| Quand faut y aller, faut y aller (Raph&Mira) |
| | (#)Dim 26 Avr 2020 - 19:38 | |
| « Enlève ton t-shirt. » La phrase sonnait beaucoup plus sexuelle que ce qu’elle s’était imaginée et elle se pinça les lèvres, gênée, en espérant qu’elle arriverait à ne pas rougir. « Enfin, c’est pas que je veux pas voir tes beaux muscles de danseur… » même si elle n’allait certainement pas laisser cette occasion pour se rincer l’œil. « mais si tu veux que ton futur t-shirt corresponde parfaitement à tes mensurations, il va falloir que tu m’enlèves ça. » qu’elle affirme sur un ton un peu plus joueur en montrant le haut du jeune homme. L’humour l’avait toujours aidée à s’en sortir sans paraître trop idiote, et quand elle était gênée, deux possibilités s’offraient à elle : parler avec des phrases à rallonge ou se cacher derrière l’humour. Bien trop souvent, son cerveau choisissait la première option et dans ce cas-là, son malaise ne pouvait pas être plus démonstratif, comme lorsqu’ils se sont retrouvés tous les deux, deux jours plus tôt. Le blond avait tout de même fini par accepter sa proposition malgré son débit de parole qui devait en affoler plus d’un, mais il avait dit oui, il était là et Mira n’en revenait toujours pas de le voir dans son petit appartement. Tout d’abord parce qu’aucun homme n’y était encore entré à l’exception de son père, mais surtout parce que Raphael était le premier de la catégorie du sexe opposé pour qui elle allait confectionner des vêtements sur-mesure. Deux jours plus tôt, elle n’aurait jamais pensé qu’elle puisse proposer ce genre de service, surtout pas à un homme, et surtout pas à quelqu’un qu’elle connaissait à peine. Lors de cet après-midi où Kieran était malencontreusement tombé malade, elle ne pensait pas qu’elle pourrait se lier d’amitié avec boucle d’or de cette façon, elle ne pensait d’ailleurs pas qu’ils allaient tenir plus de quinze minutes sans que l’un ou l’autre ne feigne avoir un rendez-vous ou une chiasse imminente pour s’éclipser du café. A la place, ils s’étaient découvert une passion commune pour les fringues qui sortaient de l’ordinaire, ils s’étaient apprivoisés en douceur derrière leur tasse de thé vert, et ils s’étaient rendu compte qu’ils n’étaient peut-être pas si différents l’un de l’autre. « Promis ce sera pas très long, on fait juste le haut pour aujourd’hui. » Parce qu’il fallait de toute façon briser la glace, il ne pourrait pas passer à côté de la séance déshabillage devant elle s’il souhaitait avoir un résultat correct, surtout s’il voulait que ses vêtements soient uniques. Les mesures sur le haut du corps n’étaient pas les plus intimes, si un jour Mira devait lui coudre un pantalon ou un short, Raphael ne pourra pas passer à côté du fait qu’il faudra qu’elle mesure la longueur de l’entrejambe et la circonférence de la cuisse, des zones bien plus embarrassantes si le jeune homme s’avérait être pudique. « T’es toujours partant ? » demande-t-elle, un sourire étirant ses lèvres et le regard malicieux. Pour une fois, ce n’était pas elle qui se trouvait dans une situation qui l’amènerait à rougir.
@Raphael Elly |
| | | | (#)Lun 27 Avr 2020 - 6:08 | |
| Il s’était présenté chez Mira de bonne heure, autour du déjeuner, environ. Il lui avait généreusement offert une boîte d’une demi-douzaine de beignets pour la remercier de l’accueillir chez elle. Tous les deux, ils avaient de grands plans, ils allaient faire de grandes choses. Si Raphael s’était senti plutôt nerveux en se rendant à son appartement en vélo, il s’était tout de suite détendu en voyant son joli sourire accueillant. La gêne était encore présente entre eux mais c’est comme s’il avait décidé de l’accepter comme un troisième compagnon – celui qui remplace Kieran, peut-être. C’est donc confortablement installé dans le canapé de son hôte qu’il déplie minutieusement le tissu à motifs de kiwis qu’il a acheté sur internet, lui aussi. « Enlève ton t-shirt. » Les yeux exorbités, il relève la tête pour croiser le regard un peu trop sérieux de Mira. Il avait visiblement oublié d’ajouter ce détail à l’équation. « Enfin, c’est pas que je veux pas voir tes beaux muscles de danseur… » Et c’est parti. Montagne russe de timidité et de joues rougies. « mais si tu veux que ton futur t-shirt corresponde parfaitement à tes mensurations, il va falloir que tu m’enlèves ça. » Hésitant, il se met à faire fonctionner ses neurones à mille kilomètres par heure pour trouver un moyen de retarder le moment où il retirerait ce t-shirt dans lequel il se sent soudainement très confortable. Comment expliquer son malaise ? C’est simple : il ne s’est jamais dénudé devant une fille. Il était ce petit garçon qui portait un débardeur lors des cours de piscine, incapable de se mettre à nu devant un public. « C’est obligatoire ? Tu peux faire le t-shirt un petit peu plus grand, sinon, ça ne me dérange pas qu’il soit un peu lousse. » Il hausse les épaules en faisant mine de simplement balancer des idées bénignes pour ne pas admettre qu’il n’est pas particulièrement à l’aise de lui offrir une vision de ce torse que seul son miroir a pu admirer. « Promis ce sera pas très long, on fait juste le haut pour aujourd’hui. » Ah, parce qu’il devra retirer son pantalon une prochaine fois ? Eh, merde il aurait dû lire les petits écriteaux dans le bas du contrat avant de le signer aveuglément. « T’es toujours partant ? » Il le voit, l’amusement, dans les yeux de Mira, et il aimerait bien pouvoir rigoler avec elle mais il s’agit là de LA VIRGINITÉ DE SA NUDITÉ. C’est un sujet fort délicat pour un mec qui n’arrive pas à se situer dans l’échelle de la sexualité – quoi, un torse c’est sexuel d’accord ? « Euh, ouais, ouais, mais t’as pas un petit copain ? Ou un pote qui pourrait nous voir par la fenêtre et s’imaginer des trucs. » Il demande en se grattant nerveusement le bras, les yeux déviés vers la fameuse fenêtre qu’il a dénichée et qui l’a inspiré dans sa fausse excuse. À vrai dire, il se rend compte qu’il n’en connait pas beaucoup sur la vie de la couturière et il pourrait être surpris par l’apparition de sa famille entière qui était, contre toute attente, planquée dans la cuisine. ON NE SAIT JAMAIS. @Mira Brown |
| | | | (#)Mar 28 Avr 2020 - 16:34 | |
| Raphael avait débarqué avec des beignets, sans doute parce que c’est un garçon bien élevé et poli et qu’il souhaitait faire bonne impression. La raison de cette rencontre ne méritait pourtant ni offrande ni bouquet de fleurs, mais Mira avait tout de même lorgné sur la boîte dont en émanait une douce odeur de sucré (et de gras). Si elle l’avait accueilli d’un sourire chaleureux et d’un ‘installe-toi où tu veux je t’en prie’, la couturière était rapidement rentrée dans le vif du sujet. Le jeune homme ne s’attendait apparemment pas à la franchise de Mira, et il s’attendait visiblement encore moins à se foutre à moitié à poil devant une fille qu’il connaissait à peine. Devant son regard ahuri, la brune s’essaie à une petite taquinerie pour détendre l’atmosphère, mais le danseur semble rougir de plus belle. « C’est obligatoire ? Tu peux faire le t-shirt un petit peu plus grand, sinon, ça ne me dérange pas qu’il soit un peu lousse. » Elle aurait très bien pu faire un t-shirt qui ne lui taille pas, quelque chose de standard et de plus lâche, c'est vrai. À vue d’œil, elle pouvait même déterminer que c’est certainement la taille L qui lui conviendrait, mais elle aimait faire les choses bien, et il faut avouer qu’elle aimait surtout le voir se démerder avec son malaise. Il était mignon quand il ne savait plus où se mettre. Elle lui lance un regard navré, s’il ne voulait vraiment pas se mettre torse nu, elle n’aurait de toute façon pas d’autre choix que de faire à vue de nez, mais la solution idéale serait tout de même celle où il accepterait sa proposition de se dépoiler. Elle tente une dernière fois en lui assurant que ça serait rapide et ajoute sur un ton plus léger qu’il n’aura pas besoin de retirer son pantalon maintenant. Sa réaction ne se fait pas attendre bien longtemps, il a l’air d’être encore plus mal à l’aise qu’au début, et Mira s’amuse sadiquement de ce qu’elle est en train de lui faire subir. Elle ne devrait pas, elle sait ce que c’est que d’être dans cette position sans pouvoir s’échapper, mais sur le coup elle n’a presque aucun scrupule à le faire. « Euh, ouais, ouais, mais t’as pas un petit copain ? Ou un pote qui pourrait nous voir par la fenêtre et s’imaginer des trucs. » Archibald était certainement au boulot, et indéniablement pas en bas de chez elle. Quant aux autres, personne ne savait qu’elle était en couple avec Ford. Sauf Jessalyn. Mais ce n’est absolument pas son genre d’aller le crier sur tous les toits. Elle se souvenait à peine d’Archi et elle ne connaissait même pas Lara : aucune crainte des deux côtés. Et quand bien même Archibald venait à le savoir, ça faciliterait peut-être la rupture. « Y’a personne qui peut nous voir d’ici de toute façon. Puis si tu veux j’peux fermer les rideaux si t’as peur qu’on mate tes pectoraux. » qu’elle finit par dire en haussant les épaules, absolument pas affolée ni réticente à l’idée qu’on puisse voir un homme torse-nu à sa fenêtre. « Et t’inquiète pas pour mon petit ami, il ne saura rien de notre petit secret. » La voix suave ponctuée d’un clin d’œil, elle s’amusait décidément vraiment beaucoup à rendre Raphael mal à l’aise. « Allez, je rigole ! Ca va bien se passer Boucle d’or ! Si tu veux vraiment pas enlever ton t-shirt, je me débrouillerai pour faire sans. » affirme-t-elle en lui donnant une petite tape affectueuse sur l’épaule avant d’ajouter : « On reportera la séance déshabillage quand on se connaitra mieux. » Cette fois-ci c’est la dernière pique que je lance se promet-elle avant de s’emparer de son mètre. Si elle ne pouvait pas prendre les mensurations à même le corps, elle les prendrait tout de même au-dessus du t-shirt. C’est mieux que rien. |
| | | | (#)Mar 28 Avr 2020 - 21:43 | |
| Ses propres beignets, il les lorgne pour se sortir de cette situation inconfortable. Leur simple odeur de bon gras arrive à le rendre légèrement confortable même si Mira continue d’insister pour que le t-shirt qu’elle lui fabriquera soit parfaitement adapté à sa carrure. Lui, il continue à chercher des raisons dans les plus profondes des abysses. Et son petit copain ? Et ses potes ? Et sa famille cachée dans la famille ? Tant d’options sont offertes à lui pour lui permettre de garder ses fringues sur lui mais aucune d’entre elles ne fait du sens. « Y’a personne qui peut nous voir d’ici de toute façon. Puis si tu veux j’peux fermer les rideaux si t’as peur qu’on mate tes pectoraux. » Il va falloir qu’elle arrête d’énumérer les muscles qui constituent son torse, ça ne l’aide pas à oublier sa pudicité. Si de fermer le rideau aurait été une solution pour quelqu’un qui ne souhaite pas se faire admirer par les voisins, pour Raphael, ce n’est que de poser un pansement sur une rotule cassée. C’est Mira qui le rend mal à l’aise ou, plutôt, le simple fait qu’elle possède une poitrine, des cheveux longs, des hanches larges…. C’EST UNE FILLE ! « Et t’inquiète pas pour mon petit ami, il ne saura rien de notre petit secret. » Oh ? Voilà une opportunité pour lui de se changer les idées. Il ne savait pas qu’elle avait un homme dans sa vie et ça le surprend, étrangement – allez savoir pourquoi, c’est son instinct qui a cru qu’elle était célibataire. Elle est une jolie fille, pourtant, il est certain que plusieurs garçons tournent la tête en sa direction et, pourtant, pas lui. C’est étrange quand même. Malgré tout, l’asiatique se permet encore quelques vannes, lui glissant un clin d’œil au passage, et il se pince les lèvres en rougissant de plus bel. Il a l’air complètement coincé, le petit garçon effrayé, alors il tend sa main vers le carton de beignet pour s’emparer d’une pâtisserie fourrée à la fraise. Il la gobe en entier, en une seule bouchée, et ça lui donne une bonne raison de ne pas parler. Toutefois, quand il avale – difficilement, c’était une sacrée bouchée quand même – il se voit obligé de ne pas laisser Mira monologuer. « Non, nooooon, je vais l’enlever, c’est bon. » Et elle allait gagné, jusqu’à ce qu’elle ajoute un autre commentaire à caractère intime. « On reportera la séance déshabillage quand on se connaitra mieux. » Cette fois, c’est une moue qu’il lui offre et il se lèche le bout des doigts pour se débarrasser de la poudre de sucre qui s’y était installé. « J’espère que tu te rends compte que t’as un talent pour instaurer le malaise. Je pensais déjà avoir la médaille d’honneur pour ça mais tu peux faire bien pire. » Et il profite de cette lancée pour timidement retirer son t-shirt, le gardant toutefois en boule sur son ventre. Et c’est parti pour sa prestation habituelle dans laquelle il ne croise jamais le regard de son interlocutrice même si cette dernière s’est emparée d’un premier outil de couture qui ressemble énormément à une règle molle (c’est probablement juste ça en fait). Ça serait quand même vachement bizarre de la regarder dans les yeux alors qu’il est à moitié nu, pas vrai ? Non ? Bon d’accord, il exagère. « Un petit ami, alors. » C’est à lui de la faire parler d’un sujet qui pourrait sembler plus délicat pour certains (ou juste pour lui). « Vous êtes ensemble depuis longtemps ? » Par réflexe, il observe la pièce dans laquelle ils discutent pour noter les preuves de la présence d’un garçon dans cet appartement. À vrai dire, il ne voit rien de bien flagrant, peut-être que son homme ne correspond pas aux critères de virilité qui consistent à laisser traîner des effets personnels partout dans la maison, ainsi que des sachets de nourriture et des canettes de soda vides. |
| | | | (#)Mer 29 Avr 2020 - 1:15 | |
| L’attitude de Mira aurait déjà pu le faire fuir, pourtant, il reste. Gêné, certes, mais il n’a toujours pas détalé en courant. Il préfère se fourrer un beignet en entier dans la bouche, chacun ses méthodes, et il cède même à sa demande insistante – presque perverse – quand elle lui trouve toutes les excuses du monde pour qu’il retire finalement son t-shirt. « J’espère que tu te rends compte que t’as un talent pour instaurer le malaise. Je pensais déjà avoir la médaille d’honneur pour ça mais tu peux faire bien pire. » Un rire diabolique sort de sa petite gorge, elle ressemblerait presque à Ursula dans la petite sirène. En plus mince et moins violette, mais décidément le même regard et sourire en coin sadique. N’importe qui aurait pu se moquer d’elle, mais Raphael, lui, semble effrayé. Le blond se défait finalement du tissu qui cache sa musculature, et même si Mira fait tout pour ne pas lorgner sur sa peau nue comme elle bave sur les beignets, elle jette tout de même un coup d’œil rapide. Rien à voir avec Archibald. Elle se place derrière lui pour faire mine de mesurer la largeur de ses épaules, ainsi il ne voit pas son regard toujours aussi surpris alors qu’elle ne peut s’empêcher de le comparer à son petit ami. « Un petit ami, alors. Vous êtes ensemble depuis longtemps ? » Comme s’il lisait dans ses pensées, il profite de l’information qu’elle a laissé échapper pour l’interroger, certainement prêt lui aussi à sauter sur l’occasion pour retourner la situation embarrassante et la rendre à son avantage. A moins que ce ne soit que Mira qui ne se sente jamais à l’aise lorsqu'il s'agit de parler de lui. C’est peut-être finalement plutôt ça en fait. Elle s'entête à rester dans une relation vouée à l'échec, ils n'ont aucune alchimie, clairement aucune attirance sexuelle l'un pour l'autre, mais elle se raccroche au fait qu'il est gentil et plutôt mignon. Et puis c'est vrai, Archibald est attentionné, il fait en sorte de se rendre disponible dès qu'elle lui accorde un créneau, il lui prépare ses plats préférés quand ils passent la soirée chez lui, et il fait toujours en sorte d'être à ses petits soins : le petit ami idéal, ou un petit soumis, au choix. « Oui. Non. Enfin, je sais pas trop. » Elle ment, elle sait que ça fait trois mois et une semaine qu’ils sont ensemble, elle sait que trois mois c’est rien et pourtant c’est sa plus grosse relation. Aussi petite soit-elle. Elle a compté parce qu'elle se disait que ça risquait de devenir sérieux, ou alors elle a compté parce qu'inconsciemment elle sait que ça ne tiendra pas plus de six mois, et c'est le grand maximum. Six mois sur le papier, mais certainement deux semaines au total étant donné qu'ils se voient le moins possible. « Enfin, non ça fait pas très longtemps qu’on est ensemble. Un peu plus de trois mois. » Trois mois et il a toujours pas mis un pied dans son appartement, c'est pour dire à quel point cette relation risque de durer. Elle essaie de faire comprendre à Raphael qu’elle ne souhaite pas s’étendre davantage avec son intonation, mais elle n’est vraiment pas certaine qu’il en saisisse la subtilité. « Tourne-toi, stp. » qu’elle tranche en lui donnant une petite impulsion sur l’épaule. « Et toi alors, t’as quelqu’un dans ta vie ? » finit-elle par demander. Il faut croire que de se mettre torse nu, ça délie les langues. « Parce que si c'est le cas, faudrait pas qu'elle passe en dessous de chez moi. Elle risquerait de se poser des questions. » qu'elle ajoute, moqueuse. |
| | | | (#)Mer 29 Avr 2020 - 4:59 | |
| Elle se hisse derrière lui et ça le réconforte. Il faut croire qu’il est moins pudique du dos – ou alors il a moins l’impression de se faire épier si les yeux sont derrière lui. Malgré tout, à chaque fois que les doigts de Mira se posent sur sa peau, il se crispe légèrement mais tente de ne laisser rien paraître en soufflant tout son air par ses narines. Tout de même curieux, il pivote la tête sur le côté pour jeter un coup d’œil aux mains de la jeune femme. Elle est en train de le mesurer, tout simplement : il n’a pas à s’en faire. Elle semble professionnelle, c’est bien. Malgré tout, il ne peut pas s’empêcher de lui renvoyer la gêne en lui posant des questions au sujet du petit ami dont il a été question quelques secondes plus tôt. La vie amoureuse de son amie l’intéresse, étrangement, comme si elle avait quelque chose à lui apprendre alors qu’elle est plus jeune que lui. Il sait qu’il a pris beaucoup de retard sur sa vie et, avoir une amoureuse, ça l’a toujours intéressé. Enfin, pas n’importe quelle amoureuse. Une seule fille de laquelle il n’arrive pas à détacher ses yeux ébahis. « Oui. Non. Enfin, je sais pas trop. » Drôle de réponse. Conscient que quelque chose cloche à quelque part, Raphael repose son regard vers l’avant pour laisser un peu d’intimité à Mira (alors que c’est lui qui est nu, allez comprendre). « Enfin, non ça fait pas très longtemps qu’on est ensemble. Un peu plus de trois mois. » Alors, elle le sait. La date semble avoir été inscrite dans sa mémoire mais ce n’est pas surprenant. Les femmes sont exemplaires pour se rappeler des moments importants de leur vie. Si Raphael oublie son propre anniversaire, la majorité des filles arrivent à se rappeler de la date de leur premier baiser. « J’ai l’impression que j’ai posé une question qu’il ne fallait pas poser. » Il marmonne, s’empêchant de bouger, bien qu’il ait horriblement envie de passer sa main dans ses cheveux pour drainer sa nervosité. « Tourne-toi, stp. » Il s’exécute, redressant instinctivement ses mains pour les croiser sur sa poitrine afin de cacher un maximum de surface. Devant le regard insistant de la couturière, il soupire et repose ses bras contre ses hanches. « Et toi alors, t’as quelqu’un dans ta vie ? Parce que si c'est le cas, faudrait pas qu'elle passe en dessous de chez moi. Elle risquerait de se poser des questions. » Évidemment, c’était écrit dans les livres qu’elle allait prendre plaisir à lui poser cette question alors que leur nez n’est séparé que par quelques centimètres. Elle est maligne, la petite, et elle le sait. Elle ne loupe pas une occasion pour lui rappeler la situation intimidante dans lequel il se trouve. « Non. » Et il se retient de lui balancer la liste de toutes les raisons pour lesquelles personne n’aurait envie de se réveiller tous les matins à côté d’un handicapé social comme lui. « Je n’ai pas de temps à accorder à quelqu’un. » Menteuuuuuur. Il possède l’horaire le plus flexible des horaires et passe la majorité de sa journée enfermé dans son appartement à faire semblant d’avoir du plaisir (et, là, je te laisse deviner de quel genre de plaisir je parle, amuse-toi ma petite perverse). « J’ai dû retarder un rendez-vous important aujourd’hui, d’ailleurs, pour venir chez toi. » Vas-y, Raph, continue à t’enfoncer dans les mytho. « En plus, tu ne me donnes pas envie d’être en couple. Tu ne sembles pas excitée à l’idée d’avoir un petit copain. » Évitant son regard pour ne pas voir sa réaction, il hausse les épaules et renifle, l’air complètement innocent. |
| | | | (#)Lun 4 Mai 2020 - 20:12 | |
| Raphael est bien plus grand qu’elle, et c’est donc sur la pointe des pieds qu’elle se place pour pouvoir mesurer sa carrure. Elle ne fait sans doute pas attention au fait qu’elle s’appuie parfois furtivement sur lui, mais lui semble se crisper dès que leur peau s’effleurent. Le corps musclé du jeune homme impressionne la doctorante, elle a toujours trouvé une certaine beauté dans la musculature masculine, elle là, elle était servie. Il casse ce beau moment de silence où elle se rince l’œil pour mettre un sujet épineux sur la table – bien que de parler de petit ami ne soit pas foncièrement un sujet fâcheux – et c’est sur un ton plus incertain qu’elle lui répond. « J’ai l’impression que j’ai posé une question qu’il ne fallait pas poser. » Evidemment qu’il détecte un malaise, qui ne l’aurait pas vu ? La scientifique évite la question en faisant mine de se concentrer dans ses mesurages, faisant des aller-retour entre Raphael et son calepin posé sur la table basse, et lui ordonne de se retourner. Sans grand étonnement, le danseur croise ses mains sur sa poitrine. Le regard insistant de la brune essaie de faire passer le message qu’elle a déjà vu des tétons et qu’ils ne vont pas la faire fuir, et c’est en soupirant qu’il lui laisse la place pour qu’elle prenne les mesures sur son buste. Mira lui retourne alors la question pour ne pas se sentir seule dans toute cette gêne, si elle lui a parlé d’Archibald – enfin ‘parlé’ c’est un grand mot – alors Raphael devrait en faire de même sur sa vie privée. « Non. » Court et concis, il n’a pas l’âme d’un grand parleur. Ou alors il n’en est pas fier. Ou alors il ne sent pas obligé de se justifier face à Mira. Ce dernier point est juste aussi, ils ne se connaissent pas après tout, mais il est difficile pour celle qui sort souvent des phrases à rallonge de s’imaginer pouvoir répondre simplement par oui ou par non sans avoir à se justifier. « Je n’ai pas de temps à accorder à quelqu’un. » Elle a pensé trop vite, apparemment il la considère suffisamment importante pour lui donner des explications. « J’ai dû retarder un rendez-vous important aujourd’hui, d’ailleurs, pour venir chez toi. » Elle relève les yeux pour essayer d’accrocher son regard, venait-il de la culpabiliser de lui avoir donné rendez-vous pour lui créer SES fringues ? N’était-il pas suffisamment grand pour lui dire non s’il était si occupé ? « En plus, tu ne me donnes pas envie d’être en couple. Tu ne sembles pas excitée à l’idée d’avoir un petit copain. » PARDON ? Cette fois-ci, il était allé trop loin. Pourquoi se permettait-il de juger alors qu’il ne la connaissait pas ? Est-ce qu’elle s’était autorisée à lui faire des remarques quand elle avait vu son regard timide dévorer Kieran comme s’il y avait plus entre eux ? Est-ce qu’elle avait le droit maintenant de lui faire remarquer qu’elle le soupçonnait de lui mentir pour cacher l’inexistence de sa vie amoureuse ? Peut-être devrait-elle le faire. « Tu connais pas ma vie. » Elle se défend comme une gamine en manque d’arguments, un pli entre ses sourcils venant se former montrant son irritation. A son tour de se fourrer un beignet à la fraise dans sa bouche en réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien rétorquer. « Et donc, t’as pas le temps pour une relation, mais t’as quand même dû retarder un rencard ? » qu’elle finit par lâcher en se frottant les mains pleines de sucre glace, fière d’avoir trouvé un moyen de le piéger dans ses propres paroles. Il cherche toujours à détourner le regard, à ne jamais plonger ses yeux dans les siens, mais la Mira timide qui n’ose rien dire n’est plus là, elle est bel et bien remplacée par la Mira sadique, et elle attend une réponse. « Si tu veux je te laisse filer, va rejoindre ta belle, je trouverais quelqu’un d’autre qui acceptera d’être mon mannequin. J’ai pas besoin de toi. » finit-elle par dire, un peu plus vexée cette fois.
@Raphael Elly |
| | | | (#)Mar 5 Mai 2020 - 19:42 | |
| La tension, il la sent monter en flèche (et pas dans son pantalon, petite perverse). Il a dit quelque chose qu’il ne fallait pas dire et il n’est pas surpris : il n’y connait rien en amour et il aurait dû se taire. Un astrologue ne peut pas avoir de crédibilité en parlant de géologie, et vice-versa. Il aurait été préférable pour Raphael d’opter pour le silence du plus persistant des célibataire. Qui est-il pour juger sans avoir eu la moindre seconde d’expérience de couple ? « Tu connais pas ma vie. » Oh, non, c’est bel et bien une bombe qu’il a lâchée en dénigrant gratuitement le couple qu’elle forme avec cet inconnu dont il n’a pas obtenu le nom. Pourtant, il aurait pu parier l’entièreté de ses économies que ses yeux ne s’étaient pas mis à briller quand il l’a interrogé à son sujet. Elle avait douté. Mais, incapable de défendre son point de vue, Raphael ne fait que se crisper davantage en fixant le plancher comme toute bonne victime incapable de se lancer dans une argumentation sans que sa gorge ne devienne aussi pâteuse qu’un plat de spaghetti resté sur le comptoir toute la nuit. « Et donc, t’as pas le temps pour une relation, mais t’as quand même dû retarder un rencard ? » Lèvres pincées, il hausse mollement les épaules pour faire genre de ne pas savoir quoi elle parle, se mêlant dans ses propres histoires inventées. Il n’y a rien de plus difficile que de crédibiliser un mensonge en seulement dix secondes de réflexion. Il a dit n’importe quoi, le jeune homme, et il regrette déjà d’avoir voulu se donner des airs de personnalité importante qui n’a pas tout son temps à consacrer à ne rien faire. Il est un mythomane qui n’a pas encore reçu sa leçon, mais ça ne devrait tarder. Il découvre aujourd’hui le caractère de feu de Mira et il aurait presque envie d’aller faire un tour à la salle de bains pour éviter de souiller le seul vêtement qu’il porte encore. « Si tu veux je te laisse filer, va rejoindre ta belle, je trouverais quelqu’un d’autre qui acceptera d’être mon mannequin. J’ai pas besoin de toi. » Aussitôt, il redresse la tête, le regard inquiet. Il ose enfin la regarder dans les yeux parce qu’il a entendu une note de tristesse dans le ton de sa voix qui avait radicalement changé. Il entrouvre les lèvres, incapable de faire du sens dans les pensées qui se bousculent dans sa grosse tête, et il arrive enfin à murmurer : « Mais… Non, je… Ah ! Tu pensais que j’avais un rendez-vous amoureux ! Non, non, c’était un rendez-vous chez le denti… » Il ne termine pas sa phrase, voyant l’éclair traverser l’iris de l’asiatique : il doit cesser de raconter des conneries. « Eum… haha… Ouais, non, j’avais pas de rendez-vous… Désolé. J’ai tout mon temps à te consacrer je suis plutôt… très libre, en fait. » Ça lui fait mal de l’admettre et ses joues sont aussi rouges que la crête d’un coq. Les bras croisés sur sa poitrine, il serre ses biceps avec ses mains pour concentrer toute la tension dans son corps à un seul endroit. Bégayant, il ajoute, pour tenter de se faire pardonner : « Désolé, vraiment, je ne voulais pas te vexer. Je voulais comprendre pourquoi, à l’invocation de ton couple, tu as perdu tes mots. » Puis, le visage étiré en une grimace d’inconfort, il couine timidement : « Je pense que je préférerais qu’on ait cette discussion plus tard… Quand je ne serai pas nu comme un ver. » Aujourd’hui, c’est la journée des premières fois : première fois qu’une fille voit sa peau, première fois qu’il se fait ramener à l’ordre en étant nu, première fois qu’il arrive à réaliser ses torts aussi rapidement. Il faut croire que Mira est spéciale et que l’absence de Kieran à leur dernière rencontre dans le café n’aura été que positive, finalement. |
| | | | (#)Mer 6 Mai 2020 - 14:30 | |
| Mira ne supporte pas qu’on la juge sur ses choix quand elle-même est au courant que ce ne sont pas les bons, elle déteste qu’on lui dise quoi faire alors qu’elle sait qu’elle est en train de faire de la merde. Raphael et ses accusations l’avaient vexée, ils avaient vexé la jeune femme immature en manque d’amour qui se sert d’un ami pour se prouver qu’elle aime toujours les hommes, ils avaient mis le doigt là où ça faisait mal. Et même si elle ne s’enthousiasmait pas sur le couple qu’elle formait avec Archibald, le danseur était-il en droit de critiquer quand lui-même mentait sur ses propres occupations ? « Mais… Non, je… Ah ! Tu pensais que j’avais un rendez-vous amoureux ! Non, non, c’était un rendez-vous chez le denti… » Il s’enfonce un peu plus dans un bobard qu’elle décèle immédiatement, et son regard n’est plus aussi doux que lorsqu’elle l’a accueilli un peu plus tôt : il va trop loin dans ses mots et il continue de la prendre pour une imbécile. « Eum… haha… Ouais, non, j’avais pas de rendez-vous… Désolé. J’ai tout mon temps à te consacrer je suis plutôt… très libre, en fait. » Il se rattrape un peu, et l’asiatique roule des yeux alors qu’elle lui tourne le dos pendant qu’elle écrit sur son calepin. « Désolé, vraiment, je ne voulais pas te vexer. Je voulais comprendre pourquoi, à l’invocation de ton couple, tu as perdu tes mots. » C’est peut-être de cette façon qu’il aurait dû aborder les choses en premier lieu, pas en lui disant qu’elle ne donnait pas envie d’être en couple et qu’elle l’empêchait de vaquer à ses occupations. Alors que ses plis se décrispent un peu, elle se retourne vers lui dans l’optique de lui prendre les mesures sur ses bras, mais Raphael semble réellement inconfortable (être à poil devant une naine en colère, ça peut être impressionnant c’est vrai), les bras fermement croisés sur son torse. « Je pense que je préférerais qu’on ait cette discussion plus tard… Quand je ne serai pas nu comme un ver. » Comme si le fait d’être habillé pouvait changer quelque chose. Si Mira devait parier, elle était certaine que le blond aurait eu exactement la même attitude avec un t-shirt sur le dos. « Ouais, si tu l’dis. On n’est même pas obligés de revenir sur le sujet. » tranche-t-elle en le regardant à nouveau dans les yeux. « Tu peux décroiser tes bras pour que je prenne la circonférence de ton biceps, ou c’est trop te demander ? » Elle est toujours irritée et ça se ressent dans son intonation, mais Mira ne souhaite pas non plus que Raphael lui claque entre les mains. On ne sait jamais ce que la peur peut provoquer chez chacun. Le silence s’installe entre eux, le danseur se laisse faire et Mira se concentre sur ses mesures, mais ce n’est pas parce qu’ils ne parlent pas que la tension ne se fait pas sentir. L’ambiance plombée, la couturière se sent un peu coupable d’avoir un peu surréagit : il ne voulait pas la blesser intentionnellement, il a plutôt l’air de pas vraiment savoir comment lui parler et elle ne peut pas lui en vouloir pour ça, elle aussi pouvait avoir du mal à trouver ses mots. «Pardon. Pour tout à l'heure. » La scientifique ne s’étale pas sur ses excuses, elle veut juste lui signifier qu’elle est consciente d’avoir mis le jeune homme en position inconfortable alors qu’elle n’arrête pas de le charrier depuis le début et qu’il n’a jamais pris la mouche. « C’est tout bon pour moi, tu peux remettre ton t-shirt si tu veux. Sauf si tu préfères être torse nu, moi ça me dérange pas. » qu’elle finit par dire en plaisantant, elle espère au moins que Raphael saisirait qu’elle cherche à détendre un peu l’atmosphère. « Est-ce que tu as une idée de t-shirt que tu souhaiterais avoir ? J’ai quelques croquis déjà si tu veux. » affirme-t-elle en lui montrant du menton le carnet posé sur la grande table : enthousiaste après leur café d’il y a deux jours, elle y avait déjà dessiné des hauts qu’elle aurait bien vu sur Raphael et sélectionné des tissus qui auraient pu lui plaire. |
| | | | (#)Ven 8 Mai 2020 - 19:37 | |
| Il ne l’avait jamais vue comme ça – bon, c’est seulement la deuxième fois qu’il passe du temps avec elle et seulement elle, mais jamais il n’aurait pu deviner que Mira cachait derrière son visage doux une bombe qui n’attend que d’exploser à la moindre boulette. Raphael n’est pas un habitué des réprimandes : toute sa vie, il a été traité aux petits oignons par ses pères qui ne savaient pas quand lui refuser quelque chose. S’il était assez futé, il réaliserait que c’est pour cette raison qu’il est aussi surpris de se faire remettre en place par une colère inattendue. Alors, incapable de savoir comment réagir, il ne fait que se replier davantage dans sa timidité, comme si ça allait l’aider à disparaître. Malgré tout, il arrive à annuler ses mensonges assez rapidement pour ne pas faire le pas de trop. « Ouais, si tu l’dis. On n’est même pas obligés de revenir sur le sujet. » Silence, malaise, solitude, décès imminent. « Tu peux décroiser tes bras pour que je prenne la circonférence de ton biceps, ou c’est trop te demander ? » Aussitôt la demande énoncée à voix haute, aussitôt il s’exécute sans toutefois oublier que sa position expose un corps qu’il a toujours caché du reste du monde. Jeune, il était beaucoup plus gringalet que les autres petits garçons : l’instinct de protection est apparu à ce moment et ne l’a jamais quitté même si, aujourd’hui, sa musculature pourrait défier sans problème celle de ceux qui le traitaient de petite fille quand ils avaient besoin de se sentir supérieurs. « Pardon. Pour tout à l'heure. » Il détache son regard de la bande à mesurer qui entoure son biceps pour observer les traits de l’asiatique. Il déglutit en esquissant un sourire forcé, le genre de sourire qui veut dire « ouais non ça va t’inquiète je m’en suis remis, je suis un homme fort quand même haha ». Mais c’est plutôt un stupide : « Okay. » qui sort de sa bouche. Putain, t’es con. « C’est tout bon pour moi, tu peux remettre ton t-shirt si tu veux. Sauf si tu préfères être torse nu, moi ça me dérange pas. » Ça le rassure d’entendre sa voix amusée à nouveau même si elle utilise encore sa nudité pour en rigoler. Peut-être que c’est sa façon de se détendre, elle. Peut-être qu’elle est tout aussi gênée que lui. Peut-être que…. Naaaah. « Toujours aussi marrant, hein ? » Il souffle en tendant immédiatement son bras vers son t-shirt pour l’enfiler en un mouvement ample (on dirait presque qu’il a fait ça toute sa vie, que sa discipline sportive consiste à s’habiller le plus rapidement possible). « Est-ce que tu as une idée de t-shirt que tu souhaiterais avoir ? J’ai quelques croquis déjà si tu veux. » Intrigué, il cherche du regard le carnet que désigne Mira avec sa main et, quand il le trouve ouvert au centre de la table, il s’en approche d’un pas enthousiaste pour en feuilleter les premières pages. Sur son visage se lit une expression admirative alors que son doigt glisse le long des traits du crayon. Il tapote l’un des modèles, celui qui a tout de suite attiré son attention par sa forme unique et son col plutôt ouvert en forme de V. Mais, aussitôt qu’il réalise un truc, il retire son doigt et passe sa main dans ses cheveux en se raclant la gorge. Et, timidement, et contre son instinct, il pose plutôt son index sur le t-shirt qui semble le plus… normal. « Lui, avec les motifs de cerise que j’ai amené. Ça pourrait clairement le faire, non ? Et… » Il pose son doigt sur le second plus normal : une coupe carrée, masculine. « Lui avec le tissu qui correspondrait le mieux à tes critères de… couturière… » Et il se met à fouiner dans la petite pile de tissus qu’elle a sélectionnés. |
| | | | (#)Lun 25 Mai 2020 - 18:17 | |
| Elle s’excuse, prend sur elle pour le faire parce qu’elle ne souhaite pas installer de tension entre eux, mais il ne répond que par un simple « Okay. » qui confirmerait presque le fait que Mira soit en mauvaise posture. Elle a peut-être surréagi, mais c’est lui qui l’a jugée, et c'est lui qui se permet de prendre tous les crédits et d'accepter qu'elle ait tort. D’un bref soupir, elle essaie de laisser couler, le taquine encore une fois pour le mettre mal à l’aise (il l’a mérité) et l’interroge sur ses goûts. Elle finit d’écrire les mesures et le rejoint rapidement pour se faire une idée plus précise de ce qu’il souhaiterait, même si elle n’est pas totalement inconnue à ses goûts originaux. Au cas où, elle a fait des croquis de différentes coupes : des t-shirt des plus basiques au col rond aux chemises amples en passant par les coupes à col V. Il semble s’attarder sur cette dernière coupe mais il se reprend immédiatement pour lui en montrer un autre, plus classique. « Lui, avec les motifs de cerise que j’ai amené. Ça pourrait clairement le faire, non ? Et… Lui avec le tissu qui correspondrait le mieux à tes critères de… couturière… » Mira acquiesce en hochant la tête. Le tissu qu’il a ramené lui correspond tout à fait et les coupes sont classiques, plutôt pas mal pour commencer. Elle prend tout à coup conscience que c’est elle la couturière, que c’est elle qui va devoir lui coudre des trucs, et qu’il attendra certainement quelque chose de bien. Son rythme cardiaque s’accélère, elle n’a jamais cousu pour un homme (à part son père mais elle pouvait encore mettre ça sur le compte du "je savais pas quoi t’offrir pour la fête des pères alors j’ai essayé de te coudre un truc, m’en veux pas si c’est moche"). Cette fois-ci, c’était sérieux. « Ok, pas de soucis. Par contre j’espère que tu m’en voudras pas trop si je rate un peu la coupe, ou si ça prend du temps. J’ai jamais cousu pour un mec, t’es le premier et comme toutes les premières sont souvent un désastre, ça m’étonnerait pas que je rate aussi tes t-shirt. J’espère que je vais quand même réussir à te faire quelque chose de bien en tous cas, merci encore de me faire confiance. » Elle reprend son souffle, son côté moulin à paroles reprend le dessus maintenant qu’elle se rend compte qu’elle est mal à l’aise et gênée. "Toutes les premières fois sont souvent un désastre"... Pourquoi Mira, pourquoi l'affirmer comme ça ? La cadette se fourre un autre beignet dans la bouche – ça l’empêchera au moins de déblatérer pendant au moins dix secondes – et se tape les mains pour se débarrasser du sucre avant de se saisir du tissu que Raphael a ramené. « Il est trop trop beau ce tissu, je suis contente que tu aies pu le trouver ! » qu’elle affirme sincèrement avant de s’activer pour rechercher un tissu qui correspondrait à la deuxième coupe, mais son regard s’arrête sur un tissu qu’elle affectionne particulièrement et qu’elle aurait bien vu sur le danseur. « J’aime beaucoup ces motifs, et je pense que ça irait mieux en chemise qu’en t-shirt par contre. Est-ce que tu préférerais pas que je te fasse un t-shirt classique avec le motif cerises ET une chemise avec ça ? » demande-t-elle en fourrant le morceau de viscose dans les bras de Raphael. « Enfin après si tu préfères le t-shirt je peux toujours regarder ce que je pourrais mettre comme tissu, t’inquiète haha. » qu’elle finit par dire avec toujours cette peur qu’elle risque de mal faire. Au fond, c’est peut-être pas plus mal s’il préférait avoir deux t-shirts, il y avait plus de risque pour qu’elle foire la chemise… |
| | | | (#)Mer 27 Mai 2020 - 6:13 | |
| Ils s’en sont tirés sans que le sang ne coule. Mira a rangé ses griffes avant de défigurer Raphael. Et, maintenant, les choses retournent à la normale comme si rien ne s’était passé – mais ce n’est pas pour tant que le jeune homme a avalé ses questions. Il a plus que jamais envie de l’interroger quant au sujet du couple qu’elle forme avec cet homme dont il ne connait pas l’identité. Il faut dire que Raphael n’a jamais vraiment eu d’amis avec lesquels aborder ce genre de sujet. Enfin, si, Kieran lui a déjà parlé de sa fameuse copine il y a de ça plus d’une décennie mais c’était l’amour sans faille entre eux – du moins, en apparence. Il n’a jamais creusé la question et s’est contenté de ne regarder que la surface de l’eau. « Ok, pas de soucis. Par contre j’espère que tu m’en voudras pas trop si je rate un peu la coupe, ou si ça prend du temps. J’ai jamais cousu pour un mec, t’es le premier et comme toutes les premières sont souvent un désastre, ça m’étonnerait pas que je rate aussi tes t-shirt. J’espère que je vais quand même réussir à te faire quelque chose de bien en tous cas, merci encore de me faire confiance. » Le manque d’assurance de Mira reprend le dessus sur ses paroles. Son ami ne peut pas croire une seconde qu’elle n’arrivera pas à lui coudre un simple t-shirt à la coupe aussi banale. Elle porte des vêtements bien plus compliqués : cette robe qu’elle mettait en valeur au café quelques jours plus tôt ont tout de suite trahit son talent. Si elle arrive à créer un vêtement aussi complexe, ce n’est pas une pièce aussi simple qui l’abattra. Il aimerait bien avoir le courage de prononcer de tels encouragements mais c’est plutôt une phrase très ennuyante qui s’échappe de ses lèvres. « Mais non. Je sais que tu réussiras. » Wow. Il ne manque plus que les confettis et la bouteille de champagne pour célébrer le moment. « Il est trop trop beau ce tissu, je suis contente que tu aies pu le trouver ! » Elle s’exclame en manipulant le tissu en question. Le jeune homme sourit timidement et lance : « Tu me crois si je te dis que c’est un rideau ? » Il l’a vu dans une boutique d’ameublement, l’a trouvé intéressant et l’a ramené chez lui sans savoir si la texture allait convenir. Il faut croire qu’il a été chanceux. Curieux, il observe l’asiatique partir à la recherche de la perle rare dans sa propre montagne de tissu et il ne peut qu’hocher la tête lorsqu’elle lui présente celui à motifs floraux. Il tend les bras à la dernière seconde pour attraper la pièce de tissu qu’elle lui tend. « Je porte rarement des chemises, comme il fait cinquante degrés dehors en ce moment, mais l’idée est intéressante. À moins que tu en fasses une avec des manches courtes ? » Il marque une pause et se pince les lèvres : « Je sais, je suis un des rares spécimens qui apprécient les chemises à manches courtes. Je trouve ça marrant. » Il se défend immédiatement, conscient qu’il ne partage pas l’avis général sur la question. Il étire le tissu sur toute sa longueur et le pose sur la table avant de pencher la tête sur le côté, l’air contemplatif. Il aurait aimé pouvoir retenir ses pensées mais il n’y arrive pas. « Toutes les premières fois sont un désastre, hein ? » Oui, il a noté cette information dans sa tête. « C’est ton premier… copain ? » Il va le regretter. C’est certain. Il va recevoir une chaussure à l’arrière de la tête et se fera jeter par la fenêtre. |
| | | | (#)Ven 5 Juin 2020 - 0:06 | |
| Elle a déjà cousu des tonnes d’habits bien plus compliqués que des simples t-shirt, mais ces vêtements n’étaient pas destinés à être portés par d’autres personnes qu’elle. Surtout un homme. Elle avait bien confectionné quelques jupes pour Lara, mais encore une fois, ça n’avait rien à voir avec Raphael : elle ne le connait pas tant que ça, et puis… C’est un homme. Si le danseur ne semble pas être à l’aise en présence des femmes, on peut en dire autant pour Mira quand elle est dans la même pièce qu’un homme. Un peu moins quand même (c’est pas difficile), mais le manque de confiance en elle revient vite au galop quand c’est au sexe opposé qu’elle est confrontée. « Mais non. Je sais que tu réussiras. » Il a l’air aussi doué qu’elle pour rassurer les gens, mais c’est toujours ça de pris. Il doit certainement essayer de lui signifier qu’il a confiance en elle, et la brune tente de se raccrocher à ces quelques mots gentils (et presque pas gênants). Elle cherche alors à se redonner de la contenance en discutant des tissus avec lui, et elle est étonnée de découvrir qu’il a déniché le sien dans le rayon des rideaux. Elle fronce alors les sourcils, se demandant comment c’est possible parce que les tissus des rideaux sont rarement aussi doux et légers à la fois, mais accepte de le croire parce qu’il n’a aucune raison de lui mentir finalement. Elle hausse alors les épaules en pinçant ses lèvres en une expression d’étonnement : « Hm, okay. Pas mal, ça doit quand même coûter plus cher que des tissus normaux, mais ça a le don d’être original au moins. » L’argent avait toujours été au centre de ses préoccupations, et même si sa situation est beaucoup plus stable aujourd'hui qu’à l’époque, les vieilles habitudes ne se perdent pas. Ses doigts partent à la recherche d’autres tissus, et elle aimerait vraiment qu’il approuve le tissu qu’elle lui donne : c’est un de ses préférés, et elle le voit très bien sur une chemise. « Je porte rarement des chemises, comme il fait cinquante degrés dehors en ce moment, mais l’idée est intéressante. À moins que tu en fasses une avec des manches courtes ? » Elle n’avait pas précisé si elle comptait lui faire une chemise à manches longues ou courtes, mais il était évident pour elle que les manches devraient être longues. Elle regarde son plafond en réfléchissant, l’image mentale qu’elle est en train de se faire de la chemise à manches courtes ressort pas mal non plus sur son plafond blanc. Raphael cherche à justifier ses préférences, mais elle ne l’écoute plus, absorbée par son imagination. Après une vingtaine de secondes durant lesquelles elle ignore involontairement (bon peut-être qu’il y a un peu de volonté là-dedans) ce qu’il est en train de lui dire, un truc sur les premières fois il lui semble, elle dirige son regard vers son carnet et commence à gribouiller un semblant de croquis d’une chemise à manche courtes, mais ample. « Genre, un truc comme ça, est-ce que tu aimerais ? » demande-t-elle alors qu’elle espère que Raphael ne reviendra pas sur sa question. Archibald n’est pas son premier copain, mais c’est celui avec qui elle est restée le plus longtemps. Ce n’est pas pour autant qu’elle le désire, ni qu’elle éprouve des sentiments pour lui, parfois (souvent, non en fait, à chaque fois), elle se demande même pourquoi sa libido décide de l’abandonner quand elle se retrouve au lit avec lui. Il n’a pas été sa première fois, non, elle a évidemment couché avec d’autres hommes quand elle était à l’université, mais est-ce que Raphael a vraiment besoin de savoir ça ? Est-ce qu’il a besoin de savoir qu’elle n’apprécie pas vraiment ce moment charnel entre elle et un homme ? Que les seules fois où elle a pris du plaisir, c’était avec une femme ? Qu’elle se voile toujours autant la face, même après avoir ressenti des papillons dans le ventre quand elle a embrassé Lara ? Non, certainement pas. Elle ne le connaît pas si bien que ça. Même son entourage le plus proche ne le sait pas. Alors elle prie pour que Raphael ne réitère pas ses demandes, qu’il ne se sente pas autorisé à lui redemander parce qu’il pense qu’elle n’a pas entendu. Hein Raph, tu vas faire abstraction, n'est-ce pas? Dans le doute, elle est activement en train de réfléchir à ce qu'elle pourrait lui demander pour changer de sujet. Et mis à part leur passion pour les fringues qui sortent de l'ordinaire, il y avait bel et bien autre chose qui les liait : « Au fait, je vous ai jamais demandé mais... Comment vous vous êtes rencontrés avec Kieran ? Ça fait longtemps que vous vous connaissez ? » s'empresse-t-elle de demander avant qu'il ne risque de lui reposer les questions précédentes. |
| | | | (#)Sam 13 Juin 2020 - 3:28 | |
| « Hm, okay. Pas mal, ça doit quand même coûter plus cher que des tissus normaux, mais ça a le don d’être original au moins. » Long moment de silence tandis que Raphael observe le rideau qu’il a finalement payé plus cher qu’une simple pièce de tissu. Il ne s’est pas vraiment interrogé sur le prix, il ne s’agissait au fond que d’un morceau rectangulaire pour recouvrir les fenêtres de petite taille, probablement celles des salles de bains (il aurait dû le garder, en fait, cela fait trop longtemps qu’il éviter de trop tarder avant de sauter sous la douche pour cacher sa nudité aux voisins). « Ah bon ? Il ne m’a coûté que douze dollars. Je n’ai pas l’impression que c’est le meilleur rideau sur le marché. » Il marmonne en haussant les épaules, toujours aussi surpris de voir la perplexité dans le regard de celle qui s’y connait bien plus que moi en couture. Dans un coin de sa tête, il note de mettre les pieds dans une véritable boutique de tissus plutôt que de se laisser divaguer dans les magasins de meubles la prochaine fois. Son amie lui propose de transformer le rideau en chemise et, aussitôt, le garçon habitué à la sueur australienne lui précise qu’il ne porte presque jamais de vêtements longs sous le soleil et qu’il faudrait opter pour la chemise à manches courtes – même si cette dernière fait rire plusieurs. Alors qu’elle s’arme d’un crayon pour esquisser une idée qui semble avoir éclairé sa lanterne, il ne peut s’empêcher d’aborder à nouveau le sujet de ce fameux petit copain qui semble l’effrayer. Lorsqu’il termine sa phrase, il se fige, les poings fermés jusqu’à ce que ses rotules se teintent de blanc : il craint de recevoir une claque en plein sur la joue mais il n’y peut rien : il est toujours été curieux et encore plus lorsque ça concerne les relations amoureuses. Il est le petit garçon qui écoutait un peu trop bien lors des cours d’éducation sexuelle mais qui a tout oublié. Contre toute attente, Mira ne réagit absolument et, même, elle évite complètement le sujet en redressant le bateau dans sa trajectoire initiale. C’est peut-être mieux comme ça, au fond. « Genre, un truc comme ça, est-ce que tu aimerais ? » Curieux, le jeune homme s’approche de l’asiatique et observe ses doigts patiner sur une feuille de papier. Un mince sourire étire la commissure de ses lèvres alors qu’il compare instinctivement la danse à ce mouvement fluide que fait le crayon en traçant le morceau de vêtement. « Ouais, j’adore les fringues trop grandes. Cette chemise ressemble un peu moins à l’uniforme des mecs qui bossaient dans le café de la dernière fois. » Parce que, c’est connu, les serveurs portent toujours des chemises à manches courtes ainsi qu’un petit badge sur lequel est inscrit leur prénom. Un nouveau court silence s’installe et la tension flotte inévitablement dans la pièce. Le jeune homme intrusif regrette une énième fois d’avoir trop insisté à propos de sa relation avec ce garçon dont il ne connait pas l’identité – et qu’il ne connaîtra probablement jamais. Pour briser ce silence incessant, Raphael entrouvre les lèvres, prêt à balancer la première chose qui lui vient à l’esprit, mais la jeune femme s’empare de la parole avant lui. « Au fait, je vous ai jamais demandé mais... Comment vous vous êtes rencontrés avec Kieran ? Ça fait longtemps que vous vous connaissez ? » Les yeux ronds comme des melons, il referme lentement la bouche pour avaler sa salive, surpris d’être à nouveau sous la lueur des projecteurs. Tel un gamin pris la main dans le sac, il passe sa mains dans ses cheveux, nerveusement, et ses jambes se tordent en une position absolument pas naturelle. « Euuuuummm… (il compte sur les doigts de ses mains un chiffre qu’il connaît déjà) Quelques temps. (mais il fait quand même genre de ne pas se souvenir) On a fait nos dernières années de scolarité ensemble avant qu’il ne parte avec sa copine. À vrai dire, on ne s’est pas vu pendant plusieurs années et on s’est retrouvé par hasard il y a quelques mois, c’est fou non ? Il donnait un cours de dessin et moi un cours de danse, un de ses gosses m’a insulté en sortant de la classe hahahahahahaha. Mes gosses à moi sont plus polis. Mais il dessine bien Kieran, ouaip, c’est impressionnant. Tu savais que ta main fait environ la taille de ton visage ? Vas-y, essaye. » Il soulève sa propre main et la plaque contre sa figure, éternel enfant impressionné par le moindre atome. « C’est fou. » Et il réalise qu’il s’est mis en mode pilote automatique et que les mots se sont déversé de façon incontrôlable. « Et… Et toi ? Enfin, vous ? Comment ? »
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| | | | (#)Lun 29 Juin 2020 - 11:36 | |
| Parler de sa vie privée avec quelqu’un qu’elle ne connait pas vraiment, c’est pas quelque chose qu’elle aime vraiment faire. Parler de ça avec ses proches aussi d’ailleurs. Mira n’aime pas s’étendre sur ses sentiments, ses ressentis, ses expériences, ami ou pas ami, elle préfère parler des autres plutôt que de parler d’elle. Alors quand Raphael essaie de faire la conversation en empruntant cette voie, elle contourne le sujet (bien que ce soit elle qui lui ait tendu une perche), fait semblant de se concentrer sur sa tâche, et lui propose un croquis de chemise ample. Elle espère qu'il ne reviendra pas sur le sujet, elle espère qu’il n’est pas du genre insistant, parce qu’elle n’aurait plus de réelle excuse pour fuir cette fois. « Ouais, j’adore les fringues trop grandes. Cette chemise ressemble un peu moins à l’uniforme des mecs qui bossaient dans le café de la dernière fois. » Ouf. Si elle n’avait pas l’impression d’être dévisagée pendant qu’elle fait mine d’être concentrée, elle aurait soupiré de soulagement. A la place, elle camoufle simplement un sourire victorieux : elle n’aura pas à parler de ses première fois avec Raphael. Que lui aurait-elle dit de toute façon ? Elle-même n’avait jamais posé de mots sur ses premières fois, trop occupée à enfouir ses ressentis pour les femmes qu’elle trouve bien plus attirantes que les hommes, obnubilée par la volonté d’être comme tout le monde et de se fondre dans la masse. Raphael semble gêné, trop timide et trop peureux d’envahir une nouvelle fois l’intimité de Mira, il ne reposera sans doute pas la question, mais dans le doute, la scientifique embraye rapidement sur un autre sujet et l’interroge à son tour sur la relation qu’il entretient avec son frère. « On a fait nos dernières années de scolarité ensemble avant qu’il ne parte avec sa copine » Sa copine ? Autumn ? Donc ça remonte effectivement à plusieurs années en arrière. Pourquoi Kieran ne lui avait-il jamais parlé de Raphael ? « À vrai dire, on ne s’est pas vu pendant plusieurs années et on s’est retrouvé par hasard il y a quelques mois, c’est fou non ? » Evidemment qu’ils se sont perdus de vue, qui n’a pas perdu Kieran de vue pendant cette période-là ? Même sa propre sœur n’a eu le droit qu’à 3 ou 4 messages par an. Ils se sont donc retrouvés sur leur lieu de travail, comme quoi, parfois, le destin fait bien les choses : il avait mis Raphael sur la route de Kieran, qui avait mis Raphael sur celle de Mira, et qui aujourd’hui utilisait ce danseur comme modèle.
« Mais il dessine bien Kieran, ouaip, c’est impressionnant. Tu savais que ta main fait environ la taille de ton visage ? Vas-y, essaye. »
A ces mots, le blond colle sa paume sur sa figure pour prouver ses dires, tel un gamin émerveillé qui découvre que l’huile a une densité moins importante que celle de l’eau. La couturière lâche son crayon pour regarder l’ami de son frère s’exécuter, sourit devant cette image d’enfant innocent, et l’imite à son tour. « C’est Kieran qui t’a appris ça je suppose ? » qu’elle finit par dire, le regard malicieux. « Il m’avait montré ça quand j’étais gamine aussi. » Parce qu’il adorait lui apprendre de nouvelles choses, et qu’il prenait certainement ce nouveau rôle de grand frère très à cœur. « C’est lui qui m’a appris à dessiner en fonction des proportions aussi. » Ses yeux brillent, elle l’aime si fort Kieran, peu importe leur historique. Raphael finit par lui retourner la question, Monsieur Halstead n’avait-il vraiment rien dit concernant leur lien ? A moins que le danseur ne cherche simplement à faire la conversation, ou à en savoir davantage. « Ben, on s’est rencontrés dans un foyer, tu sais. Et depuis, on a une relation assez particulière, je le considère comme mon frère. » Et elle s’arrête là, parce que parler de son enfance, c’est pas toujours ce qu’elle préfère. « Et donc toi, avec Kieran, vous étiez proches ? Vous êtes proches ? » Peut-être qu’elle pourra tirer quelques informations sur son frère, et comprendre aussi sa relation avec Autumn, qui lui a semblé bien destructrice pour que ce soit de l’amour. |
| | | | | | | | Quand faut y aller, faut y aller (Raph&Mira) |
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