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 [Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena

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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyMar 05 Mai 2020, 17:52


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
S’en était assez. Du moins assez pour moi, Andréa ayant l’air d’avoir la patience de supporter de retrouver un cadavre une fois de plus demain matin aux aurores. Nous savions aussi bien elle que moi que lorsqu’un tueur en série montait en puissance, le rythme ne ralentissait pas bien au contraire. C’était le troisième corps retrouvé en moins de deux jours et il faisait suite à divers meurtres non élucidés dans tout le pays. Nous n’avions plus beaucoup de temps avant que l’enquête nous soit retirée et je ne supportais pas cette idée. Du moins, je ne supportais pas l’idée de passer pour un incompétent. Jetant le dossier sur mon bureau, je repoussais mon fauteuil du meuble d’un mouvement soudain et las.

« Si toi tu ne veux pas, moi je vais y aller dans cette association… »
« Nous n’avons pas de mandat Ke… »
« Je te laisse le temps du trajet pour accélérer les choses et me rejoindre. »

Ma voix n’avait pas laissé d’autres choix à ma coéquipière que d’accepter et de me couvrir comme elle le faisait bien souvent tandis que j’attrapais mon blouson en cuir et les clés du véhicule banalisé pour me rendre dans le quartier des affaires. Nous avions depuis quelques temps déjà repéré un potentiel témoin sur l’une des scènes de crimes qui s’avère être un mineur protégé par une association répondant au nom de Together et dont le siège se trouvait au centre-ville. Nous avions dans un premier temps décidé d’utiliser d’autres pistes qui s’étaient avérées vaines. Nous revenions sans cesse au point de départ et je ne supportais plus l’idée d’être pris pour un imbécile par un potentiel détraqué mental. Je parcourais la route, sirène accrochée au toit, les mains serrées contre le volant. Je savais que la tâche laissée à Andréa serait compliquée de part le fait que ce jeune homme était mineur et protégé et que nous souhaitions l’interroger au sujet de meurtres en série. Mais je comptais sur le pouvoir de persuasion de ma coéquipière pour m’obtenir le saint-graal avant même mon arrivée. Sinon je devrais une fois de plus jouer de mes charmes… Ou plutôt de mon côté flic grognon. Et là encore, je détestais l’idée.

Je ne pris même pas la peine de garer convenablement mon véhicule, m’arrêtant face à ce qui semblait être l’entrée de l’association, retirant le gyrophare avant de verrouiller le véhicule et de me stopper devant les portes. La plaque au nom de l’association Together y figurait indiquant les horaires d’ouvertures de leurs bureaux. Un petit regard sur ma montre. 14h30. Parfait, je pouvais y aller. Une longue inspiration, un rapide passage de mains dans les cheveux, et je tirais sur mon tee-shirt avant de pousser de l’épaule les portes battantes, observant rapidement l’endroit pour comprendre le fonctionnement de cette dernière. J’avais eu l’habitude de rentrer dans de nombreuses associations en tout genre et généralement elles avaient des fonctionnements similaires. Je m’approchais donc de ce qui me paraissait être le stand d’accueil, posant ma plaque à l’hôtesse qui se trouvait face à moi.

« Lieutenant Weddington. Brigade criminelle. Steve Brown, ce nom vous parle ? » demandais-je subitement, tandis que la femme d’un certain âge levait les yeux par-dessus ses lunettes, me fusillant du regard.
« Vous avez rendez-vous ? »

Un léger rire m’échappa. J’avais oublié que bien souvent les hôtesses d’accueil étaient faites pour me rendre la vie dure. Sans même que je ne puisse lui répondre, elle me montra une rangée de chaises en fer attachées les unes aux autres.

« Installé vous ici, je vous envoie quelqu’un. » dit-elle avant de baisser l’abattant qui nous séparait, signe que le comptoir était fermé. Je soupirais, me retenant de frapper contre le comptoir et me dirigeait d’un pas décidé vers l’endroit indiqué. Après tout, je n’avais trop rien à dire, n’ayant toujours pas le précieux mandat qui m’aurait permis de gagner du temps… Et ce temps aurait été précieux.

J’étais donc assis, les mains croisées sur mes genoux, la tête basse tandis que l’une de mes jambes battaient un rythme imaginaire, signe surtout de mon impatience. Les minutes me semblaient une éternité et je ne saurais trop dire combien de temps j’avais attendu avant que la porte face à moi ne s’ouvre, laissant apparaître une jeune femme plutôt souriante. Je me redressais, tirant le pan de mon blouson vers l’arrière pour laisser apercevoir ma plaque par réflexe, détaillant de la tête aux pieds la jeune femme qui se trouvait face à moi. « Vous n’êtes pas Steve Brown… » avouais-je dans un murmure en la regardant tandis que ma tête se tournait dans la direction du hall d’accueil comme si ce geste aurait été perceptible par l’hôtesse. Je soupirais et me contentais de laisser tomber mes bras contre mes jambes. « Je suppose que je ne vais pas avoir le choix… Je suis le lieutenant Weddington. Mais je suppose que votre charmante hôtesse vous l’a déjà appris… » dis-je en lui montrant la direction du couloir d’un mouvement de pouce. « J’aurais des questions à poser à Monsieur Brown au sujet de son emploi du temps du jeudi 24 novembre… » lui dis-je, mes mains posés de part et d’autres de ma taille, la mâchoire serrée.

Je détestais les imprévus et encore moins quand on me mettait des bâtons dans les roues. Mais à observer la jeune femme qui me faisait face, j’espérais pouvoir compter sur son aide. Elle ne semblait pas être de la même espèce que l’autre grincheuse.


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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyMer 06 Mai 2020, 22:52


Rien dans ce monde n'arrive par hasard


Novembre 2016, Helena avait 27 ans et travaillait au sein de l’association Together depuis seulement quelques mois. C’était son premier job qui correspondait davantage à ses aspirations, à son désir d’aider les autres, après plusieurs années en tant que serveuse, et elle en était fière. Together était une association qui pouvait être désignée par des juges pour représenter les mineurs en justice, lorsque les parents étaient défaillants. Ils jouaient en quelque sorte le rôle de tuteur pour tout ce qui était judiciaire. En quelques mois, la brunette avait assisté à plus d’audiences qu’elle ne l’aurait voulu, et avait tenté de réconforter plus de mineurs qu’elle n’aurait pu l’imaginer en postulant à ce poste. C’était un métier assez difficile psychologiquement parlant, elle entendait beaucoup d’horreurs, mais le lien de confiance qu’elle réussissait à tisser avec les enfants qu’elle aidait à avancer et à tourner la page était une récompense inespérée.

Helena lisait le rapport d’enquête d’un dossier d’abus sexuels pour lesquels le père devait comparaître la semaine prochaine. Les dépositions de l’enfant étaient bouleversantes, et elle ne fut pas mécontente quand, vers 14H30, son téléphone sonna. C’était Dona, la secrétaire, qui lui annonçait, visiblement agacée, qu’un policier assez malpoli voulait voir Steve Brown. Le jeune Steve, âgé de 11 ans, était un mineur qui avait été récemment placé dans un foyer par décision de justice, son père étant violent avec sa mère et avec lui. La maman ne pouvait malheureusement pas assumer seule son fils aujourd’hui, et avait besoin de temps avant de pouvoir jouer pleinement son rôle de mère. Comme toujours, Helena espérait que cette période de placement ne serait qu’une courte transition. Malheureusement, les femmes ne se relevaient pas toujours de ce genre d’épreuves.
Helena referma le dossier qu’elle étudiait, le rangea dans un tiroir de son bureau, sans pour autant sortir celui de Steve. Elle voulait d’abord voir ce que ce policier voulait.

Le policier qui patientait dans le hall se leva quand il aperçut Helena, la détaillant de haut en bas. La jolie brune portait une petite robe verte estivale avec des ballerines, et avait laissé ses cheveux détachés. Helena ne put s’empêcher de le détailler à son tour, principalement parce qu’il avait repoussé son blouson en arrière pour montrer son insigne.

« Vous n’êtes pas Steve Brown … », dit-il en soupirant.

La jeune femme ne put s’empêcher de hausser un sourcil, hésitant entre agacement et amusement face au comportement de ce policier qui voulait visiblement imposer la manière dont cet entretien allait se dérouler.

« Je suppose que je ne vais pas avoir le choix … Je suis le lieutenant Weddington. Mais je suppose que votre charmante hôtesse vous l’a déjà appris … »

Helena laissa échapper un rire face à l’agacement du policier et lui tendit la main.

« Enchantée Lieutenant, Helena Horowitz. Je suppose que l’accueil que Dona vous a réservé était parfaitement mérité. C’est l’accueil spécial « cowboy ». »

Le policier enchaina ensuite, entrant directement dans le vif du sujet.

« J’aurais des questions à poser à Monsieur Brown au sujet de son emploi du temps du jeudi 24 novembre. »

Le policier ne semblait pas rigoler, son ton était ferme, et ses mots ressemblaient à des phrases sorties d’un interrogatoire. Helena n’était pas très à l’aise, particulièrement parce que cet interrogatoire semblait vouloir s’adresser à un garçon de 11 ans. Elle fronça les sourcils puis désigna son bureau.

« Je vous en prie, Lieutenant, allons discuter dans mon bureau. »

La jeune femme s’installa après avoir montré une chaise de l’autre côté du bureau à Keith.

« Je ne pense pas que vous ayez déjà travaillé avec notre association, sinon, vous sauriez que nous ne sommes pas un obstacle pour la police, et faisons toujours de notre mieux pour aider au bon déroulement des enquêtes.
Néanmoins, vous ne pouvez pas aller voir un gamin de 11 ans avec votre badge, votre flingue, et vos gros sabots, et lui balancer un « Monsieur Brown, quel est votre emploi du temps du jeudi 24 novembre » ! Non seulement il va se fermer comme une huître, et vous n’obtiendrez aucune réponse, mais en plus, vous allez traumatiser un enfant. Et ça, je ne vous laisserai pas faire.
»

Le ton de la jeune femme était ferme mais sympathique, et elle souriait au policier.

« Si vous m’expliquiez plutôt de quoi il s’agit, et je verrai comment je peux vous aider. »


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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyJeu 07 Mai 2020, 17:03


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
Je détestais être pris pour un imbécile et être mené en bateau lors d’une enquête me rendait fou. J’avais parfois envie de secouer la personne qui venait faire entrave à l’avancée de l’enquête et de lui mettre un canon de glock 42 sur la tempe pour lui faire comprendre que des vies potentiellement étaient en jeu… Bien entendu, cette idée n’avait jamais été mise à exécution, étant telle une bombe à retardement : d’un calme incroyable avant l’explosion, si explosion il y a. Et assis dans ce couloir, une pensée tournée vers Andréa et tous mes espoirs placés en elle. Si ma persuasion ne faisait pas affaire j’allais avoir besoin de ce fichu mandat. Et à observer la jeune femme qui venait m’accueillir, jouer les gros durs risqueraient plus de me mener à ma perte que le contraire. Un énième maillon d’une chaine beaucoup trop longue pour moi. Le système judiciaire était parfois trop complexe pour moi, et le chef que j’avais, n’acceptait que rarement les sorties de route. Et quand nous avions plus de cadavres que de papiers à compléter, c’était l’heure d’agir.

Alors me retrouver accueilli par une femme, qui aurait oublié d’être agréable ou dont le profil familial et sexuel laissait à penser que cette dernière était probablement dans cet état depuis bien plus de temps que mon âge réel, ne faisait qu’épuiser petit à petit mon quota de patience. Déjà qu’il était proche de zéro en partant du commissariat, je serais probablement dépourvu de réserve incessamment sous peu. Le rire que laissa échapper la jeune femme était à l’opposé du froid que je dégageais, et je n’appréciais guère sa façon de faire. J’observais rapidement la main tendue, et la saisis d’une poigne ferme et longue, mon regard posé dans le sien.

« Mérité dites-vous ? Estimez vous heureuse que je ne prenne pas part de vos locaux avec l’intégralité de mon bureau, en bon shérif… Je ne suis pas là pour jouer au cow-boy et aux indiens… Quoi que vous soyez fournies de ce côté-ci, je n’ai pas de temps à perdre. » ripostais-je en lâchant sa main tout en la suivant dans son bureau. Je pris le temps d’observer les alentours avant de m’asseoir sur la chaise qu’elle m’indiquait, un léger signe de tête en guise de remerciement. J’étais surpris par le rangement du bureau, m’attendant à voir des piles de dossiers insurmontables et avec un peu de chance celui du jeune homme que j’étais venu voir. En vain, je compris rapidement que l’allure gros bras, grosse voix et méchant flic m’avait conduit dans cette situation. J’en avais oublié l’âge de l’enfant. Onze ans… Et s’il s’avérait qu’il ait assisté à l’un des meurtres que je tentais d’élucider, il devait probablement être traumatisé. J’allais donc devoir faire affaire avec Helena, de son prénom. Je m’enfonçais dans le siège, croisant mes bras contre mon torse, une légère moue hésitante.

« Je suppose que dans toutes les lois de coercition de ce pays, il n’y en aucune qui puisse me permettre de passer outre votre autorité… » avouais-je en y réfléchissant une fraction de seconde. « Il s’agit d’une enquête pour meurtre Mademoiselle Horowitz. Vous comprendrez donc que je n’ai aucunement envie de perdre mon temps à des babillages enfantins. Alors venons en au fait Helena. En quoi pourriez-vous m’aider quand la seule question que je cherche à poser à cet enfant est de savoir ce qu’il a bien pu voir ce soir-là ? » lui demandais-je en me penchant en avant, mes bras posés sur le bout de son bureau, le torse avancé dans sa direction comme pour tenter de l’intimider. « Nous avons des images de vidéo surveillance de Steven cette nuit-là sur les lieux du meurtre. Malheureusement nous ne savons ni pourquoi, ni comment un enfant de son âge a pu se trouver ici… » avouais-je las tout en me réinstallant face à elle. Après tout, elle aurait peut-être des informations à me transmettre, si tant est qu’elle connaissait la vie des mineurs que protégeait cette association.

La sonnerie de mon téléphone retentit, et je sortais ce dernier de la poche intérieur de mon téléphone m’excusant d’un signe de main en direction de mon interlocutrice avant de me lever et de décrocher, m’éloignant dans le coin de la pièce. Je n’eus même pas le temps de prononcer le moindre mot que la voix d’Andréa retentit. « Ils veulent qu’on exploite d’autres pistes. J’ai tout essayé. Désolé. Rentre » Et elle raccrocha, m’arrachant un soupir. J’espérais qu’Helena n’ait rien entendu ou ne me demanderait pas ce papier. Je me tournais vers elle, un léger sourire – pour la première fois depuis mon arrivée – lui étant adressé. « Toutes mes excuses. Dites moi Mademoiselle Horowitz, quel est votre rôle au sein de l’association Together ? » demandais-je en restant appuyé contre le mur debout ayant conscience de sauter du coq à l'âne.

Après tout, j’étais plus prêt de la sortie si cette dernière décidait de me mettre à la porte. Je faisais toujours dans le gain de temps, même quand il s’agissait de détourner l’attention pour tenter d’obtenir des informations. Si je réussissais à mener la discussion de manière moins frontale et avec la meilleure volonté du monde, j’espérais réussir là où Andréa avait échoué.

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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyVen 08 Mai 2020, 21:56


Rien dans ce monde n'arrive par hasard



Alors qu’Helena indiquait au policier que l’accueil que la secrétaire lui avait réservé était mérité, celui-ci s’entêtait et poursuivait dans sa lancée. La jeune femme ne put s’empêcher de rigoler à nouveau, tellement la situation était grotesque. Keith continuait pourtant, lui précisant même qu’elle devrait s’estimer heureuse qu’il n’ait pas investi les locaux avec toute son équipe. La jeune femme se rapprocha du policier, qui venait de lâcher sa main serrée fermement, encore une nouvelle tentative pour asseoir son autorité. Elle lui parla doucement, d’un ton de connivence.

« Hé cowboy, on ne vous a jamais appris que les menaces étaient prohibées par la loi ? De vous à moi, on sait très bien que vu votre manière de procéder, vous auriez en effet investi les lieux si vous aviez pu. Ce qui signifie que vous n’avez pas de mandat. »

La jeune femme s’éloigna de lui en lui adressant un clin d’œil.

« Ne vous inquiétez pas, votre secret est bien gardé avec moi, alors vous pouvez compter sur mon aide si vous revoyez vos manières. »

Helena s’installa à son bureau tandis que le policier prenait place en face d’elle. Elle se figea quand il parla d’enquête pour meurtre. Elle pâlit quand il indiqua que Steve avait été vu sur les lieux du meurtre, ce que des images de vidéosurveillance confirmaient. Il lui semblait qu’elle avait oublié de respirer, quand la sonnerie du téléphone de Keith la ramena à la réalité.
Encore sous le choc, elle fut un instant surprise du changement de comportement du lieutenant, qui lui souriait maintenant et l’interrogeait finalement sur son rôle au sein de l’association. Elle fronça les sourcils, perdue, et choisit d’ignorer cette dernière question pour revenir à ce qui la troublait.

« Est-ce que … est-ce que vous parlez des meurtres dont on a entendu parler aux infos ? Mon Dieu, vous pensez que Steve a pu être témoin du meurtre ? Le pauvre enfant, il doit être traumatisé ! Pourquoi n’a-t-il rien dit ? »

Helena plongea son regard inquiet dans les yeux du policier.

« Est-ce que ça veut dire qu’il est en danger ? »

Elle tenta de se ressaisir, sortant le dossier de Steve Brown d’un placard.

« Steve est placé au Foyer des Hirondelles depuis un mois, suite à une décision de justice, pour le protéger. Son père était violent avec sa mère. Sa mère a réussi à dénoncer les faits, mais elle n’est pas en état de s’occuper de Steve pour l’instant. Elle a rejoint un foyer pour femmes en même temps que Steve a été placé, mais a fugué à plusieurs reprises, comme son fils d’ailleurs. Nous pensions qu’ils avaient peut-être eu envie de se rencontrer plus régulièrement que les visites prévues par le jugement …
Il est possible que la mère de Steve tombe dans l’alcool ou dans la drogue, ou développe des signes de dépression. Elle est actuellement sur la corde raide, et pourrait basculer d’un côté comme de l’autre. Elle a vécu un enfer pendant des années, c’est déjà très bien qu’elle ait réussi à parler à la police …
Le temps que Madame Brown se reconstruise, Steve a donc été placé au foyer. Il a en effet un peu de mal à s’y adapter, mais pas plus que les autres mineurs, d’après les rapports que le foyer m’envoie. Les éducateurs n’ont en tout cas signalé aucun changement de comportement récent …
»

La jeune femme n’arrêtait pas de parler, semblant réfléchir à voix haute, et se demander comment les éducateurs auraient pu passer à côté d’un tel choc.
Soudain, elle releva la tête vers le policier, une idée lui ayant traversé l’esprit.

« Est-ce que vous voulez que je vous accompagne au foyer ? Je pourrais vous aider à parler à Steve ? Vous pourriez peut-être me briefer sur les informations que vous souhaitez obtenir, et je pourrais l’interroger. Je le connais depuis que sa mère a déposé plainte, je pense qu’il a confiance en moi. Et je ne suis pas sûre qu’il apprécie un interrogatoire mené par un cowboy, une figure autoritaire qui pourrait lui rappeler l’emprise de son père … »
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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptySam 09 Mai 2020, 16:45


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
Je souriais presque quand Helena eut l’air de décidé que Cow-Boy serait le surnom fraichement attribué et qu’il me convenait parfaitement. C’était donc vrai Andréa ne s’était pas trompée. Dans notre binôme, j’avais le rôle du mauvais flic tout naturellement, bien aidé par mon physique imposant et ma tendance à ne pas sourire sur mon lieu de travail. De toute façon, il fallait bien cela pour se faire respecter. Une touche d’inimitié et beaucoup de charisme. C’était sur ça que je souhaitais jouer avec Helena. Après tout, elle me semblait jeune avec le risque de ne pas avoir d’expérience dans le domaine. Autant en… Ha ben non, aucune chance d’en profiter, elle venait de mettre le doigt sur ce que je tentais tant bien que mal de cacher. Je déglutissais et pourtant je ne voulais pas admettre qu’elle avait raison. Une pointe d’égo très probablement.

« Mademoiselle Horowitz, vous qui semblez si au fait des lois de notre pays, avez-vous révisé l’article qui évoquait l’entrave à la justice ? » lui demandais-je en lui emboîtant le pas, faisant abstraction du clin d’œil qu’elle venait de me lancer. « Tout comme l’outrage à agent… Quoi que vous avez de la chance, votre clin d’œil n’était pas si disgracieux. »  Conclus-je en rentrant dans le bureau.

J’apercevais le changement d’attitude dans le regard de la jeune femme, comprenant bien rapidement que l’idée même que son petit protégé puisse avoir un quelconque lien avec une histoire de meurtre l’effrayait au plus haut point. J’avais l’habitude de ces réactions, croisant ce type de regard effaré sur chaque enquête. C’était souvent la part de conscience des gens qui parlait. C’était impossible, pas leur connaissance, pas leur proche, pas eux. Des mots qui revenaient sans cesse et que je connaissais que trop bien. J’aurais pu faire un cours sur le déni, mais je préférais tenter la carte de la compassion. Je gardais mon regard dans celui de la jeune femme, me voulant rassurant.

« Effectivement, malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu empêcher la fuite médiatique. C’est d’ailleurs pour cela que nous sommes toujours sur cette enquête… Le procureur refuse certaines pistes… Mais je reste persuadé que les évidences sont parfois trompeuses et que sortir des sentiers battus permettrait d’obtenir de meilleurs résultats. » me justifiais-je avant de reprendre. « Je ne pense pas Mademoiselle Horowitz. Je constate. Je suis cartésien, et voir sur des images de surveillance la présence d’un individu me laisse penser que ce dernier fait parti de la liste des témoins. » ripostais-je très calmement tandis que je l’observais se déplacer.

« Les adultes ont tendance à plonger dans le déni. Les enfants ont du mal à assimiler la gravité des faits sauf contexte particulier, c’est-à-dire qu’il se serait déjà trouvé dans cette situation. Les enfants parlent peu et vous le savez aussi bien que moi. Donc s’il ne l’a pas évoqué de lui-même, vous comprenez maintenant pourquoi j’ai besoin de lui poser ces quelques questions. » repris-je en me rapprochant de son bureau, pour apercevoir le dossier du jeune homme.

Je ne prenais même pas la peine de noter les quelques informations qu’elle me transmettait sans s’en rendre compte probablement, ayant pour l’habitude de retenir aisément les propos des personnes que je croisais. Cela avait d’ailleurs le don d’agacer Andréa. Je tentais d’interrompre Helena dans son monologue, en vain. Alors je me réinstallais en face d’elle, croisant les bras contre mon torse, une jambe repliée sur mon genou et j’attendais qu’elle finisse. Son idée n’était pas mauvaise, elle était même excellente. Puis je n’avais pas vraiment d’autres choix que de me plier à ses règles pour obtenir les informations d’une manière ou d’une autre. Alors j’acquiesçais, une légère mine perplexe en guise de réponse.

« Vu le contexte familial que vous m’avez décrit, il s’agit en effet d’une des meilleures options que nous ayons. Puis de ce que j’ai compris, Steve aurait des tendances régulières de fugue ? Je suppose donc que sa sortie surprise de jeudi était totalement imprévue. Qui aurait dû s’assurer que le jeune homme était présent au sein du foyer ? » lui demandais-je par pure curiosité. « Il est fort probable que Steven connaisse soit la victime, soit l’assassin… Et si vous sous-entendez que ses sorties nocturnes faisaient l’objet de visites à l’improviste avec sa mère… On peut tout à fait envisager un règlement de compte lié à ses problèmes de drogues… Enfin vous comprendrez que les pistes sont tellement importantes que seule une discussion avec lui nous permettrait d’affiner nos recherches » conclus-je.

J’étais en train de réfléchir à voix haute, ayant pleinement conscience que la jeune femme rebondirait sur les dires que j’avais laissé échapper. Mais après tout, si je devais la laisser poser les questions à ma place, je préférais être sûr qu’elle ait compris l’importance de la chose.

« Je resterais avec vous en effet… Mais vous l’avez déjà compris, vous êtes ma seule chance de l’approcher… Cowboy ou non… Je serais dans la pièce. Ne doutez pas de ma capacité d’adaptation auprès des enfants… Mais je vous laisserais commencer… si je vois que cela ne fonctionne pas, vous ne m’en voudrez pas si j’essaie à ma façon n’est-ce pas ? » lui demandais-je en me détendant légèrement.

« Je suppose que le foyer ne se trouve pas ici, si ? Quoi que cela expliquerait que les enfants aient du mal à s’y adapter… Croiser une vipère comme celle que vous avez à l’accueil ferait fuguer même les plus courageux ! » me moquais-je en laissant un sourire s’étirer.

Et oui, j’étais rancunier. Un cowboy ne se laissait pas marcher sur les pieds.



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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyDim 10 Mai 2020, 22:47


Rien dans ce monde n'arrive par hasard


Le sang d’Helena s’était glacé quand le policier avait évoqué une affaire de meurtres. Il semblait finalement avoir quitté son corps quand le lieutenant lui confirma, avec certitude, que Steve avait été vu sur des images de vidéosurveillance, et qu’il était ainsi un potentiel témoin d’un de ces meurtres. Elle aurait pourtant aimé que ce soit faux, aurait voulu pouvoir protéger davantage ce garçon.
Keith l’écouta patiemment pendant que, submergée quelques instants par la panique, elle déblatérait, sortant dans le désordre différentes informations sur Steve. Le policier prit ensuite la parole pour interroger la jeune femme, et celle-ci sentit presque les reproches liés à la fugue de Steve. Cette remarque ne lui plaisait pas, en tout cas, et elle fronça les sourcils, à nouveau sur la défensive.

« Steve fugue en effet régulièrement, comme beaucoup d’autres mineurs, malheureusement. Le foyer n’est pas une prison dont il est impossible de sortir, d’autant plus que tous les enfants n’ont pas les mêmes libertés. Les plus grands peuvent sortir jusqu’à 21 heures en semaine, 22 heures le week-end … Et il n’y a pas un éducateur placé devant la porte pour vérifier les sorties et les entrées … On pourra facilement vérifier avec la direction du foyer quels étaient les éducateurs en poste ce soir-là, mais je doute que cela puisse mener quelque part. L’un ou l’autre, Steve aurait réussi à sortir. »

Helena haussa les épaules, comme pour s’excuser de ce système imparfait.
Le policier avança ensuite plusieurs pistes, rebondissant sur les propos de la jeune femme. Celle-ci secoua la tête.

« Non, non. Je vous ai dit que nous supposions qu’il rendait visite à sa mère, mais nous n’en savons rien. Ils affirment tous les deux le contraire, mais ce peut être un mensonge pour ne pas froisser le juge des enfants, qui statue sur le droit de visite. Et je n’ai jamais dit que la mère avait des problèmes de drogue, j’ai seulement dit qu’elle était sur la corde raide. En règle générale, les femmes victimes de violences pendant si longtemps vivent soit une renaissance avec la rupture, et se sentent libérer, soit elles sombrent, et à ce moment-là peuvent tomber dans l’alcool, la drogue ou la dépression. Si nous avions des éléments laissant à penser que Madame se droguait, des éléments tangibles, j’entends, le juge en serait évidemment informé ! »

Helena fut ensuite ravie que le policier accepte sa proposition de l’accompagner et de mener la discussion. Pas l’interrogatoire, non, car elle ne l’interrogerait pas. Elle fit cependant la moue quand il indiqua qu’il serait dans la pièce et prendrait la relève si elle n’arrivait pas à faire parler le mineur.

« Si Steve a vraiment été témoin d’un meurtre, et qu’il n’en a pas parlé, c’est qu’il doit être traumatisé, ou avoir peur, ou les deux. Je comprends l’importance de votre enquête, mais vous ne pouvez pas démolir un gamin pour ça. Lui aussi est sur la corde raide. Il démarre très mal dans la vie, et notre métier, c’est qu’il arrive à s’en sortir et ne finisse pas comme son père ou sa mère.
Alors certes, je ne suis pas enquêtrice, je ne sais pas mener un interrogatoire, mais je sais dialoguer. Je vous demanderai donc de me laisser un peu de temps. Et si vous devez intervenir, soyez … doux, compréhensif, compatissant … bref, tout le contraire de vous-même !
»

La jeune femme se leva et attrapa son sac. Elle leva les yeux au ciel à la mention de la secrétaire qui occupait le poste d’accueil, laissant échapper un petit sourire.

« Rangez votre rancune, le cowboy ! Dona est une secrétaire géniale, très compétente, et elle arrive à cerner les gens très rapidement. Vous méritiez cet accueil, et vous le savez !
Bien, je suppose que vous êtes venu en voiture ? Nous prendrons donc la vôtre -et puis, je n’ai pas de voiture, cela règle la question. Je vous guiderai jusqu’au foyer. C’est à une vingtaine de minutes en voiture.
»

Helena suivit Keith jusqu’à l’extérieur. Elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil en constatant que la voiture du policier était stationnée illégalement devant l’entrée de l’association, en plein milieu de trottoir.

« J’ai connu un policier qui, il y a très peu de temps, me demandait si je connaissais bien les lois de ce pays … Ça vous dit quelque chose ? »

Helena souriait en entrant dans la voiture. Mais alors que le véhicule traversait la ville en direction du foyer, elle était de plus en plus tendue. Elle avala difficilement sa salive avant de parler.

« Si vous voulez que ça fonctionne, avec Steve, si vous voulez qu’il réponde à vos questions, il faut qu’il ait confiance en vous. Pour cela, il faut que je lui montre que moi, j’ai confiance en vous … Il faut qu’on fasse équipe, au moins pour ces quelques minutes … Est-ce que je peux vous faire confiance ? »

Helena avait beau comprendre l’importance de l’enquête du policier, elle ne voulait pas que la vie de ce gosse soit détruite par un interrogatoire, des mauvais souvenirs ravivés, et des témoignages à donner devant des juges et des jurés lors d’un procès.
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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyMar 12 Mai 2020, 18:45


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
J’avais oublié à quel point cela pouvait être perturbant d’évoquer une affaire de meurtre. Ma banalité n’était plus celle d’autrui depuis que j’avais poussé pour la première fois la porte de cette unité. Il était même fort probable que ceux qui me croisaient dans le cadre de mes fonctions me trouvent beaucoup trop détachés dans ma façon de parler. C’était une barrière de sécurité que j’avais rapidement prise, voulant me protéger de l’horreur que je côtoyais de trop près. Peu importe ce que les autres pourraient penser, il en allait de ma santé psychologique. Alors j’avais perçu la peur traverser l’iris d’Helena, glacer son sang et risquer de lui faire perdre pied. Je l’avais perçu du bout des doigts mais je n’avais pas insisté à ce sujet. Je n’allais pas être celui qui la rassurerait. Pas maintenant du moins. Si cette peur pouvait m’être utile dans l’acquisition de ces informations que j’étais venu chercher, autant l’utiliser à bon escient. Je remarquais également qu’Helena faisait probablement partie de ces personnes qui n’acceptent pas la remise en cause de leur système par autrui. Je levais les mains, les paumes vers le plafond en guise de justification, sans pour autant m’excuser.

« Je n’ai jamais évoqué le fait que ce foyer soit une prison Mademoiselle Horowitz… Juste l’idée que de laisser un enfant de son âge se jouait aussi facilement de la surveillance des adultes qui l’ont en charge… Soit potentiellement un signe de négligence… Faire confiance à tout le monde, c’est comme faire confiance à n’importe qui. » m’arrêtais-je une fraction de secondes pour reprendre mon souffle. « Je ne suis pas là pour vous faire une leçon de morale. Mais si cette remarque est aussi mal prise, peut-être devriez vous envisager de revoir ce fonctionnement ? Car vous semblez si impactée, que cela pourrait presque paraître suspect. »

Je concluais ma phrase d’un ton totalement neutre, ne voulant pas inclure de jugement quelconque. Après tout, cette pauvre jeune femme n’était pas responsable de toutes les défaillances que l’enquête pourrait relever. Je plissais le nez, penchant la tête légèrement sur le côté l’air peu convaincu sur le discours qu’elle tenait vis-à-vis de la mère de Steven.

« Et de quel côté aurait tendance à se trouver Madame Brown ? Vous savez que si votre devoir dans le cadre de votre profession… » lui dis-je en pointant juste un doigt pour lui montrer son bureau sans décroiser les bras. « … est de défendre bec et ongles vos protégés, le mien est d’envisager toutes les possibilités aussi surprenantes soient-elles. Et dans ce cas, désolé de vous décevoir Mademoiselle Horowitz, mais je me dois d’envisager la piste la plus sombre, que cela ne vous plaise ou non. Je ne doute point que vous auriez indiqué au juge cet élément s’il s’était avéré, tout autant que la fugue de Steven. » riais-je avec ironie avant de secouer la tête à l’horizontale pour nier ses propos. Elle était tombée dans le panneau du paraître que je voulais laisser apercevoir. J’étais donc dépourvu de compréhension et de délicatesse selon elle. Un léger rictus se dessina sur mes lèvres et je laissais quelques instants de silence, avant de daigner enfin répondre.

« Alors vous ferez en sorte que je n’ai pas à intervenir, si votre crainte s’avère être celle du traumatisme que je pourrais créer à cet enfant. » dis-je sur un ton de défi, observant ce léger sourire qu’elle m’offrit – l’un des rares depuis le début de notre entretien. Je ne prie même pas la peine de répondre par l’affirmative à sa question qui m’avait l’air d’être entièrement rhétorique, Helena ayant déjà décrété que nous prendrions mon véhicule pour y aller. Je me dirigeais donc vers la porte de son bureau, lui tenant cette dernière ouverte pour lui laisser le passage et la suivre. J’adressais un dernier regard à la secrétaire, sortant de l’immeuble avant que ma langue ne se délie dans un florilège de reproche sur sa façon d’être. Je m’étais déjà fait assez remarquer pour l’instant. Même mon stationnement n’échappa à l’œil aiguisé d’Helena. Je soupirais en déverrouillant le véhicule à distance, entrant en même temps qu’elle dans l’habitacle.

« Vous parlez de ce policier qui a laissé le macaron sur le véhicule banalisé ? Il était urgent d’intervenir… Je le connais, détrompez-vous… Il ne se pense pas au-dessus des lois, il déteste simplement perdre son temps. Cela va de soi que si vous aviez eu un parking… Je ne m’y serais probablement pas garé. » ironisais-je en ayant pris une fraction de seconde pour réfléchir à cette possibilité.

Je démarrais le véhicule, prenant le soin de reculer en toute sécurité avant de suivre la route principale dans la direction préalablement indiquée par la jeune femme. Mon regard était porté sur la route et pourtant je gardais une attention particulière sur ma passagère du coin de l’œil. Elle s’était murée dans un silence depuis notre départ, que je n’avais pourtant pas osé briser. Je n’étais pas mal à l’aise de la situation mais j’avais surtout peur de ma maladresse légendaire. La tension qui l’habitait était palpable et je préparais dans mon esprit des discours qui se voudraient rassurants, sans trop savoir lequel employer. Car en réalité je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer là-bas alors comment la rassurer sur des suppositions ?

Nous avions déjà fait une bonne partie du trajet, le tout accompagné d’un fond sonore léger, ne supportant pas de conduire sans musique, quand elle décida enfin à reprendre la parole. Je tournais légèrement ma tête vers elle, restant prudent, un sourire honnête sur les lèvres.

« Vous n’avez donc pas confiance en moi ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, je suis loin d’être cet imbécile sans cœur que vous pensez que je suis… » lui fis-je remarquer tandis que je reportais mon attention sur la route, mes doigts tapant en rythme sur le volant, comme par frénésie. « Je pense que si vous n’aviez pas eu confiance en moi, vous ne seriez pas monté dans ce véhicule, Helena. Vous ne m’avez pas l’air d’être stupide. Ni même inconsciente. Par contre vous avez peur… Je ne suis pas psychologue, je suis un simple flic qui essaie de rendre justice en enfermant les criminels derrière des barreaux… Je ne peux pas vous garantir de l’état de Steven… Je ne peux pas vous dire qu’il ne sera pas marqué à vie par ce qu’il a vu… Cette sensation de crainte, de la peur de l’inconnue qui vous prend au fur et à mesure que nous nous approchons du verdict… Il faut la chasser… parce que si moi je l’aperçois, je ne pense pas vous apprendre que les enfants sont de vraies éponges à émotions… » lui dis-je en me voulant rassurant. « A vous de choisir si oui ou non je mérite votre confiance… La quémander serait comme avouer que j’ai quelque chose à me reprocher… Et mise à part le fait d’avoir privatisé l’entrée du siège de votre association… Je ne vois pas ce qui pourrait valoir cet aveu de ma part. » conclus-je en commençant à ralentir. « Sachez simplement, que je suis le genre d’homme qui rend toujours les services qu’on aurait pu lui offrir… » rajoutais-je sans réellement poser mon regard sur elle.

Nous nous approchions du foyer et je voulais être persuadé que tout irait bien pour Helena avant de quitter le véhicule. Il était hors de questions que je fasse subir à une inconnue fraichement rencontrée, les déboires d’une enquête que je n’arrivais pas à mener.


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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyVen 15 Mai 2020, 00:04


Rien dans ce monde n'arrive par hasard


Helena leva les yeux au ciel à la mention des imperfections du foyer.

« Vous avez tout à fait raison Lieutenant, je parlerai à notre Ministre de la Justice des défaillances du système judiciaire et éducatif, en particulier des foyers. Je le ferai lors de notre prochaine partie de golf, je suis sûre qu’il tiendra compte de mon avis et fera les changements nécessaires dès la semaine prochaine. »

La prochaine remarque continua à hérisser Helena. Décidemment, ce flic avait le don de l’agacer.

« Cessez de m’attaquer de la sorte et de croire que je suis votre ennemie ! Je n’ai jamais, ja-mais, fait obstruction à la Justice, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. Je comprends l’importance de votre enquête, alors essayez de faire de même et de comprendre un peu l’intérêt et l’importance de mon travail ! »

La jeune femme était visiblement vexée, et fronçait les sourcils.

« Alors je vous le répète, je ne sais pas vers quoi va tendre Madame Brown. Ce n’est pas elle, mon « protégé », comme vous dites, mais Steve. Je n’ai pas eu de contact avec Madame Brown depuis le jour du placement de Steve, et n’ait eu vent de ses fugues que par les rapports du foyer pour femmes. J’espère qu’elle est assez forte pour s’en sortir, pour elle et pour son enfant, mais je n’en sais rien. »

La façon dont ce policier l’attaquait tout en souriant l’agaçait au plus haut point, et elle ne fut pas mécontente de pouvoir changer d’air.
Elle se radoucit quelque peu quand elle vit le véhicule de Keith garé en toute illégalité, et qu’elle put lui lancer une pique sur son stationnement. Le flic lui arracha même un sourire quand il reconnut que, même si l’association avait été dotée d’un parking, il se serait tout aussi mal garé.
Mais le sourire qu’Helena affichait en entrant dans la voiture disparut au fur et à mesure du trajet, pendant qu’elle se murait dans le silence, de plus en plus tendue. Elle sortit alors à Keith un petit discours sur la confiance, espérant que le flic en était digne. L’homme lui sourit.

« Vous n’avez donc pas confiance en moi ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, je suis loin d’être cet imbécile sans cœur que vous pensez que je suis … »

Helena haussa les sourcils, et ne put s’empêcher de marmonner un « mais bien sûr … »

S’enchaîna tout un discours sur la confiance, la peur et le paraître.

« Je suis montée dans votre véhicule pour des raisons professionnelles, et vous êtes un policier. Ce n’est pas parce que je n’ai pas peur que vous m’emmeniez dans une petite ruelle pour me tuer que je n’ai pas peur que vous détruisiez ce gamin …
Et puis, vous savez, je suis plutôt du genre naïve, j’ai tendance à accorder ma confiance trop facilement. Et si mon cœur en souffre énormément, il est inutile que cette candeur se répercute dans le domaine professionnel et impacte les autres …
»

La jeune femme poursuivit.

« Mais vous avez raison, si je montre que j’ai peur, et que je vous déteste, Steve le verra. Tout n’est que question de paraître, après tout … »

Helena indiqua le foyer à Keith, qui arrêta la voiture. La jeune femme abaissa le pare-soleil et se regarda dans le miroir. Elle redonna un peu de volume à ses cheveux et se pinça les joues pour leur donner une jolie couleur rosée. Elle adressa un sourire au policier, dont elle espérait qu’il ne soit pas trop forcé.

« C’est mieux comme ça ? Vous êtes satisfait ? »

Sans attendre la réponse, Helena sortit de la voiture et se dirigea vers l’entrée du foyer, ne vérifiant même pas que le lieutenant la suivait. Le bâtiment ressemblait à une veille école. C’était un bâtiment en U, avec une cour au milieu. Helena et Keith traversèrent la cour dans laquelle quelques jeunes discutaient, jusqu’à l’édifice central.

« Ho, et sachez simplement que je ne suis pas le genre de femme à faire quelque chose pour obtenir autre chose en retour. Je suis surprise que vous vous trompiez autant sur les gens que vous avez en face de vous, lieutenant. Est-ce un prérequis pour entrer dans la police ? Le manque de flair et de jugement ? »

Une fois entrés dans le bâtiment, Helena et Keith croisèrent rapidement une éducatrice, Julie, qui leur indiqua que Steve suivait un cours de soutien scolaire dans la salle Berlioz du foyer, et qu’il aurait fini d’ici 10 minutes.

« On ferait mieux d’attendre et de ne pas le faire sortir en plein cours. »

Ils patientèrent alors quelques instants dans le couloir devant la salle Berlioz, jusqu’à ce que Steve ait terminé son activité. Helena en profita pour observer discrètement le flic : il avait un charme certain. Dommage qu’il ait un caractère de chien. Peut-être que s’il réussissait à la fermer un peu, Helena pourrait oublier la façon dont Auden l’avait abandonné comme une vieille chaussette quelques mois plus tôt, au moins pour quelques minutes …

Ses pensées furent interrompues par l’ouverture de la porte. La jeune femme salua les enfants qui sortaient et qu’elle reconnaissait, jusqu’à repérer celui qu’ils cherchaient. Elle sourit à Steve.

« Steve ? Salut, comment tu vas ? »

Et merde, elle ne savait pas comment démarrer la conversation. Elle continua cependant à sourire, et entraina à nouveau Steve dans la salle Berlioz, désormais inoccupée.

« Je te présente Keith, c’est un copain à moi. »

Elle ajouta, sur le ton de la confidence :

« Il est policier, mais il ne faut pas lui en vouloir ! »

Elle lui fit un clin d’œil et poursuivit, essayant de passer outre la perplexité de Steve.

« Comment ça se passe au foyer ? Tu as réussi à te faire quelques copains ? »

Le garçon se détendit un peu, même s’il lançait des regards hésitants vers le policier.

« Ouais, ça va. Il y a des gars de mon âge qui sont sympas. Les plus petits sont vraiment des bébés ! Et les grands … ça va. »

Helena fronça les sourcils.

« - Tu as des soucis avec des plus grands ?
- Non, mais ils mettent toujours les autres au défi de faire ça ou ça, et si tu le fais pas, ils se moquent de toi et t’as l’air d’un nase …
- C’est pour ça que tu as fugué quelques fois ? »

Steve se crispa, visiblement hésitant.

« Je ne suis pas là pour te punir, ni le lieutenant. Je peux comprendre que ce soit difficile d’être ici, sans ta mère, sans tes copains … Alors quand tu as vu une occasion de prendre un peu l’air, tu l’as saisi. J’aimerais mieux que tu ne recommences pas, sinon toi et moi, on va se faire sur les doigts par le juge la prochaine fois qu’on le verra … Mais on va dire que ça passe pour cette fois. »

Helena lui fit un nouveau clin d’œil et poursuivit immédiatement.

« On n’est pas venu pour te disputer, par contre, Steve, il s’est passé quelque chose l’un des soirs où tu as fugué. Quelque chose de grave et d’important. Ce n’est pas quelque chose que tu as fait, mais c’est peut-être quelque chose que tu aurais vu, ou quelqu’un. Est-ce que tu te souviens de quelque chose … d’inhabituel ? »

Helena lança un coup d’œil à Keith, espérant qu’il n’allait pas brusquer l’enfant. Certes, elle y allait en douceur, mais de un, elle n’avait pas envie de lui faire peur, et de deux, elle ne savait absolument pas mener un interrogatoire. Par contre, les enfants, ça, elle connaissait. Alors peut-être pourrait-elle y arriver.
Les deux adultes étaient suspendus aux lèvres de Steve.
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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyDim 17 Mai 2020, 14:00


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
J’avais préféré ignorer ses remarques, même si cela m’obligeait à passer pour plus obtus que je n’étais vraiment. Mais nous n’étions pas en adéquation ni sur le fonctionnement du foyer qui l’avait rendu presque sarcastique en évoquant des parties de golf futures avec le ministre, ni même sur la potentielle dangerosité de la mère de ce jeune homme. J’avais simplement hoché la tête, mon visage impassible ne laissant aucune marche de manœuvre à la jeune femme. Je lui montrais simplement que je ne voulais pas perdre mon temps à déblatérer sur des choses qui potentiellement ne m’avanceraient pas sur mon enquête. Peu importe que cela ait pu la vexer ou lui donner une bien piètre image de ma personne. J’étais prêt à tout pour arriver à mes fins, et me mettre des gens à dos n’était pas une nouveauté pour ma part. J’étais un instinctif et je me fiais que trop peu à mon intuition pour autant. Mais apercevoir un visage se détendre, une atmosphère s’apaiser, ça je savais le faire. Tout comme lorsque je sentis Helena presque calme en voyant ma voiture posée sur le trottoir. Tout comme lorsqu’elle se tendit petit à petit au fur et à mesure que les paysages défilaient autour de nous pour nous rapprocher de notre but ultime.

Je l’avais entendu marmonner, m’arrachant un léger sourire au passage avant de rouler des yeux. Se fier aux apparences était monnaie courante. Parfois j’en jouais, parfois je préférais faire tomber les barrières. Et là où elle avait raison, c’était que ces barrières risquaient de me faire défaut face à cet enfant. Pourtant, elle semblait si sûre d’elle que cela eut le don de m’agacer. Agacement que je cachais en me mordant l’intérieur de la joue.

« Donc nous en sommes au stade où pour vous, je suis celui qui risque de le détruire… Vous ne pensez pas que c’est ce qu’il aurait pu voir qui l’aurait détruit plutôt ? Ne me faites pas porter le chapeau pour autrui. Lui rappelez ce moment là ne fait pas de moi le déclencheur de cette destruction… » lui fis-je remarquer d’une voix très calme, voir neutre. « Je suis désolé que votre côté candide ait raison de vous. Contrairement au cœur de pierre que j’ai… Je me demande s’il n’est pas tombé dans une bétonnière à un moment donné pour me rendre si… brutal, incompréhensif et insensible ? C’est ce que vous avez sous-entendu. » lui rappelais-je en me garant à l’endroit qu’elle venait de m’indiquer. Je l’observais, étonné de ses gestes, tandis que j’haussais un sourcil surpris de sa question. Elle avait un charme naturel, c’était indéniable, et je déglutissais, détournant le regard bien rapidement avant de me perdre dans cette description.

« Je… Euh… Vous verrez avec Steve. » ironisais-je comme pour me dédouaner de toute réponse. Je sortis du véhicule et emboîta le pas à la jeune femme, lunettes de soleil sur le nez pour me permettre de laisser parcourir mon regard sans aucune gêne particulière. J’observais les petits groupes de jeunes, me rendant compte que le foyer n’était pas épargné par la séparation sociale qui était déjà visible dans les écoles, me ramenant à ma propre enfance. J’étais plutôt du genre silencieux, préférant m’ouvrir au dojo, auprès de mes proches plutôt que dans la cour de récréation. Je sortais de mes pensées en entendant la remarque acerbe que m’accordait Helena qui ne manquait aucune occasion pour me renvoyer dans les cordes. Je saluais d’un signe de tête l’éducatrice que nous venions de croiser, laissant Helena s’occuper des formalités tandis que j’attendais que cette dernière soit de nouveau à proximité de moi, m’apprenant que nous allions devoir encore attendre dix minutes de plus ici. Dix minutes de perdues. Que j’utilisais pour riposter à la dernière remarque de la jeune femme.

« En revanche vous êtes de celles qui prennent tout pour argent comptant n’est-ce pas ? Parce qu’en aucun cas je n’ai sous-entendu que vous étiez de celles qui profitaient de toutes situations. Mais j’évoquais plutôt ma loyauté. Si le manque de flair et le jugement sont des prérequis, l’égocentrisme et le manque cruel d’amabilité le sont dans votre association non ? Dire que je vous trouvais agréable en arrivant… Vous commenceriez presque à rattraper Dona. » lâchais-je en m’adossant au mur à proximité de la salle, les bras croisés sur mon torse à attendre patiemment que le temps soit passé. J’appréciais presque le silence qui s’était instauré, jusqu’à ce que la porte de la salle s’ouvre à la volée, m’obligeant à me redresser pour tenter d’apercevoir celui que nous étions venus voir.

Je laissais la jeune femme saluer Steve, attendant que la salle soit inoccupée pour les rejoindre, elle qui avait entraîné le jeune homme dans l’endroit qu’il tentait de quitter. Je prenais soin de refermer la porte derrière moi, restant adossé contre la porte, saluant le jeune homme d’un signe de main, un léger sourire amical aux lèvres, fusillant au passage Helena qui venait de faire une remarque sur sa profession. Elle semblait si mal à l’aise que j’avais presque de la peine pour elle. Pourtant je lui avais promis de rester sur le côté, lui laissant une chance d’interroger le petit garçon avant que je n’intervienne. Pourtant elle ne semblait pas avoir de chance, Steve s’étant refermé à partir du moment où Helena avait évoqué les différentes fugues. J’aurais presque eu envie de sourire, comme pour lui signaler que cela était bien fait pour elle. Mais je me suis retenu en apercevant le coup d’œil qu’elle venait de me lancer. J’allais devoir encore lui laisser le bénéfice du doute…


« J’ai pas fugué tout seul, hein… C’est que… Adam et Milo, c’est les plus anciens… » commença le petit garçon en me regardant comme s’il s’inquiétait possiblement de ce que je pourrais lui dire. Inconsciemment je décroisais les bras, glissant mes mains dans les poches comme si ce mouvement pourrait me rendre moins strict. « Ils ont dit que si on voulait rester avec eux… Ben il fallait qu’on aille à la station essence récupéré des trucs… » s’arrêta-t-il en observant Helena, l’air inquiet. « Je vais quand même pouvoir voir ma maman hein ? Je veux pas rester ici… » la supplia-t-il tandis que je décidais de m’approcher de lui, tirant une chaise pour venir m’asseoir à cheval dessus, le dossier face à moi pour appuyer mes coudes. Il était peut-être temps que je mette les pieds dans le plat.

« Tu sais Steve… j’étais comme toi… J’aimais bien épater les copains… C’est mieux pour être tranquille n’est-ce pas ? » lui fis-je remarquer d’un clin d’œil, délicat, bien loin de l’autoritarisme que je laissais découler en temps normal. Les enfants m’attendrissaient voilà tout. « Et ma maman à moi elle m’a toujours dit que si quelque chose m’arrivait, ou que cela ne me semblait pas normal, il fallait que j’en parle. A elle, à un adulte, à quelqu’un, mais que je ne pouvais pas garder ça pour moi… » rajoutais-je tranquillement tandis que le petit garçon baissait la tête, triturant le bout de son sweat entre ses doigts, se tournant vers Helena.

« C’est jeudi qu’on a décidé d’y aller… Parce que Fred l’éducateur, il fait jamais attention, c’était plus simple ils ont dit Adam et Milo… » reprit Steve. « J’étais tout seul, les autres ce sont tous des trouillards de toute façon… » rajouta-t-il avant de réfléchir longuement. « Y’a trois grosses voitures qui sont arrivées. Les gens ils criaient, enfin ils riaient je crois… J’ai eu peur que ce soit… Quelqu’un du foyer, alors je suis resté caché… » s’arrêta-t-il net, en déglutissant, continuant à tirer sur les manches de son pull.

J’observais Helena du coin de l’œil, intrigué par cette histoire de voiture et de personnes, voulant lui faire comprendre. Je décidais de m’éloigner un peu, laissant la chaise à l’endroit où je l’avais posé et je me dirigeais vers le fond de la salle, à la recherche de feuilles, de stylo, de crayons, de livres, du moins d’un objet pouvant détendre le garçon qui semblait paniquer au souvenir de cette soirée. Il s’était tourné vers Helena, les yeux larmoyants.

« Je veux revoir ma maman… C’est pas ma faute… Moi j’ai rien fait… » dit-il d’une voix cassée, suppliant la jeune femme. « Je veux pas qu’il arrive pareil à maman… Pas comme à la dame… » lâcha-t-il dans un sanglot qui me fit froid au dos. Je me tournais instinctivement dans la direction d’Helena et du petit garçon, m’en voulant finalement d’avoir insisté pour remuer ciel et terre. "Helena... Vous pouvez venir s'il vous plait ?" lui demandais-je en restant au fond de la salle, l'attendant contre les étagères. "Ne vous laissez pas avoir sur le sentier de l'empathie... Les enfants savent très bien en jouer..." dis-je d'un air faussement nonchalant, à voix basse une fois la jeune femme à proximité. Je passais probablement pour un imbécile, amplifiant déjà cette image que j'avais pu lui donner en guise de première impression. Mais maintenant que nous étions ici, il n’était plus question de reculer. Je voulais ma vérité.


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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptySam 23 Mai 2020, 22:57


Rien dans ce monde n'arrive par hasard


Helena, qui était détendue au début du voyage, se tendait à vue d’œil au fur et à mesure que la voiture s’approchait du foyer. Elle avait peur que le gamin souffre à la suite de la discussion qu’ils allaient avoir. Elle tenta d’en avertir Keith, qui prit la mouche.

« Donc nous en sommes au stade où pour vous, je suis celui qui risque de le détruire… Vous ne pensez pas que c’est ce qu’il aurait pu voir qui l’aurait détruit plutôt ? Ne me faites pas porter le chapeau pour autrui. Lui rappelez ce moment-là ne fait pas de moi le déclencheur de cette destruction… »

La jeune femme se crispa, esquissant une grimace. Finalement, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel.

« Parce qu’en plus de votre sale caractère, vous êtes susceptible ? »

Helena soupira et enchaîna.

« Je suis désolée si je vous ai vexé, je me suis visiblement mal exprimée. Je sais que si Steve a été témoin d’un meurtre, c’est ce qu’il a vu qui l’a traumatisé. Mais nous allons raviver ces souvenirs qu’il a préféré enfouir pour l’instant, et je n’aime pas beaucoup ça.
Je suis sûre que vous pouvez comprendre mon malaise.
»

Une nouvelle fois, Helena leva les yeux au ciel quand Keith évoqua son cœur de pierre. Décidément, ce flic avait le don de l’agacer.

« Ne me reprochez pas l’image que vous renvoyez, lieutenant. Ce n’est pas moi qui me suis forgée une telle carapace … »

Arrivés au foyer, Helena et Keith durent patienter une dizaine de minutes que Steve ait fini son activité. Le policier en profita pour répliquer à la dernière pique en date de la jeune femme. Celle-ci ne put s’empêcher de rigoler, penchant la tête sur le côté pour observer l’homme.

« Je ne sais pas si je vous trouve drôle ou détestable … Les deux peut-être ? »

Elle lui adressa un sourire tendre quand la porte de la salle Berlioz s’ouvrit, laissant sortir des gamins. Helena héla Steve et le conduisit à nouveau dans la salle, où ils s’installèrent. Keith referma la porte derrière eux et y resta adossé. La jeune femme ne put s’empêcher de se demander si c’était pour lui laisser le champ libre, ou pour éviter au mineur de fuir. Ou peut-être était-ce pour se laisser, à lui, une porte de sortie. Helena aurait adoré avoir une telle option, tant elle était mal à l’aise et avait l’impression de marcher sur des œufs. Mais il était impensable de laisser Steve affronté ses souvenirs seul.

L’enfant parla petit à petit de sa fugue, évoquant un vol dans une station essence. Helena fronçait les sourcils quand Steve la supplia de pouvoir continuer à voir sa mère.

« Steve, personne n’empêchera jamais la relation entre toi et ta mère. »

Pendant qu’Helena tentait de réconforter l’enfant, Keith se rapprocha, s’asseyant à cheval sur une chaise, dossier face à lui. La jeune femme ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en le voyant se comporter une nouvelle fois comme un cowboy.
Le policier encouragea Steve à parler, le mineur se livrant un peu plus. Son discours glaça le sang d’Helena, qui avait pâli à vue d’œil. Une chose était sûre : la jeune femme n’était pas faite pour les interrogatoires, tant son visage reflétait ce qu’elle ressentait. Elle déglutit difficilement, s’apprêtant à répondre aux suppliques du gamin, quand Keith l’appela. Elle le rejoignit, surprise par cette interruption au moment crucial.

« Ne vous laissez pas avoir sur le sentier de l’empathie … Les enfants savent très bien en jouer … », affirma le policier sur un ton nonchalant.

La jeune femme ouvrit la bouche, choquée. Elle resta quelques secondes interdites, et son regard se fit plus dur.

« Donc ce n’est pas seulement une image que vous renvoyez, vous êtes réellement un conn***, au fond ! », murmura-t-elle durement.

Elle rejoignit Steve, résistant toujours à l’envie de lui faire un câlin, les règles de son métier ne lui permettant pas de telles libertés.

« - Steve, d’ici deux jours, je crois, ta mère viendra te chercher pour une sortie de quelques heures, c’est bien ça ? Vous avez prévu quoi ? Balade ? Ciné ? Lasergame ? J’adore le lasergame, je suis super nulle, mais j’adore ça !
- Elle a dit qu’on irait manger où je veux : j’ai choisi le mac do ! »

La jeune femme lui sourit.

« C’est super, vous allez vous bien vous amuser, j’en suis sûre. Et personne ne t’enlèvera ton temps avec ta maman.
Mais tu as compris que tu avais vu quelque chose d’important, et qu’il fallait que tu le racontes à Keith. Ce qui est arrivé à cette dame, c’est grave. Et ça n’arrivera pas à ta maman, ne t’inquiète pas. Pour qu’il n’arrive plus rien à d’autres dames, il faut que la police arrête les méchants. Et pour arrêter ces méchants, ou ce méchant, Keith a besoin de toi. Ça te dirait de faire équipe avec la police ? Tu serais comme Batman !
»

Steve sembla réfléchir un instant, puis commença à s’ouvrir.

Helena ne put s’empêcher de jeter un regard satisfait à Keith, lui montrant qu’elle avait réussi à percer les premières barrières du gamin. A lui maintenant d’intervenir pour faire préciser certaines choses, en fonction des besoins de son enquête.

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Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyJeu 28 Mai 2020, 20:55


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
Elle marquait un point. Mes mains se serraient sur le volant et je laissais presque un grognement m’échapper. Bien sûr que j’étais susceptible et d’autant plus quand on remettait en question mon intégrité. L’entendre soupirer m’exaspéra un peu plus et je m’apprêtais à lui répondre quand elle enchaîna elle-même, ne m’en laissant pas l’occasion.

« Je suis désolée si je vous ai vexé, je me suis visiblement mal exprimée. Je sais que si Steve a été témoin d’un meurtre, c’est ce qu’il a vu qui l’a traumatisé. Mais nous allons raviver ces souvenirs qu’il a préféré enfouir pour l’instant, et je n’aime pas beaucoup ça.
Je suis sûre que vous pouvez comprendre mon malaise.
»

« Parce que je suis censé comprendre votre malaise mais vous prenez ma remarque pour de la susceptibilité ? Suis-je donc en train de rêver ? Ou alors vous accepteriez vous aussi, que je remette en cause votre capacité d’apaisement au détriment de vos dons de destruction au nom d’autrui… Mais je note Helena qu’à priori la susceptibilité ne doit être qu’exclusivement féminine. »

Je me fermais de nouveau à sa remarque de la présence de cette carapace si solide qu’elle semblait impossible à forcer. Si elle avait idée du nombre de personnes qui y ont laissé les dents en voulant faire sauter le verrou de mon cœur. Car il y avait derrière ce mécanisme d’auto-défense, de réelles raisons que je taisais, préférant les garder pour moi. Même sa remarque sur ce qu’elle pouvait bien penser de moi, une fois arrivés au foyer, ne trouva pas preneur. J’étais concentré sur l’interrogatoire que je ne mènerais pas, voulant rentabiliser notre temps à tous les deux. Elle pour lui éviter de devoir me supporter plus longtemps et moi pour avancer dans mon enquête. C’était d’ailleurs pour cela que je m’étais appuyé sur la porte une fois que nous étions installés dans la salle avec l’enfant. Parce que j’avais besoin d’observer avant d’agir malgré tout, et surtout parce que je voulais savoir comment m’y prendre le mieux avec Steve. Car l’interrogatoire était un jeu de manipulation et qu’il fallait connaître son adversaire pour gagner en utilisant le moins de coups possible. Malheureusement, le fait même de devoir laisser Helena mener la danse risquait de compromettre le bon déroulé. Et même si le jeune homme semblait se livrer un peu plus, avec une innocence qui glacerait le sang de n’importe quel individu, je remarquais que la jeune femme semblait avoir du mal à encaisser les propos déroutants sur le déroulé de la nuit de Steve. Je roulais des yeux en l’entendant m’insulter très clairement d’abruti et je croisais les bras sur mon torse.

« Vous avez fini ? Non parce que vous perdez de votre temps. Je vous explique simplement que si vous laissez votre visage montrer votre peur… Aucune chance que cela encourage Steve à poursuivre… Et il semblait si bien parti… Ce serait dommage que vous fassiez tout capoter… » lui fis-je remarquer en pointant du doigt son visage qui parlait bien plus que ses mots. « Dois-je vous apprendre que les enfants sont de véritables éponges ? Ou vous le savez déjà vous-même ? » lui demandais-je en l’observant repartir.

Je restais en retrait, l’entendant évoquer la future sortie autorisée de l’enfant. A priori ce dernier avait jeté son dévolu sur une sortie au fast-food, chose que je ne pouvais que comprendre étant moi-même un adepte de ce genre d’endroit. Je commençais donc à m’approcher d’eux, reprenant ma place sur la chaise tout en souriant à l’enfant pour le rassurer.

« C’est super, vous allez vous bien vous amuser, j’en suis sûre. Et personne ne t’enlèvera ton temps avec ta maman.
Mais tu as compris que tu avais vu quelque chose d’important, et qu’il fallait que tu le racontes à Keith. Ce qui est arrivé à cette dame, c’est grave. Et ça n’arrivera pas à ta maman, ne t’inquiète pas. Pour qu’il n’arrive plus rien à d’autres dames, il faut que la police arrête les méchants. Et pour arrêter ces méchants, ou ce méchant, Keith a besoin de toi. Ça te dirait de faire équipe avec la police ? Tu serais comme Batman !
»

« Oui mais… Batman c’est lui non ? » demanda Steven en pointant son doigt dans ma direction avant de regarder Helena un léger sourire. « Et toi tu es Catwoman ! » fit-il remarquer dans un léger rire qui m’arracha un rictus tandis que je roulais des yeux.
« Catwoman ce n’est pas la femme de Batman ? » lui demandais-je pour recréer le dialogue entre lui et moi avant de reprendre. « On peut dire que tu es notre Robin non ? Si tu veux, et si Catwoman est d’accord, je t’emmènerais faire un tour dans une vraie voiture de police… tu verras c’est mieux quand on est devant plutôt que sur les sièges arrière… Mais pour ça j’aurais besoin de savoir si tu as vu des visages, des choses particulières ou autres… » lui demandais-je subtilement tandis que j’observais Helena du coin de l’œil. « Tu sais ce qu’ils disaient ces personnes qui riaient ? » rajoutais-je avant de me tourner vers la jeune femme. « Pensez-vous qu’il est possible de l’emmener au poste ? Nous pourrions peut-être faire un portrait-robot de ce qu’il a vu… » lui demandais-je presque suppliant.

« Les gens ils ont dit que c’était pour de l’argent qu’elle n’avait pas donné la dame… Enfin, j’ai entendu le nom de Ruben… c’est tout… Mais je n’ai pas bien vu, j’avais trop peur, j’étais caché… » s’excusa Steve en baissant la tête, presque désolé. « Vous connaissez Ruben ? » me demanda-t-il presque en espérant que cela puisse avoir été utile. Je me voulais rassurant, hochant la tête légèrement à sa remarque.

« C’est déjà bien d’avoir entendu ça Steve… » lui dis-je en me voulant le plus convaincant possible.
« Ha si, il y avait une autre dame qui pleurait et qui disait qu’elle, ben elle avait rien fait… Puis je crois qu’ils l’ont emmené vu qu’après, il y avait plus de bruits… Et l’autre dame, ben elle faisait comme si elle dormait par terre… Mais y’avait… une sorte de flaque… Mais il a pas plu alors je sais pas ce que c’était. » dit-il un peu plus avant d’hausser les épaules. « c’est tout, je vous promets monsieur… »

Je déglutissais, en acquiesçant, frottant le crâne du jeune homme tandis que je me relevais, ayant obtenu ce que je voulais.
« Merci Steve… T’es digne d’un super-héros… Je te laisse Catwoman si tu veux » fis-je remarquer en me dirigeant vers la porte de la sortie, attendant un instant tout en interrogeant silencieusement Helena du regard. Sa réponse tardant à venir, je soupirais, ouvrant la porte.

« Mademoiselle Horowitz, vous souhaitez que je vous attende dehors, ou vous rentrerez par vos propres moyens ? » lui demandais-je froidement. « Je vous aurais proposé un thé pour finir en beauté cette journée… » ironisais-je en refermant la porte, me rendant sur le parking en attendant quelques minutes pour voir si la jeune femme allait daigner revenir ou non. Je n’étais pas du genre à m’excuser par des mots mais plutôt par des actes. Et cette invitation masquée était ma façon à moi de m’excuser et surtout de la remercier.


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[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena Empty
Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptySam 30 Mai 2020, 22:55


Rien dans ce monde n'arrive par hasard


Helena lance une remarque à Keith sur sa susceptibilité. Finalement, elle enchaine rapidement sur des excuses mais le policier les balaie d’un revers de la main. La jeune femme est vexée à son tour, lève les yeux au ciel et soupire, le moins bruyamment possible du monde.

Ils arrivent finalement au foyer et démarrent la discussion avec Steve. La situation devient cruellement tendue, quand Keith appelle Helena à l’écart, lui demandant de ne pas se laisser avoir par les paroles et le ton de l’enfant. Choquée, la jeune femme l’insulte avant de retourner vers Steve, lançant simplement un regard noir supplémentaire à son énième remarque. Certes, son désarroi se lisait sur son visage, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle n’était pas flic, elle n’était pas joueuse de poker, elle n’était pas menteuse. Elle était simplement pleine d’empathie.

La jeune femme rejoint Steve et lui parle de la prochaine visite de sa mère. Elle n’est peut-être pas enquêtrice, mais les enfants, ça la connaît, malgré le fait qu’on lise en elle comme dans un livre ouvert. Elle propose à l’enfant de faire équipe à la police, comparant son aide à celle que Batman apporte dans la célèbre BD.
L’enfant semble mordre à l’hameçon.

« Oui mais … Batman, c’est lui non ? Et toi tu es Catwoman ! »

Steve rigole, tout comme Keith, qui en rajoute une couche.

« Catwoman ce n’est pas la femme de Batman ? On peut dire que tu es notre Robin, non ? »

Un dernier petit coup de pouce de Keith et la promesse d’une balade en voiture de police, et Steve commence à raconter de manière décousue les faits dont il a été témoin. Le plus horrible n’est pas tellement les événements relatés en eux-mêmes, mais plus la façon dont Steve les énonce : son ton enfantin et son incompréhension des faits sont à glacer le sang. Helena avale difficilement sa salive, son visage blanc comme un linge. Elle est cependant soulagée qu’il n’ait pas tout compris, pas tout analysé. Il a eu peur, c’est évidemment, mais ne semble pas plus choqué que cela.

Le policier se lève, frottant la tête de l’enfant.

« Merci Steve … T’es digne d’un super-héros… Je te laisse Catwoman si tu veux. »

Helena ouvre un instant la bouche, surprise. Elle doit se redonner une constance rapidement, avant que l’enfant ne reporte son attention sur elle. Alors quand Steve la regarde, elle lui sourit et lui fait un clin d’œil.

« Un vrai champion, il a raison ! »

Keith ouvre la porte en soupirant, semblant encore et toujours agacé. Son ton est froid lorsqu’il reprend la parole.

« Mademoiselle Horowitz, vous souhaitez que je vous attende dehors, ou vous rentrerez par vos propres moyens ? Je vous aurais proposé un thé pour finir en beauté cette journée … »

Helena hoche la tête en guise d’acceptation. Après tout, elle est venue avec lui en voiture, elle a besoin d’un moyen de transport. Et surtout, elle a envie de lui parler. Mais elle ne peut pas laisser Steve comme ça. Après le départ de Keith, elle quitte la salle Berlioz avec l’enfant et déambule avec lui dans les couloirs du foyer, jusqu’à croiser un membre du personnel du foyer. Pendant ce temps, la jeune femme évoque la mère de Steve et leur prochaine rencontre, afin de finir sur une note positive et de lui changer les idées. Quand Helena aperçoit Julie, l’éducatrice croisée plus tôt dans l’après-midi, elle l’appelle et lui confie l’enfant. Elle promet à Steve de revenir le voir demain, et demande à Julie de veiller sur lui. Elle désire éviter toute nouvelle fugue ou toute idée noire qui pourrait survenir après avoir ravivé de tels souvenirs.

La jeune femme rejoint ensuite le parking, soulagée d’y trouver encore Keith. Elle lui adresse un sourire timide en s’installant dans la voiture.

« Je vous dois des excuses : vous semblez être un bon flic, et vous savez vous y prendre avec les enfants. Je pense que j’ai laissé ma propre peur me dominer …
Je vous appellerai toujours cowboy, ça vous va mieux que Batman, mais je pense qu’il y a une multitude de bonnes choses cachées sous votre carapace en béton armé. Sans rancune ?
»

Elle s’affale ensuite dans le siège moelleux de la voiture, soudain épuisée. Elle ne peut s’empêcher de repenser aux paroles de l’enfant.

« Est-ce que ce que Steve vous a dit vous a aidé ? Est-ce que … vous pensez qu’ils sont plusieurs tueurs ? Est-ce que c’est possible ? Est-ce que cette autre femme, c’est la prochaine victime ? »

Helena aurait voulu déconnecter son cerveau après cette journée riche en émotions, mais elle pensait que les mots de l’enfant resteraient longtemps gravés dans sa mémoire.
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[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena Empty
Message(#)[Flashback] Rien dans ce monde n'arrive par hasard - Helena EmptyMer 10 Juin 2020, 15:03


Rien dans ce monde n'arrive par hasard - @Helena Horowitz
J’avais remercié l’enfant, oubliant presque la morbidité des faits qu’il venait de me décrire. J’avais la confirmation des soupçons que nous avions, et même si les informations ont été récupérées hors des cadres de la loi, cela me permettait de tourner l’enquête vers un nom que nous connaissions bien : Ruben Alvarez. J’attrapais mon portable en traversant le couloir de ce foyer en direction de mon véhicule, envoyant au travers de quelques SMS les informations récoltées à Andréa, ne faignant pas ma fierté d’avoir réussi malgré tout. Je savais que mon côté obtus pouvait me rendre détestable mais j’appréciais le fait d’avoir raison, et je ne m’en privais pas de le faire valoir, surtout auprès de ma coéquipière. Une fois le message envoyé, j’attendais, accoudé au capot de mon véhicule qu’Helena me rejoigne et je lui rendais son sourire en m’installant au volant. Je démarrais le véhicule et souriais presque fier qu’elle se soit rendu compte qu’elle s’était trompée sur l’image qu’elle s’était faite de moi. Même si je faisais en général tout pour me cacher, j’hésitais longuement à sa question, juste dans le but de la faire mariner.

« Je vous dirais presque que vous vous êtes laissé aveugler par votre propre peur et par l’image reflétée. En revanche, n’essayez pas de chercher les bonnes choses cachées sous la carapace, vous risqueriez d’y laisser des plumes… » ironisais-je d’un clin d’œil tandis que je l’observais toujours du coin de l’œil. Elle ne semblait pas avoir débranché des paroles du jeune homme et semblait accuser le coup. « Vous devriez oublier. N’y repensez pas, des gens sont payés pour faire ce travail et tout notre possible pour éviter que cette jeune femme soit un nom rajouté sur la liste » tentais-je de la rassurer tandis que je me garais de nouveau devant notre point de départ, aussi mal garé qu’à l’arrivée. Je coupais le contact et sortais de ma poche intérieure de mon blouson une carte où figurait mon numéro de téléphone que je lui tendais. « Prenez cela… Si jamais vous avez de nouvelles informations ou des problèmes avec ce petit… Contactez moi… » lui dis-je dans un demi sourire, tandis que mon portable sonnait affichant de nouveau le nom de ma coéquipière. Je m’excusais auprès d’Helena, sortant du véhicule avant de décrocher. « Quoi encore ?  Le mandat vient d’arriver ? » murmurais-je alors que la réponse en retour n’était que dureté. « Au bord du fleuve. Je t’envoie l’adresse. Rejoins-moi immédiatement. » et sans même me laisser le temps de riposter, Andréa venait de raccrocher et mon portable vibrait pour me faire parvenir l’adresse.

J’observais Helena qui venait de descendre du véhicule et je levais les bras au ciel pour m’excuser. « Désolé pour le thé, ce sera sans moi… Le cowboy a du travail… Prenez soin de vous Helena… Et merci encore…  Je saurais vous remercier… » lui dis-je simplement en remontant dans la voiture, la saluant d’un signe de tête. Je ne savais pas si j’allais la revoir, mais quelque chose m’intriguait chez la jeune femme. Je reculais, me remettant dans la file de circulation avant d’allumer le gyrophare, tout en gardant un regard sur sa silhouette reflétée dans mon rétroviseur : elle venait de m’enlever une épine du pieds, à charge de revanche.



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