there is an answer to the darkest times

Tout semblait clair, simple. Tout semblait même limpide quand on leur a donné rendez-vous dans une salle d’escape game pour un jeu grandeur nature, quand on les a séparés en équipe et que personne n’avait vraiment l’air de connaître personne - ou alors c’est simplement l’impression qu’a eu Swann de tout ça, lui qui ne connaît réellement personne. Ils sont tous ici pour l’anniversaire d’un ami commun, rencontré il y a quelques mois à peine dans la timeline du blond. Il ne fait pas le timide, pourtant, et il se présente à chacun des membres de son équipe improvisée tout en tentant au mieux d’en retenir leurs prénoms.

Le maître du jeu leur explique leur but et autant dire que Swann a sitôt fait de ne rien écouter seulement pour se concentrer sur le décor hyper réaliste de l’endroit, eux qui s’apprêtent à être jetés au milieu d’une forêt. Ils ont même dessine une lune pleine au plafond, détail qui ravit Swann quand bien même il est encore loin d’en comprendre l’importance. Autant dire que le peu de mots qu’il a su entendre de la bouche de l’organisateur n’ont pas eu pour effet de le rassurer en quoi que ce soit et quitte à être perdu, il a finalement décidé de l’être totalement. « Swann. » Le groupe est de nouveau scindé en duo, le blond se présente à son nouveau coéquipier d’un temps avec un sourire franc sur les lèvres. Il n’a peut être rien écouté des explications mais n’en reste pas moins que la compétition McGrath coule dans ses veines et qu’il fera tout pour gagner, ce qui passe inévitablement par une bonne cohésion avec ses partenaires. L’homme qui lui fait face semble avoir son âge et vu qu’il n’a ni trois jambes ni trois yeux, ni la camisole d’Hannibal Lecter alors il semble fiable.

Chaque duo se retrouve à devoir s’assoir à même le sol, une enveloppe fermée distribuée à chacun d’eux contient le début des instructions pour la suite des événements. On leur rappelle aussi (ce que Swann entend pour la première fois, donc) qu’il leur sera distribuée une nouvelle enveloppe à chaque étape du jeu, si jamais bien sûr ils réussissent les épreuves précédentes. Le sang du blond ne fait qu’un tour et il en aurait presque la chaire de poule à l’idée de pouvoir être éliminé et par conséquent de me même pas tâter un podium du bout des doigts. Cela semble inimaginable et c’est la raison pour laquelle qu’une fois le chronomètre lancé, il déchire en premier l’enveloppe sans plus de cérémonies avant d’en lire le contenu.

Citation :

En utilisant les polygones mis à votre disposition, représentez l'image d'un ours en mouvement. La forêt est pleine de dangers, prenez garde à vous.

Rigolant d’abord nerveusement, il tend ensuite l’enveloppe à son coéquipier avant de faire tomber devant eux toutes les pièces du puzzle / casse-tête auquel il était loin de s’être préparé. Il avait prévu les verres d’alcool en bien trop grand nombre, oui, mais en aucun cas de devoir activer ses neurones de manière aussi prématurée. Il a beaucoup de mal à se représenter les choses dans l’espace et pour le coup, l’épreuve est une véritable souffrance pour lui dont le seul ancrage reste l’ours sur l’état Californien. C’est loin, c’est flou, et ce n’est surtout pas ça qui va les faire gagner. Pourtant il fait au mieux et essaye d’agencer les pièces pour que cela ressemble à quelque chose, sous le regard mi amusé mi dépité de leur maître du jeu. « Si jamais tu attendais le bon moment pour m’annoncer que tu as fait des études de puzzle ou de casse tête ou même d’anatomie d’ours, c’est le moment. » S’arrêtant un instant de triturer les pièces, il se redresse en direction de l’inconnu avec un sourire franc laissant apparaître ses fossettes.

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“Aller viens ça va être fun !” Fun, oui il veut bien la croire et n’a rien contre, vraiment. Fêter l’anniversaire d’un ancien pote de promo c’est fun. Enfin, inviter par la copine de celui-ci, elle aussi ancienne littéraire. “Y aura Pierre, Paul et Jack aussi”. Qui ?. Quelques années passent et voilà qu’il n’arrive plus à mettre les noms sur les visages. La fac semblait loin. “Et d’autre amis à lui que tu connais pas. On sera un bon groupe tu vas voir !”. Le Lynch a accepté bien sûr parce que entre son magasin et autre il n’avait pas vraiment pris le temps d’entretenir ces amitiés lointaines. Et surtout, il n’avait jamais vraiment fait d’escape game et le concept l’intriguait. “En gros, je ne connais pas celui-là, … hein pas de spoils. Mais y aura des énigmes, et faut arriver à sortir dans les temps....” Et si on y arrive pas ? pas de réponse. Lui s’imagine donc une sorte de soirée quizz avec alcool, enfermé dans une pièce. Une ambiance de fête d’anniversaire un peu revisitée en quelque sorte.

Spencer comprend vite que l’idée qu’il s’est fait du jeu n’est pas la bonne. Le groupe se rassemble au compte goutte, dans le hall. Chacun se présentant en arrivant. Effectivement, le brun connait quatre personnes à tout casser. Peut-être cinq mais Jack, si c’est bien lui, a vraiment perdu du poids et l’ensemble de ses cheveux. Les derniers arrivent, quand un type moustachu et habillé dans un style disons coloré se rapproche d’eux. Le silence s'installe, il se présente comme le maître du jeu. Après une brève introduction, il organise la séparation de leur groupe en deux équipes. Pas de choix à faire, il sort deux listes et comme à l’école, il procède à l’appel. Gauche, droite. Les anciens littéraires à droite, Spencer et quelques personnes encore inconnues à gauche. Leur groupe, diminué de moitié, suit ensuite le moustachu dans une autre pièce. C’est comme s’ils étaient sortis dehors. Mais plus tard, le soir. Et directement dans une forêt alors qu’il n’y en a pas autour du bâtiment. Le fleuriste se retourne, se demandant quelle taille fait la pièce exactement. Il compte plusieurs rangées “d’arbres” mais peut-être y a t-il un jeu de miroir. Le maître du jeu les laisse quelques seconde puis enchaîne. “Comme vous le savez, votre groupe de campeurs a été sélectionnés pour cette expérience inédite ! Grâce à vous tous, chers sujets, ahem ... chers amis, nous allons pouvoir mieux comprendre cette forêt dont peu reviennent viv..." La pause se veut théâtrale. Spencer qui n’avait pas lu le contexte au préalable se demande s’il doit rire ou paniquer. “Des épreuves, terribles, vous attendent ici ... L'entraide est de mise. C’est pourquoi vous serez associé par deux, l’un ne pourra sortir sans son équipier.” D’un geste vif, il désigne les duos. L’organisateur explique brièvement ce qu’il se passera pour les duos éliminés et enchaîne  “Pour les autres, de nouvelles enveloppes avec vos instructions vous seront données à chaque découvertes.” Et sur ce, il quitte la pièce. « Swann. » Le Lynch se tourne vers l’homme blond qui s’est retrouvé face à lui. Souriant à son tour et remerciant son initiative de se présenter une deuxième fois, il fait de même. “Spencer”. Il ne se rappel pas l’avoir déjà croisé, il en déduit donc qu’il fait parti des amis qu’il ne connaît pas.

Une voix retentit et leur réexplique en plus synthétique le déroulé de la première étape. L’enveloppe se trouve au sol. Chacun se retrouve donc assis en tailleur, face à son binôme. Le chrono est lancé. Spencer n’a pas le temps d’attraper l’enveloppe que déjà Swann la déchire sans ménagement pour en extraire les instructions. Quelqu’un n’a pas envie de faire parti des duos éliminés, on dirait. Cela amuse Spencer, puis le rire nerveux de Swann à la lecture du papier le ramène au jeu. Il récupère l’enveloppe. Tic. Tac. Des polygones. Un ours. La forêt pleine de dangers ?  Il lève un sourcil perplexe à destination du blond qui a déjà entreprit d'organiser les différentes formes du puzzle. Rapide. Spencer attrape une des pièces, légère, fine, et la tourne. Pas de dessins ou d’indices permettant de trouver un ordre d’assemblage. Un ours en mouvement … Pas une seule pièces identiques. Tic Tac.

« Si jamais tu attendais le bon moment pour m’annoncer que tu as fait des études de puzzle ou de casse tête ou même d’anatomie d’ours, c’est le moment. » La remarque le fait rire. Il aurait aimé dire oui, pour la blague mais “Non, rien de tout ça, désolé. J’ai  déjà vu des ours sinon ... enfin au zoo.” Il ne mentionne pas winnie l’ourson, vu avec ses nièces, et  se penche sur les pièces “On ne peut pas vraiment faire un truc de réaliste avec. Mais si on fait un corps, quatre pattes, une tête et des oreilles peut-être que ça marche ?”

Il bouge les pièces en parlant dérangeant maladroitement ce que le blond avait commencé. Au bout de quelques secondes, il tente un “Tadaaa ?” peu convaincant. Non, ça ne ressemble pas à un ours. Tic. Tac. Mais il y a mis du coeur. Plusieurs pièces ne sont pas utilisées. Est-ce qu’ils doivent vraiment toutes les utilisées ? Comment s’en sorte les autres ? Il se penche légèrement pour observer le duo derrière le blond. Mais il n’a pas le temps de voir. Parce que qu’il doit rapidement rattraper leurs polygones qui s’envolent alors qu’un violent coup de vent venant des arbres les prend pour cible. La voix du maître du jeu retentit “Le vent se lève sur les curieux. Il vous reste trois minutes”. Oups. Les mains posées sur les pièce en attendant que le ventilo se calme, il tente un sourire d’excuse à son binôme.

Personne n’a fait d’études utiles pour l’épreuve qui les concerne et autant dire que c’est bien dommage puisque le binôme ne semble pas si doué qu’il l’aurait aimé. Swann n’a pas de fibre artistique, il est un scientifique, un rationnel ; Spencer tente de contourner les règles et bien qu’il trouve cela très intelligent, ce n’est cependant pas suffisant. “Tadaaa ?” La tentative le fait rire et pour peu Spencer levait les mains au ciel et affichait un air victorieux sur le visage. Leur oeuvre ne ressemble à rien et toute l’attention des deu hommes combinée ne semble pas avoir été suffisante pour le moins, le leur confirme la mine dépitée que le Maître du Jeu affiche. Aucun n’a pourtant le temps de s’attarder sur leur oeuvre, déjà occupés à appuyer leurs coudes sur les pièces du puzzle pour qu’aucune ne s’envole à cause du coup de vent. “Le vent se lève sur les curieux. Il vous reste trois minutes.” No shit Sherlock Seul le sourire de son partenaire le force à rester calme, toute la patience de Swann semblant déjà avoir été évaporée.

Le coup de vent passé, il s'octroie une seconde et une seule pour souffler et remettre de l’ordre dans son esprit. Convaincu que Spencer était sur la bonne pente en n’utilisant qu’une partie des pièces mises à leur disposition, il s’active à reproduire le même schéma qu’il avait créé. Par chance, aucune de leur pièce ne s’est perdue dans la panique et certains ont simplement été déplacées pour finalement donner plus d’idées au blond. “On doit seulement échanger les pattes, comme ça.” Comme le vent a déjà commencé à le faire, ils n’ont plus qu’à spécifiquement les emboîter dans la bonne position et “Tadaaa !” Il reprend ses mots, cette fois ci bien plus convaincu, relevant ses yeux vers Spencer pour lui offrir un sourire fière et un hochement de tête ne faisant que le confirmer encore un peu plus. Il avait toutes les idées, le binôme avait simplement besoin d’un coup de pouce et du besoin de perfection final de Swann. Leur duo créé à la dernière minute est bien loin d’être catastrophique, au contraire.

Le temps que le Maître du Jeu vienne approuver leur chef d’oeuvre, le blond lève une main pour que Spencer vienne frapper la sienne au même endroit. Il faisait toujours ce geste avec son équipe de football et depuis qu’il est gamin il n’en a finalement jamais perdu l’habitude, encore et toujours bien trop attaché à l’esprit d’équipe - et le besoin de gagner, ce qui passe invariablement par la motivation des troupes. “L’aventure continue pour vous … Malheureusement. Vous devez ouvrir cette nouvelle enveloppe mais les deux noires que je vous remets doivent rester scellées jusqu’à ce qu’on vous demande le contraire.” L’attention de Swann est à son maximum et bien qu’il ne se plonge pas réellement dans l’esprit de l’escape game, il n’en comprend pas moins chacune des étapes. Les enveloppes noires attirent toute sa curiosité mais, loin de lui l’idée de tricher, il fourre les sienne dans la poche de son pantalon sans nonchalance aucune. Leur secret est encore bien gardé pour un temps et cette fois-ci il laisse à Spencer la possibilité d’ouvrir l’enveloppe les informant de la suite de leurs aventures. Deux groupes sont partis avant eux mais il en reste encore trois derrière ce qu’ils signifient qu’ils sont encore dans la moyenne haute. Tout est encore possible, les neurones du blond s’activent pour essayer de gagner du temps partout où ils le peuvent encore.

Citation :

Ce n'est certainement pas votre ours de papier qui saurait repousser un loup ... Encore moins un loup-garou. Tentez plutôt votre chance en vous servant de ce que la forêt vous offre.

Derrière eux, ils ont clairement mis tout le budget de film d’horreur pour les bruits de pas, de feuilles qui craquent et de hurlements d’animaux en tout genre. Pour la première fois depuis longtemps, les yeux de Swann brillent seulement d’incompréhension. La bouche entrouverte, il cherche seulement un sens à tout cela et surtout il cherche à savoir où est ce qu’ils veulent les mener. Fort heureusement, il ne ressemble à un zombie que pendant quelques secondes et se reprendre bien vite, fort de ses années d’expérience de soirées visionnages de films de seconde zone et autant d’horreur. ”Aconit tue loup. Ok là j’espère vraiment que t’as étudié les plantes ou que t’es le frère caché d’Hermione, parce que dans les films ils se contentent de donner le nom mais pas de préciser à quoi ça ressemble.” Ce serait si pratique s’il était fleuriste.

Trois minutes. Mince. Sérieusement, il a presque rien regardé. Il a peine entraperçu le coin d’un bout de papier. Et il n’est toujours pas convaincu que les autres aient aussi un ours à reproduire. Pour autant qu’il sache ils doivent faire un nénuphar. Est-ce qu’il aurait pu tricher en reproduisant un nénuphar à la place de l’ours ? Non. Mais le maître du jeu ne semble pas de cet avis. Trois minutes. Il ne doit donc pas perdre plus de temps à ruminer. Maintenant que le vent ne souffle plus, Swann s’active déjà sur les pièces. Reprenant la base que Spencer avait tenté. “On doit seulement échanger les pattes, comme ça.” Les pièces semblent soudain s’emboiter plus facilement, et enfin leur assemblage ressemble à un ours qui marche. “Tadaaa !” Il sourit à la reprise de Swann et applaudi sincèrement “Bien joué !”. Ils s’en sortent pas mal, finalement, le vent les a aidé en plus. Il ne devrait peut-être pas se réjouir si vite. Ce n’est que la première épreuve, certe, mais quand même. Le chrono s’arrête et le maître fait le tour des binômes, évaluant les prestation. Comme à l’école. Swann lève la main à l’attention de Spencer qui s’empresse de taper dedans. High five. Cette première épreuve l’aura mis dans le bain et il a hâte de voir jusqu’où ils pourront aller. Hâte de faire ravaler son ventilo au maître du jeux, qui arrive justement. Après un regard pour leur ours, il conclut d’une voix dans laquelle le Lynch perçoit toute la déception. Ce qui lui donne encore plus envie et réussir les prochaines épreuves. “L’aventure continue pour vous … Malheureusement. Vous devez ouvrir cette nouvelle enveloppe mais les deux noires que je vous remets doivent rester scellées jusqu’à ce qu’on vous demande le contraire.”

Ils sont le dernier binôme à être évalué. Deux partis, trois autres restants. Chacun reçoit donc trois enveloppes. Une ressemblant à la première et les deux noires scellées. Spencer se demande ce que cela signifie pour la suite. Ils auront, quoi, une sorte d’épreuve individuelle ? Il croyait qu’il ne pouvait sortir qu’avec son binôme ? Le maître du jeu n’en dit pas plus et Swann à déjà ranger son enveloppe dans sa poche sans faire plus d’histoire. Ce serait dommage d’être à nouveau surpris par un coup de vent alors il fait de même et place la petite enveloppe dans son jean. Priorité celle qui va leur dévoiler leur nouvelles consignes.

Il en extrait donc rapidement la papier, le lit, puis le montre à Swann. "Ce n'est certainement pas votre ours de papier qui saurait repousser un loup ... Encore moins un loup-garou. Tentez plutôt votre chance en vous servant de ce que la forêt vous offre.. " Il relit le papier une seconde et une troisième fois en fronçant les sourcils. Les bruitages, d’animaux, de grognement, de hurlements, digne de terreur nocturne, ne l’aide pas à se concentrer. Donc après l’ours, le loup garou. Et on doit chercher de quoi repousser le loup dans la forêt. Sa première idée est le feu. Mais il doute maintenant que l’on les laisse foutre le feu à la pièce. Mais c’est connu, le feu repousse les loups. Swann a l’air aussi perdu. Jusqu’à qu’il ait une sorte d’éclair dans le regard. ”Aconit tue loup. Ok là j’espère vraiment que t’as étudié les plantes ou que t’es le frère caché d’Hermione, parce que dans les films ils se contentent de donner le nom mais pas de préciser à quoi ça ressemble.” L'enthousiasme du blond est contagieux. Et Spencer regrette presque de ne pas avoir pensé plus tôt. Par contre, il doute qu’il y en ai dans cette fausse forêt. Puis il se souvient que c’est un jeu. Et que si c’est ce qu’il doivent chercher il y en aura forcément. Il sourit. Aucun autre binôme ne semble s’activer pour le moment. “Pas le frère caché non - Il rit - Mais je sais à quoi ça ressemble ! ” Il jette un autre coup d’oeil mais il ne pense pas qu’on puisse les entendre. “Fleuriste, en fait” Il ajoute en se désignant du doigt. Puis il poursuit pour préciser “On nous apprend à quoi les Aconit ressemblent pour les enlever si jamais on en trouve. C’est toxique. Pas que pour les loup en fait ...” Mais si il se perd dans les détails, ils vont se faire doubler, alors il parle un peu plus bas. “C’est comme des grappes avec des fleurs un peu en tube” Il mime de la main mais n’est pas convaincu. “Pour la tue loup, elles sont jaunes”. Il sourit puis se lève assez contant de ses connaissances. “J’imagine qu’il faut chercher maintenant”. Il n’y a pas eut de top départ. Mais l’épreuve semble être lancée. Il tend une main à Swann pour l’aider à se lever. “Potterhead, hein ?”

Il y a donc bien plusieurs rangée d’arbre et il y a bien un jeu de miroir. Mais le décors réserve quand même quelques surprises. Les autres binômes se lève à leur tour. C’est la ruée vers l’or. Chacun dans un coin de la pièce. Il entreprend de tâter le long des arbres. de soulever les feuilles mortes. Très réaliste. Le brun voit au bord le maître du jeu qui les observe toujours. Il espère qu’ils sont sur la bonne piste. toujours pas de fleurs jaune en vue. Ils ont un temps illimité ? Pourquoi il n’y a pas de chrono ? C’est quand un des binôme retourne au centre de la pièce avec une tige couverte de grappe jaune qu’il comprend. C’est les chaises musicales. “Y en a pas assez pour tout le monde.” Et si ils avaient l’avantage de savoir à quoi ça ressemble, il faut croire que d’autre aussi et maintenant tous les binômes peuvent le voir.

Quand enfin ils trouvent leur tige, parce que leur binôme ne sera pas vaincu aussi facilement, ils retournent au centre. Et de deux. De la même manière lève la main à l’attention du blond pour qu’il tape dedans. Même si ils devraient quand même attendre la validation du maître du jeu. D’ailleurs en reportant son attention sur lui Spencer remarque le perroquet qui est maintenant posé sur son épaule. Et la première question qui lui vient à l’esprit c’est - What ?!. En jetant un regard interloqué à Swann. Le maître du jeu se racle la gorge “Plus que trois binômes” Ils ont donc gagnés. Enfin ils sont qualifiés. “Petite pause dans les enveloppes. Usez de vos cordes mais pas de violence pour attraper le volatile”. Croassement d'approbation dudit volatile qui s'envole.

Il est fleuriste pour de vrai, alors. Le sourire du McGrath se fait plus large encore et ses yeux brillent désormais de milliers d’étoiles différentes. Ils vont s’en sortir. Il se fait élève studieux au moment d’écouter avec attention les instructions de son compagnon d’aventure pour savoir à quoi ressemble exactement la fleur en question. Le blond garde ses yeux plantés dans les siens et hoche vigoureusement de la tête à chaque nouveau mot qu’il prononce, sans doute un peu trop happé dans le jeu déjà. Le duo est déjà prêt pour de nouvelles aventures et ils sont les seuls à avoir trouvé ce qui semble être une piste plausible pour l’énigme, ils commencent donc déjà à se créer une avance face aux autres candidats. Swann se raccroche à la main que Spencer lui tend, il y ajoute son plus beau sourire, fier. “Potterhead, hein ?” La question l’amuse, il a l’impression d’être Ginny. “Nerd.” Le mot le qualifie lui tout comme il qualifie Spencer, il se moque gentiment de toute la situation sans ne jamais penser un seul instant à réellement juger qui que ce soit. Il sera potterhead s’il veut l’appeler ainsi, oui.

Assez confiant en eux bien que toujours animé et pressé par l’esprit de compétition, Swann s’aventure dans les ‘bois’ à quelques mètres de son ami d’infortune pour qu’à eux deux ils puissant couvrir davantage d’espace. Au bout de quelques minutes à peine (lesquelles semblent être des heures), Spencer assène un constat qui n’a rien pour les rassurer. “Y en a pas assez pour tout le monde.” Le regard du blond suit celui de son ami et se repose vers le centre du jeu, il retrouve ensuite ses yeux à lui, un instant paniqué, le corps figé. Il aime la compétition Swann, ça oui, mais seulement quand il gagne. Désormais ils sont sur la sellette et cela n’a rien de rassurant, raison pour laquelle il finit par redoubler d’effort et accélérer chacun de ses mouvements.

Fort heureusement leur duo est plein de ressources et finit par rapidement se qualifier, épreuve réussie qu’il fête en venant taper la main de Spencer de la sienne. Ils s’en sortent plutôt bien pour de parfaits inconnus, en témoigne leur statut et leur place dans le trio de tête. Les yeux de Swann dérivent pourtant bien vite de ceux du jeune homme pour plutôt se focaliser sur le volatile désormais posé sur son épaule et, surtout, sorti de nulle part. “Petite pause dans les enveloppes. Usez de vos cordes mais pas de violence pour attraper le volatile” Il observe l’oiseau s’envoler dans les airs, la bouche entrouverte, avant de réellement analyser la situation et dire ce qui lui vient en premier à l’esprit. “Nos cordes vocales ?” est finalement la première et la seule liaison qu’il arrive à faire dans son esprit, sans doute déjà quelque peu agacé de ne pas voir le bout du tunnel. “Il a un nom, peut être ?” A défaut de n’avoir aucune autre idée, il continue dans la sienne, quitte à s’y perdre quelque peu. Il pense donc à tous les noms de perroquets possiblement connus et tout autant clichés. “Jack ?” Pour Pirate des Caraïbes. “Charlie ?” Pour Churchill. “Iago ?” Pour Aladdin. “Picchu ?” Pour Les Mystérieuses Cités d’Or. “Blu ?” Pour Rio. “Sérieux j’ai fait le tour, j’abandonne.” Il souffle longuement tout en portant ses mains autour de ses cheveux, paroles défaitistes mais l’âme d’un guerrier qui est déjà en train de penser à un autre plan.

“Nerd.” Spencer hoche la tête distrait par les fossettes du blond. Se contentant de sourire sincèrement. Mais l’important maintenant c’est de trouver la fleur. Et surtout de la trouver avant les autres. Trouver la fleur, donc. Parce que ce serait dommage d’être éliminé maintenant. Donc, ils la trouvent. Ils restent. Hight five.

Mais c’était avant le perroquet. Sortie de nul part. Sans rapport avec la choucroute. L’oiseau s’envole au dessus du groupe, laissant Spencer nager dans sa perplexité. “Nos cordes vocales ?” Le blond le ramène sur Terre. Hum ça se tient. Il approuve d’un signe de tête. Mais il n’est pas plus avancé. Cela ne semble n’être qu’une partie de l’énigme et il se creuse les méninges mais ne trouve pas de liaison entre les épreuves. L’ours, les fleurs, et maintenant ça.  L’idée de Swann lui semble cependant logique. Mais que dire à l’oiseaux pour qu’il descende. S’il te plait ? S’il vous plaît M. Parrot ? “Il a un nom, peut être ? Jack ?”  Jack ? Pourquoi Jack. Spencer toujours silencieux, se retourne vers son binôme qui continue d’énumérer des noms, semblant soudain agacé “Charlie ?” C’est quoi, la liste de ses ex ? “Iago ? Picchu ? Blu ?” Blu. Celui-là lui parle plus. L’image du dessins animés lui vient en tête et il comprend la logique à travers la liste de nom énumérée par Swann. Des noms connus donc. Mais l’oiseau ne semble pas s’être identifier à l’un de la liste et continue de zigzaguer au dessus de leur tête. “Sérieux j’ai fait le tour, j’abandonne.” Les deux autres binômes se sont éloignés légèrement et échange des messes basses. Vive la solidarité - pense Spencer avant de se rappeler qu’il s’agit d’une compétition. Il se tourne vers Swann qui a toujours l’air dépité. Puis jette encore un regard vers l’oiseau. “Je pense que c’était une bonne idée les noms.”Le Perroquet semble les narguer, alors qu’il réfléchit à haute voix. “Peut-être que c’est en rapport avec les autres énigmes ?” Un ours “Winnie ?” pas de résultats. “Balou ?” Non plus. C’est tout pour les ours. “Pour l’Aconit…” Il repense à la phrase de Swann. “Hermione ?” On sait jamais. Mais il n’obtient qu’un claquement d’aile. Le dépit le gagne à son tour sous la forme d’un soupir. Il se masse doucement la nuque, le regard dans le vague. “Il va bien finir par se poser...” Ce constat à la fois pour lui-même et pour Swann, ne fait pas avancer sa recherche de solution.

“Perroquet !” Un de leur concurrent tente une technique inspirée de la leur. Sans plus de succès, au soulagement de Spencer qui se sentait déjà idiot de ne pas y avoir pensé. Mais aussi bien soulagé de ne pas être l’idiot qui a essayé.  “Il va finir par se poser” Il répète sans grande conviction.  Les mains fourrées dans ses poches jouant distraitement avec la petite enveloppe et la barre de céréales qu’il avait oubliés. La barre de céréale. Qu’est que ça mange un perroquet ? Mais le maître du jeu a parlé de cordes. Mais … Il n’a pas donné d’autres contraintes, non ? Le Lynch jette un regard à son partenaire de jeu. Il s’est déjà fait prendre pour une pseudo tricherie, il n’aimerait pas que cela arrive encore. Même s’il ne voit pas vraiment d’autre solution par rapport à leur situation actuelle. “On pourrait peut-être le soudoyer ?” Chuchote-il en montrant aussi discrètement qu’il le peut son encas. Sa proposition ressemblant vraiment à de la triche il se ravise. “Ou peut-être pas ..” En éloignant sa proposition d'un sourire plat.

L’oiseau s’est finalement posé sur une branche. Mais le maître ne sonne pas pour autant la fin de cette partie. Un autre concurrent se met à siffler un air que Spencer ne reconnaît pas mais qui lui semble familier. “ça compte le sifflement ?” Il demande, attendant que les ventilateurs se remettent en marche. Apparement oui. Le maître laisse faire. Et apparement ça marche. L’oiseau approche. D’où, comment, pourquoi ? Autant de question auquel il n’a pas la réponse. Légèrement agacé, lui qui n’a pas forcément l’esprit de compétition. “Et ils vont en faire quoi maintenant. Ils ont le droit de repartir avec tu crois ?” L’organisateur se racle la gorge attendant le silence. “Bien, Bien. Vos camarades remportent le droit à une petite avance pour les prochaines épreuves” C’est quoi un totem, l’immunité, ils sont à koh lanta ?

Il observe son partenaire s’efforcer de trouver mille autres manières d’attirer à eux le perroquet et, avec lui, une possible victoire. Ils ne connaissent que leur prénom et pourtant leur duo fonctionne à merveille, chacun laissant place à l’autre dès lors qu’il arrive au bout de ses compétences. Swann n’a aucun mal à laisser la place du leader ou même à ne tout simplement jamais l’être. Il est simplement compétiteur dans l’âme bien décidé à gagner, pour cela il ne ressent cependant aucunement le besoin d’être celui qui dicte les ordres.

A défaut de réellement en venir à une quelconque réussite, les deux partenaires s’inspirent plutôt des techniques utilisées par l’équipe adversaire et après un simple coup d’oeil vers Spencer, Swann en vient à son tour à reproduire ladite mélodie. Il est loin d’être un très bon siffleur mais il a tout de même un bon talent de mimétisme et c’est là tout ce qui le sauve alors que le perroquet les observe un temps avant de finalement s’approcher. Le blond n’a aucune idée de la mélodie qu’il est en train de produire, que ce soit sa source ou son explication et autant dire que pour le moment c’est sans doute la dernière de ses priorités. Ils doivent avancer et, malheureusement, réfléchir plus tard. C’est en tout cas ce que lui dicte son instinct de compétiteur et il lancer le plus rassurant et le plus fier sourire qui soit à son partenaire. Ils vont y arriver.

Ils vont y arriver, peut être, mais leurs adversaires ont un temps d’avance sur eux et ils gagnent la manche du perroquet quand bien même ce dernier avait enfin commencé à bouger de sa branche. La langue de Swann claque sur son palais mais il se reprend bien rapidement, écoutant attentivement les instructions du maître du jeu avant de de nouveau reposer toute son attention sur Spencer. Ici, il est le seul à qui il peut réellement se fier et le seul aussi qu’il voudrait hisser sur le sommet de la victoire. “Bien, Bien. Vos camarades remportent le droit à une petite avance pour les prochaines épreuves” Le visage du McGrath se voit temporairement orné d’un rictus trahissant son manque d'engouement mais il se rattrape bien rapidement en posant sa main sur l’épaule de Spencer et y ajoutant un hochement de tête. “Ca va le faire.” Ils gagnent un indice mais cela ne veut rien dire ; tout n’est pas joué et leur propre duo peut (va) gagner. “Raelyn et Modesto gagnent un indice mais désormais chacun devra jouer pour sa propre survie. Vous pouvez ouvrir les enveloppes.” Les yeux du blond dérivent et dévisagent les deux inconnus face à eux. Ils portent désormais chacun un prénom, deux de plus qu’il se met désormais à haïr quand bien même il ne devrait pas avoir aucune raison à cela.

Un pas en arrière puis un autre, il se fait docile et écoute les instructions lancées par le maître du jeu tout en ouvrant l’enveloppe donnée en début de partie. Il n’est absolument pas rassuré à propos de ce que l’avenir lui réserve et l’est encore moins de savoir qu’il ne peut plus réellement compter sur Spencer désormais ; eux deux formaient pourtant un très bon duo. Alors que Swann ouvre l’enveloppe avec minutie, celui qu’il devine être Modesto a déjà tout détruit et roule les yeux au ciel. Le McGrath se veut méfiant sans pour autant en venir à aucune conclusion, restant cependant impassible au moment de découvrir son rôle calligraphié sur le papier cartonné.

échec : le loup est Spencer
réussite : le loup est Raelyn
mitigé : le loup est Swann

Sans connaître l’identité cachée de son partenaire, il lui adresse cependant un dernier regard assuré et empli de confiance avant de se placer au centre du terrain de jeu, prêt à en découdre avec leurs adversaires. Une part de lui voudrait ne jamais avoir à accuser Spencer de quoi que ce soit et ce peu importe l'issue du jeu.

“Ca va le faire.” Ca va le faire. Oui. Peut-être. “Bien sûr que ça va le faire” qu’il lance en réponse. Un sourire étirant son visage, la main de Swann quittant doucement son épaule. C’est encore possible. Il y a pourtant cru quelques secondes. Moins d’une minute plus tôt quand le blond s’était mis à siffler lui aussi. Quand enfin l’oiseau avait bougé de nouveau. Semblant, l’espace d’un court instant, se diriger vers eux. Pour finalement choisir le binôme d’en face… Mais ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est même pas la fin du jeu. Parce que c’est ce que c’est au final, un jeu. Ils sont encore de la partie. Et jusqu’à preuve du contraire ils ont encore toute leurs chances. Pas vrai ? Ca va le faire. Le maître du jeu poursuit donc “Raelyn et Modesto gagnent un indice mais désormais chacun devra jouer pour sa propre survie. Vous pouvez ouvrir les enveloppes.” C’est donc un indice que les autres remportent. Un indice de quoi. Pas de réponse.

Ils font tous deux pas en arrière à la demande de l’organisateur. Pas d’indices et plus de binôme donc. C’est en mode chacun pour soi, maintenant on dirait. Spencer espérait bien remporter le jeu avec Swann, comme ils l’ont débuté. D’ailleurs la consigne au début c’était qu’il ne pouvait pas sortir sans son équipier. Alors le Lynch est censé faire quoi maintenant lui tourner le dos ? Comme si ceux en face méritait plus de gagner. Ils peuvent encore sortir ensemble de cette pièce. Non ? Bien sûr qu’ils en sortiront à la fin rejoindre les binômes déjà exclus et le reste du groupe de l’anniversaire. Rejoindre le monde réel. Le jeu est plus prenant qu’il ne l’aurait cru. D’ailleurs un bruit de papier déchiré lui rappelle d’ouvrir sa propre petite enveloppe. Prenant son temps, redoutant presque de savoir à quelle sauce il va être mangé, il en profite pour jeter un oeil aux autres. En diagonale en face, il remarque la mine blasée et les lambeaux de papier, sans savoir s’il s’agit d’un indice ou pas. De l’autre côté. Raelyn ? Il n’est plus sûr du nom. Impossible de savoir ce qu’elle pense du message de son enveloppe en tout cas. Son expression est impassible. De même que celle de Swann quand son regard se pose sur lui. Ses doigts ont fini de décoller lentement le rabat de l’enveloppe et il peut en extraire le papier cartonné. “Campeur (Villageois)”. Ok. C’est une version escape game du loup garou ? Affichant un visage qu’il espère le plus neutre possible, il tâche d’écouter le maître du jeu.

“Vous avez chacun votre identité secrète. Les campeurs doivent maintenant faire face à la plus grande menace de la forêt. La menace du loup !!”

Effets spéciaux. La lune peinte au plafond s’illumine. Les ventilateurs cachés dans les murs font bruisser les fausses feuilles. Les hauts parleurs se mettent à émettre des sons sortis de la playlist bruits-angoissants-quand-on-est-seul-dans-les-bois.

“La menace est d’autant plus proche que le loup est parmi vous.” Pause pour la montée en tension, alors que tous attendent la suite. La marche à suivre qui désignera les gagnants. Spencer croise le regard de Swann qui a l’air confiant. Confiant sur la suite. Sur leur réussite. Enfin peut-être sur sa réussite vu qu’ils ne forment plus un duo. “Des victimes sont déjà à dénombrer. Vos anciens camarades. Vous vous réunissez pour désigner un suspect et le neutraliser. En espérant qu’il n’y ai pas de nouvelle victime cette nuit.”
C’est radical. Et comment on prouve son innocence. Comment on trouve le coupable. Spencer décide qu’il suffit de désigner l’un de l’autre binôme. Dans un premier temps en tout cas. Ils sont suspects par principe. Même s’il n’y a plus de binôme. Même si ce n’est qu’un jeu et avant tout une soirée d'anniversaire. “On fait comment, on vote à mains levées ? On pointe du doigt ?”. D’un geste non calculé mais juste pour illustrer ses propos, il désigne Modesto de la main.

Swann perd toute attention alors que le maître du jeu leur explique la suite des événements et qu’ils déversent tout leur budget en effets spéciaux. Il pense déjà à mille stratégies à adopter pour ressortir vainqueur du jeu tout en limitant la casse auprès de son partenaire auquel il tient un minimum. Ce dernier, d’ailleurs, dont il reconnaît la voix s’élevant bien avant toutes les autres. “On fait comment, on vote à mains levées ? On pointe du doigt ?” Spencer fait l’erreur de montrer l’homme du doigt et ce dernier ne semble pas du tout apprécier d’être pris comme exemple, raison pour laquelle il pointe à son tour son doigt en direction du coéquipier de Swann. La blonde à ses côtés ne semble pas hésiter bien plus longtemps et, après avoir dévisagé l’assistance, elle pointe aussi le Lynch du bout du doigt.  Le blond est désormais le seul à ne pointer aucune cible et il sait donc que le jeu n’attend plus que lui pour sceller la partie. S’il pointe Modesto alors le coupable sera tiré au sort et s’il pointe Spencer, sa mort est assurée. Dans un cas comme dans l’autre, il tue un innocent. Pourtant, désireux de laisser vivre son partenaire un peu plus longtemps, c’est finalement Modesto qu’il pointe du bout du doigt et une mine étonnée qu’il improvise au moment où le maître du jeu leur informe qu’il n’était qu’un simple péon. Ah bon ? Vraiment ? “Merde. Il s’est énervé de suite, je pensais que c’était lui aussi.” Il murmure pour lui autant que pour les deux survivants, son regard vacillant d’une tête à une autre pour jauger de la réaction des deux autres. La nuit approche ; il va en manger un et l’autre se retrouvera face à lui pour l’affrontement final. Il a gagné, le jeu est déjà joué. Pour autant il ne laisse rien paraître et continue de se faire passer pour une innocent autant que possible. Le kinésithérapeute a appris de ses pseudos victoires précipitées au temps de l’université et aujourd’hui il ne s’arrêtera qu’une fois le jeu totalement terminé et sa victoire assurée.

Raelyn meurt entre ses crocs durant la nuit et le maître du jeu la presse de sortir et de rejoindre le cimetière improvisé pour l’occasion. Elle fulmine à son tour mais une fois de plus, l’esprit de l’anglais est ailleurs et la chose est bien loin de l’atteindre. “Désolé, c’était le jeu.” Il hausse les épaules, bien plus réellement désolé qu’ironique à propos de sa victoire au goût amer. Ils sont les derniers survivants et lui est le loup ; dans un cas comme dans l’autre ils ont suivi toutes les règles énoncées. Son doigt se pointe doucement sur le visage de Spencer alors qu’il étire un sourire qui se veut réconfortant. Entre eux, l’horloge affiche le décompte de la nuit. Il leur reste une minute et trente secondes, bien assez pour que le cadet McGrath tente au mieux de se rattraper. “Je peux t’offrir un verre pour me faire pardonner ? La semaine prochaine, t’es libre ?” Autant dire que là, maintenant, le jeu est bien le cadet de ses soucis.

Pour sa défense son pointage de doigt était purement théorique. Il s’agissait simplement d’illustrer sa question. Le fleuriste peut comprendre le malentendu venant de la partie adverse. Mais quand même, la réaction du binôme lui paraît exagérée. En une seconde à peine il se retrouve avec deux votes sur quatre contre lui. Petite mesquinerie qui lui font lever les yeux au plafond vers la fausse pleine lune. Seul Swann n'a pas désigné sa cible vu qu'apparemment il s'agit bien de la méthode de jeu. Spencer lui lance un regard en biais. Curieux. Que doit-il penser s'il le désigne ? Après tout si tout le monde le désigne lui ce sera un tour rapide. Un tour facile. Un tour pour rien car il n'est pas le loup. Mais ça seul lui et le vrai loup le savent. Les autres désigne un innocent.  

Finalement, Le blond pointe Modesto du doigt rejoignant le vote de Spencer. Sourire du fleuriste. Il peut toujours compter sur son binôme. Ex-binôme. Égalité. un partout. Balle au centre. Le tirage au sort élimine définitivement leur adversaire. Innocent. Dommage. “Merde. Il s’est énervé de suite, je pensais que c’était lui aussi.”. Spencer approuve d'un hochement de tête. C'est vrai. Modesto aurait fait un coupable idéal. Un mauvais loup certe. Mais au moins pour eux autres villageois, un coupable idéal. Mais la nuit tombe à présent et Spencer a une chance sur deux de se faire manger soit par le blond soit par la blonde. Il les observe tour à tour cherchant à voir un tic, un froncement de sourcil ou un plissement de lèvre indiquant le coupable. Mais il ne décèle rien de probant, les deux arborant une véritable poker face des plus illisible, alors il ferme les yeux attendant son sort. Même si son instinct lui souffle que la blonde est la coupable (forcément). Elle le choisira lui probablement pour venger son binôme, mais au moins Swann aura la vie sauve pour ce tour et il pourra le venger en tuant la louve quand il fera jour. Donc c’est un sacrifice consenti. La partie sera gagné pour eux deux. Enfin pour la moitié d’eux deux, mais ça compte quand même.

L'annonce de la mort de Raelyn au petit matin lui donne tort. Elle n’est pas le loup ce qui ne laisse plus d’autre possibilité. “Désolé, c’était le jeu.” Il ne sait pas si le blond s’excuse à la blonde qui quitte la salle d’une humeur assez mauvaise ou à lui. Mais pour sa part, le tournant du jeu le fait sourire. Ils ont gagné non ? Enfin Swann, bientôt en tout cas. Donc un peu lui. A moitié. Une moitié de victoire (ce qui est toujours mieux qu’une moitié de défaite). Son binôme le désigne du doigt selon la règle. Spencer aurait bien demandé au maître du jeu si ils était obligé d’en passer par là. Les jeux sont fait comme on dit. Mais Swann le devance avec un sourire “Je peux t’offrir un verre pour me faire pardonner ? La semaine prochaine, t’es libre ?”. Spencer hausse les sourcils, surpris par la proposition. Agréablement surpris. Il sourit en se frottant le nez doucement, “T’as pas à t’excuser de gagner  ahah,  mais sinon oui ok pour le verre. Avec plaisir.” Il n’a rien de prévu la semaine suivante. Il regarde l’horloge avant de revenir vers Swann il leur reste une minutes. Enfin s’il a bien compris les règles cette fois. “T’es bien à Brisbane ?” On sait jamais, peut-être que l’ancien pote de promo dont c’est l’anniversaire et qu’il avait oublié d’ailleurs, est-ce-qu’ils sont sortie de leur côté ? Bref les invités peuvent venir de n’importe où et au final il n’en a pas appris beaucoup sur Swann. Trente seconde et toussotement à sa droite. Le maître du jeu. Le Lynch l’interroge du regard. Il reste vingt secondes Swann est le loup donc il a gagné. C'était la dernière épreuve non ?. Toussotement. Puis comme personne ne semble le comprendre le maître soupire exagérément. L’horloge clignote indiquant la fin du temps imparti.
"C’est donc la fin de la partie." Spencer lui jette un regard. Puis revient vers Swann. Perplexe. C’est tout ? Ils ont mis tout le budget sur le décors et même pas de petit feu d’artifice ou jeux de lumière à la fin ? Ils sortent donc vers la lumière du jours rejoignant leurs camarades tombés plus tôt et le deuxième groupe. “Du coup - commence Spencer en récupérant ses effets personnels - il me faudra ton numéro pour le verre ?”  

Autant Swann aime beaucoup (énormément) (à la folie) (trop) gagner, autant cette fois-ci il ne semble plus grand chose en avoir à faire du décompte qui défile sous ses yeux un peu trop amusés. Le maître du jeu s’impatiente alors que lui propose à Spencer de se retrouver plus tard et a tôt fait d’ignorer ses raclements de gorge et autres gros yeux qu’il lui tend. Dans l’ordre des priorités, tuer le dernier villageois a été relégué bien bas alors qu’il se contente pour le moment de sourire aussi niaisement que tendrement. “T’as pas à t’excuser de gagner  ahah,  mais sinon oui ok pour le verre. Avec plaisir.” La première partie de sa réponse est rapidement oubliée puisque le blond est désireux de mettre derrière eux cette partie de jeu et leurs objectifs différents à l’issue de cette dernière. Il dit avec plaisir et Swann ne sourit qu’un peu plus encore, heureux qu’il accepte aussi simplement et rapidement la proposition. Il retrouve ses vieilles habitudes du temps d’avant, ces je veux donc j’obtiens qui lui réchauffent rapidement le coeur. Le maître du jeu s’impatiente un peu plus à chaque seconde alors que les deux hommes réduisent leurs paroles au simple minimum, sans doute trop occupés à s’observer l’un l’autre comme si quoi que ce soit allait changer.

“T’es bien à Brisbane ?” “C’est bien ça.”

Il en déduit que la réponse pour Spencer serait identique et n’en est que plus heureux encore que toutes les pièces du puzzle semblent s’assembler avec autant de facilité. Pour une fois dans sa vie, aucune nuage noir ne vient assombrir le tableau composé à la va-vite et pourtant si parfait. “C’est une chouette ville.” Merci Swann pour ce commentaire constructif. Il se contente de combler les vies et faire part de sa pseudo science infuse alors qu’en réalité Brisbane serait sûrement la dernière chose dont il voudrait lui parler là, maintenant. Le McGrath s’en tient pourtant aux faits alors qu’il se fait déjà sans doute bien trop d’illusions là où il n’y en a peut être aucune à avoir. En effet, Spencer a accepté (avec plaisir) de boire un verre avec lui mais cela ne signifie pas pour autant qu’il y en aura un second ni même quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Un verre, un seul, commençons par là, attendons de voir la suite. Chaque chose en son temps.

"C’est donc la fin de la partie." Il avait même fini par oublier qu’ils étaient encore en train de jouer, finalement. C’est rapidement devenu le cadet de ses soucis tout comme cette victoire n’est finalement même pas à célébrer. Aussi niais cela puisse-t-il paraître, sa véritable victoire n’est pas la partie qu’il vient de terminer mais bien la perspective de revoir le brun d’ici à quelques jours. Cette dernière réchauffe son coeur sur la durée, là où la première ne lui a procuré qu’un sentiment de fierté passager. “Du coup, il me faudra ton numéro pour le verre ?”  Suivant le même balais que son voisin en récupérant chacune de ses affaires, il termine de ranger son porte monnaie dans la poche arrière de son pantalon avant de tendre la main pour récupérer le téléphone de son nouvel ami et y enregistrer son propre numéro. Il est rassuré à l’idée qu’il prenne de lui même des initiatives, preuve qu’il a lui aussi envie de le revoir sans avoir à rester bloqué sur le jeu auquel ils ont participé ensemble. “Tiens. Envoie moi un message quand tu auras décidé d’un jour.” Et ainsi il se dérobe le premier de la discussion et même du groupe d’amis, laissant au Lynch un dernier clin d’oeil assuré.