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 Coming back as we are - Ariet#11

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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 6 Mai 2020 - 2:19

J’en suis à mon quatrième soir. Et ça se passe plutôt bien, genre vraiment bien. Ariane m’a suivi, ça m’étonne autant que je trouve ça logique. On a besoin d’air tous les deux, de voir ce que ça donne loin de Brisbane, loin de la routine, loin des gens qu’on connait. On a besoin de ça. Et elle m’a suivi, et on traîne entre le van et les motels miteux depuis qu’on est parti. Parce que c’est moi qui choisis où je dors. J’aurais pu demander les meilleurs hôtels, et je le ferai peut-être une fois ou deux juste pour avoir le plaisir de vider le mini bar et commander toute la nuit au room service. Mais c’est pas nous les beaux endroits. Nous, c’est le van qu’on gare au bord de la plage pour dormir avec le coffre ouvert face aux étoiles. Ca c’est ce que j’aime, et c’est ça qui m’aide à garder les pied sur terre. Ca et Ariane qui me suit partout et que je suis partout. Elle a accès à tout ce qu’elle veut elle aussi, parce que je l’ai dit à l’équipe et parce que de toute façon elle les aurait tous terrorisé un par un si ils avaient osé essayer de l’arrêter.

Mais il y a un hic depuis ces derniers jours. Un putain de truc qui gâche le paysage, qui gâche les bons moments, qui gâche même le ciel étoilé quand on dort dans le van. C’est son téléphone. Le téléphone qui vibre sans arrêt, et elle répond sans arrêt. Et je pourrais faire pareil, mais je vais la jouer subtil cette fois. Parce qu’elle me rend jaloux, ça a l’air de l’amuser plus que de raison. Ce qu’elle a oublié Parker, c’est qu’elle aussi elle est jalouse, elle est possessive, t’es prête à jouer Ariane ?

Ma partie se termine, et y’a une fille devant le publique. Le genre de fille qui ne veut qu’une chose, aller dans les loges et profiter de l’argent et des chansons d’un artiste en session privée. Parfait. Alors je descends à la fin de mon set, et je me rapproche d’elle qui se décale quand elle voit que j’ai décidé de m’intéresser à elle. J’aurais bien allumé ma clope tout seul, mais j’ai oublié mon briquet. Il doit être dans la poche d’Ariane, dommage. Alors elle me l’allume gentiment alors que je sais qu’elle est là la rousse. Elle est pas loin, et elle m’observe et j’en suis ravi. Je repars avec un numéro de téléphone, et si elle veut continuer de jouer elle sait que je peux la suivre. “Faut bien que je trouve quelqu’un à texter moi aussi.” Et je m’avance pour aller jusqu’à la sortie et fumer la clope qui est toujours allumée. Sympa ce début de tournée n’est ce pas ?




@Ariane Parker Coming back as we are - Ariet#11 1949770018
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 6 Mai 2020 - 22:22

Et on s'est tirés.

On est partis depuis une poignée de jours déjà. On a fait la côte, on s'est pas entretués dans son van, on a vu pas mal de plages, on s'est fait chier à se perdre une longue et grosse fois. Ses goûts musicaux sont toujours aussi nuls, par chance y'avaient les miens pour le rattraper.

Et on en a pas reparlé, des discussions d'adultes. Pas parce qu'on a peur de ce que ça donnerait si on en parlait, du tout, on est des grandes personnes et ça ne nous atteint absolument pas ce genre de conneries là - ouais, à d'autres. On fait plutôt comme si de rien n'était et ça a tout de cool comme de lourd, si vous me demandez. C'est un autre entre-deux avec lequel on jongle en se fiant aux comportements qu'on avait jadis qui ne nous faisaient pas de bleus, mais qui ne nous faisaient pas tant mieux non plus.  

Parce qu'évidemment que je les sens ses yeux de bâtard qui dérivent par-dessus mon épaule à chaque fois que je reçois un texto, que j'en envoie une à peine quelques secondes après. Il fait même pas gaffe de faire genre je m'en fous Jet, il est juste toujours là à expirer fort et à rouler des yeux, au point où j'attends juste qu'il explose le gars. Je fais bien ce que je veux, il m'a jamais dit que je pouvais pas et même si, il pouvait être parfaitement sûr que j'aurais fait l'inverse. J'ai accepté de le suivre pas de le marier, on est même pas encore capable de reparler du baiser de fourbe qu'il m'a donné sur la plage y'a une vie de ça, c'est pas pour quelques textos (ok, beaucoup de textos) qu'il va me faire pleurer.

Il sort de scène Etish, moi j'étais au stand de merch à vendre pas le moins du monde de t-shirts mais à profiter des bières gratuites qu'on venaient y porter pour les p'tits adolescents en quête de reconnaissance qui vendaient pour moi. La belle vie. La première nunuche qui passe il l'attrape, il fait son fier Jet, mais bien sûr que je les vois ses yeux qui dérivent une fois et deux sur moi, rien que pour s'assurer que je rage, que je bouille, que je fume.

Ce qui est le cas, bien sûr que c'est le cas. Il est con et il est stupide et il l'a cherché le gars. “Faut bien que je trouve quelqu’un à texter moi aussi.” sa clope au bec que je lui arrache des lèvres pour foutre le bout brûlant direct sur le revers de sa paume. La marque sera disparue demain matin, il a bien pires cicatrices de bagarre et dans l'instant, je me surprends même pas à avoir envie de lui en ajouter quelques nouvelles au compteur. « La prochaine fois que tu joues au gamin jaloux pour prouver ton point c'est chacun de tes doigts que je brûle. »

Je rage pour des tas de raisons, mais surtout pour celle-ci, évidente, claire, et chiante au possible. « Dis les choses au lieu de texter la première conne qui rôde. » il a rien demandé et il a rien affirmé. S'il est pour jouer à son petit jeu de passif agressif et qu'on en est à peine à même pas une semaine de tournée, la vie sera bien moins facile pour lui comme pour moi.
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 8:32

On est déjà loin de Brisbane, on s’éloigne un peu plus de cette ville chaque jour. On passe par des coins paumés et des routes pas très fréquentées. Et c’est exactement ce que j’aime dans ce voyage. Parce que j’ai l’impression que j’aurais toujours dû faire ça, chanter le soir, passer mes journées à jouer et faire le tour des coins dans lesquels je suis. Et pour ne rien gâcher à tout ça, il y a Ariane qui suit partout. On s’adapte à son planning et au mien, on a tout fait coïncidé pour que, elle aussi, puisse faire ce qu’elle veut et ce dont elle a besoin. Et tout se passe bien, tout se passe tellement bien hormis ce tellement que j’ai envie de jeter par la fenêtre du van à chaque fois qu’il a le malheur de vibrer. Je le hais son putain de téléphone, et j’ai envie de tuer celui qui est à l’autre bout. Et je vais avoir l’occasion d’arriver à mes fins puisque je vais être amené à le revoir souvent pour le boulot, puisqu’il a l’air d’être un grand ami de Sébastian.

Et elle le sait que je suis jaloux, à peu près autant qu’elle l’aurait été si j’avais été à sa place. Et elle me rend fou, et elle continue de m’énerver mais j’ai envie de la garder auprès de moi pendant cette tournée. Pourquoi elle ne comprend pas ? Pourquoi elle comprend jamais rien comme ça la rousse ? Elle est épuisante. Alors je joue, parce qu’avant de parler elle pourrait essayer de comprendre ce que ça fait non ? Et ma clope est écrasé sur ma main et ça me fait grimacer. Elle rage, et j’en suis tellement ravi que j’oublierais presque la sensation de brûlure. “Je joue au gamin jaloux ?” Ouais carrément mais je ne vais pas lui dire qu’elle a raison. “Si je t’avais brûlé un doigt à chaque texto tu pourrais plus les utiliser.” Oh ouais ça c’est carrément un comportement de gamin jaloux mais j’en ai rien à foutre parce que la gamine jalouse en face vient de me brûler un doigt alors que j’ai fait moins pire qu’elle.

C’est le moment de sortir, parce que, encore, je rage, et elle se met à rager aussi. Il va falloir crever l'abcès si on veut survivre à ce mois ensemble mais ça fait peur. Encore plus que quand elle a posé la question le jour de notre anniversaire. “Tu veux que je te dise quoi ?” Mes yeux se plantent de nouveau dans ceux de la rousse quand je me cale contre le mur extérieur parce qu’ici c’est bien plus calme. “Si je te fais chier, si tout ce truc te fais chier et que t’as pas envie d’être là t’as qu’à voler les clés du van et retourner en ville.” Mais j’espère vraiment qu’elle ne fera pas ça. “Je pensais qu’on s’éloignerait ensemble, qu’on se tirerait ensemble, juste nous. Pas nous et ton téléphone comme partenaire de voyage.” Et je me déteste de réagir comme ça, parce que je lui donne raison quand elle me dit que je fais le gamin jaloux.

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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 10:18

Je joue au gamin jaloux ? Si je t’avais brûlé un doigt à chaque texto tu pourrais plus les utiliser.

Gamin.
Jaloux.

Tu veux que je te dise quoi ?c'est pas drôle si je te dis les questions et les réponses Jet. Si je te fais chier, si tout ce truc te fais chier et que t’as pas envie d’être là t’as qu’à voler les clés du van et retourner en ville.” oh mais quelle dramaqueen le gars en vrai.

Qu'il s'étonne pas que je soupire fort, qu'il s'étonne pas non plus que je roule des yeux à m'en fouler le nerf optique. “Je pensais qu’on s’éloignerait ensemble, qu’on se tirerait ensemble, juste nous. Pas nous et ton téléphone comme partenaire de voyage.” « Oh, pauvre chat. » il va rager que je fasse la moue, il va hurler que j'exagère l'air déçu, si déçu, presque piteux. Rien à battre.

« C'est parce que t'aimerais qu'il te texte toi aussi? » ça sert à rien de jouer les fausses ingénues, sauf peut-être de me faire rire la seconde d'après. C'est déjà ça. « Tu peux lire, tu peux tout lire. » j'insiste, je joue, dégainant le dit objet du crime sous ses yeux pour l'y agiter une poignée de secondes sans que jamais Jet arrive à mettre la main dessus. Il aurait rien eu à y lire de toute façon sur mon téléphone, l'habitude prise y'a des semaines déjà de supprimer chaque message reçu de sa part à la seconde où ils ont été lus. Pas de preuve.

Mais il a pas l'air prêt pour foutre quoi que ce soit d'autre que de s'apitoyer sur son sort, Etish. La bouteille de tequila piquée au bar avant de sortir fera donc l'affaire pour chasser son air de dépressif de merde. « Par chance que Juste Ariane a pensé à apporter à boire. » la pique part, le plus volontairement du monde. Il sait toujours pas comment me présenter, et moi non plus. « Tu peux pas t'attendre à ce que j'arrête de vivre parce qu'il y a un mois on s'est embrassés Jet. » ma silhouette vient s'appuyer sur le mur de brique à côté de lui. La distance de sécurité entre nous deux qu'on me fait chier à tenir comme si ça changeait quoi que ce soit. « T'as pas arrêté toi. » c'est pas un reproche, c'est juste une constatation. Il jouera pas au plus fin quand il a pas plus modifié son rythme de vie que moi.

« Si je voulais partir je serais partie depuis longtemps déjà. » une longue gorgée de tequila plus tard, la bouteille revient entre ses paumes à lui. J'aurais dû la garder, au final. « Il est marié. » et il le sait Jet, c'est ça le pire. Pourquoi il panique à ce point?
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 11:00

On est dehors, c’est bien mieux dehors. Il y a bien moins de bruit, et je peux respirer correctement. Je peux regarder l’horizon quand je lui parle mais que je ne veux pas savoir si elle m’écoute ou pas. Et puis ça finit toujours comme ça les soirées qu’on passe ensemble. On finit toujours à l’extérieur, que ce soit sur un toit, sur une plage, ou devant un bar qu’on ne connaissait pas il y a encore quelques heures. Je serre les dents, elle veut me faire rager encore et encore et le pire c’est qu’elle y arrive constamment. “Ouais je crois que j’aurais bien besoin d’un sugar daddy.” Autant le prendre sur le ton de la plaisanterie puisqu’elle aussi veut jouer. “J’ai pas envie de lire.” Et je ne le ferai jamais. Je ne suis pas le genre de type qui va fouiller dans les téléphones, et si elle a quelque chose à me dire autant qu’elle le fasse de vive voix plutôt que de me faire croire qu’elle laisserait un jour son téléphone entre mes mains. Une clope que je rallume avec le briquet qu’elle avait dans sa poche. Pourquoi on a pas déjà allumé un joint ?

Elle appuie sur juste Ariane, c’est ce que j’avais utilisé pour la qualifier quand on s’est retrouvé dans cette fête stupide. “Je pensais que ça te plairait d’être présentée par ton prénom plutôt que comme l’invitée de Jet.” Même si pour moi, l’invitée de Jet, ça sonnait plutôt bien. Et j’ai pas utilisé les mots qu’on a pas encore définis non plus, mais est ce qu’on arrivera à les définir un jour ? “J’espère que t’as volé la meilleure tequila.” Et je la vois qui boit au goulot. Oui j’ai de l’argent, oui elle en a aussi sûrement un peu, mais c’est bien plus drôle de garder nos vieilles habitudes. Et l’alcool volé c’est ce qui va le mieux avec les vans garés au bord de la mer. “Je sais.” Je grogne doucement. J’ai pas arrêté de voir d’autres personnes, et elle n’a pas arrêté non plus. Mais est ce qu’on aurait dû arrêter alors qu’on ne s’est rien promis jusqu’ici ? J’en sais rien, mais j’ai toujours envie de tuer ce type qui arrive à attirer un peu son attention. “T’aurais voulu ?” Parce que ça aussi c’est une question qui trotte dans ma tête depuis ce fameux baisé d’il y a un mois. Est ce qu’elle aurait voulu que j’arrête d’en voir d’autre des filles ?

Je souffle malgré moi, je sais qu’on ne force pas Ariane à rester si elle n’en a pas envie, comme on ne me forcerait pas à rester avec elle si je ne le voulais pas. “Tu veux pas voler les clés du van alors ?” Je tourne ma tête vers elle en prenant la bouteille pour boire à mon tour. Et je vais bien finir par l’allumer ce foutu joint. Il est marié, je le sais, elle le sait, il le sait aussi. Et pourtant, ça ne les a pas empêché de faire quoi que ce soit. “Je sais” je me répète, il y a tout un tas de choses qui me font douter, mais ça ne change rien au fait que je ne connais pas cette situation et j’aime pas vraiment le nouveau, j’aime pas l’entre-deux non plus parce que je ne sais pas quoi faire. “Ca m’a toujours fait chier de te voir avec d’autres, mariés ou pas. Ca aurait pu être n’importe qui j’aurais été pareil.”

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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 23:51

Je pensais que ça te plairait d’être présentée par ton prénom plutôt que comme l’invitée de Jet.” et il se perd, mon soupir exagéré à travers ses mots.
« Trop une grande âme. »
J’espère que t’as volé la meilleure tequila.
« Je suis pas un animal. » bien sûr que j'ai volé la bouteille sur la tablette du haut. J'ai des manières.

Mon menton est froid de l'alcool bu au goulot. On va en avoir besoin pour le 14e real talk qui semble être sur le point de se lancer à voir la gueule qu'il tire.  “Je sais.” bon, au moins ça c'est clair. Il sait que je vais pas me languir de l'attendre, comme je suis absolument convaincue qu'il fait pareil. Ça prend du temps ces choses-là ; et c'est pas parce qu'on tente de respirer le même air sans vouloir se faire suffoquer l'un l'autre qu'on va tout changer tout de suite pour autant. On est impulsifs, mais pas maintenant apparemment. “T’aurais voulu ?” « Tu l'aurais fait? » à question conne réponse conne. Il fait bien ce qu'il veut, que je lui demande de le faire serait de la triche. S'il a rien changé, c'est qu'il voulait rien changer. Contournons.

Tu veux pas voler les clés du van alors ?je le répéterai pas 40 fois Jet, me force pas à te cogner pour te le faire comprendre, qu'il lui dit, mon regard noir, quand il me pique la bouteille pour une énième fois. Et pourquoi il panique, de toute manière? Il est marié.Je sais” « Tu te répètes. » mon sourire carnassier revient sur mes lèvres, ma main s'égare dans la poche arrière de mon jeans pour en sortir une clope verte dérobée à je sais plus trop quel technicien de scène, j'ai arrêté de les compter tant leurs visages se confondent et changent au fil des jours. “Ca m’a toujours fait chier de te voir avec d’autres, mariés ou pas. Ca aurait pu être n’importe qui j’aurais été pareil.” sourire qui ne fait que grandir, quand j'inspire la première bouffée d'air. « Si c'est là le moment où tu t'attends à ce que je joue les jalouses en te disant que c'est pareil pour moi, t'as volé toutes les cartouches ce soir, gars. » peu importe ce que je pourrai dire, c'est lui qui tient parfaitement le rôle de gamin jaloux, c'est déjà décrété.

« Ça m'aurait fait vraiment chier si ça avait pas juste toujours été des copies cheap, ou des extrêmes trop évidents. » je finis par lâcher, ma tête se posant sur les briques glacées de l'immeuble lambda contre lequel on est appuyés. Faut dire quer Jet avait le don de trouver des petites vierges effarouchées à mille lieux de moi, ou des tentatives de filles émancipées qui finalement ont peur à la seconde où il dégaine ses pires habitudes de mauvaise graine. Il les multiplie et ça m'enrage, bien sûr que ça m'enrage, mais reste qu'il n'y en a jamais eue une qui est restée, une de laquelle il n'a pas fini par se lasser. « Je sais pas Jet. » le joint finit entre ses lèvres, quand j'y pique la cigarette qu'il fumait sagement pour faire l'échange. « Je sais pas si c'est une bonne idée - » de parler de tout ça, encore. On fait juste parler et ça m'emmerde. Pourquoi on fait pas juste être nous et voir ce que ça donne? C'est chiant, jouer aux adultes, ça fait son temps.

La seconde s'étire, je sais que ça le fait chier, j'en jubile qui ça étonne. « -  de forcer ton air mystérieux de merde quand tu fais le rappel. » les voilà les conseils du jour. Ariane la gérante de musiciens qui s'improvise de bon conseil, la blague. « Tu serais mieux de garder ça pour le début du set. » j'inspire la nicotine, déteste le goût âpre de son tabac de bâtard. « Et à la fin tu larmoies. T'es doué pour ça. » mes mots piquent, ils pointent ses discours d'enfant gâté, ils pointent mais y'a un sourire qui vient avec. C'est presque pas une attaque. Ou si, c'en est une. J'ai pas encore décidé.
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyVen 8 Mai 2020 - 8:10

Il y a toujours cette ambiance qui me perturbe entre nous. Cette impression de non dit, d’entre deux, de relations qu’on ne saurait pas décrire ni définir. Et ça a toujours été comme ça au fond, alors pour ça me travaille autant ? Peut-être parce que là j’ai l’impression qu’il y en a un autre, qu’il y a quelqu’un qu’elle pourrait choisir à ma place et elle aurait certainement raison de le faire. Comme moi j’aurais raison de choisir quelqu’un d’autre qu’elle. Parce qu’on s’est fait trop de mal, parce qu’on s’est blessé physiquement et mentalement pendant des années et qu’on continue de le faire aujourd’hui. Mais pourtant, on se choisit là encore. On s’est choisi pour un mois, c’est juste un mois loin de tout, et on pourra toujours tout reprendre comme avant quand on rentre. “Tu le sauras si tu le demande un jour.” Mais je crois que si elle avait demandé, j’aurais demandé aussi. Et si on avait dit oui, j’aurais essayé. Peut-être qu’on arrivera à essayer.

“J’attends rien du tout, si tu veux pas parler c’est ton problème.”
C’est aussi un peu mon problème si elle ne dit rien alors que je dis tout. Mais je suis pas tout doux, je suis pas tout gentil, parce que je n’ai jamais été comme ça et que si elle reste elle reste parce que je suis moi et pas pour que je change du tout au tout. Et elle continue de me faire chier avec ses phrases qui n’ont pas de sens, parce que là, c’est elle l’enfant incapable de parler alors que c’est moi qui essaie. Mais elle lâche quelques phrases de temps à autre, qui me donne un peu le sourire parce que ça m’amuse de l’imaginer jalouse. Parce que j’adore ça aussi. “T’as fait un dossier sur chacune pour être aussi sûre de ton coup ?” Et mes yeux tournent vers elle alors que je bois une longue gorgée de tequila. Quand j’essaie de détourner l’attention et le sujet sérieux, c’est elle qui dit de vraies choses. Ca tourne aussi dans ma tête ce genre de pensées. “C’est certainement pas une bonne idée.” Mais je le garde mon sourire en coin alors que mes yeux ne lâchent pas les siens. “Mais depuis j’ai de bonnes idées ?” Et puis je la demande pas en mariage non plus, je suis juste en train de me rendre compte que je la supporte depuis 15 ans et que je serai certainement capable de la supporter 15 autres. Et je l’ai compris la question posée dans sa tête et pas à l’oral. C’est trop facile de savoir ce qu’elle veut dire, parce qu’on se pose certainement les même questions. Je suis aussi perdu qu’elle peut l’être. “Je larmoie pour laquelle ? Celle sur la drogue ?” Elle les connait par coeur mes chansons, je le sais. Et je fume sur le joint qu’elle met entre mes lèvres. “Exactement ce qui manquait.” Et tout de suite ça va bien mieux. “Tu l’as volé à qui cette fois ? Celui de ce matin était meilleur.” Et je regarde en face de moi, je ne sais même plus où est le van mais je n’ai plus envie de rester ni devant, ni dans ce bar. “Je crois que cette tournée, ça c’est une bonne idée.” Cette tournée qui commence et qu’on fera ensemble jusqu’au bout.



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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMar 12 Mai 2020 - 22:56

Y'a un non-dit particulièrement plaisant là, celui de voir à quel point il rage que je mette pas de mots sur la jalousie chiante et suffocante que j'ai pu avoir quand y'avaient des idiotes de tout acabit qui pendaient à son cou. On ne se refait pas.

T’as fait un dossier sur chacune pour être aussi sûre de ton coup ?
« T'aimerais trop ça avoue. »

Il le saura un jour j'imagine, il s'en doute sûrement déjà. Il sourirait pas autant s'il arrivait pas à lire aussi facilement à travers toutes les merdes que je peux lui dire, une gorgée de tequila à la fois. “C’est certainement pas une bonne idée.” la tournée, la conversation qu'on risque d'avoir bien trop tôt ou trop tard, les aveux sur nos crises de jalousie communes ; c'est quoi, qui n'est pas une bonne idée Jet? “Mais depuis j’ai de bonnes idées ?” « T'en a jamais eues. Les bonnes idées sont de moi j'pensais que t'avais appris depuis le temps. » je pensais qu'on aurait appris, aussi, depuis le temps. Pourtant on stagne volontairement, on réapprend.

Mon épaule pousse la sienne à la prochaine lampée d'alcool qu'il boit, il en met partout le raté, je pouffe de rire de son malheur. Same old. Je larmoie pour laquelle ? Celle sur la drogue ?” « Entre autres. » demain, quand on sera de retour à jouer les adultes, je lui pointerai exactement où. Je lui dirai tout ce que j'ai en tête aussi, pour retravailler quelques paroles qui m'énervent, les réécrire avec lui en pensant à deux fois lui arracher la langue et trois la tête. Je me surprends à avoir vraiment à coeur ses conneries de tournée, de contrat, de carrière en musique aussi. Peut-être même plus que lui.

Le briquet craque, le joint fume. “Exactement ce qui manquait.” l'herbe sent bon la paille grillée, de celle qui rassure pendant les soirées où on est trop idiots pour savoir qu'on en a besoin justement, d'être rassurés. “Tu l’as volé à qui cette fois ? Celui de ce matin était meilleur.” « Dès que c'est volé c'est meilleur. » celui de ce matin était vraiment meilleur - mais c'est lui qui l'a volé ce matin, du coup non, jamais, la victoire reste en suspens encore un temps.

Je crois que cette tournée, ça c’est une bonne idée.” ma tête s'appuie sur l'immeuble aux briques froides d'une nuit qui verra encore nos deux silhouettes se coucher dans un van qu'on prend bien trop facilement pour le nôtre même si on l'habite depuis si peu de temps. « Je sais pas si ça sera toi ou moi qui tuera l'autre en premier par contre. » le mystère plane depuis 15 ans.

***

« Tes groupies t'attendent. » que je pouffe, mes paumes qui se plaquent sur son torse pour le pousser hors des coulisses, mon portable de merde qui vibre dans ma poche avec des mots que je déteste. Comment va ta femme? Elle sait. Foutaises.

Sur scène ils attendent juste Jet pour lancer le show et moi, je me concentre que sur ça, que sur lui qui traîne dans mon sillage, que sur sa gueule de merde qui arbore le plus grand des sourires qu'il a eus depuis longtemps. Il est heureux le connard, il a réussi. J'aurais même pu croire que ce que j'aurais ressenti là, ça aurait été de la jalousie. Mais ça ressemble vachement à de la fierté au final.

Un rire de plus, une menace avec. « Dégage, pourquoi t'es encore là déjà? » parce qu'il a vu l'air de merde, de panique, celui que j'ai renvoyé à mon téléphone avant de le fermer pour le noyer dans mon jeans sans jamais y rejeter un coup d'oeil de plus. Parce que lui aussi il sait, au final.

De l'autre côté du rideau, les gens commencent à scander son nom.
Il est en train de devenir populaire le con.
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 13 Mai 2020 - 0:08

Je suis encore appuyé contre le mur. On échange tour à tour le joint et la cigarette, la bouteille d’alcool passe autant entre ses mains qu’entre les miennes. On parle toujours mieux quand on est défoncé et alcoolisé. “Ouais, je pourrais afficher mon palmarès.” Elle joue je joue aussi. Parce que je sais lire entre ses lignes et elle sait trop bien le faire aussi. On est trop jaloux, trop violent, trop toxique, trop tout et pourtant on est là à se chamailler comme les adolescents de 15 ans qu’on a toujours été et qu’on sera toujours.

C’est pas une bonne idée, nous ça a jamais été une bonne idée. Mais je sais pas, j’ai pas envie de partir, j’ai pas envie de la voir partir non plus. On sait que ça veut dire quelque chose, qu’il y a des mots à mettre sur ça mais c’est terrifiant. Est ce que ça changerait tout si on arrivait à le faire ? “Toi t’en as jamais eu.” Je me tourne vers elle, on arrive toujours à se démerder pour trouver les pires idées du monde, et c’est ce qui fait qu’on a toujours été nous.

Elle bouscule mon épaule et la liquide transparent se répand sur ma mâchoire et le haut de mon tee-shirt. “T’en as marre de boire à la bouteille tu préfère boire ta tequila sur mon visage ?” Je continue de la taquiner comme je l’ai toujours fait. Parce qu’on oublie un peu son téléphone là, on profite du moment, on profite toujours en essayant de ne pas penser à l’après. Je hoche la tête, je le sais qu’elle va me voler mes carnets pour modifier mes notes. Grogner quand je ferai un accord qu’elle aime pas ou que je serai émotif une seconde trop tôt. Elle est presque plus impliquée que moi dans cette tournée, et je ne saurais pas expliquer pourquoi j’ai l’impression d’être fier. “La tequila volée a toujours un meilleur goût aussi.” Je crois que même si je me retrouve riche un jour je ne perdrai pas ces habitudes, surtout si elle est dans les parages. “On a qu’à s’entre tuer comme ça pas besoin de choisir.” Et plus on avance plus je me dis que ce serait la solution un jour, tout serait bien moins compliqué, et il n’y aurait plus personne autour de nous. Mais, même si ça fait 15 ans, on est toujours en vie, toujours ensemble, toujours à faire les même chose. A tout faire sauf s’entre tuer.

***

“Elles sont nombreuses t’as vu !” Et je souris en la bousculant légèrement, ma guitare encore dans le dos. Je sais que je dois y aller, mais elle est encore sur son téléphone la rousse, et ça m’énerve. Ca m’énerve et j’attends le bon moment pour le sortir de sa poche et le glisser dans la mienne. Ma main passe sur son bras, je l’effleure juste pour capter son attention et laisser mon autre main tirer son téléphone. Elle gère les montres, j’ai toujours bien mieux géré les téléphones.

Les gens crient mon nom, et je pourrais presque m’y habituer, pourtant j’ai pas envie d’y aller, j’ai pas envie d’aller chanter quand je sais qu’elle est dans les coulisses. Il n’y aura pas plusieurs chansons, il n’y en aura qu’une. Elle me dit de dégager et je commence à aller vers la scène avant de revenir vers elle pour l’embrasser avant de chanter. Je le faisais ça avant, il y a des années. “J’avais oublié ça.” Son téléphone que je sors de ma poche avec un sourire un peu trop amusé quand je sais qu’elle ne viendra pas sur la scène pour me le voler de nouveau. “Concentre toi.” Et je sais que j’ai pas besoin de lui dire parce qu’elle connait presque mieux mes chansons que moi.

“J’ai qu’une chanson ce soir.” Les gens râlent et ils me font chier, c’est moi l’artiste, moi qui décide. “Une inédite.” Et là c’est l’étonnement qui l’emporte avant les applaudissements. Et tout est calculé parce que Ariane va devoir se concentrer uniquement sur moi, parce que son téléphone est dans la poche arrière de mon jean. Et je chante, et cette fois non plus je la regarde pas. Elle comprendra.


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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 13 Mai 2020 - 2:02

Elles sont nombreuses t’as vu !
« Nombreuses ou pas elles sont toujours aussi connes. »

Il est immense, il est chiant, il est horrible mon sourire mais il est là et il a l'avantage d'être assez fidèle à lui-même Jet, pour me faire oublier la bombe que je viens de recevoir en direct d'Afrique. Il me le fait oublier au profit de me faire oublier mes défenses aussi, une seconde et une seule, je rage, comme je rage. Quand je sens ses doigts qui s'attaquent à mon portable comme si j'étais une vulgaire gamine grondée, lui qui prend ses aises là aussi.

Qu'il parte Jet, qu'il sorte de mon périmètre sinon c'est avec un nez ensanglanté qu'il montera sur scène ce soir ; il fout quoi, là, à s'éloigner juste pour mieux revenir? “J’avais oublié ça.” à quel point t'es à risque, à être si proche de moi comme ça? Mes dents s'attaquent à sa lèvres encore rougie d'un baiser qu'il a clairement volé sans que j'ai seulement tenté de le repousser. “Concentre toi.” « Moi je me concentre, c'est toi qui court partout. » c'est lui qui fait des allers et des retours dans les coulisses à jouer les rockstars survoltées. On a même pas sniffé.

J’ai qu’une chanson ce soir.
« Jet. »
Une inédite.
« Jeremiah. »

Mes avertissements servent absolument à rien, même pas il les voit comme des bribes de menaces. Je sais, bien sûr que je sais. Il est si heureux, il sourit encore plus, il m'a écrit un truc et faut pas, faut vraiment pas. Parce qu'après va falloir en parler, parce qu'après va vraiment falloir parler de ce dont on fait gaffe à ne pas en toucher un traître mot. On est devenus aussi lâches que parfaits gymnastes à éviter le sujet, on vivait très bien dans le déni jusque là et à chaque fois que qui que ce soit nous demandait si on était ensemble on alternait les majeurs bien francs bien hauts en guise de réponse. S'il fait ça, s'il fait vraiment ça, on est fichus. On aura pas le choix.

Nobody said it was easy
It's such a shame for us to part
Nobody said it was easy
No one ever said it would be this hard
Oh take me back to the start


Il l'a fait.

Tell me you love me
Come back and haunt me
Oh and I rush to the start
Running in circles, chasing our tails
Coming back as we are


Il l'a vraiment fait. Fuck.

Et il revient Etish, à la seconde où la dernière note résonne dans une salle qui l'attend encore. « T'es qu'un idiot. » et moi, je suis pas mieux à repenser à toutes les foutues fois où il faisait ça, avant. L'aller simple vers memory lane, les souvenirs qui remontent et mon sourire avec. « Le contrat disait 5 chansons. » même moi je me prends pas au sérieux avec cet avertissement-là, quand jamais qui que ce soit et encore moins nous deux aurait pu penser qu'il suivrait le dit contrat à la lettre, tout le temps. « Retourne-là et retourne tout de suite. » ma voix dit un truc, mes mains en disent une autre, quand mes doigts se chargent de pincer la peau de ses bras de connard, ceux encore contractés par la guitare qu'il a tenue comme si sa vie en dépendait, y'a justement une vie de ça.
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 13 Mai 2020 - 2:38

”Rentre les griffes c’est grâce à elles qu’on a de l’essence dans la van.” Je hoche la tête, j’ai pas prévu d’aller en brancher une ce soir, j’avais juste prévu de faire mon set et retourner faire 10000 choses sur la plage. Mais mon cerveau décide des trucs sans que je donne vraiment mon accord en fait. Je lui change les idées, je vole son téléphone dans sa poche aussi parce que je viens sûrement d’avoir la pire idée de tout l’univers. Elle a peut-être raison finalement, c’est moi qui ai les mauvaises idées. Je me rapproche d’elle une nouvelle fois en coulisse pour l’embrasser, elle laisse la marque de ses dents et j’aurais été déçu si elle ne l’avait pas fait. Je recule et lui dis de se concentrer alors que mon doigt passe sur ma lèvre. “Je saigne même pas cette fois.” Mes yeux sont joueurs quand je les croise pour la dernière fois avant de m’asseoir sur mon tabouret.

Et c’est exactement à ce moment là que je fais peut-être une connerie, connerie que j’aurais faite un jour ou un autre de toute manière. Et j’ai pas envie de rester sur cette scène plus d’une chanson. Et qu’est ce qui peut bien valoir un set de 5 chansons ? Une seule chanson inédite. Et il se trouve que j’en ai une, une sur laquelle je travaille depuis des semaines pour pas dire des années. Une que même Ariane n’a jamais entendu parce que le seul moment où je la joue c’est quand je suis seul la nuit sur les plages de Brisbane. Mais là, on est pas sur une plage, on est pas à Brisbane non plus, et de toute façon, on peut pas dire que j’ai vraiment quelque chose à perdre à faire ça devant une foule qui me connait depuis quelques jours seulement.

Je chante, je la réussis ma chanson et la foule applaudit. Mais à la fin de la chanson, comme promis, je retourne dans les coulisses, parce qu’il n’y en aura pas d’autre. Je fais un signe de la main, je rejoins la rousse et j’évite un peu ses yeux alors que sa main vient pincer mon bras. “Merci” j’ai connu bien pire comme insulte, surtout venant d’elle. “Je viens de leur donner une chanson inédite j’en ai rien à foutre du contrat.” J’ai dit une chanson Ariane. Tu devrais savoir que je ne retournerai pas sur scène. “Non” J’attrape sa main qui en train de me penser pour la tirer vers la sortie de derrière. Et je cours assez loin pour que personne ne puisse nous rattraper. “J’avais dit que je ferai qu’une chanson.” Mon clin d’oeil qui est envoyé au même moment ou c’est moi qui vient pincer son bras. On est des adolescents, je vous l’ai déjà dit. “J’ai toujours pas saigné.” Et je souris, je pensais qu’en sortant de scéne, ce serait soit ma lèvre soit mon nez qui aurait été décoré de cette si jolie teinte qu’est le rouge sang.


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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 13 Mai 2020 - 7:01

C'est qu'un idiot, et il l'est encore plus quand il revient, quand il rétorque, quand il a le regard qui brille et qu'il est beau le connard. Il fait exprès. “Merci” mes doigts ne le pincent que plus fort, mes ongles ne rentrent que plus profondément dans sa chair. Pourquoi t'as fait ça, Jet?

Je viens de leur donner une chanson inédite j’en ai rien à foutre du contrat.” et si le label lui fiche le dit contrat sous les yeux, et s'ils lui retirent sa tournée des mains, et s'il s'est auto-saboté comme un futur raté, ça sera de ma faute. La faute de la rouquine qui traîne dans son sillage, son invitée, Juste Ariane qui prendra le blâme d'une chanson qu'il a jamais pratiquée devant moi, d'un truc inédit qu'il me lance à la gueule sans me laisser le moindre temps pour souffler, pour assimiler. La foule arrête pas de le rappeler.

Mais sa main s'enroule autour de la mienne et il tire Jet. “Non” il presse comme si qui que ce soit allait remarquer les rations de ce soir que j'ai piquées au bar, l'alcool et l'herbe, les seules variables sûres qu'on aura eues avec nous depuis les tous débuts. « Jet on vient à peine de finir la moitié de la tournée, tu peux pas faire chier les- » oui il peut, et oui il le fait.

La salle est déjà loin derrière quand la plage se rapproche devant, tout devant. “J’avais dit que je ferai qu’une chanson.” mes baskets filent d'un côté, je le pousse de l'autre rien que parce que c'est fun de le voir tituber dans le sable inégal. La scène a un goût de déjà-vu encore et toujours. Va falloir en parler de ça, aussi. “J’ai toujours pas saigné.” « Je sais pas encore ce que je vais te casser en premier.  » ma nurque s'arque, mon sourire revient sur mes lèvres qui saignent pas elles non plus. Il en a reperdu avec les années, Etish.

« Ok, tu veux parler. » et j'expire. Mes yeux ont pas lâchés les siens, il fait mille allusions à la minute et il a piqué mon téléphone parce qu'il rage que j'en texte un autre que lui pendant sa tournée, soit. « On va parler. »

Procédurale, je m'installe à même la plage les vagues encore trop calmes pour venir se casser sur ma silhouette assise en tailleur. Mes prunelles acérées ne lâchent pas son profil, lui qui est encore debout, lui qui traîne de la patte comme il a traîné pendant 15 ans avant de faire un adulte de lui et de vouloir mettre des mots sur ce dont on ne discutait pas, jamais. C'est sa seule fenêtre-là. « Tu dis un truc que tu veux, je fais pareil. Tu m'interromps, je choisis pas ce que je te casse en premier, je fais juste tout te casser. » tu veux m'écrire des chansons? On va parler.
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 13 Mai 2020 - 9:17

Oh que si je peux planter tout le monde, et c’est exactement ce que je fais. De mon plein gré. Et ils n’ont qu’à venir râler si ils ne sont pas contents. On se retrouve sur la plage, on est peut-être perdu et c’est très bien comme ça. Personne ne pourra nous trouver là. “C’est une promesse ?” Mon sourcil se hausse, elle pourrait très bien me casser plusieurs os ce serait pas la première fois. Mais pour le moment, je la vois qui sourit alors qu’on vient de s’échapper de la scène, de s’échapper de la tournée pendant quelques heures. On est juste nous, et je sais pas si c’était une bonne idée.

C’est moi qui avais parlé jusque là. C’est moi qui avais lancé la conversation, c’est moi qui avais fait tout ça. C’est moi qui ai écrit la chanson et qui l’ai chanté en public. Personne ne sait qu’elle est pour elle, à part la rousse. C’était la principale concernée. Et elle le sait que j’ai toujours été bien plus doué pour m’exprimer à travers la musique que pendant une conversation sérieuse. Mon visage change quand elle dit qu’on va parler. Gamin jaloux apeuré qui aurait bien envie de partir en courant dans le sens inverse, le plus loin possible. C’est pas ce que je voulais ? Parler, savoir ce qu’elle veut, ce qu’on veut ensemble ? Si c’est ce que je veux. Mais elle pourrait dire non, elle pourrait me laisser sur cette plage en disant qu’elle préfère en retrouver un autre. Je panique, ouais je panique mais je me pose devant elle en glissant les mains dans mes poches.

Elle pose les règles. Et je souffle un peu, c’est donc ça une conversation sérieuse. Une vraie de vraie. Je pensais pas qu’on y arriverait un jour, mais on a dit qu’on devait évoluer, et j’ai vraiment envie d’essayer. “On parle vraiment alors, pas de moquerie, au moins pour les quelques minutes de conversation.” Ca c’est aussi mes règles, parce qu’elle n’a encore jamais parlé sans essayer de détourner la conversation. On peut y arriver, je sais qu’on peut rester sérieux au moins quelques minutes. Je sors son téléphone de ma poche, c’est pas une enfant, je devrais pas avoir à le confisquer pour avoir son attention. “Je veux plus avoir à te partager.” Je veux plus me sentir en danger et ignoré à partir du moment où ses mains se posent sur le téléphone. Elle ne l’interrompt pas, et il ne l’interrompra pas non plus.



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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyMer 13 Mai 2020 - 21:32

Évidemment qu'il remet en doute la totalité de la chose : ça serait pas Jet et moi, et ça serait pas moi et Jet si on avait 100% confiance l'un en l'autre. Ça fonctionne dans les deux sens, bien sûr que ça fonctionne ainsi. “On parle vraiment alors, pas de moquerie, au moins pour les quelques minutes de conversation.” sa voix est posée, elle raille un peu à cause des paroles qu'il a gueulées sur la fin et de ses cordes vocales qui se retravaillent entre elles. J'analyse tout, même ses paroles qui auraient dû m'empêcher de le faire, j'en suis chiante à force. « Ce sont les règles. » je confirme, dégainant la bouteille d'un alcool volé dans laquelle je sais même pas quoi y trouver. Elle se tend dans sa direction après une longue gorgée.

Je veux plus avoir à te partager.” c'était prévisible. De mon portable qu'il a lancé entre nous deux mes yeux remontent pour trouver les siens. Il a toujours été jaloux, moi pareil, n'en reste que je pensais qu'avec les années et à force de savoir me lire et m'anticiper par coeur, il aurait pas douté de ce que j'avance la seconde d'après. Mes orteils sont noyés dans le sable, on ne les voit plus du tout. « Je suis pas ici par dépit. Si je voulais partir, je l'aurais fait. Je le répéterai pas une autre fois Jet ; mais t'inquiètes pas, si à un moment je veux dégager, je vais le faire. En attendant, je suis là. Parce que je veux être là. » ça sonne pas comme des menaces parce que ça n'en ne sont pas du tout. Je suis là parce que j'ai envie de l'être, et dans mon souvenir il était pas aussi alarmiste, il était pas aussi stressé que je reste que pour lui et pas pour moi. Il stresse Jet, et je sais pourquoi. Ça me stresse aussi, c'est ça le problème.

« Je veux pas appartenir à personne. » instinctivement, mes doigts viennent jouer de mon annulaire dégagé d'une alliance que j'ai portée pendant trois années pour des tonnes de raisons dont il en connaît à peine la moitié. Ça laisse des séquelles, et même si jamais Levi ne m'a dit que j'étais sa possession, c'est bel et bien comme ça que je l'ai senti, sur la fin. Ça aussi, ça laisse des séquelles. J'ai besoin de respirer, et à voir ses épaules voûtées et sa mâchoire contractée, il en a besoin lui aussi.
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Message(#)Coming back as we are - Ariet#11 EmptyJeu 14 Mai 2020 - 6:00

Les règles sont placées, on est d’accord. Il va falloir qu’on parle, on le sait depuis notre anniversaire. Mais on a repoussé, ça fait 15 ans qu’on repousse. Son téléphone glisse entre mes mains. Parce que c’est à cause de lui que je ne sais pas, que je ne sais plus ce qu’elle veut. Et j’ai besoin de lui poser des questions, j’ai besoin qu’elle me dise que je peux lui faire confiance. Et j’ai peur que, ce soir, ce soit le début ou la fin de quelque chose. Je respire calmement et je l’écoute vraiment. Je ne crierai pas, j’essaierai de ne pas m’énerver. Parce qu’on a besoin de cette conversation, on a besoin de savoir si on est réellement sur la même longueur d’onde ou si c’est trop tard."Y'a juste des jours où c'est difficile à croire." je baisse un peu les yeux en essayant de capter autre chose que la sincérité dans son regard. Elle est là, elle est avec moi, et j’ai vraiment envie de croire que c’est la seule chose dont elle a envie.

Elle me dit ce qu’elle veut, et mes yeux se ferment. Je ne sais pas si je suis capable de la savoir avec d’autres alors que moi je n’ai personne d’autre en tête."T'as pas à appartenir à qui que ce soit t'es pas un objet. Je te forcerai jamais à rester si t'en as pas envie, je te forcerai pas non plus à faire quelque chose que t'as pas envie de faire." On a eu beau se faire du mal, on a toujours été libre. Je ne l’ai jamais empêché de faire quoi que ce soit, et je ne serai plus son bourreau, jamais. Parce qu’on se l’est promis sur cette plage quand on a fêté notre anniversaire, on veut plus de cet avant là. Et moi, j’ai juste envie d’avancer sans qu’on se prenne la tête.

"C'est juste de la confiance que je demande, parce que si je fais des efforts je veux pas les faire seul. Je veux pas m'imaginer que ça pourrait le faire et me prendre un mur." La confiance, c’est ce dont on a besoin. C’est terriblement dur à donner, et on a autant de choses à prouver l’un que l’autre. Mais elle peut ne pas vouloir, juste vouloir sa liberté sans ne plus jamais avoir rien à faire avec moi. Je n’en sais rien, je doute de tout même si je la connais par coeur. Ou c’est peut-être parce que je la connais par coeur que je me mets à douter.

"Je veux vraiment essayer." Et c’est mon deuxième je veux en attendant le sien. C’est le plus risqué, c’est celui que je pensais garder pour moi parce que c’est trop. Mais on a quelques minutes. C’est court, terriblement court, alors il faut sauter sur l’occasion. C’est le moment ou jamais, c’est maintenant que je continue de m’ouvrir face à elle et je le regretterai peut-être selon sa réponse. Mais je plante mes yeux dans les siens, je la sonde, si je dois prendre un refus je veux voir dans ses yeux qu’elle ne veut pas de ça. "Si on essaie pas on saura jamais." Ca c’est la vérité, ça c’est une chose dont je suis sûr. Parce qu’on a jamais vraiment essayé, je me suis jamais totalement impliqué parce que j’avais peur de m’attacher. Aujourd’hui, j’ai juste peur qu’elle fuit et ne revienne jamais.


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