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Love & Isaac

Après quelques jours de repos, je m'étais levé avant le soleil aujourd'hui afin de débuter mon service de jour aux urgences. En préparation de la crise sanitaire qui menaçait de secouer l'Australie, nos plannings respectifs avaient été plutôt chamboulés, de manière à anticiper l'arrivée de potentiels cas souffrant du coronavirus en créant des unités spéciales au centre hospitalier. Si je travaillais d'ordinaire de nuit, j'étais ainsi désormais de service le matin, ce qui changeait l'atmosphère comme le rapport aux patients. En effet, la nuit, nous avions beaucoup affaire à des personnes alcoolisées, des individus souffrant de trouble psychiatriques, des victimes d'altercations sanglantes ou des sans abri qui en avaient vu de dures. La journée, les pathologies et motifs conduisant aux urgences avaient tendance à être plus étendus.

Les heures s'étaient écoulées rapidement, le rythme dans le service ayant été très soutenu avec un nombre conséquent d'entrées. Vers les 14 heures 30, un jeune homme dans un état second et férocement agité avait été admis et une fois pris en charge dans un box, constatant les examens que nous devrions lui faire et imaginant la suite de son parcours à l'hôpital, il avait opté pour mettre les voiles. Vu la dangerosité de son état, nous avions décidé il nous était apparu spontanément pour certains collègues, dont la sécurité, d'essayer de le rattraper. Le plan aurait pu être malin et fructueux pour ma part, si mon pied ne s'était pas bloqué dans les grilles de l'escalier de secours et que j'avais terminé l'intégralité de ceux-ci en roulé-boulé. C'est en homme K.O que j'avais terminé ma course contre l'asphalte, le corps prévoyant de nombreuses ecchymoses, la tête tournant prodigieusement, la lèvre, l'arcade, l'oreille et l'arrière de celle-ci fendue et la totalité de l'avant-bras arraché. « Ça va Isy ? » J'entendais une de mes collègues, affolée, me questionner en me rejoignant rapidement en bas des marches. Je fronçais doucement les sourcils, la douleur commençant à m'indiquer quelles zones de mon corps avaient été touchées par la chute, l'impression que l'entier de celui-ci avait sévèrement trinqué. « Ça va, » je répliquais faiblement, étourdi, imaginant des lambeaux de ma dignité accrochés sur cet escalier de secours métallique. « T'es sûr ? » Un ambulancier m'aidait à me relever et je hochais doucement la tête à l'affirmative, réprimant difficilement un premier haut-le-cœur.

Après un examen par l'urgentiste et rafistolé par une collègue infirmière pour la désinfection et le bandage de certaines plaies, je recevais congé pour la suite de la journée, étant de toute évidence pas en état de soigner qui que ce soit. Je me sentais encore sonné par la chute et bien que je n'avais pas perdu connaissance, il était plus prudent pour moi de récupérer à la maison. Je décidais ainsi d'envoyer un message à Love pour qu'elle vienne me chercher, ma condition ne me permettant pas de prudemment prendre le volant.

Accompagné de la même collègue qui avait assisté à ma chute, visiblement attentive et soucieuse de mon état, je m'installais doucement sur le muret du parking afin d'attendre la Bryce qui avait généreusement accepté de venir me chercher. Lorsque je reconnaissais la voiture, je quittais le muret et adressais à la soignante : « Mon chauffeur est arrivé. Merci pour tout, Laura. Ça va aller. » « Tu m'envoies un message ce soir pour me le confirmer ? » « Promis. » Je souris à la jeune femme avant de presser son bras amicalement, accentuant ainsi ma gratitude à l'égard de ses attentions, et ouvrais la portière du véhicule. Je m'installais précautionneusement, douloureusement, sur le siège, ayant l'impression de sortir d'une machine à laver. « Merci d'être venue, » je commençais à l'adresse de Love, osant un regard vers elle. « J'suis désolé de t'avoir dérangée. » L'australienne était la première à qui j'avais pensé pour venir me chercher, le choix qui m'était appparu le plus judicieux.

La journée s'annonçait plutôt belle et j'étais contente de pouvoir prendre un peu de temps pour m'occuper des fleurs et plantes du jardin. J'avais trouvé un travail dans une boutique de fleurs, mais aujourd'hui j'avais le droit à un jour de repos. L'ambiance était tout de même étrange en ce moment et les rumeurs d'un nouveau virus était de plus en plus angoissante. Je coupais tout les appareils qui pouvaient être la source d'une angoisse quelconque et je filais dans la jardin afin de prendre soin de mes précieuses amies végétales. J'avais toujours aimé passé du temps dans le jardin déjà lorsque j'étais petite, je retrouvais ma mère au milieu des buissons et différentes haies du terrain. Il m'était alors apparût évident que les fleurs feraient partie de ma vie pour un très long moment, j'en avais même fait mon métier.

Le soleil se levait petit à petit de plus en plus haut dans le ciel si bien que je n'avais même pas remarqué l'heure lorsque mon téléphone sonnait pour m'indiquer qu'un message était arrivé. Je réalisais alors qu'il était quinze heures trente et que je n'avais même pas pris le temps de manger. Tant pis. J'ouvrais le message et je lisais les lignes que Isy venait de m'envoyer. C'était plutôt étrange car, en ce moment il n'avait pas le temps de chômer à l'hôpital. Ce fameux virus mettait tout le monde en alerte. Je répondais rapidement au Jensen avant de me replonger dans mon désherbage, je ne m'attendais pas à une réponse rapide, mais étonnamment elle arriva immédiatement après. Je fronçais les sourcils en réalisant que Isy me demandait de venir le prendre à l'hôpital. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Est-ce que c'était grave ? Je lui renvoyais un message avant de quitter ce que j'étais entrain de faire pour sauter dans ma voiture.

Il était bien entendu hors de question que je prenne mon temps alors qu'il s'était produit un drame à l'hôpital et que mon ami en avait fait les frais. Sa maison heureusement, n'était pas très loin de son lieu de travail et j'arrivais vite sur les lieux. J'entrais sur le parking de l'hôpital avant de voir Isy en compagnie d'une collègue de travail. Au vu des nombreux pansements sur lui et de sa façon de marcher, il n'avait pas l'air en forme. Je le regardais grimper dans ma voiture, j'étais inquiète et j'avais du mal à le cacher. « Merci d'être venue, J'suis désolé de t'avoir dérangée. » Je secouais doucement la tête avant de lui adresser un léger sourire. "Ne t'inquiète pas pour ça !" Je relançais la voiture sur la route prenant la direction de la maison. "Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est un patient qui t'a mis dans cet état ?" Je ne voulais pas l'accablé de questions, mais j'avais besoin de comprendre comment il avait fait pour se retrouver aussi amoché.

J'allumais la radio pour détendre un peu l'atmosphère et pour garder également Isy éveillé. J'espérais sincèrement que ses collègues avaient fait le maximum d'examen et que mon ami pouvait réellement rentrer à la maison sans risque. Je me voyais mal garder mon calme tout en devant appeler les pompiers pour me venir en aide. La musique battait son plein quand tout d'un coup le présentateur reprit la parole. "Mesdames, Messieurs, nous reprenons l'antenne en direct pour vous faire part du discours du premier ministre. Au vu de la situation sanitaire actuelle et pour endiguer la propagions du Covid19, le pays est désormais entièrement fermé. Plus aucun voyageurs ne pourra entrer dans notre pays sans passer par une quarantaine. Les voyageurs voulant quitter le pays ne pourront pas le faire. Les transports vont petit à petit se stopper. Il est également demandé à la population de rester chez elles. Plus aucun déplacement ne pourra être effectué sans une attestation de sortie. L'attestation vous donnera le droit de sortir uniquement pour faire des courses, vous rendre au travail ou un rendez-vous médical. En dehors des cas indiqués, vous ne pourrez plus quitter votre domicile et ceux jusqu'à nouvel ordre. Les magasins et autres établissements n'ayant pas un intérêt de première nécessité devront fermer à minuit ce soir. Pour faire face à cette menace, nous devons tous faire en sorte d'effectuer les gestes barrières. Ensemble nous réussirons à vaincre ce virus !"

Je n'avais jamais imaginé qu'un jour je vivrais une telle situation. Le virus venu de Chine qu'on indiquait sous contrôle venait de prendre de l'ampleur et les événements à venir allaient être compliqué. Je me sentais un peu étourdis par cette nouvelle et j'avais l'impression que tout ceci n'était pas réel. Est-ce que j'allais pouvoir garder mon emploi après ce confinement ? Travailler dans les fleurs n'était clairement pas d'utilité publique. Je me stoppais au feu rouge avant de me tourner légèrement vers Isy. "Est-ce qu'il y a des raisons de s'affoler ?" Il était surement le plus à même de m'expliquer réellement à quoi on pouvait s'attendre maintenant. Je reprenais la route lorsque le feu passa au vert.

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Un sentiment de soulagement m'envahit instantanément en reconnaissant le véhicule de Love s'approcher de l'entrée du centre hospitalier qui m'employait. L'envie de retrouver le confort de ma maison et pouvoir récupérer tranquillement des forces suite à ma chute devenait de plus en plus irrésistible. Même si je minimisais comme banalisais mon état face à ma collègue qui avait été témoin de mon accident de manière à annihiler son inquiétude, j'étais impatient de pouvoir me reposer et de ne plus devoir puiser dans mon énergie afin de lutter contre ma tête lourde et éprise de vertiges ainsi que maximiser l'endoloris de mon corps en demeurant en mouvement. Je saluais Laura amicalement, lui promettant de la tenir au courant dans le cours des prochaines heures tout en exprimant ma gratitude pour son soutien, avant d'ouvrir la portière de l'automobile et me glisser non sans douleurs sur le siège passager. Je renouvelais mes remerciements à l'attention de ma colocataire que j'observais secouer la tête en souriant : « Ne t'inquiètes pas pour ça ! » Je lui rendais doucement son sourire, bouclant lentement ma ceinture, tandis qu'elle questionnait : « Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est un patient qui t'a mis dans cet état ? » Je hochais discrètement la tête en signe de dénégation, expliquant tandis que Love s'éloignait de l'établissement de santé : « Un escalier. » J'inspirais longuement, m'enfonçant plus confortablement dans le siège. « On a voulu rattraper un patient, j'ai emprunté les escaliers de secours et patatras. » J'affichais un sourire timide, commentant sur un ton désolé : « Rien de bien glorieux. »

Je portais mon attention sur la route et à mesure des minutes qui s'écoulaient, sentais le sommeil s'éprendre de ma personne. Mes paupières se voulaient de plus en plus lourdes et bientôt, la Bryce allumait la radio et ajoutait ainsi un peu plus de stimulant au trajet. Après un morceau de rock, un interlude sanitaire emplit l'habitacle informant la population de la fermeture du pays de manière à lutter contre la propagation du coronavirus. Un rythme d'activité plus que réduit, des quatorzaines, un confinement, des déplacements régulés tout comme le rappel des gestes barrières furent sommés et bien que je restais de marbre ainsi qu'en confiance face à ces nouvelles aux consonances de véritable crise sanitaire et guerre contre un ennemi invisible à mener, je lorgnais vers la silhouette de mon amie au volant. « Est-ce qu'il y a des raisons de s'affoler ? » « Non, » je répondais aussitôt, d'un ton posé mais également catégorique, avant que Love ne reprenne la route au vert et s'approche de notre domicile. « Il n'y a jamais de raison de s'affoler. » La panique ne résolvait aucune situation, il était indispensable de garder son sang-froid et faire preuve de bon sens, respect et conscience. « Il faudra être très prudent et respecter les consignes pour se protéger et protéger les autres. La situation doit être prise très au sérieux, mais il n'y a pas de raison de s'affoler. » J'expliquais, choisissant soigneusement mes mots afin de souligner la gravité des circonstances à mon interlocutrice sans générer une néfaste inquiétude. J'étudiais son profil quelques instants avant de poser délicatement ma main sur sa cuisse dans le but de la réconforter et appuyer mes prochains propos : « Ça va aller, on va gérer. »

Quelques temps plus tard, l'australienne se garait devant ma propriété et je débouclais ma ceinture afin de m'extraire de l'auto. Je refermais la portière avant de m'avancer vers la porte d'entrée et une fois à l'intérieur du domicile, je ne me faisais pas prier pour m'installer mollement dans le canapé. Je n'avais pas spécialement le courage de monter à l'étage pour m'allonger puis vu que nous étions en plein milieu d'après-midi, il était sans doute peu judicieux de se laisser succomber à l'appel de Morphée. « Tu avais prévu quoi, pour ta pause ? » J'interrogeais la brune qui m'avait informé débuter un temps d'arrêt lorsque je lui avais envoyé des textos sollicitant son service pour me ramener à la maison. L'entendant marcher dans une autre pièce de la maison, je capitulais à la tentation de m'allonger précautionneusement dans le canapé, jugeant que Love ne m'avait peut-être pas entendu et qu'elle s'était orientée vers d'autres occupations.

Alors que j'étais dans le jardin, Isy m'avait contacté par sms pour me demander de venir le chercher. Je n'avais pas eu plus d'informations, mais quelques choses me disait que ce n'était pas anodin. J'avais rapidement quitté ma tâche pour rejoindre mon véhicule ainsi que l'hôpital. Mon ami d'enfance semblait être dans un état plutôt grave et j'espérais que ses collègues avaient fait le nécessaire ne voulant clairement pas me retrouver à devoir appeler les secours quelque temps après notre retour. J'étais inquiète en le voyant monter dans le véhicule. Je demandais alors si un patient était à l'origine de tout cas et si la réponse était positive, il était certain que j'irais conduire Isy au poste de police pour porter plainte.« Un escalier. On a voulu rattraper un patient, j'ai emprunté les escaliers de secours et patatras. Rien de bien glorieux. » Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne s'était pas loupé. "Les accidents ne sont jamais glorieux..."

Un silence s'installa progressivement dans l'habitacle de la voiture et je préférais la casser avec un peu de musique. Je lançais donc l'auto radio et après une musique, une annonce étonnante fût faites. Confinement, ce mot résonna en moi comme une fin du monde que j'avais connu et une certaine atteinte à nos libertés. C'était sûrement le prix à payer contre cet ennemis invisible et dangereux. Je demandais alors inquiète si on devait s'inquiéter. Je savais que paniquer n'allait sûrement pas aider, mais est-ce que je devais avoir peur de ce virus ? « Non, Il n'y a jamais de raison de s'affoler. Il faudra être très prudent et respecter les consignes pour se protéger et protéger les autres. La situation doit être prise très au sérieux, mais il n'y a pas de raison de s'affoler. » Isy était dans le milieu médical et il devait sûrement savoir mieux que quiconque si on devait avoir peur ou pas, cependant, je ne pouvais m'empêcher d'avoir un peu d'appréhension face à tout ça et cette situation inédite. Je sortais alors brutalement de mes pensées en sentant la main de mon ami se poser sur ma cuisse. Mes doigts venaient se resserrer sur le volant tandis que mon cœur faisait le grand huit dans ma cage thoracique. « Ça va aller, on va gérer. » est-ce qu'il était entrain de parler de la situation ou d'autre chose entre nous ? Bon sang j'étais complètement parano et il m'avait bien fait comprendre qu'il n'y aurait rien.

J'avais tenté d'oublier ce geste, du moins de le qualifier uniquement d'amical, durant le reste du trajet. Je gardais mon véhicule dans l'allée avant de rentrer en compagnie de Isy. Je le regardais prendre place dans le canapé tout en déposant mes clés à l'entrée. Je filais dans la cuisine « Tu avais prévu quoi, pour ta pause ? » je revenais dans le salon pour déposer de quoi manger sur la table basse avant de retourner dans la cuisine pour prendre de quoi boire. "Et bien j'ai oublié de manger à midi...donc je vais me rattraper ! Tu veux boire et manger un truc ?" je lui souriais tandis qu'il s'était allongé. La luminosité baissa alors soudainement et un bruit se fit entendre. La pluie tomba brutalement et le tonnerre se fit à nouveau entendre. Je me levais alors rapidement "Mince ! Mes outils !" je sortais rapidement par la porte-fenêtre pour mettre à l'abri mon matériel de jardinage avant de rentrer dans la maison complètement trempée et de réaliser que mon débardeur était entièrement transparent.

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Love & Isaac

Un fin sourire reconnaissant face à sa compatie étira mes lèvres lorsque Love me rappelait que les accidents n'étaient jamais glorieux. Elle détenait certes raison mais j'appréciais et valorisais particulièrement la capacité de la jeune femme à toujours se montrer telle une alliée dans mes déboires. Même si parfois nos opinions pouvaient diverger, j'avais toujours le sentiment d'avoir quelqu'un de mon côté avec la Bryce, quelqu'un qui me soutiendrait même si je venais à dérailler, quelqu'un qui ne cherchait pas spécialement à tergiverser en premier lieu mais priorisait démontrer qu'elle n'était pas dans l'opposition. Quelqu'un pour laquelle je n'avais pas besoin de me battre pour lui prouver qu'elle pouvait être dans mon camp. C'était réellement salutaire de posséder la chance d'avoir une telle personne à ses côtés et j'avais notamment remarqué que depuis l'emménagement de la fleuriste à mon domicile, je me sentais plus serein et assuré. Beaucoup d'éléments avaient changé ces dernières semaines : j'avais ouvert les yeux sur de nombreux faits et pris du recul sur mon histoire avec Ginny de manière à l'analyser avec des yeux neufs, ceux-ci ayant été procurés par la disparition de la McGrath dans mon existence et mon appui sur des personnes qui m'étaient chères. En quelque sorte, la sensation d'évoluer vers une autre personne, plus en paix, m'étreignait exponentiellement et il me semblait trouver enfin le calme après la rude et périlleuse tempête causée par mon chagrin amoureux.

Je commençais progressivement à somnoler dans le véhicule lorsqu'un morceau de rock retentit avec davantage d'intensité, avant de laisser place à une alerte sanitaire radio-diffusée. Je me redressais sur le siège passager et tâchais d'apaiser mon interlocutrice sur la situation sans pour autant la banaliser ni la minimaliser. Il était indispensable de redoubler de prudence, d'appliquer les consignes gouvernementales méticuleusement et d'adopter les gestes essentiels à se protéger, protéger les autres et lutter contre le virus qui sévissait mondialement. Pour souligner ma présence tout comme le fait que nous pourrions passer au travers de cette épreuve singulière, je déposais ma main sur la cuisse de la vingtenaire et uelques minutes plus tard, la voiture se garait devant ma maison.

Je m'orientais vers le salon tandis que Love se faufilait dans la cuisine. "Et bien j'ai oublié de manger à midi... Donc je vais me rattraper ! Tu veux boire et manger un truc ?" Je fronçais discrètement les sourcils, désapprobateur quant à cet oubli mais ne me permettant pas d'en articuler quelconque mot vu que je n'étais certainement pas mieux que la Bryce en termes d'hygiène de vie alimentaire. J'étais un spécialiste pour sauter des repas ou avaler un morceau à la va-vite juste pour me caler et reprendre mes activités. De plus, l'essentiel demeurait que la brune y palliait. "Non, ça va aller, merci." Mon estomac s'avérait trop secoué pour pouvoir avaler quoi que ce soit.

Le brusque changement de temps nous surprit simultanément. "Mince ! Mes outils !" J'observais Love se précipiter dans le jardin et entreprenais de m'extirper du canapé dans lequel je m'étais misérablement installé afin de lui venir en aide. Cependant, la jeune femme agit très vite car une fois devant la porte-fenêtre, cette dernière retrouvait déjà l'abri de la maison, complètement trempée. Je ne pus m'empêcher de rire gentiment devant ses cheveux ruisselants et son air pressé et commentais en jetant un coup d’œil à l'extérieur : "Purée, c'était brutal." Je reportais mon regard sur la silhouette de l'australienne et réalisais à cet instant que son débardeur était devenu totalement transparent, tant qu'il révélait sans difficulté aucune sa poitrine digne des magazines. Je sentais mon sang ne faire qu'un tour tandis que mes pupilles se bloquèrent quelques secondes malgré moi sur cette vision, l'instinct beaucoup plus puissant que la raison. Je déglutis finalement avant de retrouver les yeux azurés de Love et me reculais de quelques pas, œuvrant à éradiquer toutes nuances de malaise tout comme à ne pas passer pour un éventuel malotru - si ce n'était pas déjà trop tard. "Je... Tu..." Et voilà que je m'emmêlais les pinceaux au pire moment. Je posais ma main sur le comptoir, inspirant profondément avant de lancer les premiers mots qui me venaient en tête : "Tu devrais faire attention à ne pas attraper froid." Pas que je n'appréciais pas la vue mais clairement, je demeurais sur ma position que le plan n'était pas idéal et voir Love dans cette posture inculquait irrémédiablement d'ardents flash-backs de la nuit où nous avions couché ensemble, fortement alcoolisés. Il me fallait d'ailleurs user de toute ma volonté pour ne pas quitter les pupilles de la belle.

Isy m'avait contacté pour que je vienne le chercher à l'hôpital. Je n'avais pas mis longtemps à foncer pour le récupérer et le moins qu'on puisse dire c'est que je l'avais retrouvé dans un sale état. Je lui avais tout de suite demandé ce qui s'était produit avant de le rassurer sur le fait que les accidents n'étaient jamais glorieux. Je faisais toujours en sorte de réconforter les gens qui m'étaient cher et d'autant plus quand les personnes avaient une place très importante dans ma vie.

Alors que je le voyais somnoler, je décidais d'allumer la radio. Je ne savais pas vraiment si, il avait le droit de dormir ou si, il valait mieux éviter pendant un petit moment. Je ne voulais pas vraiment me retrouver à devoir appeler les urgences pour lui. Je tapotais sur mon volant au rythme de la musique avant qu'un flash info se fasse entendre dans l'habitacle. Nous allions être placé en quarantaine et des mesures allaient être prise face au Covid19. Un stress s'empara alors de moi et je demandais à mon ami si nous devions avoir peur de cet ennemis invisible qui semblait redoutable. Isy semblait sur de lui lorsqu'il m'expliqua que je ne devais pas céder à la panique et que nous allions faire face tout en posant sa main sur ma cuisse. Ce simple geste suffit à me mettre dans tout mes états et je resserrais le volant essayant de ne pas mal interpréter ce qu'il venait de faire.

Je garais finalement la voiture dans l'allée de la maison tout en aidant le jeune homme à rentrer chez lui. Je le regardais se poser sur le canapé tandis qu'il me demandait ce que je comptais faire durant ma "pause". J'expliquais alors, un peu honteuse, que j'avais oublié de manger et que j'allais donc rattraper mon repas. J'installais tout ce qu'il fallait sur la table basse tout en lui demandant si, il voulait quelque chose. "Non, ça va aller, merci." Je souriais légèrement, lui servant tout de même un verre d'eau avant de prendre place sur le fauteuil. La météo ne semblait pas vouloir me voir manger, car un violent orage vint s'abattre sur le jardin. Je me levais d'un bond tout en indiquant que j'avais oublié mes outils dans le jardin. Il fallait absolument que je les rentre si je ne voulais pas les voir rouiller. Je me précipitais vers la baie vitré que j'ouvrais légèrement avant de filer dehors pour mettre mes précieux à l'abri.

Je réapparaissais alors dans la maison trempé de la tête au pied, les cheveux collés le long de mon visage. J'entendais Isy rire légèrement en voyant ma dégaine. "Purée, c'était brutal." Je riais légèrement avant de réaliser que mon débardeur était totalement trempé et accessoirement transparent. "Je... Tu..." Je relevais mon regard sur Isy qui semblait avoir bugger sur ma poitrine. Je resserrais immédiatement mes bras contre celle-ci pour cacher un minimum les pointes charnues qui commençaient à se dessiner plus distinctement avec la fraîcheur. "Tu devrais faire attention à ne pas attraper froid." Je hochais la tête avant de filer rapidement en direction de ma chambre, le rose ayant pris place sur mes joues. Ce n'était pas la première fois que Isaac voyait ma poitrine, nous avions eu une aventure d'un soir et il avait plus que profité. Seulement, au vu de la situation de la dernière fois, j'avais clairement compris que l'ardente soirée que nous avions connu, n'allait jamais refaire surface.

Je récupérais des vêtements sec avant de partir dans la salle de bain pour ôter tout vêtements mouillés ou même humide, avant de prendre soin de me sécher. Je me regarder dans le miroir essayant de calmer les souvenirs de la nuit passer avec Isy. Ça avait été une des plus belle, bien que l'alcool avait coulé à flot avant et qu'elle avait réussi à nous enivrer. Depuis, je n'avais jamais revécu une nuit aussi formidable, il fallait dire aussi que je n'avais pas eu d'autre relation sexuelle avec un homme depuis mon viol. Je soupirais légèrement tout en passant mes vêtements sec.

Je revenais finalement dans le salon un peu honteuse de la situation. "...Désolé..." Je me posais une nouvelle fois sur le fauteuil avant de glisser mon regard dans ma tasse de café chaud essayant de ne pas croiser le regard d'Isaac. Un éclair illumina la pièce avant que le tonnerre gronde et fasse vibrer les murs. "...Il se rapproche on dirait." Il avait bien longtemps qu'on avait pas eu un temps pareil.

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Une violente et soudaine averse vint précipiter Love vers le jardin dans l'objectif de récupérer ses outils qui y étaient entreposés. D'une rapidité férocement réduite par mon corps endoloris suite à ma fâcheuse chute dans les escaliers, je tenais malgré tout à la rejoindre de sorte à lui venir en aide. Cependant, à peine posté au niveau de la porte-fenêtre, l'australienne était déjà de retour dans la maisonnée. Amusé, je me risquais à commenter la situation météorologique avec gentillesse, qui avait trempé de la tête aux pieds la fleuriste. Nous rions brièvement en chœur avant que je ne remarque que le haut blanc de ma colocataire était devenu totalement transparent sous l'effet de la pluie. Je ne savais faire autrement qu'avoir mon regard vissé sur sa poitrine quelques instants, captivé, avant de reprendre mes esprits et planter mes pupilles dans celles de Love. Entre temps, la brune avait également dissimulé cette vision par ses bras et je ne pus m'empêcher de me sentir ardemment honteux comme désolé. Je me distançais doucement, balbutiant, et observais la Bryce s'orienter rapidement vers sa chambre afin de se changer.

J'expirais doucement, le sang chaud et déstabilisé, et optais pour prendre le verre d'eau que m'avait laissé sur la table du salon mon amie d'enfance. Les scènes de notre aventure d'un soir me revenaient irrémédiablement en mémoire, un moment que je m'avais promis ne pas réitérer et que je peinais encore à assumer. J'avais réellement l'impression d'être un sale type auprès de Love, à coucher avec elle alors que nous étions tous les deux fortement alcoolisés et qu'elle avait tout de même eu une histoire amoureuse avec mon cadet. Certes, ils étaient séparés et l'avaient été quand nous avions tous les deux dérapé, mais j'avais l'impression de fauter en empiétant en quelques sortes sur les plates-bandes de Zeppelin. De plus, j'étais assurément pas un homme juste pour Love. J'étais totalement égaré dans ma vie, mon cœur n'était que miettes et je n'étais plus sûr de savoir m'engager. Certes, Love était quelqu'un en qui j'accordais toute ma confiance, mais j'étais persuadé n'être pas assez bien pour elle si une optique de romance devait être envisagée. C'était notamment pour cela que je n'avais pas répondu à son dernier baiser.

Je m'asseyais lentement sur le canapé, méli-mélo de sentiments et émotions en ébullition dans mon organisme. Forcément, cette vue ne m'avait absolument pas laissé indifférent. « Désolée... » La voix féminine m'extirpa de mes dilemmes intérieurs, me faisant sursauter discrètement par la même occasion. « Non, non, c'est moi qui suis désolé... » Je prononçais avec franchise en l'apercevant prendre place sur le fauteuil en face de moi et attraper sa tasse de café chaud. Je constatais que mon interlocutrice s'évertuait à ne pas croiser mon regard et je me sentais réellement minable quant à mon comportement. Ça avait été plus fort que moi mais j'avais quand même honte de l'avoir reluquée de la sorte sans vergogne aucune. Un éclair vient éclaircir brusquement le salon, suivi d'un coup de tonnerre. « Il se rapproche on dirait, » constatait la jeune femme avant que je n'acquiesce doucement. « Oui, quel temps, » je marmonnais en toute neutralité malgré la météo qui se déchaînait dehors. « Love, j'suis vraiment désolé. C'était juste plus fort que moi et j'ai été un peu pris au dépourvu. » "Un peu" composant ici un euphémisme. J'ignorais si l'effet de surprise invoquait un bon justificatif pour fixer la poitrine de celle avec qui je vivais, surtout que si ça avait été Oakley à la place de Love, assurément je n'aurais pas eu le même réflexe. Néanmoins, ma désolation était sincère et j'espérais réellement que l'australienne ne me considérerait pas tel un gougeât à l'avenir. J'interprétais toutefois le fait que Love ne me faussait pas compagnie comme encourageant et j'osais ajouter, attentionné : « J'espère que la pluie et ton interruption pour venir me chercher ne va pas trop ruiner ton travail de la journée. » Parce qu'après tout, je ne serais pas choqué que Love ait tout laissé en plan pour sauter dans la voiture même si je lui avais prié de prendre son temps. J'aurais agi de la même manière si les rôles avaient été inversés, nous étions tous les deux dotés de cette faculté à faire passer les autres naturellement avant nous ou notre ouvrage.

La pluie avait rapidement fait son apparition après que nous soyons rentrés. L'orage prenait lentement sa place au dessus de nos têtes et je me levais d'un bond. Le matériel de jardinage, si mal entretenue, n'était plus d'aucune utilité et au vu du confinement qui arrivait je ne pouvais me permettre de l'abîmer. Je filais donc dehors pour ramasser tout ça avant de revenir dans la maison et de plaisanter avec Isy sur mon état. C'est à cet instant que je réalisais que mon débardeur était totalement transparent et que mon ami d'enfance, et l'homme pour qui j'avais des sentiments, était entrain de se rincer l'oeil. Je resserais mes bras contre mes seins tandis que Isy me proposait de filer me changer tout en détournant son regard.

Un peu honteuse, je filais dans ma chambre pour enfiler des vêtements secs. J'avais cette désagréable sensation depuis mon viol, que je ne pourrais plus plaire et que j'inspirais seulement le dégoût. Zep avait beau me dire le contraire, la réaction de Isy prouvait bien ma sensation. Le baiser qu'il avait refusé et maintenant sa façon de détourner le regard. Je ne savais pas trop pourquoi je gardais encore l'espoir de pouvoir vivre un jour une histoire d'amour. Tout ça était clairement terminé pour moi et je devais me faire une raison, je finirais seule. Je soupirais légèrement en terminant d'attacher mes cheveux. Tout ça avait détruit ma vie et j'aurais sûrement mieux fait de ne pas me réveiller.

Je retournais dans le salon essayant de ne pas croiser le regard du Jensen, honteuse de lui avoir offert un spectacle si pathétique. Je glissais mes mains autours de ma tasse de café avant de m'excuser pour cette scène. « Non, non, c'est moi qui suis désolé... » Je relevais la tête osant enfin le regarder. Un éclair illumina la pièce avant que le tonnerre ne se fasse entendre. J'étais surprise de ses excuses et je me demandais dans quel sens je devais les interpréter. Je préférais ne rien dire et seulement constater que l'orage était entrain de se rapprocher. « Oui, quel temps, » Je glissais mes lèvres dans la tasse tandis qu'un silence s'installait. « Love, j'suis vraiment désolé. C'était juste plus fort que moi et j'ai été un peu pris au dépourvu. » Je secouais légèrement la tête avant de poser ma tasse sur la table basse. "Non, ne t'excuse pas...c'est ma faute j'aurais dû faire plus attention...personne n'a envie de voir ce genre de chose...enfin...surtout venant de ma personne. Peut-être qu'avec une autre ça aurait été différent...j'espère juste que tu vas pas te sentir mal à l'aise à cause de moi." J'avais gardé mes yeux rivés sur le liquide noir dans la tasse blanche.

Je me sentais mal avec cette histoire, j'avais l'impression que ma présence ici n'était peut-être pas judicieux. "Je ferais en sorte de trouver un logement une fois le confinement terminé...ça évitera ce genre de soucis...Et puis maintenant que j'ai un travail, je n'ai plus lieu d'abuser de ton hospitalité." Isy avait fait beaucoup pour moi et je ne pourrais sûrement pas lui rendre l'appareil, quitter sa maison sera sûrement une source de soulagement déjà. Je récupérais la tasse pour finir mon café avant de me lever pour rejoindre la cuisine. Je rincer la porcelaine blanche, « J'espère que la pluie et ton interruption pour venir me chercher ne va pas trop ruiner ton travail de la journée. » Je coupais l'eau avant de revenir dans le salon, jetant au passage un coup d'oeil au jardin. "Oh non ! Je pense que la pelouse sera heureuse ! Les plantes aussi et puis l'orientation les protègent des fortes gouttes." Je souriais légèrement contente de voir que j'avais vu juste dans l'organisation du jardin et que mes protégés ne risquaient rien, même par forte pluie.

bloom

Love & Isaac

Son débardeur blanc devenu totalement transparent après avoir été imbibé par l'eau de pluie, la jeune femme voila instantanément la vision de sa poitrine généreuse sur laquelle mes pupilles s'étaient indéniablement vissées. Il composerait un réel mensonge d'affirmer que le spectacle me rendait indifférent ; rapidement, je sentais mon sang ne faire qu'un tour dans mon organisme et la température de celui-ci grimper en flèche. J'inspirais profondément, détournant le regard malgré mes pulsions mais en règle avec ma bienséance. Férocement, un sentiment de honte et de culpabilité me happèrent brièvement et tandis que Love revenait au salon, quelques minutes plus tard, arborant des vêtements secs, je ne pouvais m'empêcher de baigner dans un réel embarras.

Cette révélation fortuite m'avait irrémédiablement propulsé des années en arrière, au cours de notre aventure d'un soir. Cette dernière avait certes été provoquée par la forte quantité d'alcool que nous avions consommée mais nos ébats s'étaient montrés assez ardents et fougueux pour que j'en conserve des souvenirs très limpides. Je n'avais pas assumé cet écart physique, ce dérapage dans notre relation, surtout que Love avait été la petite amie de mon cadet durant un certain temps. Puis, la Bryce était mon amie d'enfance, était-ce vraiment sage d'avoir couché avec elle ? Au cours de cette nuit, l'instinct et le désir avaient commandé en souverains mes gestes. Au réveil, la conscience s'en était mêlée pour nuancer cette union de répréhensible.

La fleuriste s'excusait et je rejetais spontanément sa faute, jugeant mon comportement comme étant le seul déplorable. Le temps gagna en intensité, les éclairs et la foudre foudroyant les alentours. Maladroit, je réitérais mes excuses, priant pour que mon interlocutrice me pardonne et ne me considère pas comme un pervers à l'avenir. Je l'observais secouer la tête avant de retourner la culpabilité sur sa personne : "Non, ne t'excuse pas... C'est ma faute j'aurais dû faire plus attention... Personne n'a envie de voir ce genre de chose... Enfin... Surtout venant de ma personne. Peut-être qu'avec une autre ça aurait été différent... J'espère juste que tu vas pas te sentir mal à l'aise à cause de moi." Je fronçais doucement les sourcils, aussi confus que perplexe. Comment Love pouvait-elle se cataloguer de si abominable, si répulsive, alors qu'elle était l'une des plus belles femmes que je connaisse ? Clairement, elle avait de quoi détourner les regards des hommes sur sa silhouette et en aucun cas ne pouvait-elle s'en vouloir d'avoir été surprise par le temps comme par la texture de son haut. Je m'apprêtais à répliquer lorsque l'australienne reprit la parole : "Je ferais en sorte de trouver un logement une fois le confinement terminé... Ça évitera ce genre de soucis... Et puis maintenant que j'ai un travail, je n'ai plus lieu d'abuser de ton hospitalité." L'annonce eut l'effet de violemment serrer mon cœur. Abasourdi, je me contentais de fixer la brune, incertain si j'étais à l'origine de ce vœu de changer d'hébergement ou pas. Il était vrai que nous avions essuyé quelques péripéties insufflant un certain malaise ces derniers jours mais en aucun cas n'avais-je songé que cela aurait invité Love à partir en quête d'un autre toit. Certes, je lui offrais mon hospitalité depuis qu'elle s'était retrouvée en difficulté financière, mais en toute sincérité, je n'avais aucunement le sentiment que Love abusait ou quoi que ce soit. Bien au contraire, je m'étais habitué à sa présence, tout comme celle d'Oakley, dans la maisonnée et j'étais heureux de les retrouver quand je rentrais du travail. J'étais content de ne pas vivre seul à ce domicile emplis de mauvais souvenirs, cette maison à laquelle mon amie et ma sœur donnaient un nouveau souffle par leur présence. Sans compter que les deux femmes m'étaient d'un soutien incroyable depuis ma rupture avec Ginny. Si Love déménageait, nous garderions contact, mais égoïstement, elle me manquerait. Puis je n'étais pas dupe, ma sœur aussi finirait par se chercher un appartement, par volonté d'indépendance. Je baissais les yeux, piteux, n'ayant plus qu'à espérer un peu stupidement que le confinement repousse au maximum l'échéance du départ de la Bryce.

Le cœur lourd, j'optais pour tenter de changer le sujet en évoquant les outils de la vingtenaire ainsi que son travail de la journée. "Oh non ! Je pense que la pelouse sera heureuse ! Les plantes aussi et puis l'orientation les protègent des fortes gouttes." J'adressais un fin sourire, certes heureux que le temps déchaîné ne ravage pas les efforts de Love mais encore ébranlé par sa déclaration. "Tant mieux alors. T'as pensé à tout." Je portais mon attention sur l'écran du téléviseur éteint, ruminant ses paroles et appréhendant la suite des événements. Je n'avais pas le droit de retenir Love chez moi, c'était naturel et compréhensible de vouloir voler de ses propres ailes et se reconstruire selon ses règles, et non sur les bases assez houleuses du quotidien d'un ami. Cependant, quitte à fauter, je tenais à tirer au clair les éléments suivants : "Tu sais, Love, t'es loin d'être laide, t'es bien tout le contraire," et ça me faisait de la peine qu'elle puisse se cataloguer de femme incompatible avec le fait de plaire à quelqu'un. "Si j'ai bugué comme ça, c'est parce que ce que je voyais ne... me laissait pas indifférent." Le seul fait d'en parler de nouveau accentuait les pulsions dans mon être. J'aurais pu m'en sortir avec le rôle de celui qui ne reluque pas sans vergogne sa colocataire, mais si cela signifiait que la fleuriste s'accorde si peu d'estime, je le refusais, surtout que cela revenait également à mentir à mon amie. "C'est pas ta faute, tu ne pouvais pas prévoir que ton haut deviendrait transparent. Ce serait plutôt à toi de m'en vouloir de ne pas avoir su ne pas en profiter par respect pour toi." Le portrait de l'homme incapable de réprimer ses nerfs optiques devant une poitrine qui pourrait aisément passer pour du Photoshop si elle apparaissait dans un magasine pour adultes était peint. J'avais honte, je me sentais décrit tel un animal prédateur dangereux alors que Love avait assurément besoin de tout sauf de vivre avec un garçon incapable de dévorer ses seins apparents du regard. "C'est ma faute, pas la tienne. T'as pas à t'en vouloir et je peux t'assurer que t'es pas repoussante. Loin de là." Je me promettais d'arrêter sur cette conclusion, avant de m'enfoncer davantage et finir avec une plainte. "Et tu peux rester ici si tu le veux. Je peux comprendre que tu veuilles ton propre logement, et je peux t'aider à en trouver un et à déménager si c'est ce que tu souhaites, mais je ne veux pas que tu crois que tu n'es pas la bienvenue ici." Je me retenais de confier qu'elle me manquerait si elle décidait de partir et que j'appréciais sa compagnie. Après avoir fait un éloge de sa poitrine et de l'effet que son corps avait sur le mien, il valait sans doute mieux taire certains faits.  

Le fait que mon ami d'enfance est pu voir ma poitrine m'avait mise mal à l'aise. Ce n'était pas tellement par rapport à mes seins, mais plus à la vision que je renvoyais ainsi. Depuis mon viol, je me sentais sale et je savais que je n'avais plus aucun intérêt pour les hommes. J'étais souillé et personne ne voulait quelqu'un comme ceci. Installé dans le salon, j'entendais Isy s'excuser pour ce qu'il avait pu laisser paraître lorsqu'il avait regardé mes seins à travers le tissu mouillé. Je le rassurais immédiatement, indiquant que ce n'était pas du tout sa faute, mais la mienne. J'aurais du prévoir les choses et j'étais désolé qu'il est pu assister à ce déplorable spectacle de ma part. J'en profitais aussi pour indiquer au Jensen que j'allais faire en sorte de trouver un logement une fois que le confinement serait terminé. Je ne voulais pas imposer plus longtemps ma présence, qui devait devenir de plus en plus insupportable. J'avais suffisamment abusé de l'hospitalité qu'on m'offrait et il était temps que j'arrive à m'en sortir toute seule.

Je me levais pour me rendre dans la cuisine tandis que l'orage continuait de gronder à l'extérieurs et que le vent se mettait peu à peu à souffler. Isy semblait s'inquiéter pour mon travail dans le jardin et je le rassurais aussitôt. J'avais fais en sorte de protéger les petites plantes fragiles des grosses gouttes. Il n'y avait pas souvent d'orage, mais s'était tout de même des choses à prendre en compte lorsqu'on commençait à jardiner. "Tant mieux alors. T'as pensé à tout." Je souriais légèrement avant de revenir m'asseoir sur le canapé. Le silence s'installait petit à petit dans la maison et seul le bruit du tonnerre et de la pluie se faisaient entendre. "Tu sais, Love, t'es loin d'être laide, t'es bien tout le contraire," Je sortais soudainement de mes pensées surprise de ce qu'il venait de me dire. J'ouvrais la bouche prête à parler avant de la refermer car, Isy enchaîna. "Si j'ai bugué comme ça, c'est parce que ce que je voyais ne... me laissait pas indifférent."

Je me sentais soudainement un peu mal à l'aise. Est-ce que s'était réellement possible ? "C'est pas ta faute, tu ne pouvais pas prévoir que ton haut deviendrait transparent. Ce serait plutôt à toi de m'en vouloir de ne pas avoir su ne pas en profiter par respect pour toi." Je secouais légèrement la tête ne sachant pas quoi répondre à ce qu'il était entrain de me dire. Est-ce que je devais réellement me sentir belle ? Zep me l'avait déjà affirmé, mais nous étions bourré et j'avais mis ça sur le compte de l'alcool. Maintenant que j'étais sobre et que Isy semblait dire la même chose, j'étais en plein doute sur ma personne. Je sentais alors le rouge me monter aux joues, le simple fait que le Jensen, pour qui mon cœur battait, semblait apprécier le spectacle me laisser sous entendre que j'avais peut-être un espoir. "C'est ma faute, pas la tienne. T'as pas à t'en vouloir et je peux t'assurer que t'es pas repoussante. Loin de là." La situation était tout de même étrange et je n'avais pas vraiment prévu d'entendre tout ces compliments sur ma poitrine. "Et tu peux rester ici si tu le veux. Je peux comprendre que tu veuilles ton propre logement, et je peux t'aider à en trouver un et à déménager si c'est ce que tu souhaites, mais je ne veux pas que tu crois que tu n'es pas la bienvenue ici."

Le regard baissé, je jouais nerveusement avec mes doigts. Qu'est-ce que je devais comprendre de tout ça ? J'étais attirante, mais est-ce que Isy l'avait dit pour me faire plaisir ou, est-ce qu'il avait quelque chose d'autre ? Je me faisais surement des films encore ? Et puis, soudainement le conseil de Zep me revint en tête. C'était vraiment une bonne idée ? Au moins, je serais fixé et si les choses ne se passaient pas comme prévu, je ferais en sorte de trouver un logement très rapidement. Je pourrais toujours trouver un toit en attendant la fin du confinement ? "C'est pas que je veux mon propre logement...Je me sens bien ici..." J'inspirais profondément avant de relever la tête pour poser mon regard azur dans le sien. "J'aime bien m'occuper du jardin, passer des moments avec vous...Je sais parfaitement que jamais je ne pourrais m'offrir un jardin avec mon salaire..." Je continuais de jouer avec mes doigts. "...J'apprécie ton honnêteté face à ma poitrine..." Je souris légèrement, "...Mais je pense que c'est à moi maintenant d'être honnête." Il n'était plus question de faire marche arrière maintenant que la machine était lancé. Je devais aller au bout et tant pis je me prenais un vent. Au moins je serais fixé.

"...En faites, si je veux me trouver un autre logement...C'est pour ne pas te mettre mal à l'aise par rapport à la dernière fois...Et aussi parce que..." Bon sang s'était bien plus difficile que je ne l'avais imaginé. "En faites, ça fait un moment que..." Je baissais une nouvelle fois mon regard, j'étais totalement angoissé et je ne voulais pas que ça change quoi que ce soit entre nous. Je sentais le rouge sur mes joues parfaitement installé. Je relevais une nouvelle fois la tête pour croiser le regard d'Isy. "...Je..." Mon coeur battait la chamade et je pouvais sentir des papillons dans le bas de mon ventre avec le stress. "...Je t'aime..." C'était sortie et je ne pouvais à présent plus faire marche arrière. "...Ce n'est pas un amour comme on peut avoir entre amis ou entre frère et sœur...C'est celui avec un grand A..." Je secouais doucement la tête. "C'est stupide de ma part de te dire ça maintenant...C'est pas vraiment le moment avec ta rupture...Je suis désolé..." Je baissais les yeux préférant ne plus croiser son regard pour le moment.

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Love & Isaac

Il m'était apparu indispensable de clarifier les choses avec Love. En aucun cas je ne souhaitais qu'elle s'estime responsable du moment malaisant que nous venions de traverser. De plus, je refusais qu'elle se considère comme mauvaise, repoussante, laide ou quelconque qualificatif issu du même registre. J'avais conscience que la jeune femme n'était pas quelqu'un dotée d'une extrême confiance en elle initialement et clairement, le drame de son viol avait ébranlé toute la personne qu'elle composait. Si d'ordinaire j'avais connu une Bryce discrète et effacée, depuis, mon amie d'enfance était mal assurée et se sentait promptement fautive de tous les maux qui pouvaient surgir dans son environnement, comme si elle les méritait ou les provoquait. Il était temps que la spirale infernale s'achève, que l'australienne puisse enfin s'épanouir et se relever de ses accablements. Ce criminel avait infligé bien assez de dégâts et leurs échos, bien que difficiles à étouffer, devaient cesser de résonner et brutaliser l'être de mon interlocutrice. Même si cela signifiait avouer mes hontes et mes torts.

Une fois mon monologue terminé, je constatais que la brune jouait nerveusement avec ses doigts, teint légèrement rosé. Elle n'osait pas croiser mon regard et je ne désirais pas la brusquer. Je n'étais pas de ceux qui allaient contre la nature de l'autre. Patient, j'accordais ainsi tout le temps nécessaire à mon amie de réagir, comme il lui convenait le mieux. Seule la mélodie de la météorologie qui se déchaînait dehors nous entourait durant de nombreuses minutes. "C'est pas que je veux mon propre logement... Je me sens bien ici..." commençait timidement Love, aveu qui me fit irrémédiablement sourire. J'étais soulagé qu'elle m'indique se sentir bien chez moi, soupçonnant témérairement qu'elle accepterait donc d'y résider plus longtemps. "J'aime bien m'occuper du jardin, passer des moments avec vous... Je sais parfaitement que jamais je ne pourrais m'offrir un jardin avec mon salaire..." Ces arguments m'allaient très bien, même si je compatissais avec les difficultés financières de la vingtenaire. "Alors, reste ?" J'encourageais doucement. "Tu es ici chez toi, tu sais. Quand j'ai acheté cette maison, c'était d'abord pour m'y installer avec Chloe et poursuivre notre rêve de fonder une famille. Les plans ne se sont pas déroulés comme prévu, mais ça n'a en rien retiré mon souhait de pouvoir héberger les gens que j'aime." J'avais ouvert ma porte à tous ceux que j'appréciais et se trouvais dans le besoin. J'avais la chance de posséder ce bien immobilier et même si je ne roulais pas sur l'or, il me tenait à cœur de pouvoir partager ma félicité.

"J'apprécie ton honnêteté face à ma poitrine..." Ce fut désormais à mon tour d’arborer une teinte rosée sur le portrait. La situation semblait amuser la fleuriste qui en riait, ce qui me rassurait dans le fait qu'elle puisse pardonner mon comportement que je jugeais catégoriquement déplacé. "... Mais je pense que c'est à moi maintenant d'être honnête." Je fronçais doucement les sourcils, intrigué. Le silence qui s'installa suite à cette introduction se voulut lourd et aussi attentif que perplexe, je guettais les prochains termes de la brune.

"En fait, si je veux me trouver un autre logement... C'est pour ne pas te mettre mal à l'aise par rapport à la dernière fois... Et aussi parce que..." Mon expression s'apparentait à la confusion, tandis que je demeurais pendu aux lèvres de l'australienne, appréhendant la suite de ses propos. "En fait, ça fait un moment que..." J'essayais d'anticiper les confidences qui paraissaient difficiles à formuler pour Love. Je devinais qu'elle évoquait la soirée Netflix durant laquelle elle m'avait embrassé mais il m'avait semblé que ce moment était derrière nous puisque nous avions grandement bu à ce moment et que nous n'en n'avions pas reparlé à tête reposée. La Bryce baissa de nouveau son regard, son embarras de plus en plus visible sur son visage. "Je..." Je soufflais discrètement, me retenant d'assurer à mon interlocutrice qu'elle n'avait pas à se mettre dans tous ces états, que peu importe ce qu'elle s'apprêtait à m'exprimer, je ne lui en voudrais pas. Nous pouvions communiquer librement, je la respectais et elle pouvait me faire confiance. Je ne comptais pas la trahir ou la blesser volontairement.

"Je t'aime..." Je cillais, abasourdi. Figé, je fixais mon amie qui continuait de malmener ses doigts et j'étais incapable de déterminer si j'avais rêvé les deux mots que j'avais entendus ou si elle me les avait réellement adressé. A mes yeux, cet amour ne faisait pas réellement de sens. Comment Love pouvait-elle être amoureuse de moi ? Elle avait eu une relation romantique avec mon cadet et bien que nous avions couché ensemble il y a quelques années, jamais nous n'avions abordé un tel volet dans notre relation par la suite. Certes, il y avait eu ce baiser, mais je n'y avais pas accordé autant de sémantique - à tort, de toute évidence. Et surtout, comment était-elle en mesure de m'aimer après en connaître tant sur mes failles, mes défauts, mes problèmes, mes démons ? A sa place, je prendrais mes jambes à mon cou. "Ce n'est pas un amour comme on peut avoir entre amis ou entre frère et sœur... C'est celui avec un grand A..." Elle confirmait mon analyse et je déglutissais nerveusement alors qu'elle secouait la tête. "C'est stupide de ma part de te dire ça maintenant... C'est pas vraiment le moment avec ta rupture... Je suis désolée..." "Ce n'est pas stupide," j'annonçais aussitôt, première évidence émanant de cette révélation. "Tu n'as pas à t'excuser." Il n'y avait rien de ridicule ni d'absurde dans la manière de se sentir ou d'agir de Love et je ne souhaitais pas qu'elle ait honte de ses émotions ou de ses agissements. Néanmoins, elle avait raison sur une chose : compte tenu de ma récente rupture, il n'était pas le moment de me lancer dans une relation. J'avais besoin de me reconstruire en tant qu'individu et regagner confiance en l'amour. Ce n'était pas le bon plan, comme je l'avais indiqué à Love lors de notre dernière soirée Netflix. Ça n'avait rien contre elle, ou bien au contraire, ça avait tout à voir avec elle - Love méritait bien mieux qu'un homme déglingué et paumé.

Ce fut désormais à mon tour d'entretenir le silence. Surpris, déstabilisé, je me répétais les paroles prononcées par mon amie, son annonce d'amour muni d'un intimidant A qu'elle me dévouait contre toutes attentes de ma part. Je ne souhaitais absolument pas chagriner mon interlocutrice, toutefois, je ne me jugeais pas apte à entrer dans une relation amoureuse, comme elle l'avait elle-même envisagé. De plus, d'autres interrogations me happaient : qu'en était-il de Zeppelin ? Comment pouvait-elle bien aimer un homme comme moi ? Love avait été aux premières loges de ma déchéance, de quelle façon était-il possible qu'elle puisse m'aimer ? "Mais je... Je ne comprends pas..." je formulais, stupéfait, lointainement conscient et culpabilisant que mes paroles étaient malheureusement certainement pas celles qu'espérait Love, qui m'avait avoué des sentiments quasiment plus forts que nature."Qu'est-ce qui en est de Zep' ?" Je savais que les deux amants avaient donné leur chance à leur histoire et que celle-ci n'avait pas fonctionné. Toutefois, il me semblait que mon frère était encore très attaché à la Bryce. Ceci ne justifiait pas qu'ils retentent l'expérience si les deux partis n'étaient pas d'accord, mais la présence du jumeau dans l'équation me déstabilisait quelque peu. "Comment tu peux aimer quelqu'un comme moi ?" Je poursuivais, les traits tirés sous l'impact du déconcerté. Je ne cherchais absolument pas à obtenir un éloge, mais n'avais-je pas orchestré une fanfare d'alertes comme quoi il ne fallait pas s'attacher à moi ? Comment quoi j'étais maudit ? Malade ? Détruit ? Je ne jouissais pas du toupet de dire à mon amie quoi ressentir, mais les circonstances me subjuguaient. "J'veux dire... J'te causerais plus de mal que de bien, Love," je confiais, sincère, attristé, évitant soigneusement de m'orienter vers le sujet de mes propres sentiments à son égard. Comptaient-ils vraiment ?

J'avais écouté Isy m'expliquer la réaction qu'il avait eu en voyant ma poitrine. Moi qui avait pensé que c'était par dégoût en réalité, s'était tout autre chose. Il m'avait expliqué qu'il fallait que j'arrête de me dénigrer car, j'étais une femme belle et attirante. J'avais du mal à me dire que s'était possible et que mon viol ne m'avait pas rendu totalement écœurante. Il m'était cependant apparût évident que je devais quitter la maison pour ne plus profiter de la situation et abusé de la gentillesse. Bien entendu, j'étais loin d'avoir envie de le faire, mais je ne voulais pas que la situation dérape. Déjà l'autre soir lors de notre soirée Netflix, j'avais abusée.

Isy ne semblait pas vouloir me voir quitter les lieux et je lui devais une explication. Je commençais par lui dire que j'aimais m'occuper du jardin et que j'étais bien entre les murs de la maison. "Alors, reste ? Tu es ici chez toi, tu sais. Quand j'ai acheté cette maison, c'était d'abord pour m'y installer avec Chloe et poursuivre notre rêve de fonder une famille. Les plans ne se sont pas déroulés comme prévu, mais ça n'a en rien retiré mon souhait de pouvoir héberger les gens que j'aime." J'appréciais l'entendre m'encourager à rester, mais je n'étais pas certaine qu'après ma révélation il voudrait encore de moi dans sa maison. Je prenais sur moi, je tentais d'être la plus rapide possible bien que lui avouer mes sentiments était très compliqué. Dans le fond, je n'attendais pas vraiment à ce qu'il répond favorablement. Je n'étais surement pas le genre de femme avec qui il avait envie de fonder une famille ou tout simplement une relation amoureuse.

Je laissais finalement le couperet tomber et je lâchais mon je t'aime. Je m'excusais immédiatement de lui avoir avouer ça alors qu'il venait de rompre et que c'était surement totalement stupide de croire quoi que ce soit. "Ce n'est pas stupide, Tu n'as pas à t'excuser." Je soupirais légèrement laissant mon regard posé sur mes doigts. Je me sentais honteuse de lui avoir avoué mes sentiments alors qu'il n'était surement pas remis de sa rupture. C'était trop tôt, c'était trop. "Mais je... Je ne comprends pas..." Je relevais légèrement la tête pour croiser son regard rapidement. Je n'étais pas spécialement maître de mes sentiments, ils étaient apparut soudainement et je n'avais pas pu y mettre un terme. "Qu'est-ce qui en est de Zep' ?" "Zep ?" Je ne comprenais pas très bien ce que le jeune Jensen venait faire dans l'équation. "On est simplement amis...Il n'y a rien entre nous. Zep n'a plus aucuns sentiments pour moi et il en va de même pour moi." On avait certes tenté d'être en couple, mais ça n'avait rien donné et on était bien plus proche maintenant qu'on était amis.

"Comment tu peux aimer quelqu'un comme moi ? J'veux dire... J'te causerais plus de mal que de bien, Love," Cette fois je posais pleinement mon regard dans le sien. Comment pouvait-il croire tout ça. "Pyar..." Je me levais pour venir m'asseoir à côté de lui. "Tu n'es en rien responsable ! Jusqu'à preuve du contraire c'est Ginny et Chloe qui t'ont fait du mal. Tu n'as fais que croire que ça pouvait être possible et que tu pourrais fonder une famille avec elles. Ne crois pas que tu fais du mal aux gens car, c'est eux qui t'en font et tu n'es pas responsable de ça. Elles n'ont pas su voir qui tu étais réellement, elles n'ont pas su voir la chance qu'elles avaient de t'avoir dans leur vie. Elles ont étaient égoïste et c'est peut-être un mal pour un bien." Je souriais légèrement. "Alors ne crois jamais que tu es la cause du malheurs des gens car, c'est eux les responsables pas toi...Tu es quelqu'un de bien et de formidable...Souviens toi de ça !" J'avais laissé parler mon coeur, peut-être un peu trop, mais maintenant c'était dis et je ne reviendrais pas sur ce que je venais de lui dire car, je le pensais sincèrement. Il était exceptionnel et méritait d'avoir une personne aussi exceptionnelle à ses côtés.

bloom

Love & Isaac

Désireux d'être transparent envers la jeune femme, j'assumais, quitte à mettre mon orgueil de côté, les motifs qui m'avaient incité à fixer sa poitrine de longues et répréhensibles secondes. J'étais capable de comprendre que l'australienne se sentait souillée depuis son viol, qu'elle estimait qu'elle avait perdu de sa valeur et portait un regard à son égard en quelque sorte distordu de la réalité. Love avait vécu une expérience traumatisante ; pour autant, elle en demeurait ravissante et séduisante. L'opinion qu'elle avait d'elle ne correspondait pas à celle qu'Autrui lui dédiait, et ceci, j'espérais un jour trouver les mots pour le lui faire enfin entendre. Je ne souhaitais que l'épanouissement de mon amie, état qu'elle méritait amplement.

Tendrement, je l'encourageais à rester chez moi le temps nécessaire. Je refusais qu'elle se sente de trop en ma demeure et l'un de mes objectifs était bien de faire profiter de ma félicité à ceux qui m'étaient chers. J'avais la chance d'avoir pu dégoter cette maison et d'en faire un foyer que je jugeais agréable à vivre. Certes, mon rêve de fonder une famille paraissait, au fil des ans, appartenir au domaine de l'utopie ; mais il me restait encore la possibilité de venir en aide à mes amis dans le besoin. Love n'avait pas à craindre abuser de mon hospitalité, sa compagnie me plaisait et égoïstement, je redoutais le jour où je devrais rentrer à un domicile où j'en serais le seul locataire. En somme, elle me rendait heureux en gardant ses valises dans l'une des chambres de ma propriété.

Je découvrais toutefois qu'il y avait une raison supplémentaire qui incitait Love à plier bagages : elle entretenait des sentiments amoureux à mon attention. Confus, ma première réaction était de démentir le fait que ses aveux soient stupides - il n'y avait rien d'idiot à aimer et que du courage à oser l'avouer. Néanmoins, pour ma part, j'étais totalement inapte à mesurer l'étendue de cette réalité, surtout qu'il avait toujours été question de Zeppelin dans le paysage affectif de mon amie. "Zep ?" Je l'entendais répéter mes termes, empruntant un air aussi interrogatif que le mien. Je ne pus m'empêcher d'avoir un bref rire nerveux devant notre incompréhension commune. "On est simplement amis... Il n'y a rien entre nous. Zep n'a plus aucun sentiment pour moi et il en va de même pour moi." Je fronçais doucement les sourcils, n'étant pas aussi persuadé que la brune, bien qu'elle soit assurément la mieux placée pour juger sa relation avec mon cadet. Je me promettais de devoir lui en parler avant toute chose, néanmoins. Je ne souhaitais pas avoir mon seul frère à dos pour une histoire de fille ; quand bien même cette dite fille se trouvait assez étrange pour s'intéresser à un type comme moi.

"Comment tu peux aimer quelqu'un comme moi ? J'veux dire... J'te causerais plus de mal que de bien, Love," je me désolais et alertais, hochant la tête en signe de dénégation, la dissuadant de poursuivre cette route qui risquait fortement de la mener droit dans le mur. Mon palmarès amoureux était désastreux, catastrophique, déprimant. Je n'étais de toute évidence pas un bon petit ami, je ne savais pas m'y prendre avec les femmes que j'aimais et l'amour que je leur vouais n'était jamais suffisant. De plus, à l'heure actuelle, j'étais totalement démoli par mon ancienne romance. Je m'imaginais comme un tas de ruines, un pantin souverainement désarticulé qui ignorait même comment fonctionner de nouveau. Je ne voulais pas imposer mon caractère brisé et mes nerfs à vif à qui que ce soit, surtout que mon état dépressif n'était toujours pas totalement sous contrôle. Je reconnaissais que la Bryce était l'une des mieux située de mon entourage pour comprendre tous ces maux, mais j'étais convaincu que ce plan, comme je lui avais signifié lors de notre soirée Netflix qui avait pris une tournure particulière, n'était pas le bon. J'étais mauvais pour elle.

"Pyar... Tu n'es en rien responsable ! Jusqu'à preuve du contraire c'est Ginny et Chloe qui t'ont fait du mal. Tu n'as fais que croire que ça pouvait être possible et que tu pourrais fonder une famille avec elles. Ne crois pas que tu fais du mal aux gens car, c'est eux qui t'en font et tu n'es pas responsable de ça. Elles n'ont pas su voir qui tu étais réellement, elles n'ont pas su voir la chance qu'elles avaient de t'avoir dans leur vie. Elles ont été égoïstes et c'est peut-être un mal pour un bien." Je soupirais, attristé, tandis que Love, qui s'était approchée de sorte à s'asseoir à ma droite et souligner de la sorte davantage ses paroles, me souriait doucement. "Alors ne crois jamais que tu es la cause du malheur des gens car, c'est eux les responsables pas toi... Tu es quelqu'un de bien et de formidable... Souviens toi de ça !" Je haussais une épaule, défaitiste, incrédule. Certaines des paroles de Love faisaient écho à celles que m'avaient adressées précédemment Oakley et Noa, mais étaient-elles vraiment subjectives ? Je peinais à penser que je n'étais qu'un bouc émissaire dans ces histoires. Ce rôle était bien trop fatal sans compter qu'il ne m'offrait pas la possibilité de ne pas subir de nouveau un échec amoureux. "Il doit bien y avoir une raison pour qu'elles ne veulent plus de moi et aillent voir ailleurs. Tu en trouverais sûrement une rapidement aussi si on se mettait en couple. Si ça se trouve, t'aurais la même qu'elles," Je prononçais, émotif. Non, je n'étais pas prêt pour une histoire amoureuse parce que connaître une nouvelle déception me serait fatal. J'en avais trop bavé, j'avais trop souffert, je saignais encore de toutes ces plaies et il me fallait les panser un minimum avant de pouvoir m'aventurer encore sur cette voie. "J'ai plein de défauts, Love. Tous ceux que tu connais déjà dans ma personnalité, mais aussi le fait que je suis dépressif. Je guérirai jamais, de ça. Je les aurais toujours, mes démons. Tu mérites plus qu'un homme qui se noie régulièrement dans sa part d'ombres, et elles méritaient mieux aussi." Le mal pour le bien que présentait la fleuriste, je le prenais plus pour celles qui m'avaient fait ce mal que pour moi. "J'suis pas quelqu'un de bien et de formidable. J'suis un gros raté, malade, qui tente juste de faire au mieux et fais pas grand-chose de bien au final." Il s'agissait ici de mon cœur qui se lamentait de ses blessures, bien que ma voix demeurait elle posée. J'inspirais profondément, résigné. Je n'étais pas en droit de dire à Love qui aimer ni quoi ressentir et ce n'était pas à elle de recoller les morceaux de mon être détruit. Toutefois, elle devait impérativement être mise en garde. J'étais dangereux pour elle et pas prêt à une relation ou quelconque forme d'engagement, quand bien même je ne refusais pas son affection. "Est-ce qu'on peut..." Je m'accoudais au bras du fauteuil. "Est-ce que c'est possible de juste pouvoir être qui on est comme on est au fil de comment on évolue ? Est-ce qu'on peut s'aimer comme on veut, comme on peut, sans rien se promettre, sans avoir de pression ?" Je levais mon regard vers mon amie d'enfance, conscient de l'énorme que je lui sollicitais.

Entendre Isy m'expliquer de long en large la réaction qu'il avait eu fasse à ma poitrine, m'avait tout de même mise mal à l'aise. Je ne considérais pas être une belle femme qui pouvait être attirante, mais au dire du jeune homme s'était tout le contraire. Ce n'était pas le premier à me le dire bien que à mon sens, mes amis n'étaient peut-être pas si objectif que ça ? J'expliquais alors à mon ami d'enfance que j'étais désireuse de partir de chez lui à la fin de ce confinement. Je ne voulais plus créer des confusions entre nous bien que j'aimais être chez lui. Pouvoir passer du temps avec lui et m'occuper du jardin. Sa maison me plaisait énormément, mais je n'étais pas sur que ce soit la meilleure des idées. L’ambiguïté s'était quelque peu installée sournoisement entre nous et je ne voulais pas être la cause d'un mal être. Pourtant, Isy semblait vouloir me voir rester avec lui dans cette maison.

Je me décidais également à lui avouer la véritable raison de mon désir de quitter la maison. J'étais amoureuse de lui depuis deux-milles-dix-sept maintenant et je ne pouvais me résoudre à faire taire mes sentiments. Dans le fond, j'avais espoir de pouvoir rester avec lui à ses côtés, mais après cette révélation je n'étais pas certaine qu'il est encore envie de me voir sous son toit. J'osais enfin relever la tête pour poser mon regard sur lui. Je pouvais voir la confusion sur son visage, ce qui me poussa à m'excuser immédiatement. J'étais sotte de lui avoir fait un tel aveux, surtout après sa rupture. J'étais sotte de croire que je pouvais l'intéresser un temps soit peu. Il ouvrit la bouche et s'était à moi d'être confuse. Je ne comprenais pas pourquoi il me parlait de Zep. Il n'y avait rien entre nous, s'était simplement amical et je n'avais aucun sentiment pour le jeune Jensen. En réalité, je n'avais d'yeux que pour Isy.

"Comment tu peux aimer quelqu'un comme moi ? J'veux dire... J'te causerais plus de mal que de bien, Love," J'étais triste de voir à quel point, il pouvait se faire du mal. Au final, nous avions tout les deux un soucis de confiance en nous et on semblait tout les deux penser qu'on pouvait créer le mal autour de nous. "Et bien il semblerait que l'amour soit une réaction chimique dans le cerveau...Je ne sais pas bien comment cela fonctionne exactement, mais il semblerait que je ne sois pas réellement maître de ça..." Je le regardais un instant avant de sourire légèrement. "Sincèrement Isy...Je sais comment tu es et je sais que tu es quelqu'un d'incroyable." Je savais également qu'il était totalement détruit par ses relations amoureuses qui n'avait mené qu'à des désastres. Surtout sur Isy. Je me permettais donc de le rassurer sur le fait qu'il n'était en rien responsable de ses ruptures. Qu'elles n'avaient juste pas su voir qui il était et surtout qu'elles avaient abusées de lui. "Il doit bien y avoir une raison pour qu'elles ne veulent plus de moi et aillent voir ailleurs. Tu en trouverais sûrement une rapidement aussi si on se mettait en couple. Si ça se trouve, t'aurais la même qu'elles,"

Je baissais à nouveau la tête alors que j'avais pris place à côté de lui. J'étais triste qu'il pense que je puisse le blesser comme avait pu le faire les deux autres avant moi. J'étais triste également de voir à quel point il était meurtrie et j'étais triste de lui avoir balancer aussi ouvertement mes sentiments. Si j'avais été une véritable amie, j'aurais sans doute fermé ma bouche. Au lieu de ça, je le blesser encore d'avantage et je remuais le couteau dans la plaie. "J'ai plein de défauts, Love. Tous ceux que tu connais déjà dans ma personnalité, mais aussi le fait que je suis dépressif. Je guérirai jamais, de ça. Je les aurais toujours, mes démons. Tu mérites plus qu'un homme qui se noie régulièrement dans sa part d'ombres, et elles méritaient mieux aussi." Je secouais légèrement la tête négativement. Je n'étais pas d'accord avec lui, a mon sens elles ne méritaient pas mieux, elles méritaient pire. "On vit tous avec des démons...Je suis bien placé pour le savoir..." Le mien de démon s'appelait viol et à chaque fois que je posais mon regard sur mon reflet, il refaisait surface avec plaisir. "J'suis pas quelqu'un de bien et de formidable. J'suis un gros raté, malade, qui tente juste de faire au mieux et fais pas grand-chose de bien au final."

Une nouvelle fois je secouais la tête, j'avais tellement envie de hurler qu'il n'était pas un raté. Qu'il était quelqu'un de bien. "Ne dit pas ça !" Je relevais la tête pour reposer mon regard dans le sien. "Tu fais des choses bien Pyar ! Tu as réussi à maintenir ta famille à flot. Tu prends soins des tiens et de ton prochain...Et en plus tu le fais bien." Je souriais légèrement avant de me lever du canapé. "Je n'aurais pas dû te dire ça...Ce n'était pas le moment et c'est impoli de ma part...Je suis désolé, j'aurais dû prendre en considération ta tristesse suite à ta rupture..." Je souriais légèrement me sentant un peu honteuse d'avoir ouvert mon coeur. "Est-ce qu'on peut..." Je reposais mon regard sur Isaac surprise de ce qu'il avait de plus à ajouter. "Est-ce que c'est possible de juste pouvoir être qui on est comme on est au fil de comment on évolue ? Est-ce qu'on peut s'aimer comme on veut, comme on peut, sans rien se promettre, sans avoir de pression ?" Je restais un moment idiote, mon coeur était entrain de tambouriner dans ma poitrine et le son qu'il produisait se faisait furieusement entendre dans mes oreilles. Est-ce que je devais comprendre que mes sentiments étaient quelque peu réciproque ? Ou est-ce que je serais juste un moyen de passer le temps ?

"...Tu n'es pas obliger de te forcer si tu n'éprouve rien pour moi...je suis capable d'entendre que ce n'est pas possible." Je souriais légèrement, c'était ma raison qui m'avait soufflé cette réponse. Je ne voulais en aucun cas que Isy se force. Pourtant mon coeur avait envie d'autre chose, il avait envie d'être égoïste et de profiter pleinement des moments que le Jensen serait en mesure de m'accorder. Je levais la tête tout en regardant dehors la pluie qui s'abattait sur la fenêtre. "...Mais, si tu ressens, rien qu'une toute petite lueur de sentiments pour moi...alors..." Je reposais mon regard sur lui. "On peut...Sans pression, sans rien se promettre en allant à notre rythme."

bloom

Love & Isaac

Ma tête se voulait migraineuse tandis que mon organisme était courbaturé et endolori suite à la chute que j'avais subie dans l'exercice de mon métier. Les émotions faisaient palpiter mon cœur avec véhémence, l'embarras en guise de fuel causé par ma réaction suite à la révélation de la poitrine de Love, puis la désolation issue de la conversation sérieuse quant à son éventuel déménagement. Les motifs l'incitant à plier bagages se firent par la suite connaître : la jeune femme éprouvait des sentiments amoureux à mon égard, ce qui avait le don de me surprendre.

Incrédule, ma première réaction reposa en une perplexité totale face à l'affection singulière que pouvait me vouer mon amie d'enfance. Comment était-elle en mesure d'aimer un homme comme moi qui avait prouvé à de multiples reprises ne pas être adéquat pour fonder et faire durer une vie de couple saine. Après tout, mes anciennes petites amies avaient toutes fini par trouver leur bonheur ailleurs, ce qui signifiait à mon sens que je n'étais pas apte à épanouir sentimentalement quiconque. Love me parlait de chimie cérébrale et assurait savoir qui j'étais. Je pouvais difficilement la contredire sur ce dernier point néanmoins, une partie de moi rejetait cette éventualité de pouvoir être aimé tout comme être de nouveau en couple. Je souffrais tellement depuis que Ginny m'avait quitté que je n'étais pas prêt à m'engager, j'étais même terrifié à l'idée de me lancer dans une nouvelle aventure qui pourrait se conclure en échec. J'avais conscience que ceci pouvait être injuste à l'égard de la Bryce, qui était bien différente des femmes que j'avais aimées dans le passé, et qu'en quelques sortes, elle payait les pots cassés de ces dernières. Toutefois, il n'en demeurait qu'autant j'étais aussi réticent à accepter les compliments et l'amour de Love que de devenir son petit ami.

Armé d'une franchise tranchante, j'exposais à mon interlocutrice tous les arguments nécessaires à la dissuader de vouloir transformer notre amitié. Non seulement mon passé amoureux était catastrophique, mais je traînais également de multiples casseroles dont une maladie mentale. Certes, la fleuriste savait de quoi il en relevait, mais vraiment, ne pouvait-elle pas trouver quelqu'un de mieux que moi ? Elle méritait un homme sain et aimant et non le pantin désarticulé que je composais présentement.

"Ne dit pas ça !" s'énerva soudainement la Bryce. Mon regard capta le sien pendant qu'en opposition à ce que je déplorais de mon passé, elle rappelait ce que j'avais pu commettre de positif. "Je n'aurais pas dû te dire ça... Ce n'était pas le moment et c'est impoli de ma part... Je suis désolée, j'aurais dû prendre en considération ta tristesse suite à ta rupture..." J'expirais doucement, mitigé. Ma tête tournait en conséquence de cette journée débordant prodigieusement d'émotions mais je tenais à ce que Love ne s'excuse pas d'être qui elle est ni d'agir comme il lui avait semblé judicieux. Elle avait eu le mérite d'être sincère, une denrée dont beaucoup manquait cruellement. Peut-être que le timing n'était pas le meilleur, mais cette faute, elle était mienne et non sienne à mon sens. "T'as pas à t'excuser. C'est pas de ta faute si je suis dans cet état." La brune souriait doucement et je reprenais, déployant prudemment une sorte de compromis qui, après réflexion, pourrait certes paraître assez couard. Cependant, présentement, j'étais incapable de formuler quelconques propos me semblant plus traditionnellement responsables et j'étais épris de la volonté de faire comprendre à Love que si je repoussais la perspective d'être en couple avec elle, ce n'était pas par manque d'affection mais bien parce que je n'étais pas prêt à m'engager avec qui que ce soit.

"...Tu n'es pas obligé de te forcer si tu n'éprouves rien pour moi... Je suis capable d'entendre que ce n'est pas possible." Je souris doucement. A nous deux, nous formions vraiment une équipe dénuée de confiance en soi. "Je sais," je rassurais. "...Mais, si tu ressens, rien qu'une toute petite lueur de sentiments pour moi... Alors... On peut... Sans pression, sans rien se promettre en allant à notre rythme." J'acquiesçais, soulagé que nous nous trouvions sur la même longueur d'ondes et qu'aujourd'hui, cette situation convenait à la jeune femme.