Cette sortie au zoo était prévu depuis presque deux mois, le temps de voir quels bénévoles pourraient encadré le groupe. Tout était calé jusqu’à ce que Paul m’appelle ce matin pour me dire qu’il ne pourrait pas venir, pris aux tripes en pleine nuit, il lui était impossible de bouger et par précaution ,je lui aurai de toutes façons interdit de se rendre à cette sortie pour ne contaminer personne en cas d’une bonne maladie. Ca avait tout l’air d’une gastro et je n’avais pas envie que quelqu’un vienne de plaindre d’être tomber malade suite à cette sortie. J’avais sondé les professionnels présent ce jour là à l’association et personne n’avait voulu faire cette sortie, pourtant sympa… mais c’était un peu trop tard pour leur demander de plaquer leurs rendez-vous ou différentes activités. J’avais alors du m’arranger avec Hannah pour qu’elle me remplace aujourd’hui à une réunion l’après midi et comme ça, je pourrais remplacer Paul. C’était pourtant pas bien compliquer, il fallait avant tout gérer le trajet, s’assurer que tout le monde soit là au départ et à l’arrivée car une fois dans le parc, tout le monde pouvait vaquer à ses occupations, l’idée était simplement de se retrouver à l’heure au bus. Quant aux enfants qui n’étaient pas accompagnés, les autres bénévoles avaient déjà leurs groupes. En réalité, Paul n’était pas forcément indispensable mais puisqu’il devait récupérer en personne les billets à l’entrée du parc, en tant que directrice, j’étais plus à même de payer. Pas que j’avais pas confiance envers les bénévoles mais si jamais l’un d’entre eux perdait l’argent, aucun n’était couvert, alors que Paul avait une assurance particulière, enfin, c’était encore une question d’organisation et en dernière minute, la seule capable de prendre le relai, c’était moi. La journée se passait plutôt bien, j’avais croisé plusieurs groupes dans le parc, j’avais décidé de squatter près de l’air de piquenique, lieu stratégique, car je connaissais ce parc assez bien et en même temps, il permettait à qui se perdait de m’y retrouver au besoin. Jusqu’à présent, personne n’avait pointé le bout de son nez d’un air affolé pour avoir perdu sa mère, son frère ou son bénévole attitré. Je regardais l’enclos des macaques quand tout à coup, une alerte sonna dans le parc. « Mesdames messieurs, veuillez vous rendre le plus rapidement possible dans l’endroit fermé le plus proche de vous. Le terrarium, la salle de spectacle ou le restaurant dans le calme. » et l’alerte surgit deux à trois fois de suite. Sans comprendre pourquoi, je me mets à chercher le restaurant, je n’étais pas si loin que ça, tout le monde cherchait à se rendre à l’endroit couvert le plus proche de lui, sans comprendre la raison. « Un crocodile s’est enfuit de son enclos. » que j’entends juste derrière moi. Deux jeunes hommes qui semblent travailler pour le zoo, sortant de l’enclos des flamants-roses. « Ils vont tous paniquer, on sait pas où il est. » mon dieu, est-ce que je voyais déjà mes petits enfants se faire manger un pied ou même une jambe ? et alors que j’arrive tout près du restaurant, j’entends crier à nouveau devant moi. « Au secours ! » et juste là, à deux mètres, un crocodile plus gros que moi, presque quatre fois ma taille (j’exagère à peine). Je saute alors derrière le premier rocher que je vois, persuadée qu’il s’agit là de la meilleure cachette et je me rends alors compte que je ne suis pas la seule à avoir pensé que c’était le cas. « Désolée ! » que je lui dis alors que je l’ai à moitié fait tomber, le bousculant sans penser que quelqu’un m’attendrait ici. « c’est que, les crocodiles, ca m’fait un peu flipper ! » c’est donc ça la directrice qui gère son groupe ? Je le regarde un petit instant et avec cette impression de déjà vu ! Bon, Noa, c’est pas le moment de faire connaissance !
Ah les crocrocros, les crocrocros, les crocodiles.
— Noa & Codyi
Dans quelle histoire je me retrouve encore. Me voilà en pleine visite du parc zoologique à accompagner mon ami Chase qui a la garde de son fils ce week-end. Je traîne un peu les pieds, je l’avoue. C’est pas le genre d’endroits que je fréquente habituellement et pourtant j’observe l’enclos des éléphants. « Woooh t’as vu sa trompe Cody ! » mes yeux tombent sur le petit Isaac, émerveillé par la grandeur des mammifères. Quelques minutes après, nous voilà dans l’espace des félins. Une vitre nous sépare de ces gros chats. Ils me fascinent, ils sont si majestueux. Leur fourrure rousse et rayée noire les distinguent facilement des autres félins. Je lis paisiblement la pancarte explicative sur cet animal qui est sans doute le plus grand carnivore terrestre. L'espèce est divisée en neuf sous-espèces présentant des différences mineures de taille ou de comportement. Superprédateur, il chasse principalement les cerfs et les sangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme les buffles. Jusqu'au xixe siècle, le tigre était réputé mangeur d'hommes. Je fronce les sourcils en lisant ces mots, je suis si concentré sur ma lecture que je n’ai pas vu que mon pote et son fils ne sont plus à mes côtés. Je soupire lourdement. « Mesdames messieurs, veuillez vous rendre le plus rapidement possible dans l’endroit fermé le plus proche de vous. Le terrarium, la salle de spectacle ou le restaurant dans le calme. » je relève la tête vers le haut en direction des haut-parleurs. La foule s’emballe et tout le monde commence à courir dans tous les sens cherchant les points de rassemblement. J’avance en direction du restaurant le plus proche, gardant mon calme. Ça c’était juste avant de tomber nez à nez avec le crocodile en liberté dans le parc. Mon souffle se coupe alors que ma seule idée est de me camoufler dernière un rocher qui arrivera à me cacher du prédateur. Quelques secondes seul avant d’être rejoint pas une jeune femme en panique. Je l’observe, silencieusement dans un premier temps. « Désolée ! » je croise son regard, sans trop y faire attention. « c’est que, les crocodiles, ca m’fait un peu flipper ! » je ne peux m’empêcher de rire à cette remarque. « C’est vrai que c’est pas le moins dangereux du parc » haussais-je les épaules brièvement. « Noa? » demandais-je après réflexion. J’ai rencontré cette jeune femme à l’association Beauregard alors que je passais par là afin d’avoir des informations sur ma petite sœur. On a discuté à plusieurs reprises et on a bien accrochés. C’était donc très drôle de me retrouver là avec elle, même si l’endroit n’était pas idéal pour passer un bon moment.
MAY
Dernière édition par Cody Shephard le Dim 5 Juil 2020 - 11:33, édité 1 fois
J’me retrouve derrière ce rocher et en réalité, je sais que c’est complétement débile, que j’aurai pu faire comme tout le monde et me réfugier dans le restaurant à l’instant où j’avais compris qu’il était pas si loin. J’aurai pu courir et aller bien à l’opposé mais mon instinct de survis avait préféré une grosse pierre qui n’allait sans doute pas m’aider énormément. Et en même temps j’me dis, heureusement qu’il s’agit du crocodile et pas d’un lion ou un guépard. Parce que là, c’était plus le même niveau. Si le crocodile faisait peur, qu’il était impressionnant par sa taille, il me semble bien qu’il ne soit pas l’animal le plus rapide sur terre et qu’effectivement, j’aurai eu le temps de m’échapper s’il m’avait juste regardé d’où il était. Alors qu’un lion aurait pu me sauter dessus et me trainer à terre, me dévorer, mon dieu que c’est horrible ! Mais j’ai bien l’impression de ne pas être la seule à avoir cette réaction irrationnelle que de venir se jeter derrière un gros caillou, puisque nous sommes effectivement deux derrière celui-ci. Me trouvant particulièrement ridicule, je me sens obligée de m’excuser d’être ici. « C’est vrai que c’est pas le moins dangereux du parc » oui, j’aurai bien moins sur-réagis en étant face à un perroquet ou un chien de prairie. « Noa? » quoi ? oui ? Moi ? Je le regarde avec plus d’insistance maintenant, puisqu’il semble savoir qui je suis. Et cette impression de déjà vu deviens soudainement comme plus limpide. « Mais oui ! » que je me lance à moi-même. Je reste accroupie à ma place, espérant que Monsieur Croco ne se décide pas à s’élancer à côté de nous. Je jette un œil furtif de temps en temps quand même. « C’est moi… » par contre, si je me rappelais soudainement qu’il était le frère d’Adèle et qu’on avait d’ailleurs pu échanger à quelques reprise à son sujet. Il avait eu besoin d’être rassurée sans doute sur la maladie de sa sœur et surtout sur sa prise en charge au sein de l’association. Adèle était une jeune femme forte et pleine de ressource et si avoir un cancer était toujours très dure, toujours imprévisible, j’avais – et j’espérais ne pas me tromper – bon espoir pour la jeune femme. Elle supportait relativement bien les différents traitements et faisait preuve d’un courage exemplaire. Par contre, j’avais totalement zapper le prénom de son frère… du moins, j’étais pas sure. « Ash ? » que je demande en grimaçant n’étant pas sûre de moi, mais je pense avoir déjà entendu ce prénom dans la bouche d’Adèle. Vu sa tête, ça avait pas l’air d’être ça. « Je vais mettre mon amnésie sous le coup de la peur, si ca vous dérange pas… » que j’me rattrape comme je peux. « J’ai bien envie de hurler qu’il est juste là, ce foutu crocodile… » et peut être que quelqu’un allait entendre notre appel à l’aide !
Ah les crocrocros, les crocrocros, les crocodiles.
— Noa & Codyi
Cette journée était prévue depuis un moment mais j’avais espérer qu’elle soit annulée, je n’avais pas vraiment envie d’être traîné ici avec un petit gars. Non pas que j’appréciais pas sa présence, mais les enfants, c’est bien chez les autres. Enfin surtout celui là, quel caractère ! Ça promet d’être une petite terreur à l’adolescence. Franchement si c’était que ça, je pourrais certainement survivre à cette journée mais le destin a décidé de s’acharner sur moi avec l’alerte qui venait de se déclencher. Visiblement, un animal serait sorti de son enclos, jusque là, je ne panique pas vraiment, je me dis que les soignants vont rapidement le capturer et qu’il s’agit simplement d’un gros perroquet et qu’il n’y a pas de raison d’ameuter tout le parc... SEULEMENT, ce petit animal que je pensais sans défenses et apeuré dans le parc, est en réalité un plus gros animal que prévu. Un crocodile... mmh finalement, je prends les consignes à la lettre pour rejoindre les points énoncés par le message sonore. Les gens paniquent, les gens cours. Oui beaucoup et dans tous les sens. Je finis par me réfugier derrière un gros rocher après avoir fait un tête à tête avec la grosse bête. C’était le refuge le plus proche et le plus ridicule et idiot trouvé. Je suis apparemment pas le seul à avoir eu cette brillante idée. Je me retrouve en binôme avec une jeune femme, plutôt stressée, paniquée et bavarde. Après plusieurs secondes à observer la brunette à mes côtés, mes esprits se remettent en ordre et je pose enfin un nom sur ce visage angélique. NOA. « Mais oui ! » je fronce les sourcils, croisant son regard interrogateur. « C’est moi... » oui je sais, mais sa confirmation me rassure quelque peu. Je ne suis finalement pas fou. Je ne semble pas avoir marqué sa vie puisque de son côté elle ne me reconnaît pas. « Ash? » elle confirme donc que je ne suis pas inoubliable. Je secoue la tête de gauche à droite pour lui confirmer qu’elle fait faux pas sur mon identité. « Presque... a quelque chose prêt. » au moins, nous étions de la même famille. « Je vais mettre mon amnésie sous le coup de la peur, si ça vous dérange pas... » j’hausse les épaules, silencieusement. C’était préférable surtout dans cette situation improbable dans laquelle nous étions présentement. « J’ai bien envie de hurler qu’il est juste là, ce foutu crocodile... » je suis adossé au rocher, posant de temps en temps le regard sur la jeune paniquée. « Mmh. Pas certain que ce soit la meilleure solution... » déclarais-je en chuchotant. « C’est mieux de se taire... même si vous êtes stressée... essayez de penser à un endroit qui vous apaise, en fermant les yeux... » proposais-je de faire afin qu’elle n’attire pas trop l’attention sur nous et que l’animal ne fasse qu’une bouchée de nos corps.
MAY
Dernière édition par Cody Shephard le Dim 5 Juil 2020 - 11:34, édité 1 fois
C’est un frère à Adèle, j’en suis persuadé mais visiblement, j’ai fais la mauvaise pioche en l’appelant Ash. « Presque... a quelque chose prêt. » sauf que j’ai aucune idée de ce que ça pourrait être d’autre, du moins, là je suis pas trop en capacité d’aller fouiner dans ma mémoire vive. Voyant la bête à quelques mètres de nous, pensant qu’il lui suffirait de se retourner et de galoper en notre direction -est ce que ça galope un crocodile ? – pour nous manger tout cru. Désolée monsieur Shephard mais dans ces cas là, c’était chacun pour soit, œil pour œil, dent pour dent, s’il fallait donner quelques chose pour qu’il puisse croquer, ce ne serait pas moi. Est-ce que d’ailleurs, il pouvait au moins me dire son prénom, si je m’étais planté ? « du coup ? » que je lance, en observant le reptile qui semble dormir, en tout cas, il bouge pas tant que ça, peut être que c’est pour mieux nous surprendre… Et si c’était le moment de prévenir les soigneurs du parc pour qu’ils viennent vers nous ? Ils sont où ces soigneurs ? « Mmh. Pas certain que ce soit la meilleure solution... » ah alors on attend, on fait quoi ? On risque notre peau là ! Et moi, j’ai des gamins dans le parcs qui sont je ne sais où, livrés à eux même. J’espère qu’ils vont bien, j’espère qu’ils ne sont pas entrain de faire des crises de paniques comme je pourrais le faire ici et maintenant. Non Noa, tranquille, souffle. « C’est mieux de se taire... même si vous êtes stressée... essayez de penser à un endroit qui vous apaise, en fermant les yeux... » je fronce les sourcils, le regarde, comment je peux penser à un endroit apaisant franchement ? Je m’adosse à mon tour au rocher, posant même l’arrière de mon crane contre celui-ci, comme si ca allait me protéger davantage. « Bon… » peut être que c’était une technique de relaxation. Pour avoir suivi quelques fois les ateliers de sophrologie à l’association -avant d’être directrice, quand j’avais encore un peu de temps libre des fois – ca fait partie des exercices que l’ont peut faire. Mais autant vous dire, je n’ai jamais réussi à m’apaiser ou à me relaxer en faisant de la sophrologie, en réalité, ca a surtout tendance à me faire dormir, mais c’est juste parce que souvent, c’est en pleine digestion. C’est pas un signe de relâchement juste un bon gros coup de fatigue. Je ferme les yeux, comme il m’a dit de faire. « Hm, et maintenant ? » je chuchote à mon tour. « La seule image que j’ai en fermant les yeux, c’est un gros reptile qui se hisse devant moi. » j’ouvre aussitôt les yeux et le regarde à nouveau. « Est-ce qu’il est toujours là ? » je regarde furtivement à ma droite, champ de vision peu élargit, je ne vois rien. « Ca fait des années que j’ai pas autant flipper. » On pouvait presque voir le tissu de mon haut bouger tellement mon cœur battait fort, ça en était presque ridicule. « J’espère que vous ne raconterai pas ça à toute l’association, ça leur ferait une bonne excuse pour se foutre de moi pendant longtemps, j’ai besoin de garder mon image de directrice qui n’a peur de rien. » que je dis en souriant, me détendant légèrement. « Qu’est ce que vous faites au zoo, vous ? »
Ah les crocrocros, les crocrocros, les crocodiles.
— Noa & Codyi
J’ai le chic pour me mettre dans de drôle de situation, ça parait incroyable parfois d’ailleurs. Moi qui voulais rendre service encore en accompagnant mon ami au zoo avec son gamin, voilà que je me retrouve pris au piège dans ce parc avec un animal sauvage en fuite, complètement livré a lui même, sûrement affamé. J’me retrouve aux côtés de gens apeurés, plus particulièrement Noa, jeune femme très classe, que j’ai croisé à plusieurs reprises à l’association. Visiblement, je ne l’ai pas marqué plus que ça puisque mon nom de semble pas lui revenir et elle considère que le prénom Ash me va mieux. Si on réfléchis bien, elle n’est pas loin, c’est la même famille, donc je suis plutôt flatté que les traits de famille soient si flagrant. « du coup ? » J’arque un sourcil en l’observant. « Du coup, Cody est écrit sur mon permis de conduire. » déclarais-je dans un haussement d’épaules. « L’ainé » précisais-je pour qu’elle se remettre dans l’esprit.
La situation est loin d’être banale et Noa est sur le point de nous faire repérer par le monstre en proposant de hurler pour que les soigneurs viennent nous porter secours. Seulement, si elle se met a crier, il n’y a pas que le personnel de parc qui viendra nous trouver. On va finir en pâté pour crocodile. Afin qu’elle se calme et qu’on éviter de mourir toute suite, je lui propose de s’évader, les yeux fermer en pensant à un endroit qu’elle aime. « Hm, et maintenant ? » Je soupire légèrement, elle n’y met vraiment pas du sien pour y arriver. « Maintenant, il faut respirer calmement. » ajoutais-je. C’était peine perdue visiblement. « La seule image que j’ai en fermant les yeux, c’est un gros reptile qui se hisse devant moi. » c’est vraiment cause perdue. Elle n’arrive pas a calmer son palpitant. « Est-ce qu’il est toujours là? » J’hoche la tête, positivement, malheureusement. « Je crois que tant qu’on bouge pas, il ne nous voit pas non? » Je n’avais aucune connaissances en ce qui concerne ce genre de bête. Je n’avais jamais prévu d’en adopter un en fait. « Ca fait des années que j’ai pas autant flipper. » J’hausse les épaules, brièvement en observant autour de nous, le coeur un peu précipité aussi. « C’est vrai que c’est pas le moment le plus apaisant de ma vie. » précisais-je. L’adrénaline était bel et bien présente, en ce moment même.« J’espère que vous ne raconterai pas ça à toute l’association, ça leur ferait une bonne excuse pour se foutre de moi pendant longtemps, j’ai besoin de garder mon image de directrice qui n’a peur de rien. » Je lève les yeux vers le ciel, accusant le coup. « C’pas mon genre… je préfère le garder pour moi, c’est bien mieux ! » Comme si j’allais pouvoir m’en servir contre elle à tout moment. Pas du tout, mais c’était assez drôle de me jouer de la situation. « Après, je garantis pas qu’Adèle ne le raconte pas autour d’elle… » Evidemment que j’allais le raconter à ma soeur, c’était une histoire assez inimaginable et incroyable. Je me retrouvais quand même, caché derrière un rochet, avec un crocodile géant en liberté, peut-être même juste à ma droite, prêt a ne faire qu’une boucher de mon corps musclé. « Qu’est ce que vous faites au zoo, vous ? » Mon regard se pose de nouveau sur la jeune femme, tremblante. « Euuh… Beh j’étais en compagnie d’un ami et son fils… Ils se sont peut-être fait croquer… » Je plaisantais, mais c’était ma façon a moi de ne pas paniquer et de ne pas perdre le contrôle. « Je plaisante hein ! Tout va bien se passer. Je vous offrirait une peluche à la sortie, un crocodile, évidemment, pour le souvenir. » Je lâchais un petit rictus, mais visiblement, mon acolyte ne semblait pas en conditions pour rire avec moi.
J’avais mal pointé en pensant m’adresser à Ash, le frère d’Adèle, mais pour autant, il ne m’avait pas donné son véritable prénom. Je passais alors pour la directrice un peu chiante qui voulait tout savoir sur tout. « Du coup, Cody est écrit sur mon permis de conduire. » bon, par contre, je me serai contenté d’un Cody, je me doute bien que c’est ce qui sera écrit sur ses papiers d’identité ou son permis de conduire. Et il me précise être l’ainé. C’est donc le grand frère que j’ai en face de moi. Je pouvais un instant me mettre à sa place, par empathie, me demander comment j’aurai réagis si j’avais qu’Arrow était atteinte d’un cancer aussi jeune. J’étais tous les jours confrontée à des familles qui devaient gérer la maladie d’un de leur membre, devant jusqu’à accepter la perte, l’idée du deuil et il n’y avait pas un seul jour à l’association qui ne passait sans que je me pose moi-même ces questions. Et si c’était moi ? Je touchais du bois, personne dans mon entourage n’était touché par le crabe et j’espérais que ça dure. « promis, cette fois, c’est bien ancrée, je ne ferai plus l’erreur. » en général, il fallait que je fasse la bourde pour avoir suffisamment honte et ne plus recommencer. Suivant ses conseils, je me retrouve les yeux fermés à me demander pourquoi une séance de méditation était la bienvenue en situation de crise. Il manquerait plus qu’un gros croco vienne me bouffer le pied pendant que je me plonge dans le noir et contrôle ma respiration. Même si ce scénario est improbable, mais il me semblait aussi improbable de devoir me cacher dans un zoo suite à la fuite d’un reptile. « Maintenant, il faut respirer calmement. » je respire, doucement, j’essaie de me caler sur sa propre respiration. Je lui demande si nous sommes en sécurité à faire ça quand même. « Je crois que tant qu’on bouge pas, il ne nous voit pas non? » bien vu. Il est bien plus rationnel que je ne peux l’être et j’espère qu’il se dit que je ne gère pas aussi bien l’association que mes moments de paniques comme celui-ci. Ca n’a strictement rien à voir. « C’est vrai que c’est pas le moment le plus apaisant de ma vie. » et en réalité, j’étais persuadée que notre peur était complètement disproportionnée, car clairement, rien ne pouvait trop nous arriver derrière notre gros rocher. On était dans un zoo et l’équipe vétérinaire n’allait sans doute plus tarder à venir par ici pour récupérer la grosse bête et la ramener dans son enclos. Les yeux toujours fermés, j’ai l’impression que ses petits exercices m’apaisent bien, j’ouvre un œil pour jeter un regard rapide sur lui. « C’pas mon genre… je préfère le garder pour moi, c’est bien mieux ! Après, je garantis pas qu’Adèle ne le raconte pas autour d’elle… » Ahaha, sacrée Adèle, mais ca faisait un moment que je ne l’avais plus croisé à l’association. « J’espère qu’elle va bien. » laissant entendre que je ne l’avais plus vu ces derniers temps. « C’est un vrai rayon de soleil votre sœur ! » et elle manque sans doute à l’association. Je n’ai pas la chance de la voir si souvent, mais elle fait parti des rare personnes qui a toujours eu le sourire aux levres. Même si lors de notre dernier entretien, elle avait l’air totalement paumée. Je me permets de meubler encore ce moment en faisant la curieuse. « Euuh… Beh j’étais en compagnie d’un ami et son fils… Ils se sont peut-être fait croquer… » si drôle. « Je plaisante hein ! Tout va bien se passer. Je vous offrirai une peluche à la sortie, un crocodile, évidemment, pour le souvenir. » l’idée me fait sourire. « Mesdames Messieurs, vous pouvez de nouveau vous promener dans le parc en toute sécurité, le crocodile qui s’est échappé est à présent sous contrôle. » et là c’est un vrai soulagement. « Et bien voilà ! » je jetais quand même un œil hors de ce rocher pour m’assurer que ce soit bien vrai. « Effectivement… » l’animal était saisi par une équipe et prêt à repartir là où il logeait. « merci d’avoir assisté l’angoissée que je suis ! »
Ah les crocrocros, les crocrocros, les crocodiles.
— Noa & Codyi
C’était une drôle de coïncidence de rencontre Noa dans un zoo en pleine panique a cause d’un crocodile en liberté dans le parc. Si pour ma part j’avais reconnu la brunette assez facilement et rapidement, c’était une tout autre affaire dans le sens inverse. Visiblement, Ash l’avait un peu plus marqué que moi, malgré le fait que nous nous soyons souvent croisé à l’association. Je ne lui en tenais pas rigueur, bien que mon égo avait été légèrement blessé. « promis, cette fois, c’est bien ancrée, je ne ferai plus l’erreur. » je lui lance un regard taquin et une approbation d’un signe de tête positif. « Merci, ça ne fera qu’amélioré nos rapports dans le futur. » lançais-je à la blague. Je n’allais pas lui tenir rigueur bien longtemps puisque nos vies semblaient être en suspend au vue de la situation dans le parc.
Vu dans l’état de panique de la jeune femme, j’avais tenté a mon niveau de la rassurer et de lui faire penser a autre chose, du moins, du mieux que je puisse faire, c’était pas gagner. Noa était clairement paniquée. « J’ai dû voir ça a la télé, lors d’un reportage animalier… Je ne suis pas passionné par les crocodiles hein. » lâchais-je en ricanant brièvement avant de me stopper pour ne pas qu’on se fasse davantage remarquer. Je sortais alors ma science en affirmant qu’il ne nous verrait sûrement pas si nos gestes étaient moins visibles. « C’est vrai que c’est pas le moment le plus apaisant de ma vie. » je grimace, c’était mon cas aussi. « Oui, c’est certain qu’on serait mieux au bord de la plage, un cocktail à la main… mais bon… » ok, j’étais pas très rassurant là pour le coup, mais j’allais pas semer la panique, je préférais jouer la carte de l’humour et de la légèreté pour détendre l’atmosphère. Même si elle était réticente dans un premier temps pour exercer mes petits remèdes, elle se prit au jeu et ça avait l’air de l’apaiser, en tout cas, un petit peu.
Sous les menaces de Noa, je devais garder le silence sur ce qu’il se passait présentement. Qu’il ne fallait que rien ne soit divulgué, surtout pas au sein de l’association. Certes, je n’allais pas cracher le morceau, mais c’était sans compter sur ma petite soeur, la petite fouine de la famille. « J’espère qu’elle va bien. » je souris légèrement en croisant son regard. « C’est ce qu’elle veut laisser paraitre en tous cas. » répondis-je en haussant les épaules. Elle avait eu l’occasion de parler avec Adèle et d’apprendre à la connaître un peu, elle connaissant sans doute son caractère et sa force. « C’est un vrai rayon de soleil votre sœur ! » Elle avait vu juste en décrivant Addie de cette façon. « C’est vrai, c’est le rayon de soleil de ma vie! » C’était si sincère, que ça m’avait soutiré un petit sourire incontrôlé rien que de penser à ma petite soeur. Parler étant peut-être finalement le meilleur moyen pour Noa de ne pas paniquer, c’est pourquoi elle avait besoin de savoir ce que je faisais ici. Lui expliquant brièvement les raisons de ma présence, elle sourit. Je n’ai finalement pas tout perdu. « Mesdames Messieurs, vous pouvez de nouveau vous promener dans le parc en toute sécurité, le crocodile qui s’est échappé est à présent sous contrôle. » je lève les yeux en l’air, par réflexe pour bien entendre ce qu’il se dit. Je me relève finalement, m’étirant un peu vers le ciel. « merci d’avoir assisté l’angoissée que je suis ! » Je souris, mettant mes mains dans mes poches. « Tout le plaisir était pour moi. Je pense que ça m’a permis de savoir que j’avais des pouvoirs pour la relaxation… Peut-être mon futur métier… » c’était assez bizarre ce que je venais de dire mais ça m’avait faire rire un instant. « On va la chercher cette peluche? » Demandais-je en souriant à mon acolyte du jour. Je ne voulais pas qu’on se quitte si rapidement et de cette façon.
« Oui, c’est certain qu’on serait mieux au bord de la plage, un cocktail à la main… mais bon… » quitte à choisir, effectivement, un petit moment farniente sur le bord de la plage était plus vendeur que la partie de cache cache avec un crocodile dans le zoo. J’étais joueuse d’habitude, mais pas si je devais y risquer ma vie. « La prochaine fois, ce sera sortie à la plage et que personne ne vienne me crier à l’alerte au requin. » que je lâche amusée, enfin – tentant de me détendre – ce serait vraiment la poisse et celle là, on ne me l’avait jamais fais non plus. La conversation bifurquant sur la jeune sœur de mon partenaire de rocher, je questionnait, cherchant à savoir comment elle se portait, ne l’ayant pas vu dans les locaux depuis un petit moment. Je savais qu’elle avait commencé son traitement et qu’il était éprouvant de poursuivre son quotidien dans des conditions normales. Bien qu’Adèle se donnait toujours à fond, elle n’était pas non plus surhumaine et finirait forcément affaiblie par toutes ces doses de médicaments. J’espérais seulement qu’elle s’en sorte. « C’est ce qu’elle veut laisser paraitre en tous cas. » sa réponse ne m’étonnait pas et laissait un petit sourire apparaitre sur mes lèvres. Elle était forte et courageuse, c’est vrai et à la fois, vouloir dissimuler à tout prix ses faiblesses, c’était aussi une partie de poker à haut risque. On lui demandait simplement d’être sincère, au moins avec les médecins, quitte à ne pas vouloir inquiéter sa famille, qu’elle puisse au moins avoir un suivi médical de qualité et réellement adapté. « C’est vrai, c’est le rayon de soleil de ma vie! » y avait cette petite étincelle dans son regard lorsqu’il parlait de sa sœur, ca faisait même chaud au cœur. Rapidement, le message nous prévenant qu’à présent tout était sous contrôle me rassura et me fit sortir de ma cachette. Bien que j’avais vérifier si effectivement, il n’y avait plus aucun trace de crocodile dans le coin. « Tout le plaisir était pour moi. Je pense que ça m’a permis de savoir que j’avais des pouvoirs pour la relaxation… Peut-être mon futur métier… » sa remarque me fit rire, un rire franc et sincère, maintenant que j’étais soulagée et détendu, plus besoin de rester discrète pour ne pas se faire entendre. « Je serai votre première cliente, promis ! » et il pourrait même être embauché par l’association tien. « On va la chercher cette peluche? » j’échangeais un regard complice avec mon partenaire de cache-cache et d’un signe de la tête, j’acceptais, le souvenir de cette journée restera gravé un bon moment dans ma mémoire. « Aller, c’est partie… »