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Message(#)Hand over hand | willer EmptyMar 12 Mai 2020 - 21:40

Hand over hand@Ariane Parker
Elle ne répondra pas, voilà la vérité.
Elle ne répondra pas et Saül restera planté comme un idiot dans une chambre d'hôtel vide. Il fait nuit depuis longtemps.

Ses voisins du dessous vont probablement le maudire, tant il marche en rond sans se priver de taper des pieds sur le sol. C'est une mauvaise décision, un mauvais choix, c'est irréfléchi. Elle ne répondra pas.

Quelle idée, cette carte postale. Stupide, pour sûr, Saül voudrait se gifler de l'avoir postée là. C'est un geste d'adolescent, de type qui, visiblement, n'a rien d'autre à faire de sa vie. Oui mais voilà, Vegas l'ennuie. L'argent n'a plus le même son à ses oreilles, et les colliers de perles lui manquent probablement trop pour qu'il n'y pense, pour qu'il ne l'admette. Second long bip. Elle ne répondra pas.

Saül a remis son alliance. Le voyage en Afrique a plus entamé sa relation avec Elise qu'autre chose. Définitivement, les choses sont plus lisses quand l'italien ne quitte pas sa tour de verre. Les choses étaient plus lisses il y a quelques mois en arrière, quand il recevait encore des appels de Cosimo et que Elise et lui ne se disputaient que pour des broutilles habituelles. Maintenant, son dos lui fait mal, se venge parce qu'il se lasse de dormir dans le canapé du bureau, la seule pièce où Saül a vraiment l'impression d'être chez lui. Ne parlons pas de son sommeil dans cette détestable chambre d'hôtel, il est catastrophique. Troisième bip. Elle ne répondra pas.

Ou peut-être que si.

« C'est une carte postale que je garde à la maison. Je voulais te l'envoyer mais je ne me rappelais plus de ton adresse. » Mensonge. Ça aussi, c'est une habitude qu'ils ont choisi de ne pas prendre. Qu'ils n'ont pas eu le choix de ne pas prendre - mieux comme ça. « Tu ne peux pas te montrer détestable et ensuite me demander quand je reviens, Ariane. Les gens ne fonctionnent pas comme ça, et on ne fonctionne pas comme ça non plus. » On ne fonctionne plus du tout, c'est comme ça. « Tu es déjà rentrée ? Ou est-ce que tu es encore- » avec la rockstar de pacotille, le petit arrogant suffisant à la voix médiocre et au talent absent, le petit, ridiculement petit chanteur, le toutou de Sebastian ? « -en tournée ? » Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyMar 12 Mai 2020 - 22:13

C'est lui qui appelle, c'est lui qui capitule, c'est lui qui fait sonner mon portable en pleine fin de journée. Il est quelle heure, à son bout du monde à lui? Parce que c'est fun, de calculer le décalage entre nous, le temps que les vibrations n'arrêtent pas de martyriser mes paumes. Bien plus fun que de me demander justement pourquoi il appelle.

« C'est une carte postale que je garde à la maison. Je voulais te l'envoyer mais je ne me rappelais plus de ton adresse. »

C'est lui qui appelle, c'est lui qui capitule, c'est lui qui fait sonner mon portable en pleine fin de journée. Et c'est lui qui agresse aussi. Je soupire même pas, quand j'arque la nuque, le combiné décroché niché entre ma mâchoire et mon oreille. Y'a que mon silence pour l'accueillir à l'autre bout du fil.

« Tu ne peux pas te montrer détestable et ensuite me demander quand je reviens, Ariane. Les gens ne fonctionnent pas comme ça, et on ne fonctionne pas comme ça non plus. »

Ça me prend toute la force dont je suis capable pour ne pas lâcher un rire, froid, mauvais, à entendre ses paroles de vieux sage qui croit avoir tout vu quand justement y'a pas plus aveugle que lui. Il téléphone et il veut donc parler, qu'il parle le gars, qu'il dise tout ce qu'il a à dire, parce que quand ça sera à moi, je peux pas promettre que son traitement de faveur se poursuivra sur la durée.

« Tu es déjà rentrée ? Ou est-ce que tu es encore -en tournée ? » là par contre, c'est volontaire, absolument volontaire que j'entrecoupe ses mots d'un éclat de rire, un seul. Dire qu'il a du culot serait cute, dire que c'est qu'un connard qui se croit tout dû et tout permis, ça par contre, serait plus juste. C'est ma faute, c'est moi qui l'aie laissé prendre cette habitude-là, et il serait temps qu'on recalcule les gains, qu'on redivise les parts. « Tu peux pas me faire la leçon sur comment on ne fonctionne pas et ensuite me demander quand je rentre, Saül. »

Comment va ta femme?
Elle sait.

Félicitations, tu veux une médaille, ou comment ça marche?
Ça marche pas, justement.

« T'aurais écrit quoi? Sur la carte postale. » t'as quoi à dire de plus, pour ta défense?
Avant qu'on raccroche, avant que ça ne soit pas que lui qui capitule, mais moi aussi.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyMer 13 Mai 2020 - 5:27

Et le truc, c'est qu'elle répond. C'est qu'elle décroche, après tout ce temps à attendre - beaucoup trop, lorsqu'on a la patience d'un chou-fleur et qu'on s'appelle Saül Williams. Tant pis pour les voisins, Saül n'a pas la patience non plus de mesurer son ton. Surtout pas parce qu'il l'entend rire à l'autre bout du fil - pas le rire qu'il aime, l'autre, celui qui coupe comme un éclat de verre.

« Tu peux pas me faire la leçon sur comment on ne fonctionne pas et ensuite me demander quand je rentre, Saül. » Elle joue à l'écho, comme avant. Saül se frotte déjà les yeux, met le tout sur le coup de la fatigue quand c'est la colère qui le fait déjà bouillir, alors qu'elle n'a prononcé qu'une poignée de mots. « Tu es celle qui a posé la question en premier. » Le voilà qui renvoie la balle, la main droite fermement accrochée au téléphone. Un regard à la fenêtre sur la ville endormie et il encaisse la suite.

« T'aurais écrit quoi? Sur la carte postale. » A son tour de lâcher un rire, moins mauvais que le sien à elle. Plus dans un souffle, qui accroche à ses lèvres une moue qui le ne quittera plus. Le poing gauche calé sous le coude droit, Saül sent ses doigts s'engourdir à force de serrer la main. « Ça ne devrait pas t'intéresser. Je ne l'ai pas envoyée, de toute façon. » Probablement des mots qu'il se refuse à dire, des mots qui appartiennent à Paris et desquels ils se sont arrachés ensemble au moment où l'italien a parlé de rentrer. La vie aurait pu ne pas appeler, ce jour là. Elle n'a pas appelé toutes les fois où ils étaient ensemble dans cette chambre d'hôtel, ou sur les quais à se balancer des menaces de mort entre deux baisers, les mains liées.

Les phalanges de l'italien rosissent quand il délie ses doigts pour venir triturer son alliance. Elle a repris sa place, sa juste place.

« Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Ce que j'aurais écrit sur la carte. » Est-ce que ces mots là auraient changé quoi que ce soit ? De toute façon, elle ne l'aurait pas lue tout de suite, cette maudite carte. « Tu es toujours avec ton petit-ami, et moi je suis toujours- » accroché à ma vie, j'ai une vie tu comprends, une femme, un fils, une famille et un travail qui m'attendent et toi tu ne fais partie de rien sinon d'un autre temps, sur la route et nul part ailleurs « -ailleurs. »

Ses yeux se posent dans la nuit, là où tout devrait lui convenir, là où l'argent coule à flots. Là où c'est son terrain de jeu favori. Là où il ne joue plus, ne gagnerait pas de toute façon. « Tout est mauvais ici. Le champagne comme les desserts. » Cela ne devrait pas être son rôle, de faire appel à ces souvenirs là. Elle l'a cherché. Elle lui a rappelé ce qu'il aurait pu écrire au dos de La place Vendôme - Paris.
Elle l'a cherché.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyMer 13 Mai 2020 - 5:55

« Tu es celle qui a posé la question en premier. »
« Je sais même plus de quelle question tu parles. »

Je sais pas et je sais plus, et je soupire, ça il devrait le savoir. Dehors le soleil finit sa course sur l'horizon et le sable me gratte les orteils, les pieds en entier. On s'est arrêtés je sais même pas dans quelle ville pour manger, pour finir la journée. Y'a des carnets de notes partout d'ouverts dans le van et même en dehors. Il écrit tout ce qui lui vient en tête Jet, il rage que je fasse pas pareil dans l'instant, sûrement.

Parlant d'écrire justement. « Ça ne devrait pas t'intéresser. Je ne l'ai pas envoyée, de toute façon. » « Encore heureux. » et ils se perdent dans mes mèches qui volent au vent, mes doigts distraits. Ceux qui seraient bien mieux à l'étrangler l'italien, l'empêcher de dire la moindre merde supplémentaire, l'empêcher de se laisser être emporté sur une pente qu'on s'autorise plus du tout depuis la dernière fois, la dernière vraie de toutes ces fois-là. « Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Ce que j'aurais écrit sur la carte. »

« Ça devrait pas t'intéresser. Tu l'as pas envoyée, de toute façon. » ça aurait tout changé et il en est absolument au courant. C'est pour ça qu'il a rien écrit, c'est pour ça qu'il l'a pas envoyée. Il est pas si aveugle que ça, finalement. « Tu es toujours avec ton petit-ami, et moi je suis toujours ailleurs. » il y revient, il veut un terme, il veut une étiquette, il veut que je lui donne tort, encore plus que je lui donne raison. La seule chose que je lui donne, c'est mon éternel silence. « Tout est mauvais ici. Le champagne comme les desserts. »

Mon silence qui se brise à nouveau, par sa faute.
C'est toujours à cause de lui.
C'est toujours lui. Juste.
« Arrête. »

Il sonne fatigué. Il sonne épuisé. J'enrage de me dire qu'il doit se faire les mêmes réflexions à mon propos.

« Pourquoi est-ce que t'as appelé, Saül? » et pourquoi est-ce que t'as répondu, Ariane?
« Pourquoi est-ce que tu l'as pas envoyée? » et pourquoi est-ce que t'aurais aimé qu'il ait ton adresse?
« Pourquoi est-ce que t'es ailleurs? » et pourquoi est-ce que tu voudrais qu'il soit ici?
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyMer 13 Mai 2020 - 8:44

« Encore heureux. » Cette réplique là le pique. Elle appartient à un autre temps, à la route, aux répliques maladroites de Saül, avant que Ariane ne vienne prendre tout ce qui lui était dû. « Encore heureux. », qu'il pique lui aussi, en écho, le front basculé vers l'avant.

« Ça devrait pas t'intéresser. Tu l'as pas envoyée, de toute façon. » Un point pour elle, qu'il lui accorde dans un rire mauvais. L'italien secoue la tête, reprend sa marche comme un fauve en cage. « Tu es injuste. Est-ce que ça t'intéresse, de savoir qu'elle est encore sur mon bureau ? » Non, il ne l'a pas envoyée. En rentrant, il la mettra au feu. C'est une carte précieuse, probablement n'était-il pas supposé écrire dessus. C'est juste de la collection. De la belle collection, avec de jolis mots penchés, écrits de sa main lente, celle qui rédige avec patience. Pas de sa main d'homme pressé, pas de celle qui assène des chiffres avec une précision chirurgicale. Saül aurait dû la brûler quand il en avait encore l'envie. Maintenant, elle est élevée au rang de souvenir. Juste comme le reste.

C'est détestable, qu'il les rappelle à haute voix alors que le plus simple à faire est toujours et encore de raccrocher. « Arrête. » Ne me dis pas quoi faire lui brûle les lèvres, pourtant Saül se retient. Ce serait pire que d'enfoncer le couteau dans la plaie. Pire que pire, d'entendre sa voix à elle et de s'arrêter juste quand elle le demande - pour une fois; la dernière ?

« Pourquoi est-ce que t'as appelé, Saül? » L'italien secoue la tête, comme si Ariane pouvait contempler son désarroi depuis l'autre bout du fil.
« Pourquoi est-ce que tu l'as pas envoyée? » « Tu aurais détesté que je le fasse. » Parce qu'elle était couverte de mots trop compliqués, pires que le simple Place Vendôme - Paris au recto.  
« Pourquoi est-ce que t'es ailleurs? » « Parce que je ne peux pas être autre part. » Parce qu'il ne sait pas être autre part. La version d'avant est plus coupante. Dis un mot, un seul, Ariane. Rien qu'un. La réplique lui brûle la langue.

Le silence se fait dans la pièce, dans le combiné du téléphone. La respiration de Saül se fait plus empressée, à mesure que la chambre bruisse de tout ce silence qu'il déteste. Lui préfère parler colliers de perles, montres, chemise voler.

« Dis moi où tu es, Ariane. » Rien n'a changé dans son ton, son regard ou sa posture. C'est toujours la chambre vide, le silence, la nuit et l'ailleurs. Tout a changé, pourtant.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyMer 13 Mai 2020 - 10:47

C'est le pire jeu de téléphone arabe qui existe. Il est aussi excédé que moi, il relance et blesse au même niveau, personne gagne et pourtant on joue ensemble. J'y comprends rien et je déteste ça, lui encore plus que moi. Et le pire, c'est qu'on ne raccroche même pas. « Tu es injuste. Est-ce que ça t'intéresse, de savoir qu'elle est encore sur mon bureau ? » « Tu juges avant même que j'ai répondu. » qu'est-ce qu'elle fait encore là? C'est à cause de ça, qu'elle sait? T'as laissé traîner des preuves à ce point, t'as fait autant exprès, ou c'était après? Avant?

« Tu aurais détesté que je le fasse. »
« Tu juges toujours. Envoie-la si elle est encore sur ton bureau, qu'on n'en parle plus. » si il ose aussi. À force d'avoir trop osé, bien évidemment qu'il bat en retraite.

Il devrait.
Tu devrais pas.
Je devrais pas moi aussi.  

Il parle d'ailleurs, il l'étire, il soupire aussi. Je note tout, j'enregistre, je m'en veux de pas oublier, de pas vouloir, non plus. « Parce que je ne peux pas être autre part. » oh, pauvre chat. Pauvre enfant grondé, pauvre gamin bafoué. Pauvre petit loup pris dans son propre piège, dans sa prison dorée qu'il s'est lui-même aménagée. « Peux pas, ou veux pas? » il répondra pas. S'il doutait déjà, il répondra absolument pas.

Et y'a un silence. Un silence que je déteste parce que je joue les connes, je joue les désespérées, je joue les idiotes écervelées à me demander où il est. J'entends rien derrière, aucun indice et je rage, et j'allais la poser la question, j'allais le dire là, de suite j'allais le - « Dis moi où tu es, Ariane. »

T'as perdu, tu l'as dit en premier.
« Autre part. » ça pique, ça grince, c'est pour le mieux je pense.

Et puis après, je ne pense plus. « Y'a une lecture, de prévue. Dans deux jours. À Byron Bay. » elles tombent au compte-goutte les informations, elles se désensibilisent à chaque mot qui frôle mes lèvres, qui grincent sur ma langue. Ça en devient personnel. « C'est pas la première page, c'est pas le résumé, c'est pas le guide des personnages et ils ne joueront pas au poker. Mais c'est un chapitre. » ils ne joueront pas au poker. Parce qu'ils ont envie d'autre chose.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyJeu 14 Mai 2020 - 10:26

« Tu juges avant même que j'ai répondu. »
« Toujours. » C'est elle qui commence, à juger, depuis leurs premières sorties. Les choses ne changent pas aujourd'hui non plus, quand bien même il faudrait éviter les habitudes et tous les mots qui peuvent bien s'y rapporter.

En fait, lui aurait détesté l'envoyer, cette carte. Elle attend sagement dans sa pièce, sur le bureau, sous une montagne de papiers bien rangés. Ne pas l'avoir sous les yeux, ce n'est pas pour autant oublier qu'elle existe. « Tu juges toujours. Envoie-la si elle est encore sur ton bureau, qu'on n'en parle plus. » « Non. » Elle sait pourquoi il ne l'enverra pas. C'est tacite, dans le contrat des dernières vingt-quatre heures qu'ils ont passées ensemble à l'autre bout de la planète - ailleurs.

Ailleurs, où il ne veut pas - peut pas ? l'inverse ? - être. « Peux pas, ou veux pas? » Il n'y a que le silence pour accueillir cette question là. Le silence et le souffle de Saül, qui se voudrait tranquille avec une réponse mais qui ne parvient pourtant pas à en donner une seule. Elle sait, Ariane, qu'il voudrait retirer la négation de ces phrases là pour les changer en "veux" et "peux". Elle sait. Lui n'est pas loquace, elle n'a pas besoin de le voir ou de l'entendre pour comprendre. Tant mieux. Tant pis.

Où est-elle, Ariane, sinon sur une route qui ne leur appartient pas ? « Autre part. » Là où il existe des "veux" et des "peux" ? « Ariane. », que Saül souffle en appuyant pouce et index de part et d'autre de ses paupières. A son tour d'adopter le ton las, celui qui voudrait demander "arrête" juste comme elle. « Y'a une lecture, de prévue. Dans deux jours. À Byron Bay. » Byron Bay - deux jours. Les informations affluent, quand lui s'est immobilisé dans la chambre vide. « C'est pas la première page, c'est pas le résumé, c'est pas le guide des personnages et ils ne joueront pas au poker. Mais c'est un chapitre. » Le silence est plus bruyant encore que la ville qui n'a pas arrêté de vivre - elle - en bas de l'hôtel.

Il s'étire pour quelques secondes encore. « J'ai gagné ce chapitre il y a longtemps. » Longtemps, c'est relatif. Pour quoi était-ce, déjà ?
« Contre les jours de plus. J'ai eu ce chapitre contre les jours de plus. » Bien sûr qu'il se rappelle.
« A demain, Ariane Parker. »

Demain, c'est dans deux jours.
Demain, c'est déjà cette nuit.


« On la récupère juste. Tu ne feras pas de remarques désobligeantes, tu ne seras pas désagréable, tu- non, tu te tais quand je parle. Tu ne conduis pas la voiture non plus. Je compte arriver en vie. »

C'est une location, pour faire l'aller-retour. Une location aux banquettes neuves, une location prise dans la nuit suivant l'appel. Une location qui ne comprenait pas le facteur "Auden" mais qui, désormais, accueille deux passagers. Bientôt trois, si on en croit les promesses d'ailleurs. Le temps est couvert, quand les frères arrivent à Byron Bay.

La salle est comble, aussi. Il n'y a plus une seule place assise mais cela n'importe que très peu aux yeux d'un Saül à la chemise soigneusement repassée. « Reste dans la voiture. » Suivra, suivra pas, Saül s'en fiche. Auden l'a suivi jusque dans les couloirs de l'hôtel à Vegas, de toute façon, collant comme pas deux malgré les ce ne sont pas tes affaires, je ne fais que l'aller-retour, retourne vivre ta vie de l'aîné. Aîné qui ne songe plus à son cadet, lui qui doit crever les pneus de la voiture garée à côté de la leur ou être en train de se brouiller avec quiconque osera le regarder d'un peu trop près. Saül, lui, a calé son épaule dans l'encadrement de la porte. Ils sont arrivés à l'heure pour l'entendre lancer son chapitre, pour que Saül puisse enfin avoir son dû - ça, autre chose, peu importe.

Ils ne jouent pas au poker, mais Saül ne bouge pas pour autant. L'assistance l'en remerciera, de ne pas dilapider ses sourires et ses soupirs librement dans l'air, quand il sait qu'elle l'a vu.
Tu peux pas dire que je pense pas à toi.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyJeu 14 Mai 2020 - 20:00

Je rumine depuis deux jours, je parle peu, je bois beaucoup et je fais croire à tout le monde que je dors beaucoup aussi. Je passe le plus clair de mon temps seul sur la plage, parce que j’en ai besoin, parce que je regrette de m’être ouvert à ce point. Parce que j’ai foncé dans le mur et que l’impact a détruit une bonne partie de moi. Parce qu’elle m’a dit non à moi et qu’elle a dit oui à lui. Elle a décroché quand elle m’a laissé partir. Et je ne vivrai plus ça, plus jamais. Je ne veux plus de la rousse dans les parages, j’ai besoin de redevenir ce que j’étais, d’avoir plus envie de la détruire que d’être avec elle. Et ça va lui faire mal, je peux lui faire vraiment mal sans jamais utiliser mes poings. J’ai promis que ce ne serait plus comme avant, plus rien ne sera jamais comme avant, parce que là je compte bien l’oublier.

Je sais pas quelle heure il est, trop tôt ou trop tard certainement. Mais je suis avec l’équipe technique, Ariane est ailleurs, loin de moi parce que je m’applique à l’éviter depuis notre discussion. Cherchant le moindre petit détail pour pouvoir la virer de mon van sans aucun remord. J’en aurais pas des regrets, je me demanderai pas ce qu’il se serait passé si je lui avais parlé. Je l’ai fait, elle a tout cassé. C’est la seule fautive, et je lui rappellerai jusqu’à la fin de mes jours.

Et je tourne la tête parce qu’il y a une voiture inhabituelle qui se gare juste devant. Mon sourire, un sourire mauvais qui naît sur mon visage. Personne n’aime ce sourire. L’ancien Jet est de retour, t’es certainement pas prête pour ça Ariane. Parce que cet avant là elle l’a jamais connu, elle a toujours été du bon côté, de celui des gens qui comptent pour moi. Maintenant, j’ai inventé un côté juste pour elle, juste pour la personne que je déteste le plus sur cette planète. Elle le tiendra bien ce rôle là j’en suis certain. Je cherche Ariane, elle est là mon excuse, juste là. Il est venu, je veux plus la voir ici, elle a qu’à partir avec lui. Je l’attrape par le bras, elle n’a pas à sourire avec qui que ce soit de cette équipe de tournage. “Tu dégages, maintenant, le plus loin possible.” Je n’ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie. “Je veux plus te voir.” Ecoute bien ces mots Ariane, parce que toute la haine que j’ai pour toi peut passer en un seul regard. “Plus jamais.” Ecoute moi vraiment bien. “Ton carrosse est avancé, si tu peux partir avec lui sans plus jamais revenir à Brisbane ça m’arrange. Mourrez dans un crash d’avion, tu fais ce que tu veux, je veux plus rien avoir à faire avec toi.” Je ne cille pas, ma voix ne se casse pas, tout est sincère. On se ment plus Ari pas vrai. “J’ai une vie à vivre, et t’en fais plus partie.” Adieu Ariane.

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Message(#)Hand over hand | willer EmptyJeu 14 Mai 2020 - 23:22

« J'ai gagné ce chapitre il y a longtemps. » son longtemps sonne absent, il sonne perdu entre deux mondes et entre deux continents. Et c'est le cas, et ça m'enrage de le constater autant que lui. Y'a beaucoup de choses qui m'enragent de cet appel sans que j'arrive à mettre le doigt dessus, sans que je veuille sûrement non plus.

Il a pas le droit et je l'ai encore moins, c'est pas comme ça que ça fonctionne et on ne fonctionne plus, il le dit il le répète, il le souffle et je souffle avec. « Contre les jours de plus. J'ai eu ce chapitre contre les jours de plus. » il a eu le chapitre et le livre en entier, il a tout eu en vrai Saül, il aurait tout encore. Ça, c'est ça qui m'enrage, pile ça, direct, on y est, on l'entrevoit. C'était le deal et j'ai tout misé, tout perdu.

Pourquoi est-ce que t'es ailleurs? Parce que je ne peux pas être autre part.
Dis moi où tu es, Ariane. Autre part.
« A demain, Ariane Parker. »

Il a tout eu. Il aurait tout encore.
Et moi je finirai avec rien.
Même pas une tonalité qui reste ; il raccroche avant moi.

***

25 pages, 31 minutes, 68 personnes, j'ai compté.
Les mots, eux, je les compte pas, ils glissent bien trop facilement, c'est trop facile en soit, ça l'est vraiment. Je les connais par coeur les phrases et les tournures, je les connais par coeur parce que le chapitre que je lis devant eux c'en est un qui date. C'en est un qui remonte à longtemps aussi, à sa façon. Passons.

Il est là, Jet aussi, c'est la glace d'un côté et le feu de l'autre. I need wine.   Et au moins il a la décence d'attendre que j'ai posé le dernier point pour surgir comme un lion en cage Jet, une hyène enragée. Il m'a pas parlée depuis que moi, j'ai parlé. Il sait qu'il joue au gamin, il sait que j'allais partir, il sait pas par contre que je suis restée rien que pour voir de quelle façon il allait me dégager. Il en mourrait d'envie le gars, il pourra enfin dire que mes cadeaux sont meilleurs que les siens. “Tu dégages, maintenant, le plus loin possible.” mon regard est noir, contre sa main de merdeux qui se serre autour de mon bras comme trop de fois déjà. Il fera rien, il frappera pas, il aurait trop peur que je frappe en échange. “Je veux plus te voir. Plus jamais.” blablabla lâche-moi dans ce cas, si tu veux plus me voir, plus jamais.Ton carrosse est avancé, si tu peux partir avec lui sans plus jamais revenir à Brisbane ça m’arrange. Mourrez dans un crash d’avion, tu fais ce que tu veux, je veux plus rien avoir à faire avec toi. je veux plus te partager qui résonne dans tous les mots qu'il lâche avec le ton le plus calme qu'il a en banque. Il va exploser, il implose déjà.

J’ai une vie à vivre, et t’en fais plus partie.
« Me touche pas. »

Mon bras que je dégage de sa main, ses doigts qui laissent leur empreinte bien après que j'ai esquissé un pas un seul derrière. Je sais même pas si mon carrosse entend, je sais même pas ce qu'il veut en vrai. Il est juste là dans l'embrasure de la porte à attendre que les enfants aient réglé leur différent du jour en haussant à peine le sourcil. Quelle connerie. « T'es pathétique Jet. »

Je reprends mon sac, le passe par-dessus mon épaule. Le reste de mes affaires peut bien pourrir dans son van de connard, si c'est qu'une poignée de t-shirts et deux trois livres qui me manquent au compteur le sacrifice est mince. « Tu voulais pas la vérité, tu voulais pas que je sois claire. » et c'est ça qui est pathétique en vrai, bien plus que lui l'est. Parce que pour la première fois de ma vie j'ai été véritablement honnête avec Jet. Apparemment, ça marche que quand ça l'arrange le bâtard. « Tu voulais juste que j'te mente, et que je te dise ce que personne t'as jamais dit, ce que personne te dira jamais. » je le sais, je le sais pertinemment ce qu'il voulait entendre. Ce que je dirai pas là, certainement pas, quand ma silhouette passe à sa droite, qu'elle file par la porte sans que mon épaule ne manque de le bousculer, puérile, dans ma grande sortie dramatique.

Grande sortie dramatique qui aboutit sur un parking où y'a Auden aussi, la merde. Je sais même pas ce qu'il fait là je sais juste qu'il a rien à boire ni à fumer et que pour ça, c'est le pire du pire en toutes catégories confondues. J'entends des pas derrière, et si y'a une poignée de minutes j'aurais ragé parce qu'il y aurait eu un doute de merde à savoir si c'est Jet qui m'a suivie, là je sais que ça sera plus jamais lui.

« J'espère que les sièges chauffants massent aussi. » je le sens là, Saül, derrière, juste là. Mes yeux eux, ils lâchent pas la voiture devant, garée, que je reconnais pas. Les détails et le superficiel de la chose qui rendent tout bien moins personnel que ça devrait. J'essaie.
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyDim 17 Mai 2020 - 10:44

Pas de poker, alors. Elle n'a pas menti. Quand la prestation est terminée, Saül décroise les bras et se redresse, planté dans l'encadrement de la porte. Il a retenu la plupart de la lecture, prêt à lui en ressortir des bribes dès que l'occasion se présentera, histoire de réclamer la suite de son dû. Histoire de la faire enrager un peu, aussi, quand il a adoré tout ce qu'il a entendu. C'est là qu'il surgit de nul part, l'impertinent. L'italien guette sa montre, l'air de rien, quand toute son attention est tournée vers l'autre côté de la salle. Ils règlent leurs histoires, quand Saül s'affaire à s'occuper les yeux en se lançant dans la contemplation de la pièce. Quand Ariane se dégage, l'italien renvoie ses prunelles sur le duo - juste pour être certain que rien ne déborde. Il n'interviendra pas, ce ne sont pas ses affaires. Pas tant qu'ils n'en viennent pas aux mains - même s'ils en viennent aux mains.

La sortie est parfaite. Saül laisse passer Ariane, braque un instant un regard sur le gamin. Regard accompagné d'un sourire qui ne monte pas jusqu'à ses yeux, si bien qu'on pourrait douter de sa présence quand l'instant d'après, l'homme d'affaires se détourne vers la sortie. Main dans les poches, Saül file vers la lumière. Ariane a déjà rejoint le parking. « Moi aussi je suis ravi de te voir. », qu'il lance quand elle n'a pas encore atteint la voiture, quand lui prend son temps pour dévisager le soleil et ses rayons. L'altercation est terminée - peut-être ? probablement ? - quand il se plante juste à un pas de l'auteure. « J'espère que les sièges chauffants massent aussi. » « C'est une location. Tu n'auras qu'à toucher tous les boutons pour le savoir. » Une location parce que les frères reviennent de l'aéroport. Elle n'a probablement pas encore vu ses cernes. Ses yeux se posent justement à l'endroit où le garnement a accroché ses serres. « S'il t'a fait mal, nous nous arrêterons pour acheter de la crème. » Mais il ne faudra pas s'attarder.
Parce que l'avion qui retourne à Vegas ne les attendra pas.

Le regard du quarantenaire remonte jusqu'au visage de Ariane. « C'est un peu léger, pour voyager. », qu'il remarque en attrapant du bout des doigts le tissu de son haut. Le contact est léger, quand il en relâche l'étoffe. Le contact est ténu, discret. Les mains de Saül retrouvent bien vite le confort des poches de son complet caput mortuum - on note un bouleversement de l'habituelle gamme que porte le quarantenaire, composée de noir et de bleu-nuit, une véritable amélioration. « Tu auras froid, dans l'avion. », qu'il glisse, le regard amusé, en même temps qu'il s'avance vers la voiture, faisant croître la distance déjà solidement maintenue entre elle et lui.

Saül joue avec les clefs, qu'il n'a évidemment pas laissé sur le contact. Clefs qu'il envoie entre les mains de Auden, soudain pressé de prendre la route. Au cas où elle changerait d'avis, même s'il n'a encore rien laissé échapper à propos de l'endroit où il voudrait l'emmener. Il a mentionné l'avion, c'est déjà trop en dire. Le tout ressemble à un piège - à s'y méprendre. « Si on meurt, je m'assurerai qu'ils te réaniment pour que je puisse te hanter jusqu'à ton prochain décès. », que l'aîné lance à Auden en ouvrant la porte vers l'arrière de la voiture. Juste quand Saül pivote vers le point où se tient encore Ariane, les commissures de ses lèvres viennent de nouveau flirter avec le rebondi de ses joues mal rasées. « Vegas n'attendra pas. Monte. » Ne me dis pas quoi faire. - Non, ne négocie pas.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23733 POINTS : 350

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)Hand over hand | willer EmptyLun 18 Mai 2020 - 1:44

J’ai été sage. Depuis qu’on a quitté l’hôtel de Vegas, j’ai vraiment été sage. Je n’ai pas fait atterir l’avion en urgence, par exemple, et ça c’est bien la preuve que j’ai su me tenir. Ils nous ont loué la voiture malgré que j’ai stipulé seize fois (pour de vrai, seize fois) que Saül avait tué quelqu’un avec sa voiture et s’était enfui, donc ce n’est sûrement pas si pire. J’ai touché tous les boutons une fois mon aîné parti mais aucun n’a déclenché d’alarme donc j’imagine que là aussi, c’est pas si pire. Je me suis finalement contenté de passer du côté passage au conducteur puisqu’il était hors de question de laisser Saül conduire une fois de plus en respectant les limitations de vitesse. Quel enfer. On a pris le premier vol pour Vegas de nouveau et la marge de manoeuvre est minuscule, personne n’a le temps pour ses conneries.

Ses conneries qui arrivent, d’ailleurs.
Tignasse rousse, yeux qui lancent des éclairs. Mon sourire qui s’élargit.
De toutes les foutues Ariane de la planète il a fallu qu’il choisisse celle-là.
Je ne sais même pas pourquoi j’en suis étonné, finalement.

Ils n’auront pas le droit de me dire d’arrêter de sourire parce que je jure que cela ne risque pas d’arriver avant de longues, longues, très longues heures. « Si on meurt, je m'assurerai qu'ils te réaniment pour que je puisse te hanter jusqu'à ton prochain décès. » “Ouaip, tu m’avais manqué aussi.” Si on meurt ça serait vraiment chiant parce que de tous les bonbons commandés en room service pour Ginny il y a aussi mes préférés et si je ne rentre pas à temps, elle aura tôt fait de les manger eux aussi. Elle est donc la seule et unique raison pour laquelle je ne roulerai pas comme me l’a appris Saül et que pour une fois je ferai les choses bien, à peine quelques kilomètres en dessus de la limite. Et un ou deux feux de grillés, pas plus.

« Vegas n'attendra pas. Monte. » “Salut Parkeeeeeer.” Elle va me détester. Saül va me détester. Rien de nouveau là dedans et mon sourire s’agrandit, fier au possible. “T’as mauvaise mine.” J’irai pas d’avantage sur ce terrain là, je sais que sinon c’est elle qui va nous précipiter dans un ravin dès que j’aurai mis en route le moteur. Pourtant, petit frère oblige, je ne sais jamais vraiment où m’arrêter. Je lâche donc le volant un instant pour me retourner et poser mes coudes sur chacun des sièges, ma tête entre les deux. Comme Shinning, vous voyez, mais sans la musique d’horreur et les cris - quoi que je jurerais avoir entendu mon frère pleurer intérieurement. “Donc, du coup, vous deux … ?” Mes yeux passent de l’un à l’autre et je n’attends aucune réponse. “Me dîtes pas de me la fermer, c’est bon, je sais.” Ils n’ont pas besoin de le dire. Ça aussi, je sais. "Il t'a sûrement jamais parlé de moi mais je suis son frère." Il ne lui a sûrement jamais parlé de moi comme moi je n'ai jamais parlé de lui non plus. C'est donnant-donnant. "Donc si tu pensais pouvoir te débarrasser de moi à l'aéroport, désolé Parkie. Le trajet dure treize heures, on va pouvoir rattraper plein de choses." Chouette, en plus d'avoir un frère qui veut ma mort j'ai désormais une rousse à mes trousses.

Where to ? - To the stars.” Je fais les questions et les réponses moi même à ce stade là. Le voyage s’annonce pourtant bien plus amusant que prévu.


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Message(#)Hand over hand | willer EmptyLun 18 Mai 2020 - 11:33

« Moi aussi je suis ravi de te voir. » il est faux, il est archi-faux le sourire que j'exagère tellement qu'il en deviendrait presque vrai. De toute façon il sourit pour deux, je vais pas me faire chier à lui rendre la pareille non plus. Par simple principe.

Et il mène finalement Saül, il fait pas que traîner de la patte derrière et ça c'est tout à son honneur. There is no way que je vais rester dans le coin, certainement pas quand Jet s'est encore comporté comme un connard possessif et jaloux et qu'il est finalement juste resté fidèle à lui-même. La belle affaire. Alors ouais je suis son sillage, je suis juste parce que je veux pas rester ici. Les questions sont superflues. « C'est une location. Tu n'auras qu'à toucher tous les boutons pour le savoir. » « Me mets pas au défi. » il précise et il sème des graines, y'a des traces d'indices dans ses paroles mais pour l'heure la seule chose qui compte c'est de trouver le bouton d'urgence et tous les autres rien que pour les actionner au point où Saül ET Auden en seront à rager et - « S'il t'a fait mal, nous nous arrêterons pour acheter de la crème. » ses yeux brûlent mon profil et mon bras avec, les miens filent direct derrière mes solaires que je plante sur mon nez sans plus de cérémonie. « Il m'a rien fait du tout. » ni aujourd'hui ni jamais. Cette phrase-là, je l'ai répétée des dizaines de centaines de milliers de fois, pour chacune des cicatrices qui y sont associées, les visibles, les cachées, les psychologiques.

« C'est un peu léger, pour voyager. » ils foutent quoi, là, tes doigts?
« Tu auras froid, dans l'avion. » et non, je te demanderai pas il va vers où - l'avion.
Arrête de rendre ça aussi évident, y'a Auden qui fixe.

« C'était pas le plan originel, ce matin. »

Mes yeux sont braqués sur ses gestes, reviennent lutter contre le bleu des siens la seconde d'après. Ce matin il était pas censé être là, ce matin il était juste un appel de la veille et un demain approximatif. Il fait jour et il est là et il a des cernes et ils arrivent de où comme ça? « Vegas n'attendra pas. Monte. » hm.

Salut Parkeeeeeer. T’as mauvaise mine.
Ta gueule Auden.
Donc, du coup, vous deux … ?
« Ta gueule Auden. »
Me dîtes pas de me la fermer, c’est bon, je sais.
« Apparemment ça fait pas de tort de le répéter. »

Et pendant ce temps-là, on a investi la banquette arrière et l'autre gamin au sourire de merdeux nous dévisage comme s'il avait 12 ans et qu'il apprenait c'est quoi la vie. Qu'est-ce que j'ai dit, Auden? Ta gueu- "Il t'a sûrement jamais parlé de moi mais je suis son frère." bon, mieux. Parle de tes cassures de jeunesse, parle du fait que t'as l'éternel complexe du petit frère tourmenté et incompris en recherche d'attention et d'affection de l'aîné, parle et parle mon gars, tu verras pas mes doigts qui farfouillent pour attacher ma ceinture. Tu les verras encore moins qui se faufilent par-delà le veston du dit aîné qui t'a pas accordé son amour inconditionnel pendant une partie de ta vie au point où même encore des dizaines d'années après tu la cherches en emmerdant le monde entier. Mes doigts qui frôlent sa peau glacée, mes doigts qui errent et qui abusent, qui osent et qui agressent. "Donc si tu pensais pouvoir te débarrasser de moi à l'aéroport, désolé Parkie. Le trajet dure treize heures, on va pouvoir rattraper plein de choses." parle Auden, de toute façon, j't'entends même pas. “Where to ? - To the stars.

Ma tête se redresse, le déclic de la ceinture qui casse le reste. « Toi tu conduis. » pendant tout ce temps, Auden il a même pas tourné la clé dans l’interrupteur l'idiot. « Toi tu ronfles pas. » et pour tout le reste du temps, y'a Saül qui devra vivre avec une mise en garde de plus.

Ma fenêtre se baisse, mes mèches s'emmêlent, il va rager que les siennes fassent pareil et qu'il rage tiens, on sera deux à rager pour je sais pas quoi, mais à rager ensemble.
Quel bordel.
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