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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyVen 24 Avr - 10:54

L’automne était beau et chaud à Brisbane, une journée parfaite pour traîner dans un jardin si vous en aviez. Toi, tu n’en avais malheureusement pas mais tes parents par contre avaient ce qu’il fallait. Tu avais pris l’habitude de passer les voir tous les week-ends pendant une heure ou deux pour t’assurer que tout allait bien pour eux. Ton père n’était pas très loin de la retraite et ta mère continuait ses activités de femme au foyer courant d’un club à l’autre, d’une association à une autre. Cela t’avait toujours fasciné de voir comme ta mère n’avait jamais eu de mal à s’occuper en n’ayant aucune carrière. C’était inconcevable pour toi et si un jour tu trouvais une compagne, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle reste à la maison pour s’occuper des enfants et de la cuisine comme l’avait fait ta mère. En vérité, ta mère avait fait plus que cela, elle avait été celle qui dirigeait la maison d’une main de fer laissant peu de place à votre père qui ne s’en plaignait pas. Il avait toujours beaucoup travaillé lui aussi, un trait que vous partagiez. Il avait toujours laissé votre mère décider de presque tout dans la famille ce qui était assez ironique quand tu pensais aux valeurs conservatrices qu’il vous avait enseigné durant toute votre enfance. Quand tu avais appelé ta mère pour vérifier qu’ils seraient disponibles le samedi après-midi, elle t’avait dit qu’ils étaient occupés et qu’il fallait absolument que tu viennes le dimanche à quatorze heures. Ne cherchant plus à comprendre le pourquoi du comment avec ta mère, tu avais accepté en promettant d’amener des gâteaux que vous mangeriez avec le café ou au goûter. L’insistance de ta mère aurait dû te paraître étrange mais tu avais préféré te préparer pour aller visiter des galeries et pas perdre ton temps à te demander ce que ta mère manigançait.

La matinée du dimanche passa à une vitesse affolante. Tu t’étais réveillé tôt pour rejoindre la côte et profiter d’une plage calme pour aller surfer quelques heures. Depuis que tu étais venu surfer avec Moïra, tu n’avais pas eu le temps de revenir et cela t’avait manqué. Tu avais donc loué une planche et tu avais profité des vagues et du soleil pour retrouver ces sensations si particulières. A chaque fois que tu montais sur une planche de surf, ton esprit ne pouvait s’empêcher de penser à Alice et même si une partie de toi lui en voudra toujours, à elle et à Tommy, tu commençais à laisser derrière toi cette rancoeur et ce ressentiment pour faire la paix avec ce passé qui te pesait. Pour aller de l’avant, pour arrêter de regarder en arrière, il fallait que tu puisses te libérer de cette trahison. Tu ne pourras jamais demandé à Alice si c’était de ta faute, ce qu’avait pu lui offrir Tommy que tu n’avais pas été capable de lui offrir. Mais l’amour était parfois une drôle de chose alors peut-être qu’elle n’aurait pas été capable de répondre elle-même. Revenant sur Brisbane, tu avais pris une longue douche avant de te mettre à la cuisine pour faire un gâteau au citron. Ces dernières années, tu avais trouvé dans la cuisine et la pâtisserie une forme de réconfort. Tu aimais tester de nouvelles recettes même s’il fallait avouer que tu ne réussissais pas tout, les désastres étaient nombreux. Pendant que le gâteau cuisait, tu mangeais rapidement un sandwich et tu passais quelques minutes à finir une aquarelle. Quand le gâteau fut assez refroidi pour le démouler, tu regardais ta montre et tu vis que tu étais déjà en retard. Tu doutais que ta mère t’en tienne rigueur, enfin, tu l’espérais. Montant dans ta voiture, tu pris la direction de Logan City où tes parents avaient gardé la maison dans laquelle vous aviez grandi.

Un sourire se dessina sur tes lèvres quand tu te garais devant la maison car en ce dimanche ensoleillé, tu pouvais entendre des enfants courir dans les jardins et des familles profiter des terrasses extérieures. Tu n’aimais pas te salir mais avoir un jardin quand on a des enfants est un plus, c’était indéniable. Tu t’approchais de la porte d’entrée et tu sonnais. Il ne fallut que quelques minutes à ta mère pour venir t’ouvrir la porte. « Marius ! Tu es en retard mon chéri ! » Tu retins un soupir, préférant afficher un sourire sur tes lèvres et dire à ta mère : « Bonjour maman, tu es ravissante aujourd’hui. » Elle l’avait toujours été. Prendre soin d’elle était l’une des activités préférées de ta mère maintenant qu’elle n’avait que ça à faire comme elle aimait vous le dire. « J’ai amené un gâteau pour accompagner le café, papa est dans le jardin ? » Ta mère hocha la tête en attrapant le gâteau et t’indiqua la sortie vers l’arrière de la maison. « Il t’attend, il commençait à s’impatienter. » Ou comment ta mère avait le pouvoir de te rappeler encore une fois que tu étais en retard. Tu avais quarante-trois ans mais quand tu passais voir tes parents, tu avais l’impression d’être de nouveau l’adolescent mal dans sa peau que tu avais été. Prenant la direction de la terrasse, tu fronçais les sourcils en entendant différentes voix venant de l’extérieur. Ton père était-il en train de discuter avec les voisins ? Tu passais la porte qui t’amenait à la terrasse et tu laissais la surprise s’écrire sur ton visage quand tu vis Tommy assis à côté de ton père et Moïra … « Tonton Marius ! » … qui vint te sauter dans les bras. Tu l’attrapais machinalement, encore surpris ce n’est qu’une fois que ta nièce te relâcha que tu compris pourquoi ta mère avait insisté pour que tu passes aujourd’hui. « Salut ma puce ! Comment vas-tu ? » Lui demandas-tu avant de saluer ton père et Tommy : « Bonjour à tous les deux ! Désolé de vous interrompre, ce n’était pas mon intention. » Tu ne voulais pas que Tommy pense que tu le forçais à subir ta présence. « Comment allez-vous ? » Leur demandas-tu ne sachant pas réellement où te mettre. Les repas de famille avaient toujours été des moments gênants chez les Warren voilà pourquoi vous préfériez voir vos parents séparément et pour la plupart d’entre vous le moins possible.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyDim 3 Mai - 17:10

Faire la vaisselle n’était déjà pas une partie de plaisir, en soi. Elle se salissait plus vite qu’on ne la nettoyait, semblait-il, mais s’offrir un lave-vaisselle n’était absolument pas dans les priorités financières de Tommy. Mais faire la vaisselle tout en ayant sa mère au téléphone, c’était un doux aperçu de l’enfer pour celui des Warren qui ne pouvait pas lui parler sans avoir constamment l’impression qu’elle s’apprêtait à lui faire un reproche – et dans soixante-quinze pour cent des cas, il avait raison. Aujourd’hui néanmoins ce n’était pas Tommy mais son père qui se retrouvait dans le collimateur de Mrs. Warren. « Tommy, sois gentil, viens aider ton père à régler cette maudite histoire de gouttière ce dimanche, sinon l’un de nous deux va terminer à l’hôpital. » Et comme elle semblait douter du seul effet dramatique de cette phrase, elle s’était sentie obligée de préciser « Lui parce qu’il se sera rompu le cou, ou moi parce qu’il m’aura donné un ulcère. » en faisant partir la fin de sa phrase dans les aigus – signe qu’elle était agacée. Outre le fait que son paternel n’était plus tout jeune et que pour cette unique raison, grimper sur le toit de sa maison n’était probablement pas la meilleure idée qu’il ait eue, Warren senior n’avait jamais été particulièrement bricoleur. Raison pour laquelle son fils n’avait pas pu s’empêcher de faire la remarque. « Ton père croit qu’il a toujours vingt ans. » avait alors répondu sa mère avec un brin d’exaspération, tandis qu’en arrière-fond Tommy pouvait entendre le père marmonner quelque chose d’intelligible. Parfois le brun se demandait vraiment comment ses parents allaient parvenir à se supporter une fois que son père serait à la retraite. « C’est bon, je viendrai. Dis-lui de ne pas grimper sur le toit d’ici là. » À dire vrai, il aurait bien aimé profiter de son dimanche pour s’abrutir devant un film, probablement qu’il aurait même laissé Moïra choisir lequel, mais à trente-six ans et malgré une indépendance prise à l’autre bout du monde, il n’était toujours pas capable de dire non fermement à sa mère. Et puis, il ne voulait pas être tenu pour responsable si son père finissait effectivement aux urgences. Repas dominical à Logan City ce serait, donc.


***

Quelles étaient les chances pour qu’un oiseau choisisse le conduit d’évacuation de la gouttière pour venir terminer sa vie ? Objectivement Tommy n’en avait pas la moindre idée, n’étant pas plus calé en ornithologie qu’en physique quantique. Reste que le mystère de la gouttière désormais résolu il avait ensuite fallu compter sur le refus catégorique de Moïra d’imaginer cette pauvre bête terminer dans la poubelle tel un vulgaire déchet … et au bout du compte, le plus étonnant avait été que ni le père ni la mère de Tommy ne s’étaient opposés au fait d’enterrer la carcasse d’animal dans un petit coin du jardin, confirmant encore un peu plus à leur fils que les règles n’étaient pas les mêmes pour les enfants que pour les petits-enfants. Malgré l’automne bien engagé, Brisbane comptait encore quelques beaux jours, et ce jour-là en était suffisamment un pour que le repas du midi se soit déroulé sur la terrasse du jardin. Loin de perdre le nord, le brun avait commencé à réfléchir à une excuse pour ne pas avoir à s’attarder trop longtemps après le repas à peine le plat de résistance entamé – sa mère avait fait un gratin de chou-fleur, semblant toujours ignorer (ou non) le dégoût de son fils pour les légumes – mais sans qu’il ne comprenne bien quelle mouche piquait la maitresse de maison, cette dernière avait développé des trésors d’imagination pour faire s’étirer le repas, elle qui détestait manger froid, et alors que tout le monde du grand-père à la petite-fille s’impatientaient d’en venir au dessert. Aussi lorsque la sonnette de l’entrée avait résonné dans la maison, Tommy n’avait pas eu besoin d’attendre que s’élève la voix de Marius pour voir clair dans le jeu de leur génitrice, et échangeant avec son père un regard qui disait pas très chrétien, la malhonnêteté en ne croyant pas un seul instant qu’il puisse ne pas avoir été au courant de la combine, il avait laissé à Moïra le soin de remplir le quota d’enthousiasme lorsque son aîné était apparu sur la terrasse. « Tonton Marius ! » Marius l’aurait-il agrippée avec la même énergie s’il avait su que deux heures avant les mains de la fillette trituraient un animal mort ? Le doute était permis (et Moïra s’était lavée les mains, tout de même).

L'espace d’un instant Tommy s’était demandé s’ils devaient s’attendre à voir débarquer ses deux sœurs incessamment sous peu, mais cette possibilité lui avait vite semblée improbable. Scarlett l’aurait appelée, si sa mère avait tenté de la persuader de sortir de son lit avant midi un dimanche, quant à Elizabeth … elle était probablement occupée. Elle était toujours occupée. « Bonjour à tous les deux ! » avait de son côté repris Marius, après que Moïra lui ait rendu sa liberté de mouvement. « Désolé de vous interrompre, ce n’était pas mon intention. Comment allez-vous ? » À l’évidence, le traquenard de leur mère n’en était pas uniquement un pour le cadet. Et quelque part cela avait quelque chose de réconfortant … Il était rare que leur mère les traite équitablement. « Tu n’interromps rien, voyons, nous t’attendions pour le dessert. Je ne sais pas ce que ta mère a prévu, mais j’espère que cela fera passer le goût du chou-fleur. » Et confirmant ainsi que lui aussi était au courant de la supercherie, le père avait soigneusement évité le regard de ses fils pour préférer échanger un clin d’œil complice avec sa petite-fille. Le chou-fleur n’avait décidément pas fait l’unanimité. « Papa et grand-père ont retiré les animaux morts du toit pendant que j’aidais grand-mère à préparer à manger ! » s’était pourtant exclamée Moïra avec fierté, pour ses talents de future cuisinière plus que pour le quotient animal mort de la conversation, heureusement. « C’était juste un oiseau coincé dans la gouttière, avait alors cru bon de préciser Tommy, pas de remake d’Hitchcock à l’horizon à priori. » Ça ou bien les plaies d’Egypte à la sauce réchauffement climatique. Ayant repris la conversation en cours de route, leur mère était réapparue avec une tarte au citron et avait poussé un glapissement « Assez parlé de cet oiseau, ou vous allez finir par nous porter malheur ! » qui avait fait échanger aux trois hommes et à la fillette un regard lourd de sous-entendus – Mrs. Warren devenait plus superstitieuse à mesure qu’elle prenait de l’âge – mais avait convaincu tout le monde de ne pas renchérir sur le sujet. « C’est Marius qui s’est occupé du dessert. » avait-elle finalement indiqué, en reprenant son habituel ton de maîtresse de maison. « Tu as suivi la recette que je t’avais donné, n’est-ce pas ? » Et si elle espérait une réponse positive, il y avait fort à parier que ce soit pour se persuader que si la tarte était réussie elle y serait un peu pour quelque chose. « Je reviens avec le café, ne touchez à rien ! » Disant cela, elle avait lancé un regard sévère à son époux, qui déjà tendait une main vers la pile d’assiettes à dessert. « Mes vieux jours ne seront pas de tout repos, c’est moi qui vous le dit. » avait alors grommelé le concerné à peine sa femme repartie, arrachant malgré lui à Tommy un léger rire. « Je ne sais pas où tu trouves le temps de cuisiner. » avait-il finalement repris à l’adresse de son frère, dans une tentative de conversation normale dont tout le monde – y compris lui-même – s’étonnerait un peu. Mais ils s’étaient promis de faire des efforts, et il s’agissait donc d’une tentative du brun d’appliquer la chose.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyJeu 7 Mai - 9:14

La surprise n’est même plus de mise. Les manipulations de ta mère étaient légendaires dans la famille et son insistance à ce que tu viennes le dimanche à une heure précise aurait dû suffire à te donner un indice. Tu n’avais jamais eu le coeur à faire remarquer à ta mère que si la situation était ce qu’elle était dans votre fratrie aujourd’hui, c’était en grande partie de sa faute. Elle avait trouvé le moyen de vous élever ensemble en vous montant les uns contre les autres de manière si subtile que vous ne vous étiez pas réellement rendus compte de la chose. C’était presque devenu normal pour toi de ne pas comprendre ni connaître Scarlett et de t’accrocher avec Tommy dès que vos chemins se croisaient. Alors quand tu avais vu les multiples tentatives de ta mère pour vous forcer tous les deux à vous réconcilier quand Tommy était rentré à Brisbane et quand tu étais rentré de Paris, tu avais envi de lui rire au nez. Tes parents t’avaient toujours mis sur un piédestal et ce n’est que bien plus tard, bien trop tard que tu t’étais rendu compte que ce n’était pas normal et que cela avait été nocif pour ta fratrie. Toujours mesuré, tu avais toujours été l’enfant raisonnable, celui qu’il était facile de modeler selon ses envies. Et c’était ce que ta mère ne s’était pas priée pour faire. C’était sans doute pour cela que tu te sentais, encore aujourd’hui, le plus proche de tes parents et tu étais le seul qui passait les voir régulièrement. Tu ne le reprochais pas à ton frère et tes soeurs, passer voir vos parents n’était pas vraiment très reposant et amusant. En y repensant, cela faisait un moment que ta mère n’avait pas fait une nouvelle tentative donc vous auriez dû vous douter qu’elle allait frapper de nouveau. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était que ta relation avec Tommy ne pouvait pas s’améliorer quand vous étiez à l’endroit où elle avait commencé à pourrir et que vous étiez entourés des personnes qui avaient mis les premières graines de cette moisissure programmée. Ce n’était pas pour excuser ton frère ou toi-même du tournant qu’avait pris votre relation fraternelle mais peut-être que les choses auraient pu se passer différemment dans un autre environnement que le vôtre à l’époque. Rien ne servait de regretter le passé, vous ne pouviez pas le changer. Et le futur semblait pour une fois avoir une perspective un petit peu plus agréable à vous présenter maintenant que Tommy et toi sembliez avoir trouvé une sortes de compromis. Tu n’avais pas vu ton frère depuis votre sortie sur la plage à surfer avec Moïra alors tu ne savais pas réellement ce que ce compromis voulait dire désormais mais le fait que le visage de ton frère ne se soit pas fermé quand tu étais apparu sur la terrasse était déjà un pas vers l’avant. Tu n’avais pas eu l’intention d’interrompre ce repas de famille et Tommy sembla comprendre que tu avais été sujet des manigances de ta mère autant que lui. Votre père, lui, regardait la scène amusé tout comme Moïra. Est-ce que votre nièce était de mèche avec sa grand-mère ? Peut-être, de toute manière, maintenant que vous étiez tous là, cela n’avait plus vraiment d’importance. « Tu n’interromps rien, voyons, nous t’attendions pour le dessert. Je ne sais pas ce que ta mère a prévu, mais j’espère que cela fera passer le goût du chou-fleur. » La mention du choux-fleur sembla faire frissonner tes trois interlocuteurs et un sourire amusé se dessina sur ton visage. Ta mère avait encore frappée … Pourquoi ne pas faire un plat qu’elle était certaine que tout le monde aime, pour leur faire plaisir ? Non, à la place elle préférait faire des légumes, cela n’avait aucun sens. « Papa et grand-père ont retiré les animaux morts du toit pendant que j’aidais grand-mère à préparer à manger ! » Ton attention se reporta sur ta nièce et tu retins un haut le coeur. Non, les travaux manuels ce n’était pas ton truc et la nature peut-être encore moins donc tu préférais ne pas penser aux oiseaux morts : « C’était juste un oiseau coincé dans la gouttière, pas de remake d’Hitchcock à l’horizon à priori. » Tes parents avaient eu la bonne idée de ne pas te demander de t’en occuper et rien que pour cela tu leur en étais reconnaissant. Tu aurais appelé et payé quelqu’un pour le faire de toute manière, tu ne l’aurais pas fait toi-même s’ils t’avaient appelés. « J’ai bien fait de n’arriver que maintenant, je n’aurais pas servi à grand chose au milieu de toute cette activité. » Dis-tu un sourire sur les lèvres avant d’ajouter en direction de Tommy : « Merci de t’en être occupé. » Ton frère était à peu près tout ce que tu n’étais pas et donc ce n’était pas surprenant qu’il soit à l’aise avec des travaux manuels. Même s’ils étaient en pleine forme, vos parents commençaient à se faire vieux et savoir ton père tout seul à nettoyer les gouttières ne te rassurait pas beaucoup. « C’est Marius qui s’est occupé du dessert. Tu as suivi la recette que je t’avais donné, n’est-ce pas ? » Le côté control freak de ta mère ressortait de manière exacerbé encore une fois. Tu retins un soupir avant de lui dire : « Oui j’ai suivi ta recette maman. » Tu en venais presque à espérer que cette tarte ne soit pas bonne simplement pour pouvoir dire à ta mère que sa recette n’était pas très bonne mais si c’était le cas elle retournerait cela contre toi. Tu n’avais jamais essayé de te battre contre les envies et les desseins de ta mère, tu ne voulais pas perdre de l’énergie pour rien. « Je ne sais pas où tu trouves le temps de cuisiner. » Cette remarque de ton frère ne t’étonnait pas vraiment. Tu ignorais ce qu’il imaginait être ta vie dans son esprit. Contrairement à lui, elle n’était pas remplie d’une petite fille de dix ans et la cuisine était un moyen comme un autre de ne pas laisser la solitude s’installer. « Quand tu n’as pas une petite tête blonde qui demande ton attention, tu trouves du temps. » Dis-tu avec un sourire taquin en direction de Moïra. « Je finis toujours par me faire virer de l’université autour de vingt heures et j’en ai eu assez de manger des trucs à emporter. Alors il ne me restait qu’une solution, me faire à manger. Je n’excelle pas en cuisine mais je me débrouille. » Ajoutas-tu en haussant les épaules. Ta mère était revenue pendant ton explication avec les cafés et tu attrapais la tarte pour commencer à la couper alors que ta mère te disait : « Tu aurais une autre solution si tu ne refusais pas de rencontrer les filles de mes amies de l’église. Il est grand temps que tu te maries Marius, ta femme prendra soin de toi. » Tu t’arrêtes momentanément de couper la tarte, surpris. Tu ne devrais pas l’être, la mission de ta mère de faire de toi un homme rangé et marié était vieille comme le monde. Pour une raison idiote, tu t’étais dit qu’elle garderait ce genre de commentaires pour une autre fois. « Tu devrais y penser Marius, nous avons rencontré la fille de Béatrice la semaine dernière, elle était charmante. » Tu remarquais les regards amusés de Tommy et Moïra, cette dernière se retenait d’ailleurs de rire. « Je vous remercie de cette offre … alléchante, » Elle ne l’était pas le moins du monde mais le ton de tes paroles devait suffire à transcrire cela. « … mais je préfère rester seul tant que je n’aurais pas trouvé la personne qui me convient. Je sais prendre soin de moi tout seul. » Dis-tu dans un ton qui, tu l’espérais, coupait court à la conversation. « Donnez-moi vos assiettes, j’espère qu’elle sera bonne. » Dis-tu en servant une part de tarte à chacun. Tu distribuais ensuite les petites fourchettes pour que tout le monde puisse goûter cette tarte. Tu espérais l’avoir réussie, si ce n’était pas le cas tu en entendras parler bien longtemps … « Alors le verdict ? » Leur demandas-tu après avoir pris une bouchée de la tienne.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyMer 3 Juin - 15:40

Il n’aurait pas été honnête d’affirmer que la mère Warren n’avait que des défauts ; Ce n’était pas le cas, quand bien même Tommy aurait probablement eu besoin de se concentrer sérieusement sur la chose pour citer quelques-unes de ses qualités, là où il n’avait à l’inverse aucun mal à lister les travers les moins reluisants de sa génitrice. Il y en avait un néanmoins qui pouvait autant être un défaut qu’une qualité selon la bonne foi et l’exagération qu’elle y mettait : cette tendance à vouloir bien faire qui tombait bien trop souvent dans la certitude de savoir ce qui était le mieux pour les autres. En réalité, elle voyait bien souvent les choses par le prisme de ses propres désirs et de ses propres frustrations, et le fait d’avoir fomenté une nouvelle occasion de réunir ses fils sous son toit sans se donner la peine de leur demander leur avis en était un nouvel exemple. L’incapacité de ses quatre enfants à s’entendre avec harmonie ne cadrait pas avec l’image de famille bien sous tous rapports qu’elle souhaitait renvoyer à autrui, et forte de cette obsession pour le fait de sauver les apparences elle ne se rendait même plus compte que son comportement attisait les flammes et jetait le malaise sur une situation que les deux concernés peinaient déjà suffisamment à apaiser. Au bout du compte, Tommy n’avait donc pas le moindre doute quant au fait que leur mère était la seule instigatrice de cet heureux hasard ayant mené Marius à se joindre à eux pile pour l’heure du dessert. « J’ai bien fait de n’arriver que maintenant, je n’aurais pas servi à grand-chose au milieu de toute cette activité. » n’avait d’ailleurs pas manqué de faire remarquer ce dernier lorsque Moïra avait énoncé le programme pré-repas, avec un enthousiasme sans doute un peu trop débordant pour le fait que cela implique un cadavre d’oiseau. « Merci de t’en être occupé. » D’un signe de tête, Tommy s’était contenté d’acquiescer en silence, ne voyant pas d’intérêt à faire remarquer que son frère ne se serait probablement pas sali les mains de la même manière – mais leur mère savait aussi très bien à qui demander un service lorsqu’elle en avait besoin. Fière comme un coq d’apprendre que son aîné avait appliqué à la lettre ses conseils de cuisine, cette dernière s’était d’ailleurs éclipsée un instant pour aller chercher le café, laissant tout le champ libre à son époux pour maugréer sur son côté sergent-chef pendant que Tommy tentait – plus ou moins adroitement – de faire la conversation. « Quand tu n’as pas une petite tête blonde qui demande ton attention, tu trouves du temps. » Il marquait un point, bien que Moïra ne constitue pas une excuse à elle seule : elle avait passé l’âge où il n’était pas envisageable de la quitter des yeux, elle vaquait à ses propres occupations. Quant à Tommy, il n’y mettait simplement pas beaucoup du sien en cuisine, se désolant déjà bien assez que les raviolis en boîte ne constituent pas un repas cent pour cent sain pour une enfant en pleine croissance. « Je finis toujours par me faire virer de l’université autour de vingt heures et j’en ai eu assez de manger des trucs à emporter. Alors il ne me restait qu’une solution, me faire à manger. Je n’excelle pas en cuisine mais je me débrouille. » Si cela n’avait pas représenté un budget qu’il ne possédait pas, Tommy aurait assurément pris la défense de la nourriture à emporter, mais leur mère ayant refait irruption à cet instant il n’avait eu que le temps d’ouvrir la bouche et de se raviser aussitôt, ne souhaitant pas s’entendre sermonner sur le fait que rechigner autant à faire la cuisine lui donnait sans doute un côté adolescent attardé. « Tu aurais une autre solution si tu ne refusais pas de rencontrer les filles de mes amies de l’église. Il est grand temps que tu te maries Marius, ta femme prendra soin de toi. » Profitant que sa mère regarde du côté de Marius pour rouler ostensiblement des yeux, Tommy regrettait presque que Scarlett ne soit pas là pour faire un scandale, mais puisque leur père avait foncé tête baissée dans la brèche en ajoutant « Tu devrais y penser Marius, nous avons rencontré la fille de Béatrice la semaine dernière, elle était charmante. » il n’avait finalement pas pu s’empêcher de faire remarquer avec un brin de sarcasme « Et je suis sûr que Béatrice meurt d’envie de passer tout son temps enfermée en cuisine. » Et d’être femme au foyer, cela allait sans dire. Sans grande surprise, Tommy avait reçu de sa mère un regard accusateur qu’il avait fait mine de ne pas voir … Pouvait-on vraiment demander à quelqu’un qui se complaisait dans son existence de ménagère d’envisager que cela ne fasse plu rêver grand-monde ? « Je vous remercie de cette offre … alléchante, » avait de son côté botté en touche Marius « … mais je préfère rester seul tant que je n’aurais pas trouvé la personne qui me convient. Je sais prendre soin de moi tout seul. » et sans laisser à leurs parents le temps de renchérir de quelque manière que ce soit le fils aîné avait enchaîné « Donnez-moi vos assiettes, j’espère qu’elle sera bonne. » et servi les assiettes l’une après l’autre, trop heureux d’avoir de quoi noyer le poisson. Sans surprise, la première à s’être manifestée lorsque l’enseignant avait questionné « Alors le verdict ? » avait été Moïra, s’enthousiasmant d’un « Chétropbon. » pour lequel aucun de ses grands-parents n’avait osé faire remarquer que parler la bouche pleine n’était pas d’une grande élégance. « Aussi bonne que celle de maman. » avait quant à lui faire savoir Tommy, bien que ce ne soit pas tout à fait la vérité mais pour le simple plaisir de voir les lèvres de sa mère se retrousser un bref instant d’un air pincé. Ne semblant pas non plus digérer la remarque précédente, Warren mère avait piqué sa fourchette dans sa tarte en tentant de se donner des airs de grande dame, mais pour autant elle n’en avait pas l’allure tandis qu’elle marmonnait « Vous seriez tous les deux mariés et heureux si elle ne vous avait pas retourné la tête. Je vais être une mauvaise mère pour vouloir le bonheur de mes enfants ? » et terminait dans un ton dramatique dont Tommy s’était instantanément agacé. « C’est ni le lieu ni le moment pour cette conversation. » Il était venu là pour leur rendre service, mais qu’elle ne s’imagine pas un instant qu’il hésiterait à repartir si elle se permettait un autre commentaire sur Alice, même sans la nommer. Devant Moïra qui plus est, laquelle avait subitement baissé le nez et les yeux vers son assiette comme si elle tentait de se faire oublier. « Allons, allons. » Fidèle à lui-même le père tentait d’arrondir les angles, un comportement d’arbitre qu’il n’avait appris à développer que depuis que sa petite-fille avait ramolli ses airs d’ours mal léché. La mère quant à elle avait ce regard qu’il lui connaissait trop bien, celui qu’elle arborait lorsqu’elle choisissait de l’appeler Thomas et s’apprêtait à lui faire un sermon, tout adulte qu’il était désormais, et contre toute attente c’est vers Marius que le brun avait jeté un regard dans l’espoir – désespéré – d’obtenir un tant soit peu de soutien.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyVen 5 Juin - 11:03

Le sujet de ta vie amoureuse ou plutôt de ta situation maritale était un sujet qui revenait sur la table toutes les semaines avec ta mère. Elle ne comprenait pas pourquoi tu refusais catégoriquement de rencontrer les jeunes femmes dont elle prenait les noms et les numéros de téléphone à la sortie de l’église ou un peu partout d’ailleurs. Tu ne serais pas étonné qu’elle te cherche de potentielles prétendantes partout où elle allait. Tu savais que ta mère voulait que tu sois heureux, tu en avais pleinement conscience. Mais ses idées de ce qui te rendrait heureux n’étaient vraiment pas les mêmes que les tiennes. Pour ta mère, la mariage était cet objectif qu’il fallait atteindre à tout prix, quitte à se marier avec une femme que l’on apprécie seulement, l’amour viendra plus tard. Toi, tu es incapable de voir les choses ainsi. Tu préfères ne jamais te marier plutôt que de te marier par dépit. C’est peut-être le seul sujet sur lequel tu tiens tête à tes parents depuis ta naissance mais tu ne comptes pas te laisser abattre et les laisser gagner. Personne ne peut te forcer à faire quoi que ce soit. Tu avais du mal à construire une relation de confiance avec les femmes qui pouvaient te plaire et c’était ça le problème principal. Tu n’avais présenté aucune femme à tes parents depuis des années et tu savais que cela inquiétait ta mère. Tu ne savais pas si c’était l’idée que tu puisses finir ta vie tout seul ou l’image que cela renvoyait sur elle qui la peinait le plus mais cela devait être un mélange des deux. Tommy avait été le seul à se marier dans votre fratrie et malheureusement, il avait perdu sa femme bien trop tôt. Malgré tout ce que tu reprochais à Alice, tu ne lui avais jamais souhaité une fin aussi cruelle et aussi précipitée. Elle avait laissé derrière elle un père et une fille désemparés et une famille Warren en mille morceaux. Le fait que ta mère te fasse remarquer que tu étais encore seul n’était pas une surprise. Ce qui l’était c’est qu’elle n’avait jamais osé le faire en public. D’habitude, seul ton père l’écoutait d’une oreille, comme si sa voix le berçait plus qu’autre chose. Mais aujourd’hui, ta mère avait décidé d’offrir ce spectacle à Tommy et à Moïra. Tu n’avais vraiment pas envie de devoir te justifier sur tes choix de vie devant ton frère cadet quand vous saviez tous qu’il y avait une raison pour laquelle tu n’étais pas marié et cette raison s’appelait Alice. Les blessures se refermaient petit à petit mais il suffisait d’un rien pour les rouvrir et c’était quelque chose que tu n’avais pas envie de voir se produire aujourd’hui, en particulier devant Moïra. Ta dernière conversation avec Tommy au sujet des réactions de sa fille quand on lui parlait de sa mère te laissait penser que vous n’étiez pas pour rien et il fallait que cela change. Tu changeais donc de sujet en servant une part de tarde à chacun en priant de tout ton être pour que vous passiez tous à autre chose. « Chétropbon. » C’est un sourire amusé que tu adressais à ta nièce. Tu ne doutais pas qu’elle aimerait, Moïra avait toujours apprécié ce que tu avais préparé pour elle à l’époque. « Aussi bonne que celle de maman. » Tu ne manquais pas l’échange de regards entre ta mère et ton frère, toi, tu te contentais de manger la tarte. L’essentiel c’était qu’elle soit mangeable, tu n’avais aucune envie de rentrer dans une compétition avec ta mère sur qui faisait la meilleure tarte. Si cela ne lui convenait pas, elle préparerait le dessert la prochaine fois. Alors que le silence venait de s’installer vu que tout le monde appréciait son dessert, tu vis ta mère prendre ses grands airs avant de dire : « Vous seriez tous les deux mariés et heureux si elle ne vous avait pas retourné la tête. Je vais être une mauvaise mère pour vouloir le bonheur de mes enfants ? » Tu manquais de t’étouffer à ces mots car … Elle n’avait quand même pas osé ? Ton regard se posa automatiquement sur Moïra et cela ne loupa pas, tu la vis baisser les yeux et se faire toute petite sur sa chaise. Tu ne pensais pas que ta mère oserait faire ce genre de remarque aussi ouvertement. Comment pouvait-elle penser que c’était une bonne idée ? Tommy et toi essayiez tous les deux de faire des efforts et de laisser Alice derrière vous. Votre mère devrait être contente et vous encourager non ? Au lieu de ça, elle remuait le couteau dans la plaie. « C’est ni le lieu ni le moment pour cette conversation. » Il devenait alarmant pour toi de te rendre compte que Tommy et toi étiez d’accord sur de plus en plus de choses. Tu chassais cette idée de ton esprit pour l’instant alors que ton père disait : « Allons, allons. » Tu te retins de lever les yeux au ciel car tu commençais à être énervé. Tu pensais que vous étiez tous d’accord sur une chose, que le bonheur de Moïra était votre priorité à tous. Ta mère était-elle aveugle au point de ne pas voir ce qu’elle était en train de faire subir à sa petite fille ? Jetant un regard à ta mère, tu vis qu’elle s’apprêtait à se lancer dans un sermon et le regard de Tommy vint s’ancrer dans le tient. Si Moïra n’avait pas été là, tu l’aurais laissé se débrouiller tout seul avec votre mère et tu aurais trouvé de la joie dans sa détresse mais ce n’était pas une option pour aujourd’hui. Ta mère prit une inspiration et ouvrit la bouche mais avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, tu lui coupais la parole : « Stop maman. N’y pense même pas. » Les yeux de ta mère trouvèrent les tiens et tu y vis la surprise s’y dessiner. Tu refusais de craquer, pas aujourd’hui. Le seul courage que tu avais eu dans ta vie, c’était Moïra qui te le prodiguait et pour la protéger, tu étais bien décidé à ne pas céder. « Tu ne seras jamais une mauvaise mère en voulant notre bonheur mais elle n’est pas responsable de tous nos problèmes et tu le sais très bien. » Le sous-entendu était clair, du moins tu l’espérais. La situation entre Tommy et toi était déjà compliquée avant Alice et même si tu ne l’avais jamais rencontrée, même si Tommy ne l’avait jamais rencontrée, il n’était pas dit que la situation serait aujourd’hui très différente. La réaction de ta mère n’était pas encore arrivée parce qu’elle était sous le choc. Elle ne s’attendait certainement pas à ce que tu t’opposes à l’une de ses activités favorites qui étaient ses monologues moralisateurs. Tu te tournais vers ta nièce qui était assise à côté de toi et qui essayait toujours de se faire toute petite. « Hey ma puce. » Quand Moïra leva les yeux vers toi, tu lui dis : « N’écoute pas ta grand-mère. Ta maman était une femme merveilleuse, ton père et moi on se disputait déjà bien avant de la connaître. Et puis elle nous a fait le plus beau cadeau qu’elle pouvait nous faire en te mettant au monde, ta grand-mère devrait s’en souvenir. » Tu décidais d’occulter le fait qu’Alice aurait pu mettre au monde tes enfants, que cela aurait rendu la chose bien plus spéciale pour toi mais ça au moins tu avais réussi à le mettre derrière toi. Tu cherchais du regard celui de ton frère, cherchant une approbation que tu espérais trouver. Tu n’avais qu’un seul but, faire disparaître cette petite moue triste du visage de ta nièce et si tu devais entrer en guerre avec ta mère pour cela, tu n’hésiteras pas une seule seconde à le faire.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyMar 16 Juin - 20:21

Leur mère avait toujours su y faire pour retourner les problèmes de manière à se positionner comme la victime de leurs actions, de leurs choix ou de leurs attaques. Et c’était fort heureusement un trait dont aucun de ses enfants ne s’était retrouvé affublé, quand bien même Tommy ne niait pas avoir parfois prétendu le contraire à propos de Marius pour le simple plaisir de lui rajouter quelques défauts de nature à égratigner ce vernis de fils parfait dont il semblait être recouvert – preuve une fois encore que la jalousie faisait rarement ressortir le meilleur de vous-même. Néanmoins, ce qui avait potentiellement des chances de fonctionner lorsqu’ils étaient encore des enfants faciles à culpabiliser ne faisait plus effet désormais, et la seule personne que l’on avait vu baisser la tête à table était celle qui n’avait pas encore perdu toutes ses dents de lait. Fusillant sa mère du regard sans se laisser impressionner par celui qu’elle lui avait adressé en échange, il n’entendait pas la laisser prononcer un seul mot de plus à l’encontre de celle de Moïra et ne se serait pas gêné pour taper sur poing sur la table si Marius ne l’avait pas interrompue avant qu’elle n’ouvre à nouveau la bouche. « Stop maman. N’y pense même pas. » Partagé entre surprise et soulagement, Tommy avait laissé son regard naviguer de son frère à leur mère, laquelle semblait s’attendre à tout sauf à ce que son aîné ne se range – plus ou moins – du côté de son frère plutôt que du sien. Trop peu habituée à ce que Marius ne glisse pas dans son sens, elle l’avait écouté son broncher ajouter « Tu ne seras jamais une mauvaise mère en voulant notre bonheur mais elle n’est pas responsable de tous nos problèmes et tu le sais très bien. » et son teint avait fini par prendre une couleur cramoisie que Tommy aurait presque pu trouver risible sur le sujet de la discorde n’avait pas été sa défunte épouse. « Hey ma puce. » Tentant jusque-là de se faire oublier, Moïra avait relevé les yeux vers son oncle d’un air mal assuré « N’écoute pas ta grand-mère. Ta maman était une femme merveilleuse, ton père et moi on se disputait déjà bien avant de la connaître. » Bien qu’incertain quant au bien que pourrait avoir cette précision dans la conversation, Tommy n’avait rien dit et laissé Marius aller au bout de son propos, se contentant d’appuyer ses paroles d’un léger sourire et d’un signe de tête à l’intention de sa fille. « Et puis elle nous a fait le plus beau cadeau qu’elle pouvait nous faire en te mettant au monde, ta grand-mère devrait s’en souvenir. » Marmonnant quelque chose d’imperceptible, la matriarche avait avalé une bouchée de tarte en faisant mine d’essuyer une larme de crocodile, arrachant au plus jeune de ses fils un léger roulement d’yeux – quelle comédienne. « Je peux sortir de table ? » avait simplement répondu Moïra d’un ton maussade après plusieurs secondes, interrogeant tour à tour du regard les autres occupants de la table. « Et si on allait faire une promenade pour digérer dans le quartier, juste toi et moi ? » avait alors proposé son grand-père, que Tommy soupçonnait d’être bien trop heureux d’avoir une excuse pour se soustraire à cette fâcheuse discussion. Néanmoins il ne s’y était pas opposé, et lorsque Moïra l’avait interrogé du regard pour obtenir sa permission il avait acquiescé avec douceur.

Dans un consensus, la mère et les deux fils n’avaient pas ouvert la bouche avant d’être certains que grand-père et petite-fille soient suffisamment loin pour ne plus les entendre, et prenant sa mère de vitesse Tommy avait été le premier à rouvrir la bouche. « Si tu nous as tous les deux fait venir uniquement pour nous faire cette remarque, tu aurais mieux fait de t’abstenir. » Malgré l’agacement et son poing qu’il serrait sous la table, Tommy tentait de conserver un ton mesuré et d’empêcher sa voix de trembler de colère. « Tu penses ce que tu veux de la mère de Moïra, c’est ton affaire, mais c’est la dernière fois que tu lui manques de respect devant elle ou devant moi. » Ils étaient rares, les moments où le brun osait suffisamment s’imposer pour ne pas laisser la possibilité à son interlocuteur de répliquer ; Trop souvent il avait tendance à se laisser marcher dessus, à ne jamais se croire légitime de rien, mais Alice n’était plus là se défendre et il était trop facile pour sa mère de cracher sur quelqu’un qui n’était plus là pour l’entendre. Et c’était à lui, son mari, de défendre cet honneur à sa place. « Et je suis marié, pour information. » Ça ne changeait rien pour lui, qu’Alice ne soit plus là. Il n’y avait toujours qu’elle, il n’y aurait peut-être jamais qu’elle, et si tel était le cas cela ne regardait personne d’autre que lui. « Mais quand bien même ce ne serait pas le cas ce n’est pas en continuant à nous seriner à Marius, à Beth et à Scarlett ou à moi de faire un effort pour que ce soit le cas que tu arriveras à quoi que ce soit. Tes mômes sont assez grands pour gérer leurs vies sans toi, il serait temps que tu l’intègres. » Passé le choc d’avoir été ainsi prise à parti par ses deux fils, le menton de leur mère s’était mis à trembler de colère, et reposant son couvert sur la table avec une certaine brusquerie elle avait rétorqué « Je suis ta mère Thomas, tu n’as pas le droit de me parler de cette façon. » Elle agissait toujours ainsi, elle l’appelait Thomas lorsqu’elle voilait lui témoigner sa colère ou sa déception, parce qu’elle savait parfaitement à quel point il détestait cela. Mais elle n’était pas la seule à être en colère, elle n’était pas la seule à être déçue, et plutôt que de se laisser marcher sur les pieds une nouvelle fois le brun avait répondu « Je te parle comme je parlerais à quelqu’un qui refuse de respecter ma famille. » Et par famille il ne faisait clairement pas référence à celle qui avait grandi sous ce toit. Il n’avait plus faim, quand bien même sa part de tarte n’était qu’à moitié mangée, et se saisissant de son assiette avant de se lever de table, il avait asséné un « Je vais faire la vaisselle. » pas tant destiné à rendre service qu’à s’octroyer une bonne raison de disparaitre dans une autre pièce en attendant que Moïra revienne de sa balade. Quittant la terrasse, il n’avait pas osé jeter le moindre regard supplémentaire dans la direction de Marius, paradoxalement bien moins assuré à cet instant face à la réaction de son frère que face à celle de leur mère.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyMer 17 Juin - 10:58

Il y a peu, tu avais fait un portrait de ta mère à Colleen. Si elle aménageait à Logan City, les chances qu’elles se croisent devenaient plus importantes et tu préférais que la jeune femme sache à qui elle avait à faire. Mais tu t’en étais voulu après parce que tu avais peut-être un peu exagéré. Du moins c’était ce que tu avais pensé sur le moment. Mais ce moment en famille te rappelait à quel point ta mère pouvait être méchante en ayant l’impression d’être dans son droit. Parce que c’était ça le problème. Ta mère ne comprenait pas ce qu’elle venait de faire de mal en mentionnant Alice de cette manière. Tu n’avais jamais cherché à savoir ce que tes parents pensaient d’Alice, de son mariage avec Tommy et de tout ce qui s’était passé. A l’époque, tu arrivais à tenir jusqu’à ce que ta mère sorte une photo de leur mariage, la minute suivante tu étais dans la cuisine un verre de whisky à la main. C’était il y avait bien longtemps maintenant et tellement de choses s’étaient passées … Ta mère avait fini par comprendre que tu n’avais nullement envie de l’écouter te parler de son opinion sur Alice et Tommy et elle avait fini par arrêter. A la place, elle passait son temps à te parler de ta vie amoureuse désastreuse ce qui n’était pas beaucoup mieux mais restait préférable malgré tout. Ce que ta mère n’était jamais arrivée à comprendre c’était que tu n’étais pas prêt à te lancer dans une nouvelle relation, tu n’étais pas prêt à rencontrer quelqu’un. Tu te battais avec un début d’alcoolisme et une dépression chronique, tu aurais été le pire partenaire qu’une femme puisse rencontrer à l’époque. Enfin, c’était un peu exagéré mais tu n’aurais pas été de très bonne compagnie. Mais alors que tu avais essayé de lui expliquer, elle avait insisté encore et encore, sans jamais comprendre qu’elle faisait plus de mal que de bien. Et c’était ce qui était en train de se passer encore une fois sous tes yeux. La colère qui était montée en toi se reflétait dans les yeux de ton frère cadet. Si tu le protégeais de cette attaque, si tu semblais venir à la rescousse de la mémoire d’Alice, c’était purement pour ta nièce. Même si une partie de toi aimera toujours Alice, elle t’avait fait trop mal pour que tu puisses la défendre ardemment comme tu aurais pu le faire auparavant. La surprise que tu avais lue dans les yeux de ta mère quand tu l’avais coupée avant qu’elle ne commette l’irréparable était totale. C’était sans doute la première fois que tu t’opposais à elle et cela suffit à lui couper le clapet pendant que tu t’adresses à Moïra. Tu ne fus pas surprise qu’elle ne te réponde pas et qu’elle demande de se lever de table. Il était préférable qu’elle quitte le jardin pour ce qui allait suivre car tu reconnaissais le regard que Tommy lançait à votre mère, tu l’avais souvent vu se poser sur toi et il n’annonçait rien de bon. Votre père, cet homme qui n’avait jamais supporté les situations de conflit, saisit la chance d’accompagner sa petite fille et tous les deux quittèrent le jardin puis la maison.

Le silence qui s’était installé était pesant et tu te demandais qui allait le briser. Sans grande surprise, ce fut Tommy qui prit la parole : « Si tu nous as tous les deux fait venir uniquement pour nous faire cette remarque, tu aurais mieux fait de t’abstenir. Tu penses ce que tu veux de la mère de Moïra, c’est ton affaire, mais c’est la dernière fois que tu lui manques de respect devant elle ou devant moi. » Tu pouvais comprendre que votre mère considère qu’Alice était l’élément perturbateur, celle qui avait mis à jamais un arrêt à ses rêves de grande famille unie. Ce serait mentir que de dire qu’Alice n’avait pas joué un rôle dans le démembrement de ta relation avec Tommy. Mais c’était aussi trop facile de l’accuser de tous les tords quand tu savais que l’état de vos relations fraternelles à tous était dû à votre éducation, à la manière dont vous aviez grandi. Les graines de la mésentente étaient déjà là bien avant qu’Alice ne vienne rajouter sa pierre à l’édifice. « Et je suis marié, pour information. Mais quand bien même ce ne serait pas le cas ce n’est pas en continuant à nous seriner à Marius, à Beth et à Scarlett ou à moi de faire un effort pour que ce soit le cas que tu arriveras à quoi que ce soit. Tes mômes sont assez grands pour gérer leurs vies sans toi, il serait temps que tu l’intègres. » Tu dissimulais ta surprise mais elle restait présente en entendant Tommy prononcer ces mots. Alice vous avait quitté il y avait de nombreuses années maintenant et tu ne t’étais jamais vraiment questionné sur la vie amoureuse de ton frère. Cependant, tu n’avais jamais envisagé qu’Alice puisse toujours avoir la même importance pour lui que si elle était encore là quand tu passais ton temps à vouloir la chasser de ton esprit mais surtout de ton coeur. Tu commençais à y parvenir, petit à petit et tout doucement. D’abord avec Evelyn et désormais avec Colleen peut-être mais il était bien trop tôt pour penser à tout cela. La colère montait sur le visage de ta mère qui venait de se prendre deux affronts en quelques minutes, tout ce qu’elle détestait au plus haut point. « Je suis ta mère Thomas, tu n’as pas le droit de me parler de cette façon. » Justement, il était peut-être temps que vous le fassiez. Quand Beth apprendrait ce qui s’était passé, elle allait vous passer un savon. Mais que Beth veuille le reconnaître ou non, votre mère méritait d’entendre ces mots. Tu doutais que cela change quelque chose à son comportement mais elle devait les entendre. « Je te parle comme je parlerais à quelqu’un qui refuse de respecter ma famille. Je vais faire la vaisselle. » Tu regardais ton frère partir avec son assiette sans un mot. Ce qui te faisait peur c’était que tu étais d’accord avec ce qu’il avait jeté au visage de ta mère. Et cela te laissait pensif. Tu sentis son regard se poser sur toi alors qu’elle bouillait intérieurement. Tu n’avais nullement l’intention de repartir dans un discours moralisateur et tu pris le temps de peser les mots qui sortirent de ta bouche. « Tu ne cesses de me répéter que ce que tu veux c’est que Tommy et moi puissions nous entendre de nouveau. Mais ensuite, tu as ce genre de comportement et … » Tu secoues la tête car tu es déçu plus qu’autre chose. Tous les défauts de ta mère sont ressortis aujourd’hui et c’est épuisant de devoir se justifier pour tout et n’importe quoi. « Laisse Alice tranquille, c’est un sujet douloureux pour tout le monde, encore plus pour Moïra alors arrête. Nous essayons tous de passer à autre chose, fais-en de même et respecte nos choix. » Tu te lèves et tu attrapes les petites assiettes qui traînent sur la table. Tu les empiles et tu laisses les bruits de vaisselle remplir le silence. Relevant les yeux, tu ne peux t’empêcher de dire à ta mère : « Interroge-toi plutôt sur le fait que c’est la première fois depuis que nous sommes gosses que Tommy et moi sommes d’accord sur quelque chose. » Tu te dirigeais vers la porte de la terrasse avant d’ajouter : « Il est dommage que notre premier accord tacite soit de s’allier contre toi mais  pour Moïra on le refera. » Est-ce que c’est une menace ? Oui, un peu. Il était en général impossible de savoir ce que votre mère tirerait de cet épisode mais tu fus heureux de voir qu’elle ne tenta pas de te suivre quand tu pris la direction de la cuisine. Tu trouvais bel et bien Tommy devant l’évier à laver son assiette et les quelques trucs non lavés qui traînaient dans cette cuisine immaculée. Tu posais les assiettes à côté de lui tout en restant silencieux dans un premier temps. Et puis tu attrapais un torchon et tu te mis à essuyer une assiette d’abord et puis une fourchette avant de dire : « Il va falloir que l’on trouve un moyen pour parler d’Alice sans que cela finisse en bain de sang. » Ta théorie selon laquelle Moïra ne voulait pas entendre parler de sa mère à cause de vous tous commençait à prendre racine. Ta nièce était un peu comme Beth, elle aurait aimé que tout le monde s’entende et qu’il n’y ait pas de disputes mais votre famille n’était pas faite pour cela. « C’est plus facile pour maman de la blâmer à elle plutôt que de se remettre en question. Et ce n’est pas une excuse mais tu ne peux pas nier que la situation avec Alice n’a rien arrangé. » A votre relation ou à votre famille de manière générale. Soupirant, tu vins t’appuyer contre le comptoir de la cuisine et tu lui dis : « C’est la première fois que nous sommes du même côté dans une dispute et le sujet de cette dernière est la personne qui a fini de détruire notre relation à l’époque. Quelle ironie du sort n’est-ce pas ? » Cela t’amusait légèrement. Malgré tout ce que tu pensais d’Alice, lui manquer de respect n’avait jamais été une chose à faire.


@Tommy Warren :l:
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyVen 19 Juin - 23:12

La mâchoire serrée, le visage fermé, Tommy n’avait pas gagné la cuisine depuis deux minutes qu’il avait déjà manqué fendre une assiette et briser un verre, tant ses gestes manquaient de délicatesse alors qu’il entreprenait de nettoyer la vaisselle encore sale du repas qui se terminait. Un vague reste de l’odeur du café préparé par leur mère flottait encore dans l’air et lui faisait regretter de n’avoir même pas pris le temps de boire le sien avant de disparaître de la terrasse … Mais cela aussi, il avait décidé de le mettre sur le dos de la matriarche, décidément passée maîtresse dans l’art de provoquer l’étincelle de la colère dans cette famille. Ce n’était pourtant pas arrivé depuis un moment, et c’était sans doute ce qui expliquait que Tommy ne se soit pas méfié lorsqu’elle avait suggéré qu’il profite de venir aider son père avec cette histoire de gouttière pour rester déjeuner avec eux. Il avait mis cela sur l’unique volonté de profiter un peu de leur petite-fille, et n’avait pas envisagé un instant que la manœuvre puisse être ailleurs. Avait-elle préparé ses billes à l’avance ou s’était-elle laissé guider par ses rancœurs du moment ? Leur père était-il de mèche avec elle ou bien avait-il été mis devant le fait accompli lui aussi ? Tommy n’aurait même pas été étonné que la suggestion lui soit venue d’une des vieilles pies de la paroisse, toujours à distiller pour les autres des conseils qui leur permettaient d’ignorer les ordures devant leur propre porte. A grands coups d’éponge, il nettoyait les restes du gratin de chou-fleur et même ça, il parvenait maintenant à s’en agacer ; Il détestait le chou-fleur, son père aussi, et ça sa mère le savait parfaitement mais malgré tout elle n’en avait fait qu’à sa tête. Elle se fichait bien du bonheur de ses fils, cette histoire de légume n’était qu’un grain de sable dans le désert mais il était symptomatique du reste de ses manigances et des sous-entendus qu’elle plaçait çà et là sur ce qu’aurait dû être la réussite de ses fils selon ses propres termes. Elle blâmait Alice pour ses propres échecs en tant que mère, et que sa douce épouse devienne un dommage collatéral de ses frustrations Tommy ne le supportait pas.

Il n’avait pas bronché lorsque Marius avait à son tour investi la cuisine, continuant sa besogne dans un silence que seuls les bruits d’eau et de vaisselle venaient troubler. À quand remontait la dernière fois que son frère et lui avaient fait la vaisselle côte à côte ? Était-ce seulement déjà arrivé ? Le cadet en était à se poser la question lorsque l’aîné avait pris la parole. « Il va falloir que l’on trouve un moyen pour parler d’Alice sans que cela finisse en bain de sang. » Sa mâchoire se contractant à nouveau, Tommy avait dégluti sans quitter des yeux l’assiette et l’éponge qu’il avait dans les mains et répondu « Le mieux c’est peut-être qu’on n’en parle plus. » sa colère encore palpable quand bien même Marius n’en était pour une fois pas la cible. Cela lui coûtait de l’envisager, il était d’avis qu’une personne cessait réellement d’exister dès lors que l’on cessait de parler d’elle, et de n’avoir personne avec qui évoquer Alice lui donnait parfois l’impression que même les souvenirs qu’il gardait d’elle lui glissaient peu à peu entre les doigts. « C’est plus facile pour maman de la blâmer à elle plutôt que de se remettre en question. Et ce n’est pas une excuse mais tu ne peux pas nier que la situation avec Alice n’a rien arrangé. » Ce n’était effectivement pas une excuse, et sans pouvoir empêcher le cynisme que la remarque lui évoquait le brun avait rétorqué « C’est pas très chrétien, de manquer de respect à un défunt. Avec le temps qu’elle passe à l’église elle devrait le savoir. » Pour se lamenter que Moïra ne soit pas inscrite au catéchisme – et cela restait tout bonnement hors de question pour Tommy – il y avait du monde, mais pour s’en tenir aux autres principes qu’elle brandissait auprès des autres comme un étendard de bienséance leur mère était beaucoup moins empressée. Visiblement un peu las de la situation, son frère avait laissé échapper un soupir. « C’est la première fois que nous sommes du même côté dans une dispute et le sujet de cette dernière est la personne qui a fini de détruire notre relation à l’époque. Quelle ironie du sort n’est-ce pas ? » Une grimace amère lui avait étiré les lèvres, et soupirant à son tour Tommy s’était interrompu un instant dans sa vaisselle pour accorder enfin un regard à l’autre Warren de la pièce. « Tu penses vraiment que c’est ce qu’elle voulait ? » Il n’était plus question de leur mère, il était question d’Alice, mais il ne doutait pas que son frère avait très bien compris le sens de sa question quand bien même il l’avait posée sans animosité. « Je vais pas te faire l’affront de prétendre que je me mets à ta place … Mais si tu penses être le seul à avoir souffert de la situation, c’est que toi et moi on n’a pas connu la même femme. » Et aussi difficile cela avait-il été d’y assister Tommy avait été le témoin des remords et de la culpabilité d'Alice, que seules les années avaient fini par effriter un peu. Rien n’avait été serein dans cette fuite éperdue vers le Canada, mais sans doute était-ce le prix à payer pour ce bonheur bâtit aux dépends d’un autre. « Ça fait huit ans qu’elle est morte … laissez-là un peu tranquille. » Elle méritait au moins cela, à défaut d’un pardon que le brun n’attendait ni n’exigerait jamais de Marius. Mais de rappeler ainsi à voix haute cette douloureuse vérité Tommy avait senti sa gorge se serrer et détourné le regard pour ne plus affronter celui de son frère, lui préférant l’évier et les quelques verres qui y traînaient encore.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptySam 20 Juin - 11:01

Laissant ta mère réfléchir à ce que tu lui avais dit sur la terrasse, tu rejoignis ton frère dans la cuisine. Il était évident que la colère de ce dernier n’avait pas diminuée et encore moins disparue. C’était étrange pour toi de voir cette colère dirigée vers quelqu’un d’autre que toi. Cela n’était pas arrivé depuis des années, du moins pas sous tes yeux. Quand Tommy et toi étiez dans la même pièce, toute la colère de ton cadet se tournait vers toi. Et c’était parce que ton frère avait toujours été impulsif quand tu étais réfléchi que tu savais qu’il allait falloir faire attention aux mots que tu prononceras par la suite, les mots qui briseront le bruit de l’eau et de la vaisselle alors que vous travailliez côte à côte pour la première fois depuis des années. C’était déjà un miracle en soi et si la fin de la journée devait être moins cordiale, au moins tu pourrais te raccrocher à ce semblant de soutien que tu avais reçu de Tommy sur la terrasse. Tu ne regrettais pas d’avoir remis votre mère en place, elle le méritait et vous auriez peut-être dû le faire plus tôt mais tu étais intimement persuadé que cela ne changera rien. Votre mère ne s’excusera pas et elle continuera à faire ce que bon lui semblait sans chercher à savoir si cela vous rendait heureux ou non. Elle avait toujours fonctionné ainsi et elle continuera quoi que vous lui ayez dit aujourd’hui. Avec un peu de chance vous alliez avoir quelques semaines de tranquillité mais guère plus. Parce qu’il fallait briser le silence, tu fis remarquer à ton frère que vous alliez devoir apprendre à parler d’Alice sans que cela ne crée d’incidents diplomatique. « Le mieux c’est peut-être qu’on n’en parle plus. » La vérité c’était que tu ne savais pas ce qui était le mieux. Est-ce que c’était vraiment ne pas parler d’Alice qui serait le mieux ? N’aviez-vous pas fait cela depuis des années sans grand succès ? Malheureusement, tu avais bien peur que ne pas parler d’Alice soit impossible. Parce qu’elle était une pièce importante de votre famille et parce qu’elle était surtout la mère de Moïra. Vous ne pouviez pas l’effacer de vos vies comme vous auriez pu le faire pour une petite amie de passage, ce n’était pas aussi simple que cela. Et plus le temps passait, plus tu étais persuadé que le problème de ta nièce avec sa mère était lié à ce climat malsain qui s’installait entre vous tous dès qu’Alice était mentionnée. Moïra était intelligente, très intelligente, elle n’avait pas besoin que vous lui fassiez un dessin. Même si elle ne connaissait certainement pas toute l’histoire, elle devait se douter que cette histoire n’était pas très heureuse. « Tu penses vraiment que ce serait le mieux ? » Tu posais la question en toute honnêteté parce que tu étais prêt à ne plus parler d’Alice si les arguments de Tommy étaient bons et qu’il arrivait à te convaincre. Toi, tu aurais tendance à penser qu’il faudrait pouvoir en parler ou juste la mentionner sans que cela fasse surgir de telles réactions. Et si cela pouvait aider ta nièce à surmonter ce qui la hantait, ce serait encore mieux. Tu fis ensuite remarquer à Tommy que même si cela n’excusait rien, il devait comprendre que votre mère trouve cela plus facile de blâmer Alice pour tous vos malheurs. Assez étrangement, même si tu en avais beaucoup voulu à Alice, tu savais qu’elle n’était qu’une pièce de plus à la guerre que vous meniez avec ton frère, elle n’en était nullement responsable. « C’est pas très chrétien, de manquer de respect à un défunt. Avec le temps qu’elle passe à l’église elle devrait le savoir. » Tu ne répondis rien à cela, Tommy était bien placé pour savoir que les principes chrétiens n’étaient respectés par votre mère que quand cela l’arrangeait. Et cela ne l’arrangeait pas aussi souvent qu’elle aimerait le laisser croire. C’était trop facile de blâmer Alice quand elle ne pouvait pas se défendre mais votre mère ne s’était jamais battue au grand jour et en toute transparence, elle avait le chic pour frapper dans le dos sans que vous ne la voyiez venir. Tu fis ensuite remarquer à ton frère que c’était ironique que vous soyez uni dans la défense de cette qui avait fini par enterrer votre relation et tu ne fus pas surpris que cela ne l’amuse pas plus que cela. « Tu penses vraiment que c’est ce qu’elle voulait ? » Non, tu ne le pensais pas. Tu avais remis beaucoup de choses en doute quand Alice était partie avec Tommy mais tu n’avais jamais voulu remettre en question le fait qu’Alice t’avait aimé. Sans doute pas autant que ton frère, pas assez pour te choisir mais assez pour ne pas vouloir te faire souffrir. Cela avait été inévitable, elle avait dû le savoir mais elle n’aurait pas fait ce choix si elle n’était pas certaine de son choix. Et si elle n’avait pas perdu la vie, elle serait toujours heureuse avec ton frère, ça tu n’en doutais pas non plus. « Je vais pas te faire l’affront de prétendre que je me mets à ta place … Mais si tu penses être le seul à avoir souffert de la situation, c’est que toi et moi on n’a pas connu la même femme. Ça fait huit ans qu’elle est morte … laissez-là un peu tranquille. » Si Tommy t’avait dit cela il y a plusieurs années, tu lui aurais dit qu’Alice l’avait bien cherché. Mais le temps avait passé, plus de quinze années désormais durant lesquelles tu avais pu réfléchir à tout cela. Tu ne pourras jamais complètement pardonner Alice, elle t’avait fait trop mal et tu en payais encore aujourd’hui les conséquences mais elle avait fait le choix qui l’avait rendue heureuse. Et voir les gens que l’on aime heureux c’est ce que tout le monde veut non ? Même si ce n’était pas avec toi … « Je sais que tu aimes penser que je ne vois que mon nombril mais ce n’est pas le cas. Nous avons tous souffert de cette situation et je ne parle pas que de nous trois. Nos parents, Beth et Scarlett en ont aussi fait les frais. » Poussant un léger soupir, tu passais une main sur ton visage avant de dire : « Malgré ce que tu penses, je respecte toujours Alice et je n’en parle jamais de manière vindicative. Elle a été heureuse et c’est le plus important. Je suis désolée qu’on vous l’ait enlevée aussi tôt. » Tu n’avais jamais souhaité le malheur de leur famille. Tu n’aurais certainement jamais connu Moïra si Alice était toujours parmi vous mais au moins ils auraient tous été heureux. Toi tu avais fait une croix là-dessus depuis longtemps. « J’ai mis du temps à accepter cela, à comprendre aussi. J’ai traversé de mauvaises périodes et j’ai énormément de mal à envisager de me lancer dans une relation encore aujourd’hui. » Voyant le regard de ton frère, tu levais les yeux au ciel. « Pas parce que je suis toujours amoureux d’Alice ! Je n’arrive pas à accorder facilement ma confiance et cela finit par agacer. Béatrice serait très agacée. » Dis-tu un léger sourire sur les lèvres en faisant référence à votre conversation familiale plus tôt. En vérité, tu ne savais pas ce que votre mère avait bien pu raconter à Tommy quand il était au Canada et qu’elle lui donnait des nouvelles. Peut-être n’avait-elle rien dit et c’était mieux comme ça. « Donc on peut ne plus jamais en parler ou on peut apprendre à en parler d’une manière qui ne blessera plus Moïra ? Parce que tu l’as dit toi-même, cela fait huit ans qu’elle n’est plus là. » Des fois, tu avais du mal à croire que cela faisait si longtemps …


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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyDim 21 Juin - 8:13

Alice lui manquait tous les jours. Ce n’était ni une expression ni une exagération, le vide de la place à côté de lui quand il se couchait chaque soir le remplissait de mélancolie, et la présence contre sa peau des deux alliances qui se balançaient au bout d’une chaîne autour de son cou n’était que d’un réconfort bien mince. Alice manquait à Tommy, bien plus qu’elle ne manquait à Moïra qui ne l’avait simplement pas suffisamment connue pour qu’il puisse en être autrement, et au fond de toute cette situation c’était peut-être ce qui attristait le plus le brun … L’absence d’Alice serait un fardeau pour sa fille comme pour lui, mais le manque en revanche ne pèserait jamais que sur ses seules épaules, et sans qu’il n’ait véritablement quelqu’un auprès de qui s’en décharger. Tommy gardait sa peine pour lui parce qu’il savait que nombreux seraient dans son entourage ceux qui pensaient qu’il l’avait bien mérité, et qu’on récoltait toujours un jour ou l’autre ce que l’on semait. Pourtant lorsque Marius avait demandé « Tu penses vraiment que ce serait le mieux ? » son frère n’avait pas été capable de faire preuve de certitude, et s’était contenté de hausser les épaules d’un air éteint. « Mieux pour nous deux, en tout cas. » Ils en souffraient tous les deux, et au fond ils étaient peut-être les seuls. Moïra quant à elle ne souffrait que de ce que l’existence puis la disparition de cette femme qui l’avait mise au monde jetait comme froid sur les relations entre les gens qu’elle aimait. Quant à leur mère … Tommy doutait de parvenir à la comprendre un jour, et s’il était parfaitement honnête il n’était pas certain d’en avoir réellement envie. Il était une déception pour ses parents au moins à la hauteur de la déception qu’eux-mêmes étaient pour lui, et si le côté placide de leur père rendait plus facile de le côtoyer maintenant qu’ils avaient une relation d’adulte à adulte, le brun n’en demeurait pas moins conscient que père tout comme mère ne voyaient pas en lui l’illustration de ce qu’ils auraient aimé voir dans leurs enfants.

Bien qu’au fond il sache que son frère faisait simplement preuve de la sagesse dont lui-même manquait, qu’il tente de nuancer ainsi les propos de leur mère et veuille lui faire admettre que sans en être totalement responsable Alice possédait forcément une part dans la situation délétère de la famille l’avait remis sur la défensive, et il s’était senti le devoir de remettre quelques pendules à l’heure. Car le tort que son épouse avait causé à leur famille elle en avait toujours été consciente, et s’en était longtemps sentie coupable … Elle aussi, il avait fallu la convaincre que les problèmes prenaient leurs racines bien plus tôt, bien ailleurs, et que pour elle ou pour quoi que ce soit d’autre Tommy aurait de toute façon dû écrire une nouvelle page loin de Brisbane pour tenter de trouver sa voie sans l’image de vilain canard de la famille pour lui coller à la peau. Marius avait souffert, son frère ne l’ignorait pas, mais il ne pouvait pas le laisser sous-entendre qu’il avait été le seul. « Je sais que tu aimes penser que je ne vois que mon nombril mais ce n’est pas le cas. » lui avait-il alors fait remarquer, avec cependant moins d’animosité qu’on aurait pu le penser. « Nous avons tous souffert de cette situation et je ne parle pas que de nous trois. Nos parents, Beth et Scarlett en ont aussi fait les frais. » Tristement, Tommy avait fermé les yeux un instant, la vaisselle, la cuisine, son frère et tout le reste disparaissant momentanément à sa vue tandis que Marius ajoutait « Malgré ce que tu penses, je respecte toujours Alice et je n’en parle jamais de manière vindicative. Elle a été heureuse et c’est le plus important. Je suis désolé qu’on vous l’ait enlevée aussi tôt. » et lui serrait sans le savoir douloureusement la gorge et le cœur. Il s’agissait de mots que Tommy n’aurait jamais cru entendre un jour de la bouche de son aîné, et si une partie de lui ne pouvait dès lors s’empêcher de douter de leur entière sincérité l’autre s’était contenté de les accueillir fébrilement. Car il ne lui semblait pas avoir jamais vu Marius comme guidé par autre chose que la rancœur, celle qui voyait la disparition d’Alice comme la bonne leçon qu’elle et Tommy méritaient, et qui avait vu en Moïra l’occasion rêver de réparer les torts que ses parents lui avaient causés. Il n’aurait jamais pensé entendre Marius se dire désolé pour la manière tragique et prématurée dont s’étaient terminées les choses, et la surprise le sonnait un peu.

Le silence avait repris ses droits durant quelques instants, l’un digérant ce qu’il venait de dire et l’autre ce qu’il venait d’entendre. Semblant aux prises avec ses hésitations, son frère avait à côté de lui l’attitude de celui qui cherchait ses mots, les bons, ceux qui exprimeraient sans malentendu ce qu’il avait à confesser. « J’ai mis du temps à accepter cela, à comprendre aussi. J’ai traversé de mauvaises périodes et j’ai énormément de mal à envisager de me lancer dans une relation encore aujourd’hui. » Le malentendu pourtant était venu de ce que Marius pensait avoir fait déduire à Tommy, et alors qu’il ajoutait un peu précipitamment et en levant les yeux au ciel « Pas parce que je suis toujours amoureux d’Alice ! Je n’arrive pas à accorder facilement ma confiance et cela finit par agacer. Béatrice serait très agacée. » le brun lui avait doucement secoué la tête, l’air de dire que ce n’était pas ce dont il l’accusait. Il ne l’accusait de rien en réalité, ce qui était peut-être une première. « Béatrice mériterait peut-être ce qui lui arrive, si elle s’en remet à maman pour lui trouver quelqu’un. » avait-il alors rétorqué avec le même vague sourire que lui, avant de retrouver un ton plus grave et d’ajouter après quelques instants « Je pensais pas que … Enfin, tu as tellement toujours l’air sûr de toi. » Il ne le pensait pas faillible, en vérité. À Marius tout souriait toujours, tout réussissait toujours, ou tout du moins c’était la vision que Tommy en avait toujours eu et que son frère puisse être en proie aux doutes et au manque de confiance lui paraissait tout bonnement impensable. Marius ne connaissait que la réussite et lui ne connaissait que l’échec, ainsi s’étalait la vision binaire et sans aucune nuance que le cadet avait toujours eu des choses. Bien décidé à mettre les choses au clair, son frère avait finalement repris « Donc on peut ne plus jamais en parler ou on peut apprendre à en parler d’une manière qui ne blessera plus Moïra ? Parce que tu l’as dit toi-même, cela fait huit ans qu’elle n’est plus là. » Huit ans déjà. Huit ans seulement. Il ne savait plus vraiment, trop pris dans la mélasse d’un quotidien qu’il n’imaginait plus voir changer autrement que par l’évolution de Moïra de la fillette vers la jeune fille. « Il est peut-être temps d’admettre qu’elle nous manque bien plus qu’à elle, tu penses pas ? » avait finalement répondu tristement Tommy, lui tendant le dernier verre avant que la vaisselle soit officiellement terminée. « Au fond c’est peut-être égoïste de notre part de vouloir la forcer à créer du lien avec quelqu’un dont elle n’a aucun souvenir … et peut-être que c’est mieux ainsi. » Il y avait beaucoup réfléchi, depuis qu’il avait évoqué le sujet avec Norah. Grâce à elle le brun avait pris conscience que le comportement qu’il espérait de Moïra vis-à-vis de sa mère n’était pas en adéquation avec les souvenirs qu’elle en avait … Créer du manque là où il n’y en avait pas, ne revenait qu’à s’assurer qu’ils n’étaient pas les seuls à avoir de la peine, et ce n’était pas juste.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyMar 23 Juin - 22:54

Quelle était la bonne marche à suivre ? Tu n’en savais rien. Avec Tommy, tu n’avais jamais su quoi faire. Tu te souviens quand vous étiez plus jeunes, des fois où tu avais pensé lui tendre la main mais cette invitation avait été interprétée comme une nouvelle manière de l’attaquer et s’il y avait une chose que Tommy avait su faire à la perfection, c’était se défendre et contre-attaquer. Même plus de trente ans plus tard, tu ne savais toujours pas quelle était le bon comportement à avoir avec ton frère. Alors quand dans cette relation compliquée vous y rajoutiez Alice … C’était beaucoup trop compliqué. Parce que Tommy ne s’excusera jamais d’être tombé amoureux et d’avoir voulu être heureux et tu ne t’excuseras jamais de lui en vouloir de t’avoir volé celle que tu pensais être l’amour de ta vie … Cet amour pour Alice que vous aviez tous les deux éprouvée et que vous partagiez était ce qui vous empêchera de vous faire totalement confiance. Il y aura toujours une forme de rancoeur parce que tu les as poussés à quitter Brisbane, parce que quand Tommy t’a fait confiance tu le lui as fait regretter et il y a certaines blessures qui ne guérissent pas facilement. Mais pour la première fois de votre vie, vous discutiez à peu près tranquillement de sujets difficiles et pour une fois, vous sembliez vous entendre. Oh vous n’alliez pas être d’accord sur tout, cela n’était pas possible mais vous écoutiez l’autre et vous étiez dans une position de compréhension de l’autre. Si votre mère avait essayé de créer des conflits, c’était étonnamment le contraire qu’elle avait réussi à faire aujourd’hui. Quand tu demandais à ton frère s’il pensait que c’était la meilleure chose à faire de ne pas parler d’Alice, il te répondit : « Mieux pour nous deux, en tout cas. » Il était certainement préférable que vous ne parliez pas trop souvent d’Alice parce que vous risquiez de ne pas aimer les souvenirs de l’autre. Pourtant, alors que ton regard se posait sur le visage de ton frère, tu y lus une souffrance qui te semblait bien plus importante que la tienne. Tu avais perdu Alice bien avant sa mort, tu avais eu le double du temps pour t’habituer à son absence. Finalement, le passage d’Alice dans ta vie avait été puissant et avait laissé des traces mais il avait été bien plus bref que ce qu’avait vécu ton frère. Et à Brisbane, personne ne connaissait Alice. Alors avec qui pouvait-il parler de la jeune femme ? Tu espérais sincèrement qu’il pouvait en parler à des personnes de son entourage car peu importe les avancées de votre relation, vous ne serez sans doute jamais prêts à partager vos souvenirs d’Alice. Tu l’avais vu quand tu avais essayé lors de votre sortie sur la plage.

S’il y avait une chose que tu ne t’attendais pas à faire aujourd’hui c’était te confier à ton frère. Pourtant, si vous décidiez de ne plus parler d’Alice à partir d’aujourd’hui, il y avait certaines choses qu’il devait entendre et vu qu’il semblait disposé à les entendre, tu décidais d’en profiter. Votre mère n’avait pas à parler d’Alice de cette manière mais elle avait été là quand tu t’étais effondré, elle t’avait vue t’enfoncer avant que tu ne te relèves et tu savais qu’elle estimait que tu ne t’étais jamais vraiment relevé. Alors oui, même si tu reconnaissais qu’elle exagérais, tu la comprenais mieux que Tommy. Votre relation chaotique avait toujours eu un impact sur l’équilibre de votre famille mais Alice avait tout fait exploser. Tu n’avais aucun mal à te rappeler la colère, la trahison, la haine qui t’avait envahie pendant de longs mois … Mais même au plus bas de ta spirale autodestructrice, tu n’avais jamais espéré qu’Alice le paie de sa vie, tu n’avais jamais souhaité une chose pareille. Oh, ce serait faux de nier que tu avais apprécié l’idée que ton frère ait à faire face à cette souffrance parce que tu l’avais vu comme une vengeance par procuration mais ça c’était avant, sur le moment. Tu avais vite compris que c’était puéril et ta nièce, inconnue à l’époque, avait perdu sa mère … Personne ne méritait cela. Tu vis que tes mots surprirent Tommy parce qu’il ne s’attendait certainement pas à les entendre sortir de ta bouche. Ce n’était pas étonnant, au retour de Tommy à Brisbane, tu n’avais pas hésité plusieurs fois à lui dire qu’il l’avait bien mérité quand tu étais persuadé avoir tout perdu. Mais c’est certainement l’aveu que tu fis par la suite, celui où tu avouais avoir du mal à t’engager après avoir traversé des moments difficiles qui étonna le plus ton frère. « Béatrice mériterait peut-être ce qui lui arrive, si elle s’en remet à maman pour lui trouver quelqu’un. » Tu ne pensais pas être un bon juge de ce que Béatrice méritait ou non mais elle faisait ce qu’elle voulait. Si elle avait les mêmes goûts que votre mère, cela la regardait. « Je pensais pas que … Enfin, tu as tellement toujours l’air sûr de toi. » Tu ne pus t’empêcher de lever un sourcil à ces paroles. Cela voulait dire que votre mère n’avait rien dit, lors des appels au Canada, elle n’avait rien dit et la connaissant c’était très surprenant. Tu avais deviné qu’il y avait de ça mais le lui entendre dire ne fit que te confirmer une chose : Tommy et toi n’aviez jamais pris le temps d’apprendre à vous connaître. Pas en grandissant et encore moins aujourd’hui. Tu n’avais jamais aimé paraître très sentimental. On t’avait souvent accusé d’être insensible ce qui n’était pas le cas. Tu n’aimais juste pas partager toutes tes émotions. « Je trouve cela intéressant que maman n’ait rien dit. Comme quoi elle sait tenir sa langue quand elle le veut bien. » Toute la difficulté était qu’elle le veuille bien … Paraître infaillible était une manière de te protéger. Laisser entrevoir des failles, c’était présenter aux autres les armes avec lesquelles frapper. et c’était une preuve de confiance que tu offrais à ton frère en lui confiant cela car il pouvait très bien s’en servir contre toi dans une prochaine dispute, ça vous saviez bien le faire. « Te laisser penser que je suis infaillible, c’était bien mieux que d’admettre que ça n’allait pas. Mais je pense que tu serais étonné si je te contais la vie que j’ai réellement comparée à celle que tu t’es imaginé que j’ai. » S’il y avait un domaine dans lequel tu étais sûr de toi, c’était ton boulot et dans ce domaine tout t’avait toujours réussi. Mais dans ta vie privée c’était une autre histoire et cette réalité devait être bien loin de la vie fantasmée que Tommy avait dû t’imaginer. Cet aveu ne voulait pas dire que tu étais prêt à la lui raconter mais le piédestal sur lequel tes parents t’avaient installé et auquel tu avais fini par t’habituer n’avait pas lieu d’être. Tu étais un homme comme un autre avec tes doutes et tes incertitudes. Cette discussion était nécessaire, tu en étais persuadé et tu refusais qu’elle se termine sans que vous avez acté la manière dont vous parleriez désormais d’Alice. Ta question fit soupirer ton frère qui finit par te dire : « Il est peut-être temps d’admettre qu’elle nous manque bien plus qu’à elle, tu penses pas ? Au fond c’est peut-être égoïste de notre part de vouloir la forcer à créer du lien avec quelqu’un dont elle n’a aucun souvenir … et peut-être que c’est mieux ainsi. » Ces paroles te laissèrent pensif. Tu n’avais aucun mal à reconnaître qu’Alice te manquait. Mais c’était un manque qui était familier désormais, un manque qui était devenu un valeureux compagnon et dont tu n’allais pas te débarrasser. D’Alice il ne te restait que de vieilles photos et des souvenirs et une dernière conversation remplie de cris et de reproches. La solution te sembla alors évidente, comme si tu aurais dû y penser plus tôt. « Nous sommes les deux seules personnes à Brisbane qui connaissions assez Alice pour continuer à la faire vivre à partir de souvenirs que nous ne serons certainement jamais prêts à partager. » Dis-tu très sincèrement. Alice avait choisi ton frère, elle lui avait tout donné à lui mais elle ne pouvait pas lui donner vos souvenirs partagés tous les deux et tu ne comptais pas le faire. Tout comme tu n’avais pas vraiment envie de connaître les souvenirs de Tommy avec la jeune femme non plus à vraie dire. « Alors arrêtons d’en parler. Laissons Alice dans nos souvenirs, n’en parlons plus à Moïra. » Posant ton regard dans celui de Tommy, c’était la partie suivante qui était la plus importante. « Et si un jour Moïra est curieuse et veut en savoir plus, ce jour-là, il faudra qu’on soit prêt à lui conter la femme qu’elle était. » Cela allait certainement vous demander des efforts car les traits de Moïra te rappelaient bien souvent sa mère mais vous lui deviez bien ça. Posant le torchon sur le comptoir de la cuisine pour qu’il sèche maintenant que la vaisselle était terminée, tu décidais de changer de sujet. Brutalement et radicalement mais c’était nécessaire. « Qu’est-ce que tu fais comme boulot en ce moment ? » Tu ne cherchais pas à dénigrer le travail de ton frère, tu étais simplement curieux. Et c’était un sujet bien moins émotionnel et dangereux que celui d’Alice donc tu espérais que Tommy attraperait au vol ce changement de sujet.


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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyDim 19 Juil - 13:23

Parfois, plus souvent qu’il ne le voudrait, parler d’Alice lui manquait. Mais les interlocuteurs eux aussi manquaient, la plupart des gens autour desquels le couple avait construit son quotidien étaient restés au Canada avec tous les souvenirs que possédait Tommy, et aujourd’hui il n’y avait guère plus qu’avec l’ancienne nourrice de Moïra que le brun échangeait encore à quelques occasions. Certains avaient tourné le dos à Tommy lorsqu’il avait terminé en prison, à d’autres c’était lui qui avait tourné le dos à sa sortie, en comprenant que Kenora n’avait plus rien à lui apporter et que la suite de son histoire s’écrirait en Australie, dans cette ville qu’il avait fui sans regret dix ans auparavant mais dans laquelle sa fille avait construit trop de repères pour qu’il ne puisse se résoudre à l’en arracher. Dans cette ville où le souvenir d’Alice n’était pas associé à l’image d’un couple heureux mais à celle d’une famille au milieu de laquelle le torchon brûlait. À Brisbane Alice était un sujet tabou, au grand désespoir d’un Tommy dont huit ans plus tard la vie peinait à retrouver un sens, un équilibre … Et parfois, comme aujourd’hui, le manque lui pesait plus douloureusement que d’autres jours et il aurait aimé pouvoir en parler, avoir une oreille à laquelle confier ses souvenirs sans l’arrière-goût de drame et de remord pour suivre derrière. Au milieu de tout cela suggérer de ne plus en parler du tout était donc un crève-cœur pour le brun, mais l’idée d’entacher le souvenir d’Alice lui était plus douloureuse encore que celle de devoir le garder pour lui, et il était devenu trop las des batailles contre sa mère et son frère pour alimenter encore le feu de leurs reproches à ce sujet.

Les confessions de Marius cependant l’avaient pris par surprise, car éclairant la situation et le point de vue qu’il en avait d’une autre manière, une dont Tommy ne soupçonnait jusque-là par vraiment qu’elle puisse exister. A ses yeux Alice n’avait toujours été qu’une excuse rêvée utilisée par Marius et par leur mère pour lui reprocher ses actions, pour justifier l’image de fils et de frère décevant qu’on lui affublait déjà depuis toujours, et il n’avait jamais vu la réaction de son aîné comme autre chose qu’un ego blessé plutôt que comme la souffrance sincère d’un cœur brisé … Alice et Marius au fond ce n’était rien d’autre qu’un amour de vacances, éphémère, voilà ce dont il s’était toujours persuadé, sans doute pour se rassurer. « Je trouve cela intéressant que maman n’ait rien dit. Comme quoi elle sait tenir sa langue quand elle le veut bien. » La remarque lui arrachant un sourire amer, Tommy avait haussé les épaules « Elle me l’a dit. J’ai juste toujours pensé qu’elle en rajoutait, comme d’habitude. » Et au fond il restait persuadé qu’elle en rajoutait, effectivement, quand bien même la part de vérité était peut-être un peu plus importante qu’il ne l’aurait pensé. « Et puis c’est pas non plus comme si on s’appelait régulièrement. » Mais là aussi, peut-être leur mère en avait-elle rajouté en prétendant avoir son cadet au téléphone bien plus régulièrement que dans la réalité. La gêne était souvent palpable, la conversation pas toujours plaisante, et en définitive il fallait bien souvent compter sur Noël ou un anniversaire pour que coup de téléphone il y ait entre Tommy et ses parents, souvent plus par principe que par volonté tant d’un côté que de l’autre. Il n’avait pas fait de commentaire supplémentaire lorsque Marius avait ajouté « Te laisser penser que je suis infaillible, c’était bien mieux que d’admettre que ça n’allait pas. Mais je pense que tu serais étonné si je te contais la vie que j’ai réellement comparée à celle que tu t’es imaginé que j’ai. » néanmoins, pouvant éventuellement admettre que le revirement d’Alice l’ait touché plus qu’il ne le laissait paraitre, mais pas pour autant disposé à écouter Marius lui conter ses malheurs depuis le sommet de sa tour de cristal, avec son boulot en or, son appartement tout droit sorti d’un magazine de décoration et ses chaussures coûtant probablement la moitié de son propre salaire.

Mais ils ne referaient ni l'histoire ni le passé, Marius et Tommy n’avaient jamais rien partagé et rarement trouvé un terrain d’entente sur quelque sujet que ce soit, et Moïra et Alice représentaient probablement leur unique point commun. Et s’ils parvenaient aujourd’hui – non sans que le chemin n’ait été semé d’embuches – à trouver un terrain d’entente pour le bien de la première, ils ne parviendraient probablement jamais à en faire autant au sujet de la seconde … Et la mémoire d’Alice méritait mieux que d’être sans cesse remuée au gré de leurs désaccords après toutes ces années. Ils se faisaient plus de mal que de bien, à eux comme à Moïra, et il était temps qu’ils cessent de forcer le destin comme Tommy avait fini par le suggérer. « Nous sommes les deux seules personnes à Brisbane qui connaissions assez Alice pour continuer à la faire vivre à partir de souvenirs que nous ne serons certainement jamais prêts à partager. » avait alors confirmé Marius d’un ton un peu solennel. « Alors arrêtons d’en parler. Laissons Alice dans nos souvenirs, n’en parlons plus à Moïra. Et si un jour Moïra est curieuse et veut en savoir plus, ce jour-là, il faudra qu’on soit prêt à lui conter la femme qu’elle était. » Et le cadet d’acquiescer, la mort dans l’âme, et sans oser admettre qu’il y avait de toute façon déjà un moment qu'Alice a cessé d’être un sujet de conversation entre sa fille et lui. Que l’album photos chapardé dans son tiroir à chaussettes peu après leur installation à Redcliffe, et dont il avait fait mine de ne jamais remarquer qu’il se cachait désormais sous le lit de la fillette, n’avait pas été ouvert depuis un moment et que si questions Moïra avait eu elle en avait trouvé les réponses toute seule, et dormait désormais sur ses deux oreilles.

La vaisselle terminée, Tommy s’était permis un coup d’œil à travers le voilage en dentelle qui ornait la fenêtre, espérant voir revenir sa fille et son père sans qu’il ne soit pourtant fait trace d’eux. Il s’étonnait que sa mère n’ait pas encore fait irruption dans la cuisine pour leur offrir sa meilleure interprétation de celle que rien n’atteignait et pour qui leur précédente discussion n’aurait jamais existé, mais là aussi il n’en avait rien été, et maintenant qu’il n’avait plus d’assiettes à nettoyer et que Marius et lui avaient clos le seul sujet susceptible de les mettre d’accord, la situation tendait à redevenir embarrassante. « Qu’est-ce que tu fais comme boulot en ce moment ? » Arquant un sourcil tant la question semblait sortir de nulle part, Tommy s’étonnait par ailleurs un peu que ses parents n’aient pas pesté dernièrement sur les choix professionnels de leurs deux cadets, Scarlett et lui se disputant visiblement la place de celui dont l’emploi actuel provoquerait le plus grand soupir de lassitude de la part de leurs parents – s’ils savaient quel autre emploi leur benjamine exerçait pour arrondir ses fins de mois. « On reste sur les sujets qui fâchent, je vois. » avait-il alors ironisé, toutefois sans animosité, avant d’ajouter face à l’expression obtenue en retour de son frère « Ça va, fais pas cette tête. Je décharge des cargos, tu t’imaginais quand même pas que je faisais ça par passion ? » Sauf si sa passion consistait dans le fait de gagner de quoi garder un toit au-dessus de sa tête et de celle de Moïra, auquel cas il était effectivement un grand passionné. « C’est sûr que j’étais plus dans mon élément quand je servais des pintes à des amateurs de rugby. Et là au moins les clients étaient honnêtes. » Mais il en avait probablement déjà trop dit, et faisant mine de chasser la conversation d’un signe de main Tommy avait tourné à nouveau le dos à son frère avec l’intention de se faire un second café. Et comme il n’était pas un rustre il en referait une cafetière pleine, pour que n’importe quel autre Warren même leur mère puisse se servir aussi.
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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyJeu 30 Juil - 8:02

C’était presque irréel de réaliser que vous étiez en train d’avoir cette conversation. La mention d’Alice avait toujours suffit à déclencher entre vous les cris et des paroles d’une violence parfois inégalée. Le pire dans l’histoire c’est que Tommy et toi n’aviez jamais parlé du sujet. Jamais parlé de ce qu’Alice avait représenté pour toi, de ce que son choix de partir avec Tommy avait créé et des séquelles avec lesquelles tu te battais encore aujourd’hui. Ce n’était pas par amour de la solitude que tu vivais encore seul. Ce n’était pas non plus par amour pour Alice mais ton incapacité à te projeter dans une relation avec une femme depuis qu’Alice t’avait brisé le coeur et brisé toute confiance en toi était bien réelle. Comme d’habitude toutefois, Tommy ne devait pas se douter de tout cela et ne devait pas vouloir l’envisager. Pour une raison que tu ignorais, Tommy avait toujours idéalisé ta vie. Comme si tu étais au-dessus des souffrances du reste des humains et que tu jetais sur ce bas-monde un regard dédaigneux. Tu ne savais pas comment tu en étais arrivé à lui donner cette impression car jamais tu n’avais pensé une chose pareille. Comme tout homme sur terre, tu avais tes faiblesses, tu avais tes blessures et tu étais assez honnête pour reconnaitre qu’elles étaient nombreuses. Ta mère t’avait suggéré à de nombreuses reprises de consulter un psychologue mais c’était quelque chose qui n’était pas envisageable pour toi. L’idée seule te faisait frissonner et tu savais que cela ne fonctionnerait pas. Seule une démarche volontariste peut fonctionner à ce niveau-là et tu n’aurais pas été volontaire. Alors tu te traines des blessures vieilles comme le monde en te demandant si un jour tu finiras par t’en défaire ou si tu es condamné à ressasser le passé encore et encore. De cette conversation, tu en tires un constat qui, contre toute attente, t’apaise. Tu comprends enfin la profondeur de l’amour de Tommy pour Alice, cet amour dont tu avais souvent douté il fallait l’avouer. Accepter que ton frère puisse aimer Alice mieux que tu ne l’avais fait n’était pas facile et tu n’arrivais toujours pas à le faire mais la profonde tristesse que tu pouvais lire sur ses traits quand il parlait d’elle était bien là. Pour toi, Alice n’était qu’un souvenir désormais lointain ne l’ayant pas vue depuis leur départ de Brisbane mais pour Tommy, elle était beaucoup plus que ça. A demi mots, sans entrer dans les détails, tu confiais à Tommy que ta vie n’était pas aussi rose qu’il voulait le penser. Certes, tu avais un métier que tu aimais et qui te permettait de vivre confortablement, tu n’avais pas de problèmes d’argent mais ce n’était pas le plus important. Le départ d’Alice avait entraîné un certain nombre de conséquences sur ta vie, des conséquences qui avaient bien failli t’entraîner dans une spirale infernale. « Elle me l’a dit. J’ai juste toujours pensé qu’elle en rajoutait, comme d’habitude. Et puis c’est pas non plus comme si on s’appelait régulièrement. » Vu la relation entre Tommy et votre mère, tu doutais en effet que les appels aient été réguliers. Que votre mère lui ait parlé de ce que tu traversais ou pas ne changeait rien. Tu doutais que Tommy aurait essayé de comprendre ou se serait mis à ta place. Il était plus facile de camper sur vos positions. Toi tu étais le frère inaccessible, celui à qui tout réussissait et lui il était celui qui avait toujours tout fait pour te mettre des bâtons dans les roues et te faire souffrir. Avec cette vision l’un de l’autre, il était plus simple de vous envoyer des insultes à la figure et de justifier des comportements que vous auraient parus aberrants avec n’importe qui d’autre. Penser que votre mère en rajoutait était certainement plus simple que d’imaginer que tu avais pu souffrir … Mais cela ne servait à rien de s’éterniser sur le sujet. Ce qui était passé ne pouvait pas être changé et tu avais réussi à sortir de ce cercle vicieux. Alors parce que Tommy l’avait suggéré et parce que c’était sans doute bien plus sage ainsi, tu acquiesçais et tu acceptais de ne plus parler d’Alice. Vous ne seriez jamais prêts à parler de vos souvenirs avec la jeune femme de toute manière, il fallait le reconnaître. Ces souvenirs, c’était la seule chose que Tommy ne t’avait pas volé de ton histoire avec Alice alors tu les conservais précieusement. Et tu te doutais que c’était la même chose pour ton frère. Alors tu acceptais de ne plus en parler à part si Moïra mettait le sujet sur la table. Pour Tommy, elle n’allait pas le faire et ne voulait pas le faire. Cela te brisait le coeur à toi aussi mais tu restais persuadé qu’un jour, ce serait nécessaire. Que cette attitude défensive de Moïra ne durera pas pour toujours et qu’elle finira par être curieuse. Ton frère reste silencieux à tes paroles, scellant définitivement ce pacte qui était censé faciliter vos futures discussions. Il était peut-être temps de bannir le passé et d’arrêter de le laisser influencer votre présent. La discussion que vous étiez en train d’avoir prouvait que vous pouviez arriver à discuter comme des adultes et à prendre des décisions qui bénéficieraient à votre relation et à celle de votre famille. Beth serait tellement contente, tu l’imaginais déjà à la limite des larmes en apprenant que vous aviez eu cette conversation.

Une fois la conversation sur Alice terminée, la vaisselle l’était aussi. Tu remarquais que votre mère n’avait pas fait son apparition dans la cuisine ce qui était un miracle mais tu appréciais cette relative tranquillité pour l’instant. Cela n’empêchait pas que le silence se faisait pesant et que Moïra n’était pas de retour. Au regard que Tommy jetait par la fenêtre, tu comprenais qu’il n’attendait que ça pour s’échapper de cette maison qu’il devait voir comme une prison. C’était ta tâche à toi de rester encore une heure ou deux pour discuter avec tes parents … Alors tu lances le sujet le plus banal du monde pour briser le silence, celui du boulot. Tu ignores ce que fait Tommy en ce moment et cela t’intrigue. « On reste sur les sujets qui fâchent, je vois. » Tes yeux se lèvent vers le ciel à ces paroles. Tu avais veillé à ne teinter tes mots d’aucun sous-entendu. Tu étais véritablement curieux. « Ça va, fais pas cette tête. Je décharge des cargos, tu t’imaginais quand même pas que je faisais ça par passion ? » Non effectivement, tu doutais que cela soit une passion. Les métiers manuels t’avaient toujours peu attirés et tu ne comprenais toujours pas comment des gens pouvaient préférer faire ce genre de métiers au lieu de faire des études et de sortir avec un diplôme qui leur permettra de trouver des métiers bien plus intéressants et mieux payés. Ton frère était libre de travailler là où il le souhaitait, l’essentiel était que Moïra ne manque de rien. A cette remarque de ton frère, tu te rendis compte que tu ignorais quelle était la passion de ton cadet. La question ne t’était jamais venue à l’esprit auparavant. « J’aurais du mal à croire que c’est une passion en effet. Mais si elle ne se cache pas là, quelle est ta passion ? » La tienne était facile à deviner. Les arts avaient toujours joué un rôle très important dans ta vie que ce soit quand tu peignais des aquarelles ou quand tu achetais des bouquins sur l’art ou quand tu allais l’observer dans des musées ou des galeries. « C’est sûr que j’étais plus dans mon élément quand je servais des pintes à des amateurs de rugby. Et là au moins les clients étaient honnêtes. » Les dernières paroles de ton cadet et son geste pour chasser les paroles qu’il venait de prononcer et firent froncer les sourcils. Ses clients sur le port n’étaient pas honnêtes ? Tu ne connaissais pas assez ces milieux pour comprendre ce qu’une telle implication voulait dire. Mais si Tommy l’avait mentionné, même sans le vouloir, c’était qu’il devait y avoir quelque chose là-dessous. Cependant, tu te voyais mal questionner ton frère à ce sujet. « Je ne sais pas ce que des clients malhonnête signifie dans ton métier mais fais attention à toi d’accord ? » Tu n’avais aucune envie qu’après la perte de sa mère, ta nièce perde également son père. Et par perdre, tu envisageais toutes les possibilités comme un retour en prison ou une disparition plus définitive. C’était souvent ce que l’on voyait dans les films quand on voyait les ports … « Même si tu dois penser le contraire, je préfère que tu ne retournes pas en prison si possible. Ce n’est qu’un job, mieux vaut le quitter que de le laisser te bouffer de l’intérieur. » Dis-tu simplement à ton frère. En ignorant de quoi tu parlais, c’était difficile de lui donner de réels conseils mais il trouverait bien un autre emploi s’il quittait celui-ci non ? Il valait mieux qu’il reste loin de toute activité malhonnête vu son passé.


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Message(#)trust is earned when actions meet words (tommy) EmptyLun 14 Sep - 17:40

Une fois n’était pas coutume, ce n’était pas tant le fait d’avoir affaire à Marius que le sujet que son frère venait de mettre sur le tapis qui avait poussé Tommy à être un peu sur la défensive. Il n’avait pas besoin que son aîné le dise pour savoir qu’il se souciait bien peu de la manière dont il gagnait sa vie – pourvu que ce soit légal – et de l’épanouissement qu’il y trouvait ou non. C’était l’une des grandes différences entre Marius et lui, son frère faisait un métier qu’il aimait et donnait souvent l’impression de vivre pour son travail ; Tommy lui travaillait pour vivre, mais sans aucune passion si ce n’était celle de pouvoir mettre un toit sur sa tête et sur celle de Moïra. Il ne s’en plaignait pas, ni ses capacités ni ses antécédents ne lui permettaient d’aspirer à mieux et il avait fini par se faire une raison, mais la remarque que lui avait fait Marius en réponse prouvait à elle seule que son frère et lui vivaient sur deux planètes différentes. « J’aurais du mal à croire que c’est une passion en effet. Mais si elle ne se cache pas là, quelle est ta passion ? » La réponse à cette question n’importait pas en réalité, car vivre de sa passion était un luxe et ce luxe-là comme tous les autres Tommy ne pouvait pas se le permettre. Haussant les épaules, il avait balayé le souci d’un « J’ai pas vraiment le temps de me poser ce genre de questions. » nonchalant, s’évitant ainsi de devoir admettre qu’en plus du reste, il n’en avait tout simplement pas la moindre idée. La vérité c’est que même si on lui donnait subitement l’occasion de pouvoir faire ce que bon lui semblait de son existence, il ne surit ni vers quoi se tourner ni comment s’en accommoder. Au fond peut-être – sans doute – avait-il fit une erreur en quittant le McTavish au prétexte de vouloir voir si l’herbe était plus verte ailleurs, à ne pas avoir su se contenter du peu qu’il avait pour au final se trouver dans une situation bien moins enviable. Craignant cependant d’en avoir trop dit, il avait chassé d’un geste de la main sa propre remarque mais le mal était déjà fait : Marius avait tiqué sur la formulation et froncé les sourcils, se targuant finalement d’un « Je ne sais pas ce que des clients malhonnêtes signifie dans ton métier mais fais attention à toi d’accord ? » lui donnant soudainement l’air d’un aîné modèle, ce qui ne manquait pas de surprendre compte tenu de la situation. Mais ça bien sûr, c’était avant qu’il ajoute « Même si tu dois penser le contraire, je préfère que tu ne retournes pas en prison si possible. Ce n’est qu’un job, mieux vaut le quitter que de le laisser te bouffer de l’intérieur. » et que Tommy ne soupire avec un brin de lassitude. Il parlait d’entourage malhonnête mais c’était directement lui que l’on imaginait finir, encore, derrière les barreaux – classique. « Tu remarqueras quand même que l’option de la prison te vient à l’esprit à une vitesse fulgurante. » avait-il alors ironisé avec un brin de lassitude. « C’est rien, faut juste apprendre à fermer les yeux et pas se mêler des affaires des autres. Et c’est pas comme si j’avais le choix de toute façon … peut-être que toi tu peux te permettre de quitter ton boulot et d’en retrouver un autre la semaine qui suit, mais c’est pas mon cas. » Pas qu’il n’espère se faire plaindre à ce sujet, il n’avait eu besoin de personne pour terminer en prison et ne pouvait par conséquent s’en prendre qu’à lui-même d’en subir maintenant les dommages collatéraux … Mais il exposait là un simple fait, Marius et lui n’avaient ni le même CV ni les mêmes antécédents, et ce qui ressemblait à une formalité pour son aîné avait des allures de parcours du combattant pour le cadet. « Garde ça pour toi, ajouta-t-il alors un peu précipitamment en entendant de l’agitation dans le vestibule – Grand-père et petite-fille étaient visiblement de retour, s’il te plait. » Il n’avait pas besoin qu’on lui fasse de nouveau la morale sur ses déboires professionnels, et surtout il n’avait pas besoin quelqu’un d’autre s’inquiète des ennuis dans lesquels il risquait de se fourrer un jour ou un autre … Il le faisait déjà très bien tout seul.
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