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 Une question de charité [Ft Byron Oberkampf]

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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptySam 18 Avr 2020 - 14:40

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“La charité recouvre de nombreux péchés.”

2020 marquerait certainement la dernière année d’étude pour Simon. Une année où il ne faudrait rien lâcher. Une ultime étape dans la construction de son dossier avant de se lancer dans les affres de la vie réelle. Au revoir doux cocon, bonjour vie active. Le jeune homme hésitait énormément sur le choix de son avenir. Continuer à travailler pour son père ou s’en éloigner ? Travailler dans la politique oui mais où ? En tant que conseiller ou concourir lui-même pour une élection. Choisir une ligne partisane ? Il y avait tout simplement trop de questions auxquelles il ne pouvait ou ne voulait pas répondre tout de suite. De toute façon il serait bien obligé de rapidement faire un choix.

Mais en attendant, il fallait se concentrer sur le présent afin de ne pas manquer une opportunité ou se défaire de son devoir. Il y avait eu de changement dans le système associatif de la faculté avec la mise en place de nouveaux locaux mieux situés. Autant dire que malgré le caractère caritatif, les différents présidents d’associations s’étaient pour la plupart battus pour obtenir les meilleures places. Cruelle cupidité humaine, c’est bien pour cela que Simon ne croyait pas véritablement en ce genre de choses. Certainement, une partie des personnes qui travaillaient dans des oeuvres altruistes étaient sincères. Mais c’était bien loin le cas de tous.

Le cadet Adams ne ferait pas de leçon morale dessus, il savait pertinemment qu’il faisait partie de ces individus là. C’était pour lui simplement un échange de bons procédés. Après tout, si le chrétien ne pèche pas, c’est bien car il a peur d’aller en enfer et souhaite rejoindre le paradis. Oui, Simon avait développé un côté quelque peu cynique. Mais cela importait-il vraiment ? Tant que chacun y trouvait son compte finalement.

Pour preuve, cela ne l’embêtait même pas d’être réquisitionné pour aider au réaménagement de l’espace associatif. Il avait élu au bureau des élèves pour participer plus activement à la vie universitaire. Certes il aurait aimé faire autre chose, mais les charges de sa fonction devaient être remplies et cela ne pouvait pas être remis en question. Puis ce travail était loin d’être désagréable. Cela permettait d’échanger avec diverses personnes, rencontrer les nouveaux et connaître les dernières histoires du campus.

Le début de matinée avait déjà était bien chargée. Pas moins de quatre locaux d’associations étudiantes avaient été déplacé. Sur les dizaines qu’il y avait, c’était un nombre assez faible finalement qui avait obtenu l’opportunité d’un déménagement. Il était toujours intéressant de passer dans certains couloirs où de véritables guerres d’affichages se déroulaient. Certains ne manquaient pas d’ingéniosité pour que leurs affiches soient plus visibles. Les règles strictes concernant le collage de pancartes étaient rarement respectées et les doyens avaient rapidement abandonné l’idée de faire la loi dans le domaine tant qu’il n’y avait pas de débordements importants. Il faut dire que certains enseignants aussi s’y donnaient à coeur joie. Cela avait tout de même l’avantage de rendre les facultés plus vivantes.

L’étudiant était allé chercher de quoi subvenir le sentiment d'appétence que son estomac semblait inlassablement lui rappeler par des incongrus bruits. Alors qu’il revenait de sa commission et alors qu’il n’avait pas encore entamé sa friandise, il observa une certaine personne arrivée au niveau de l’entrée du bâtiment principal de l’université. Etait-elle en avance ou la matinée était-elle déjà si entamée.

Quoiqu’il en fut il tenta d’attirer l’attention de ce personnage en se rapprochant de lui. Il prit soin de ranger son achat dans sa poche en même temps. Fortuitement, ce n’était pas une heure de pointe, les couloirs étaient relativement peu remplis.

- Monsieur Oberkampf, monsieur Oberkampf tentait-il en espérant apostropher l’intéressé.

Il tenta de se souvenir de son prénom… Byron s’il ne se trompait pas. Il parvint à le rattraper assez facilement.

- Bonjour monsieur Oberkampf… ou Byron. Je ne sais plus si vous aviez une exigence particulière en la matière désolé. J’espère que vous allez bien. Je présume que vous venez suite aux quelques changements récents du côté associatif de l’université. Il ne me semble pas qu’il y ait de gros changements vous concernant mais peut-être venez-vous pour autre chose ? Il lui tendait la main pour le saluer.  

Byron Oberkampf, une personne qui se battait contre la maltraitance des enfants en faisant de la prévention. Simon ne savait pas vraiment quoi penser de lui. C’était finalement bien plus une entente “associative” qu’autre chose. Il n’était que son référent ici et ils ne se côtoient nullement en dehors du campus,  seules exceptions faites pour certains événements bien entendu.
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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyDim 19 Avr 2020 - 18:01




Une question de charité
Notification sur mon téléphone. Un rappel. Retour à la fac. 8 h 15.  Dur. Je suis entré tard hier. Une première prestation culinaire, en début de soirée, chez Irina. L’avant-veille, tandis que j’étais de servir, elle avait essayé de me joindre. Sans succès. Au sortir du travail, je lui avais envoyé un texto, afin de connaître les motifs de son appel. Un repas. Pour quatre personnes. Le lendemain. Impossible. Je repousse au jour suivant. Une fois le repas préparé chez elle, ma soirée était loin d’être terminé. Direction le palais des congrès. Séminaire. Apéro dînatoire. Longue soirée, sans répit. Retour chez moi à 1h du matin. Douche et au lit.

Réveillé à 8 h 15. Dur. Tiré du sommeil bien trop tôt. J’ai les yeux à moitié collé. Dans le brouillard. Café impératif.  Je me lève, tombe au sol, les pieds pris dans mes draps. Souffle coupé. Douleur aux côtes. Mes mésaventures passées, se rappellent à mon bon souvenir. Je ne suis pas totalement guéri. Je peste et me relève. Direction la cuisine. Je mets six cuillères à café au fond de ma cafetière à piston (deux habituellement), j’y verse l’eau chaude. Je patiente quelques minutes, j’abaisse le piston. Le café est prêt. Je le verse dans mon bug et je vais m’installer confortablement sur le capap’. Je le porte à mes lèvres, en regardant par la fenêtre. Grimace. Fort le café. Coup de fouet. J’en aurais bien besoin aujourd’hui. Je dois être en forme.

L’horloge tourne. 9 h. Douche. Encore. Froide. Vivifiante. Je sors. Coup de peigne. J’enfile une chemise blanche, un jean, une veste. Être à minima présentable, pour mon retour à l’université. Presque dix ans. Presque une décennie que je n’y étais pas retourné comme étudiant. Au sortir du lycée, je m’y étais inscrit. Je n’ai tenu qu’une année. Je ne me souviens pas des cours que j’ai pu suivre (en ai-je réellement suivi ?). Cette année universitaire avait plus eu un goût de fête et de débauche que de sérieux, et d’études. Les études longues. Peu pour moi. Je désirais seulement entrer dans la vie active, tracer mon sillon… Galérer comme un grand. Même si l’expérience universitaire m’a permis de me créer des souvenirs inoubliables, des coups de folie, de franches rigolade. Mais surtout la descente de beaucoup de bouteilles d’alcool. Regard dans le miroir. Les stigmates de mon altercation lors de la filature pour le compte de Remi s’estompent. Lèvre toujours fendue, arcade sourcilière toujours amochée. Les blessures s’atténuent. Bientôt, tout cela ne serait qu’un lointain souvenir. Je fais volte face. Fin prêt.

J’arrive à l’université. Nombre de regards se tournent vers moi. Mon faciès légèrement abîmé y joue. Je dois me rendre vers les locaux réservés aux activités associatives. J’espère qu’il y a pas eu trop de chambardement. Au siège de notre association, nous avions reçu un message concernant la restructuration des espaces. Notre activité modeste au sein de l’université me pousse à croire qu’il y a eu pas trop d’évolution nous concernant. Nous n’avons pas les fonds pour demander un local plus vaste. Nous nous considérons chanceux d’en avoir un à notre disposition. J’entre dans le hall principal. Relativement clairsemé. Quelques personnes ici où là. Un petit attroupement autour de l’accueil. J’avance.

Puis j’entends quelqu’un m’interpeller, m’appeler ‘Monsieur’. Je sors de mes pensées. Surpris. Je n’ai pas l’habitude de ne me faire appelé ainsi. Je ne suis pas professeur. Juste bénévole, intervenant régulier. J’aperçois la source de cet appel, à quelques mètres, sur les premières marchent de l’escalier monumental. Je reconnais le jeune homme. Simon Adams. Fils du sénateur. Nous nous étions côtoyé à plusieurs reprises, principalement dans le cadre de mes interventions. Il est agréable de croiser un visage connu. Rassurant quand on connaît la grande de la faculté. Une nouvelle fois, la troisième, il m’appela par mon nom de famille tout en me disant ‘Bonjour’, avant d’hésiter avec l’emploi de mon prénom. Avant de s’intéresser à ma venue à l’université, en me tendant sa main. Que je presse vigoureusement. « Tu peux m’appeler Byron. Je n’ai aucune autorité en ces lieux. Je ne suis pas professeur... » glisse-je, en le tutoyant. Pour faire tomber les barrières. Inutile de se vouvoyer non plus. Ça me met mal à l’aise. D’autant plus que nous n’avons pas plus de quatre ou cinq ans d’écart… « Nous avons reçu un message sur la réorganisation des espaces associatifs de l’université ». Silence. « Je t’avoue, je ne m’attends pas à voir de grands changements pour notre local !  Je nous estime déjà suffisamment chanceux d’avoir un local mis à notre disposition. Même s’il n’est pas bien grand ». Il ne doit pas être plus grand qu’une cellule carcérale. C’est déjà bien suffisant. Pour avoir un pied à terre ici. Et diffuser notre message auprès de la population estudiantine. Pour préparer mes interventions, être à l’écoute des étudiantes lors de mes astreintes. « Je viens voir ce qu’il en est ? Et préparer une prochaine intervention auprès des étudiants ». Silence. « D’ailleurs, à ce propos, il me faudrait le planning de réservation des salles de conférences… Pour les semaines 19, 20 ou 21. Tu penses que tu pourras me trouver ça ? ». Sa connaissance de l’université et son réseau m’éviteraient de perdre trop de temps à chercher la bonne personne qui pourrait me renseigner. L’administration, parfois, une vraie usine à gaz. « Et toi ? Que fais-tu dans le coin ? En passe d’aller en cours ? ». Si c’est le cas, je ne vais peut-être pas trop le retenir.


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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyLun 20 Avr 2020 - 14:53

Comme à son habitude, le jeune homme affichait un léger sourire. Il écouta la recommandation de son aîné. Il essaierait de s’en souvenir cette fois-ci. Au moins il n’y avait pas à ce prendre la tête, il fallait aller au plus simple avec lui. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, beaucoup de personnes sorties de la vie étudiantes tenaient à ce que Simon les vouvoie, certainement pour gonfler leur égo. Pas tant car il était fils de sénateur, quoique, que parce les marques de politesse et l’entente de leur nom de famille sonnaient bien à leurs oreilles. Et ceci qu’importait l’âge, d’autant que selon l’expérience c’était bien souvent les trentenaires quarantenaires et cinquantenaire qui posaient plus problème que les personnes plus âgées sur ce sujet.

Byron indiqua les raisons de sa visite à l’université. Comme les autres associations il avait reçu un mail. Comment faire un tohu-bohu de pas grand chose. La gestion de l’administration pouvait vraiment laisser à désirer parfois, surtout quand il s’agissait de querelles de clochers, enfin cela arrivait parfois. Le domaine associatif n’était pas démuni de conflits d’orgueil, loin sans faux. Cela pourrait être mieux comme être pire finalement.

Lorsque son interlocuteur indiqua qu’il y avait eu du changement à la faculté dans l’organisation de l’espace associatif, Simon hocha simplement de la tête. Il tenta de prendre la parole lors d’un bref moment de silence, mais finalement Byron explicita plus précisément les raisons de sa venue. Au moins il ne faisait pas partie de ces personnes qui réclamaient toujours plus pour leur asso’. C’était une sacrée épine du pied qu’il retirait au cadet Adams. Il n’aurait pas à ressortir ses sempiternelles explications. Cela ferait gagner un gain de temps fou.

- Ne t’inquiètes pas pour les cours, j’ai quartier libre jusqu’à la fin de matinée. Il sortait son portable pour y écrire une note. Je ferai part de ta demande au secrétariat des associations pour voir ce qu’ils peuvent faire pour toi. Ils t’enverront les plannings dès qu’ils auront définis les nouveaux créneaux horaires des conférences. Il est peu probable que comme l’année dernière elle puisse débuter à 16h. A mon avis ils vont les décaler vers 17 voir 18 h afin d’éviter d’avoir des salles trop faiblement remplies. Les joies des lenteurs administratives, enfin je ne t’apprends rien.

Il vérifiait les informations sur son portable :

- Votre local n’a pas changé de place. Pour tout dire, l’on a pas reçu de demande allant dans ce sens. Cela ne te dépaysera pas trop je pense, et ce n’est pas foncièrement une mauvaise chose. Au moins on sait où vous trouver. Ces gens qui se battent pour quelques mètres carrés et qui laisse la poussière se mettre sur le mobilier. Je te jure.  

Il réfléchit quelque secondes.

- Si tu veux je peux te conduire jusqu’au secrétariat, peut-être auront-ils plus d’infos que moi à te communiquer. Comme tu peux le voir c’est un peu la période du changement et cela s’agite comme dans une fourmilière ici même si normalement cela ne devrait pas être. Sinon pendant que je t’ai sous la main, il faudra prendre un moment parler du futur changement de référent. Ce n’est pas pressé, mais si tu as un peu de temps cela sera réglé. L’année prochaine je ne serais certainement plus ici et je doute pouvoir maintenir un rôle actif à l'université. Enfin, ce n’est pas un sujet très pressant donc c'est comme tu préfères.
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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyMar 21 Avr 2020 - 12:33




Une question de charité
Je me rends compte que je l’ai assailli de questions. Sans lui laisser le temps de me répondre quoique ce soit. Je me convainc de calmer le jeu. Je ne suis pas pressé. Est-ce les contrecoups de mon café bien serré ? Discussion désordonnée. Le jeune Adams commença à répondre à mes requêtes et questions, à rebours. Par la plus simple ? Certainement. Il est en relâche. Il n’a plus cours en cette fin de matinée. Je peux l’ennuyer avec mes questions organisationnelles.

Il pianote sur son téléphone, avec fluidité. Et m’annonce des changements. Une évolution dans les horaires des conférences. Elles basculent plus tard dans la journée. 16 heures. Bien trop tôt. Beaucoup trop d’étudiants ont cours. Je ne peux pas lutter contre leur emploi du temps. Même si, souvent, certains viennent juste pour ne pas se rendre en cours, et se donner bonne conscience en se ayant une excuse « valable ». « 17 heures ou 18 heures me paraissent des horaires plus acceptables. L’après-midi n’est plus entrecoupée. Les étudiants peuvent goûter… Puis venir... » Dis-je, facétieux. Malgré notre bonne volonté, pouvons nous lutter contre l’appel insatiable de l’estomac de jeunes adultes au sortir de cours ? Je ne crois pas. « Un nouveau public, plus de monde, moins de salles vides ». Les intervenants ne se sont pas déplacés inutilement. Et l’administration, d’un point de vue logistique et financier, n’a pas l’impression de perdre de l’argent, en maintenant des lieux ouverts, éclairés… Deal gagnant-gagnant, sur le papier.

Mon interlocuteur particulier continua à fouiller dans son portable. Minutieusement. Avant de m’annoncer que notre local n’a pas bouger d’un iota. Aucune demande en ce sens n’a été formulée par le président de notre association. Vraisemblablement, pour certains locaux, il a été question d’une guerre à couteaux tirés. Ce n’est pas la ‘politique’ de notre association. Nous nous considérons chanceux de ce que l’on nous propose déjà. « Je trouve que notre local n’est pas si mal situé. L’important est l’action que l’on mène. Pas les mètres carré que l’on possède » Et si, en plus, ce n’est pas pour les entretenir convenablement, il est complètement inutile d’avoir un local de quinze ou vingt mètres carré. « Une course à l’échalote tellement puérile. Menée par des associations. Elles en oublient le sens même de leur existence ! ». Matérialiste. Oubli de l’humain, de l’animal, de l’essence même de leur existence. Attitude exaspérante. Je sens Simon quelque peu énervé sur ce sujet. Certains ont dû lui en faire voir de toutes les couleurs. « Heureusement que toutes les associations ne sont pas comme cela, et certaines sont lucides sur leur rôle et leurs besoins ». Comme nous et d’autres. Une majorité, heureusement.

Il me propose, afin de compléter les informations dont il dispose de nous rendre au secrétariat général de l’université. J’acquiesce et le suis tandis qu’il compare l’activité intensive qui apparaît sous mes yeux comme une fourmilière : « Il suffit parfois d’un changement, même infime, et c’est l’effet papillon… Branlement de combat, pour des choses superficielles souvent ! ». Sourire en coin. L’irrationalité de l’être humain. Dès qu’il y a une perte de repère. En parlant de perte de repère, Simon embraya sur son futur départ de l’université. Il ne peut pas être éternellement étudiant, même si son expertise sur certains sujets administratifs et universitaires est d’un grand secours pour moi, néophyte. « C’est un cycle, il faut bien que tu prennes ton envol et que tu ais de nouvelles perspectives en vue. As-tu déjà l’idée d’un référent qui pourrait te remplacer haut la main ? » Le jeune homme n’a peut-être pas son mot à dire.



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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyJeu 23 Avr 2020 - 12:19

Le goûter, moment capital de la journée. Quand on est petit on se dit que l’on perdra cette habitude quand l’on grandit. Et bien non ce n’était pas vrai. Loin de là, c’est encore pire. Pour certains ce moment faisait littéralement office de quatrième repas. Pour le cadet Adams ce n’était qu’une occasion de grignoter quelques choses de plus ou moins saint dans la journée. Quand l’on était étudiant, le rythme des repas pouvait être bien décalé par rapport à celui de la norme des personnes dans la vie active. Cela dépendait bien entendu de nombreux facteurs. Dans le cas de Simon il s’agissait surtout de la plongée dans ses apprentissages et révisions. Finalement c’était bien un fort sentiment d’appétance qui pouvait tirait l’étudiant de sa bulle.  

Il fallait dire que Byron était plutôt du genre très conciliants. C’était assez rare de nos jours. Les gens aimaient toujours en avoir plus même si cela ne leur rapportait à la fin strictement rien. La société poussait à toujours vouloir plus, même dans le monde associatif. La distribution des fonds alloués par l’Université était un moment de vives tensions. Il n’y avait pas de rixe non, mais une ambiance bien particulière. Puis parfois cela éclatait et cela pouvait donner des scènes assez comiques à voir. Ce n’est pas l’imagination qui manquait dans les guérillas entre petites factions.

Son interlocuteur nota que son emplacement n’était pas si mal placé. Aucun n’était réellement mal placé. L’université n’était pas encore assez retorse pour cela. Certes il y avait des choix de faits pouvant être contestable, mais il fallait en faire. Puis on ne pouvait pas plaire à tout le monde. C’était pareil pour une institution qui favorisait déjà le développement de différents domaines associatifs. Au moins Byron ne manquait pas de bon sens. Un petit faisceau lumineux dans une matinée grisâtre bien longuette. Il y avait une ironie dans le fait que Simon, qui n’avait aucunement le coeur sur la main, éprouve une certaine dans les personnes plus charitables que lui. Il n’en connaissait qu’une poignée mais il les appréciait plutôt bien.

- C’est la fin d’un cycle en effet. Pour votre futur référent je peux souffler quelques noms au bureau des élèves mais en effet la décision ne dépendra pas de moi.

Pas directement du moins. La place de référent était assez cher et permettait d’ajouter une petite ligne sur son CV. S’il soutenait une personne pour sa place, il y avait de forte chance pour cela se réalise. Il y avait toujours un facteur inconnu ceci dit et des surprises pouvaient toujours arriver.

- Je connais une élève de troisième année excessivement impliquée dans sa tâche. Chloé, la gérante de l’association de sophrologie. Je ne sais pas si tu la connais, au moins de vue. Elle était montée au promontoire l’année dernière pour faire un discours lors de la conférence des associations. Petite brune avec des lunettes.

Alors qu’il échangeait avec Byron, il fut coupé par une personne qui l’interpelle :

- Hey Simsim, oublies pas la pêche au canard demain soir.

- Ouais c’est cela coincoin. Simon avait un talent secret pour imiter le bruit du canard. Parler comme Donald Duck ? Facile.

- Yess, désolé de vous avoir dérangé. Et cette personne, Tommy, disparu dans la foule.

Simon racla sa gorge deux fois.

- Désolé pour cette petite incartade, une simple soirée organisée demain. Il est vrai que nous ne sommes dans l’endroit le plus calme. Vous aviez quelque chose d’autres à demander ? Un prototype d’affiche à faire imprimer ou je ne sais quoi. Je peux toujours vous conduire au secrétariat au besoin.
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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyDim 26 Avr 2020 - 8:13




Une question de charité
Un nouveau cycle. Pour lui. Pour moi. Bénéfique. A n’en pas douter. De nouvelles rencontres. De nouvelles perspectives. De nouveaux projets. Ici, ou ailleurs. Qu’importe mon référent, même s’il me souffle pouvoir glisser un nom aux services administratifs de l’université de Brisbane. En me vouvoyant ? Je ne relève pas. La balle n’est pas dans son camp. Hélas. J’espère, dans tous les cas, que la personne qui sera chargée de m’épauler sera aussi investi, que le jeune Adams peut l’être. « Qu’as-tu prévu de faire l’an prochain ? » Suivre la voie tracée par son père. Le sénateur Adams. Ou creuser son propre sillon et faire ses propres choix, quitte à connaître quelques déconvenues. L’ultime année d’études est toujours délicate. Charnière. C’est son avenir personnel qui est en jeu. Et parfois, l’on fait de mauvais choix. Ce fut mon cas. Mes choix, mauvais, ont entraîné galères et années de disettes.

Son remplaçant, il m’en parle. Ou plutôt sa remplaçante. Une certaine Chloé. « Effectivement ! Je me souviens d’elle. Très investie. Son discours, l’an dernier, était très inspirant ». De plus, il s’agit d’une jeune femme extrêmement charmante. Un vrai plaisir pour les yeux. Si celle-ci devient ma référente, je n’ai, a priori, aucun souci à me faire pour la suite. Espérons et croisons les doigts. Je m’apprête à renchérir, lorsque je suis coupé dans mon élan. Coupé par un jeune homme, même tranche d’âge que Simon, qui lui rappelle la pêche aux canards. Je fus étonné par la réponse du jeune homme. Une imitation, plutôt réussie, de Donald Duck. Impressionné. Face à cet élément perturbateur, Simon s’excusa. Une soirée étudiante. Sourire. Regard interrogatif ? « La pêche aux canards ? Vous n’avez pas un âge un peu trop avancé pour y jouer ? ». Je ne me fais pas d’illusion. Les étudiants vont jouer à la pêche aux canards, dans une version plus estudiantine, plus divertissante. Adaptée. Plus alcoolisée ? J’ai hâte de connaître leurs réinterprétation de ce jeu pour enfants de fête foraine.

Il me demande si j’ai d’autres questions. J’en avais une, lorsque son acolyte m’a coupé dans notre conversation. Cette question ne revient pas. Pour paraphraser mon père de cœur, ma question ne ‘devait pas être si importante’ pour qu’elle passe à la trappe. « Je n’en ai plus…  Pas qui me viennent à l’esprit dans l’immédiat. Si c’est le cas, je n’hésiterais pas à te demander » Et cette fois-ci, je lui signale cette petite dérive verbale. Le vouvoiement. « Tu peux me tutoyer. Ça sera quand même beaucoup mieux ! » Sauf s’il veut garder cette distance réglementaire. Après tout, nous ne venons pas du même monde. Et il est peut-être heureux d’abandonner son rôle de référents auprès des associations. Pour définitivement couper les ponts… Surtout s’il se lance en politique, auprès de son père : « Tu veux qu’on aille se poser quelque part ? ». Pour que nous soyons plus au calme, sans être déranger. Je lui souris, avant de choir, sans raison. Visiblement. Je tombe lourdement sur les genoux. Le choc me fait lâcher la pochette que je porte sous le bras. Fatigue. Manque de vigilance.  Fatigue. Patatras. Je me relève. Difficilement. « Désolé. J’ai peu dormi cette nuit. Résultat, je suis complètement bancal ! ». J’attrape ma pochette. Je regarde la cause de ma chute. Il y en a une forcément. Et je vois un pavé. Légèrement surélevé par rapport aux autres. Descellé. Dangereux. Je lui montre du doigt avant d’ajouter : « Je pense qu’il faudrait le signaler à l’administration. À la personne qui s’occupe de l’intendance des bâtiments ! ». Silence, avant d’ajouter avec un pointe d’humour :  « À moins que cela soit un stratagème pour pimenter la vie des étudiants ! » Et engorger l’infirmerie de l’établissement, ou pire encore, les urgences de la ville.


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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyMer 29 Avr 2020 - 15:31

Il était parfois pour l’esprit difficile de faire la gymnastique entre les niveaux de langage. Pour Simon c’était un peu le cas présentement. Il ne se rendait pas compte mais il passait du vouvoiement au tutoiement. Un curieux entre deux. Un mélange de respect et de proximité peut-être ? Difficile de cerner l’inconscient des individus. C’était plus fort que lui, simplement. Il n’y avait pas vraiment d’explication à apporter. Cela pouvait simplement montrer qu’il était plus détendu et que donc il n’avait pas besoin de faire plus que cela attention à ses paroles. C’était envisageable, après tout depuis ce matin il marchait sur des oeufs avec certains éléments plus volages et frénétiques.

Byron le questionna sur ses ambitions futures. Une question bien large à laquelle Simon n’avait pas vraiment de réponses toute prête. Cela l’angoissait un peu, toutefois la notion d’avenir était de toute façon si fugitive que la voir se stabiliser serait perdre quelques choses. Simon ne rêvait pas véritablement de la vie de famille posée avec deux enfants, un garçon et une fille, avec comme animal de compagnie un labrador. Le tout vivant dans une belle maison avec jardin ayant vu sur l’immensité des flots austraux. Ouais non vraiment, très peu pour lui. Il savait qu’il serait certainement obligé de se plier à la pression sociale d’avoir une famille, surtout dans le milieu politique conservateur dans lequel il baignait, mais pour le moment il préférait se concentrer sur le présent.

J’aimerai m’engager plus sérieusement en politique. Quelle surprise. Peut-être tenter de d’obtenir un poste à la mairie de Brisbane en m’inscrivant sur une liste électorale. On verra bien où cela mènera. Il en saurait plus bientôt de toute façon, son père voulait dîner seul avec lui dans les prochains jours. D’ailleurs tu travailles dans quel domaine ? Si ce n’est pas trop indiscret.

Simon lui parle ensuite de Chloé. Il semble la connaître. Elle avait une certaine notoriété dans l’université. Ce n’était pas vraiment étonnant. Il semblait en être satisfait. Si cela lui convenait c’était bien. Un cycle se terminait et il fallait bien qu’il recommence avec du sang neuf afin que l’appareil ne se grippe pas. Bien entendu il fallait qu’un imbécile coupe la solennité de l’instant. Les défauts de la notoriété certainement. Simon y était un peu habitué, et il savait que cela ne risquait pas de changer. C’est bien pour cela qu’il prenait garde d’éviter de commettre des impairs en s’alcoolisant trop ou en fumant certaines substances à la limite de légalité. Il était même devenu un SAM lui qui à la high school finissait régulièrement saoul. On pouvait dire qu’il devenait responsable d’une certaine manière.

Bien entendu son interlocuteur le questionna sur cette pratique enfantine dignes des kermesses d’écoles pour jeunes enfants. Disons que c’est en effet une méthode revisitée et l’eau est remplacée par de l’alcool. Il s’agit de pêcher un maximum de canards dans le temps imparti avec ses dents. Un peu comme le jeu de la pomme. Pour chaque bestiole attrapait, le joueur peut distribuer à n’importe qui un gage. Avec modération bien entendu disait-il en émettant un léger rire.

Apparement il ne semblait plus avoir de question à poser. Il fit remarquer à Simon qu’il le vouvoyait. La force de l’habitude, excuse-moi répondit-il d’un air légèrement gêné. Il lui proposa d’aller se poser quelques parts. Alors que le drageon de la famille Adams s’apprêtait à lui répondre, il vit son interlocuteur faillir juste devant lui.

Byron tu vas bien ? Il semblerait qu’il se soit pris le pied dans un pavé. Quelques regards hilares se tournaient pour observer la situation avant de poursuivre leur chemin comme si rien ne s’était produit. Je ferais le nécessaire pour que le problème soit réglé rapidement. C’est à dire quoi ? Un, deux voire trois mois.

Une fois assurait que son interlocuteur n’avait pas rien de trop grave, Simon rit jaune à sa petite pointe d’humour, il se mit à réfléchir sur un lieu plus calme.

On peut aller se poser à la cafet’ de l’univ si tu veux. Un bon café ne te feras pas vraiment de mal pour te maintenir éveillé si je puis me permettre.

Il n’était pas encore l’heure de la pause déjeuner, de fait le lieu restait “relativement” vide. C’est à dire que seulement deux bons tiers des tables étaient occupées déjà. Bien qu’ils y avaient des machines à café disposés à divers endroits de la pièce, Simon préférait passer par le comptoir. Outre le choix de diverses confiseries, c’est surtout que le café ne provenait pas d’une machine. Sans être plus cher, et même s’il n’était pas excellent, il restait de bien meilleure qualité.

Prends ce qui te fait plaisir, je paye. J’ai des crédits sur ma carte étudiante ne t'inquiètes pas. Simon n’était pas vraiment du genre à comptait son argent. Certes il n’avait pas vraiment de problème de fin de mois néanmoins il n’était pas non plus le genre de personnage à être  particulièrement dépensier. A vrai dire, même s’il avait un capital plus limité, il est probable qu’il chercherait tout de même à payer ce genres de petites dépenses. Il n’aimait pas vraiment faire le rat surtout lorsqu’il s’agissait de pécadille comme cela. Je paye pour lui aussi s'il vous plaît.

Simon ne commanda qu’un café. Il avait toujours sa gourmandise chimique dans sa poche. il trouverait bien un autre moment pour la manger. Les deux s’installèrent à une table libre avec leur commande sur un petit plateau bleu que Simon porta. Une fois installé, le cadet relança la conversation.

Du coup dis-moi, pourquoi tu as décidé de rejoindre une oeuvre caritative ? Je suis toujours curieux d’entendre les raisons qui poussent les gens à donner de soi pour les autres. Il souriait légèrement et soufflait doucement  sur le liquide noir dans son gobelet en plastique.
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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptySam 2 Mai 2020 - 9:07




Une question de charité
La politique. Il l’a dans la peau. Elle coule dans ses veines. Il est jeune. Il a de l’ambition. Il peut se construire une carrière exceptionnelle. Il vise Brisbane. La grande ville. Une liste. Un poste à responsabilité. Pour mettre le pied à l’étrier. Il faut grimper les échelon petit à petit. « Déjà, la mairie de Brisbane est un bel objectif ! ». Travailler pour le bien commun des habitants de cette ville. Activité louable. Même si je ne suis pas vraiment l’actualité politique de la ville, je le confesse. Peut-être qu’avec un jeune loup comme Simon, mon intérêt pour la politique irait en s’accroissant. Peut-être pas. Face à mon intérêt pour son avenir proche, j’ai le juste retour de manivelle puisqu’il s’interroge sur mon activité professionnelle. En réponse à l’emploi, par ses soins des termes ‘pas indiscret’, je lui réponds amusé : « Je te rassure, je ne travaille pas pour les services secrets australiens ! ». Hélas. J’ai peut-être manquer ma vocation. « Je suis cuisinier. Depuis un petit moment, je tente lancer mon affaire de cuisinier à domicile. Ce n’est pas simple. Il faut que j’arrive à me faire un nom. Du coup, pour remplir le frigo, boucler les fins de mois, je travaille 3 jours par semaines dans un restaurant, sinon je fais des extras dans d’autres ou chez des traiteurs ! » Et je me prostitue. Parfois. Mais ça, je ne vais pas te le dire. Chacun à son petit jardin secret.

La discussion dérive, vers Chloé, la potentielle suppléante, remplaçante de Simon, avant d’être interrompu par une connaissance du jeune Adams, pour une pêche aux canards.Bien particulière… L’eau est remplacé par de l’alcool, et les participants doivent saisir avec leur bouche les canards. S’ils réussissent. Un gage pour une personne de leur choix. Atypique. Elle reflète tellement l’ambiance estudiantine. « J’imagine que c’est un mélange d’alcools ? » Histoire d’aller jusqu’au bout de la vanne. J’espère néanmoins qu’ils vont prendre certaines précautions. Jouer avec de l’alcool, peut être dangereux. « J’espère que les participants n’auront pas d’aphtes… Sinon, ça risque de bien les désinfecter » Silence. « Par ailleurs, il faudrait vous assurer d’avoir des lunettes de protection. L’alcool dans les yeux. Pas terrible ». Je me rappelle d’une lubie récente des adolescents, colportée par les réseaux sociaux et les vidéos sur YouTube, de boire de l’alcool par les yeux, afin que l’alcool monte plus rapidement au cerveau. J’étais resté ahuri en découvrant ce nouveau ‘challenge’. La fougue de la jeunesse. La connerie surtout.Je le mets en garde car, en cas de problème, l’administration et les familles peuvent se retourner contre les organisateurs. Et un jeu de kermesse réadapté,  anodin, peut briser des vies. Il vaut mieux prévenir que guérir.

Notre cheminement se poursuit. Et vlam. Je me rétame au sol. Un pavé désolidarisé des autres me fait choir. Lourdement. Je ne m’y attends pas. Surpris de me retrouver à quelques centimètres du sol. En quelques secondes. Simon s’inquiète. Il me questionne sur mon état. Autour de nous, quelques rires s’élèvent. Des regards. Je me lève et propose à mon référent de signaler ce problème à l’administration. Réponse de sa part, presque téléphonée. Préenregistrée. Nous savions pertinemment que le problème ne serait certainement pas solutionné avant un petit moment. J’espère qu’il n’y aurait pas de soucis plus grave qu’une petit chute. Tandis que mes genoux sont un peu endoloris, je ne vais pas échapper à des bleus, l’étudiant me proposa de nous rendre à la cafétéria. Boire un café. Dans un lieu plus propice aux discussions. Plus silencieux. « Je te suis. Je pense qu’un bon petit café me fera le plus grand bien ! » S’ils les servent en intraveineuse, encore mieux. Arrivé devant le comptoir de service. Il m’invita. « Ne te sens pas obligé par pitié pour moi car je me suis étalé au sol comme une grosse merde hein ! ». Et le fait qu’il ait encore du crédit sur sa carte étudiante n’est pas une excuse valable. Il me défie du regard. Je ne veux pas le brusquer « Bon, ok ! ». Je me tourne vers l’étudiant, en service ce matin : « Un double café, bien serré, pour moi ! Merci ! » Un petit sourire. Compatissant. Les jobs étudiants, pas évident et rarement valorisés. Mon acolyte, lui aussi commande un café. L’étudiant nous prépare tout ça. Il les place sur un plateau bleu électrique. Simon paie et s’en saisit. Direction une place libre où nous nous installâmes.

Un moment de silence. Puis, le fils du sénateur enchaîna. Une question légitime. Que je ne pouvais éluder. Je me mords la lèvre inférieure, tout en regardant mon gobelet de café, fumant. C’est l’heure des confessions intimes. Je respire profondément. Je bois une gorgée de café, oubliant qu’il était chaud. J’avale. Me brûle la langue, l’œsophage au passage. Visage tendu. Je commence à lâcher le morceau : « Je ne connais pas mon père et, quand j’étais jeune, ma mère se mit en couple avec un homme qui prit rapidement une ascendance psychologique sur elle ». Silence. Je déglutis difficilement et reprends.. « Et pour lui, je n’étais absolument rien... » Silence. « Qu’une pauvre merde ! Un boulet ! Et il me l’a rapidement fait savoir ! ». Nerveusement, je passe une main dans les cheveux. Ce gobelet de café au logo de l’université est vraiment magnifique. Epoustoufflant. Je lève les yeux et regarde Simon : « Il a commencé à me battre, sans raison. Simplement parce que ma tête ne lui revenait pas ». Silence. « Il m’a cassé plusieurs fois le bras. Des gifles. Et il m’a marqué à vie... ». Silence. Doucement, je retire ma veste. Et, sans honte, je déboutonne ma chemise. L’enlève. Et me présente. Torse nu. Dévoilant mes nombreuses cicatrices. Sur l’omoplate. Dans le bas-ventre. Dans le dos. Où l’envie lui chantait. Il y en a au moins dix. Je ne sais plus. Je n’ai plus compté. À un moment donné. La dernière. Celle de mon omoplate. La cicatrice de la délivrance. M’étant donné en pâture à son regard, quelques secondes, je me rhabille et j’ajoute : « Mon beau-père était fumeur ! ». La cigarette. Son arme de prédilection. Je me saisis de mon café. Tremblant. Et j’en bois une gorgée. Refusant de regarder le jeune homme.


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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptySam 2 Mai 2020 - 17:13

Byron loua l’objectif de Simon. On disait souvent cela aux politiciens à venir ou aux jeunes loups. Etait-ce vraiment la recherche du bien qui animait Simon dans sa quête politique ? Pas foncièrement. Bien entendu c’était une composante essentiel, ce désir d’être perçu comme une personne respectable et de faire le bien. Mais la réalité était beaucoup plus complexe que cela. Il avait une ambition certes, mais il faudrait qu’il se donne les moyens de la réaliser. Le pouvoir faisait toujours rêver après tout. Byron répondit avec humour qu’il ne travaillait pas pour les services secrets du pays. Il affirma par la suite être cuisinier et évoquait sa situation assez compliquée.  Bien que ta situation ne soit pas très reluisante, elle me semble plus convenable que celle de l’Australian Secret Intelligence Service au vu de leur piètres résultats disait-il sur un ton humoristique.

Leur discussion progressait Chloé, puis ensuite le jeu d’alcool. Ou comment passer du coq à l’âne suite à une intervention extérieure. Byron se montrait bien curieux. Cela intrigua quelque peu l’enfant prodige. Finalement, son interlocuteur lui semble bien protecteur. C’était assez curieux. Simon ne savait pas vraiment comment interpréter la situation. Je ne donne pas cher de leur peau à ceux qui ont des aphtes en effet. Il précisa ensuite qu’il faudrait quelques sommaires protections. Cela ne serait pas vraiment un problème. Ne t’en en fait pas, on est habitué et il y a toujours quelques gens plus responsables que d’autres qui se chargent de venir en aide aux plus..., Simon recherchait un terme neutre... fêtards je dirais. Oui cela lui semblait suffisamment juste et convenable. Plus que débauchés en tout cas.    

Après l’incident du pavé les deux hommes atteignent la cafétéria. Simon invite Byron. ce dernier est gêné. Le cuisinier tenta de refuser vainement, il invoqua vaguement la piété. Je ne le fais par pitié ne t’inquiètes pas, cela ne me viendrait même pas à l’esprit. Il souriait en émettant un léger rire. C’est surtout que cela t’évitera de payer un surplus. Oui c’était certainement que quelques risibles klopecs. Cela ne changeait rien lorsque vous passiez une fois par mois ici. Mais lorsque comme l’étudiant, vous y passez pratiquement tout les jours ouvrables de la semaine, cela faisait une petite somme. Il hésite, Simon le regarde. Il se résigne. Si tu tiens tant que cela à me rembourser, tu peux aller donner une pièce à l’association pour augmenter l'accessibilité de l’université et de la ville aux personnes en situation de handicap. Le cadet obtenait souvent ce qu’il souhaitait. Il était un Adams après tout. Il avait cela dans le sang.

Ils s’installent, Simon posait une question assez banale. Il ne s’attendait pas le moins du monde à ce que son interlocuteur lui parle autant de sa vie privée. Généralement, c’était souvent les mêmes raisons invoquées, des trucs banals et sans vraiment d'intérêts. Mais à la réflexion le cadet aurait certainement préféré cela à ce que lui racontait Byron. La situation était assez malaisante. Trop certainement. Les deux ne se connaissaient absolument pas et c’était un véritable cri du coeur que lui sortait Byron. L’étudiant fronçait les sourcils et montrait tout de même un certains intérêt aux propos énoncés. Le moment le plus terrifiant fut certainement le moment où le regard de son interlocuteur croisa le sien. Simon avait comprit la situation avant même qu’il ne l’explicite vraiment. Il fallait vraiment être le dernier des idiots pour ne pas cerner le problème. Simon témoignait d’un air plutôt compatissant, ou du moins qui mimait la compassion. Il ne savait pas vraiment quoi dire. Et lorsque Byron commença à retirer sa veste puis déboutonner sa veste ce fut encore pire. La situation était… singulière oui c’est cela singulière. Si le corps de Byron pouvait aisément être qualifiable d’athlétique, l’on pouvait croire qu’il revenait véritablement du front au vu des diverses cicatrices.

Bien évidemment quelques regards s’étaient posés sur l’homme torse nu. Fortuitement, Byron prit l’initiative de se rhabiller avant que Simon ne lui demande poliment. Le cuisinier fuyait son regard et se concentrer sur son café. Décidément, cet homme avait le don d’attirer le regard des curieux.  Simon porta sa dextre sur l’épaule droite de Byron. Il sentait qu’il tremblait légèrement. Le ton était posé et neutre.  

Du calme. Tu as vraiment connus des choses horrible. Souffles un bon coup. Le cadet Adams cherchait le regard de son interlocuteur. De toute évidence les traumatismes du passé n’étaient pas encore résolu sinon cette situation n’aurait pas eu lieu. Tu sais, et je le dis dans le but de t’aider, il existe des cellules d’aides et écoutes gratuites. Il semblerait que tu ais vraiment besoin d’aborder le sujet avec quelqu’un. Oui l’étudiant sous-entendait indirectement, qu’il n’était pas la personne adéquate avec qu’il il fallait parlait de cela. Je ne te juge pas. Si il le juge, mais il n’allait pas l’avouer. Clairement c’était glauque. Sache en tout cas que j’admire ta détermination et je comprends ta motivation pour avoir choisi un tel engagement. Oui il comprenait, mais il se demandait si ce n’était pas de la névrose ou quelque chose du genre. Ta sincérité est tout à ton honneur. Courage.. Simon considérait cela bien plus comme un péché mais soit. Cela va aller ?
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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyMer 6 Mai 2020 - 21:49




Une question de charité
Je suis étonné par ses propos. Ma vie est plus reluisante que celle des services secrets australiens. En est-il certain ? Il ne dit pas cela sans raison. En futur politique qu’il est, il connaît ses sujets. Je ne peux que le croire. Je ne lis pas de presse spécialisée sur ce thème là. J’ignore ce que les services secrets australiens ont fait. Ou n’ont pas fait. Mais, selon les dires du jeune Adams, ils ne sont pas à la hauteur. « Je pense que l’on ne peut comparer que ce qui est comparable. Ma vie n’a rien à voir avec l’activité des services secrets ». Enfin je crois. Peut-être suis-je suivi. Épié. Par des hommes et femmes en chapeaux, manteaux et lunettes noires, à la ‘Men in Black’. Peut-être suis-je un danger public pouvant porter atteinte à l’intégrité de la nation. Ou tout simplement, je me fais des films.

La discussion suit son cours. Chloé. La pêche aux canards. D’après Simon, toutes les précautions sont prises pour qu’il n’y ait aucun dérapage. Que la soirée soit maîtrisée, de bout en bout. Que les fêtards puissent profiter de la soirée, chaperonnés par quelques âmes charitables. « Tu fais partie de quelles castes ? Les ‘Sam’ ou les fêtards ? ». Peut-être que je me trompe, mais je pense connaître déjà la réponse. Le jeune homme sait ce qu’il veut, semble être dans la maîtrise constante, je l’imagine mal être dans le flou, ne pas  maîtriser ses faits et gestes. Ne pas se souvenir de sa soirée, bien trop enivré par l’alcool. Je le vois dans la juste possession de ses moyens. Profiter, sans abuser. Et veiller à ne pas commettre d’impair préjudiciable.

Un pavé. Une chute malencontreuse. Et nous voilà à la cafétéria. Où il m’offre un café. Que j’ai du mal à accepter. Il insiste. Je cède. Néanmoins, pour aller dans mon sens, il me propose de donner l’équivalent à une association en charge de la promotion de l’accessibilité des lieux publics aux personnes à mobilité réduite. « Un sou et un sou ! Je te prends au mot ! D’autant plus qu’il y a tellement à faire à ce niveau là. Pour une société plus juste. Plus inclusive ! ». L’accessibilité au bus de la ville s’est grandement améliorée ses dernières années. Mais il y encore tellement de chose à faire à ce niveau là. Les administrations, à leur échelle, même si parfois c’est extrêmement compliquées, jouent le jeu. Les entreprises privées ? C’est plus délicat. L’accessibilité se joue à une marche près. Une marche de trop, rendant la vie des personnes en fauteuil roulant extrêmement compliqué. Couplé à du mobilier urbain non adapté, obstruant des passages pas assez larges pour un fauteuil. Un vrai parcours du combattant. Il y a beaucoup de chose à améliorer. Et les déficients visuels ? Une toute autre histoire. Certes, les passages cloutés, avec signal sonore, existent. C’est tellement limité. Beaucoup de travail à accomplir dans ce domaine. « Le handicap est un sujet qui te tien à cœur ? ».

Nous nous posâmes à une table. Et le moment fatidique arriva. Celui où je me suis mis à nu. J’ai résumé ma vie. Mon parcours atypique. Empli de souffrance. Je lui ai montré mes cicatrices. Témoins silencieux de mes sévices. Quelques instants. Avant de les cacher à nouveau. Pour ne pas accentuer le malaise. Je sais que j’y suis allé fort. J’aurais pu simplement lui dire que j’avais été battu dans mon enfance. Sans entrer dans les détails. Mais ça en revient à ne pas assumer qui je suis. Chaque cicatrice fait partie de moi. Chaque cicatrice a son histoire. Chaque cicatrice me permet de mener le combat, me permet de témoigner chaque jour. Mais cela, le jeune Adams ne semble pas le comprendre. Il s’inquiète pour ma santé mentale. Derrière des faux semblants. Il me conseille même de consulter. Ce que je fais. « Tu sais, au sein de l’association, il y a une cellule psychologique… à l’écoute, dès que l’on sent que l’on peut flancher ». Il ne m’apprend rien. Il admire ma détermination et mon investissement pour la cause. « C’est pour cela que je m’investis autant. Je ne veux pas que d’autres enfants puissent vivre ce que j’ai vécu ». Silence. « Et raconter mon histoire, même si c’est difficile, ça me permet d’aller de l’avant ». Silence. « Témoigner, raconter, c’est une catharsis pour moi ! ». Une manière de m’en sortir. D’aller mieux. Même si présentement ce n’est pas le cas. Je bois une gorgée de café. Fini mon gobelet. Je reprends mes esprits. Je respire profondément et je daigne regarder mon interlocuteur dans les yeux. Soutenir son regard. Avant de briser le silence et réorienter la conversation sur sa personne, pour passer à autre chose, oublier ce passage à vide. « Et toi ? Investi au sein d’une association ? » Caritative, sportive, dans un comité de soutien, que sais-je...


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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptyDim 10 Mai 2020 - 14:27

Byron ne saisit pas totalement le ton ironique de Simon sur les services secrets australiens. Enfin ce n’était pas bien grave. Il n’insisterait pas dessus. C’était un simple état des lieux du niveau de délabrement des branches des renseignements australiens qui ne brillait pas véritablement par leur exploit et leur capacité d’action. Enfin bref cela ne servait à rien de s'appesantir sur cette situation première. Son interlocuteur ne devait pas partager le même humour que lui. A cela s’ajouter qu’ils venaient chacun d’un milieu très différent et qu’ils n’étaient pas au courant des mêmes choses. En tout cas, aux yeux de Simon, Byron lui paraissait très 1er degré.

Sur le sujet des alcools il lui demande s’il est sage. Plutôt sam. Il ne pouvait plus se permettre de se laisser aller en public aux délices de l’ivresse. Cela ne lui manquait pas particulièrement d’ailleurs. Garder le contrôle de soi-même était péremptoire. Il avait de toute façon toujours était plutôt du côté des sages. La débauche n’était pas vraiment un mode de vie qui l’intéressait. Clairement pas. Il avait bien autre chose à faire. Son avenir n’allait pas se construire seul et il ne comptait pas le laisser aux mains de son paternel ou de quiconque autres. Or de question de se faire couper les ailes à cause d’un comportement provoqué sous l’effet d’une liqueur.  

Simon réussit à convaincre son interlocuteur sans réelle difficulté. Graine de politicien ? Certainement. Il était doué le petit. Parvenir à ses fins étaient réguliers chez lui. Certes le défi n’était guère grand présentement. Mais il fallait commencer par apprendre à marcher avant de courir. Il avait prit cela en se confrontant avec sa fratrie. Tâter le terrain et apprendre petit à petit à réussir à obtenir ce qu’il souhait. Cela avait était un apprentissage fastidieux mais très enrichissant. Certes quelquefois cela avait provoqué des frictions mais la fin justifiait les moyens après tout. Il fallait parfois perdre quelques plumes pour obtenir un gain. Je considère simplement injuste qu’une déficience physique empêche à des personnes d’étudier. En aucun cas une question d’intégrité physique devrait empêcher à une personne de pouvoir jouir du plaisir d’étudier. C’était simple mais efficace, assez universel pour montrer l'intérêt à une cause tout en étant assez spécifique pour ne pas paraître être une phrase toute cuite sortie d’une brochure.  

Le déshabillement temporaire de Byron avait était un moment extrêmement gênant. Trop d’ailleurs. Mais à défaut de contrôler ce que les autres pouvaient faire, Simon se maîtrisait assez pour ne pas paraître désabusé. Son interlocuteur lui répond qu’il est suivi. Certainement pas assez au goût du cadet Adams plus habitué à des comportements plus… enclin au respect des normes sociales disons. Il semble parvenir à faire avaler ses couleuvres à Byron. Tant mieux. Certainement doit-il se douter qu’il y a une pointe de fausseté derrière les propos de l’étudiant mais qu’importe, ce n’était pas bien grave. Le cuisinier tente brièvement et maladroitement de justifier son action. Simon n’est pas convaincu, vraiment pas. Il a bien plus l’impression que ses actions ont plutôt l’air de le complaire dans sa névrose. Enfin ce n’était pas son souci. Il avait d’autres chats à fouetter. Il rétorque à simple : Je comprends demi-complaisant.

Byron tente de ramener le sujet sur le patricien. Pas question de lui en dire trop d’autant plus que techniquement il savait déjà partiellement la réponse. Il s’agissait certainement d’un moyen de faire la conversation pour la faire. Vraiment non, la situation était devenue bien trop dérangeante pour faire comme si rien ne s’était déroulé. Puis la question serait plutôt de savoir où Simon n’était pas investit.

Disons que je suis sur pas mal de front à la fois. Je fais partie du bureau des élèves cela occupe pas mal en plus des activités caritatives pour faciliter l’accès à la ville aux handicapés. Et puisqu’on dit un esprit dans un corps sain, je fais également partie du club d’escrime. Puis par miracle, ou non, le portable du jeune Adams se mit à bipper. Un rappel fortuit qui indiquait qu’il devait se rendre ailleurs.

Je suis désolé mais il semble que le devoir m’appelle. Il est difficile de pouvoir trouver un moment de répit ces derniers temps. J’ai été ravi d’échanger avec toi. Alors qu’il s’apprêtait à partir, il s’arrêta net. Je t’envoie les plannings dans la soirée pour trouver un moment pour le sujet de la prévention dans les amphis. A une prochaine fois.

Sur un pas rapide, l’étudiant s’en alla. Direction le bureau pour finir les préparatifs du gala qui devait avoir lieu dans une quinzaine de jours.

Spoiler:
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Message(#)Une question de charité [Ft Byron Oberkampf] EmptySam 16 Mai 2020 - 8:07




Une question de charité
Lors de soirée, Simon est plutôt sage. Il est plutôt Sam. Je pense qu’à une époque, il aurait pu se laisser aller et profiter pleinement de la vie étudiante. Désormais, avec les responsabilités qui l’attendent et l’avenir qu’il projette, un dérapage lors d’une soirée étudiante serait malvenu. Il pourrait briser tous ses rêves politique. Il faut prendre aucun risque. Je serais à sa place, comme lui, je ferais attention à tous mes faits et gestes. Mais, je suis bien content de ne pas l’air, de ne pas avoir cette chape de plomb sur les épaules. Le monde politique est un monde de carnassier. Comme dans House of cards.

Il me paie le café. Me propose de donner l’équivalent à une association qui promeut le handicap et l’intégration des personnes en situation de handicap  dans notre société. C’est un moyen pour nous, d’échanger sur le sujet. Lorsque je l’écoute, je ne peux que partager son avis. Chaque personne, quelque soit son état physique, devrait avoir les mêmes chances dans la vie. Pouvoir suivre le cursus qu’il souhaite. Pour devenir l’homme ou la femme qu’il veut. Mais la société me paraît bien trop égoïste pour que cela change rapidement. Même s’il y a des soubresauts, ici ou là, sur la question.

Après lui avoir montré mon corps mutilé, parsemé de cicatrices, je perçois le malaise. Le jeune homme évite mon regard. Je pense être allé trop loin. J’aurais dû me contenter de lui expliquer pourquoi je me suis investi dans l’association qui nous réuni aujourd’hui. J’ai mal gérer la situation. Lorsqu’il me dit qu’il comprend, je ne le crois qu’à moitié. Son regard en dit long. Je pense qu’il voudrait disparaître. « Oublions ce que j’ai fait, ce que j’ai dit… Je n’aurais pas dû ! ». Je respire profondément, avant d’enchaîner sur l’investissement associatif du jeune Adams. Mais même là, je sens que ça coince. Il me répond. Il appartient au bureau des élèves, il aide pour favoriser l’accessibilité des personnes handicapées en ville. Il fait de l’escrime. Sans grande conviction, et voyant qu’il regarde son téléphone portable, je réponds, sobrement : « Au moins, tu n’as pas le temps de t’ennuyer... ». Il relève la tête. Et m’indique que le devoir l’appelle. « Je comprends. Merci pour le café. Et surtout merci pour ton aide apportée ici ! » Sans lui, j’aurais été complètement perdu. Il m’a facilité bien des démarches. Le voilà déjà parti vers de nouvelles aventures. Il se retourne, et me prévient. Il m’enverra le planning des réservations pour les conférences dans la soirées : « Si ce n’est pas ce soir, ce sera demain. Bon courage pour la suite ». Silence. « Et merci encore pour ton aide ! ». Sans attendre plus longtemps, je jette les gobelets de café dans une poubelle de recyclage avant de sortir de la cafétéria. Et, avec mon barda, je prends la direction du local de l’association, pour continuer le travail de prévention.




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