Amy & @Keith Weddington.

Elle aime pas. Elle n'aime pas envoyer des messages qui restent sans réponse. Non. Elle veut bien attendre un jour. Deux jours. Trois. Au bout de pratiquement deux semaines et malgré plusieurs relances, elle n'a toujours rien. A croire qu'il fait le mort. Ouais. Et elle n'aime pas quand les gens font le mort. Keith ? Il est un peu comme un grand frère. Ca fait un peu plus de trois ans qu'elle le connaît maintenant. Comment ils se sont rencontrés tous les deux ? Le sport de combat. Amy avait décidé de faire une nouvelle tentative. Elle avait décidé de reprendre le sport. Et de voir ... Ouais. Seulement, à l'époque, elle n'était pas certaine de si elle devait reprendre le judo ou bien de s'essayer à autre chose. C'est comme ça qu'elle a rencontré Keith. Ils ont beaucoup parlé. Il était là pour lui donner quelques conseils. Elle l'apprécie. Elle a pas de frère. Elle n'a pas de soeur. Mais elle a réussi à se trouver des frères ou bien des soeurs de coeur depuis son arrivée en Australie. Elle, qui, au départ, pensait qu'elle n'allait pas se faire des amis. Elle qui pensait qu'elle serait ... comment dire ... Pas toute seule. Mais Amy pensait qu'elle aurait beaucoup de mal à se lier aux autres. Peut-être parce qu'elle est assez sauvage. Peut-être parce que ... parce qu'elle ne sait pas trop. En tout cas, le principal, c'est qu'elle a su s'entourer des bonnes personnes, si on peut dire ça ainsi. Mais passons.

Elle n'a pas le droit de prendre sa voiture toute seule. Elle n'a pas encore le permis. Donc, c'est en bus qu'elle se rend à l'université. Parce qu'elle sait que c'est l'endroit le plus probable où elle peut le trouver. Une main dans sa nuque, elle reçoit un sms de son superviseur qui lui rappelle qu'elle devra poser une semaine de congés. Et qu'elle va devoir le faire via la plateforme qu'ils ont mis en place. Une petite semaine de congés ... Elle va devoir en parler avec Ash. Afin de ... afin de voir s'ils pourraient pas se prendre des vacances ensemble. Ca pourrait être tip top. Une petite semaine, tous les deux. En restant à la maison, sous la couette. Ou en empruntant le bateau pour aller sur l'île, ou que sais-je encore. Elle se pince les lèvres. Elle va voir. Ils vont en parler, tous les deux. Et elle prendra sa décision après. Oui.

Le bus s'arrête. Amy finit par en descendre et elle marche en direction des salles de cours. Un endroit où elle ne pensait jamais mettre les pieds. Elle a pas voulu faire des études. Pas vraiment dans son caractère d'ailleurs. Elle ne dira pas que les bancs de l'école ne l'intéressait pas. Mais un peu. Ouais. C'était un peu le cas. Quoi qu'il en soit, oui, elle est là. Maintenant, elle sait pas trop comment elle va faire pour retrouver Keith dans cette immense université. Elle pousse un léger soupir. "Bah ..." Ca va pas être simple. Mais la demoiselle ne va pas se laisser démonte rpour autant. Elle a plus d'un tour dans son sac. Elle sait pas où est Keith ? Bien. Mais d'autres doivent savoir où il est, non ? Alors oui, elle pose la question à certains étudiants qu'elle peut croiser. Au bout du cinquième, l'un d'entre eux finit par lui dire qu'il est en train de donner un cours dans l'amphithéâtre F. Bien. Seulement, rejoindre l'amphithéâtre en question, c'est ... compliqué. Très compliqué. Oui. Si bien qu'elle tourne un peu en rond. Et c'est peut-être pas plus mal d'ailleurs puisque quand elle rejoint l'amphithéâtre, elle constate que les élèves en sortent. Donc, le cours est terminé. Bien. Bien. Elle attend que le troupeau sorte et elle finit par rentrer dans l'amphithéâtre. Il est en train de ranger ses affaires. "Ah, t'es vivant !" s'exclame-t-elle. "J'ai cru, à un moment, que t'étais six pieds sous terre." Elle fronce des sourcils. "Deux semaines. Et pas un mot." Elle n'a pas apprécié. Vraiment pas. "Tu te cachais ?" Elle s'assoit sur son bureau. Elle a les pies dans le vide.

@Amy Castle & Keith.

Qui aurait cru qu'un jour je pourrais me retrouver face à cet amphithéâtre rempli d'étudiants en tout genre qui ne s'étaient probablement inscrits à ce cours de sciences criminelles que pour assouvir certaines pulsions légendaires accumulées à force de regarder la télévision. Quid de Jack l'éventreur ou du fameux Clown tueur des années soixante-dix dans le contenu de mes cours ? Aucune trace. Je préférais leur faire comprendre l'importance de la part de psychologie dans l'analyse de meurtres, de mobiles mais aussi dans cette course effrénée qui correspondait à cette traque à l'homme. Alors j'appuyais aujourd'hui sur une notion très importante dans cette analyse : la personnalité. Car j'étais persuadé qu'il sommeillait dans tout un chacun une part de criminalité aussi faible soit-elle. Alors après une heure cinquante cinq de questions réponses, de débat participatifs et parfois de rappel à l'ordre pour que le calme revienne, je finissais par leur communiquer le thème du prochain devoir à rendre: " Quelle contribution les sciences psychologiques apportent-elles à la criminologie ?". A entendre les éclats de voix, je compris que le thème en laissait quelques uns de perplexe tandis que d'autres se retrouvaient pris de cours par la date de remise des devoirs qui n'était autre que la semaine qui suivait. J'aimais les faire travailler dans l'urgence, voulant leur faire prendre conscience que la rapidité de réflexion était parfois une arme nécessaire mais aussi un risque à prendre.

Je rassemblais mes affaires, leur rappelant oralement que les dossiers étaient à rendre de façon écrite - déformation professionnelle oblige -, remis dans mon casier ou à mon bureau et que je pouvais répondre à toutes interrogations et à n'importe quel moment de la journée, comme souvent. Une fois le calme revenu dans la pièce, je restais comme bien souvent installé au bureau, rassemblant mes affaires tout en indiquant d'un coup de stabilo l'endroit où mon cours s'était arrêté. J'attrapais la veste de mon costume, mon attention se portant sur le bruit de porte qui venait de s'ouvrir tandis que je devais normalement être seul. Pourtant la voix qui s'exclamait du haut des escaliers me fit esquisser un léger sourire qui disparut bien rapidement. Amy. Je connaissais bien la jeune femme et je reconnus directement le sarcasme dans le ton de savoix, sarcasme auquel je ne répondrais pas. "Bonjour Amy, je suis surpris de te voir ici, je croyais que tu détestais l'école" lui fis-je remarquer dans le plus grand des calmes. C'était ma façon à moi de lui montrer que sa présence me faisait plaisir malgré mon silence radio. J'avais bien reçu son message et je connaissais sa façon de réagir quand ils restaient sans réponses. Pourtant, pris par le manque de temps, les cours à préparer et mon manque de motivation apparent pour ma rééducation, j'avais préféré rester distant, non pas par peur de la décevoir non, mais parce que rien ne me faisait réellement envie ces derniers temps.

J'attrapais ma sacoche, la faisant glisser sur mon épaule entièrement valide et remontais mon regard dans sa direction, ne cachant pas mon désarroi face à sa remarque. "Six pieds sous terre tout au moins... tu as toujours l'art de dramatiser à ce que je vois ?" dis-je simplement en m'approchant pour embrasser sa joue pour la saluer. "J'étais en mission d'infiltration sur mon canapé, discrétion absolue, aucun contact avec l'extérieur autorisé..." ironisais-je pour tenter de faire passer plus facilement la pilule auprès de la jeune femme. J'éteignais les lumières de l'amphithéâtre, l'observant du coin de l'oeil avant de l'inviter à me suivre d'un mouvement de tête. "Pour me faire pardonner, si tu as un peu de temps devant toi je t'invite à manger ? Enfin on peut se faire livrer, j'ai une heure de liberté devant moi... Puis ça me fait plaisir de te voir quand même" avouais-je en attrapant son bras pour la tirer avec moi. "Je te laisserais même me traiter de goujat si tu le veux... Mais avant ça, dis moi comment tu vas !" conclus-je d'un ton léger en venant bousculer légèrement son épaule pour tenter de la faire rire.

Je n'étais pas forcément le meilleur des amis mais je tentais toujours de me rattraper lorsque j'étais en tort. Et quoi de mieux qu'un pique-nique pour rattraper le coup ?

Amy & Keith.

Si on l'ignore pour de bonnes raisons, alors, ok. Seulement, elle ne sait même pas si Keith va bien. Elle s'inquiète pour ses amis. C'est normal, non ? C'est comme si Hari ne donnait pas de nouvelles alors que ... alors qu'il vient juste de se séparer de sa femme. Ou c'est comme si Ash ne répondait pas à ses textos alors qu'ils sont en couple. Tout ça, quand elle n'a pas de nouvelles, oui, ça l'inquiète. Et il est normal qu'elle soit inquiète pour Keith. "Tu vois ce que tu m'obliges à faire ?" répond-elle en hochant la tête. "Tu m'obliges à venir dans un lieu où j'ai pas envie de mettre les pieds. A demander à plusieurs étudiants s'ils savent où t'es ... Et à me perdre dans les couloirs pendant près d'une demie-heure !" Elle secoue la tête.

Elle finit par se rapprocher, petit à petit, tandis qu'il lui fait une nouvelle remarque. Sur le fait qu'elle dramatise un peu. "Bah ouais. J'aime bien dramatiser les choses qui sont pas graves." Elle hoche la tête. Parce qu'elle ne se permettrait pas de faire une blague sur quelque chose de vraiment grave. Ou alors, seulement si elle est sûre et certaine que ça pourrait faire rire tout le monde. Il lui fait la bise tandis que Keith commence à lui expliquer sa mission d'infiltration pas si sérieuse que ça. "Pendant deux semaines ?" Elle comprend le aucun contact avec l'extérieur mais bon. "Tu sais que y'a des gens, dehors, qui t'apprécient. Et qui s'inquiètent. Qui aiment avoir des nouvelles de temps à autre ?" Est-ce qu'elle cherche à le faire culpabiliser ? Carrément. "Je sais que les missions canapé, c'est super important. Mais tendre le bras pour attraper ton téléphone et répondre au moins un message ... j'étais à la limite, quand même, de demander un avis de recherche." Est-ce qu'elle plaisante ? Un peu. Bien sûr. Ca l'amuse. Quoi que ... quoi qu'elle aurait, sans doute, fini par se pointer chez lui. Histoire de connaître le comment du pourquoi de la situation. "J'espère que tu vas pas me refaire le coup. La prochaine fois, j'demande à la cavalerie de débarquer !" Et elle en serait bien capable.

Keith éteint les lumières de l'amphithéâtre. Il l'invite à manger si jamais elle a du temps devant elle. Il est content de la voir. "J'suis contente aussi. Mais joue plus au mort, s'te plaît." Parce qu'elle n'aime pas vraiment ça à dire vrai. Il l'entraîne par le bras. "Le repas a intérêt à être super bon ! Et copieux ! Parce que j'ai faim." Ouais. Elle ne dira pas qu'elle se mangerait un boeuf en entier. Mais elle a faim. Pour sûr. Il lui pose une question. Cherche à savoir comment ça va. "Bah, plutôt bien." Elle a un hochement de la tête. "J'ai commencé les leçons de conduite. Et même si j'ai pas encore le permis, mon copain m'a offert une voiture." Elle a ce petit sourire au coin des lèvres. Ses yeux qui brillent un peu. Toujours quand elle parle de Ash. Parce que c'est Ash. La vie serait un peu moins belle sans ... sans Ash dans les parages. C'est certain.

@Amy Castle & Keith.

Qu’est ce que c’était qu’une semaine d’attente pour la réponse à un SMS ? A priori bien trop pour la jeune femme qui venait de me retrouver en amphithéâtre. S’il y a bien une chose que je ne comprendrais jamais, c’était cet attrait pour l’instantanéité de ces jeunes générations. Je n’étais pas très nouvelle technologie, même pour mes cours, alors il m’arrivait malheureusement bien souvent d’oublier de répondre, même si je tâchais généralement à ne pas le faire avec Amy. Je roulais des yeux, soupirant à sa remarque. « Tu es dans un amphithéâtre d’une université Amy, n’abuses pas non plus » riais-je. « Ce n’est pas comme si je t’obligeais à venir dans un centre de tri de détritus ou au fin fond d’un asile psychiatrique » rajoutais-je en riant un peu plus. « J’ai oublié que tu fais partie de ces jeunes femmes qui n’ont pas le sens de l’orientation… Et quand tu demandes à certains étudiants qui à priori n’ont pas plus le sens de l’orientation que toi… Ca donne ça ». Je riais un peu plus, en esquissant un sourire en coin pour rajouter une touche d’ironie à mes propos.

C’était comme cela avec Amy, je ne pouvais m’empêcher de sourire quand elle était dans les parages, c’est d’ailleurs cela que j’avais apprécié chez elle malgré sa jeunesse, elle restait quelqu’un de posée et sa légèreté me permettait de me changer les idées. Et dieu sait que j’en avais besoin ces derniers temps. Je me contentais de secouer la tête pour lui faire comprendre que ses blagues étaient connues de mon propre répertoire. Tandis qu’elle insistait sur la durée qu’avait duré mon silence, je me contentais d’hocher la tête à sa question avant de nier d’un signe de tête à la suivante. « Oui deux semaines… Ce n’est pas grand-chose deux semaines Amy… » insistais-je pour lui faire comprendre que ce n’était vraiment pas un drame, étant donné que j’étais encore debout et pas à l’article de la mort. « Regarde-moi, est ce que j’ai l’air d’avoir de gros soucis ? Je suis en forme, j’étais juste très pris… Mais promis, je tâcherais de répondre à tes SMS… Tu sais que tu peux aussi m’appeler avant de lancer un avis de recherche ou d’ameuter toute la police de Brisbane » ironisais-je pour tempérer ses propos. Je comprenais que je l’avais inquiété et me notais mentalement de ne pas reproduire la manœuvre, chose qu’elle me confirma de vive voix.

J’acquiesçais en guise d’acceptation, sortant mon téléphone pour ouvrir une application de vente en livraison, lui tendant mon téléphone par la même occasion. « Tiens, commande-toi ce que tu veux le temps que j’aille poser ma sacoche dans mon bureau, j’en ai pour deux minutes. » lui expliquais-je en même temps que je commençais à prendre le chemin de mon bureau qui n’était autre qu’à une quinzaine de mètres de l’endroit où nous nous étions arrêtés. Je glissais mon badge contre la porte qui se déverrouilla, déposant mon sac à l’entrée sur le meuble s’y trouvant avant de refermer et de rejoindre Amy, bien rapidement. «J’espère que tu as choisi, et que tu n’as pas dévalisé les commandes… J’aimerais en avoir. » lui fis-je remarquer en appuyant sur la touche raccourcie pour commander à mon tour un plat que je prenais régulièrement. Je finalisais la commande, rangeant mon portable tandis que je reprenais ma visite non guidée des lieux. « Tu aurais du me le dire, j’aurais été plus prudent en venant ici… on ne sait jamais si tu m’écrases. » la taquinais-je en accompagnant les mots d’un clin d’œil. « Rappelle-moi le prénom de celui qui t’a offert ce jouet mortel ? » demandais-je mon ton se voulant plus dur.

J’étais d’un naturel protecteur, je ne pouvais pas y faire grand-chose, et encore moins avec elle. « Je ne te rappelle pas la loi, qui stipule que tu ne peux conduire seule tant que le permis n’est pas en ta possession, sinon tu es passible d’une peine de… » m’arrêtais-je avant de l’observer de la tête aux pieds. « Ok, j’ai compris, je joue le vieux rabat-joie là… » Je m’installais sur le banc au milieu d’une place centrale entourée d’arbres, laissant une place à destination d’Amy. « J’ai juste vu trop d’accidents qui ont couté la vie pour moins que ça, je te demande juste d’être prudente, ce n’est pas être rabat-joie ça si ? Puis toi aussi tu dois en entendre des choses pas très jolies... » demandais-je. « Qu’est ce qu’il disait tes SMS ? Quelque chose du genre « Ne devient pas un vieux croûton, déjà que t’es ridé… » » inventais-je en tirant la langue tout en la fusillant du regard, bien conscient que la visite de la jeune femme n’était pas que pure courtoisie, mais servirait probablement de remontage de bretelles en bonne et due forme.

Amy & Keith.

Amy tourne tout cela à la dérision. Mais ça l'amuse. Oui. Ca l'amuse. Et Keith met les deux pieds dedans. Il saute à pieds joints, et pas qu'un peu. "Mais c'est le diable cet endroit !" Elle prend une mine faussement vexée. Mais comme il commence bien à la connaître, elle se doute que ... Et bien, elle se doute qu'il sait qu'elle est en train de se foutre de sa gueule. En tout cas, Keith se moque ouvertement du fait qu'elle n'a pas le sens de l'orientation. Et que la plupart des jeunes d'aujourd'hui, c'est un peu le cas. "Je te merde, Keith. Je te merde." Pour rester polie. A chacun son tour de taquiner l'autre, comme on le dit si souvent. Oui.

Amy lui fait remarquer qu'elle n'a pas vraiment aimé le fait de ... et bien, qu'il ait passé sous silence tout cela. Non. Elle sait que ... c'est stupide. Elle sait qu'elle n'aurait peut-être pas dû autant s'inquiéter. Mais comme elle ne regarde pas les rubriques nécrologiques, comment elle aurait su s'il lui était arrivé quelque chose de grave, de vraiment grave ? Alors oui, elle s'est peut-être montée tout un film dans sa tête. Mais Keith, il fait parti des gens qui comptent. Il fait parti de ceux qu'elle apprécie. Elle ne dira pas que c'est la famille. Mais oui. Ca se passe bien entre eux. Elle l'adore. Elle sait que si elle a un problème, c'est également une des personnes sur qui elle peut compter. "Ca fait quand même beaucoup deux semaines." Elle croise les bras. Elle boude. "Tu sais, avec mon boulot, j'passe toute la journée au téléphone. En dehors, j'préfère envoyer des sms. Même si avec toi, j'vais peut-être devoir reconsidérer la question." Et appeler. Appeler ... Elle dira pas que c'est chiant d'appeler. Mais si, c'est chiant. Oui. Elle préfère ... c'est plus simple d'envoyer un texto selon elle. "Juste ... mets pas deux semaines à donner signe de vie. Quelques jours, d'accord. Deux semaines, c'est trop." Bien trop long. Elle risquerait de faire une syncope si elle n'a pas de nouvelles.

Elle accepte, volontiers, de manger un bout avec lui. Keith lui confie son téléphone et lance une application. Elle peut commander ce qu'elle veut. "Alors alors, qu'est-ce que j'ai envie de manger." Elle prend des nems au poulet. Avec des boules de poulet et du riz. Un petit dessert ? Nems aux pommes, c'est bon ça aussi. Et puis, un petit truc pour boire. Une petite bouteille d'eau. Autre chose ? Hmmmm ... Allez, des nems au porc aussi. Ca fera l'affaire. Oui. Keith finit par revenir auprès d'Amy et elle lui rend son téléphone. "J'ai tout pris pour moi !" Elle se met à rire tandis qu'elle finit par lui indiquer qu'elle a une voiture maintenant. Elle ne conduit pas toute seule. Mais elle a une voiture, oui. Keith fronce un peu des sourcils. "Bah ... J'risque pas de t'écraser en bus." Elle secoue la tête. "Je sais pas si j'te redonne le prénom de mon chéri. Tu risquerais de débarquer chez lui." Et elle n'en a pas très envie. Mais sans doute que s'il remonte dans ses textos, il retrouvera bien le prénom de son copain. Après tout, elle lui en a parlé à plusieurs reprises. De vive voix. Mais également par texto.

Elle roule un peu des yeux quand Keith juge bon de lui préciser, à nouveau, qu'elle n'a pas le droit de conduire si elle n'a pas le permis. "Je sais, je sais." Elle souffle un peu. "Tu m'prends pour une irresponsable ?" Elle penche la tête sur le côté. "Tant que j'ai pas le permis, la voiture reste au garage. J'veux pas non plus risquer de foutre ma vie en l'air ou quoi que ce soit dans le genre." Non. C'est pas ... c'est pas le truc d'Amy. Et ça ne sera jamais le cas. "Après, j'suis contente que tu t'inquiète pour moi." Elle sourit. "Mais j'vais pas faire de bêtise." Elle a la tête sur les épaules. Même si elle est toujours sur un petit nuage en ce qui concerne ... en ce qui concerne Ash, elle ne veut pas risquer de commettre un impair ou quoi que ce soit dans le genre. Non. elle hoche la tête. "J'confirme. Tous les appels que j'prends ... que je reçois ... Des gens qui se croient invincibles et qui font n'importe quoi ... qui font n'importe quoi au volant ... c'est stupide." Ils s'assoient. Un peu n'importe comment pour sa part mais elle s'assoit. Keith lui parle des sms qu'elle a pu lui envoyer. Elle se met à rire à la remarque qu'il fait. "Non, j'en suis pas encore à ce stade là. J'voulais savoir comment ça allait." Elle lui offre un sourire. "C'est normal que je cherche à savoir si tu vas bien. Non ?"

@Amy Castle & Keith.

Je n’étais pas le plus à l’aise avec le second degré même si les années avaient eu raison de mon expérience et me permettaient de la manier avec plus de subtilité. Cependant j’avais toujours ce défaut qui faisait souvent mon charme : je courrais tête baissée quand ces pièges m’étaient tendues. Amy le savait et avait l’air de s’en amuser. Je roulais des yeux en soupirant face à sa mine faussement vexée, lui accordant une légère tape sur l’épaule. « Un peu de respect pour ton ancien, oh ! » répondis-je en prenant moi aussi un air vexé bien plus sérieux que le sien mais ne le tenant que… Ah oui, que cinq secondes avant de rire aux éclats. « Non le diable c’est moi, ici c’est l’enfer… Y’a des cours de mythologie si tu veux dans l’aile est ! » ironisais-je tandis qu’Amy reprenait sur le silence que j’avais instauré.

Je n’avais pas cette notion d’inquiétude naturellement, étant une tête brûlée. Je faisais partie de ceux qui avait tendance à voir le verre à moitié plein. J’avais tellement apporté de mauvaises nouvelles, brisé de nombreuses vies que je ne voulais pas briser la mienne par ma façon de penser. En revanche, je n’avais pas imaginé qu’Amy puisse réellement s’inquiéter de mon silence. Je m’arrêtais pour prendre sa main et la faire pivoter vers moi. « Je suis désolé. » dis-je simplement en accompagnant mes paroles d’un sourire sincèrement navré. Relâchant sa main, je repris le chemin vers l’extérieur tout en poursuivant. « Je tâcherais de répondre avant deux semaines… Et si tu vois que je ne le fais pas, relance moi… Je suis tête en l’air en ce moment. Puis je devrais pouvoir m’adapter aux SMS… C’est pas si dramatique rassures toi… »

Je la laissais passer commande tandis que j’allais déposer mes affaires pour me sentir plus à l’aise durant ma pause déjeuner. En revenant je compris qu’elle avait une véritable faim de loup, apercevant sa commande. « Tu me diras où un si petit corps peut stocker tout ce que tu manges. » demandais-je en appuyant du bout de l’index sur son bras comme pour le palper avant de rire à sa remarque. « On ne sait jamais si tu demandes au chauffeur d’appuyer sur l’accélérateur en me voyant sur le passage piéton ». Je roulais des yeux face à son refus d’obtempérer sur l’identité de son tendre et cher. Je n’étais pas de ceux qui débarquaient en pleine nuit pour régler le compte à de jeunes hommes. D’un signe de tête, je niais à sa remarque. « Ne pense pas que je lui ferais subir un interrogatoire, que je le menacerais de le passer à la moulinette. C’est simplement pour savoir où te chercher s’il se passe quelque chose… Mais après, je peux aussi le chercher tout seul… Et là, je risquerais de lui faire passer un sale quart d’heure parce qu’il n’est pas venu se présenter à moi de son plein gré… » Une fois encore, je riais encore face à l’improbabilité de cette situation et malgré tout je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour elle.

« Je ne te prends pas pour une irresponsable, Amy. Mais dans les accidents il y a la victime et le fautif… Si j’ai une totale confiance en toi, ce n’est pas la même entre tous les chauffeurs ! » lui répondis-je tandis que j’étendais mes jambes pour m’étirer. « Je sais que tu ne feras pas de bêtises… Je sais… » répétais-je comme pour la rassurer tandis que mon regard se perdait sur les étudiants qui semblaient stressés et qui courraient après le peu de temps qu’ils avaient. J’acquiesçais à sa remarque, la stupidité n’épargnait personne malheureusement. « Comment se passe le boulot d’ailleurs ? Cela te plait ? » demandais-je, conscient que ce qu’elle faisait n’était pas chose aisée. Il fallait se montrer patient, empathique et à l’écoute, savoir désamorcer certaines situations de paniques et gérer les urgences. On oubliait parfois trop les gens de l’ombre.

J’haussais les épaules à sa remarque, une mine hésitante pour l’embêter. Bien sûr que c’était normal et je ne pouvais pas lui en vouloir, cela avait toujours été comme ça entre nous. Et même si nous nous étions vus peu de fois, l’alchimie s’était installée bien rapidement. « Regarde, je suis debout, je respire, je vis, alors je vais bien. Est-ce que j’ai l’air de me laisser abattre ? » demandais-je en posant mon regard dans le sien. Oui, j’étais cerné par les nuits courtes que j’avais, les copies à corriger et le rythme que je n’avais pas trouvé. J’avais décidé de laisser pousser ma barbe, contrairement à la peau nue que j’arborais quelques années auparavant, mais ce n’était pas parce que j’allais mal bien au contraire.

C’est que je me reprenais en main. Ou du moins je le faisais par intermittence, oubliant parfois mes visites de contrôles car je pensais que tout allait bien et que je n’en avais pas besoin. Mais ça, personne ne le saurait, j’étais très doué pour le cacher.

Amy & Keith.

Elle penche la tête sur le côté tandis que Keith avoue qu'il est le diable et que l'université, c'est l'enfer. "Ah oui, j'confirme, c'est l'enfer ici." Elle hoche la tête. "C'est pire qu'un labyrinthe. Et les profs sont pas sympa." Elle lui tire la langue. La mythologie, elle a toujours aimé. Ouais. Ca lui plaît bien. Mais bon, avec de tels cours, tu peux pas vraiment faire un job ... d'utilité, si on peut dire ça ainsi. "J'aime bien la mythologie. Mais c'est pas pour autant que j'ai envie de passer du temps dans le coin." Hormis pour voir Keith. Mais ça, c'est autre chose. Oui.

Amy lui avoue qu'elle n'apprécie guère qu'il joue au mort. Quand il le fait, elle s'imagine toujours tout un tas de choses. Elle s'inquiète. Peut-être qu'elle s'inquiète pour rien. Sans doute que c'est le cas d'ailleurs. Le truc, c'est que ... c'est qu'elle ne pet pas s'en empêcher. Il s'excuse. Tout en lui souriant. Il finit par lui dire qu'il fera en sorte de lui répondre. Et si jamais il ne le fait pas, elle pourra toujours le relancer. "J'te harcèle la prochaine fois que tu réponds pas." Et connaissant la demoiselle, elle le fera. Donc, il ferait mieux de se tenir à carreau. Sans quoi, il pourrait avoir une Amy assez envahissante sur le dos. Et pas qu'un peu. Elle le fait bien avec d'autres personnes. Donc, pourquoi elle ne le ferait pas avec Keith après tout ? Même si ça fait un peu trop mère poule. Elle sait très bien que se mêler de choses qui ... Et bien, de choses qui ne la regardent pas mais bon.

Keith lui confie son téléphone afin qu'il aille ranger ses affaires. Elle commande quelques petites choses. Ca fait pas mal de choses mais bon. "Euh ... je sais pas ! J'fais beaucoup de sport." Elle a un grand sourire. "Et puis, si j'mange pas tout, j'suis sûre que toi, tu te chargeras de finir, non ?" Elle penche la tête sur le côté tout en le regardant. Oui. Elle est sûre que lui, il aura de la place, au besoin. Elle le tapote tandis qu'il plaisante sur le fait qu'elle pourrait avoir envie de l'écraser. "Non, j'ai pas envie de t'envoyer à l'hôpital. J't'en veux de pas avoir répondu mais pas au point de t'envoyer à l'hôpital." Elle secoue la tête. Quant à l'identité de son charmant amoureux ... Amy reste sur la réserve. Keith, il est le grand frère qu'elle n'a jamais eu. Et il est un peu trop protecteur selon elle. "Haannn ! T'oserais le menacer ?" Elle fronce des sourcils. "C'est peut-être mon Shephard qui voudrait te faire passer un mauvais quart d'heure." Il a le sang chaud le Shephard. Déjà avec Gonzales, son collègue de travail. Qu'il a bien failli ... En fait, elle ne sait pas trop ce qui aurait pu se passer si Henri n'avait pas été là pour le calmer. Et elle n'en oublie pas Hari. Non. Et dire qu'il pensait qu'elle pourrait s'envoyer en l'air avec lui alors qu'il est comme un père pour elle. Ouais. Encore un. David est son père, enfin, son père adoptif puisqu'il a su se faire une place dans son coeur rapidement. Elie est son père. Et Hari son père de coeur. Ca fait beaucoup de paternels mais bon. Faut savoir bien s'entourer dans la vie, non ?

Amy ne va pas conduire toute seule tant qu'elle n'a pas le permis. "J'espère que tu sais que j'suis pas du genre à faire des bêtises." Elle s'est rangé. Quand elle traînait avec Obaid, oui, faire des bêtises, c'était ... évident de faire des conneries. Pour attirer l'attention. Pour se rebeller un peu de sa venue en Australie alors qu'elle en avait pas envie. Mais ça, c'est le passé. Elle s'est rangée. Et puis, elle a Ash. "Ouais, c'est cool. Enfin ... Cool ... Tu sais, y'a des jours avec et des jours sans." Elle a un hochement de la tête. "Y'a des jours où les appels sont difficiles. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que j'envoie souvent des sms. Pour savoir si tout le monde va bien." Parce qu'elle en entend des vertes et des pas mûres. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Des gens qui restent dans leur solitude et qu'on retrouve ... qu'on retrouve morts par exemple. "J'ferais un autre boulot, possible que j'serais pas aussi souvent sur ton dos." Elle ne sait pas trop tôt. Enfin, elle préfère lui dire que c'est à cause du boulot qu'elle est comme ça. "T'as l'air d'aller bien. Mais est-ce que c'est vraiment le cas ?" Elle répond à la question de Keith par une autre question. C'est peut-être vache mais c'est comme ça. "Ca te manque jamais d'être sur le terrain ?"

@Amy Castle & Keith.

Je pensais que parfois l’humour pouvait apaiser les mœurs et qu’on pouvait rire de tout mais pas avec n’importe qui. Alors parler d’enfer et de diable aurait pu gêner quelqu’un. Mais je savais pertinemment que venant d’Amy cela ne la gênerait pas. Au contraire, elle surenchérissait, en profitant pour glisser une petite pique qui m’était tout droit destinée.  « Et que sais-tu de l’amabilité des professeurs de cette université ? » lui demandais-je du tac-o-tac avant de rire face à sa langue tirée. C’était toujours très simple entre nous et rien qu’à voir la répartie employée, j’aimais la simplicité qui était entre nous. « Tu es déjà entouré d’un dieu grec, n’hésites pas à venir plus souvent pour lui rendre visite tu sais ? ». Et je lui tirais à mon tour la langue. Donnant-donnant.

Une fois la remontrance passée, je n’avais pas d’autre choix qu’avouer à demi-mot mes torts. J’avais omis de lui répondre, je l’avais inquiété et j’avais bien compris que peu importe les excuses que je lui sortirais, elle n’en tiendrait pas compte. Je m’étais planté et j’étais désolé. Et m’excuser était la moindre des choses pourtant je compris vite que ses propos étaient un avertissement qu’elle n’hésitera pas à mettre en œuvre. Un léger sourire, je me contentais d’acquiescer pour lui montrer que je prenais en compte sa promesse. Non pas que je ne voulais pas avoir Amy inquiète pour moi, à me secouer, à m’obliger à faire ce que je ne voulais pas faire, mais si tel était le cas, cela signifiait que j’avais probablement frôlé le fond. Ne l’avais-je pas déjà fait ? Non il ne s’agissait que d’un seul et unique oubli qui ne se reproduirait pas. Je n’étais pas un cas désespéré.

Après avoir rangé mes affaires, je ne pus que rire à sa remarque en retour à mon interrogation. « Du sport ? Mais attend… Ce n’est pas toi qui a abandonné au bout de trois mois le combat ? » lui demandais-je en haussant un sourcil alors que je connaissais pertinemment la réponse avant de soupirer d’ironie. « Bien sûr, le ventre sur pattes que je suis finira le repas gargantuesque que tu as pris. D’ailleurs c’est bien pour ça que j’ai pris qu’un plat… Parce que je te connais Castle. » lui fis-je remarquer tandis qu’elle me tapotait. Mon regard se posa sur sa main. « Et encore heureux que tu ne veuilles pas me voir sur un lit d’hôpital. Je te rappelle que j’ai déjà donné et que je voudrais éviter d’y retourner ! ». Je souriais, niant d’un signe de tête avant de m’arrêter et d’hésiter une fraction de seconde. « Ce n’est pas vraiment le menacer… Je lui montrerais à qui il aura à faire si jamais il te fait du mal… Et tu diras à ton Shephard qu’il n’a aucune chance de me toucher… Tu sais très bien de quoi je suis capable » rajoutais-je en lui offrant un clin d’œil. Peu de personnes étaient capables de passer outre ma vigilance et ma garde. Peu de personnes ne pouvait me mettre au tapis. Et encore moins quand il s’agissait de défendre quelqu’un à qui je tenais. Mais la n’était pas la question pour l’instant.

J’acquiesçais tout en prenant une de ses épaules pour la rapprocher de moi et la rassurer. « Bien entendu que je sais de quoi tu es capable… Mais tu ne m’empêcheras pas de te surveiller. Et ça toi, tu le sais ». J’avais confiance en elle et j’étais du genre à avoir confiance jusqu’à ce qu’on me prouve le contraire. Et même si c’était le cas, il y avait peu de chance que je lui en veuille réellement. J’acquiesçais la mine déconfite en l’entendant parler de son métier. « Je sais ce que c’est… Du moins j’ai vécu ça quand j’étais flic… Et il faut que tu saches que si tu le souhaites, tu peux m’en parler… » Je lui souriais légèrement. J’avais eu la chance d’avoir des personnes à qui parler quand je rencontrais des cadavres parfois difficiles à encaisser. Et je savais qu’il était toujours bon de pouvoir vider son sac. « Tu ferais un autre boulot, tu ne serais pas toi surtout. » lui fis-je remarquer délicatement. « Le jour où tu ne seras plus sur mon dos, je m’inquièterais vraiment. » rajoutais-je. C’était sa façon à elle de me montrer qu’elle tenait à moi et je ne pouvais pas lui en vouloir. Pourtant je détournais le regard, frustré par la question. Remettait-elle en doute le fait que j’aille bien ? Oui. Mais ce n’était pas ça le réel problème. Elle savait que je détestais quand elle répondait à ma question par une autre question. « Tout va bien… Je… Je dois faire ma visite de contrôle, j’attends une date avec la clinique, mais regarde tout va bien. Je pense même aller courir avec Ruby… » avouais-je à demi-mot comme si l’idée même de pouvoir courir ne m’enchantait guère. Je me souvenais des dernières tentatives qui n’avaient pas été concluantes, me retrouvant plein de fièvre, avachi sur le canapé avec la nausée. Et le tout deux ans après. J’étais très inquiet mais cela semblait normal pour le corps médical alors j’avais cessé de m’inquiéter pour rien et n’avait pas réitérer la manœuvre. Pourtant elle venait de mettre le doigt sur un point que je ne pouvais nier. L’adrénaline du terrain me manquait. Et je n’allais pas pouvoir lui cacher. « Quand on n’a connu que ça, forcément qu’il y a un manque… » dis-je à demi-mot avant de reprendre. « Mais il faut que je m’y fasse… Je n’y retournerais jamais, je dois passer à autre chose ». Je ne sais pas qui j’essayais de réellement convaincre, elle ou moi.  

Fort heureusement, je fus sauvé par le gong, ou du moins le vibreur de mon téléphone qui m’annonçait que le livreur était en chemin, pour le plus grand bonheur de mon estomac. Je me tournais vers elle, un léger sourire aux lèvres. « Puis si j’étais sur le terrain, tu sais que ce serait moi qui serais sur ton dos et pas l’inverse ? » lui demandais-je en souriant légèrement tandis que le livreur venait nous emmener nos sacs. Je le remerciais en laissant un pourboire alléchant tandis qu’il repartait. Je tendais le sac le plus imposant à Amy, le tout d’un léger sourire. « Aller Gargantua, à table ! » ironisais-je. « Tu veux qu’on se pose sur une table peut être ? Enfin moi je sais manger proprement… toi je commence à avoir des doutes ! ».

Et une pique de plus. Mais qu’est ce que j’aimais la voir réagir.

Amy & Keith.

Elle hausse les épaules. "Bah, je sais que le professeur qui est face de moi est pas très agréable avec moi ! J'pense qu'il doit avoir un côté Lucifer." Elle plaisante. Oui. Elle plaisante avec lui. Elle a le droit de rigoler, non ? Keith également. Il pourrait se venger. Il pourrait vouloir lui balancer tout un tas de piques. Juste pour l'embêter. Elle met sa main au niveau de son front comme si elle cherchait de regarder à l'horizon. "Un dieu grec ? Où ça, où ça ?" Elle ne voit pas de dieu grec dans le coin. Non. "J'sais pas où tu le vois, mais j'le trouve pas !" Une bataille de langue. C'est marrant. C'est amusant.

Ils commandent. Sur le téléphone de Keith. Sur l'application. Il reste assez étonné de savoir où elle met tout ça. En fait, elle mange pour deux. C'est ça la raison. Seulement, avec Ash, ils ont convenu d'un accord commun qu'ils n'en parleraient pas tout de suite. Pour éviter les mauvaises surprises. Alors oui, il est mieux ... c'est mieux de parler de sport. "Hmmm ... Tu ne sais pas vraiment ... de quel sport je parle." Et elle ne va pas lui faire un dessin. "Et puis, l'endroit où j'allais ... ça m'convenait pas. Ok, le prof était sympa." C'était lui le prof. "Mais ça m'correspondait pas. J'voulais retrouver quelque chose ... un endroit où j'aurais été bien. Comme quand ... j'étais aux USA. Et là, c'était pas ..." Non. C'était pas ça. C'est pour ça qu'elle a abandonné, à nouveau. Mais peut-être qu'elle va s'y remettre. Elle avait repris contact avec Danika dans ce but. Toutefois ... Avec le bébé à bord ... Disons qu'elle va éviter de ... de faire des efforts inutiles. Oui. Elle va faire en sorte de rester au calme. De ne pas trop faire d'efforts. Déjà que Ash est inquiet. Elle veut pas lui donner de nouvelles raisons d'être encore plus inquiet qu'il ne l'est. Non. Ca ne sert pas à grand chose à dire vrai. Du tout. De toute manière, si elle ne mange pas tout, c'est Keith qui va s'en charger, non ? "Bah voilà ! T'as tout compris !" Elle lui offre un grand sourire. Elle ne veut pas le voir sur un lit d'hôpital. C'est amusant pour personne de se retrouver sur un lit d'hôpital. A ne pas savoir si l'autre va bien ou s'il va s'en sortir. C'est terrible quand même. Quant à Ash. Elle ne sait pas trop si elle va lui présenter Keith. Ou quand elle va lui présenter. Sans doute qu'il faudrait, quand même, qu'elle lui parle de lui. Elle aimerait pas que Ash lui refasse une scène comme avec Hari. Manquerait plus que ça d'ailleurs ! Ouais. Elle n'a pas besoin de ça. "Mon pauvre chéri ... Il est menacé dans tous les coins !" Elle se mit à rire. "Vous êtes tous trop mignons à vous inquiéter pour moi !" Elle adore ça. Elie a été le premier à lui dire qu'il a intérêt à faire les choses bien. Hari aussi. Que ça soit Josh ou Keith, ils en ont parlé, également. Mais ça veut pas dire qu'ils l'ont encore dit à Ash puisqu'ils ne l'ont pas rencontré. Mais c'est adorable. Adorable qu'on prenne soin d'elle de la sorte. Elle n'a pas de frère. Elle n'a pas de soeur. Elle a des frères et des soeurs de coeur. Et c'est tout pareil. Oui.

Quoi qu'il en soit, elle s'inquiète pour lui. Et il en fait de même pour elle. C'est mignon. Il lui offre une porte également. En lui indiquant que si jamais ... Si jamais ça ne va pas, elle peut toujours parler avec lui de son boulot. Elle lui offre un sourire. Il était flic. Il sait ce que c'est. "Le jour où ça deviendra insupportable, je n'y manquerais pas." POur le moment, ça va. Enfin, y'a toujours des appels difficiles. Ceux ... où ils sont seuls. Où ils sont à l'article de la mort, ou presque. Où elle les entend rendre leur dernier souffle. Elle a beaucfoup de mal à retenir ses larmes et parfois, oui, y'en a une ou deux qui coulent. C'est comme ça. Elle voudrait l'être. Mais elle n'est pas insensible, non. Elle se met à rire quand Keith lui indique qu'il va s'inquiéter le jour où elle ne sera plus sur son dos. "Peut-être que le jour où j'aurais une famille, je serais un peu moins sur ton dos." Et dire qu'elle est en train de la construire cette famille. Elle pensait pas que ça pourrait arriver. Mais ça arrive. Elle a une petite crevette, là, dans son ventre. Elle n'est pas toute seule. Et ça lui fait encore tout bizarre à dire vrai. Est-ce qu'il va bien ? Ou est-ce qu'il fait semblant d'aller bien ? C'est la question qu'elle lui pose. Il lui avoue qu'il attend de faire sa visite de contrôle mais que ça va. Il pense aller courir. "On pourrait aller se faire un petit footing ensemble alors !" Pas sûr que Ash apprécie qu'elle aille courir. Mais bon. Pas trop faire d'effort. A partir du troisième mois, elle sera un peu plus libre de ses mouvements. Et elle ne craindra pas de perdre le bébé. Et son boulot alors ? Il a un manque. Il n'y retournera pas. C'est fini. Elle pose une main sur son épaule. "C'est une nouvelle vie qui s'offre à toi. C'est pas marrant. C'est pas cool. Surtout quand t'aimes ce que tu faisais avant. Mais t'es là." Il est vivant. Il va bien. Il ne fait plus ce qu'il aime. Mais qu'importe. Il va reprendre sa vie en main. Et si elle peut l'y aider en lui mettant un peu coup de fouet, elle va le faire. Tout simplement.

Keith lui avoue que s'il était sur le terrain, il serait tout le temps sur son dos. "Tu crois que t'aurais le temps ?" Elle penche la tête sur le côté. "Après tout, tu serais tout le temps sur la route pour arrêter les méchants, non ?" Donc, elle doute vraiment ... oui. Elle doute vraiment qu'il soit sur son dos. Pour sûr. Un livreur arrive avec à manger. "Ouais !" Elle roule des yeux et lui fait un doigt tandis qu'il doute d'elle sur ses capacités à manger correctement et proprement. "Je te merde !" Encore une fois. "Y'a une table de libre là-bas. On sera quand même mieux !" Elle finit par se lever pour récupérer un des deux sacs. "Viens vite avant qu'on se fasse piquer notre plaaaaaaace !" ELle court presque avec le sac. Oui. Et elle finit par s'installer. Elle prend une grande inspiration. "Ca sent trop trop bon !" Elle commence à ouvrir le sac pour déposer un peu partout sur la table ce qu'ils ont. "Bon appétit !"

@Amy Castle & Keith.

Je soupirais. Venait-elle vraiment de dire que j’étais désagréable avec elle ? Oui. Me comparait-elle au diable en personne ? Tout à fait. Est-ce qu’elle plaisantait ? Je l’espérais. Je connaissais la jeune femme et sa capacité à rire de tout mais pouvait-on rire de tout avec n’importe qui ? Par chance, j’étais assez réceptif à son humour parfois désespérant mais c’est pour ça que j’avais de l’affection vis-à-vis de la jeune femme. Je secouais la tête face à son geste de recherche, passant une main devant son champ de vision. « Tu ne le vois pas ? Tiens regarde sur ta gauche… Encore un peu… Tu y es presque… VOI-LA » m’écriais-je une fois que son regard était posé sur moi. « Je te présente Zeus, roi des dieux… Et dis pas le contraire… » lui fis-je remarquer en tendant un index dans sa direction, m’éclipsant en même temps.

En revenant, je reprenais mon téléphone, mon précieux et décidais d’hausser un sourcil en l’entendant parler d’un sport que je ne savais pas vraiment. Mon regard s’écarquilla et je chassais l’image qui me venait en tête d’un revers de main. « Laisse tomber, c’est un sport que je ne veux pas connaître ! Enfin du moins pas avec toi ! » éclaircissais-je en riant légèrement. « C’est ça rattrape toi… Heureusement que le prof était bien… » soupirais-je en roulant des yeux. « Qu’est ce qu’il y avait aux USA que je n’ai pas su t’apporter ? » demandais-je curieux. Même s’il y avait peu de chance que je redonne un jour des cours, j’avais toujours apprécié me remettre en question pour pouvoir m’améliorer. N’étais-ce pas pour cela que nous étions sur Terre ? Je roulais des yeux tandis qu’elle riait au sujet de la menace faite à l’encontre de son petit ami. Etait-ce ma faute si, même sans le connaître, je ne l’appréciais pas ? En même temps, je n’apprécierais pas beaucoup de monde qui oserait s’approcher d’Amy. Un brin protecteur ? C’était dans ma nature. « Ce n’est pas une question d’inquiétudes… C’est simplement que je peux être très méchant quand je le veux… Inquiet ou non, il ne faut pas jouer avec mes nerfs… J’en ai tellement vu passer des petits délinquants… » On dirait un vieux qui parle, je m’en doutais, j’étais presque sûr qu’elle allait me le faire remarquer. Mais après tout, ce n’était pas à mon âge que l’on réussirait à me faire changer ma façon d’être. J’acquiesçais, rassuré de l’entendre dire qu’elle quitterait son emploi si elle ne le supportait plus. J’avais vu trop de monde se tuer à petit feu dans des emplois qui ne les satisfaisaient plus, trop lourd, trop dur et je ne souhaitais pas ça pour les personnes que j’appréciais. Ni qu’elle n’utilise pas leur capacité à leur juste valeur. Un léger rictus vint sur mes lèvres. « Amy Castle, fonder une famille ? Tu as le temps et tout l’avenir devant toi non ? Ramène-moi quelqu’un que j’apprécie, et une fois que je te donne le feu vert, peut-être que tu pourras envisager une famille va. » J’ironisais avant de déchanter, l’entendant parler de footing. Je déglutissais, niant d’un signe de tête « Je ne voudrais pas te ralentir » répondis-je en tentant de faire passer cela pour de l’humour.

Fort heureusement, avant que je ne puisse riposter à ses remarques sur mon rôle passé sur le terrain ou même la reprendre sur son langage quand elle m’envoie dans les roses pour mon plus grand plaisir, le livreur arrive. J’observe la table que me montre Amy, acceptant d’un mouvement de tête. « Le premier arrivé débarrasse ! » ironisais-je en sachant que je serais forcément le dernier si elle se mettait à courir. Et forcément, c’est ce qu’elle fit sous prétexte que la place risquait d’être piquée. « Mais non, attends-moi ! » soupirais-je en arrivant enfin à la table bien après elle. « C’est bien parce que c’est toi que je t’ai laissé gagner… » Non, c’est parce que je ne pouvais pas faire autrement surtout. Je regardais les plats qu’elle déposait, entendant mon estomac grognait de faim, m’arrachant un rire. « Je n’ai pas eu le temps de manger ce matin, je suis mort de faim ! Bon appétit à toi aussi ! » lui dis-je en attrapant mon plat, l’ouvrant tout en le humant. «  Surtout quand ça sent bon comme ça ! Ca faisait longtemps que je n’avais pas mangé chinois ! » ironisais-je en croquant à pleine bouche dans le nem que je tenais. J’attendais d’avoir la bouche vide, par politesse, avant de m’adresser de nouveau à la jeune femme. « Alors… si tout se passe bien au boulot, que tu passes ton permis, que ton petit ami te rend heureuse… Qu’est ce que tu ne m’as pas encore dit ? A part si tu as vraiment fait le déplacement pour me tirer les oreilles et dans ce cas-là, c’est généreux d’offrir à manger à son tortionnaire avant l’acte ! » riais-je dans un clin d’œil.

Amy & Keith.

Il est bon public. Il a toujours été très bon public d'ailleurs ! C'est peut-être pour ça qu'elle s'entend aussi bien avec lui. "Non, non, j'veux toujours pas." Elle glousse. "Mais mais ... qui me parle ?" Elle se fout de lui. Bien sûr. Et elle finit par poser le regard sur lui. Et voilà qu'il lui annonce que c'est lui le roi des Dieux. Elle se met à rire. "Trop drôle !" Elle aime bien se marrer avec Keith. Et c'est pour ça qu'elle a fini par s'inquiéter pour lui. Parce que ne plus le voir dans le décor, c'était ... Et bien, c'était quand même dommage. Vraiment dommage. Et parce qu'elle a besoin de le savoir en sécurité. Tout simplement. Oui.

Le sport ? Elle fait un peu de sport de chambre avec Ash. Beaucoup même. Mais elle n'en oublie pas la course à pied. Ni la natation. Elle fait pas mal de choses pour se dépenser un peu. Même si en ce moment, elle lève un peu le pied. Dans le sens où elle n'aimerait pas faire du mal, involontairement, au bébé. Oui. Sa vie est en train de changer. Elle est en train d'être chamboulée. Totalement. "Ah, bah c'est du joli !" Elle secoue la tête. "Dis tout de suite que je te répugne." Elle prend un air faussement vexé avant de se mettre à rire. "moi non plus j'veux pas tester avec toi. Ca ferait trop bizarre ! T'es comme un frère." Elle l'aime beaucoup. Mais pas de la même manière. Non. Pourquoi elle n'a pas continué le sport en compagnie de Keith ? Elle ne sait pas trop. Le prof était bien. "Un peu casse-pied. Mais ça se voyait qu'il savait de quoi il parlait." Elle hoche la tête. Elle ne regrette pas d'avoir pratiqué pendant un temps. Non. Mais c'est juste que ... Elle avait pas forcément le temps. "Je sais pas ... J'ai dû perdre le mojo avec le déménagement." Et pas qu'un peu d'ailleurs. Oui. Elle a perdu tout ça. Des fois, elle se dit qu'elle pourrait reprendre. Mais c'est pas le bon moment. Non. Avec le bébé, c'est pas ... pas faire de choses inutiles comme Ash aime à le lui répéter souvent. Il est assez pénible avec ça d'ailleurs ! Papa Ours fait tout ce qui est en ce pouvoir pour éviter que ... Et bien, éviter quelques bricoles, que ça soit pour Amy ou bien pour le bébé. Elle sait que c'est pour son bien. Mais s'il pouvait lui lâcher un peu la grappe également, ça serait pas mal, non ? Quant au fait qu'il ... qu'il menace Ash ... Elle peut comprendre que Keith s'inquiète pour elle. Oui. Seulement, il n'a pas à s'inquiéter. Ash est adorable, même si un peu trop papa poule en ce moment. "J'ai de la chance alors de ne pas sortir avec un délinquant !" Elle glousse. Enfin, il a quand même été arrêté à quelques reprises pour des excès de vitesse. Mais ça, Amy ne va pas le chanter sur les toits, d'autant que ... Et bien, d'autant qu'il lui donne quelques leçons de conduites.

Est-ce que c'est un signe ? Non. Pas forcément. Mais le jour où elle aura une famille, oui, elle ne pourra pas ... Elle ne pourrait pas forcément être tout le temps sur le dos de Keith. Non. Seulement, le professeur ne pense pas que Miss Castle pourra fonder une famille. Pas tout de suite en tout cas. Sauf que ... sauf qu'il est très loin de la vérité. Puisque c'est tout de suite. C'est maintenant qu'elle fonde sa famille avec Ash. C'était pas prévu. Elle en convient. Mais c'est comme ça. Oui. "Mah ... Je verrais papa." Elle lui tire la langue. "Sache que mon père n'a pas encore décidé de lui briser les jambes. Il a l'air de bien l'apprécier." Sa mère aussi. Oui. Un malaise quand elle lui propose d'aller faire un footing ? "Hmmmm ... j'suis sûre que tu pourras pas me ralentir." Elle secoue la tête. Elle est quasi certaine qu'il n'est pas ... autant en forme que ... Et bien, qu'il veut bien le prétendre. Elle est même sûre du contraire. Mais elle va faire comme si tout va bien. Parce qu'elle ne veut pas ... l'inquiéter. Du tout.

La bouffe arrive. Tant mieux ! Parce qu'elle a faim. Amy lui montre une table. Et Keith est prêt à donner un gage à celui qui arrivera en dernier. Sauf que ... sauf qu'elle se met à courir. Et bien sûr, il est le dernier à arriver ! "Ouais, ouais, c'est ça. T'es mauvais perdant ?" Elle a un sourire jusqu'aux oreilles. "C'est toi qui débarrasses." Il a perdu après tout. Elle a faim. Lui aussi. Il avoue qu'il n'a pas eu le temps de manger le matin. "C'est pas bien de sauter un repas." Non. Ils se mettent donc à manger, non sans sentir les bonnes odeurs. "Moi, c'est pareil." Elle hoche la tête. "Mon copain a une phase diététique en ce moment." Et bien que c'est bon de manger ... diététique, Amy aime bien manger des saloperies aussi. Et ça commençait à lui manquer. Un peu trop d'ailleurs. Carrément. Keith lui pose une question. Cherche à savoir si elle lui a tout dit. La seule chose qu'elle n'a pas évoqué, et dont elle ne parlera pas, c'est qu'elle est enceinte. Et elle ne le lui dira pas. Pour le moment. "J'ai pas fait le déplacement uniquement pour te tirer les oreilles. Même si tu l'aurais mérité." Elle mange quelques nems. "Non, tu sais tout !" Sauf pour le bébé. Et ça, elle ne va pas lui dire. "Et toi alors ? Tu m'fais encore des cachotteries ?" A chacun ... A chacun son tour.

@Amy Castle & Keith.

Il n’y avait rien d’étrange à rire à l’humour d’une femme. Certains auraient pu penser que c’était une technique de drague et je me fichais royalement de ce que pouvaient penser les gens. Alors je jouais sur le même ton de l’humour, l’observant rire à son tour pour mon plus grand plaisir. Parfois les relations faciles faisaient du bien au moral, c’était indéniable. Je levais les yeux au ciel. « Ne fais pas l’ignorante, c’est moi qui ne réponds pas aux textos, pas l’inverse… Ne me pique pas mon rôle ! » ripostais-je faussement vexé. J’étais du genre à rendre coup pour coup, même verbalement. Surtout quand il s’agissait de taquinerie, et d’autant plus quand il s’agissait d’Amy. Alors lui faire comprendre que je ne voulais pas l’imaginer autrement qu’entièrement habillée m’amusait. Je fis semblant de me cacher les yeux. « Je ne dis pas que tu me répugnes, je dis simplement que tu n’es pas mon style… Trop jeune ! » me moquais-je en acquiesçant tout en la voyant rire. « Voilà, ce serait trop bizarre pour qu’on puisse le faire ! Aucun frère ou sœur ne feraient ça ! » dis-je en grimaçant avant de faire un léger sourire en coin. « Attention à ce que tu dis du prof… C’était l’un des meilleurs de la ville. Il n’est pas casse pied, il est exigeant c’est différent » rectifiais-je avant d’hausser les épaules. « C’est dommage, tu devrais t’y remettre, tu n’étais pas mauvaise dans mes souvenirs ! » Je riais, venant cogner son épaule de la mienne.

J’appréciais vraiment cette facilité qu’il y avait entre elle et moi. Et pourtant je ne réussissais pas à accepter le fait qu’elle ait un petit ami qu’elle ne m’avait pas présenté de surcroît. Si elle me considérait réellement comme son grand frère, je me demandais ce qu’elle attendait pour officialiser la rencontre entre son tendre et cher et moi-même. Je plissais le nez, mécontent de sa remarque. « Sache que j’irais vérifier son casier judiciaire… Et ne m’appelle pas Papa » dis-je en levant les yeux au ciel avant de pointer mon index vers mon visage « J’ai l’air d’avoir l’âge d’être ton père ? Franchement, je ne sais pas comment le prendre » demandais-je en réfléchissant moi-même à la question. « Et si ton père n’a pas encore décider de lui briser les jambes, je ne garantie pas d’en être incapable » ripostais-je. « Quant au footing… crois moi quand je te dis que même un petit papi en déambulateur irait plus vite ! » Je me moquais certes, mais nous n’étions pas si loin de la vérité quand je disais cela.

Je ne tentais même pas de la rattraper, l’observant courir comme une enfant le matin de Noël pressée de déballer ses cadeaux. Son insouciance me fit rire encore plus quand je m’approchais de la table, niant d’un signe de tête. « Non ça va, j’ai la défaite facile quand mon adversaire reste humble. » avouais-je. J’avais appris à perdre depuis ma blessure. Après tout, je n’avais plus le même charisme ni les mêmes capacités donc je devais me faire à l’idée. « Je débarrasserais, mais ne te prends pas cela pour acquis, les mauvaises habitudes arrivent rapidement ! » riais-je tandis que je commençais à manger. Dès les premières bouchées, je sentais la faim s’apaiser, me faisant fermer les yeux pour savourer ces quelques bouchées. « Une phase diététique ? Genre sport, manger des légumes tout ça ? » demandais-je curieux. « Tu me diras, j’ai bien profité de ma convalescence pour apprendre à cuisiner… je t’avouerais que lorsque j’étais flic, je ne faisais pas forcément attention ni à ce que je mangeais, ni au nombre de repas que je faisais… » Je reprenais un nem, le trempant dans la sauce piquante tout en souriant. « Ne t’avise pas à tirer mes oreilles, ce sont les seules choses à peu près potables et qui fonctionnent correctement ! C’est comme si je te tirais les tiennes ! » lui fis-je comprendre en niant d’un signe de tête. « Moi ? Faire des cachotteries ? Jamais je n’oserais ! Non il ne se passe rien dans ma petite vie de professeur à l’université. L’adrénaline du terrain me manque… Je serais moins ennuyeux si j’avais des affaires à traiter et des méchants à boucler. »

Car c’était vrai… Le terrain me manquait tout comme ma vie d’avant.

Amy & Keith.

Est-ce qu'elle est vexée ? Elle fait semblant en tout cas. Oui. Parce que ... parce que c'est marrant. Parce que c'est amusant. Et parce qu'elle ne pense pas à Keith de cette manière. Oh que non. Elle n'est pas son style. Et elle est trop jeune pour lui. "Oui, oui, je sais. J'suis un bébé." Elle se marre. Elle aimait bien son statut de bébé. Sauf qu'elle a un bébé. Et ça, c'est ... différent. Oui. Carrément différent. M'enfin. Elle fait avec. "Il fut un temps où entre frère et soeur, c'était normal. Mais ouais, maintenant, ça serait carrément mal vu !" De toute manière, elle apprécie Keith. Mais elle ne l'aime pas. Pas de cette manière. Le seul qui a capturé son coeur, c'est Ash. Oui. C'est lui. Et personne d'autre. Elle l'aime. Et elle se voit bien faire un long bout de chemin avec lui. S'ils le peuvent en tout cas. Oui. Ils parlent de ... et bien, des cours qu'elle prenait. A l'époque. Quand elle a tenté les sports de combat. A nouveau. Elle parle du prof. Prof qui est en face d'elle, bien évidemment. "Exigeant, casse-pied, c'est pareil pour moi." Elle pouffe de rire. Elle adore l'embêter ! C'est du Amy tout craché ! Elle hausse les épaules quand Keith lui indique qu'elle devrait s'y remettre. "J'ai plus de prof." Et puis, en ce moment, elle peut pas. Elle veut pas prendre de risques. Pas avec le bébé. Alors, c'est la bonne excuse. Non ?

Ash ? Selon l'ancien policier, il va devoir se tenir à carreau s'il ne veut pas que quelques bricoles lui arrivent. Il a été gentleman avec elle. Il l'est toujours. Il se réinvente tous les jours. Il ne la prend pas pour acquise. Non. Amy n'a pas à se plaindre. "C'est de l'abus de pouvoir !" répond-elle au fait qu'il veut aller voir son casier judicieux. Keith ne veut pas qu'elle l'appelle papa. Prétendant qu'il n'a pas vraiment l'âge d'être son père. "Prends-le comme un compliment." Elle hoche la tête. "Parce que je suis sûre et certaine que tu pourrais faire un bon père quand l'occasion se présentera." Sauf que ... sauf que d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle ne l'a que rarement vu au bras d'une demoiselle. Beau comme il est, c'est étonnant qu'il soit toujours célibataire ! Mais bon, elle va éviter de fourrer son nez dans des affaires qui ne la regardent pas. Pour le moment. Keith fait une remarque. Sur Elie. Sur le fait qu'il n'a pas cherché encore à briser les jambes de Ash. "Oui, et bah, pour le moment, tu vas devoir te contenir. Parce qu'il me rend heureux." Faudra bien un jour qu'elle lui annonce qu'elle est enceinte. Mais elle va pas le faire aujourd'hui. Elle retardera l'annonce, c'est certain. Oui. Quant à aller faire un footing, apparemment, monsieur se dégonfle, totalement. "Mouais, tu disais que t'étais en forme. Mais j'comprends que c'est pas vraiment le cas." Du tout.

Amy est la première à s'installer à table. Elle a faim. Donc, elle ne tarde pas vraiment à déballer les affaires sur la table et en mettre un peu partout. Histoire d'être bien. "T'as été gentleman. C'est pour ça que t'as perdu !" Elle glousse. Faut dire qu'elle l'a pris un peu de cours en plus ! Dans le sens où elle est partie assez rapidement. Et pas qu'un peu. Elle se marre quand Keith indique qu'elle ne doit pas prendre de mauvaises habitudes. "T'inquiète, ça devrait le faire." Elle hoche la tête. Ils se mettent à manger. C'est tellement bon ! Amy lui raconte la phase diététique que Ash a eu en tête après qu'il ait appris qu'elle était enceinte. "Non, sans le sport." Ou alors, le sport de chambre ... En fait, même pas. Ca a un peu paralysé Ash d'apprendre qu'elle était enceinte si bien qu'il a refusé de la toucher ! Keith lui avoue qu'il a eu une période où ... Et bien, où il faisait pas attention à ce qu'il mangeait. "Moi, j'suis un peu comme les Hobbits. Cinq ou six petits repas, même si j'manque qu'un truc, ça m'convient." Elle glousse. "Tant que j'garde la ligne ..." Pour le moment, c'est le cas. Mais avec le bébé, elle sait très bien qu'elle va finir par enfler. Bien malheureusement. Elle n'aura pas trop le choix. En tout cas, elle lui a assez bien tiré les oreilles. Pas physiquement. Et elle ne le fera pas physiquement d'ailleurs. "Tes oreilles craignent rien." Il a pas vraiment à s'inquiéter pour ça. Du tout. Elle lui demande s'il lui fait des cachotteries. Il n'a rien à confesser. Non. Juste que le terrain lui manque un peu. Elle se contente de sourire. "Et toujours pas de copine ?" lui demande-t-elle après avoir la bouche vide.

@Amy Castle & Keith.

J’adorais la voir faire semblant d’être vexée. Car d’une cela montrait que je réussissais toujours à taper dans le mille avec mes remarques. De deux j’étais un grand enfant quand il s’agissait de gagner à ce combat de mot. De gagner tout court. Et de la voir rire par la suite était presque une victoire pour moi. « Un sacré bébé même… tu devrais entrer dans le Guinness Book. » ironisais-je une fois de plus. C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité, étant donné que je me comportais comme un enfant sur certains sujets. Mais pas avec Amy, je devais être le plus mature et le plus adulte entre nous deux. Le grand frère. D’ailleurs je grimaçais à sa remarque sur l’inceste. « Heureusement que nous n’avons pas vécu à cette époque… Parce que déjà, on m’aurait étripé depuis bien longtemps ! » ironisais-je bien conscient que les lois qui aurait pu nous régir auraient été plus compliquées à respecter pour moi. J’étais presque rassuré que cela soit si clair entre Amy et moi. Non pas que je n’aurais pas apprécié la chose, mais j’étais déjà assez perdu seul pour venir rajouter une dose de sentiments dans l’équation.

Je laissais presque un léger grognement m’échapper tandis qu’elle m’expliquait que l’exigence chez elle était assortie à la même chose qu’être casse-pied. Je croisais les bras, la fusillant du regard, l’air faussement sérieux. « Donc tu oses dire ouvertement que j’étais casse-pied ? J’aurais dû t’infliger plus de sanctions qu’aux autres tiens ! Tu n’aurais peut-être pas dit la même chose maintenant ! » riais-je enfin en me débridant, décroisant les bras par la même occasion. « Là, tu aurais pu dire que c’était de l’abus de pouvoir. Pas quand je vérifie simplement que ton petit ami est clean et que tu ne risques rien en l’approchant ! Excuse moi d’être trop précautionneux… Vaux mieux prévenir que guérir comme me disait mon père ! » lui fis-je remarquer quand elle sembla étonnée de ma volonté de vérifier le passé de son petit ami. « Tu pourras dire ce que tu veux Amy, je n’en démordrais pas… je veux être sûr qu’il te traite comme tu le mérites. » conclus-je avant de rouler des yeux. « Un compliment ? Moi papa ? Je crois que tu ne m’as pas bien regardé, vraiment ! » riais-je en me montrant du doigt, finissant par admettre que je n’aurais pas le choix que de supporter le petit ami d’Amy. Puis bien trop rapidement à mon goût, le sujet de mon état revint sur la table, m’arrachant un soupir.

« Je suis en forme ce n’est pas ce que tu crois. Vraiment. Tu devrais me faire confiance un peu…C’est juste que j’ai perdu le rythme. Mais je vais travailler dessus et un jour on ira le faire ce footing… Tu verras que je ne suis pas si ramolli que tu ne le penses ! » ripostais-je avant de bomber le torse, face au compliment qu’elle venait de me faire. « Bien entendu que je suis un gentleman. Tu en avais douté ? Je suis bien plus surprenant que ce que tu peux penser… Ce n’est pas parce que je suis casse-pied que je ne sais pas faire plaisir aux femmes. » avouais-je en tirant la langue de façon enfantine avant de rire à sa comparaison. « Les Hobbits carrément ? Heureusement que tu n’as pas la même tête… J’aurais été obligée de te pourchasser… J’ai détesté ce film… En même temps je ne suis pas très films… Je crois que j’ai raté les plus grands classiques… Je suis persuadé ne pas avoir vu un quart de ceux que tu aurais pu voir à ton jeune âge ! » lui dis-je. Je n’avais pas été très télévision en étant petit, et encore moins en grandissant, passant plus de temps au travail, au dojo ou avec mes proches. Je m’y étais remis depuis mon accident, et j’avais encore pas mal de choses à rattraper.

J’observais du coin de l’œil la silhouette d’Amy, faisant mine de réfléchir. « Tu as encore un peu de marge… Mais pas beaucoup alors fais attention quand même… » la taquinais-je en manquant de m’étouffer lorsqu’elle me demanda si j’avais actuellement une copine à lui présenter. J’attrapais ma bouteille de thé à la pêche, buvant une longue gorgée avant de m’essuyer les lèvres avec l’une des serviettes présentes sur la table. « Moi ? Une copine ? Qui voudrait de moi ? » lui demandais-je. « Non plus sérieusement, je n’ai pas le temps… Puis je n’ai pas la tête à ça ! J’ai Ruby c’est déjà amplement suffisant ! » lui dis-je en riant légèrement. « On n’a pas tous la patience que tu as pour supporter une autre personne tu sais ? » repris-je. « Puis je ne suis pas de ceux qui ont eu réellement de vraie relation… Tu sais… Mes histoires de cœurs furent vraiment compliquées… » Ce n’était pas peu dire… J’avais été amoureux de ma collègue, avait couché avec Dani et avait rompu avec Helena pour les mêmes raisons : Je pensais trop à Andréa. « Tu me vois vraiment en couple, marié ou père ? » lui demandais-je sincèrement.

Amy & Keith.

Le prof de combat ? Il était spécial quand même. Oui. Bien qu'elle l'appréciait, il était exigeant. Et casse-pied. "C'est bien ce que je dis ... un casse-pied." Elle lui tire la langue ! De toute manière, il a loupé le coche ! Il ne pourra plus lui infliger de sanctions puisqu'il a arrêté tout ça. Et c'est bien dommage. Parce qu'il était doué comme prof. Maintenant, il préfère enseigner ... des trucs qui n'ont ni queue, ni tête pour Amy. Non, non. Elle ne dira pas qu'elle s'en fout. Mais presque. Oui. Presque. Amy trouve que c'est carrément de l'abus de pouvoir s'il va fouiner dans le casier judiciaire de Ash. "C'est quand même de l'abus de pouvoir. D'autant plus, monsieur Weddington, que c'est plus vraiment ton boulot de vérifier des antécédents." Elle veut pas lui faire mal. Elle ne veut pas non plus qu'il soit vexé ou quoi que ce soit dans le genre. Elle sait que son boulot lui manque. Mais de là vérifier à ce que Ash ne soit pas un criminel ou des choses dans le genre, c'est trop. C'est bien trop. "Tout ce que tu trouveras, c'est qu'il a perdu ses parents quand il était jeune. Et que c'est son frère qui s'est occupé de sa soeur et de lui." Peut-être qu'il pourrait quelques petites choses déplaisantes comme ses excès de vitesse mais bon. Ash n'est pas un danger pour elle. Il ne lui veut pas de mal. Il ne veut pas la blesser ou quoi que ce soit dans le genre. Ils s'aiment trop. Même si ... avec le bébé, elle se doute que ... Et bien, elle se doute que ça pourrait être compliqué. Ils vont avoir des hauts. Et des bas. Elle ne le nie pas. Mais elle n'en parlera pas aujourd'hui avec Keith. Non. "Et ma parole ne te suffit pas il semblerait." Elle penche la tête sur le côté. Ash la rend heureuse. Elle voit pas ... Elle voit pas pourquoi Keith s'acharnerait sur le jeune mécano. Pour la protéger ? D'accord. Mais il en fait un peu trop selon elle. Oui. Bien trop. Quant au fait qu'elle doit pas l'appeler papa, Amy lui indique qu'il pourrait faire un bon père. Puisqu'il s’inquiète. Un peu trop d'ailleurs. "Ah, c'est sûr que si ça se trouve, j'serais maman avant que tu sois papa ! Alors que les rôles devraient être inversés !" Elle glousse un peu. S'il savait. Elle joue bien quand même ! "D'autant que tu commences à avoir quelques petits cheveux blancs ici ou là." Est-ce qu'elle se moque ? Juste un tout petit peu. Mais pour lui faire comprendre qu'il devrait peut-être chercher. Ou peut-être qu'il est si bien tout seul qu'il n'a guère envie de se poser autant de questions.

Quant au jogging ... Amy est certaine qu'il se fiche de sa gueule quand il lui dit qu'il est en forme. Rien qu'avec cette histoire de footing, elle comprend que c'est pas le cas. Non. Selon lui, Amy doit avoir confiance en lui. Il a perdu le rythme. Et un jour ou l'autre, oui, ils feront cette course. "D'accord, j'veux bien te faire confiance. Mais toi, tu dois me faire confiance sur Ash." La confiance, ça marche dans les deux sens après tout. Elle rigole un peu quand elle lui dit que c'est parce qu'il est gentleman qu'il l'a laissée gagner et qu'il va donc nettoyer après leur passage. "Ah ah ! Tu le dis toi-même que t'es casse-pied !" Elle se marre. Lui qui lui faisait tout un plat par rapport à ça ! Amy prend sa fourchette en plastique. "Attention à ce que tu dis sur les oeuvres de Tolkien." Elle est prête à lui balancer sa fourchette au visage. Ou du moins, lui balancer de la nourriture en se servant de la fourchette comme catapulte. "J'aime bien ces films. Tous comme les Marvel ou bien les DC. Alors, si tu veux pas déclencher une guerre de nems ..." Il ferait mieux de tenir sa langue. Ouais.

Il ose faire une remarque sur le fait qu'elle a encore de la marge mais pas tant que ça. "Haaannnn !! Tu sais qu'on dit pas ce genre de choses à une fille !" C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, qu'il est toujours célibataire. D'ailleurs, il manque de s'étouffer. A croire qu'avoir une copine, c'est une idée si saugrenue que ça. Mais ça pourrait peut-être lui faire du bien d'avoir une copine. "Oui, bon, t'as Ruby. Mais c'est pas suffisant." Elle secoue la tête. "Elle peut pas te parler. Elle peut pas te faire de bon petits plats." Elle peut toutefois le réconforter. Poser sa tête sur ses genoux. Il peut lui faire des câlins. Mais c'est pas suffisant. Du moins, elle ne pense pas que ça soit le cas. Elle a un léger sourire quand Keith avoue que tout le monde n'a pas la patience de supporter quelqu'un. "Je sais." Elle a un hochement de la tête. "Mais c'est parce que t'as pas encore trouvé celle qu'il te faut !" Ou celui qu'il lui faut. Elle en sait rien. Et elle va pas juger à dire vrai. Ca la regarde pas plus que ça. Amy trempe certains de ses aliments dans la sauce qu'ils ont quand Keith lui pose une question. Elle hausse les épaules. "Ce que je pense, c'est pas le plus important." Elle secoue la tête. "Mais toi ... Est-ce que tu te vois un jour avec une famille ?" Elle penche la tête sur le côté. "C'est ça la véritable question. Et ça, j'peux pas y répondre à ta place." C'est à lui de prendre son avenir en main. Son téléphone se met à vibrer dans son sac. Alors, elle le sort. Et elle a un sourire au coin des lèvres. Son cher et tendre qui prend de ses nouvelles et pour savoir si tout va bien.