sa gorgée. « C’est quoi ce truc ? » manquerait plus qu’on ait pissé dans son verre plutôt que de lui avoir servi une pression. « Qu’est ce qu’on fou vraiment ici Maze ? On aurait pas mieux à faire ailleurs ? » loin des sentiers battus, une virée dans un immeuble abandonné en bas de la rue ? Aller passer les grilles de la fête foraine pour faire un cache cache géant entre les manèges ? tout ce qu’elle voulait, mais pas ici, pas dans ce bar où Nino ne se sentait pas à sa place ! et qui en plus, servait de la daube.

Maze se demanda l’espace d’une seconde si l’Italien serait capable de lui envoyer sa main dans la figure. Il avait l’air vraiment vexé par le plan qu’elle avait mis sur pied alors qu’elle continuait de trouver cela machiavélique et très drôle. Mais un moment de leur audition pour une téléréalité lui revint en mémoire. Alors qu’elle venait de gifler Nino pour créer une scène dans leur couple fictif, celui-ci n’avait pas répliqué mais son regard n’avait laissé planer aucun doute sur le fait qu’il lui avait certainement rendu sa gifle au centuple dans sa tête. Et la britannique se demandait si c’était le même regard qu’elle pouvait voir sur son visage ce soir-là. Heureusement pour elle, même si sa théorie se confirmait, il y avait sûrement trop de témoins pour qu’il se venge de cette manière. Toutefois, elle ne se faisait pas beaucoup d’illusions : elle savait qu’elle allait le payer à un moment ou à un autre. Mais c’était comme ça qu’ils fonctionnaient tous les deux après tout, non ? Par ailleurs, pour tenter de le dérider, elle avait même été suffisamment gentille pour le débarrasser de sa cravate et l’ajouter à sa propre tenue. « Tu fais des efforts. » Elle fronça légèrement les sourcils en l’observant, sans réussir à se départir d’un fin sourire amusé. « Mais pas encore suffisamment vu ta tête. » Elle avait jugé bon de commander de l’alcool auprès du serveur. Elle ne parvenait pas à faire sourire Nino à l’aide de ses actes et de ses paroles mais peut-être que la boisson y parviendrait plus facilement. Il était toujours possible d’essayer de le rendre lentement mais sûrement saoul pour qu’il cesse de se montrer aussi grognon. C’était une technique comme une autre. Et en attendant qu’ils soient servis, elle choisit de s’enquérir sur les dernières conquêtes de Nino. Mais cela signifiait aussi remettre indirectement sur le tapis le fait qu’elle l’ait dupé et à bien y réfléchir, ça n’était pas l’idée du siècle. « Je sais même pas ce qui m’a poussé à accepter de venir ici. » Elle fit mine de réfléchir quelques secondes. « Le fait que je te connaisse bien et que j’ai su utiliser mon âme de poète pour réussir à t’allumer comme personne et donc te convaincre de venir ici ? » Ou bien le fait qu’elle savait simplement qu’il avait eu suffisamment de conquêtes pour que ses messages puissent l’intriguer. Elle ponctua sa phrase d’une légère moue avant de lui lancer un sourire…inquiet ? Il allait peut-être falloir qu’elle se calme sur ce genre de réflexions tant qu’il n’était pas redescendu d’un cran. Ensuite elle pourrait recommencer tout à loisir à le chambrer sans limite. « Mais t’as pas idée du nombre de message du genre que j’reçois tout l’temps. Ce genre de rendez-vous, j’suis habitué. » Elle haussa un sourcil suite à cette confession qui pouvait difficilement être plus macho. Non pas qu’elle ait été surprise de découvrir qu’il pouvait enchaîner les conquêtes mais pour une toute autre raison : « Et tu penses à leur répondre à toutes ? Toi qui exècres ne serait-ce que l’idée de devoir répondre à un appel ? » Nino et les smartphones, ça faisait deux et ça n’était un secret pour personne. Sa réplique suivante, bien que beaucoup moins macho, était en revanche complètement dirigée contre elle.  « Tu vas me rappeler toute la soirée que j’suis sapé comme ça ? Ou bien, on fait semblant d’avoir oublié tous les deux et on passe vraiment une bonne soirée ? » Elle soupira pour la forme et afficha un air exaspéré. « J’aime tellement quand tu me parles comme ça Nino. Pour la peine j’ai très envie de choisir la première option dans ta proposition. Mais comme j’imagine que l’un de nous deux va devoir faire un effort pour que la soirée ne s’écourte pas, je vais me dévouer et m’abstenir de tout commentaire à partir de maintenant. Heureux ? » Car parti comme il était, les efforts n’allaient pas venir de lui. Et comme pour appuyer ses dires, voilà qu’il trouva à se plaindre de la boisson que le serveur leur avait apportée. Bon, pour sa défense, il fallait admettre que ça n’était pas une grande réussite mais elle n’allait certainement pas l’avouer et être d’accord avec lui.  « Qu’est ce qu’on fou vraiment ici Maze ? On aurait pas mieux à faire ailleurs ? » Elle fronça les sourcils. C’était un endroit comme un autre pour se retrouver non ? Bruyant, certes, mais un endroit comme un autre malgré tout. C’est vrai qu’ils avaient plutôt l’habitude de partir dans de rocambolesques aventures quand ils étaient ensemble mais elle avait songé qu’un verre et de la musique suffirait pour cette fois. « Désolée, j’ai pas entendu parler d’un quelconque casting pour une téléréalité à proximité, j’ai pris ce que j’avais pour le programme du soir. Mais je t’écoute Nino…tu proposes quoi ? » C’était à son tour d’être vexée. Il n’avait qu’à proposer mieux après tout. Et puis elle n’était finalement pas contre sortir d’ici si c’était pour partir à l’aventure. Les connaissant, il s’agirait certainement d’une aventure foireuse, mais d’une aventure quand même.

 Il grogne, il fait que grogner depuis qu’il est arrivé, depuis qu’il sait qu’l est tombé dans un piège. Pourtant, il est bien heureux de retrouver son amie, depuis tous ces mots où elle avait disparu et il s’en était presque voulu de pas s’être inquiété plus que ça l’italien. Surtout quand il avait finalement appris ce qui lui était tragiquement arrivé. Si Nino avait souvent trainé dans de sales histoires, qu’il adorait la sensation de flirter avec l’illégalité, s’il y avait une chose qu’il n’aurait jamais accepté, c’était le trafic d’être humain. La prostitution, l’esclavagisme, la pédophilie, toutes ces choses immondes qui étaient pour lui réellement des limites à ne pas franchir. Il se tuerait si on devait l’y obliger. Alors, Maze ayant été mêlé à l’une de ces histoires, il partirait bien sur son cheval blanc pour aller défoncer tous ces connards, mais il savait que c’était cause perdue. Simplement parce qu’il n’était pas ce prince qui réussissait à vaincre tous les défis et que même le mecs qui se trouve tout en bas de l’échelle de cette organisation de merde était plus féroce que lui. Alors la seule chose qu’il pourrait lui apporter, c’était son soutien et pour la soutenir, il pourrait sans doute commencer à ne plus faire la gueule. C’est bon, l’italien, passe à autre chose là.
Il commençait même à faire quelques vannes, mais c’était pas encore, ça, franchement, il était pas à l’aise dans cette tenue. Pas ici. « Et tu penses à leur répondre à toutes ? Toi qui exècres ne serait-ce que l’idée de devoir répondre à un appel ? » il haussa les épaules, l’air désabusé. « Pas l’temps, trop de monde, trop sollicité. Obligé de faire une sélection. Mais c’est suffisant pour voir une nana par soir. » qu’il se vante mais pas la peine de préciser à Maze que c’est pas vrai, n’est-ce pas ?! Bon, pour ne pas avoir l’impression de perdre son temps, l’italien proposait de changer de programme et ça commençait par demande à son amie d’arrêter de lui rappeler dans quelle tenue elle l’avait fait venir par ici.  « J’aime tellement quand tu me parles comme ça Nino. Pour la peine j’ai très envie de choisir la première option dans ta proposition. Mais comme j’imagine que l’un de nous deux va devoir faire un effort pour que la soirée ne s’écourte pas, je vais me dévouer et m’abstenir de tout commentaire à partir de maintenant. Heureux ? » il hocha la tête, comme s’il avait gagné une manche. Mais il la connaissait, elle allait pas s’arrêter là si facilement, mais au moins il avait gagné quelques minutes. « On n’peut plus heureux. » qu’il rajouta même. La bière qu’on lui servit étant ignoble, c’était bien la seule chose à laquelle il aurait pu s’accrocher, il était à présent temps de s’en aller et de fuir loin d’ici.  « Désolée, j’ai pas entendu parler d’un quelconque casting pour une téléréalité à proximité, j’ai pris ce que j’avais pour le programme du soir. Mais je t’écoute Nino…tu proposes quoi ? » ahah ce fameux casting, ca suffisait d’en parler pour faire sourire l’italien. « On va acheter une bouteille dans la première épicerie qu’on voit et on se descend ca sur les quais plus bas. Juste toi et moi… » c’était comment déjà ? « Mounia ? » ca l’faisait rire. Il posa son verre sur le comptoir et comptait bien se barrer d’ici sans payer cette horrible bière. « Aller, on y va ! » il se leva et attrapa le poignet de la demoiselle en rose pour s’enfuir d’ici quand il entendait déjà le barman leur crier après pour les sommer de payer leur boisson. « tu t’arrête même pas, tu fonces ! » et il accélérait le pas jusqu’à la sortie.

Un Nino qui ne sortait pas régulièrement une phrase macho n’était pas dans son état normal. « Pas l’temps, trop de monde, trop sollicité. Obligé de faire une sélection. Mais c’est suffisant pour voir une nana par soir. » Et Maze était donc ravie de constater que son ami était vraisemblablement en pleine forme, ce qui n’empêcha pas pour autant la brune d’accueillir cette réflexion en levant les yeux au ciel, pour la forme. Et puis aussi parce qu’elle allait sérieusement se mettre à faire la gueule à son tour s’il ne se déridait pas un peu. Heureusement pour eux et leur soirée, elle eut la bonne idée de faire référence à leur casting de télé-réalité, ce qui sembla détendre immédiatement l’Italien…tout en lui donnant de nouvelles idées pour la suite de la soirée visiblement. « On va acheter une bouteille dans la première épicerie qu’on voit et on se descend ca sur les quais plus bas. Juste toi et moi…Mounia ? » Le programme était acceptable et pouvait même s’avérer plaisant. En revanche, la résurgence de ce surnom manqua de lui faire recracher la bière qu’elle s’évertuait à boire. « T’avises pas de m’appeler comme ça si tu veux pas que je me remette à utiliser des surnoms à la con et mielleux mon trèso… » Elle venait tout juste de reposer son verre sur le comptoir et n’avait même pas eu le temps de finir sa phrase qu’elle se sentit happée brusquement loin de son tabouret. « Aller, on y va ! » Son cerveau ne comprenait qu’à moitié ce qui était en train de se passer, mais ses pieds saisissaient suffisamment la situation pour comprendre qu’il était temps de courir. Nino était-il sérieux ? Ils avaient commis un certain nombre de frasques ensemble, mais dans ce genre-là c’était une première. « tu t’arrête même pas, tu fonces ! » Cela lui semblait assez évident étant donné que son poignet était bloqué dans la main de Nino et que le serveur semblait déjà prêt à leur courir après. « Putain Nino !!! » C’est tout ce qu’elle eut le temps de lancer avant d’accélérer le pas, réalisant que la seule solution à présent était de suivre l’Italien dans son idée et de tenter de s’extirper de tout ça en courant le plus vite possible pour semer de potentiels poursuivants. Et c’est ce qu’elle fit, elle mit toute son énergie pour s’échapper et se découvrit des talents de coureuse insoupçonnés. Nino savait pourtant qu’elle détestait courir par-dessus tout et qu’il ne lui fallait pas plus de quelques minutes avant d’être à bout de souffle. Elle ne voyait même plus défiler les ruelles sombres qu’ils traversaient au pas de course, son regard restait fixé droit devant elle et ses jambes refusaient de s’arrêter. Mais ses poumons en feu finirent par la ramener à la réalité et la firent ralentir puis freiner. Elle dégagea enfin son poignet de la prise sournoise de Nino et jeta un coup d’œil inquiet derrière eux en tentant tant bien que mal de reprendre son souffle. Il n’y avait personne. Soit ils avaient réussi à semer de potentiels vigils lancés à leur poursuite, soit ces derniers ne tarderaient pas à faire leur apparition. Constatant qu’il n’y avait a priori pas de cris ou de bruits de pas lointains, Maze s’autorisa à se laisser lamentablement choir au sol. « Tu déconnes grave Nino. » Elle lui lança un regard sévère avant de sortir une bouteille de vin de sa main gauche qui était restée cachée derrière son dos jusque-là. Elle la brandit triomphalement dans sa direction.  « On va quand même pas acheter une bouteille dans une épicerie alors qu’on a déjà du vin ! » Toujours essoufflée, elle parvint néanmoins à lui lancer un sourire. « Je sais pas à quel moment, dans tout ce bordel dans lequel tu viens de nous entraîner, ma main libre et mon cerveau se sont mis d’accord pour piquer une bouteille qui trônait sur une table avant qu’on sorte de là. » Bon, ça n’était pas un alcool fort. Mais la performance méritait toutefois d’être applaudie. La brune s’étala de tout son long sur le bitume. « Pour me féliciter, tu vas pouvoir me porter jusqu’aux quais. Parce que je crois pas que mon corps soit encore en mesure de faire un seul pas. » Ou bien il pouvait lui laisser une petite heure ou deux pour récupérer l’usage de ses poumons, au choix.

Déridé, l’italien s’autorisait même à faire quelques vannes en référence à leur expérience passée de presque star ratée de la téléréalité, quel dommage que leur candidature n’ai pas été retenu. A croire que dans les productions de ce type d’émission, tout le monde n’était pas complétement débile et ils avaient sans doute un peu flairer que derrière Mounia et son beau gosse se cachaient en réalité deux petits cons qui ne prenaient pas tout ça au sérieux. Comme si c’était à peine grillé, ils en avaient fait des tonnes. « T’avises pas de m’appeler comme ça si tu veux pas que je me remette à utiliser des surnoms à la con et mielleux mon trèso… » c’était presque agréable d’entendre ce genre de mot de la bouche de Maze. « J’t’en voudrai même pas, chattoune. » ca l’fait rire l’italien et là, il était content de retrouver Maze, en oubliant presque la tenue dans laquelle il se donnait en spectacle, mais pour autant, il n’était pas à sa place ici. Il était temps de prendre la poudre d’escampette.
Maze au bout des doigts, elle avait intérêt à suivre le rythme de l’italien sans quoi, elle tomberait sans doute et pas sûre que l’italien s’arrête pour assumer sa fuite sans avoir payé. Mais la brune tenait le coup et fit une performance sportive que l’italien ne pouvait soupçonner. Il l’entendait râler derrière lui et ça ne l’encourageait qu’à aller encore un peu plus loin alors qu’ils étaient déjà sorti et que personne ne semblait leur courir après surtout. L’italien commençant lui-même à sentir ses jambes lourdes – faut dire que depuis qu’il n’était plus à Scampia, la course n’était plus dans ses sports de prédilection, il n’avait plus à courir et fuir sans arrêt – il s’arrêta en entendant le souffle saccadé de Maze, ça l’faisait sourire, comme une fierté assumée. « Tu déconnes grave Nino. » il sait, il accepte, un peu d’adrénaline ne fait jamais de mal à personne. Il observa son geste et vit la bouteille qu’elle sortit de nulle part tel une magicienne mystique qui sortait un lapin de son chapeau. Impressionné par le numéro d’illusion, l’italien pourrait presque tomber amoureux de sa Mounia sur le champ. « On va quand même pas acheter une bouteille dans une épicerie alors qu’on a déjà du vin ! » qu’elle est parfaite, Maze. Il saisit la bouteille pour voir si au moins, elle avait chopper un bon cru ou si c’était pas du cidre doux pour petits joueurs. « Je sais pas à quel moment, dans tout ce bordel dans lequel tu viens de nous entraîner, ma main libre et mon cerveau se sont mis d’accord pour piquer une bouteille qui trônait sur une table avant qu’on sorte de là. » Il vit en elle un grand potentiel pour de futurs coups en duo. « Le pire, c’est que t’es si angélique qu’on te soupçonnerait même pas. » les yeux rivés sur la bouteille, il y connaissait rien en vin en réalité, même le vin italien lui faisait défaut. Mais ça a pas l’air d’être du cidre en tout cas. « tu t’es pas foutu d’moi. » elle avait sans doute aucune idée de ce qu’elle avait choppé sur ce comptoir mais c’était l’intention qui comptait avant tout. « Pour me féliciter, tu vas pouvoir me porter jusqu’aux quais. Parce que je crois pas que mon corps soit encore en mesure de faire un seul pas. » et ni une ni deux, pour la féliciter de ce vol, qui devait être une première pour elle, il la choppa et la porta telle une princesse. « Ca vaut au moins ça. » il lui rendu la bouteille pour mieux la maintenir. « T’es pas en train d’me draguer avec ton tour de pass-pass ? » qu’il lance, comme si c’était la meilleure technique pour le séduire. « J’ai toujours kiffé les nanas dans ton genre. » qu’il plaisante, alors que quand il y regarde bien, l’italien, toutes ses exs étaient des nanas irréprochables, plutôt du côté social que du côté illégal. « C’était ça l’idée, ton traquenard de soirée déguisée… » ouais, il s’en remettrait sans doute jamais. « Tu t’es bien rattrapé. » Il descendit les quelques marches qui menaient au quai en faisant attention de garder son équilibre et de ne pas tomber avec Maze dans les bras, la chute pourrait faire très mal. Arrivés en bas, en entiers, il déposa la demoiselle sur la terre ferme. « J’ai plus d’bras. » qu’il lâche en détendant ses muscles, sans se rendre compte qu’il pourrait vexer la jeune femme.

Étalée de tout son long sur le bitume, Maze prit quelques secondes pour se demander à quel moment Nino et elle finissaient toujours dans ce genre de situations complètement incongrues. Leurs plans, au départ, ne semblaient pourtant jamais particulièrement originaux ou anodins. Mais une fois ensemble, ils parvenaient toujours à faire prendre à leurs soirées un tournant que personne n’aurait pu voir venir. « Le pire, c’est que t’es si angélique qu’on te soupçonnerait même pas. » Elle se releva à moitié en prenant appui sur ses coudes pour lui lancer son plus beau regard de biche accompagné d’un battement de cils exagéré. « Je sais, on me le dit souvent. » Non, absolument pas. Maze pouvait avoir l’air angélique mais elle ne se servait pas de cette caractéristique pour fomenter de quelconques plans machiavéliques. Enfin en tout cas, elle ne s’en servait pas jusqu’à ce qu’elle rencontre Nino. A présent elle ne pouvait s’empêcher de penser que cela pourrait s’avérer à nouveau utile lors d’une de leurs prochaines soirées. « tu t’es pas foutu d’moi. » Elle haussa un sourcil, l’air dubitatif, se doutant parfaitement que ni lui, ni elle, n’était en mesure d’analyser la qualité de la bouteille de vin subtilisée. « Il y a qu’un moyen de vérifier ça, c’est de le goûter ! » Mais si l’italien voulait procéder à sa dégustation sur les quais, il allait devoir patienter encore un peu car la brune n’avait pas l’intention de se relever dans l’immédiat. « Wooooo… » fut tout ce qu’elle trouva à dire quand Nino la prit dans ses bras, répondant donc favorablement à sa requête de la porter jusqu’aux quais. Elle ne s’attendait clairement pas à ce qu’il fasse preuve d’autant d’abnégation, même pour une bouteille de vin. « T’es pas en train d’me draguer avec ton tour de pass-pass ? » Maze passa un bras autour de la nuque de Nino, histoire de réduire leurs risques de chute et de s’assurer que l’italien tombe avec elle s’il venait à la lâcher. Son autre main quant à elle était toujours fermement serrée autour de la bouteille qu’elle s’évertuait à tenir aussi droite que possible étant donné qu’elle était déjà ouverte. Encore heureux d’ailleurs ; elle n’avait pas vraiment eu le temps de songer à voler un ouvre bouteille lors de leur départ précipité. « Merde, je suis démasquée. Mais bon, je préfère que tu penses que je t’ai demandé de me porter pour te séduire, plutôt que de croire que c’était simplement parce que je suis une nana peu sportive qui en avait juste marre de courir. Ce qui n’était absolument pas le cas bien évidemment. » L’endurance et Maze, ça faisait clairement deux et ça n’était pas un secret pour Nino, ni pour quiconque la connaissait d’ailleurs. « J’ai toujours kiffé les nanas dans ton genre. » Elle lui lança un coup d’œil interrogateur accompagné d’un sourire amusé avant de répliquer : « Dans mon genre ? C’est quoi mon genre ? Le genre qui se laisse toujours honteusement embarquer dans des situations gênantes par un Italien sûr de lui ? Qui a dû mettre son ego de côté le jour où on l’a surnommée Mounia ? Qui glisse lentement du côté de l’illégalité en ne payant pas ses consommations et en volant des bouteilles de vin ? » Il y avait plus graves comme délits, mais c’était un début malgré tout. « C’était ça l’idée, ton traquenard de soirée déguisée… » Son sourire s’étira un peu plus. Non, ça n’était absolument pas ça. L’idée de départ était bien évidemment de simplement l’humilier quelque peu et elle se doutait qu’elle allait en entendre parler encore longtemps. Mais elle était toutefois ravie de constater qu’il semblait lui avoir pardonné, pour l’instant, grâce à ses actes dignes des plus grands criminels. « J’ai plus d’bras. » Elle reposa ses pieds sur la terre ferme et songea un instant à envoyer un coup de poing dans l’épaule de Nino pour cette remarque peu subtile. Mais il venait tout de même de la porter sans rechigner sur plusieurs mètres et elle lui laissa donc le bénéfice du doute pour cette fois, lui adressant simplement une moue faussement vexée avant de fièrement lever en l’air la bouteille toujours intacte : « A moi, à mes talents de voleuse hors pair, à mes idées de génie. » Elle jeta un coup d’œil en biais à Nino avant de se reprendre, tout sourire : « Oh ok. A nous. A nos retrouvailles, à nos idées débiles, à notre duo irrécupérable. » A vrai dire, c’était justement parce que leur duo était si irrécupérable qu’elle l’appréciait autant. Elle porta la bouteille à ses lèvres -les dames d’abord, non ?- avant de tendre la bouteille à Nino, l’air satisfaite. « Je suis plutôt fière, c’est pas mauvais. » Elle s’assit au bord des quais, le regard perdu sur l’horizon, songeant que toutes ces situations irresponsables et irréfléchies dans lesquelles elle finissait toujours par se retrouver avec Nino lui avaient vraiment manqué. « Y a un programme pour la suite de la soirée ? Que je sois au courant cette fois-ci. Un bain de minuit et une course de natation ? Une attaque de l’épicerie du coin pour trouver un truc à manger en plus du vin ? Une nouvelle émission de téléréalité dont tu voudrais me parler ? » Les possibilités étaient infinies avec eux.

L’italien avait des étoiles dans les yeux en regardant Maze avec sa bouteilles entre les mains. Effectivement, il fallait y goûter et de savoir si c’était une bonne affaire ou si elle aurait mieux fait de la laisser sur le comptoir de la boite. Mais, pour se montrer reconnaissant, il avait décidé de jouer de ses muscles pour la porter et la faire descendre sur le sable en contre bas. Il n’était pas certain de sa capacité à aller jusqu’au bout mais il tenait bon. Maze, s’était accroché à lui, et ça le faisait rire de se dire que si il perdait l’équilibre, il l’entrainait aussi dans sa chute. Heureusement, ils arrivèrent entier dans le sable. Personne n’avait de grains coincé entre les dents. « Merde, je suis démasquée. Mais bon, je préfère que tu penses que je t’ai demandé de me porter pour te séduire, plutôt que de croire que c’était simplement parce que je suis une nana peu sportive qui en avait juste marre de courir. Ce qui n’était absolument pas le cas bien évidemment. » sa remarque le fit sourire, qu’elle se rassure, il n’allait pas lui proposer d’aller courir un marathon pour se rattraper. « On va dire que tu m’draguais, ça m’va ! » surenchérit-il avant de préciser qu’elle était tout à fait à son goût. « Dans mon genre ? C’est quoi mon genre ? Le genre qui se laisse toujours honteusement embarquer dans des situations gênantes par un Italien sûr de lui ? Qui a dû mettre son ego de côté le jour où on l’a surnommée Mounia ? Qui glisse lentement du côté de l’illégalité en ne payant pas ses consommations et en volant des bouteilles de vin ? » il pouvait acquiescer à chaque question, c’était tout à fait la bonne réponse. « Un peu tout ça, mais j’ai un vrai penchant pour celles qui volent les bouteilles de vin. » fit-il en haussant les épaules, sorry not sorry, le gout du risque, tout ça. Même si la femme qu’il a dans la tête ces derniers temps n’avait rien d’une délinquante et tout son contraire même. Même si Giulia qui s’était entachée de son cœur et avec qui il était à deux doigts de se marier à Naples était aussi tout son contraire. A croire qu’entre les fantasmes du jeune homme et la réalité, il y avait bien deux mondes. L’homme pouvait être attiré par les femmes dangereuses, il réussissait toujours à tomber sous le charme des femmes aux allures d’anges. Mais il n’avait pas envie de penser à Adèle ce soir-là, elle lui avait fait bien trop de mal en ignorant totalement son baiser, en refusant ses avances.
« A moi, à mes talents de voleuse hors pair, à mes idées de génie. » Bah voyons… ce regard en biais qui lui lançait, se demandant si elle n’avait pas oublié quelqu’un. « Oh ok. A nous. A nos retrouvailles, à nos idées débiles, à notre duo irrécupérable. » Voilà qui était bien mieux ! Il la laissa boire en premier, les femmes d’abord comme on dit, puis , elle avait fait le casse du siècle, c’était mérité. « Je suis plutôt fière, c’est pas mauvais. » il attendit pas deux secondes de plus pour prendre la bouteille et y gouter à son tour. « voilà ce qu’on appelle une soirée réussi ! » et pour le coup, il était vraiment fier d’elle. L’italien vint s’assoir juste à côté de Maze, sur le quai, ses grandes jambes pendant dans le vide au-dessus de l’eau. « Y a un programme pour la suite de la soirée ? Que je sois au courant cette fois-ci. Un bain de minuit et une course de natation ? Une attaque de l’épicerie du coin pour trouver un truc à manger en plus du vin ? Une nouvelle émission de téléréalité dont tu voudrais me parler ? » hm, il validait ou pas chacune de ses propositions en silence, faisant le tri dans sa tête avant de faire son choix. « Me donne pas des idées, ca fait longtemps que j’ai pas braquer une épicerie. » il attendait une réaction de sa part, laissant planer le doute. Non, l’italien n’avait jamais braquer de commerce, des maisons, des appartements, oui, des commerces, non. « On reste là, on regarde les étoiles et dans cinq minutes, tu t’fou à poil et tu traverses le fleuve. Et quand j’dis, tu t’fou à poil, c’est pas dans l’eau, c’est devant moi. » il haussait les épaules et ca l’faisait sourire, mais c’était elle qui avait proposé le bain de minuit après tout. Il attendait juste de voir si elle allait accepter, si elle disait non, il mettrait ça sous l’coup de l’humour, si elle disait oui, il apprécierait juste le spectacle. Mais il se faisait pas trop d’idée. « J’ai mes chances avec toi ? » qu’il demanda, presque sérieusement, pas forcément de manière intéressé, juste par curiosité. Comme s'il avait besoin d'être rassuré.

Cette soirée avait définitivement pris un tournant inattendu. Mais était-ce vraiment étonnant quand il s’agissait d’eux deux ? Ils auraient pu faire tous les plans sur la comète qu’ils voulaient que rien ne se serait jamais déroulé comme prévu. Une sortie avec Nino et Maze était forcément synonyme de surprises en tous genre. Et elle devait avouer qu’ils avaient fait fort ce soir là. « Un peu tout ça, mais j’ai un vrai penchant pour celles qui volent les bouteilles de vin. » Son sourire en coin s’étira un peu plus. « C’est donc tout ce qu’il suffisait que je fasse pour me hausser au sommet de ton estime ? Je vais travailler mes talents de cleptomanie alors. » Ou pas. Elle avait déjà eu suffisamment de chance sur ce coup là. Elle s’étonnait elle-même de ne pas avoir fait tomber la bouteille en chemin d’ailleurs. « voilà ce qu’on appelle une soirée réussi ! » Le regard de la brune se perdit sur l’horizon alors qu’elle hochait la tête pour confirmer les propos de l’Italien. Un clair de lune, une bouteille de vin, les pieds presque dans l’eau, et une course poursuite en bonus. C’est vrai que leur soirée était plutôt réussie. Pas des plus calmes, mais très réussie malgré tout. Elle avait beau râler et lui faire la morale, cette petite course dans les ruelles de Brisbane accompagnée d’une bonne dose d’adrénaline, tout cela avait aussi contribué au succès de leur soirée. Mais étaient-ils en mesure de faire mieux pour la suite ou allaient-ils enfin se poser et profiter d’un moment de tranquillité ? Était-ce vraiment leur genre ? « Me donne pas des idées, ca fait longtemps que j’ai pas braquer une épicerie. » Elle lui jeta un regard en biais, essayant de déterminer s’il était au sérieux ou non. Tout était envisageable avec Nino. Et pourtant, cela n’avait pas l’air d’inquiéter la jeune femme plus que ça. « Tu sais qu’il y a des jours où je me dis que finalement…je sais pas grand chose de toi. » Cette phrase n’avait pas vocation à sonner comme un reproche. C’était simplement un fait, une vérité, que Maze énonçait. Elle ne disait pas non plus qu’elle aurait voulu tout connaître de la vie de Nino, mais avoir quelques informations supplémentaires sur son passé n’aurait pas été de trop. D’autant plus que, considérant leur première rencontre et toutes les sorties qui avaient suivi, elle ne doutait pas qu’il devait avoir un certain nombre d’histoires rocambolesques à partager. « On reste là, on regarde les étoiles et dans cinq minutes, tu t’fou à poil et tu traverses le fleuve. Et quand j’dis, tu t’fou à poil, c’est pas dans l’eau, c’est devant moi. » Ce côté macho est profiteur en revanche, elle le connaissait bien. Elle secoua la tête de désapprobation, pour la forme. Évidemment qu’il allait sortir ce genre de répliques avec la perche qu’elle lui avait tendue en parlant de bain de minuit. « C’est pas très équitable comme deal ça Marchetti. » Au final, ça n’était ni un oui, ni un non. « J’ai mes chances avec toi ? » Maze tourna la tête vers lui, amusée par la question, avant de se rendre compte qu’il avait l’air plutôt sérieux. « C’est quoi cette question ? T’aurais voulu avoir tes chances avec moi ? » Est-ce qu’ils ne s’étaient pas respectivement mis dans une sorte de friendzone ? Une friendzone un peu spéciale avec quelques dérapages douteux, assurément, mais une friendzone malgré tout. Elle haussa les épaules, ne sachant pas quoi répondre mais réfléchissant à son tour sérieusement à la question. « Il n’y a objectivement rien qui me permet de te répondre par la négative, mais tu m’as jamais semblé intéressé par la question auparavant. » Si ce n’est lors de leur première rencontre qui aurait pu avoir une issue bien différente si une simple bière avait décidé d’exploser après avoir été secouée. Mais leur étrange et complémentaire dynamique était déjà bien présente dès ce moment là. Ils ne faisaient jamais rien comme les autres, alors autant continuer sur cette lancée. Maze approcha doucement son visage de celui de Nino avant de déposer délicatement ses lèvres sur les siennes sans crier gare, presque timidement. Le vin et la course poursuite aidant quelque peu à brouiller ses pensées -même si son cerveau faisait de toutes façons toujours une pause quand elle était en compagnie de Nino-, sa main vint se poser dans la nuque de l’Italien, son corps se rapprochant spontanément du sien, et sa timidité s’évapora finalement en quelques secondes. Quelques secondes qui lui parurent une éternité avant qu’elle ne s’écarte finalement, son regard plongé dans le sien, plus perturbée qu’elle ne l’imaginait. Elle avait agi sur un coup de tête et se retrouvait prise à son propre piège. Quelques secondes supplémentaires et elle finit par s’écarter et se relever, ses bras se tordant dans une étrange position dans son dos alors qu’elle retirait ses chaussures à talons -comment était-elle parvenue à courir avec ça aux pieds exactement ?-. Elle essayait tant bien que mal d’attraper la tirette de sa robe. Ce qu’elle parvint finalement à faire. Ouvrant la fermeture éclair dans sa totalité, elle fit glisser sa robe sur ses chevilles avant de s’en défaire complètement, restant toutefois en sous-vêtements. Nino pouvait toujours rêver pour le vrai bain de minuit tel qu’il l’entendait. Lui jetant un dernier regard avec une pointe de provocation, comme pour le mettre au défi d’en faire de même, elle plongea dans l’eau sans ajouter un seul mot. La tête qu’elle fit en remontant à la surface laissait clairement entendre que l’eau était plus froide qu’elle ne l’aurait imaginé. « Tu fais quoi Marchetti ? » Et, pour accompagner sa question, elle fit un large geste du bras dans sa direction pour l’arroser au maximum. « Quel dommage, tes habits sont trempés. Autant me rejoindre du coup, au point où t’en es ! » Son sourire se fit une nouvelle fois plus défiant. Qui des deux têtes brûlées aurait le dernier mot ce soir ?

« C’est donc tout ce qu’il suffisait que je fasse pour me hausser au sommet de ton estime ? Je vais travailler mes talents de cleptomanie alors. » Faut dire que la jeune femme partait de loin, elle qui avait dans un premier temps tenté d’assassiner l’italien alors qu’il s’était retrouvé sur son balcon en slip. Bon, oui, il avait rien à foutre là mais quand même, il ne lui en avait pas tant tenu rigueur de sa tentative de meurtre avec pour arme du crime une lampe de chevet ultra menaçante. Alors, si maintenant elle était si haut dans son estime, c’est que vraiment, elle avait fait fort. « Fallait bien ça pour te racheter. » Il ne cesserait jamais de lui rappeler la manière dont ils avaient fait connaissance et c’était toujours à la fois sur un ton humoristique et un ton culpabilisateur en même temps. Genre je n’oublierai jamais, jamais !
Mais l’italien se rendit aussi compte que la jeune femme lui avait finalement manqué. Lui qui n’était pas à courir après les gens, son absence l’avait bien marqué mais pour autant pas perturbé plus que ça -ne comptez jamais sur lui pour s’inquiéter de votre sort… hm. La preuve avec Maze – c’est dire qu’il avait eu l’habitude à Scampia de voir les gens aller et venir, disparaitre pour mieux réapparaitre mais souvent, c’était parce qu’ils allaient faire un tour en prison, pas parce qu’il avait été victime de traite d’humain. Et d’ailleurs, l’italien n’avait toujours pas réellement abordé le sujet, trop occupé à lui en vouloir de l’avoir ramené dans cet accoutrement dans un premier temps, puis ensuite, trop occupé à courir pour éviter de se faire courser par un videur à la recherche d’une bouteille volée. Mais il n’allait pas mettre le sujet sur le tapis, de toutes façons, parce qu’il n’avait pas envie de rendre cette soirée dramatique alors qu’ils passaient un bon moment.
Une énième vanne de l’italien sur le braquage d’une épicerie, enfin… une vanne avec une part de vrai mais il était loin le temps où ce genre de pratique était presque routinier pour lui. « Tu sais qu’il y a des jours où je me dis que finalement…je sais pas grand chose de toi. » il resta silencieux face à ce constat, qu’il ne pouvait pas nier. Qui pouvait prétendre, ici à Brisbane, savoir qui il était vraiment ? Savoir ce qui l’avait poussé à venir en Australie, pourquoi il n’avait pas l’intention de rentrer en Italie, ce qu’il faisait de sa vie avant ? Personne. Seul Vitto en connaissait tous les secrets. Et encore… « J’en sais pas plus à propos d’toi. » il savait pas bien si c’était une bonne manière de réponse parce que peut être que ça allait glisser vers ce sujet qu’il voulait justement éviter, alors pour éviter qu’elle n’ai le temps de répondre, l’italien trouva un stratagème d’évitement : que Maze se foute à poil pour leur bain de minuit. Ca semblait pas lui plaire, étrangement…  « C’est pas très équitable comme deal ça Marchetti. » Quoi ? Elle attendait de lui qu’il se foute aussi à poil ? Hm. Etait-ce un message caché Miss Crawley ? Alors que lui remettait toute sa vie en cause à cause d’un vent provoqué par Adèle. « C’est quoi cette question ? T’aurais voulu avoir tes chances avec moi ? » il haussa les épaules. C’est pas vraiment ce qu’il avait voulu dire. « J’ai pas dis ça. J’demande juste. » Peut être que ça aurait pu arriver, s’il avait pas rencontré la jeune Shephard et que Maze avait pas disparu du jour au lendemain, qui sait.  « Il n’y a objectivement rien qui me permet de te répondre par la négative, mais tu m’as jamais semblé intéressé par la question auparavant. » La réponse semblait lui convenir. Suffisament pour le faire sourire comme un débile en interprétant qu’il aurait eu ses chances si l’occasion s’était présenté. Ca fait toujours plaisir. Par contre, son sourire s’effaça tellement il se senti bête alors que la jeune femme osa se saisir de ses lèvres. Surpris par ce geste, il ne la repoussa pas pour autant, se contentant d’apprécier l’instant présent. Elle mis fin elle-même à ce cours baiser et les yeux de l’italien semblaient aussi perdus que ceux de la brune, sans trop comprendre ce qu’il venait de se passer. Il leva les yeux, la regardant se relever et se tordre dans tous les sens. Qu’est ce qui lui arrivait ? Elle allait enfin se foutre à poil et aller se baigner ? Ce serait la suite logique non ? L’italien patientait, toujours un peu bête. Il compris que si elle se tordait ainsi, c’était pour tenter d’ouvrir sa robe ! Elle allait donc vraiment se foutre à poil ?! Il n’en perdait pas une miette, l’italien. Il voulait presque lui dire qu’elle avait sans doute oublié de retirer quelques bout de tissus, mais il n’avait toujours pas retrouvé la parole.
Maze dans l’eau, l’italien n’avait pas bouger d’un poil alors que pourtant, son regard l’avait clairement invité à l’imiter. Il était resté immobile, con, comme un puceau qui ne savait pas quoi faire.  « Tu fais quoi Marchetti ? » Il hocha la tête, fini enfin par se relever, comme si son nom de famille avait été le mot magique pour le débloquer. « J’arrive ! » Il s’approcha de l’eau, sans avoir eu le temps de se déssaper, la voilà qui s’amuse à l’arroser. « T’abuse ! » « Quel dommage, tes habits sont trempés. Autant me rejoindre du coup, au point où t’en es ! » c’est justement ce qu’il allait faire !! Bon, il lui restait plus qu’à retirer sa chemise de guignol et son pantalon, tout comme elle, il allait reste avec son slip sur le cul. Il plongea à son tour dans l’eau, tête la première, ressortant un peu plus loin pour reprendre son souffle. « Elle est gelée ! » quoi, l’eau en Australie est pas censée être chaude voire brulante, non ? Pas en pleine nuit ? Mince ! L’italien était à deux doigt de ressortir, mais même s’il sortait, ses fringues étaient mouillées et il ne se réchaufferait pas. Il fit quelques brasses pour rejoindre Maze où il avait pied. Ses orteils touchaient le fond de l’eau et il surplombait la jeune femme de quelques dizaines de centimètres. « J’crois que j’peux dire que tu m’avais manqué ! » qu’il osa laisser entendre et c’était sans doute la première fois que l’italien fit dans les sentiments avec la jeune anglaise.