More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
Le premier trimestre est derrière moi, enfin ! Et, si les nausées et les sautes d'humeurs se sont un peu calmées, la fatigue reste présente malgré un regain de moral et de sérénité. Porter deux bébés, leur apporter ce qu'il faut pour leur développement, sentir ce poids en soit, être essoufflée au moindre effort, c'est épuisant mais étonnamment, je me sens plutôt bien malgré tout. Parce que tout va bien et c'est tout ce qui compte. Il y a trois jours, j'ai pu les voir, deux petites formes reconnaissables, deux rythmes cardiaques bien forts, deux bébés en pleine santé et après des semaines d'inquiétudes, à vivre avec l'angoisse de subir une autre fausse-couche, les résultats sont très rassurants et je peux enfin me projeter un peu. Et même si je ne les sens pas encore, je sais qu'ils sont là et je commence à penser à l'avenir. Parce que le cap du premier trimestre est passée, et les risques d'une nouvelle fausse-couche ont drastiquement diminué. La grossesse reste une grossesse à risque, mais je peux reprendre une vie presque normale, et ma relation avec Caleb s'en trouve grandement améliorée. Et même si mon corps change beaucoup, ce lien entre nous ne change pas et je commence même à apprécier de plus en plus de le voir si obnubilé par mon ventre et ce qu'il contient. J'aime l'attention qu'il me porte, j'aime qu'il tente de s'investir au maximum, j'aime qu'il essaye de me faciliter la vie, j'aime ce lien que nous avons et ce que nous sommes en train de construire. Même s'il a tendance à me surprotéger un peu trop par moment, j'aime ce que nous avons. Et après plusieurs semaines à être horrible avec lui, j'essaye d'être un peu moins lunatique et capricieuse pour qu'il puisse souffler un peu lui aussi. Surtout qu'il a eu pas mal de choses à gérer ces dernières semaines. MOI en premier lieu, la grossesse, son boulot et le déménagement qu'il a géré avec une organisation et une efficacité exemplaire. Je suis loin d'être très douée pour organiser les choses, lui au contraire il est doué, et puisque je n'avais pour ainsi dire rien le droit de porter, je me suis contentée de faire du rangement dans notre nouveau chez nous. Cette maison dans laquelle nous allons construire notre vie à partir de maintenant. Il y a encore pas mal de cartons a vidé, mais nous sommes chez nous désormais, dans la maison dans laquelle nous allons accueillir nos enfants, et c'est avec émotion que j'ai marqué nos deux noms sur la boite aux lettres. Un geste basique mais je sais pas, ça semblait important sur le moment, et finalement, ça l'était pour moi, qui ait toujours eu peur de l'engagement. Tout a été si vite ces derniers jours, et après une semaine à faire des allers-retours entre nos deux appartements et la maison, j'apprécie de pouvoir profiter d'un dimanche sans cartons, à traîner sur le canapé même si Caleb lui a du mal à ne pas s'agiter surtout qu'il a encore beaucoup à gérer pour la soirée. Mais j'arrive à le faire se poser un peu avec moi devant un film, ma tête sur ses cuisses, pour l'obliger à rester assit, je profite de ce moment de calme, l'un des premiers dans cette nouvelle maison.
Allongée sur le canapé, j'ouvre les yeux réveillée par l'odeur de la nourriture qui provient de la cuisine. Je me souviens m'être allongée sur le canapé devant un film avec Caleb, et je me réveille, seule, la télé éteinte. Après de longues minutes à émerger, je me lève pour me diriger vers la cuisine et j'observe Caleb quelques minutes s'activer aux fourneaux. Il a invité ses parents aujourd'hui, pour lui qui a attendu plusieurs semaines pour pouvoir partager cette nouvelle avec sa famille, je sais que ce repas compte énormément. Et, il a attendu aujourd'hui précisément pour leur annoncer, et je le reconnais bien là. Annoncer à sa mère qu'elle va être grand-mère le jour de la fête des mères, c'est tellement lui. Je m'approche de lui silencieusement et je me positionne derrière lui pour observer ce qu'il fait par dessus son épaule. Je glisse mes mains autour de lui, sous son tee-shirt tout en déposant un baiser sur sa joue. « Je sais pas si je te l'ai déjà dis, mais j'aime beaucoup tes abdos, tes efforts commencent à se sentir et ça me plaît vraiment. » Le menton posé sur son épaule, je reste là quelques instants, mes doigts qui parcourent ses formes nouvellement musclées par des séances de sport, tout en sentant l'odeur du plat qu'il prépare. Et ça fait vraiment du bien de pouvoir sentir et apprécier les odeurs de nourriture sans avoir constamment envie de vomir, vraiment. « Elle te plaît ta nouvelle cuisine ? » Je pourrais rester comme ça pendant un long moment, sauf que je constate que ma sieste a été un peu plus longue que prévue et que je suis plus vraiment en avance, voir même carrément en retard si on tient compte du temps qu'il faut pour me préparer en temps normal. Alors en plus de ne pas avoir été d'une grande aide pour lui, je vais éviter d'être un boulet et de le retarder encore plus. Et puis recevoir ses parents en sous-vêtements vêtue d'une chemise de Caleb, c'est sûrement pas la meilleure idée pour impressionner les futurs grands-parents de mes enfants. « Pourquoi tu m'as pas réveillé plus tôt, je vais jamais être prête pour tes parents, je veux pas faire une mauvaise impression. » Je m'écarte de lui à contre cœur, mais cette soirée est importante pour lui et bien que je ne lui dise pas, elle l'est aussi pour moi. Et même si je connais déjà ses parents, et si eux me connaissent aussi (malheureusement), je voudrais pouvoir leur faire une meilleure impression et leur montrer que tout ce que je veux c'est le bonheur de leur fils. Oui voilà, c'est tout ce que je veux et pour ça, je sais que je dois arriver à m'entendre avec eux, parce que Caleb a besoin de sa famille. Je ne sais pas ce que c'est d'avoir une véritable famille, je n'ai jamais été doué pour avoir une relation normale avec mes parents, alors je ne sais pas comment faire avec des beaux-parents, et je crois que ça me stress un peu au fond. Je vais devenir la mère de leurs petits-enfants et j'espère vraiment qu'ils vont accepter ça, qu'ils vont m'accepter et qu'ils vont accepter ces deux bébés à venir. Pour Caleb. Je quitte la cuisine pour aller me préparer et trouver quelque chose d'assez classe à me mettre, mais pas trop sexy et qui ne trahissent pas la grossesse avant que Caleb n'ait pu l'annoncer par lui même. Je ne veux pas lui gâcher ce moment, même si ça devient de plus en plus compliquée, voir même impossible, de le cacher. J'essaye de faire au plus vite, je n'essaye que trois tenues avant de trouver la bonne, ou la moins pire, n'enfilant que le haut pour le moment. Je tente de me coiffer et de me maquiller en faisant au plus vite, même si Caleb dirait que c'est toujours bien trop long, je ne veux pas être en retard dans ma propre maison, surtout que je sais de qui Caleb tient sa ponctualité. J'arrive dans le salon, presque totalement prête si on oublie le fait que je n'ai pas de bas pour le moment, et je me met en tête d'aider un peu Caleb quand même. La table est déjà dressée, ou presque. Il manque quelques trucs que je me mets en quête d'installer, sauf que je comprends bien vite que j'ai aucune d'idée d’où se trouve certaines choses que je n'utilise pas. « Hey chéri, elles sont ou tes assiettes spéciales grandes occasions ? Et les verres à pied ? » Je débarque dans la cuisine, l'air totalement perdu, et finalement à vouloir l'aider, je crains de le retarder mais ça part d'une bonne intention. La sonnette de la porte me fait sursauter, encore une chose à laquelle je ne suis pas habituée. Dobby aboie, et visiblement lui aussi n'est pas encore à l'aise avec cette nouvelle sonnette. « Tout va bien se passer ! » Je sais pas pourquoi je lui dis ça, je crois que j'ai un peu besoin de me rassurer, mais oui tout va bien se passer, tout le monde devrait être heureux non ? Je dépose un baiser sur la bouche avant de le laisser aller ouvrir pour ce repas qui s'annonce fort important pour la famille Anderson.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
C’est une nouvelle étape que nous venons de franchir en emménageant ensemble dans cette maison que nous avons acheté tous les deux. Et si moi j’ai parfois l’impression que tout est trop beau pour être vrai, j’avoue avoir peur que les choses aillent beaucoup trop vite pour Alex. Elle qui panique tout le temps pour un rien elle a pourtant l’air de plutôt bien gérer la situation. Elle va bien, aucun épisode de crise d’angoisse en vue et pas de nouvelle dispute depuis celle du magasin. Du moins, rien de bien sérieux. Pas sûr que l’on puisse compter notre petite prise de tête cette semaine à savoir si le canapé serait mieux à tel ou tel endroit du salon. Rien de bien sérieux. On est jamais d’accord sur rien, ça ce n’est pas nouveau nous le savions déjà avant même d’acheter cette maison. Ce qui est déjà assez dingue c’est la vitesse à laquelle nous nous sommes mis d’accord sur la maison à acheter. Mais c’était presque logique pour nous finalement, quand on l’a visitée on s’est très vite rendu compte que c’était la maison. Celle dans laquelle on se voyait élever nos enfants, la maison de nos rêves qui remplit presque tous ses critères et les miens. On vient tout juste d’emménager, la plupart des pièces sont parfaitement aménagées même si nous nous sommes encore pris la tête il y a quelques jours pour savoir de quelle couleur les murs de notre chambre devraient être. Mais encore une fois on a tout de même réussi à trouver un compris ; on s’est mis d’accord avant que ça ne prenne des proportions énormes pour rien. On fait des efforts tous les deux, on s’améliore et c’est le plus important au final.
Installé sur le canapé depuis le début du film, Alex est en train de s’endormir ou bien je pense que dire qu’elle s’est endormie dans la première demi-heure du film serait plus correcte mais pourtant je ne bouge pas. Je reste devant ce film qui pourtant ne m’intéresse pas plus que ça mais je me sens surtout bien avec elle. Sa tête posée sur mes cuisses alors que mes yeux sont rivés sur l’écran de télévision je caresse avec tendresse son visage, ses cheveux et je ne me lève qu’à la fin du film. J’éteins la télévision pour la laisser dormir et je me lève, la recouvrant d’un plaid pour m’assurer qu’elle n’ait pas froid et avant de repartir en cuisine je pars me changer dans la chambre, enfilant simplement une chemise gardant le même pantalon. Je dresse un peu la table et je retourne dans ma pièce préférée de la maison ; la cuisine, ouverte sur le salon et la salle à manger, grande, déjà bien équipée et moderne. Je m’y sens bien. Mes parents devraient arriver dans à peu près une demi-heure et le plat n’est toujours pas terminé. Pourtant j’ai opté pour quelque chose de simple : des lasagnes. Mais j’ai fait les pâtes et la sauce tomate moi-même alors j’ai passé beaucoup plus de temps aux fourneaux que si je n’avais pas tout fait maison. Et alors que je pensais qu’elle dormait encore je sens les mains d’Alex glisser sous ma chemise et ses lèvres se poser sur ma joue. « Je sais pas si je te l'ai déjà dis, mais j'aime beaucoup tes abdos, tes efforts commencent à se sentir et ça me plaît vraiment. » Je souris en entendant ce compliment bien qu’elle ne puisse pas le voir. Ça fait maintenant quelques mois que je fais du sport un peu plus sérieusement et non je n’aime toujours pas ça mais je voulais simplement plaire à Alex encore plus, et ça semble plutôt bien fonctionner. « C’est vrai ça te plait ? » Parce que c’est bel et bien la seule raison pour laquelle j’ai commencé tout ça ; pour lui plaire davantage. Cette nouvelle proximité entre nous depuis que l’on a emménagé ici me plait énormément et je ne la changerais pour rien au monde. « Elle te plaît ta nouvelle cuisine ? » J’hoche positivement la tête pour répondre à sa question et c’est très rapidement que j’apporte des précisions n’ayant pas besoin de réfléchir pour lui répondre. « Elle est parfaite. Je vais pouvoir tester le four ce soir. » Et donc il va falloir que je surveille de près la cuisson des lasagnes pour m’assurer qu’elles ne cuisent pas trop vite, je refuse de servir quelque chose à mes parents si ce n’est pas parfait. « Pourquoi tu m'as pas réveillé plus tôt, je vais jamais être prête pour tes parents, je veux pas faire une mauvaise impression. » Je ris doucement et je me retourne pour me retrouver face à face avec elle alors qu’elle est en train de s’éloigner, j’attrape sa main pour la retenir encore un peu. « T’as pas à faire bonne impression bébé, mes parents te connaissent déjà. Et je voulais juste te laisser dormir, tu me disais que tu étais fatiguée tu en avais besoin. » Parce que même si les nausées et les sautes d’humeur commencent à se calmer, la fatigue est toujours bien présente et j’ai bien peur que ça ne s’arrange pas. Elle finit tout de même par s’éloigner certainement pour partir s’habiller et en attendant je prépare le bouquet de fleurs que j’ai acheté pour ma mère, je le mets dans l’eau pour être sûr qu’elles ne s’abîment pas. Maintenant ils devraient arriver d’une minute à l’autre et Alex arrive à ne pas être en retard, elle me rejoint dans la cuisine, je me retourne vers elle pour la regarder de haut en bas. Elle est belle. Elle est même très belle, sexy, sauf qu’elle ne porte pas de pantalon et je ne peux m’empêcher de rire. « Contente-toi de mettre un pantalon ça sera déjà bien. » Je ris encore un peu avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres et à peu près a même moment, la sonnette retentie faisant sursauter Alex et Dobby par la même occasion. « Tout va bien se passer ! » Je souris et l’embrasse sur la joue. « Ils devraient pas te manger alors oui, ça va bien se passer. » Elle est stressée je le sens, et j’attends qu’elle parte dans notre chambre pour se mettre un pantalon avant d’avancer vers la porte d’entrée pour leur ouvrir. « La maison est très jolie de l’extérieur, même si je suis sûre qu’elle aurait été encore mieux Warwick. Il a l’air chouette le quartier. » Voilà les premiers mots de ma mère à peine rentrée. Elle n’aime pas vraiment les grandes villes et elle n’était venue que très peu de fois dans mon ancien appartement, ce qui explique le fait qu’elle ne se rende même pas compte que j’habite le même quartier depuis plusieurs années. Je souris légèrement amusé par sa réflexion avant de refermer la porte derrière eux et de partir chercher son bouquet de fleurs que je lui tends. « Bonne fête maman. » Elle sourit, touchée par l’attention et prends le bouquet. « Oh tu y a pensé… Merci beaucoup, elles sont magnifiques. » Me dit-elle en regardant partout autour d’elle. « Où est Alex ? Comment s’est passé l’emménagement ? On attend qu’elle soit là pour que vous nous fassiez visiter ? » Elle pose des questions encore et encore. Elle a toujours quelque chose à dire ma mère alors que mon père a toujours été plus silencieux, en retrait. Je sais de qui je le tiens même si j’ai presque l’impression d’être extrêmement bavard à ses côtés, c’est pour vous dire.
More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
Ça ne fait qu’une semaine que nous sommes installés dans cette maison, et même si j’ai encore du mal à retrouver tout ce que je cherche, je me sens bien ici. Depuis ma sortie de cure, les choses ont été vites, très vite. Mais je me sens bien, parce qu’il est là tout le temps avec moi désormais. Et puis comment ne pas se plaire dans cette maison, elle est réellement parfaite et je n’abuse pas. C’est peut être d’ailleurs pour ça que l’on a eu un coup de cœur tout les deux sur cette maison, nous qui habituellement avons du mal à nous mettre d’accord sur tout. Mais cette maison, a été comme une évidence pour lui, pour moi, pour Dobby aussi qui semble se plaire ici. C’est notre maison et dans quelques mois, elle sera prête à accueillir nos enfants. C’est un grand pas en avant que j’ai fais avec lui. Une preuve de mon engagement envers lui, et je n’ai même pas montré de signe de panique durant cette semaine, parce que je ne doute pas. Pour une fois, je sens que c'est la chose à faire, lui et moi dans cette maison. Et quand je me réveille de ma longue sieste, c'est bien entendu dans la cuisine que je le retrouve, parce qu'il y a des choses qui ne changent pas. Ou que l'on soit, la cuisine restera son endroit préféré. Je passe mes bras autour de lui, tout en saluant les effets du sport sur son corps. « Bien sur, mais tu sais, tu me plaisais déjà avec moins d’abdos. » Je ne veux pas qu'il pense que je n'apprécie son corps que depuis qu'il fait du sport. Je l'ai toujours apprécié même s'il en doute constamment. « La seule différence, c’est que j’ai envie de me blottir contre toi encore plus souvent. » C'est à dire, tout le temps, mais c'était déjà le cas avant finalement. Avec lui, dès le premier jour, je me suis montrée tactile, ses cheveux, son corps, sa bouche, dès notre premier rendez-vous, j'ai apprécié sa présence et ça n'a finalement jamais changé. Je le regarde cuisiner, découvrant ce qu'il a prévu pour le repas du soir, et alors qu'il continu de cuisiner je reste contre lui quelques minutes de plus, avant de réaliser que je suis carrément à la bourre. Mais genre vraiment, et je m'imagine déjà les faire attendre, alors que je suis l'hôte. La honte totale. Je me détache de lui, prête à m'attaquer à une nouvelle étape, trouver des vêtements à me mettre. Mais il m'attrape la main me retenant encore quelques secondes de plus dans la cuisine avec lui. « T’as pas à faire bonne impression bébé, mes parents te connaissent déjà. Et je voulais juste te laisser dormir, tu me disais que tu étais fatiguée tu en avais besoin. » Mais c’est justement parce qu’ils me connaissent déjà que je suis encore plus stressée. Encore plus inquiète à l’idée de ne pas être à la hauteur. Ils connaissent la fille qui boit, beaucoup. La fille qui fait la fête. La fille riche qui vit grâce à l’argent de sa famille. L’Anglaise qui vient d’un autre monde que le leur. Ils me connaissent mais pas vraiment la meilleure version de moi même. Pas la pire non plus ceci dit. Mais je voudrais juste qu’ils puissent croire que je suis celle qu’il faut pour leur fils. Juste qu’ils m’acceptent, enfaîte. Alors si je pouvais éviter d’être en retard pour les recevoir chez moi, ça serait déjà une première étape. Et c’est vrai que la semaine a été longue, même si c’est lui qui a géré le plus gros du déménagement, cette semaine a marqué une étape importante pour notre vie et on a pas vraiment pu se poser alors oui, cette sieste était utile et attendue mais maintenant je dois m’activer pour ne pas faire attendre ses parents. « Tu as raison j’avais besoin de dormir un peu mais tes parents vont arriver, je suis pas prête et en plus je n’ai même pas été capable de t’aider à préparer. » Pas que je sois très utile dans une cuisine, je suis même bien souvent plus utile loin de la cuisine, mais au moins l’aider pour dresser la table ou des conneries qui ne nécessitent pas d’avoir un quelconque talent. Participer à quelque chose pour avoir l'impression de m’investir avec lui. Mais je ne perds pas plus de temps à parlementer parce que du temps j’en ai déjà pas assez et je file me préparer. Quelques tenues d’essayer, avant de trouver la bonne, je suis assez rapide, pour une fois. Chose assez incroyable, mais vu que les trois quarts de mon dressing ne sont plus adaptés à ma taille ça réduit le choix. Et finalement après avoir m’être maquillée j’ai juste oublié d’enfiler le bas que j’avais sélectionné et c’est sa remarque qui me le fait réaliser quand je le retrouve dans la cuisine. Alors que je regarde mes jambes à l’air et que Caleb rigole, se moquant, à juste titre de mon oubli, je ris avec lui. « Je crois que je passe vraiment trop de temps sans pantalon. » Ou que j’ai l’esprit ailleurs peut être aussi mais je préfère l’option numéro 1, faut bien avouer que je passe beaucoup de temps vêtue uniquement d’une de ses chemises ces derniers jours. Pour ma défense, c’est tellement plus confortable aussi. Le bruit de la sonnette me ramène à la réalité, et signale l’arrivée de mes beaux-parents. Ce qui me provoque une petite montée de stress, tout doit bien se passer. Et tout va bien se passer. Je m’en convaincs à voix haute ou du moins j’essaye, ce qui semble faire sourire Caleb. Sa remarque me fait sourire à mon tour. Je dépose un rapide baiser sur ses lèvres, et je quitte la grande pièce à vivre pour aller enfiler le pantalon qui devrait me permettre d’être un peu plus présentable devant ses parents. Je me regarde quelques secondes dans le miroir, réajustant des mèches rebelles et m’attardant sur ma silhouette essayant de déceler les éventuelles positions qui pourraient trahir mes formes. Mais ça me semble assez ample pour cacher et pour éviter de gâcher l’effet de surprise. Et après m’être assurée une dernière fois d’être présentable, pas trop maquillée, je finis par les rejoindre. Au même moment, j’entends sa mère prononcer mon prénom. Tout va bien se passer !« Où est Alex ? Comment s’est passé l’emménagement ? On attend qu’elle soit là pour que vous nous fassiez visiter ? » Je finis par les rejoindre, un sourire sur les lèvres, prête à leur montrer que je ne suis plus celle d’il y a dix ans et que je ne suis pas non plus celle du repas de Noël. Mais quand je les vois, je me sens toute suite un peu déstabilisée parce qu'ils m'intimident un peu trop finalement et que ce sont deux personnes avec qui je n'ai pas le droit de foirer, pour Caleb. Prenant mon courage à deux mains, je me présente face à eux. « Madame Anderson, Monsieur Anderson. Je suis là. Désolée de vous avoir fait attendre. Ça me fait plaisir de vous recevoir. Le déménagement s'est bien passé, votre fils a tout géré, son sens de l'organisation est bien meilleur que le mien. Bienvenue chez nous. Vous avez fait bonne route ? » Et voilà que je parle beaucoup. Trop, avec beaucoup trop d'énergie, ce qui trahis un peu mon stress. Je ne leur laisse même pas vraiment le temps de répondre. Je remarque que nous n'avons pas bougé, toujours tout les quatre debout, à se dévisager, sa mère qui tient encore son sac et son bouquet, et après avoir soufflée, je finis par m'écarter pour les inviter à découvrir le reste de la maison. « Enfin ne restez pas là, faites comme chez vous, mettez vous à l'aise. Entrez que l’on vous fasse visiter le reste de la maison. » Je regarde Caleb, tout en grimaçant, parce que je sais que je dois vraiment me calmer, et que je dois arrêter de trop parler. Je souris, essayant vraiment de ne pas en faire trop, même si ça semble mal partie. Alors, je finis par le laisser commencer la visite, par la cuisine, son domaine. Et alors qu'il fait visiter les premières pièces de la maison, je réalise qu'on risque d'être confronté très vite, à un "léger" soucis. Je me penche vers Caleb alors que ses parents sont à quelques centimètres de nous, pour qu'ils n'entendent pas ma remarque. « La chambre des jumeaux, il y a des affaires de bébés partout, si on leur fait visiter ça va gâcher ta grande annonce. » Peut-être que j’aurais du y penser avant et ranger tout ça mais c’est l’une des seules pièces où nous avons encore rien décidé parce que nous n’avons tout simplement pas encore acheté le mobilier pour bébé. Alors les affaires traînent dans des cartons, dans des boîtes ou poser sur une table qui sert de meuble en attendant d’en avoir des vrais. Je ne sais pas ce qu'il compte faire, mais soit il leur dit, soit il trouve une excuse pour faire le reste de la visite plus tard. C'est ses parents, et je le laisse gérer.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
Cet emménagement n’avait rien de stressant pas de crise de panique, pas de doute. Que ce soit pour moi ou pour Alex et pour elle c’est plus étonnant. Parce qu’elle a tendance à avoir peur, facilement, de toute forme d’engagement. Avec cette grossesse nous venons déjà de nous engager à vie l’un envers l’autre. Quoiqu’il se passe, quoiqu’il arrive entre nous nous serons relié par ces deux bébés. Et si à moi ça ne me fait pas peur – au contraire – je dois bien avouer qu’au début j’ai eu réellement peur de me réveiller un matin pour retrouver un lit vide et une Alex enceinte qui me quitte en fuyant pour la deuxième fois. Parce que la dernière fois si elle est partie c’est parce qu’elle était enceinte alors j’avais l’impression que l’histoire se répétait même si cette fois les circonstances sont assez différentes. Certes la grossesse est aussi un accident – même si je n’aime pas ce mot, c’est la vérité – elle n’est pas voulue mais Alex semble pourtant heureuse de cette nouvelle. Ça aussi ça a été une vraie surprise pour moi. Alexandra Clarke enceinte et heureuse de l’être. Elle acceptait de les garder, et ça c’est de loin le plus beau cadeau qu’on ne m’ait jamais fait. Même si l’année a très mal commencée pour nous depuis sa sortie de cure les choses s’apaisent et se tassent entre nous et je pense que la grossesse y est un peu pour quelque chose. « Bien sur, mais tu sais, tu me plaisais déjà avec moins d’abdos. La seule différence, c’est que j’ai envie de me blottir contre toi encore plus souvent. » De toute façon si je me suis mis au sport c’est bien pour elle et seulement pour elle. Alors oui savoir que ça lui plait me fait plaisir et me motive d’autant plus. Je souris doucement à ses mots. « Mais ne compte pas sur moi pour être aussi musclé que tes sportifs par contre. » Déjà parce que je n’y arriverais pas et aussi parce que…je n’y arriverais pas. Et je n’en ai pas envie non plus, ça ne me ressemblerait pas même si je suis sûr que ça plairait à Alex, moi ça ne me plait pas et je pense qu’être à l’aise dans son corps c’est important. Déjà que je ne le suis pas beaucoup alors je refuse de me forcer à continuer à forcer sur la musculation dans le seul et unique but de lui plaire. Je la mets encore un peu plus en retard en la retenant un peu plus longtemps avec moi dans la cuisine alors qu’elle voulait partir se changer – et oui en effet il est temps qu’elle s’en occupe, sauf qu’elle dormait et elle en avait besoin. – Je sais que la fatigue n’est pas prête de s’en aller pour elle et ça malheureusement pour encore quelques années même après l’accouchement parce que des jumeaux c’est tellement fatiguant. Je m’en souviens très bien. Même moi en m’occupant de mes sœurs ne serait-ce que quelques heures je m’en souviens encore. Mais ça je pense que c’est le genre d’information que je devrais garder pour moi, je me retiens de lui dire qu’elle devrait profiter de dormir pendant qu’elle le peut encore. « Tu as raison j’avais besoin de dormir un peu mais tes parents vont arriver, je suis pas prête et en plus je n’ai même pas été capable de t’aider à préparer. » Je lâche un petit rire amusé en la regardant. « Pour le peu que tu aurais été utile en cuisine de toute façon… » Ce n’est pas méchant je la taquine simplement – mais en même temps j’ai plutôt raison pour le coup, non ? – « Et tu sais que c’est juste mes parents tu te prends trop la tête bébé. » C’est moi qui dis ça oui. Moi qui me prend la tête, tout le temps, pour tout, tout le temps alors c’est pour vous dire. Je la laisse partir terminer de se préparer alors que j’apporte la touche finale à la sauce pour les lasagnes la laissant mijoter à feu doux et je finis de dresser la table quand je vois Alex arriver dans le salon, en t-shirt culotte. Certes vraiment très sexy et la vue est loin d’être désagréable mais je doute que ce soit une tenue qui plaise à mes parents. « Je crois que je passe vraiment trop de temps sans pantalon. » Je lâche un rire à sa réflexion alors que mes yeux glissent le long de ses jambes pour remonter jusqu’à ses yeux. « Je vais franchement pas m’en plaindre. » Par contre quand je me souviens avoir dépensé quelques centaines de dollars dans des vêtements pour elle et qu’au final elle semble toujours préférer mes chemises, ça m’amuse un peu moins pour le coup. Mais je n’ai pas le temps d’en dire plus parce que c’est à ce moment-là que la sonnette retentie, Alex part enfiler un pantalon – ou une jupe, ou une robe, peu m’importe mais qu’elle soit dans un tenue plus convenable pour recevoir mes parents – et j’ouvre à ce moment-là les invitant tout de suite à rentrer. Ma mère semble touchée et heureuse pour son bouquet de fleurs alors que mon père lui observe la maison dans ses moindres détails. « Madame Anderson, Monsieur Anderson. Je suis là. Désolée de vous avoir fait attendre. Ça me fait plaisir de vous recevoir. Le déménagement s'est bien passé, votre fils a tout géré, son sens de l'organisation est bien meilleur que le mien. Bienvenue chez nous. Vous avez fait bonne route ? » Elle parle. Encore et encore. Elle ne s’arrête pas et au bout de sa deuxième phrase je la regarde un petit sourire aux lèvres et je ne peux pas m’empêcher de lâcher un petit rire. « Respire. » Je lui dis assez doucement pour qu’elle puisse être la seule à l’entendre. « Appelle-moi Mary s’il te plait j’ai l’impression de prendre vingt ans en pleine figurine si tu m’appelles Madame Anderson. » Elle rit doucement en regardant Alex. « Sache que son sens de l’organisation il le tient de Klaus et clairement pas de moi. Et oui la route a été bonne merci. » Elle lui sourit et je me rends compte que finalement moi aussi je suis un peu stressé. Non seulement par l’annonce mais aussi parce que je veux vraiment que mes parents finissent enfin par vraiment aimer Alex et l’intégrer à la famille. Je prends à ma mère son sac que je laisse posé à l’entrée et je mets son bouquet de fleurs dans un vase rempli d’eau pour éviter que les fleurs ne fanent avant qu’ils ne rentrent à Warwick. « Enfin ne restez pas là, faites comme chez vous, mettez vous à l'aise. Entrez que l’on vous fasse visiter le reste de la maison. » Mon regard se pose sur Alex qui me regarde en grimaçant à défaut de dire quelque chose pour la rassurer je l’embrasse rapidement sur le front tout en commençant la visite. « C’est toi qui a fait la décoration Alex ? J’aime beaucoup. » Elle complimente Alex et moi aussi ça me rassure. Je ne dis rien, me contentant de leur faire visiter alors que Dobby nous suit à la trace. « Vous pouvez rester dormir ici ce soir si vous ne voulez pas faire l’aller-retour en quelques heures. Par contre désolé ça sent encore un peu la peinture, j’ai refait les murs en début de semaine. » Je leur dis alors que nous entrons dans le bureau/chambre d’amis. « C’est toi qui a refait le parquet aussi ? »Et bien sûr qu’il observe dans les moindres détails tous les travaux récents qui ont été fait. C’est son truc. Je lui réponds d'un signe de tête positif. « Et vous avez une salle du bain juste en face. » J’ouvre la porte de la salle de bain alors qu’au même moment Alex s’avance vers moi pour me dire doucement. « La chambre des jumeaux, il y a des affaires de bébés partout, si on leur fait visiter ça va gâcher ta grande annonce. » Je grimace parce que oui, on aurait dû y penser bien avant et pourtant je vois ma mère s’avancer vers la dernière porte qui est donc, celle des jumeaux. « Non c’est trop le bordel dans cette pièce, elle est pas encore prête. » Pour une fois je pense que je m’en sors pas si mal dans le mensonge, non ? C’est plausible et ça me ressemble. Ma mère soupire et se retourne vers moi juste avant de regarder Alex. « Il a toujours été comme ça, beaucoup trop perfectionniste. » Mais le perfectionnisme en soit n’est pas une mauvaise chose non ? Après la visite nous retournons dans la salle à manger et j’invite mes parents à s’installer et je laisse Alex seule avec eux un court instant, simplement le temps d’ouvrir la porte du jardin à Dobby pour le laisser courir, prendre l’air. J’arrête la plaque de cuisson, j’allume le four et je terminer de préparer les toasts pour l’apéritif elle devrait pouvoir s’en sortir sans moi pendant quelques minutes.
More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
« Mais ne compte pas sur moi pour être aussi musclé que tes sportifs par contre. » Je ris à sa remarque, laissant glisser mes doigts sur ses abdos tout en déposant un baiser sur sa joue. « Déjà c'est pas MES sportifs chéri et je n'ai absolument jamais dis que je voulais que tu sois comme eux. » Et j'ai beau lui rappeler que c'est lui et lui seul qui s'est mit en tête que j'avais envie qu'il soit plus musclé, mais je sais qu'il fait tout ça pour moi et parce qu'il se sent pas à la hauteur de tout ces hommes que je côtoie, alors j'essaye de saluer ses efforts. Parce que je sais qu'il en fait beaucoup, pour me plaire alors qu'il me plaît déjà. Et après quelques minutes collée contre lui, je remarque l'heure et le retard que j'ai déjà. Il aurait du me réveiller, mais il m'a laissé dormir, parce que j'en avais besoin, mais ça n'empêche que je risque de n'être jamais prête et ça m'agace un peu, parce que c'est pas des invités anodins que nous avons ce soir. Ce sont ses parents et j'aurais du être présente pour l'aider, m'investir dans la préparation de ce repas mais il a encore tout fait tout seul. Je n'ai pas pu l'aider et ça me dérange un peu, sauf que lui, il préfère en rire et il me taquine. Je ne peux pas le contredire, alors à défaut de pouvoir le faire, je lui fais une moue boudeuse, comme si j'étais réellement vexée par ses propos. Mais il a raison en cuisine je suis d'une utilité très relative, mais malgré tout, et même s'il prends les choses à la légère, ce sont ses parents qui viennent nous voir. C'est la première fois que je les reçois chez moi, et c'est aussi le soir ou Caleb a décidé de tout leur annoncer, alors je me prends peut-être un peu la tête, mais ça me semble important, assez important pour que je veuille au moins les recevoir habillée et préparée à leur arrivée. « Oui c'est juste tes parents, trois fois rien. » Mon ton ne laisse aucun doute, je suis ironique parce que ses parents ce n'est pas trois fois rien, c'est tout sauf trois fois rien à mes yeux, et je le laisse avec ses remarques, me dirigeant vers mon dressing pour me préparer. Je le retrouve quelques minutes, prête avant même qu'ils arrivent, sauf que j'ai visiblement oublié un léger détail, tout petit. Mon pantalon, chose que Caleb n'hésite pas à me faire remarquer tout en se moquant légèrement de moi. A quel moment, on oublie son pantalon sérieusement ? Je rigole un peu en constatant que le pantalon ne semble plus un élément primordial de mes tenues, et lui semble apprécier ma nouvelle habitude, ou du moins ne pas s'en plaindre. Sauf que la sonnette me rappelle à l'ordre et annonce que ses parents sont arrivés, et si Caleb peut profiter de mes jambes nues la plupart du temps, je ne peux décidément pas rester ainsi pour accueillir mes beaux-parents et je repars, stressée, enfiler un pantalon et profiter de ces quelques minutes pour tenter de dissimuler mon stress avant de les retrouver. Mais en arrivant devant eux, je me laisse un peu avoir par mon stress et je parle, beaucoup, trop et trop vite. « Respire. » Je lève les yeux vers Caleb, et je respire doucement. Je dois mieux gérer les choses, vraiment mieux et respirer, c'est un bon conseil ça. « Appelle-moi Mary s’il te plait j’ai l’impression de prendre vingt ans en pleine figurine si tu m’appelles Madame Anderson. » Je lâche un petit rire nerveux, tout en acquiesçant de la tête à sa demande. « D'accord, je vais essayer. » Ce n'est pas la première fois qu'elle me le demande, mais à chaque fois, je ne peux m'empêcher d'être très formel avec eux, peut-être un peu trop. Mais, on est clairement pas du même monde eux et moi, et j'ai toujours la crainte qu'ils ne me voient encore, comme la petite bourge Londonienne, qui ne veut pas se salir les mains. Peu respectueuse de leur monde. Je ne sais pas vraiment comment être naturelle avec eux, de toute façon je ne suis pas sûre qu'ils apprécieraient mon côté naturel. « Sache que son sens de l’organisation il le tient de Klaus et clairement pas de moi. Et oui la route a été bonne merci. » Mary me réponds avec calme et me sourit, et j'aimerais penser qu'elle le fait parce qu'elle a sentit la légère tension et qu'elle veut dissiper tout ça, mais au fond j'en sais rien. Elle est juste comme ça sa mère, elle parle beaucoup, elle est prévenante, et gentille avec les autres, elle a toujours été comme ça. Même avant, sauf qu'elle ne m'appréciait pas, elle était juste gentille pour Caleb, et j'aimerais désormais qu'elle arrive à m'accepter. Je crois que c'est ça qui au fond me fait le plus peur, ne jamais être acceptée totalement pour ce que je suis. Normalement je m'en moque, et ma propre famille m'a rejeté déjà et je m'en suis très bien sortie, mais je ne veux pas être rejetée à nouveau. Alors j'essaye vraiment d'être à la hauteur, de ne pas les décevoir, sauf que je me mets décidément bien trop la pression. Et de nouveau je m'agite un peu en les invitant à entrer chez nous, et c'est bon, ils doivent me prendre pour une folle encore. Je regarde Caleb avec une grimace en guise d'excuse pour mon comportement que je sais un peu trop disproportionné. Il dépose un baiser sur mon front et je ferme les yeux quelques secondes en repensant à son conseil et je respire essayant réellement de retrouver un semblant de calme pour éviter de m'éparpiller et quand on commence la visite, sa mère complimente la décoration. « Merci, mais Caleb a aussi participé. » Même que certains éléments de la décoration ont été le sujet de quelques discussions un peu mouvementées, mais je ne m'étale pas dans les détails. Je ne lui dis pas comme accrocher ces deux cadres ont prit un temps fou entre le choix des photos, l'emplacement des cadres et le côté pointilleux de Caleb qui devait s'assurer que tout était parfaitement bien placés. Mais je me retiens de parler encore, beaucoup, je reste calme et je respire alors que l'on continue la visite et que Caleb leur propose de passer la nuit ici tandis qu'il leur ouvre la chambre d'ami qu'il a entièrement refaite, tout seul, parce que je n'ai pas eu le droit de m'approcher d'un sceau de peinture et pour une fois, ce n'était pas à cause de mon incapacité à faire quoique ce soit de potable avec mes mains. C'est que je sursaute presque en entendant la voix de son père, lui il m'intimide bien plus que sa mère. « Oui c'est lui qui a tout fait ici. C'était la pièce la moins bien entretenue de la maison. Il a tout refait, parquet, peinture, il a même changé les portes. » Je ne sais même pas pourquoi je me lance dans des explications comme ça, pourquoi je mets en avant le travail de Caleb, parce que ses parents savent déjà qu'il est à la hauteur lui, mais je suis fière de notre maison et du travail qu'il a fait dedans, et je crois que je veux juste saluer tout ce qu'il a fait pour que cette maison nous ressemble et nous plaise. Notre chambre, le bureau, mon dressing, sa cuisine, notre salon, il a tout fait pour que nous pussions vivre ici et nous sentir chez nous, et si toutes les pièces n'avaient pas besoin d'autant de travail que cette pièce, il a quand même fait beaucoup de travaux partout, sauf dans la chambre des jumeaux parce que pour le coup, on est encore loin d'être totalement prêt à savoir ce que l'on veut, déjà, on ne connaît pas encore le sexe alors ça nous freine un peu. Et c'est en réalisant que cette pièce est finalement un grand placard ou l'on entrepose les futurs vêtements, peluches et autres objets pour les jumeaux, que je réalise que s'ils ouvrent cette porte, toute la surprise de la grossesse sera gâchée. « Non c’est trop le bordel dans cette pièce, elle est pas encore prête. » Je regarde Caleb surprise de le voir crédible dans le mensonge, même si au fond, c'est pas totalement un mensonge, c'est vraiment pas rangé dans cette pièce, même si c'est pas pour cette raison qu'il ne veut pas qu'ils entrent. « Il a toujours été comme ça, beaucoup trop perfectionniste. » Sa mère soupire et me regarde. « Je sais, je fais que de lui dire. » Je souris en regardant sa mère et Caleb tour à tour. Je commence à me faire à leur présence et je me détends un peu. La maison a l’air de leur plaire, il n’y a eu aucune remarque concernant notre achat, ni sur le bien en lui même, ni sur notre décision d’acheter ensemble et même si la soirée ne fait que commencer, ça me rassure un peu. On se dirige tous ensemble vers la salle à manger et Caleb propose à ses parents de s’installer et me fait signe d’en faire de même juste avant qu’il ne quitte la pièce et me laisse seule face à sa mère et son père. ‘Réfléchis Alex ne parle pas sans avoir réfléchis avant!’ Et si je suis habituellement trop bavarde, ce soir j’ai bien trop peur de dire une connerie, et pourtant ce silence est vraiment beaucoup trop étrange, je dois dire quelque chose. « Caleb ne travaille que demain soir, si vous voulez rester dormir, vous pourriez passer du temps avec lui demain. » Avec lui, et pas avec nous. Je ne veux pas donner l’impression que je m’incruste entre eux. Je ne sais pas vraiment ce que je peux leur dire. Je voudrais leur montrer que j’ai changé mais je ne sais même pas si ça les intéresse vraiment de savoir ça. Je ne sais pas s’ils ont vraiment envie de me connaître ou s’ils sont ici que pour faire plaisir à Caleb. Je m’inquiète vraiment trop, et alors que je m’apprêtais à dire encore une connerie ou un truc sans intérêt pour éviter au silence de s’installer, Mary l’a fait avant moi. « Tu travailles toujours dans le journalisme ? » Et je sais pas pourquoi mais le fait qu’elle ait retenu cette information a de l’importance à mes yeux. Je travaille oui, je gagne mon propre argent, et je sais que pour eux le travail c’est une valeur importante. Mon métier n’est pas aussi compliqué physiquement que celui de Caleb ou que le leur, mais je travaille, je suis indépendante et sérieuse. Au moins bien plus qu’avant. « Oui oui. J’ai une chronique sportive à la radio ABC et j’écris quelques articles sur le soccer pour un site web. » C’est pas énorme mais je suis fière de cette partie de ma vie, malgré tout, mon époque Londonienne m’a permis de décrocher un diplôme, et maintenant je peux exercer un métier qui me plaît et dont je suis fière. La discussion s’installe peu à peu avec eux, enfin avec Mary surtout puisque Klaus est peut être encore moins bavard que Caleb, chose assez improbable à mes yeux. On parle encore un peu de la maison, de son emplacement à quelques minutes du restaurant de Caleb, du coup de cœur que nous avons eu tout les deux. Et finalement parler avec elle ne semble pas si compliquée jusqu’au moment où elle dit une phrase au milieu d’autres qui retient mon attention. « Vous n’avez pas hésité très longtemps pour acheter ensemble. » Je reste muette, je me redresse dans mon siège sans savoir comment je dois prendre cette remarque. Est-ce un premier reproche ? Une simple constatation ? Une inquiétude de sa part ? J’en sais absolument rien et ça suffit à me déstabiliser pourtant je gérais plutôt bien depuis quelques minutes. « C’est vrai que ça a été rapide mais ça faisait un petit moment que Caleb était bien plus souvent dans mon appartement que dans le sien et ça lui faisait beaucoup de route pour le boulot. Et puis on le voulait tout les deux. Pour nous c’était le bon moment. » Je ne sais pas quel ton employer avec elle, j’essaye d’être le plus neutre possible mais sa remarque me renvoi aux doutes qu’ils ont toujours eu sur la relation avec Caleb et je crois que je suis un peu sur la défensive. « J’aime Caleb et je sais que je l’ai fais souffrir. Je sais que je n’ai jamais été la fille idéale pour lui, mais je l’aime et je veux juste le rendre heureux comme il me rend heureuse. » Je ne sais pas pourquoi je me sens obligée de leur dire tout ça, mais je le fais. Je le fais parce que j’espère qu’en étant sincère avec eux, ils pourront voir au delà de l’image qu’ils ont de moi. « Je sais que ça peut sembler rapide pour vous et je comprends que vous puissiez avoir des craintes pour lui, avec ce qu’il a vécu ces dernières années, mais je vous assure que je suis sérieuse et aussi engagée que lui dans notre relation et que je crois en nous. Et je vous demande juste de me laisser une chance de vous prouver que j’ai changé. Ça compte beaucoup pour lui et ça compte pour moi. » Elles sont rares les fois où je peux me montrer aussi sur de moi, surtout quand il est question d’engagement. Mais devant ses parents, je me sens d’un coup moins stressée alors pour une fois je m’impose face à eux et je défends le couple que je forme avec Caleb. Je défends notre histoire et ce que nous sommes en train de construire. Je reste assez calme en m’adressant à ses parents, je ne veux pas qu’ils se sentent agressés par mes propos mais je veux qu’ils comprennent que cette fois je suis là et je ne compte pas partir. J’aimerais qu’ils m’acceptent vraiment mais ça ne dépends pas que de moi. J'essaye de les rassurer sur mes intentions, et de leur montrer à ma manière, en parlant trop, que pour une fois, je sais ce que je fais et ce que je veux. Et je vais défendre notre couple, notre famille s'il le faut, même si j'espère vraiment ne pas avoir à le faire.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
Depuis mon plus jeune âge j’ai commencé à manquer de confiance en moi. Je bégayais beaucoup et quand je me comparais aux autres élèves de ma classe je me dévalorisais tout le temps. Déjà parce qu’eux ils parlaient normalement et pour ça je les enviais énormément. J’aurais voulu être comme eux, pouvoir être capable de ne pas buter sur la moitié des mots d’une phrase. Et puis après j’ai commencé à me trouver tout un tas de défauts physiques continuant à me sentir inférieur à mes autres camarades. En grandissant et en vieillissant j’ai réussi à gagner un peu en confiance en moi et en assurance même si ça ne reste clairement pas énorme. Mais c’est déjà beaucoup mieux qu’il y a dix ou quinze ans et le fait que je me sois mis au sport pour la simple et bonne raison que je me sente ridicule aux côtés des hommes qu’Alex peut fréquenter dans un cadre professionnel – et même personnel – le prouve bien. Elle a beau me répéter qu’elle m’aimait déjà avant, c’est une information que je ne parviens pas à retenir. Ou bien à croire je ne sais pas vraiment. Mais les résultats sont là et tant mieux : j’ai réussi à prendre un peu de muscles ce qui semble lui plaire et au final ça ne fait que confirmer ce que je pensais ; elle voulait que je sois plus musclé. Cette conversation ne traîne pas puisqu’elle part se préparer et mes parents arrivent dans la foulée. Elle est stressée, ça se voit, ça se sent et je pense que même mes parents qui ne la connaissent pas aussi bien que moi vont pouvoir le constater, et c’est chose faite puisque pour la centième fois ma mère lui demande de l’appeler par son prénom. Je sais qu’elle va avoir du mal à le faire mais pourtant il va falloir qu’elle fasse un effort. Et en soit je la comprends, les beaux-parents c’est toujours très intimidant et on veut faire notre maximum pour faire bonne impression et être sûr d’être apprécié. Je me souviens encore de ma rencontre avec les parents de Victoria, ça avait été catastrophique tant j’étais stressé. En plus il y avait la barrière de la langue parce qu’ils ne parlaient pas très bien anglais et même si je me débrouille très bien en français, ce n’est pas ma langue natale et il y avait plein de chose que je ne savais pas dire. La visite de la maison commence et si mon père reste silencieux pour le moment ma mère elle ne l’est pas du tout. Elle parle de la décoration et Alex souligne le fait que nous y avons travaillé tous les deux même si elle en a fait plus que moi à ce sujet et à chaque fois que je voulais m’en mêler ça se transformait en mini-dispute. Comme toujours, pas d’accord sur le manière de gérer les choses, sur quelles photos choisir et mon côté perfectionniste qui pouvait parfois l’agacer. « Oui c'est lui qui a tout fait ici. C'était la pièce la moins bien entretenue de la maison. Il a tout refait, parquet, peinture, il a même changé les portes. » Je ne sais pas pourquoi elle met tant en avant mon travail mais j’hausse doucement les épaules avant de reporter mon attention sur mes parents. « Oui enfin j’ai pas fait grand-chose. » La pièce n’était clairement pas en si mauvais état que ça. Donc je le précise quand même. Le travail que j’ai fait dans cette maison n’est pas comparable à tout ce que mon père a fait dans la ferme durant toutes ces années. S’il y a bien une pièce qui n’est pas prête à être vue c’est bel et bien la chambre des jumeaux. Déjà 1) parce que mes parents ne sont pas encore au courant de la grossesse et 2) parce que c’est un bordel sans nom et que j’aurais presque honte que quelqu’un puisse voir ça. Alex et ma mère semblent s’en moquer un peu d’ailleurs, oui je suis perfectionniste et je l’ai toujours été mes parents peuvent en témoigner. C’est d’ailleurs ce que ma mère semble faire. « Quand il était plus jeune et qu’il a commencé à vraiment cuisiner il pouvait nous faire le même plat cinq ou six fois d’affilées jusqu’à ce qu’il soit parfait à son goût. » Je pense d’ailleurs que j’ai dû les dégoûter de certaines recettes comme ça mais au moins j’ai réussir à perfectionner ma pratique et même ma théorie. Alex semble se détendre alors je profite de la fin de la visite pour la laisser seule quelques minutes à table avec mes parents pour que je puisse terminer la préparation de l’apéritif. Je les entends parler sans réellement les écouter. J’entends que ma mère questionne Alex sur son travail et elle lui explique un peu plus en détails ce qu’elle fait et je suis sûr que parler de tout ça lui fait plaisir. Parce qu’au moins ça prouve qu’elle est bien plus sérieuse qu’il y a dix ans quand elle vivait encore avec l’argent de ses parents. « C’est vrai que ça a été rapide mais ça faisait un petit moment que Caleb était bien plus souvent dans mon appartement que dans le sien et ça lui faisait beaucoup de route pour le boulot. Et puis on le voulait tout les deux. Pour nous c’était le bon moment. J’aime Caleb et je sais que je l’ai fais souffrir. Je sais que je n’ai jamais été la fille idéale pour lui, mais je l’aime et je veux juste le rendre heureux comme il me rend heureuse. Je sais que ça peut sembler rapide pour vous et je comprends que vous puissiez avoir des craintes pour lui, avec ce qu’il a vécu ces dernières années, mais je vous assure que je suis sérieuse et aussi engagée que lui dans notre relation et que je crois en nous. Et je vous demande juste de me laisser une chance de vous prouver que j’ai changé. Ça compte beaucoup pour lui et ça compte pour moi. » J’entends Alex parler. Beaucoup. Alors je lève la tête un instant pour l’écouter parler et je me rends compte qu’elle est en train de se défendre, ou défendre notre couple. Je fronce les sourcils tout en sortant les cocktails sans alcool du frigo préparés un peu plus tôt. « Alex, ce n’était pas du tout un reproche. Oui, je trouve ça rapide et je ne me suis pas cachée d’en faire part à Caleb mais tout ce qui nous importe c’est son bonheur et s’il l’a trouvé avec toi on ne va pas s’y opposer. » La conversation qu’elles semblent avoir a l’air beaucoup trop sérieuse et après avoir mis les lasagnes dans le four j’hésite presque à les rejoindre, mais je préfère d’abord terminer les derniers toasts. « Ces dernières années il n’allait vraiment pas bien, même s’il essayait de le cacher un maximum pour ne pas nous inquiéter. J’avais peur de ne pas le revoir heureux un jour et aujourd’hui il l’est. Tout ce que je te demande c’est de faire attention à lui. » Le ton de sa voix est calme, très calme et pas once de reproche. Elle est inquiète mais en même temps reconnaissante et soulagée et c’est un peu après que je reviens pour déposer les plats de toasts sur la table ainsi que le cocktail sans alcool et puis je prends place à côté d’Alex. J’ai l’impression d’avoir interrompu quelque chose, je me racle la gorge. « Je vous sers un peu de cocktail ? » Je demande à mes parents et je n’attends même pas leur réponse, je leur sers un verre chacun et j’en fais de même pour Alex et moi. Je regarde mes parents à tour de rôle avant de me concentrer sur Alex. « On a quelque chose à vous annoncer. » Je ne sais pas s’il aurait fallu que j’attende encore un peu, mais je n’en ai pas envie. Je veux leur dire très vite. Qu’ils sachent à quel point je suis heureux, qu’ils sachent que dans six mois ils seront grands-parents. Je prends la main d’Alex dans la mienne tout en la regardant, attendant un peu son accord pour leur annoncer la nouvelle. De toute façon, c’est pour ça que j’ai voulu les inviter ce soir et je n’ai pas envie d’attendre plus longtemps que je ne l’ai déjà fait.
More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
Ses parents sont arrivés et je n’ai pas eu à les faire trop attendre avant de me présenter face à eux, prête et avec un pantalon. C’est étrange comme leur présence peut me faire douter, stresser. Ils ne sont pourtant pas méchants avec moi, ils ne l’ont jamais été d’ailleurs, mais je sais comme ils comptent pour Caleb et aujourd’hui, plus que jamais, il faut que ça se passe bien. Alors c’est un peu de pression pour moi, mais je tente de rester posée et calme alors que nous leur faisons visiter notre maison. Et si son père est toujours aussi silencieux, sa mère parle et commente la maison avec sa gentillesse habituelle. Et ça se passe bien, assez bien pour que je me détende un peu alors que sa mère semble apprécier la décoration et que son père apprécie sans vraiment le dire le travail de Caleb dans ce qui s’avère être le bureau/chambre d’amis. Je mets en avant les travaux de Caleb dans cette pièce et comme souvent il minimise son implication et sa réussite. « Oui enfin j’ai pas fait grand-chose. » Non juste le parquet, la peinture et la pose des nouvelles portes. Trois fois rien en effet. Il y avait déjà les murs, mais il a fait le reste et pour lui c’est ‘pas grand chose’. « Tu es vraiment trop modeste. » Je lui dis cela sur le ton de la plaisanterie mais il a vraiment beaucoup de mal à accepter de mettre en avant ses réussites. Ça et son perfectionnisme légendaire ont tendance à le faire être très exigeant avec lui même et parfois j’aimerais qu’il soit moins dur avec lui. Et alors qu’il sauve le coup en évitant à sa mère d’ouvrir la futur chambre des jumeaux, il se cache derrière l’état de le pièce ce qui provoque une remarque de sa mère sur le perfectionnisme de son fils et elle finit même par apporter un exemple assez parlant du perfectionnisme dont Caleb peut faire preuve parfois. « Quand il était plus jeune et qu’il a commencé à vraiment cuisiner il pouvait nous faire le même plat cinq ou six fois d’affilées jusqu’à ce qu’il soit parfait à son goût. » Je souris en entendant cette anecdote même si elle ne m’étonne guère. Caleb a toujours été très exigeant avec lui même. Son exigence lui a permis de réaliser l’un de ses rêves, et pourtant il est encore trop dur avec lui même. Minimisant ses réussites, minimisant ses qualités et tout ce qu’il peut accomplir de bien dans sa vie. Il doute de lui même et pense devoir en faire plus que d’autres pour réussir, pour plaire, pour être à la hauteur. Tout le monde le voit comme quelqu’un d’exigeant et je vous assure qu’il l’est, parfois vraiment trop, mais étonnamment il ne l’est pas avec moi. Pas comme il l’est avec lui en tout cas. Et vu ma capacité à tout rater, heureusement pour lui et pour nous. Parce que, s’il y a bien une chose qui ne soit pas parfaite dans sa vie, c’est moi. Mais si on se dispute pour à peu près tout, il fait preuve de beaucoup de tolérance et de patience envers moi. Il accepte mes erreurs et mes failles pourtant nombreuses et je ne comprends pas toujours comment il peut être aussi doux et compréhensif face à mes erreurs alors qu’il est si dur avec lui parfois. Mais même si le sujet pourrait être véritablement sérieux, je préfère rester sur une note plus légère alors que je réponds à sa mère avant de me tourner vers lui. « Ça ne m’étonnes pas mais je me demande comment il a pu supporter que je puisse rater le même plat trois ou quatre fois d’affiliés parfois. Comment tu as pu te dire que tu voulais être avec moi après m’avoir vu saccagé toutes tes recettes ? » Je lui souris, me détendant un peu alors que l’on revient dans la pièce principale après avoir terminé la visite et qu’elle s’est bien passé. Sans remarques, sans critiques et la maison a l’air de leur plaire. Ce qui est une bonne chose non ? Caleb s’éclipse quelques minutes pour finir de préparer l’apéro et il me laisse seule en tête à tête avec ses parents. Je pense pouvoir le gérer, du moins au début. Et si le stress est bien présent, la discussion avec Mary semble se dérouler sans accroche avec une aisance plutôt agréable. Jusqu’à cette phrase de sa part qui me fait perdre toute confiance. Une simple phrase qui suffit à me faire douter et à ressortir cette sensation de ne pas être assez bien pour Caleb. De ne pas être celle qui lui faut. Et pour une fois, je me défends, je défends notre couple et l’amour que je ressens pour Caleb. Je défends notre histoire peut être avec trop de vigueur mais je me laisse emporter face à une simple remarque. Mon niveau de confiance en moi n’est pas encore au top mais je me sens conne quand Mary me réponds avec calme. « Alex, ce n’était pas du tout un reproche. Oui, je trouve ça rapide et je ne me suis pas cachée d’en faire part à Caleb mais tout ce qui nous importe c’est son bonheur et s’il l’a trouvé avec toi on ne va pas s’y opposer. » Je l’écoute me répondre avec une certaine appréhension. Je réalise que j’ai encore trop parlé et j’espère vraiment ne pas les avoir braqué contre moi. Mais elle semble calme alors qu’elle réponds à mes propos, pourtant un peu trop directs. Et je l’écoute, sentant que malgré mes propos qui se voulaient sûrs, je ne le suis pas tant que ça. J’aime Caleb et ça je n’en doute absolument plus. On va construire une famille ensemble, mais je sais que la présence de sa famille et leur avis compte énormément et puisque ça compte pour lui, ça compte pour moi. Je ne veux pas être un nouveau problème dans sa vie. Une nouvelle source de conflit. Et pourtant je m’y prends encore une fois de manière maladroite. Et alors qu’elle parle j’ai l’impression de passer par plusieurs émotions. Elle me rassure d’abord me disant que sa remarque n’était pas un reproche. Bien. Sauf qu’elle ajoute qu’elle trouve ça rapide et qu’elle en a parlé à Caleb. Et finalement je ne suis plus si bien sûr ça. Je voudrais ajouter quelque chose mais je me tais alors qu’elle continue de parler. Et quand elle me dit qu’ils ne comptent pas s’opposer à notre histoire, je me sens déjà rassurée même si au fond, j’aimerais être plus que juste ‘tolérée’ dans leur famille. Mais pour ça, je vais devoir leur prouver que j’ai changé et arrêter de me laisser dépasser par mes émotions constamment. Je regarde sa mère, qui continue de parler, presque autant que moi, mais avec beaucoup plus de calme. Et je me sens totalement conne encore. Parce que je me suis emportée sans raison, juste parce que je me sentais déstabilisée et jugée. « Ces dernières années il n’allait vraiment pas bien, même s’il essayait de le cacher un maximum pour ne pas nous inquiéter. J’avais peur de ne pas le revoir heureux un jour et aujourd’hui il l’est. Tout ce que je te demande c’est de faire attention à lui. » Aujourd’hui il l’est. Heureux, il l’est et c’est la femme qui le connaît le mieux qui le dit. Elle me dit que Caleb est heureux, et je crois qu’au fond c’est tout ce qui compte. Et on a au moins ça en commun. On veut toutes les deux que Caleb soit heureux. « Je vous promets de faire attention à lui. Il mérite d’être heureux et je vais faire mon possible pour qu’il le soit. » Je ne sais pas si je vais réussir tout les jours, mais je vais faire de mon mieux pour le rendre heureux et lui apporter ce qu’il mérite. Je me détends un peu après les paroles de sa mère même si son calme et ses mots me font me sentir un peu bête. Je baisse les yeux gênée avant de finalement me comporter en adulte et de faire face. Je prends mon courage et je m’adresse à sa mère prenant bien soin de m’adresser à elle avec calme et en employant son prénom comme elle m’a l’a déjà demandé une bonne dizaine de fois. « Mary, je suis désolée de mettre emportée. J’ai cru que vous doutiez de nous. De moi. Enfin tout ce qui compte c’est que Caleb soit heureux et je sais que votre présence le rends heureux, alors merci d’être là pour lui. » Et finalement je ne sais pas vraiment si notre couple est accepté par ses parents, mais ils sont là dans notre maison et sa mère vient de me tenir un discours sur l’importance pour elle de voir son fils heureux et avec ce qu’il a à leur annoncer, je sais qu’il sera heureux. Vraiment heureux de partager ce bonheur avec eux. Caleb arrive à ce moment, et je vois rapidement à son attitude qu’il a dû entendre une partie de ce que l’on s’est dit avec sa mère parce qu’il semble légèrement mal à l’aise. J’espère qu’il ne m’en veut pas de mettre emportée. Il pose les toasts devant nous et s’installe à côté de moi. Et par réflexe je pose ma main sur sa cuisse, une habitude que j’ai quand je cherche son soutien, sa présence, mais que je ne veux pas que les gens le voit. Ses mains sont occupées à nous servir, un cocktail sans alcool fait par ses soins juste pour moi, et même s’il pourrait boire, il le fait jamais en ma présence. A part une fois, mais c’était pour son anniversaire et c’était un peu moi qui l’avait forcé parce qu’il pouvait pas fêter son anniversaire au jus de fruit. Mais sinon, il me soutient à sa manière en renonçant à son verre de vin et pour lui c’est un sacré geste. Et après avoir servis tout le monde, il me regarde et avant même qu’il s’adresse à ses parents je sais à quoi il pense. « On a quelque chose à vous annoncer. » Je sens sa main qui attrape la mienne, et son regard sur moi, comme s’il est en train de s’assurer qu’il a mon accord. Ils sont là pour ça, il les a invité pour ça donc je resserre mes doigts autour de sa main et je lui souries plongeant mon regard dans le sien quelques secondes. « C’est vrai on a une grande nouvelle à partager avec vous. » On a une très grande nouvelle, Caleb et moi. Ensemble. Je le regarde quelques secondes, sachant que ce moment est spécial, important pour lui, pour eux, pour moi et pour nos futurs enfants. Je sais que Caleb est certain qu’ils vont être heureux pour lui, mais pourtant une part de moi, toute petite, ne sait pas à quoi s’attendre. C’est la première fois que je vis ça. Alors ça reste une étape importante et je sens que le moment n’est pas anodin. Il a attendu assez longtemps pour leur dire, et désormais, les deux bébés sont bien en place, et si la perte que l’on a vécu reste quelque part en nous, ma grossesse ne présente pas plus de risques que n’importe quelle autre grossesse gémellaire. Alors on peut partager la nouvelle, et l’annonce à ses parents est un moment important. C’est son moment. Il va devenir papa et eux grands-parents grâce à lui. Et si je fais partie de cette aventure et que je suis totalement concernée par la grossesse, c’est à lui de le dire. C’est à lui de l’annoncer et assez vite parce que sa mère semble incapable de retenir ses suppositions, alors qu’elle semble à la fois excitée et impatience de savoir quelle est l’annonce que l’on a à leur partager. Leurs regards posés sur nous, je ne bouge pas évitant de faire un mouvement qui pourrait me trahir, comme poser une main sur mon ventre par exemple. « Vous allez vous marier ? » Elle est la première à dégainer une supposition alors que je fixe toujours Caleb en souriant tout en répondant à Mary avant qu’elle ne commence à imaginer notre mariage. « Non, non. » Pas de mariage, du moins pas maintenant. On a bien autre chose en tête en ce moment et ça tourne autour de ces deux petites crevettes en moi. De leur futur petits enfants. Des minis-Anderson. « Allez dis leurs, le suspense a assez duré. Je sais que tu attends ce moment depuis longtemps.» Je sers sa main dans la mienne avant d’oser regarder Mary pour voir sa réaction au moment où Caleb va lui annoncer. Au moment où elle va comprendre que je suis enceinte de son fils et qu’elle va devenir grand-mère. Je ne pourrais jamais voir cette émotion dans le regard de mes parents alors je crois que cette annonce même si c’est celle de Caleb, je veux pouvoir profiter aussi de ce moment de partage qu’est l’arrivée d’un enfant dans une famille unie. Du moins je crois, je l’espère. Il a attendu ce moment pendant des semaines, et aujourd’hui il peut partager son bonheur avec eux. Un bonheur dont je suis en partie responsable et si après ça, sa mère ne comprends pas que je suis sérieuse et que je ne désire que son bonheur alors je crois que je ne pourrais pas lui prouver autrement.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
Alex semble se détendre un peu et c’est tant mieux parce que la voir aussi stressée commençait à me faire stresser moi aussi. Elle sourit, elle réagit aux remarques de ma mère alors je peux souffler un peu moi aussi. « Ça ne m’étonnes pas mais je me demande comment il a pu supporter que je puisse rater le même plat trois ou quatre fois d’affiliés parfois. Comment tu as pu te dire que tu voulais être avec moi après m’avoir vu saccagé toutes tes recettes ? » Sa question me fait sourire et si mes parents n’avaient pas été là je lui aurais répondu avec une remarque d’ordre sexuel mais je m’abstiens pour éviter que ce soit légèrement inapproprié. Mais je crois qu’avec le regard que je lui lance elle comprendra ce que j’avais en tête, elle me connait assez pour ça. « Je me suis dit que tu étais certes, un cas désespéré mais que je voulais quand même te laisser une chance pour faire tes preuves. » J’accompagne cette phrase d’un sourire tout en me remémorant les premières fois où j’ai pu la voir aux fourneaux. Elle m’avait fait rire presque autant que j’étais désespéré en la voyant cuisiner et réussir à rater un plat des plus simples. Elle n’est pas douée en cuisine mais elle se débrouille très bien dans beaucoup d’autres domaines. Et puis au final ça fait peut-être partie des raisons pour lesquelles je l’aime, c’est une catastrophe en cuisine mais ça me permet de continuer à cuisiner pour nous même à la maison quand je ne suis pas au travail alors finalement, je ne vais pas me plaindre. Puisqu’elle avait l’air plus à l’aise c’est sans trop m’inquiéter que je la laisse seule avec mes parents quelques minutes, simplement pour me permettre de terminer l’apéritif. Elle a l’air de s’en sortir plutôt bien, je les entends parler même si à un moment j’ai la sensation que la conversation prend un tout autre tournant. Alex parle beaucoup et quand je lève les yeux vers elle je vois tout de suite à son attitude, à son comportement qu’elle n’est plus aussi à l’aise qu’elle ne l’était tout à l’heure. J’entends plus ou moins ce qu’elle leur dit et je me demande très sérieusement pourquoi elle se met à parler de tout ça. « Mary, je suis désolée de mettre emportée. J’ai cru que vous doutiez de nous. De moi. Enfin tout ce qui compte c’est que Caleb soit heureux et je sais que votre présence le rends heureux, alors merci d’être là pour lui. » Elle en fait un peu trop à mon goût. Beaucoup trop même. « Alex, ce n’est pas notre présence à nous qui le rend heureux. Crois-moi. » Cette conversation me gêne beaucoup trop. Je les rejoins alors à ce moment-là les forçant un peu à parler d’autre chose que mon bonheur. Mon attitude trahie certainement ma gêne et le fait que j’ai entendu une partie de leur conversation. Une fois installé je sens la main d’Alex se poser sur ma cuisse alors que je suis occupé à nous servir à tous un cocktail sans alcool. Et je sens que c’est le moment. Ou si ça ne l’est pas, je n’ai juste pas envie d’attendre plus longtemps. J’ai envie de leur partager cette nouvelle depuis qu’Alex m’a annoncé que j’allais être papa, même si la perte de ce troisième bébé m’a un peu calmé et conforté dans le fait qu’il serait sûrement plus sage d’attendre le début du deuxième trimestre pour l’annoncer à tout le monde. Ma main dans celle d’Alex, je la regarde comme pour chercher son accord dans son regard. « C’est vrai on a une grande nouvelle à partager avec vous. » Je souris un peu bêtement en l’entendant prononcer ces mots alors que mon regard est toujours plongé dans le sien. J’en viens presque à avoir peur de leur réaction alors que je sais très bien qu’ils seront fous de joie à cette annonce. « Vous allez vous marier ? » Quoi ? Qu’est-ce qui peut bien lui faire croire que l’on va se marier ? Presque immédiatement je tourne la tête vers ma mère en fronçant les sourcils, ses yeux se sont posés sur la main libre d’Alex alors que celle-ci leur répond que non, nous l’allons pas nous marier. Je réponds tout de suite après. « Non pas de mariage. » On devrait se marier ? Je suis sûr que c’est ce qu’elle va penser quand je vais lui dire qu’Alex porte mes enfants. Sauf que moi je ne suis pas sûr de vouloir envisager de nouveau un mariage de sitôt. Non, clairement, je n’en ai pas envie. Pas que je ne veuille plus me marier, mais pas maintenant. Vraiment pas maintenant. Un jour peut-être que je serai de nouveau prêt à me fiancer. Un jour. « Allez dis leurs, le suspense a assez duré. Je sais que tu attends ce moment depuis longtemps. » J’essaie de chasser cette pensée de mariage de mon esprit pour ne pas gâcher ce moment que j’attends depuis longtemps comme le dit si bien Alex. Je ne lâche pas sa main mais je regarde à nouveau mes parents qui semblent attendre avec impatiente cette fameuse nouvelle. J’attends encore quelques secondes et finalement, je me laisse aller. « Vous allez être grands-parents. » Bien sûr que je souris alors que ces mots sortent de ma bouche. Voilà. Ça y est. C’est dit et je me sens assez soulagé d’avoir pu leur en parler. Quelques secondes qui leur permettent de réaliser l’information que je viens de leur donner et je vois un immense sourire sur leur visage. Les yeux de ma mère glissent sur le ventre d’Alex un instant et elle ne tarde pas pour se lever et nous prendre dans ses bras. Voilà, je me doutais qu’elle réagirait comme ça, en étant beaucoup trop tactile à mon goût. « Tu es enceinte ? » Ma mère demande à Alex et sans même attendre sa réponse – qui est, de toute façon évidente – elle la prend à nouveau dans ses bras. Ses yeux sont brillants, ils trahissent le bonheur qu’elle ressent en ce moment. « Mon dieu, je suis tellement heureuse. » Elle n’avait pas besoin de l’exprimer verbalement pour qu’on le sache, ça crève les yeux. « Félicitations à vous deux. Caleb, tu dois être sur un petit nuage, non ? » Mon sourire n’a pas quitté mes lèvres et après avoir regard un instant mon père mon regard se pose sur Alex, et je réponds sans la quitter des yeux. « J’ai jamais été aussi heureux. » C’est quelque chose que j’ai toujours voulu, et je commençais d’ailleurs même à ne plus vraiment y croire. Je perdais espoir en tout et pourtant. Dans quelques mois je serai papa de deux bébés que j’aime déjà au-delà de l’imaginable alors qu’ils ne sont même pas encore nés. « Et c’est des jumeaux d’ailleurs. » Cette fois c’est en regardant mes parents que je leur livre cette nouvelle information. Deux pour le prix d’un ! « Donc si tu veux en vouloir à quelqu’un pour ça d’ailleurs bébé, tu devrais être en colère contre mes parents c’est eux qui m’ont retransmis les gènes. » C’est eux qui ont eu des jumelles. J’entends ma mère rire. « C’est toujours le père le fautif. » Outch. C’est pas juste, et je ne suis pas d’accord mais en tout cas je pense que grâce à cette annonce, l’ambiance du dîner sera moins tendue qu’elle ne l’était tout à l’heure.
More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
Je souris et je rougis un peu aussi alors que Caleb me dévisage avec ce regard, celui qu’il a quand il a des pensées coquines nous concernant. « Je me suis dit que tu étais certes, un cas désespéré mais que je voulais quand même te laisser une chance pour faire tes preuves. » J’ai fais mes preuves mais clairement pas avec une casserole entre les mains. En cuisine, j’ai beau vivre avec un chef, avoir eu des heures et des heures de cours avec lui et avoir même participé à des cours de cuisine, je suis toujours une calamité en cuisine. Je peux suivre une recette, ce qui était impossible avant, mais il y a toujours un truc qui cloche. Souvent la cuisson, ou l’assaisonnement enfin c’est mangeable mais clairement pas appréciable pour ceux qui ont l’habitude des plats préparés par Caleb. Mais heureusement, il n’a pas prit peur en me voyant cuisiner et il m’a laissé faire mes preuves autrement. Et aujourd’hui, on est ensemble, dans cette maison à nous, et on s’apprête à construire une famille alors il a eu raison de voir au delà du cas désespéré que je suis, en cuisine et dans bien d’autres domaines. « Avoues que mes preuves je les ai faites autre part qu’en cuisine. » Quelques mots glissés à son oreille alors que l’on rejoins la salle à manger en compagnie de ses parents et que je sais qu’il ne pourra pas réagir ce qui m’amuse un peu je dois bien l’avouer. La visite s’est bien passée, et je me sens mieux. Plus sereine sauf que ça ne dure jamais bien longtemps et qu’il en faut peu pour me faire stresser à nouveau. Une phrase, et je m’emballe. Une phrase et je menace de gâcher encore l’ambiance. Je m’emporte, je défends mon couple face à ce que je perçois comme une attaque sauf que je me trompe encore. Je m’emballe, et je me sens encore plus conne quand je me rends compte que sa mère n’est pas contre moi. Que je me suis emportée toute seule sans raison et que je passe encore pour une excentrique devant ses parents. Je ne sais pas pourquoi je dois toujours trop en dire et mettre mal à l’aise tout le monde. Voila un truc que je vais devoir aborder à ma prochaine session. Mais en attendant, j’essaye de rattraper le coup et de m’excuser pour mon emportement, le calme de Mary semble m’apaiser un peu et me rassurer. Son calme et ses mots aussi. « Alex, ce n’est pas notre présence à nous qui le rend heureux. Crois-moi. » Je souris à sa remarque. Elle semble me confirmer qu’elle a comprit que je n’étais pas pour rien dans le bonheur de Caleb, enfin c’est ce que j’en déduis de sa remarque et ça me rassure vraiment. Entendre sa mère me le dire, alors que parfois je suis la première à douter de ma capacité à rendre Caleb heureux. Ça me rassure tellement. Je lui souris doucement alors que Caleb nous rejoints à table pour l’apéro, sans alcool. Il a à peine fini de nous servir qu’il se lance, enfin qu’il s’apprête à le faire. Il me regarde et il me sourit quand je me joins à lui pour cette annonce. Je le regarde encore un peu, appréciant son sourire simple et sincère. Ce moment où il me regarde et où je sens sa main dans la mienne. C’est un moment important pour nous, pour eux aussi, et il y a une certaine excitation et une impatience qui se caractérise chez sa mère par une question lancée au hasard. Est-ce qu’on va se marier ? Je suis la première à lui répondre, avant qu’elle ne se fasse des idées, mais alors que je confirme que l’on ne va pas se marier, j’observe Caleb réagir à la remarque de sa mère. Je l’observe froncer les sourcils comme si cette question était étrange. Est-ce qu’elle l’est tant que ça ? « Non pas de mariage. » Je viens de le leur dire alors je ne comprends pas pourquoi il insiste sur le sujet. Et pourquoi il semble si dérangé par la question. C’est moi qui devrait être contre l’idée même du mariage non ? Alors, pourquoi c’est lui que ça semble le plus déranger que sa mère puisse avoir penser à notre mariage ? Et pourquoi sa réaction semble me laisser perplexe tout à coup ? Mes yeux finissent par se poser sur sa mère qui attends toujours la grande annonce et puisqu’elle sait désormais que ce n’est clairement pas un mariage que l’on s’apprête à leur annoncer, il est temps de mettre fin au suspense avant que sa prochaine question vienne détruire l’effet de surprise ou jeter un froid. J’essaye d’oublier la réaction si directe de Caleb face à l’idée du mariage avec moi et je lui dis de mettre fin au suspense, ce qu’il finit par faire après quelques secondes d’attentes supplémentaires. « Vous allez être grands-parents. » Je souris en les regardant alors que Caleb vient de leur annoncer la grande nouvelle. Je les observe et je vois leurs sourires s’agrandir après quelques secondes juste le temps de réaliser ce que Caleb vient de leur dire. Je vois le regard de sa mère qui fixe mon ventre, elle a comprit ! Ils vont être grands-parents, et quand je vois sa mère se lever et faire le tour de la table pour venir vers nous, je me lève aussi sans trop savoir pourquoi. Elle nous prends dans ses bras Caleb et moi et je la laisse faire, un peu surprise par cette marque d’affection. Et un peu mal à l’aise aussi parce qu’on ne peut pas dire que je sois habituée aux contacts rapprochés avec ma belle-mère. Mais je me laisse gagner par l’émotion du moment et par sa façon de témoigner sa joie d’apprendre cette nouvelle. « Tu es enceinte ? » Je n’ai même pas vraiment le temps de répondre qu’elle me prends dans ses bras à nouveau mais sans Caleb cette fois et si je ne suis toujours pas à l’aise par toute cette proximité, je suis vraiment touchée par cet élan d’affection dont elle fait preuve à mon égard. « Oui oui je suis vraiment enceinte, de trois mois. » Je lui confirme quand même alors qu’elle a bien du s’en rendre compte vu comme elle me sert contre elle depuis quelques minutes maintenant. Je la laisse faire, parce qu’elle semble tellement heureuse, chose qu’elle exprime à haute voix et même si je n’aime pas toutes ces effusions de joies, et cette affection qu’elle me porte, j’ai l’impression de faire partie de cette famille à ce moment précis. J’ai l’impression d’être acceptée et ça compte assez pour laisser sa mère me prendre dans ses bras autant qu’elle le désire. Mary finit par me lâcher, et je la regarde quelques secondes alors que je vois ses yeux brillants d’émotions. « Interdis de pleurer Mary. Sinon je vais pleurer aussi et je suis incapable de m’arrêter après. » Je lâche un petit rire pour essayer de ne pas me laisser gagner par l’émotion que sa mère dégage. Et dire que je me suis inquiétée de savoir ce qu’ils en penseraient. A voir leur réaction j’étais complément à côté de la plaque. Klaus nous félicite, il est beaucoup plus dans la retenue que sa femme mais il semble heureux lui aussi pour Caleb, pour nous. « Félicitations à vous deux. Caleb, tu dois être sur un petit nuage, non ? » Et j’ai presque l’impression qu’ils viennent de me libérer d’un poids tant je me sens me détendre. Ils sont juste heureux pour nous, et sans doute pour eux aussi, et c’est tout ce qui compte finalement. On oublie le passé, mes erreurs qu’ils ne connaissent même pas, mon départ, la peine que j’ai causé à Caleb. Je suis là avec eux, Caleb qui me regarde, et j’ai presque l’impression d’enfin être à ma place. Dans cette maison, notre maison. « J’ai jamais été aussi heureux. » Mes yeux dans ceux de Caleb, je suis émue sincèrement émue par ses mots, par la réaction de sa mère, par la joie qui se lit sur les visages de ses parents suite à cette annonce. Je suis d’autant plus émue qu’au fond je m’y attendais pas. Et je lutte pour ne pas pleurer devant tant d’émotions. Mon regard perdu dans celui de Caleb, je me sens sincèrement bien, chanceuse, apaisée, et heureuse. Et que ça fait du bien de pouvoir juste apprécier l’instant sans craindre quoique ce soit. Ma main se pose sur mon ventre, l’objet de toute l’attention du moment, et je sais qu’à cet instant je suis comblée. Peu importe les désagréments de la grossesse, peu importe que je me sente déjà énorme, à ce moment ma grossesse apporte beaucoup de joie et c’est tout ce qui compte. Pour moi qui ais eu du mal à apprécier l’idée d’une grossesse, pour moi qui garde un souvenir très compliqué de la grossesse, c’est avec des moments comme ça que je peux me sentir bien en étant enceinte. Sa mère a fini par me lâcher et je me rapproche de Caleb. Je dépose un baiser sur sa joue avant de lui glisser ces petits mots à l’oreille. « Je t’aime et moi aussi je n’ai jamais été aussi heureuse. » Heureuse et amoureuse. Apaisée et émue. Je me sens vraiment bien. Et c’est avec un sourire que je l’entends annoncer que nous allons avoir des jumeaux. Et si pour la plupart des gens, les jumeaux sont un mystère total, pour eux ce n’est pas le cas puisqu’ils ont eu des jumelles. « Donc si tu veux en vouloir à quelqu’un pour ça d’ailleurs bébé, tu devrais être en colère contre mes parents c’est eux qui m’ont retransmis les gènes. » Je rie à sa remarque en même temps que sa mère. « C’est toujours le père le fautif. » Et à nouveau je lâche un petit rire en regardant Caleb. Je lui dis souvent que c’est de sa faute, que tout les désagréments de la grossesse seront de sa faute à lui, et je ne peux donc qu’approuver les paroles de sa mère. « Tu vois chéri même ta mère le dit. C’est de ta faute et tu as pas fini de m’entendre me plaindre. » J’ai l’impression d’avoir une alliée avec moi, et si là, je taquine Caleb, je commence à réellement penser qu’elle peut être un soutien pour moi pour la suite. Elle connaît tout ça. La grossesse, les jumeaux, l’accouchement, deux bébés. Elle a déjà traversé cette épreuve et puis je n’ai qu’elle de toute façon. « Mais bon Caleb a raison, si je suis déjà énorme c’est un peu de votre faute aussi. » Je ne suis pas sérieuse, je ne pourrais pas reprocher aux parents de Caleb ma grossesse quand même, mais j’aime cette nouvelle dynamique, celle dans laquelle je me sens presque à l’aise avec l’idée de taquiner les parents Anderson. « Alex tu n’es pas énorme. » Comparer à une grossesse normale, je me sens déjà énorme. Sa mère fixe mon ventre qui est plutôt bien caché derrière mon haut assez ample, mais elle a du le sentir quand elle m’a prise dans ses bras, au moins un peu vu comme elle m'a serré contre elle. « Vous dites ça parce que mon ventre est caché là. Vous voulez toucher ? » Je suis globalement pas du tout à l’aise à l’idée qu’on touche mon ventre ou le ventre des femmes enceintes en règle générale, mais c’est sa mère et vu comme elle est tactile je me dis qu’elle en a peut être envie mais qu'elle n'ose pas. Alors je lui donne l'autorisation si elle le veut, je me montre ouverte avec elle. On finit par tous se rasseoir autour de la table, après ce moment de partage et de tendresse inhabituelle et je laisse l'émotion retomber un peu. Désormais ils savent. Ils sont au courant et ils ont l'air comblé. Pas de remarques, pas de doutes évoqués, juste de l'émotion et de la joie à l'idée d'avoir des petits-enfants et je peux souffler, réellement souffler et me sentir soulagée. « Je vais avoir pleins de questions parce que je ne connais rien aux bébés, alors deux d'un coup, je compte sur vous pour nous donner toutes vos astuces. » Je souris à Mary, pour la première fois depuis que je la connais, je sens que peut-être, malgré toutes nos différences, on va pouvoir partager quelque chose ensemble. Je prends mon verre et je trinque avec eux. « A ces deux futurs Anderson. » Je mange quelques toasts, enfin un certain nombre, ayant retrouvé la plaisir de manger qui avait disparu lors des premiers mois. « Maintenant il est temps de faire honneur au repas, d'ailleurs chéri, les lasagnes sont encore au four ? » Je le regarde, espérant que toute cette émotion n'ait pas gâché la cuisson de ses lasagnes même si vu l'ambiance du moment, les lasagnes un peu cuites ne pourraient pas gâcher la suite de la soirée.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
Plus de dix ans que l’on se connait. Dix ans avec une séparation d’environ huit ans, mais pourtant elle rougit encore et je trouve ça toujours aussi adorable. Ça ne change pas, je trouve ça réellement mignon. Je sais qu’elle rougit parce qu’elle a très bien compris mon allusion et elle sait très bien que je pensais au sexe en lui disant qu’elle a réussi à faire ses preuves autrement qu’en cuisine. Et puis c’est vrai, on a vite cuisiné ensemble et assez rapidement je me suis rendu compte qu’elle était vraiment une catastrophe dans ce domaine mais même en la voyant brûler un steak haché ou faire trop cuire des pâtes elle me faisait toujours craquer. Parce qu’elle a ce truc en plus qu’aucune autre femme n’a. « Avoues que mes preuves je les ai faites autre part qu’en cuisine. » Une nouvelle fois je souris en entendant ces quelques mots glissés à mon oreille et je la regarde un instant sans que mon sourire n’ait quitté mon visage tout en me pinçant les lèvres. J’attends que mes parents s’éloignent un peu pour à mon tour lui murmurer à l’oreille. « T’as rapidement fait tes preuves dans la chambre oui. » Sans même la regarder je suis quasiment persuadé qu’elle est toute rouge et un peu gênée de peur que mes parents aient pu entendre cette réflexion de ma part. Mais il n’y a aucune chance qu’ils aient entendu quoique ce soit parce que je n’ai moi non plus pas envie que mes parents puissent entendre ça. C’est juste après cette petite parenthèse et surtout après la visite que mes parents semblent avoir appréciée que je m’éclipse quelques minutes dans la cuisine pour terminer de préparer l’apéritif. Je les rejoins à table alors qu’ils semblent avoir terminé ce qui ressemble à une conversation assez sérieuse et j’en rajoute une couche parce qu’à peine installé, je me lance déjà. Je n’ai pas envie d’attendre encore plus longtemps et pourtant une seule question de ma mère suffit à me déstabiliser. Elle me demande si nous allons nous marier et à cette question je me mets presque à paniquer et je me pose tout un tas de question. Est-ce qu’on va devoir se marier ? Est-ce qu’Alex veut se marier ? Je sais que j’ai une relation bien différente vis-à-vis du mariage, je ne suis pas contre – pas du tout – et oui j’ai toujours envie de m’engager de la sorte mais l’idée de le faire dans quelques mois me fait complètement paniquer. Non je ne veux pas me marier. Pas maintenant. C’est beaucoup trop tôt pour moi. J’essaie de me concentrer sur autre chose, sur la vraie annonce, sur Alex, sur sa main dans la mienne et je leur dis que dans quelques mois ils seront grands-parents. En quelques mots, en une simple phrase je viens de changer leur vie. Tout comme Alex a changé la mienne la soirée où elle m’a annoncé que j’allais être papa. Ils réagissent tous les deux exactement comme je l’avais imaginé. Ma mère se lève pour nous prendre dans ses bras, mon père sourit et je vois très bien qu’à son regard, il est ému. Ému et heureux, il est juste bien moins expressif que ma mère. Et puis elle reprend une deuxième fois Alex dans ses bras, et je les regarde un instant, je suis touché par cette vision. Ma mère prenant Alex dans ses bras, et je sais que pour Alex une réaction pareille de la part de ma mère c’est quelque chose qui va l’aider à se sentir en confiance et beaucoup plus à l’aise avec elle maintenant. « Interdis de pleurer Mary. Sinon je vais pleurer aussi et je suis incapable de m’arrêter après. » Je lâche un petit rire, amusé et je me permets de taquiner un peu Alex sur sa sensibilité que je confirme sans hésiter à ma mère. « Je confirme. La semaine dernière elle a pleuré pendant vingt minutes parce qu’elle trouvait une des peluches que j’avais acheté super mignonne. » Je suis obligé de rire un peu alors que je me souviens de ce moment comme si c’était hier. Alex qui pleure. Encore et toujours, moi qui essaie de la consoler mais qui ne comprend définitivement pas pourquoi elle pleure autant pour un simple doudou. Sans grossesse Alex est déjà quelqu’un de très sensible alors je ne vous explique pas à quel point elle l’est encore plus avec ses hormones en vrac. Même si quelque fois son trop-plein d’émotions me dépasse quand je me rappelle que c’est parce qu’elle porte nos enfants je peux tout lui pardonner en un claquement de doigts tout simplement parce que ça me rend heureux comme je ne l’ai jamais été de toute ma vie. C’est ce que je n’hésite pas à répondre quand mon père nous félicite. Je lui avoue sans aucun mal que cette nouvelle me rend bien plus qu’heureux, mon regard plongé dans celui d’Alex, mes yeux perdus dans les siens. Ses yeux que j’aime tant et dont je ne suis pas prêt à m’en lasser. « Je t’aime et moi aussi je n’ai jamais été aussi heureuse. » Je souris en entendant sa réponse et après qu’elle ait dépose un baiser sur ma joue moi je pose mes lèvres contre les siennes, juste quelques secondes. Un baiser simple et rapide avant que nous reprenions tous place autour de la table. « Tu vois chéri même ta mère le dit. C’est de ta faute et tu as pas fini de m’entendre me plaindre. » Je souris tout en levant les yeux au ciel alors que ma main vient se poser sur sa cuisse pour la caresser pendant quelques secondes avant d’attraper sa main dans la mienne. « Oui bah moi je maintiens, c’est pas seulement de ma faute. » Quand même. Pour faire un – ou plusieurs – bébé(s) il faut être deux et elle était bien avec moi quand nos enfants ont été conçu alors s’il le faut je suis prêt à me défendre encore et encore sans relâche. « Mais bon Caleb a raison, si je suis déjà énorme c’est un peu de votre faute aussi. » Est-ce qu’elle vient vraiment de blâmer mes parents pour sa grossesse ? C’est officiel elle est beaucoup plus à l’aise qu’il y a encore dix minutes. « Alex tu n’es pas énorme. » Je ne peux qu’être d’accord avec ma mère sur ce point-là et pourtant Alex lui répond qu’elle camoufle simplement bien ses formes juste avant de lui proposer de toucher son ventre. « J’arrête pas de lui dire qu’elle est magnifique et qu’elle le sera encore même à la fin de la grossesse. Il n’y a rien de plus beau qu’une femme enceinte. » Ma mère va certainement me contredire en me disant que je ne peux pas comprendre ce qu’Alex ressent et en soit elle aurait raison, mais je suis réellement sincère quand je dis que je la trouve toujours aussi belle et pour preuve ; je ne pense pas que mon regard a changé quand je la regarde. « Ton père me disait ça aussi mais ça m’énervait. » Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas étonné. « Et oui Alex j’aimerais beaucoup pouvoir toucher si ça ne te dérange pas. » J’espère que ça ne la dérange pas parce que moi je passe mon temps à caresser son ventre maintenant. Depuis trois mois je m’endors tous les soirs avec une main sur son ventre comme pour tenter un premier contact avec eux. « Je vais avoir pleins de questions parce que je ne connais rien aux bébés, alors deux d'un coup, je compte sur vous pour nous donner toutes vos astuces. » Le sourire de ma mère s’agrandit et Alex sourit elle aussi et je dois bien avouer que cette vision de ma mère et la femme que j’aime qui semblent réellement bien s’entendre me plaît beaucoup. « Tu pourras m’appeler jour et nuit, Alex, n’hésite pas à me poser la moindre question qui te passe par la tête. Et puis tu sais, Caleb s’est beaucoup occupé des jumelles à leur naissance il nous aidait comme il pouvait, lui aussi il connait pas mal d’astuces. Enfin s’il n’a rien oublié. » Elle laisse quelques secondes de silence avant de reprendre. « Demain on ira faire les boutiques toutes les deux ! » Si ma mère demande à ce qu’on l’emmène en plein centre-ville – elle qui préfère largement la campagne – c’est que la nouvelle doit vraiment la combler. Elles parlent toutes les deux, je ne dis rien, je les laisse discuter et juste après nous trinquons tous ensemble. On trinque à nos enfants, à leurs futurs petits-enfants qui seront là dans quelques mois simplement. « Maintenant il est temps de faire honneur au repas, d'ailleurs chéri, les lasagnes sont encore au four ? » J’acquiesce d’un signe de tête tout en attrapant un toast. « Oui, tu sais il y a truc assez sympa pour éviter de toujours tout faire cramer, ça s’appelle la minuterie. » Oui, je me fous ouvertement de sa gueule, je la taquine parce qu’elle est douée pour louper la cuisson de n’importe quel plat qu’elle va préparer. « Mais ça ne devrait pas tarder à être prêt. » Je me lève pour retourner encore en cuisine et effectivement ; il ne reste plus que quelques minutes de cuisson. À peu près au même moment ma mère se lève elle aussi mais elle part vers son sac et revient quelques secondes plus tard avec un album photos dans les mains. « J’ai retrouvé ça il y a quelques jours. » Elle tend l’album à Alex. « Ce sont des photos de Caleb et Primrose principalement dans celui-ci, jusqu’à ses seize ou dix-sept ans à peu près. Il y a des pépites tu verras. » Qu’elle dit en riant un peu comme si elle voulait absolument donner matière à Alex pour me taquiner encore plus qu’elle ne le fait déjà.
More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
La visite s'est bien passée, aussi bien que possible et alors que ses parents sont chez nous depuis quelques minutes, je commence à me sentir un peu plus à l'aise, presque trop alors que je plaisante avec Caleb sur mes fameuses compétences. « T’as rapidement fait tes preuves dans la chambre oui. » Il me surprends en se prêtant au jeu malgré la présence de ses parents avec nous et même s'ils sont devant nous, éloignés, je ne peux m'empêcher de sourire et de même de rire légèrement gênée. J'aime le taquiner, j'ai toujours aimé ça, mais quand il le fait à son tour, il a tendance à me faire rougir assez facilement comme à ce moment précis et pourtant, il est hors de question que je lui laisse le dernier mot. Toujours dans un murmure qu'il est le seul à pouvoir entendre, je glisse quelques mots à son oreille. « Je sais bien que c'est juste pour ça que tu m'as gardé. » Je profite de la proximité de nos visages pour l'embrasser et ne pas lui donner possibilité de réponse avant de retrouver une certaine distance une fois de retour face à ses parents dans notre salon. Et si nous étions bien proches, il me laisse seul avec ses parents pour aller terminer la préparation de l'apéritif. Je crois que l’absence de Caleb à mes côtés me fait perdre une partie de mes moyens alors que je surréagis aux propos de sa mère et menace de tout gâcher avant même l’apéro dressé. Quelques minutes plus tôt je plaisantais avec Mary sur le côté perfectionniste de son fils, je plaisantais avec Caleb sur le fait que je suis bien plus douée dans une chambre que dans une cuisine, et là je me retrouve bien conne devant sa mère à répondre à une attaque qui s’avère n’en être même pas une. Heureusement j’arrive à m’en sortir à peu près toute seule et l’arrivée de Caleb parmi nous semble calmer un peu la situation. Et d’un moment de légère tension, nous passons à un vrai moment de joie quand Caleb finit par leur annoncer la grande nouvelle. Sa mère se montre très expressive, elle ne cache pas sa joie et pour la première fois depuis que je connais la mère de Caleb, elle me prends dans ses bras pour partager sa joie de devenir grand-mère. C’est assez déroutant, un peu déstabilisant mais plutôt agréable finalement. Et alors que je pensais quelques minutes plus tôt qu’elle doutait encore de la crédibilité de notre couple, je me retrouve dans ses bras à partager son émotion tout en essayant de ne pas me laisser submerger par la mienne. Parce que comme Caleb l’illustre en se moquant de moi, je suis vraiment trop émotive. Pour un rien. « C’est même pas vrai. Je pleurais parce que j’étais dépitée par tout tes achats d'abord. » Et ce n’est ni vrai, ni mieux finalement. Et Caleb a raison j’ai vraiment pleuré pendant vingt minutes en voyant la peluche. Et pas des petites larmes. « Et puis d'abord c'est pas cool de te moquer de moi, dis leur comme tu as pleuré à l’écho toi. » Mais si lui pleure très rarement, c'est loin d'être mon cas, alors c’est sans doute mieux pour tout le monde que je retienne mes larmes s’ils ne veulent pas me voir pleurer pendant vingt minutes sans même savoir vraiment pourquoi et surtout sans savoir comment on m'arrête ! Mais si je me sens émue par les circonstances et surtout par la façon dont ça se passe avec ses parents, je ne fonds pas en larmes ! Même quand Caleb dit qu'il n'a jamais été aussi heureux, même quand il m'embrasse, je suis juste heureuse finalement. Heureuse d'être là avec lui, et avec ses parents et de voir que cette annonce semble nous rapprocher, et après le moment d'émotion, je découvre en sa mère, une alliée et je me permets de profiter de sa remarque pour taquiner Caleb devant ses parents. Je le regarde amusée quand il lève les yeux au ciel, je sens sa main se poser sur ma cuisse. « Oui bah moi je maintiens, c’est pas seulement de ma faute. » Je ries à sa réponse, et c'est vrai, c'est pas uniquement sa faute, un peu la mienne, un peu celle du préservatif mais ça je le garde pour moi, c'est franchement pas le genre de détails que je peux donner devant ses parents. D'ailleurs, la conception de nos enfants, sera sans doute un secret bien gardé entre Caleb et moi. Ce qui se passe dans le placard balai, reste dans le placard ! Et à la place, je profite de l'ambiance détendue, pour évoquer la responsabilité de ses parents dans ma grossesse gémellaire et dans mes formes déjà trop développées. Je suis énorme et si c'est pas un avis partagé par sa mère et Caleb, ça reste quand même un peu vrai. « J’arrête pas de lui dire qu’elle est magnifique et qu’elle le sera encore même à la fin de la grossesse. Il n’y a rien de plus beau qu’une femme enceinte. » Je tourne mon regard vers Caleb quand je l’entends dire qu’il n’y a rien de plus beau qu’une femme enceinte. Il sait ce que je pense. J’ai encore un peu de mal à accepter totalement cette prise de poids et mes formes qui changent, même si ça va mieux et que je m’y fais. Réussissant à me sentir sexy malgré tout, grâce à lui. Mais il a beau le répéter encore et encore, je vais encore prendre du poids, du ventre. Beaucoup de ventre. Et si pour le moment je m’en sors pas si mal que ça, dans quelques semaines, ce ne sera sans doute plus la même chose. Les vergetures, les pieds qui gonflent, les douleurs partout, les vertiges, la fatigue. Le tableau n’est ni sexy, ni beau mais il est bien trop obnubilé par la présence de ses bébés qu’il ne voit rien d’autres. Et je vais pas m’en plaindre non plus, Caleb me regarde toujours avec ce même regard, plein de tendresse, d’amour et de désir, me répétant encore et encore comme je suis magnifique. Et même si je ronchonne parfois quand il me le dit et que je me sens fatiguée, lourde et tout sauf à mon avantage, au fond ses petits mots m’aident énormément à accepter les changements en moi. « Je sais qu’il est sincère vraiment et il est parfait avec moi mais parfois je veux pouvoir me plaindre et regretter mon ancien corps. » Je profite que sa mère semble me comprendre pour partager mon point de vue sur le sujet. Et si Caleb me trouve toujours magnifique, je sais que ce n’est pas sur ce corps qu’il a craqué et parfois j’aimerais qu’il me laisse pouvoir regretter juste mon ancien corps sans que ça ne remette en cause pour autant le fait que je suis heureuse de porter ses enfants. « Et chéri attends, la fin de la grossesse quand même pour dire que je serai magnifique. Parce que bientôt je ne vais plus voir mes pieds et ça sera bien plus comique que magnifique. » Je lui souris comme pour vraiment lui montrer que je prends les choses avec légèreté, et que même si c’est pas faux ce que je lui dis, je ne suis pas à deux doigts de faire une crise, comme j'ai pu le faire par le passé. Je regarde Caleb, et je sais que malgré tout, j'ai beaucoup de chance de l'avoir avec moi en ce moment. « Après j’avoue quand même qu’être enceinte a ses petits avantages. » Je critique beaucoup la grossesse depuis quelques minutes mais je ne suis pas non plus trop à plaindre. Il prends soin de moi, il est à l’écoute de mes besoins et de mes envies, toutes mes envies, et je sais que c’est grâce à lui si je peux me sentir plutôt à l’aise avec ce ventre et si je peux proposer à sa mère de venir le toucher. « Ça ne me dérange pas, vous pouvez venir. » Je viens donc de donner l’accord à sa mère, une femme dont je ne suis pas proche du tout, et que je craignais il y a encore quelques minutes, pour venir toucher mon ventre arrondi. Et le plus étrange, c’est que finalement ça ne le soit pas vraiment. Il y a quelques minutes j’étais presque incapable de l’appeler autrement que Madame Anderson et depuis l’annonce, tout semble différent. Plus simple finalement. Et qui aurait pensé que l’arrivée futur de deux enfants simplifierait les relations avec ma belle-mère ? Je ne dois pas être la seule personne pour qui la grossesse est un événement compliquée quand même ? Et puisque je viens de lui donner l’accord, elle se lève à nouveau et s’approche de moi. Je la regarde et c’est très étrange comme situation finalement. Elle pose une main sur mon ventre, par dessus mon haut et je regarde Caleb quelques secondes tout en gardant sa main dans la mienne. Cette situation est vraiment bizarre pour moi, mais je m’y fais et je profite de cette nouvelle relation entre nous pour lui faire part de mes intentions de faire appel à elle pour des conseils. Elle a eu des jumelles avant moi, et surtout c’est la seule figure maternelle que je connais dans mon entourage. Et elle semble ravie de savoir que je compte sur elle. « Merci Mary. Je vais essayer de ne pas être trop envahissante quand même. » Elle me dit que je peux l'appeler jour et nuit, mais je doute qu'elle puisse assumer ses paroles si à trois heures du matin je l'appelle en panique parce que les bébés pleurent et que je craque. Non clairement elle est pas prête pour ça, c'est Caleb qui devra gérer ça et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il réussira à le faire en plus. Comme je sais qu'il saura s'occuper de nos enfants. « Caleb va être parfait, alors je compte sur vous pour m'aider à l’épater un peu. » Sa mère finit par reprendre sa place à table et elle m'annonce qu'elle compte aller faire les boutiques demain. Telle mère, tel fils visiblement ! Si elle savait tout ce que l'on a déjà, mais c'est encore une preuve qu'elle semble m'accepter et vouloir créer un lien non ? Alors, demain j'irais pour la première fois, faire les boutiques avec ma belle-mère, étrange mais pas insurmontable et j'espère juste que tout se passera bien. « Ce sera avec plaisir. Mais, attention les boutiques pour enfants c’est le domaine de votre fils. Il va être vexé si vous l’invitez pas. Je suis sur qu’il a déjà des comptes privilégiés dans tout les magasins de la ville. » Est-ce que je me moque de Caleb et de sa capacité à acheter encore et encore pour les jumeaux ? Bien sûr et je ne m’en cache pas alors que je regarde en souriant Caleb. Et juste après avoir trinqué tout les quatre à l'arrivée futur de deux nouveaux membres dans cette famille, c'est au tour de Caleb de se moquer de moi. « Oui, tu sais il y a truc assez sympa pour éviter de toujours tout faire cramer, ça s’appelle la minuterie. » Je tape doucement sur son épaule en réponse à sa remarque, et malgré la minuterie, il se lève quand même pour aller vérifier la cuisson, pendant que moi je finis les petits fours et je suis du regard sa mère qui quitte la table à son tour, pour revenir quelques secondes plus tard. Elle me tends un album photo m'expliquant que c'est des photos de Caleb et Primrose. J'ouvre l'album et je commence à regarder les premières photos, et je découvre avec émotion un bébé, enfin Caleb bébé. Un tout petit bébé. Je tourne les pages doucement, observant chaque photo montrant l'évolution de Caleb. « Il est trop chou. » Je suis obnubilée par l'album, j'ai très très peu vu de photo de Caleb bébé, et je ne sais pas si c'est parce que je suis enceinte ou pas, mais je suis émue de découvrir à quoi il ressemblait. Je regarde les photos et je vois le petit Caleb, tout bouclé et tellement mignon. « Il a un peu plus de deux ans sur cette photo. » Je lève la tête vers sa mère pour l'écouter alors qu'elle me parle de Caleb enfant. « Alex, Ca va ? Tu pleures ! » J'essuie mes mots avec le dos de ma main et je constate qu'en effet je pleure, encore ! « Ca va, mais il est tellement mignon. » Et voilà, il n'aura suffit que de quelques photos de Caleb pour me faire pleurer comme une fontaine. Fichue hormone. « Regardez celle là, j'adore. » Les larmes coulent à flot et je souris en découvrant Caleb enfant avec une toque de chef. Rien d'émouvant en soit, juste vraiment mignon, mais je vais sans doute encore pleurer pendant de longues minutes sans que personne ne puisse rien y comprendre. Caleb revient avec le repas et je le regarde en reniflant. « Regarde ça. Tu portes trop bien ton surnom Calebchou !Je veux le même bébé que toi ! Tu étais trop mignon, regarde. » Une voix niaise, un sourire niais, et des larmes qui coulent encore sur mes joues. Et si j'ai réussi à ne pas laisser les émotions s'exprimer quelques minutes plus tôt, Caleb sait mieux que personne, que je vais encore pleurer pendant plusieurs minutes à commenter à quel point il est chou sur chaque photos.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
Malgré ce qu’elle semble penser non, je ne suis pas resté avec Alex pour ses talents au lit. Il y a toujours eu ce petit truc spécial entre nous, ce lien, cette connexion, cette alchimie, cette attirante inexplicable mais pourtant bien réelle. Pourtant oui, on a pas grand-chose en commun voire même rien du tout mais j’ai toujours pensé que c’est aussi ce qui faisait notre force. On se complète, elle me pousse à me lâcher un peu plus et moi e suis celui qui la canalise. Ce n’est pas comme ça que la plupart voit notre relation, mais les opposés s’attirent et on en est la preuve vivante. Alex, c’est la première femme que je n’ai jamais aimée et en plus d’être mon premier grand amour elle est aussi la femme qui porte mes enfants et je pense pouvoir affirmer sans mal que je ne l’ai jamais aimée autant que je l’aime aujourd’hui. Elle me comble de bonheur par sa présence, par cette grossesse certes inattendue et non voulu mais elle n’en reste pas moins un événement bien plus qu’heureux à mes yeux. Même si les hormones font que ce n’est pas facile tous les jours. « C’est même pas vrai. Je pleurais parce que j’étais dépitée par tout tes achats d'abord. » Et encore, quand elle se met à pleurer pendant une vingtaine de minutes sans savoir s’arrêter c’est plus drôle qu’autre chose, même si j’avoue être quelque fois un peu désemparé sans savoir comment calmer ses larmes. Je la regarde un sourire aux lèvres, amusé par sa mauvaise foi légendaire. « Et puis d'abord c'est pas cool de te moquer de moi, dis leur comme tu as pleuré à l’écho toi. » Une grimace se dessine sur mon visage lorsqu’elle évoque mon émotion lors de l’échographie. Oui j’ai pleuré en les voyant et surtout en entendant leur cœur battre, oui je me suis senti con de pleurer devant elle et surtout devant un médecin mais c’était plus fort que moi et il s’agissait de mes enfants, de leur cœur et l’émotion était bien trop intense pour que je ne puisse ne pas pleurer. « C’est pas pareil, et puis j’ai pas vraiment pleuré j’étais ému. C’est pas pareil » Oui je joue sur les mots et non je n’assume pas vraiment avoir pleuré comme ça pendant cette échographie. Mais il y avait aussi des circonstances que mes parents ne connaissent pas ; on venait d’apprendre qu’Alex avait perdu un bébé sur les trois et savoir que la grossesse ne venait pas réellement de se terminer m’avait fortement rassuré. C’est à mon tour de me montrer de mauvaise foi et de ne pas vouloir assumer avoir réellement pleuré pendant l’échographie, parce qu’en plus il s’agissait certainement de la première fois qu’Alex a pu me voir pleurer depuis qu’on se connait. Par contre ce qui n’est pas rare c’est quand je lui dis à quel point je la trouve belle, sexy et toujours aussi attirante et je sais qu’elle a beaucoup de mal à me croire quand je lui dis. De toute façon je pense lui prouver assez régulièrement qu’elle me fait toujours autant d’effet qu’il y a quelques mois, avant qu’elle ne commence à prendre du poids. Elle ne peut clairement pas en douter. « Je sais qu’il est sincère vraiment et il est parfait avec moi mais parfois je veux pouvoir me plaindre et regretter mon ancien corps. » Mais moi j’aime aussi son nouveau corps. Sa poitrine bien plus grosse qu’elle ne l’était avant, ses kilos en trop ne me dérangent pas du tout et malgré tout elle restera toujours la plus belle femme sur Terre à mes yeux. C’est ce que j’essaie de lui dire mais elle ne semble pas me croire ou du moins, elle ne veut pas l’entendre. « Et chéri attends, la fin de la grossesse quand même pour dire que je serai magnifique. Parce que bientôt je ne vais plus voir mes pieds et ça sera bien plus comique que magnifique. » Ma mère rit mais moi non, je la regarde un petit sourire aux lèvres mais tout en lui montrant bien que ce que je m’apprête à dire, je le pense vraiment. « Tu resteras la plus belle femme à mes yeux même quand tu ne pourras plus voir tes pieds. » Elle ne devrait pas se plaindre d’avoir un petit-ami aussi amoureux et aussi généreux en compliment. Surtout que je ne lui dis pas ça dans le simple et unique but de la rassurer, je le pense vraiment. Elle est belle, elle est magnifique et j’ai beaucoup de chance de l’avoir. « Après j’avoue quand même qu’être enceinte a ses petits avantages. » Oui parce qu’en l’écoutant on a presque l’impression qu’une grossesse c’est simplement une succession d’horreur. Sauf que je ne la critique pas là-dessus je ne peux clairement pas la comprendre au fond. « Je suis sûre qu’il est aux petits soins avec toi ? » Et puis après ma mère se lève pour toucher un peu le ventre d’Alex après avoir eu son autorisation je les regarde quelques secondes juste avant de poser mon regard sur mon père qui me demande où en est la grossesse. Je lui réponds, je lui dis que ce n’est que le début et que nous en sommes qu’à seulement trois mois, mon pouce caresse doucement le dos de la main d’Alex. Je l’entends parler un peu avec ma mère et les voir comme ça toutes les deux me fait vraiment plaisir. « Caleb va être parfait, alors je compte sur vous pour m'aider à l’épater un peu. » Parfait non je ne pense pas, enfin j’en suis même sûr mais je décide d’oublier cette partie de sa phrase pour me concentrer sur l’autre. Je sais qu’elle doute de sa capacité à être une bonne mère mais moi je sais qu’elle en est capable et de toute façon je suis persuadé qu’on ne se sent jamais vraiment prêt ou à la hauteur. Parce que ces enfants bien qu’ils ne soient même pas encore nés, on les aime déjà plus que tout. Enfin du moins c’est mon cas et je ne doute pas que ce soit la même chose pour elle aussi. « T’auras besoin de personne pour t’en sortir parfaitement bien mon amour. » Et je sais que ce genre de phrase, je vais devoir lui dire encore et encore jusqu’à ce qu’elle finisse par l’imprimer et le garder dans un coin de sa tête. « Ce sera avec plaisir. Mais, attention les boutiques pour enfants c’est le domaine de votre fils. Il va être vexé si vous l’invitez pas. Je suis sur qu’il a déjà des comptes privilégiés dans tout les magasins de la ville. » Elle a réussi à faire rire tout le monde autour de la table, je secoue la tête négativement tout en me pinçant les lèvres. peut-être que je devrais songer à me faire un compte fidélité dans ces magasins pour avoir de grosses réductions à mes prochains achats. « Non allez-y toutes les deux, nous on trouvera de quoi s’occuper ici. » Mon père et moi. Et puis Alex qui va passer du temps seule avec ma mère, à faire les magasins. C’est assez inespéré mais c’est pourtant ce qui est au programme pour demain. L’ambiance est définitivement plus détendue qu’au début du dîner alors c’est sans culpabilité que je laisse Alex seule avec mes parents alors que je pars vérifier la cuisson des lasagnes qui va se terminer d’une minute à l’autre. En attendant que la minuterie sonne je prépare les assiettes que je décore un peu alors que j’entends toujours la voix de ma mère et celle d’Alex qui semblent définitivement bien lancée dans une conversation. Deux minutes plus tard les lasagnes sont sorties du four et que les pâtes sont dressées de façon présentable dans les assiettes, je rejoins tout le monde à table. Alex pleure – encore une fois – et elle semble être en train de regarder des photos. « Regarde ça. Tu portes trop bien ton surnom Calebchou !Je veux le même bébé que toi ! Tu étais trop mignon, regarde. » Calebchou. Elle vient de m’appeler Calebchou devant mes parents. Je ferme les yeux quelques secondes alors que mon regard se pose sur cette photo qui semble tant la chambouler et puis je ne peux pas m’empêcher de sourire un peu. « Bébé je suis pas sûr que regarder ces photos avant de manger ça soit une bonne idée, là t’es déjà partie pour dix minutes sans t’arrêter. » Dix minutes peut-être que j’abuse un peu. Ou peut-être pas. Elle va peut-être vraiment pleurer pendant de bien trop longues minutes sans que je ne puisse faire quoique ce soit pour calmer cette crise de larmes. « Là il venait de faire son premier gâteau au chocolat et il était fier de me monter à quoi il ressemblait une fois cuit. » Ma mère ignore complètement mon intervention et montre du doigt la photo à Alex tout en lui donnant ces explications. « Il avait six ans, je l’avais aidé pour quelques étapes de la recette du gâteau mais il l’avait fait quasiment entièrement seul et il s’en était vraiment bien sorti. » Est-ce que lui dire tout ça est réellement important ? Je ne pense pas. « On devrait manger avant que les lasagnes refroidissent. » Mais elles ne semblent toutes les deux pas vraiment m’écouter. « Oh et là, il venait de perdre sa première dent. » Je ne regarde même pas la photo, j’ai compris que c’était une cause perdue alors mon père et moi, nous commençons à manger sans elle parce qu’elles semblent bien trop absorbée par cet album photos.
More and more, I start to realize, I can reach my tomorrow, I can hold my head up high, And it's all because you're by my side.
Depuis cette fameuse échographie, celle que j'évoque pour me moquer un peu de lui, les choses ont été vite pour nous. Et je crois que je suis passée par toutes les émotions possibles, entre la découverte de la grossesse, les craintes liées à mon passé, les soucis qui nous ont conduit à l’hôpital avec l'angoisse d'avoir perdu notre bébé. Puis l'annonce de la grossesse gémellaire, les semaines qui ont suivis avec les hormones, les nausées, l'humeur en dent de scie, mon corps qui changent, et la peur de les perdre eux aussi. Tout a été vite et finalement, je suis là avec Caleb à table face à ses parents à partager notre joie et notre émotion avec eux. « C’est pas pareil, et puis j’ai pas vraiment pleuré j’étais ému. C’est pas pareil » Il a pleuré, moins que moi certes, mais il a pleuré et même si là, je le taquine, sur le moment, on était tout les deux tellement émus d'entendre un puis deux battements de cœurs que même lui, qui pourtant d'habitude est peu démonstratif, n'a pas pu retenir ses larmes et même s'il ne les assume pas maintenant, ça m'a réellement touché de le voir pleurer ainsi. Parce que, ça me prouve à quel point cette grossesse et nos enfants comptent déjà pour lui. Même si je n'en doute pas, je sais qu'il sera là pour moi et pour nos enfants. Je le regarde, je lui souris. Il est peut-être de mauvaise foi là maintenant mais il est chou parce que même s'il ne veut pas les assumer, ses larmes je les ai vu, et ce moment ça restera un moment fort pour moi, pour nous. C'est sûrement à ce moment que j'ai accepté ma grossesse et que j'ai compris que j'étais capable, malgré mon passé, de vivre cette grossesse au côté de Caleb. Et s'il y a quelques années, c'est une grossesse qui nous a séparé, mes choix plus exactement qui m'ont fait prendre la décision de m'éloigner de Caleb, aujourd'hui, j'ai l'impression que cette grossesse, en plus de me rapprocher de lui, me rapproche de ses parents, de sa famille. C'est un peu inespéré, je ne sais pas si je mérite cette seconde chance que Caleb me donne, mais je veux en profiter parce que je suis vraiment heureuse avec lui. Cette vie, la maison, le chien, les enfants, je ne pensais pas que ce serait pour moi, et pourtant quand Caleb me regarde comme il le fait chaque fois qu'il me complimente, je sais que je veux être là avec lui, vivre tout ça avec lui. Même quand je suis chiante, il est parfait. Quand je me plains, il me supporte. Quand je doute, il me rassure et surtout il m'aime, malgré tout, et je sais que c'est pas simple. Surtout que mon caractère n'est pas des plus simples à gérer, et la grossesse me rends un poil pire encore, et pourtant, il est au petit soin avec moi et je sais la chance que j'ai de l'avoir à mes côtés. « Tu resteras la plus belle femme à mes yeux même quand tu ne pourras plus voir tes pieds. » Il me complimente toujours, je grimace en l'entendant dire que je serais toujours belle même énorme, mais je finis par lui sourire, je m'approche de lui pour déposer un baiser sur sa joue. « La plus belle je sais pas, mais la tienne ça c'est sur. » Il me montre par ses gestes et son regard que je lui plais toujours, ses mots ne me laissent pas indifférente même si je doute franchement de pouvoir être sexy et belle avec des cernes, des bas de contentions, et un ventre dont il ne pourra même plus faire le tour avec ses bras. Mais je ne me plains pas, enfin pas plus que je ne l'ai déjà fais, parce que si la grossesse a pas mal d'inconvénients que je dois gérer, Caleb m'aide sacrément bien à apaiser tout ça et ça n'étonne personne puisque sa mère le devine toute seule. « Je suis sûre qu’il est aux petits soins avec toi ? » A nouveau, mes yeux se tournent vers Caleb, j'ai un sourire aux lèvres en pensant à toutes ces petites choses qu'il fait pour moi au quotidien. Tout ces petits gestes d'affection, ces paroles rassurantes, ces moments à nous ou je me sens aimée, soutenue et protégée grâce à lui. Je sais que je ne pourrais pas lui en demander plus, parce qu'il fait déjà tout ce qu'il faut avec moi, même souvent plus qu'il ne faut, mais ça c'est Caleb. « Il est vraiment top avec moi. Je ne peux pas rêver mieux. Les trois premiers mois ont été un peu compliqué, mais il prends soin de moi même quand je suis insupportable. Vous avez vraiment un fils bien. » Sa mère pose ses mains sur mon ventre, et alors que Caleb parle avec son père, moi je discute avec Mary. De Caleb d'abord, et ensuite de la grossesse, des jumeaux. « Tu devrais bientôt les sentir, et tu verras quand ils bougeront en même temps, ce sera une sensation incroyable, du moins au début. » Elle me sourit tout en laissant sa main sur mon ventre et moi je l'écoute me parler de la grossesse gémellaire et de ces spécificités. C'est un peu fou d'avoir une telle discussion avec Mary Anderson, d'avoir ce point commun avec elle alors que jusqu'à présent, elle et moi, nous n'avions pas grand chose à nous dire, à partager. La main de Mary sur mon ventre, la main de Caleb qui caresse la mienne, et la situation me semble finalement normale. Tout mes doutes quand à cette soirée semblent s'être définitivement envolés et je demande même à sa mère des conseils pour m'aider à appréhender ce nouveau rôle de mère que je vais bientôt découvrir, parce que sur ça, les doutes sont loin d'avoir disparu. « T’auras besoin de personne pour t’en sortir parfaitement bien mon amour. » Caleb choisit ce moment pour intervenir dans la discussion et encore une fois, je sais qu'il le pense, je ne sais pas pourquoi en revanche il le croit. Parce que si désormais je sais que je suis en mesure d'aimer nos enfants, chose dont je doutais vraiment avant. Je ne suis pas persuadée d'avoir les compétences pour être une bonne mère, parce que déjà je ne sais pas ce que c'est qu'être une bonne mère. Lui il le sait, il en a eu une et je suis en train de croire que peut-être, elle va pouvoir m'aider un peu mais il me reste encore quelques mois pour me préparer et gérer mes incertitudes concernant mes capacités. Et puis ça reste normale de douter non ? « Je veux juste être prête pour les accueillir correctement et ne pas tout rater avec nos enfants. » Être prête pour appréhender les choses avec moins de doutes, moins de panique aussi parce que ces deux bébés vont dépendre de moi et je dois être prête, être à la hauteur pour eux. J'ai déjà tout gâché une fois alors j'ai pas le droit à l'erreur. Alors, je dois juste être prête à les accueillir dans de bonnes conditions et je sais que sa mère peut m'aider pour ça. Et vu que Caleb nous conseille d'aller faire les magasins entre filles, je compte bien utiliser notre sortie shopping pour la bombarder de questions en tout genre. Des questions qu'une fille doit poser à sa mère, sauf que la mienne n'est plus là et n'aurait de toute façon pas pu me répondre à la plupart de mes questions. Sa mère reprends sa place à table, et Caleb file en cuisine terminer la préparation du repas, et alors que l'ambiance est bien plus détendue entre nous, sa mère pense que me partager les photos de Caleb et Primrose bébés est une bonne idée. Et si c'est en soit une bonne idée, il ne faut que quelques minutes -voir secondes- pour que mes hormones et mon émotivité naturelle, me pousse à pleurer devant la bouille trop mignonne du père de mes futurs enfants. Caleb revient vers nous avec nos assiettes dressées et il semble même pas étonné de me voir pleurer. « Bébé je suis pas sûr que regarder ces photos avant de manger ça soit une bonne idée, là t’es déjà partie pour dix minutes sans t’arrêter. » Et clairement regarder les photos avant de manger, c'était pas une super idée finalement, mais je ne compte pas m'arrêter pour autant. « Oui ba j'y peux rien, tu avais cas pas être si mignon aussi. » Je lui dis ça comme si c'était sa faute si je pleure devant sa tête d'enfant. Même si on sait bien qu'il n'y est pour rien, mais ce bébé que je vois sur les photos, je ne peux m'empêcher de voir un peu de nos futurs enfants, parce que je veux qu'ils soient comme Caleb. Je veux qu'ils aient toutes les qualités de Caleb, qu'ils aient aussi sa bouille d'ange et son sourire rassurant. « Là il venait de faire son premier gâteau au chocolat et il était fier de me monter à quoi il ressemblait une fois cuit. Il avait six ans, je l’avais aidé pour quelques étapes de la recette du gâteau mais il l’avait fait quasiment entièrement seul et il s’en était vraiment bien sorti. » Je ne sais pas ce qui me fait pleurer encore un peu plus d'un coup, que sa mère me parle avec tellement d'amour et d'affection des souvenirs qu'elle a avec Caleb, ou le fait qu'il ait réussi un gâteau à six ans que je serais sans aucun doute capable de rater à trente ans. Quoiqu'il en soit je pleure toujours, alors que Mary et moi, nous continuons à regarder les photos. « On devrait manger avant que les lasagnes refroidissent. » Et voilà qu'il gâche un moment d'émotion et de partage, trop obnubilé par ses lasagnes. « Tu pourrais être un peu plus ému d'entendre ta mère parler de vos souvenirs, c'est mignon quand même. » Je n'ai pas d'album comme ça moi, très peu de photos de moi bébé, ou alors toutes mises en scène pour faire bon genre. J'ai pas de souvenirs, et plus personne pour m'en raconter. Caleb et Klaus commencent à manger, alors que je continue à tourner les pages une à une écoutant Mary me raconter des anecdotes sur Caleb. Sa première dent, son premier noël avec le père noël, ses premiers pas, tellement de souvenirs qu'elle me partage, qu'elle me transmet aussi et je me rends compte au travers de ses mots, de son émotion, que je m'apprête à vivre des choses que je ne connais pas, que je ne soupçonne même pas. Elle parle avec tellement de fierté des exploits de Caleb, et même si j'ai les yeux remplis de larmes, je vois dans les siens une émotion aussi alors qu'elle me parle de ses enfants. Et je réalise que j'aurais tout donné pour que mes parents soient fiers de moi, pour qu'ils parlent de moi comme Mary Anderson parle de ses enfants et de son fils notamment. Ils avaient pas grand chose à la naissance de Caleb, mais en regardant l'homme qui partage ma vie maintenant, je réalise qu'ils ont eu le plus important. Ils étaient ensembles, et ils s'aimaient. Et je me dis que peut-être qu'avec Caleb avec moi, je vais réussir, je ne vais pas leur faire du mal comme je l'ai fais dans le passé. « J'espère que je pourrais vous ressembler un peu en tant que mère Mary. » Je ne sais même pas pourquoi je le dis à haute voix, mais c'est une pensée sincère. Elle est très différente de moi, mais elle a le mérite d'être une bonne personne elle au moins. D'avoir aimé ses enfants et d'avoir fait de Caleb cet homme si parfait. Je finis par essuyer mes larmes, reniflant un peu de manière bien peu élégante, alors que je reprends un peu mes esprits contrôlant mes émotions comme je le peux. Je me décide à faire honneur au plat de Caleb. Après tout c'est aussi pour ça que l'on est réuni autour de la table, il s'est donné du mal pour préparer tout ça, tout seul en plus. Et alors que j'en suis à ma deuxième bouchée, je réalise que si je me plains souvent, comme ce soir encore, rarement je dis à Caleb comme je suis heureuse d'être avec lui, de porter ses enfants, de vivre à ses côtés. Je suis rarement positive de toute façon et je ne veux pas me focaliser que sur les choses négatives, je ne veux plus. Alors j'expérimente l'attitude positive de Mary, je souris tout en regardant nos invités et Caleb. « Je suis vraiment heureuse d'être ici avec vous ce soir, de partager cette grossesse avec vous. Parce que c'est une nouvelle étape dans notre vie et je suis heureuse de vous savoir avec nous.» Il est hors de question de pleurer à nouveau, mais cette prise de parole est un peu déroutante même pour moi, mais fallait que je le dise. Parce que j'espère que ce moment va vraiment changer mes rapports avec sa famille, et je fais tout pour en tout cas.
“I've been looking for that someone, I'll never make it on my own. Dreams can't take the place of loving you. There's gotta be a million reasons why it's true. When you look me in the eyes, and tell me that you love me. Every thing's alright when you're right here by my side, when you look me in the eyes I catch a glimpse of heaven, I find my paradise when you look me in the eyes”
Même si j’affirme l’inverse devant mes parents oui, j’ai bien pleuré la première fois que j’ai entendu le cœur de mes enfants. L’émotion de les voir, de les entendre et le soulagement de savoir qu’ils sont bien là. Encore. Que nous en avons perdu un mais que deux autres sont encore là avec nous et qu’on ne doit pas faire un trait sur notre projet de devenir parents dans les mois à venir. Même si au début l’idée d’avoir des jumeaux me faire complètement paniquer maintenant je ne vois plus les choses autrement. Je suis prêt à accueillir nos deux bébés dans quelques mois et j’ai même vraiment hâte de pouvoir les voir, les prendre dans mes bras et leur donner tout l’amour que j’ai déjà pour eux. Une chose est sûre : je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie et l’amour que je ressens pour Alex n’a jamais été aussi fort. « La plus belle je sais pas, mais la tienne ça c'est sur. » Je souris bêtement à cette phrase, parce que oui Alex c’est la mère de mes enfants, celle que j’aime, celle avec qui je veux passer le reste de ma vie, ma femme – enfin façon de parler. – Même si elle semble penser l’inverse moi je continue à croire que même au bout de sept ou huit mois de grossesse elle restera toujours la plus belle femme à mes yeux, et moi un homme chanceux de l’avoir à mes côtés. Les choses n’ont pas été faciles entre nous, c’était même très compliqué mais pourtant on est maintenant tous les deux plus heureux et unis que jamais. Et en plus ma mère et Alex semblent vraiment bien s’entendre ce qui me rassure et me fait même sourire. « Il est vraiment top avec moi. Je ne peux pas rêver mieux. Les trois premiers mois ont été un peu compliqué, mais il prends soin de moi même quand je suis insupportable. Vous avez vraiment un fils bien. » Je la regarde un petit sourire aux lèvres alors qu’elle me complimente face à mes parents et pour une fois ça ne me gêne pas. Parce que je sais que c’est vrai. Je prends soin d’elle, je suis à l’écoute de ses moindres désirs et remarques, je veux juste qu’elle se sente aussi bien qu’une femme enceinte de jumeaux le peu. Ma main ne lâche pas la sienne alors que ma mère pose une main sur le ventre d’Alex. « Tu devrais bientôt les sentir, et tu verras quand ils bougeront en même temps, ce sera une sensation incroyable, du moins au début. » Savoir qu’elle va bientôt pouvoir sentir nos enfants bouger dans son ventre me fait encore une fois sourire. « Et dans combien de temps je vais pouvoir les sentir bouger moi ? » Oui je suis impatient et peut-être un peu jaloux du fait qu’Alex va pouvoir vivre ce moment bien avant moi. « Tu vas devoir encore attendre un petit moment. » Mais c’est normal, elle les porte alors elle va forcément pouvoir vivre tout un tas de choses de plus que moi, pouvoir avoir des moments et créer un lien que je n’aurais jamais avec nos enfants. Pourtant je sais qu’elle doute de ses capacités à être une bonne mère, de pouvoir aimer nos enfants et prendre soin d’eux. Pour être tout à fait honnête il y a un an je ne pensais pas qu’elle pourrait un jour avoir des enfants, prendre soin d’eux et les aimer. Tout simplement parce qu’elle ne savait pas s’aimer et s’occuper d’elle dans un premier temps alors il me semblait complètement inimaginable qu’elle puisse être mère un jour. Mais ces derniers mois elle a changé ou du moins elle essaie vraiment et tous mes doutes se sont envolés. Elle a accepté de se soigner, d’arrêter l’alcool et ce comportement autodestructeur qu’elle abordait. « Je veux juste être prête pour les accueillir correctement et ne pas tout rater avec nos enfants. » On a neuf mois pour se préparer à leur arrivée. Enfin six mois maintenant. Je sais qu’on va y arriver je n’ai aucun doute là-dessus. La voir pleurer devant des photos de moi plus petit me fait rire presque autant que ça ne me blase. « Oui ba j'y peux rien, tu avais cas pas être si mignon aussi. » Pour le coup, je ne peux pas m’empêcher de rire face à sa réponse. Je n’étais pas si mignon que ça pourtant, enfin pas plus qu’un autre enfant de mon âge en tout cas. « Depuis quand tu te mets à pleurer quand tu trouves quelqu’un ou quelque chose de mignon ? » Je lui pose cette question alors que finalement je connais pertinemment la réponse ; depuis la grossesse, depuis qu’elle a les hormones complètement en vrac. Elle semble fascinée par cet album photo amené par ma mère, elle l’est tellement qu’elle ne touche même pas aux lasagnes que j’ai ramené il y a quelques minutes à table, elle reste scotchée aux photos et écoute avec attention toutes les explications de ma mère. « Tu pourrais être un peu plus ému d'entendre ta mère parler de vos souvenirs, c'est mignon quand même. » J’hausse les épaules sans ajouter un mot de plus et sans se concerter mon père et moi commençons en même temps notre assiette. Je les laisse parler entre elles préférant largement manger les lasagnes que j’ai mis tant de temps à préparer. « J'espère que je pourrais vous ressembler un peu en tant que mère Mary. » Je lève les yeux vers ma mère et je vois encore un peu d’émotion dans ses yeux. Je ne sais pas si c’est à cause de ses photos et des photos dans lesquels elle s’est replongée ou si c’est la confession d’Alex qui la met dans cet état-là. « Tu seras une bonne mère Alex ne t’en fais pas. » Elle lui sourit et c’est à ce moment-là que je décide de prendre la parole. « Et puis tu ne seras jamais seule. Je ne compte pas le lâcher. » Alex est vraiment émue puisqu’elle pleure encore un peu. Je pose une main sur sa cuisse pour la caresser dans un geste réconfortant et je me penche vers elle pour déposer un baiser sur sa joue. Je crois que je n’ai jamais été aussi démonstratif avec elle devant mes parents, mais ce soir j’ai envie de lui montrer que je suis là pour elle et peut-être aussi de monter à mes parents qu’elle me rend heureux et qu’ils n’ont plus aucun souci à se faire pour moi. « Je suis vraiment heureuse d'être ici avec vous ce soir, de partager cette grossesse avec vous. Parce que c'est une nouvelle étape dans notre vie et je suis heureuse de vous savoir avec nous.» Plusieurs nouvelles étapes de notre vie même. L’achat de la maison, la grossesse des jumeaux. C’est une nouvelle vie qui s’offre à nous et j’ai vraiment hâte de découvrir ce que le futur nous réserve.