C'est l'effet papillon, petite cause, grande conséquence.
Mimi regarde le soleil se lever. Sept heures du matin, Brisbane n'est pas encore éveillée, il lui reste un peu de temps pour profiter de la fraîcheur matinale et de la ville endormie. Elle aime le calme et le silence, elle trouve ça apaisant, c'est bien pour ça que la blonde ne se mêle jamais à la foule. Un jean, des baskets et un pull, la blonde ferme la porte de sa chambre derrière elle et sort de l'hôtel. Presque deux mois qu'elle vit ici, il est temps qu'elle parte, qu'elle se sorte de là, elle le sait, la blonde ne peut pas continuer comme ça, elle ne pourra pas fuir éternellement. Mimi doit se rendre à l'évidence, elle a envie de vivre une vie normale, pas de passer son temps à fuir et se cacher, parce qu'Alexander a finit par la retrouver et, il finira par la trouver encore et encore, peu importe l'endroit où elle ira. Mimi voudrait être courageuse, suffisamment pour oser porter plainte, pour oser le confronter. Mais elle n'a pas cette dose de courage là, alors, en attendant, elle se contente de passer inaperçu, de sortir quand la ville est encore endormie et calme. Ce matin, elle a décidé d'aller tester un autre café, il faut croire que faire le tour de ces bâtiments là est devenue sa passion du matin. Elle teste les petits déjeuners un peu partout la blonde, ça servira à agrémenter ses prochaines discussions avec Yelahiah. Ce matin, c'est dans le quartier de logan city qu'elle se dirige, elle vient rarement se balader par ici, c'est l'occasion de découvrir un autre endroit de Brisbane. Quand c'est comme ça, Mimi a l'impression d'être une exploratrice et de partir à l'aventure, elle se voit dans la peau d'une Indiana girl ou d'une Dora même , peu importe, du moment qu'elle est un personnage sympathique. Elle s'égare, il faudrait qu'elle arrête de lire des romans en tout genre avant de s'endormir, parce que ça lui reste trop longtemps dans la tête. Mimi pousse la porte du death before cafe. Un nom étrange non ? Qui a envie de mourir avant de boire une boisson chaude ? Mimi ne s'arrête pas au nom, la façade est belle et l'intérieur est tout aussi atypique que le nom. Mais c'est agréable, la douce chaleur qui émane de cet endroit cosy, et les odeurs de chocolat qui flotte dans les airs. Un soupir de bien être qui sort de ses lèvres et Mimi commande un chocolat chaud et une brioche au sucre. Elle a faim, et avec les quelques billets qu'il lui reste, elle a envie de se faire plaisir. La blonde ne roule pas sur l'or depuis qu'elle s'est enfuit, mais elle fait au mieux, elle chante un peu plus souvent au théâtre pour arrondir ses fins de mois, en revanche elle n'a pas récidivé en volant dans une épicerie. Ce n'est arrivé qu'une fois et elle en a encore honte, ce n'était vraiment pas la solution. Son petit plateau entre les doigts, le regard de Mimi s'accroche à un autre. Des yeux foncés, un visage doux, elle le reconnaîtrait partout Mimi. Ils ont grandit ensemble tout les deux et, elle a disparu. C'est aussi simple que ça. Quand Mimi a épousé Alexander elle a laissé de côté tout ses amis, toutes les personnes appartenant à son ancienne vie.Elle se dirige vers lui, elle s'arme de courage Mimi, elle n'a pas envie de fuir, ni même de tourner les talons. Elle ne sait pas comment il va réagir, est-ce qu'il lui en veut ? Est-ce qu'il la déteste ? Est-ce qu'elle lui a manqué ? Des questions sans réponses. « Est-ce que je peux m'asseoir ? » Elle demande doucement, en désignant la chaise vide en face de lui. Simon a l'air d'aller bien, elle l'espère en tout cas, parce que c'est important que ce soit le cas.
« “Le café doit être noir comme l’enfer, fort comme la mort et doux comme l’amour.”»
L’aurore triomphait temporairement dans les cieux de Brisbane. Le monde citation était encore plutôt calme pour une heure pareille même si d’ici une petite demie-heure, les activités des brisbaniens reprendraient le droit sur la quiétude matinale. Simon avait passé une petite nuit pour ne pas changer. Aujourd’hui il devait de toute façon aller travailler pour son père. Les joies d’être stagiaire c’est les horaires. Totalement irréguliers, commençait tôt pour finir tard. Encore plus quand il s’agissait du domaine politique qui échappait très largement à la régulation du travail. Clairement travailler pour le cabinet politique du paternel n’était pas le meilleur job que le cadet Adams ait connu mais si cela lui permettait de gagner de précieux auprès de Grant, alors il le ferait. Puis sur le papier, travailler pour le compte d’un sénateur cela gonflait toujours l’honneur et attirait le regard. Un moindre mal pour un plus grand bien. C’est du moins ce qu’il se répétait, un peu comme un mantra. La situation ne le convenait pas totalement mais il pouvait ainsi également garder un oeil sur Tony. Bien qu’il l’avait, de son point de vue, surpassait son aîné restait une menace à garder à l’oeil. Il connaissait bien sa fourberie après tout.
Il avait prit le temps de se laver et se raser ce matin. Pantalon noir, chemise blanche, cravate. La blessure que lui avait fait Sixtine quelques jours auparavant était toujours bien marquée. Heureusement qu’elle ne s’était pas infecté. On lui avait posé des questions dessus, il avait esquivé la question. La tigresse frappée de terreur nocturne ne l’avait pas raté. C’était pour le moins ironique. D’ici une dizaine de jours, se serait de l’histoire ancienne, sa peau aurait fini de totalement se régénérer. Puis il trouvait que cela lui donnait un petit côté cool guys. Un peu bagarreur. Si les gens savaient. Il sortit de chez lui, ferma la porte à clef et descendit les petits escaliers de bois. Il appréciait entendre le bruit des planches craquées sous ses talonnettes. Son pas était vif. Le temps n’était pas splendide mais on était loin, pour le moment, de la menace d’une pluie battante. Les joies automnales.
Il n’avait pas prit le temps de petit déjeuner ce matin, il devrait s’arrêter en prendre un à un moment. Puis il avait intérêt de faire le plein, ce n’était pas certains qu’il puisse se poser ce midi. Cela risquait donc d’être un sandwich à la volée. Après tout il avait de l’avance. Il se demandait même pourquoi il était partit aussitôt. Oui vraiment. Quelle idée. Son logis lui convenait pourtant. Il aurait même pu faire marche arrière. Mais il n’en avait pas envie. Il préférait marcher que de tourner en rond. Puis il avait même réussit à prendre de l’avance sur son programme de révisions et ses travaux personnels. Cela ne durait pas, il se connaissait pas. Mais autant profiter de flâner un peu, de se vider la tête et de ne penser à rien. Un luxe rare qu’il avait décidé de s’offrir aujourd’hui. Il entre dans un café aléatoire. Il ne prends pas vraiment le temps de lire le nom de l’enseigne. Il a avec lui sa serviette brune qui contient tous les documents de travail nécessaires pour sa journée à l’office. Le lieu est cossy. Cela lui changerait des cafés plus austères. Il commande un croissant et un double expresso et part s’installer à une table. Il file se laver les mains avant de revenir. Il commence à tapoter son portable tout en prenant soin de manger son croissant avec sa serviette. Il déteste avoir cette sensation de gras sur les mains. Il le finit rapidement. Il boit tranquillement son café sans sucre. Il n’aimait pas en rajouter quand ce n’était pas nécessaire. Il veillait par ailleurs à rassembler les miettes dans un coin de son plateau en usant toujours de la même serviette.
Il fut sortit de son pianotement textuel par une voix qu’il aurait pu reconnaître entre mille. Celle d’une vieille connaissance qu’il n’avait pas vu depuis des années et qui provenait tout droit de son enfance la plus lointaine. Mimi. Dubitatif d’abord, il regarda de haut en bas. C’était bien elle. Un mélange d’enthousiasme et de surprise se mêlait dans ses propos.
Mimi ! C’est vraiment toi ? Il se leva pour la saluer. Evidement que tu peux t’asseoir, depuis le temps qu’on ne s’est pas vu. Il essayait de se remémorer la dernière fois qu’il l’avait croisé. Cela fait vraiment un bout de temps wohhhh. Tu deviens quoi ?
Décidément en ce moment c’était le florilège de retour du passé, Ash, Amy et maintenant Mimi. Cela ne lui déplaisait aucunement, sauf Amy. Mais c’était assez curieux la manière dont le destin pouvait créer des coïncidences.
C'est l'effet papillon, petite cause, grande conséquence.
Mimi aimait sortir lorsque la ville n'était pas encore levée. Elle aime le calme de l'aube, quand les rues sont encore désertes et que les passants ne se bousculent pas encore. Est-ce qu'elle va croiser Yelahiah sur sa route aujourd'hui ? Rien n'en est moins sûre. Mimi prend les choses comme elles viennent, elle apprécie de plus en plus les imprévus et les aléas, le fait de ne jamais savoir ce qui l'attendra demain. Plus d'appréhension ni d'angoisse qui s'installe au creux de son ventre, non, il y'a juste les surprises du jour. Et c'est tout. Un doux sourire sur son visage, son pas qui se fait un peu plus rapide dans les rues de Brisbane, le temps est doux, bien plus doux que d'ordinaire maintenant que le soleil est revenu sur la ville et que l'été commence peu à peu à prendre le pas sur le printemps. Elle se sent bien, tellement bien et, lorsqu'elle entre dans ce petit café, elle s'enivre déjà des bonnes odeurs qui s'en dégage. Elle aime ça la blonde, les odeurs de viennoiseries et du chocolat chaud qu'ils sont entrain de faire couler. Le petit déjeuner est devenu son repas préféré, celui qu'elle apprécie de partager avec quiconque se présente sur son chemin. Mimi déjeune rarement seule maintenant qu'elle peut faire ce qu'elle veut, elle trouve toujours une âme charitable pour lui offrir une chaise et entamer une conversation. Aujourd'hui, les choses sont quelques peu différentes, parce que c'st un fantôme du passé qui est assit là, à une table. Elle observe ses gestes, ses mimiques, elle a l'impression que le temps n'a pas prit le pas là dessus, et c'est rassurant d'une certaine façon, de savoir que Simon n'a peut être pas tant changé que ça. Elle hésite un instant avant de se diriger vers sa table, elle ne sait pas comment il va la recevoir. Est-ce qu'il va l'envoyer promener ? Est-ce qu'il va l'autoriser à se joindre à lui ? Elle ne sait pas, tout est flou dans l'esprit de Mimi, mais elle tente quand même. Elle croise le regard surprit du brun, et hoche doucement la tête.«Je.. Oui, c'est bien moi.» Elle ose prononcer malgré tout, oui, c'est elle, et c'est lui, et elle n'en revient pas, parce que c'est soudain, parce qu'elle ne pensait pas qu'ils finiraient par se recroiser. Un beau matin. Comme ça. Oui, les petits déjeuners sont réellement ses instants préférés. Il l'autorise à s'asseoir et c'est ce que fait la blonde quand elle pose son plateau en face du sien et qu'elle se laisse tomber sur une chaise. «Oui je sais, disons que je n'ai pas eu l'occasion de pouvoir prendre des nouvelles jusque là.» Elle souffle simplement, mimi n'a pas envie d'entrer dans les détails. «Et toi alors, comment vas-tu ? Que fais tu dans la vie ? » Il y'a des années à rattraper et Mimi est curieuse de savoir ce qu'est devenu la vie de Simon, comment il évolue, et le métier qu'il peut exercer. Il n'était que des enfants, et, quand Mimi a atteint l'âge de la majorité, sa vie a indéniablement basculé.
« “Le café doit être noir comme l’enfer, fort comme la mort et doux comme l’amour.”»
La jeune femme semble presque hésitante à confirmer son identité. C’était assez étonnant. Certes l’émotion pouvait jouer un rôle dedans mais il avait presque l’impression qu’il y avait autre chose derrière. Il ne savait pas quoi mais c’était véritablement curieux. Toutefois il savait qu’il ne fallait pas s'appesantir trop longuement sur certains détails. Extrapoler ne faisait pas tout. C’était risquer de se perdre dans des théories et des hypothèses superflus. Pire encore, cela pouvait conduire à se tromper largement et passer à côté du plus important. La première question qu’il fallait se poser était déjà de savoir si leur amitié avait survécut à 6 ans d’absences. Ce n’était pas certains, un monde les séparait désormais. L’université avait profondément le cadet Adams. Il n’était pas impossible que Mimi aussi ait changé énormément. C’est peut-être même pour cela qu’elle hésitait à répondre à sa première question. Cela pourrait être somme toute logique. En tout cas, c’était littéralement une revenante. Elle se décide à accepter son invitation dans un drôle de silence et finit par pratiquement se jeter sur la chaise.
Il était évident qu’elle mentait… ou plutôt qu’elle omettait un certain nombre de détails ce qui pouvait agacer le cadet Adams. Elle lui retourne la question, histoire de savoir ce qu’il devient. Difficile à encaisser. On tentait de lui faire avaler une couleuvre et il n’appréciait pas cela. Il s’essuya légèrement les lèvres avec sa serviette. Si tu avais pris des nouvelles, tu saurais que je suis étudiant en sciences politiques et que je travaille pour le cabinet sénatorial de mon père. Ce n’était pas de la colère mais plus une certaine indifférence polaire, quand on pose une question on doit s’attendre à pouvoir y répondre. D’autant plus que non seulement elle l’esquivait mais en plus elle osait lui retourner la question. Il n’allait certainement pas faire semblant avec. Non certainement. C’était cruellement ironique qu’il demande la vérité alors que lui-même était très loin d’avoir été franc. Que se soit aujourd’hui ou même à l’époque. Est-ce qu’il suréagissait ? Certainement, oui. En avait-il conscience ? Oui. Est-ce qu’il pouvait prendre plaisir à la situation ? Peut-être.
On ne disparaît pas du jour au lendemain sans laisser de trace. D’autant plus à l’ère des réseaux sociaux. Et je doute que tu sois impliqués dans une histoire secret défense ou que tu te sois fait enlever par des aliens. Que tu ne veuilles pas me raconter tout tes déboires c’est une chose mais littéralement m’envoyer me faire foutre quand je pose une simple question ce n’est pas franchement très juste surtout après autant d’années. Il affichait un léger sourire, toutefois son visage était plutôt consterné.
Oui clairement il ne voulait pas vraiment reprendre contacte si c’était pour rester dans le flou. Cela n’avait strictement aucun intérêt. Ce n’était pas tant la vérité qui l’importait que la forme. Finalement soit elle lui en disait un peu plus, soit elle partirait gentiment se mettre dans un rosier. Il ne fallait pas pousser mémé dans les orties. Il n’avait aucune raison de montrer la moindre candeur, d’autant plus qu’il n’avait pas une image à maintenir ici.
Je connais les brumes claires, la neige rose des matins d'hiver. Je pourrais te retrouver le lièvre blanc qu'on ne voit jamais.
Mimi ne sait pas comment appréhender les choses, c'est étrange pour elle de se retrouver là, face à lui .Elle est heureuse, bien sûre, parce que même si Simon appartient au passé, c'était son voisin, son ami, et elle ne l'a pas oublié malgré les années. La blonde a fait comme elle a pu pour survivre, c'était surtout ça le plus important, s'en sortir à tout prix et prendre les bonnes décisions pour pouvoir changer sa vie. C'est ce qu'elle a fait quand elle a fuit le domicile conjugale, quand elle a fuit Alexander en refusant de subir une nouvelle fois la violence d'un homme détruit par l'orgueil et l'ambition. Mais elle ne peut pas le lui dire, elle ne peut pas parler de cette histoire trop terrible, trop difficile. Un mariage dont elle a honte Mimi mais dont elle ne peut pas totalement se défaire, parce qu'elle a peur. Parce que face à son mari policier personne ne la croirait, sa parole contre la sienne. Alors, elle retourne la question, tente surtout de prendre de ses nouvelles à lui parce que c'est ce qui lui semble le plus important, que Simon aille bien. Mais le ton de celui-ci change et, elle est presque surprise de ce changement d'humeur rapide, est-ce qu'elle a faîte quelque chose de mal ? A vrai dire la blonde est étonnée de sa réponse. «Ah oui ? Je croyais que tu avais envie de faire des études littéraires, tu as changé d'avis ? » Ou bien est-ce peut être l'obligation familiale ? Mimi n'est jamais rentrée dans la sphère de la famille Adams, non, elle jouait avec Simon à travers la haie du jardin et, en grandissant, les jeux se sont transformés en confidence. Puis, du jour au lendemain, Mimi a été mariée par son père est a du quitter la maison de son enfance. Quelque chose de net et radicale. «Je ne suis pas sur les réseaux sociaux. » Elle commence, dans un premier temps, tentant d'encaisser les mots difficiles de Simon à son égard. «je ne t'ai pas envoyé te faire foutre Simon je.. Je ne sais juste pas quoi te raconter, ni comment le raconter. » Elle est un peu perdue Mimi, elle ne sait pas vraiment quoi lui dire, elle ne sait pas comment occulter les détails important sans qu'il ne s'en rende compte. Elle ne va pas parler des bleus, elle ne va pas parler de l'enfer dans lequel elle a vécu, parce qu'elle n'y arrive pas, et parce qu'elle ne saurait même pas comment il pourrait le prendre. A son ton, Mimi comprend rapidement qu'il n'a pas envie de discuter avec elle si elle ne lui parle pas un minimum de ce qu'il lui est arrivé toutes ces années. Elle n'a plus faim, mais boit quand même une gorgée de son chocolat pour se donner contenance. «je me suis mariée, disons que ça s'est fait dans la précipitation, c'est pour ça que j'ai déménagé du jour au lendemain.» C'est un bon début ? «Mon père perd la tête, c'est pour ça qu'il a vendu la maison familiale, il est à l'hôpital actuellement et suit son traitement pour la maladie d'alzeihmer. » Il faudrait que Mimi prenne le temps d'aller le voir d'ailleurs, même si elle en lui en veut. Même si elle n'oublie pas que si elle s'est retrouvée mariée à un monstre c'est à cause de lui. A cause de toutes les dettes de jeu qu'il a contracté. «Je n'ai pas donné de nouvelles parce que... disons que c'est compliqué mon mari était trés jaloux.. » La vérité ? A peu prés. enfin, c'est ce qui s'en rapproche le plus en tout cas. «Mais je suis partit de chez moi alors, je n'ai plus de raison de laisser tout le monde dans le silence.» De laisser ses anciens amis sans nouvelles. Est-ce que ça lui convient ? Mimi a déjà l'impression d'en avoir dit beaucoup trop.
« “Le café doit être noir comme l’enfer, fort comme la mort et doux comme l’amour.”»
Est-ce qu’il lui en voulait ? Non pas vraiment. C’est plutôt que sa réponse l’agaçait. Faire mine que rien ne s’était passé, très peu pour lui. Cette réaction n’était finalement pas tant porter vers elle que vers lui-même finalement. Un moyen de se fouetter lui-même ? Peut-être. Difficile à dire. Elle présentait un reliquat d’une vie passée qui n’avait plus grand à voir avec le présent. Depuis la fin du lycée, tout s’était accéléré pour le cadet Adams. Finalement cette frustration, il en était le premier responsable. Et faire comme si ne s’était passé lui était proprement insupportable. Il n’y avait pas d’autres termes.C’était tout simplement un choc du passé sur le présent qui ne lui faisait vraiment pas plaisir. Croire qu’à l’époque c’était plus simple serait faux, c’était une mystification de son esprit qui visait avant tout à ne pas remettre en question certains points qui pourraient menacer son parcours. Finalement, Mimi par ses mots incarnait toute la fausse simplicité d’un temps révolu qui s’effondre petit à petit dans la mémoire des deux. C’était presque cruel de sa part. Mais il était égocentrique après tout. Pas encore totalement, mais il le devenait. Lentement. Son comportement évoluait à défaut de son caractère. Toutefois dans son malheur il avait encore la chance de rendre de ses actions. Une force ou une faiblesse là était la question.
Il répondit dans un premier temps à sa question. Disons que ce n’était pas le premier choix mais les sciences politiques me plaisent. Le ton était sec, il était agaçait. Il se montrait acerbe avec elle. Elle répondait qu’elle n'était pas sur les réseaux sociaux. Il trouvait cela stupide, qui aujourd’hui n’est pas sur les réseaux sociaux ? Il se rendait compte de la propre stupidité de son propos. Les gens faisaient bien ce qu’ils voulaient avec leur données après tout. Puis il se doutait bien de toute façon qu’elle n’était pas dessus, sinon cela ferait longtemps qu’il l’aurait recontacté… enfin peut-être. Finalement pas si certains que cela. Après tout, il avait bien perdu Ash de vue. Mais c’était encore différent avec lui. L’amitié n’était pas aussi vieille qu’avec Mimi, et de nature très largement différente. Il avait vu la disparition de Mimi mais il ne l’avait pas ressenti comme un coup de poignard. C’était l’ordre naturel des choses d’une certaine façon.
Il ne le comprendrait pas sur le coup, mais cette brève colère était une réminiscence d’une rage retournée finalement contre lui-même mais qui était bien plus facile à affliger à une personne totalement innocente. Pourquoi ? Par jobarderie. Il n’y avait pas besoin de chercher bien loin lorsque la réponse se trouvait sous vos yeux. Certes les origines seraient bien complexe à comprendre et il n’est pas dit que la vision d’un seul prisme puisse véritablement établir la lumière sur ce phénomène. Toutefois le mal était facile à cerner. Il le comprit de lui-même lorsqu’elle commença à expliciter un peu mieux sa situation. Quel crétin il avait été. La première annonce l’estomaquait, son visage fermé laissa place aux traits de la surprise. Ses sourcils se relevèrent. Il alla pincer son nez avec sa main droite. Il ne disait rien hébété. D’abord un mariage, puis elle parla ensuite de la situation de son père qui était dans un état disons difficile.. Simon se frotta les paumes contre les tempes.
Je suis vraiment désolé, hésitation, pour mon comportement je veux dire. Il tenait à le préciser. C’était vraiment très con de ma part et totalement… totalement quoi ? enfin bref je m’excuse vraiment. Je ne pensais pas que ta situation familiale était aussi sombre. Il se souvenait vaguement que le père de Mimi avait une sacrée réputation de parieur et qu’il lui arrivait d’avoir parfois des soucis d’argent. Mais le cadet Adams n’y avait jamais vraiment fait plus attention, les bruits de voisinages sont légions dans les quartiers chics dès lors qu’on ne rentrait pas dans les normes sociétales. Quoique peut-être l’étudiant se souvenait bien que père et fille n’entretenaient pas spécifiquement de bonnes relations. Force et courage pour ton père, j’imagine que cela doit être douloureux pour toi de le voir perdre petit à petit la mémoire. Alzheimer était vraiment une saloperie, une maladie qui rongeait l’intérieur de l’esprit lentement mais sûrement et dont il était impossible de stopper la progression. C’était véritablement une torture pour le patient mais aussi pour son entourage. Sombre histoire familiale… déjà qu’elle avait perdue sa mère très jeune. Enfin... perdue... disparue serait plus juste. Oui clairement il avait merdé là.
Toutefois, elle n’avait pas encore tout dit, et elle commença à parler de son mariage. De mémoire, il ne se souvenait pas qu’au lycée Mimi ait connu de relations durables et il ne la voyait pas du genre à se marier sur un coup de tête. Il pensa rapidement à un mariage arrangé. Cela ne l’étonnerait guère. Les pratiques du patriciat sont assez déroutantes parfois et remonte à des temps moyenâgeux… et encore… certainement la noblesse avait-elle une meilleure éducation à l’époque. Simon ne savait pas vraiment comment se placer par rapport à la situation. Bien évidemment la première question qu’il sortit était bien loin des conventions des rites sociaux qui incombait à quelqu’un comme lui.
Non mais si je te suis, tu es devenue une vagabonde alors ? Est-ce qu’elle serait en train de fuir celui à qui elle s’est promise pour l’éternité ? Et tu gères com… il se tût sans finir. Non en fait tu n’es pas obligé d’en parler. Changement de cap. Tu as déjà fais un effort et je m’en contenterai, je te remercie vraiment. Il souriait, il y autant de la gêne que de la sincérité. Il ne méritait pas totalement qu’elle soit sincère avec lui… mais il devait savoir. Il détourna le sujet plus ou moins intelligemment en ayant un ton beaucoup plus serein.
Et sinon, tu poursuis tes rêves de faire carrière au théâtre ou bien tu as choisis de faire une reconversion ? Je me souviens de ta douce voix qui nous berçait les soirs d’été dans le jardin alors que les étoiles scintillaient dans la sombreur de l’azur alors que le champs de certains insectes résonnaient encore dans les haies. Tu te souviens ?
Simple moyen détourner de savoir si elle avait moyen de subvenir à ses moyens, en jouant sur l’affectif. Il avait fait un grand écart, passant d’une aigreur à de l’inquiétude. Ce n’était pas normal chez lui, clairement pas. Il hésite à poser sa main droite sur l’une des mains de Mimi mais il s’abstint.
Je connais les brumes claires, la neige rose des matins d'hiver. Je pourrais te retrouver le lièvre blanc qu'on ne voit jamais.
Les sciences politiques, elle n'aurait jamais pensé que Simon emprunterait cette voix là, elle se rappelle de sa passion pour les livres, de son esprit trop libre pour se cantonner à quelque chose d'aussi terre à terre, mais, il a peut être revu ses aspirations autrement aprés tout. Les gens changent, les chemins aussi, et, Mimi n'est personne pour juger les choix des autres, tant qu'il est heureux sur cette voix là, c'est le principal. C'est froid, et elle ne sait pas comment faire pour faire redescendre quelque peu le mur qui s'est imposé entre eux. Elle n'est pas sur les réseaux sociaux Mimi et, jusqu'à maintenant, elle n'avait même pas de téléphone, pour qu'elle ne puisse pas contacter le monde extérieur. Alexander l'avait isolé, coupé du monde pour s'assurer d'avoir toujours de l'emprise sur elle, pour être certain qu'elle ne lui filerait pas entre les doigts et pourtant, elle a finit par partir, sans plus se retourner. Et maintenant ? Maintenant elle fuit Mimi, parce qu'elle passe sa vie à faire ça, fuir les autres, fuir tout ce qui l'entoure, parce qu'elle ne sait pas affronter la vie en générale, et encore moins son mari. La parole d'un flic respecté de tous, contre la sienne, elle ne ferait pas le poids, elle ne peut pas se sortir de cette situation inextricable et, même le divorce ne semble pas vraiment envisageable. En fait, rien ne l'est si elle doit le confronter. Mimi se décide à s'ouvrir un peu, à lui parler, parce qu'elle n'a pas envie qu'il pense qu'il ne compte pas, ou qu'elle fait exprés de ne pas parler d'elle, c'est juste que... qu'elle ne sait pas vraiment comment le faire. En réalité. La blonde secoue doucement la tête, un léger sourire sur les lèvres. «C'est rien t'en fais pas, je comprends.» Mimi ne lui en veut pas, aprés tout, il a ses raisons et peut être qu'elle a un peu mérité sa colère aussi. Aprés tout, il était légitime qu'aprés autant de temps sans se voir il aurait des questions à son sujet, Mimi ne l'a pas joué trés fine sur ce coup là. «Oui c'est.. c'est pas facile. Il ne me reconnaît plus maintenant. C'est ma faute aussi, je ne passe pas le voir aussi souvent que je le devrais.» Elle précise simplement. Peut être parce qu'elle lui en veut de l'avoir mise dans cette situation là, s'il n'avait pas contracté autant de dettes elle n'en serait pas là. Mais Mimi ne peut pas le détester, malgré la rancoeur qui reste présente malgré tout. La blonde joue nerveusement avec ses mains, c'est un peu difficile pour elle de parler de tout ça, mais, c'était certainement nécéssaire. «Oui, on peut dire ça comme ça ! » Une vagabonde, complètement. Il est gentil, il essaye de ne pas la brusquer davantage, mais elle veut bien lui répondre Mimi, ça, elle peut faire. «Je gère, ça va. Enfin, pas tout le temps. J'ai vécu dans une chambre d'hôtel pendant quelques mois et actuellement chez un ami qui m'héberge. Mais je change souvent d'endroit, je bouge beaucoup.» Pour ne pas risquer de tomber sur Alexander, pour brouiller les pistes et qu'il ne remonte pas jusqu'à elle. Mimi a finit par s'habituer, par s'assurer d'être toujours sur le qui vive au cas où ça tournerait mal. Le coeur de Mimi rate un battement, il se souvient de ça ? Alors c'est qu'au fond, il ne l'a peut être pas oublié malgré les années, et c'est réconfortant, au vu de sa froideur précédente, elle craignait un point de non retour, mais il n'en est rien. Un soupir de soulagement et un grand sourire qui se dessine sur son visage cette fois. Un sourire franc. «Bien sûre que je m'en souviens. Et j'ai poursuivi ce rêve là, je chante au théâtre plusieurs soirs par semaine.» Elle explique doucement. «Tu pourrais y passer un jour ? Enfin.. Si tu veux.» Parce qu'elle ne veut l'obliger à rien, mais Mimi n'a pas à se plaindre de ce côté là, elle a pu poursuivre son rêve de carrière. «Et toi alors ? Parles moi un peu de toi. De ce que tu deviens.» De ce qu'il fait dans la vie, de sa famille, de ses amours même, de ce qu'il veut. Mimi est prête à l'écouter.
« “Le café doit être noir comme l’enfer, fort comme la mort et doux comme l’amour.”»
La situation pouvait semblait assez ubuesque. Simon savait difficilement comment se plaçait face à son interlocutrice, spectre d’un passé lointain et certainement idéalisé. Il observe l’effort fait. A la fois il s’en contente et se sent indigne de recevoir telle information avec sa frasque mais de l’autre, il veut en savoir plus. Il souhaite comprendre comment la situation en est arrivée à ce point. Elle dit qu’elle comprend, mais n’est-ce pas la phrase bateau que l’on sort lorsqu’on ne comprend justement pas la situation et qui se veut simplement rassurante ? Car finalement c’était replongée dans l’inconnu. Les deux situations des deux avaient énormément évoluée. Certainement ne le voyait-elle pas en science politique et lui ne la pensait pas marier. Un exercice de réapprentissage serait péremptoire pour reconstruire quelque chose. Peut-être se ferait-il naturellement, peut-être que non. La question restait entière.
Elle explicite un peu mieux le souci avec son père. Apparement lui aussi elle l’a laissé sur le bord de la route et à tracer son chemin. Etait-ce vraiment surprenant au vu de la nature des liens entretenus dont le cadet avait souvenir ? Pas spécialement bien qu’il aurait songé que le devoir familial imprégnait plus Mimi. A ces formules il répond un simple : Je vois, courage à toi. J’espère qu’ils trouveront un moyen de le faire aller un peu mieux. Simple formule de politesse pleine de fausse empathie. La situation était trop lointaine pour le toucher finalement. Simple savoir-vivre en société. Puis elle lui explique un peu plus en détail sa situation. Il comprend très vite qu’elle est sans domicile fixe. Il demande confirmation, le cadet l’obtient. Un mélange de compassion et d’hauteur l’imprègne. Il ne sait pas comment digérer cette information. Elle tente d’expliquer un peu mieux sa situation. C’est pour le moins complexe. Il tente de contenir sa curiosité, il y parvient avec succès dans un premier temps en relançant la conversation sur ses activités théâtrales. Il joue sur l’anecdote du souvenir.
C’est super pour le théâtre, j’espère vraiment que tu pourras réussir à y percer un jour le sourire affichait était de façade, l’esprit de l’enfant prodige était partie ailleurs, en pleine réflexion sur la situation. Elle lui demande s’il voudrait passer. Bien sûr, donne moi une date, je serais vraiment ravi de venir te voir. Il alla poser sa main droite sur la table avant de la refermer doucement. Elle lui repose une nouvelle fois la question de ce qu’il devient. Il faut bien commencer quelque part s’il faut renouer les liens d’antans. Il décide de jouer le jeu.
Et bien toujours aussi prit dans les études. Je suis major de ma promotion et j’essaye au mieux d’aider à la vie universitaire sur le campus. Mes études se termine à la fin de l’année, je dois voir pour trouver ma voie. Sinon je travaille en tant que stagiaire dans le cabinet sénatorial de mon père. Rien de bien amusant. D’ailleurs dans un petite quart d’heure le devoir va m'appeler. Il ne lui racontait pas pour ses ambitions politiques, c’était trop tôt et le cadet n’était pas encore certains de se lancer dans telle aventure. La route serait encore bien longue et il tenait vraiment à peser le pour et le contre. Cette situation l’inquiétait autant qu’elle l’excitait.
Mère est morte l’année dernière d’un cancer qu’elle a refusait de traiter et la situation avec la fratrie est toujours aussi enchevêtré je dirais. Chacun fait sa vie de son côté pour changer il riait jaune mais au fond de lui cette situation lui plaisait car il n’y avait plus de front uni “Toneva”. Une situation de parfait équilibre où lui pouvait prospérer. Triste à dire mais cruelle réalité. Et sinon je ne suis pas prêt de passer la bague au doigt à quelqu’un, il nasarde un peu. Oui l’amour n’était pas chose sur laquelle il portait grand intérêt.Mais ma situation reste toujours confortable. J’ai mon propre appart à Fortitude Valley. Payé par l’argent paternel évidemment. Il était presque gêné d’évoquer sa situation qui était bien mieux que celle de Mimi. Puis il redétourna la conversation.
Tu sais, si je peux faire quoique se soit pour t’aider, tu peux me le dire. Il ne lui faisait pas de morale ou donner de conseil. Il se doutait bien qu’il ne voyait qu’une infime partie immergée d’un iceberg.
Je connais les brumes claires, la neige rose des matins d'hiver. Je pourrais te retrouver le lièvre blanc qu'on ne voit jamais.
Est-ce qu'ils trouveront le moyen de guérir son père ? Non. Ce n'est pas une question d'espoir, Mimi sait qu'il n'y pas de remède contre cette maladie terrible, juste quelque médicament pour ralentir le processus, mais, elle finira par gagner et la mort par s'abattre. Elle s'y est préparée Mimi même si elle sait que lorsque ça arrivera elle souffrira terriblement. Elle continue à aller le voir une fois par semaine, mais elle s'y attarde de moins en moins longtemps, parce que c'est plus fort qu'elle, parce que ça devient difficile à gérer, son père ne la reconnaît plus et Mimi, elle, ne reconnaît plus cet homme depuis des années, depuis qu'il l'a marié à cet homme qu'elle n'aimera jamais, celui qui a fait de sa vie un enfer terrible dont elle ne peut plus vraiment se sortir. La blonde hausse doucement les épaules et, pose son regard sur lui un instant, elle n'a pas envie de parler de ça, de ce sujet terriblement triste.«Je sais qu'il n'y a pas vraiment d'espoirs, j'espère juste qu'il ne souffrira pas.» Parce qu'elle ne souhaite pas le malheur de son père, jamais, il est important pour elle, il est quand même son père et celui qui était censé être l'homme de sa vie et qui pourtant l'aura précipité dans sa chute sans qu'elle ne le voit venir. La propulsant tout droit dans un précipice sans fin, à la manière d'Alice tombait dans le terrier du lapin, sauf que Mimi n'a jamais atteint le fond du terrier. «J'espère aussi ! .» Oui, bien sûre que Mimi espère percer un jour, devenir une chanteuse renommée et partir peut être de Brisbane pour aller vivre une nouvelle vie, ailleurs, loin de tout ça. Loin de tout ce qui fait mal. «Et bien je chante tout les samedis soirs, passe quand tu veux !» En tout cas, Mimi est heureuse qu'il accepte sa proposition, parce qu'il aurait pu balayer d'un revers de la main sa suggestion, mais non, alors, elle sourit doucement et se détend, peut être qu'il sera possible de renouer alors, de ne pas se détester et de retrouver l'amitié qu'ils avaient. Elle le voudrait en tout cas, parce que Simon a beaucoup compté pour elle, quand elle était enfant, et même adolescente. Leurs routes ont été séparé contre son grés, alors, elle a envie de rattraper le temps perdu. C'est pour ça qu'elle s'autorise à lui poser une nouvelle fois la question en espérant qu'il n'y ai aucune animosité cette fois. Juste quelque chose de franc entre eux. «Les choses ont l'air de marcher pour toi ! C'est un parcours impressionnant en tout cas et, je suis contente que ça se passe bien. » Oui, vraiment. Mimi perd son sourire quand il aborde le cancer de sa mère, elle pâlit un peu aussi, ça ne doit pas être un sujet facile à aborder et elle se sent rapidement submerger. «Oh Simon... Je suis désolée.» Oui, vraiment, même si ce sont des mots qu'il doit entendre souvent, mais c'est réel, Mimi est vraiment désolée pour lui. Elle sait à quel point la mort peut être terrible. «Tu as le temps pour la bague au doigt, la grande maison blanche et les enfants. » Oui, Simon a le temps pour tout ça, et les illusion de Mimi sur le mariage ce sont rapidement envolées elle. «Merci c'est gentil.. Et réciproque. N'hésite pas si tu as besoin de quelque chose.» Il ne va pas tarder à retourner travailler, il le lui a dit, alors Mimi attrape un bout de serviette en papier et un stylo pour écrire son numéro. «Tiens, tu l'as maintenant, ça éviteras de se perdre encore de vue.» Elle précise simplement. Parce qu'elle n'a plus envie de perdre autant de temps, de perdre ses amis.
« “Le café doit être noir comme l’enfer, fort comme la mort et doux comme l’amour.”»
La situation du paternel de Mimi lui semblait bien compliqué mais malheureusement face à telle maladie, il n’y avait qu’à attendre que la faucheuse arrive. Aussi doué soit les scientifiques travaillant dans la recherche, pour le moment il n’existait aucun traitement viable pour soigner le poison méphitique qu’était Alzheimer. Il était réellement peinait de la situation de la blonde et il aurait presque souhaité pouvoir faire quelque chose pour elle. Malheureusement il n’en avait pas les moyens. Cela lui rappelait un certains sentiment d’impuissance que l’étudiant n’appréciait guère. Vraiment pas. Il ne saurait comment réagir si c’était Grant qui souffrait de ce problème. Certainement cela le détruirait en partie mais cela pourrait également être sa salvation. Est-ce qu’il était en train de souhaiter la maladie à son père. Il chassa bien vite cette nauséabonde pensée de son esprit. Simon affiche un air se voulant vaguement compassionnel.
Ce sujet moribond est abandonné pour un autre un peu plus guilleret. Les deux échangent sur les capacités de chant de Mimi. Elle lui qu’elle espère percer pour confirmer ses propos. “Tu en as largement le potentiel !" Le cadet Adams se souvenait de ses talents dans le domaine du chant alors que lui se plaçait clairement du côté rayon ustensile de cuisine. Une belle casserole. “C’est marqué au fer rouge dans mon esprit, je ne pourrais pas ce samedi qui vient, mais compte sur moi samedi prochain” disait-il sur un ton plus enthousiaste que précédemment. “Merci, et oui cela roule plutôt bien pour moi” C’était pas totalement vrai mais il n’avait clairement pas à se plaindre de sa situation. Il lui raconte ensuite pour la mort de sa mère. Elle lui présente ses excuses, c’est touchant mais lui cela ne l’avait que peu impacté finalement. “Ne t’inquiètes pas, le mauvais moment est passé. Puis elle aura vécu sa vie comme elle l’entendait. Elle serait restait-elle même jusqu’à la fin”. Pour le meilleur et le pire dirait-il. Mais ce n’était pas quelque chose sur laquelle il se posait beaucoup de questions. Il n’avait jamais eu de lien de proximité de toute façon. Le deuil avait très rapide. Ce fut une surprise, ni bonne ni mauvaise. Peut-être un peu maussade.
Il lui raconte ensuite très brièvement sa vie amoureuse, semblable au désert du Sahara. Il n’avait pas vraiment le temps pour ses niaiseries. “Plus cela arrivera tard mieux se sera” disait-il en gloussant. Il avait des ambitions à réaliser d’abord et elles n’étaient pas moindre. Hors de question de perdre son énergie dans certaine futilité. Il lui dit que si jamais elle a un souci, qu’elle n’hésite pas à le contacter. Elle lui dit de même, toutefois au vu de ce qu’il avait vu, c’était clairement elle qui lui apparaissait dans le besoin. Cependant Simon n’allait rien lui dire dessus ce point là, Mimi était assez grande et elle savait, du moins il espérait, qu’elle pouvait compter sur lui. Elle lui donne son numéro. “Je t’envoie un message de suite histoire que je sois certains que je n’oublie pas !’” disait-il en affichant un sincère sourire.
Il voyait l’heure affichait après avoir envoyé le message. “Je vais devoir te laisser par contre, le travail m’appelle. Surtout n’hésite pas à s’il y a quoique se soit que je puisse faire. A très bientôt”
(c) DΛNDELION
Fin:
C'est terminé pour moi, si tu veux clôturer tu peux, sinon je l'enverrai dans les archives d'ici la fin de la semaine prochaine Hésite pas à me contacter si tu veux qu'on rouvre un sujet