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 orientation day (keith)

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Message(#)orientation day (keith) EmptyMer 13 Mai 2020 - 9:42

La rentrée universitaire était prévue pour la semaine suivante et il te tardait de pouvoir accueillir de nouveau des élèves curieux pour pouvoir partager ton savoir. Enseigner avait été une évidence pour toi et maintenant que tu le faisais depuis une quinzaine d’années, tu n’avais jamais regretté ton choix. Ton poste à l’université de Brisbane était un poste que tu avais décroché après tes études et dans lequel tu avais su t’épanouir et te rendre indispensable. Tu aimais voir tes élèves venir vers toi avec des questions, tu aimais monter des projets pour leur faire prendre conscience que l’histoire de l’art était bien plus que des heures passés dans une bibliothèque à regarder des oeuvres sur un ordinateur. Transmettre ta passion, c’était le plus beau cadeau que l’on t’avait fait. Malheureusement, même si tu aurais préféré ne faire qu’enseigner, ton poste à l’université venait avec quelques contraintes. Tout ce qui était administratif ne te dérangeait pas, tu étais habitué à traiter ce genre de choses. Mais ce n’était pas ce qui t’avait été demandé cette fois. Le doyen était venu te trouver dans ton bureau quelques jours plus tôt alors que tu préparais tes premiers cours de l’année pour te confier une mission. Un nouveau professeur avait été embauché pour enseigner la criminologie et il fallait lui faire visiter l’université et l’aider à se faire une place au sein du corps enseignant. Tu savais que l’université avait mis en place un système d’intégration mais tu n’avais jamais été mêlé à celui-ci auparavant. Tu fis remarquer au doyen qu’il serait peut-être mieux qu’un de ses collègues direct s’occupe de l’aider à s’intégrer mais ce dernier ne voulait rien savoir. « Nous voulons promouvoir le mélange des départements Warren. Vous avez été épargné jusqu’ici, maintenant c’est votre tour ! Je vous envoie un mail avec les détails ! » Tu n’eus pas le temps de lui répondre qu’il était déjà parti. Super … Socialisation forcée, tout ce que tu adorais … Mais il allait falloir se prêter au jeu. Comme promis, tu reçus les informations nécessaires dans la journée avec notamment les informations de contact du professeur en question. Tu le contactais le jour-même par mail pour pouvoir convenir d’une date et d’un lieu de rendez-vous pour lui faire visiter le campus. D’après les documents que tu avais reçus, c’était la première chose à faire pour intégrer un collaborateur.

Quelques jours plus tard, tu quittais ton bureau dans le bâtiment dédié aux études artistiques pour prendre la direction du café dans lequel tu devais retrouver Keith Weddington. Il avait répondu rapidement à ton email et vous aviez pu décider de vous retrouver à seize heures devant un café à l’entrée du campus. Tu t’y rendais légèrement en avance pour avoir le temps d’acheter deux cafés. Tu allais avoir besoin de ça pour rendre cette visite plus agréable. Keith avait l’air tout à fait sympathique, ce n’était pas contre lui que tu en avais, c’était simplement que tu aurais préféré être en train de travailler sur tes cours que de faire le tour du campus. L’été battait son plein à Brisbane et il faisait assez chaud. D’où le fait de se retrouver en fin d’après-midi quand la chaleur commençait à tomber. Les informations que tu avais reçues sur Keith étaient assez vagues, tout ce que tu savais c’était qu’il avait fait une reconversion professionnelle et commençait sa carrière d’enseignant. Par choix, tu l’espérais sinon le résultat pouvait être désastreux. Mais tu faisais confiance à votre doyen pour recruter de bons éléments pour vos élèves. Sortant du café avec les deux cafés à emporter, tu t’installais sur les chaises de la terrasse, tes lunettes de soleil sur le nez. Tu vérifiais rapidement ton téléphone pour vérifier que tu n’avais manqué aucun appel et surtout pas un appel de ta nièce si elle avait réussi à négocier une sortie avec toi avant ta rentrée. Levant les yeux de ton téléphone, tu vis un homme brun qui se tenait devant le café et qui ressemblait à la photo que l’on t’avait communiquée. Mettant tes lunettes sur ta tête, tu te levais et approchais avant de lui demander : « Keith Weddington ? » Quand il hocha la tête, tu lui tendais la main qui ne tenait pas le socle avec vos deux cafés : « Marius Warren, enchanté. Je vais être votre guide pour la journée et les mois qui arrivent si j’ai bien compris. » Tu espérais ne pas lui faire peur mais tu enchaînais : « Je vous ai pris un café si vous voulez. Prêt à commencer la visite ? » Lui demandas-tu avant de prendre une gorgée de ton café.


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Message(#)orientation day (keith) EmptyJeu 14 Mai 2020 - 11:13


Orientation Day
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Je n’étais pas du genre à appréhender une nouveauté, une quelconque expérience ou l’inconnu. J’avais été emmené à de nombreuses reprises à me retrouver face à des situations où ma rapidité de réflexion n’était que ma seule arme. Et parfois, j’avais manqué de discernement. Comme ce jour où je m’étais jeté dans la gueule du loup au beau milieu d’armes de précision. Ou peut-être le matin où j’avais décidé de proposer ma candidature au sein de l’université. Mon entretien avec le doyen s’était plutôt bien passé. Mais après tout, je n’étais pas l’homme le plus objectif quand il s’agissait d’estimer ou non la réussite d’une mission, étant d’un naturel méfiant voir pessimiste. J’avais joué sur mon honnêteté quand il m’avait demandé mon expérience au niveau de l’enseignement qui était… nulle. Je n’avais jamais enseigné si ce n’était durant les cours de self-défense que j’avais eu l’occasion de prodiguer. On ne peut pas dire que j’avais dû beaucoup travailler sur ma manière d’enseigner, cette transmission étant naturelle. Mais s’il y avait bien une chose que je savais, c’était mon amour pour mon ancien métier, pour la part d’analyse et de recherches bien plus que d’action. Pour cette façon d’appréhender un suspect et de penser comme un meurtrier. Et pour toutes ces aptitudes que cela pouvait développer. J’étais fort de mes années d’expérience sur le terrain et à en croire le regard surpris du Doyen au bout de mes dix minutes de monologue pour justifier que j’étais le meilleur choix qui se présentait à lui, j’avait une fibre pour l’enseignement que je me découvrais par la même occasion.

J’avais feint la surprise quand le doyen m’avait rappelé quelques jours plus tard, me confirmant que le poste de professeur des sciences et de la psychologie criminelle m’était attribué et que je n’avais plus que quelques semaines pour me préparer à cette nouvelle rentrée universitaire. J’avais senti cette boule de stress pointer son nez, étonné de me sentir aussi… paniqué. Les jours étaient passés et je m’étais enfermé dans la librairie de Gabriel, potassant encore et toujours ces bouquins pour peaufiner mes cours, jonglant entre diaporama, sujet de travaux dirigés, et tout ce qui me semblait être de l’administratif à n’en plus vouloir. Mes accès à ma boîte universitaire venaient d’arriver et quelle ne fût pas ma surprise d’y trouver déjà un mail d’un certain Marius Warren. Je le lisais en diagonale, comprenant que cet homme m’avait été attribué comme hôte d’accueil pour me permettre une bonne intégration au système universitaire. Je me contentais d’accepter sa proposition de rendez-vous en fin de semaine, me laissant l’occasion de finir d’avancer à la conception de mes cours.

Je n’étais pas du genre à râler après la chaleur, étant habitué maintenant à ces températures, mais je remerciais intimement Marius d’avoir proposé une heure qui permettait l’air d’être un peu moins lourd. J’avais passé la journée – une fois encore – à la librairie de Gabriel et m’était contenté de sortir à quelques minutes du rendez-vous, n’étant pas loin du café qui servait de point de chute. Je ne savais pas à quoi m’attendre, ni même à quoi correspondait mon accompagnant, et je décidais donc d’attendre quelques instants, casquette vissée sur la tête et lunettes sur le nez, observant les alentours. C’est alors qu’un homme s’approcha de moi et je sus immédiatement qu’il s’agissait de l’homme en question, au socle de boissons chaude qu’il tenait. J’acquiesçais à l’entente de mon nom, et venais serrer fermement sa main en guise de salutation. « De même, permettez-moi de vous appeler Marius si cela ne vous dérange pas… Nous allons partager quelques heures ensemble, autant que nous soyons à l’aise. » lui fis-je remarquer en retirant mes lunettes que je venais poser sur la visière de ma casquette, par politesse. Je souriais en prenant un des gobelets, attrapant une des touillettes que je glissais à l’intérieur, secouant la boisson par habitude plus que par intérêt. « Merci de cette attention… » lui dis-je en relevant le gobelet avant de le porter à mes lèvres.

J’hésitais une fraction de secondes à sa dernière question, ne sachant pas si j’étais prêt à sauter dans le grand bain. Visiter le campus rendait vraiment ma reconversion officielle, m’obligeant à tirer un trait sur ma vie passée et à me consacrer à l’avenir. J’observais les alentours, puis je posais mon regard vers Marius, un léger rictus aux lèvres. J’avais l’air d’être un étudiant à part entière avec mon sac à dos sur le dos, ma casquette sur le crâne mon short et ma chemise en jean à manche courte. Mais j’étais comme cela, je préférais être décontracté pour la suite de la journée. « Je n’ai pas le choix à priori » riais-je comme pour me détendre. « Puis je ne me permettrais pas de vous faire déplacer pour rien, vous devez être très occupé à l’approche de cette rentrée non ? » lui demandais-je plus par curiosité. Je m’inquiétais du temps que je mettais à préparer mes cours, espérant ne pas être trop perfectionniste plus qu’autre chose. « C’est une nouveauté pour moi… tout comme pour l’université si j’ai bien compris… Ce programme d’intégration des professeurs, cette nouvelle filière… vous enseignez depuis longtemps ici ? » lui demandais-je me découvrant bavard pour l’une des rares fois. Mais après tout, plus j’accumulais les renseignements, plus je serais rassuré le jour de la rentrée.



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Message(#)orientation day (keith) EmptyVen 15 Mai 2020 - 10:29

Accueillir les nouveaux, se montrer souriant et accueillant, c’était la dernière chose que tu avais envie de faire aujourd’hui. Et tous les autres jours d’ailleurs parce que tu avais toujours été un loup solitaire et tu ne comprenais pas pourquoi le doyen tenait absolument à ce que tu participes à ce module d’intégration. En même temps, tu y avais échappé depuis ton retour de Paris donc c’était peut-être normal que cela finisse par te tomber dessus finalement. Qu’importe finalement parce que tu n’avais pas le choix que de le faire. Certains collègues auraient refusé mais tu n’avais aucune envie d’être mal vu par le doyen et puis cela ne devait pas être bien difficile n’est-ce pas ? Faire visiter l’université à ce nouveau professeur, répondre à ses questions quand il en aura et lui permettre de se faire une place dans le corps enseignant. Mission claire et précise, tu devrais pouvoir y arriver. Déjà, ton premier conseil sera de ne pas suivre ton exemple, tu étais le premier à refuser des sorties entre collègues quand elles se présentaient. Tu devais feindre d’être intéressé par assez de gens comme ça, devoir subir cela avec tes collègues ne te tentait pas du tout. Donc tu lui conseilleras de ne pas suivre ton exemple et il devrait s’intégrer à merveille ! Tu as conscience que ton comportement ressemble à celui d’un enfant à qui l’on a imposé une tâche domestique et ce n’est pas vraiment très fairplay pour le professeur que tu accompagnes et qui n’a rien demandé. Arriver au point de rendez-vous un peu en avance pour prendre un café était une bonne idée, cela te laissa le temps de mettre de côté ta rancoeur de ne pas pouvoir terminer la préparation que tu avais entreprise et d’être dans de bien meilleures dispositions. Le professeur en question allait enseigner les sciences et la psychologie criminelle, un domaine dont tu connaissais vaguement l’existence mais que tu n’avais jamais vraiment envisagé. Cela n’avait pas d’importance, s’il avait été embauché c’était qu’il était compétent et vous n’alliez pas parler d’histoire de l’art ou de criminalité très certainement lors de votre visite.

Assis à une table devant le café, tu vas facilement repéré l’homme que tu devais rencontrer. Tu avais un peu hésité parce que sa tenue était très loin de ce que tu aurais un jour porté. Les shorts ne faisaient pas partis de ta garde robe, tu refusais de porter une telle atrocité peu importe la température extérieure. Mais chacun ses goûts en termes vestimentaires, Keith et toi n’aviez pas les mêmes voilà tout. Tu t’assurais que tu parlais bien à la bonne personne avant de lui tendre la main pour le saluer. « De même, permettez-moi de vous appeler Marius si cela ne vous dérange pas… Nous allons partager quelques heures ensemble, autant que nous soyons à l’aise. » Cela ne te dérangeait pas qu’il t’appelle Marius, il n’était pas ton élève, un peu de familiarité ne pouvait pas faire de mal. Tu aurais sans doute dû le tutoyer mais tu étais toujours incapable de le faire avec des gens que tu ne connaissais pas un minimum. Vestige d’une éducation bien conservatrice où ce genre de protocole est important. « Permettez-vous, il n’y a pas de soucis, je ferai de même. » Tu doutais avoir besoin de l’appeler à haute voix par son prénom lors de la visite mais bon, il ne faut jamais dire jamais. Tu lui tendis ensuite le gobelet que tu n’avais pas touché pour qu’il l’attrape. Tu espérais qu’il aimait le café et tu en déduis que oui quand il te dit : « Merci de cette attention… » Tu hochais la tête, ce n’était pas un problème. Tu jetais le carton qui avait servi à tenir vos deux boissons avant de prendre une gorgée de la tienne. Le café rendait toujours tout plus agréable, même cette visite. Tu demandais donc à ton interlocuteur s’il était prêt à se lancer : « Je n’ai pas le choix à priori. Puis je ne me permettrais pas de vous faire déplacer pour rien, vous devez être très occupé à l’approche de cette rentrée non ? » Occupé, tu l’étais, c’était le moins que l’on puisse dire. Tu indiquais à Keith de te suivre et vous vous dirigiez vers la place centrale du campus qui était étendu du plusieurs kilomètres. « On va commencer la visite sur la place centrale. Le campus est étendu sur plusieurs kilomètres, c’est assez grand mais vous vous y retrouverez vite. On vous a donné une carte ? Sinon on s’arrêtera à la bibliothèque en prendre une. » Chaque bâtiment en disposait en cette rentrée où les élèves allaient devoir prendre leurs marques et donc se perdre quelques fois malheureusement. « Et je suis en effet occupé. A la rentrée comme toute l’année en vérité. Je m’investis beaucoup dans mon métier qui est une véritable passion alors cela me prend du temps. » Keith pouvait être un très bon professeur et passer moins de temps que toi à son boulot, tu n’avais nullement envie de lui raconter ta vie et le pourquoi exactement tu travaillais autant. Pas la peine que ton nouveau collègue sache que ton métier était pratiquement toute ta vie. « C’est une nouveauté pour moi… tout comme pour l’université si j’ai bien compris… Ce programme d’intégration des professeurs, cette nouvelle filière… vous enseignez depuis longtemps ici ? » C’était nouveau pour lui ? Il n’avait pas enseigné auparavant ? Intéressant … Il n’était pas au bout de ses peines le pauvre … Il avait dû travailler dans la police pour enseigner une telle matière, cela allait le changer. « J’enseigne l’histoire de l’art ici depuis quinze ans. J’y ai étudié, fait ma thèse et décroché mon poste dans la foulée. Si l’on ne compte pas les deux années où j’ai enseigné à Paris, cela fait quinze ans. » Et tu n’en étais pas peu fier même si cela voulait dire que tu n’étais plus très jeune. Cela t’importait peu, tu n’avais jamais eu peur de vieillir. « Vous faisiez quoi avant de vous lancer dans l’enseignement ? » Lui demandas-tu alors que vous approchiez de votre destination.


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Message(#)orientation day (keith) EmptyDim 17 Mai 2020 - 14:13


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L’adrénaline des premières rencontres était quelque chose d’étonnant. J’avais fait, les jours passés, des dizaines de scénario probables dans ma tête. J’avais imaginé Marcus sous différentes coutures : le professeur, petit, bedonnant, la moustache et les lunettes posées sur le nez. Puis je m’étais dit qu’il serait bien trop guindé, une chemise nouée jusqu’au col, impeccable sur lui, et frigide. Loin de cet homme qui me semblait inaccessible malgré tout, je l’avouais. Car je n’étais pas le plus enclin à devoir vivre comme un étudiant cette première journée, ne voulant pas passer pour un débutant que j’étais malheureusement. Adieu le perfectionnisme. Et pourtant je souhaitais pouvoir rendre le moment le plus convivial que possible, étant donné que celui-ci fût presque obligé par l’administration de l’université. Après tout, il avait eu l’amabilité de ramener les cafés alors que j’étais arrivé les mains vides. Je m’en voulais presque de ne pas y avoir pensé. Les premières impressions étaient souvent les plus importantes ! J’acquiesçais à son accord, le remerciant de ce mouvement de tête, tandis que je l’attendais, étant comme à sa merci. Je n’allais pas m’avancer, tête basse dans ce qui me semblait être un immense labyrinthe. Heureusement que je n’étais pas agoraphobe car l’année risquait d’être compliquée.

Je fis basculer mon sac par-dessus mon épaule, ouvrant l’une des fermetures pour en sortir le plan que m’avait fait parvenir le doyen, le sortant presque fièrement pour le montrer à mon guide particulier. « Vous parlez de celui-ci ? J’ai déjà étudié les différentes sorties de secours, les trajets les plus courts… du moins sur le papier… Car il y a toujours une différence entre la pratique et la théorie ! » riais-je en ouvrant le plan, cherchant rapidement du coin de l’œil la place centrale que nous allions visiter pour tenter de me repérer. « Bibliothèque vous avez dit ? Je suppose que pour passer inaperçu, ce n’est pas l’endroit où un professeur met les pieds n’est-ce pas ? J’ai pris l’habitude de me rendre dans la librairie, juste à côté du campus… En même temps, je suis toujours un inconnu pour l’instant… J’aime bien la tranquillité que cela apporte… » ironisais-je en m’adaptant à son allure. « Mais nous pouvons en effet nous rendre à cette bibliothèque au passage, je pense que j’aurais besoin d’y aller quelques fois… Histoire de peaufiner mes cours… » lui dis-je comme pour m’expliquer. J’avais ce besoin de me rassurer sur mes capacités à enseigner. Mais je savais pertinemment que le bon évaluateur serait l’amphithéâtre. La gueule du loup…

Je compris bien rapidement que cette visite n’était pas forcément la bienvenue au niveau timing dans la phase de pré-rentrée de ce professeur qui avait l’air de prendre à cœur son métier. C’était peut-être pour cela que le doyen me l’avait désigné comme référent, tandis que nos enseignements étaient tout ce qu’il y avait de plus éloigné. Je me serais presque excusé au nom de l’université de lui avoir imputé de son temps et accroché probablement un boulet autour du pied. Et pourtant je n’étais pas désolé car j’avais comme l’intuition que cette sortie était probablement l’un des rares moments que pouvait passer le professeur en dehors de son bureau. Je préférais ironiser. Car l’humour était une de mes armes favorites quand je n’étais pas le plus à l’aise. « Je m’investis surtout pour ne pas me fondre dans la masse parmi ces étudiants… Je n’ai aucune idée de comment tourner les choses… Mais je me dis que l’intuition et l’instinct m’aideront bien plus à m’adapter à mon public n’est-ce pas ? » lui demandais-je. Car de ce qu’il m’annonçait, il avait quinze ans d’expériences et avait dû en voir passer des étudiants. Il semblait fier de son parcours et j’entrouvrais la bouche, l’entendant parler d’un enseignement à l’étranger. « C’est vrai ce que l’on raconte sur Paris ? La ville Lumière ? Ou Ville de l’amour ? » lui demandais-je par curiosité. « J’ai probablement bien plus de chose à apprendre de vous qu’à me repérer dans cet établissement je pense. » lui avouais-je sans aucune honte. Après tout, j’aimais apprendre, m’améliorer et j’acceptais – avec difficultés certes, mais j’acceptais malgré tout – les critiques lorsque celles-ci étaient fondées et me permettaient de progresser. Et dieu seul savait que j’allais avoir du travail à effectuer.

Je tentais de détourner sa principale question, me contentant de faire une fois de plus une remarque sur son ancienneté au sein de l’établissement. « C’est un peu chez vous ici donc… Vous ne vous lassez pas des lieux ? Vous êtes passé de l’autre côté de la barrière en devenant enseignant là où vous avez étudiez… Le changement n’a pas été trop compliqué ? » lui demandais-je toujours aussi curieux de m’intéresser à mon interlocuteur. « Je suis désolé… Mais je pense que je suis aussi inculte dans l’histoire de l’art que vous pourriez l’être dans la criminologie. » ironisais-je, revenant ainsi sur la question que j’avais tenté de noyer, en vain. Je me devais d’être honnête avec lui. « J’ai travaillé pendant de longues années au sein de la brigade criminelle. J’ai suivi quelques formations en profilage, en sciences criminelles même si je suis un homme de terrain avant tout. Neuf ans pour être précis… Avant d’être contraint et forcé à rendre mon badge… Mais l’enseignement n’est pas un fardeau. C’est surtout une façon de continuer à garder ce pour quoi j’étais initialement fait dans ma vie… Vivre par procuration… Après tout, ce n’est pas mal de transmettre sa passion n’est-ce pas ? » lui demandais-je en m’arrêtant sur ce qui me semblait être la place centrale. Je tournais autour de moi, observant avec minutie les alentours, la bouche entrouverte comme un enfant ébahi. « Alors ça… Je suppose que la place doit être remplie d’élèves non ? D’activités extra-scolaires ? Enfin si c’est comme cela que ça se passe à l’université ? Parce que la seule expérience que j’ai de ce genre de place vient de l’école de police… rassemblement, salut militaire, honneur aux couleurs… Enfin vous voyez le genre n’est-ce pas ? » souriais-je légèrement dans sa direction. « C’est à partir d’ici que les départements sont séparés ? » lui demandais-je en ressortant mon plan comme pour suivre les explications qu’il allait bien pouvoir me donner. Un véritable élève exemplaire.


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Message(#)orientation day (keith) EmptyDim 24 Mai 2020 - 10:41

Faire subir ta mauvaise humeur à ton interlocuteur ne servirait strictement à rien. Il n’avait pas eu le choix dans son guide du jour, pas plus que toi. Et même si tu préfèrerais être en train de préparer des cours, tu avais toujours été enthousiaste à l’idée d’accueillir de nouvelles personnes dans la faculté, tu préférais juste laisser leur intégration aux autres. Mais il était temps que tu mettes la main à la patte et tu savais que si tu voulais continuer à monter les échelons de l’université pour un jour, peut-être, en devenir son doyen, tu allais devoir faire tout un tas de tâches que tu n’avais pas envie de faire donc il fallait ravaler ta mauvaise humeur et c’est ce que tu fis. Même si ta première impression de ton futur collègue n’était pas la meilleure basée sur son accoutrement, il avait l’air sympathique et il semblait vouloir échanger sur tout un tas de sujets ce qui te facilitait grandement la tâche. Si en plus tu étais tombé sur quelqu’un à qui il fallait arracher deux mots, tu aurais tout envoyé balader très certainement. Vous vous mettez en marche vers la place principale du campus autour duquel celui-ci est organisé. C’est toujours bien de commencer la visite par ici car c’est un point de repère si l’on se perd. Tu mentionnes d’ailleurs à Keith que vous pourriez récupérer une carte s’il n’en avait pas mais il en sortir une de son sac : « Vous parlez de celui-ci ? J’ai déjà étudié les différentes sorties de secours, les trajets les plus courts… du moins sur le papier… Car il y a toujours une différence entre la pratique et la théorie ! » Tu levais un sourcil à ces paroles. Les sorties de secours ? Vous n’étiez clairement pas programmés de la même manière. Tu savais qu’elles existaient, elles étaient obligatoires dans tout bâtiment mais de là à les étudier … Pour les trajets les plus courts, c’était compréhensible. Toi tu préférais prendre les trajets les plus agréables vu que tu étais toujours en avance mais chacun sa technique. « C’est bien celle-là. Ne vous tracassez pas, nous utilisons les sorties de secours uniquement pour les exercices incendie. A force de parcourir le campus, vous pourrez vous assurer que la pratique se rapproche de la théorie. » Dans les arts, c’était un peu différent qu’en criminologie certainement. En particulier pour toi, il n’était pas question de pratique dans l’histoire de l’art. « Bibliothèque vous avez dit ? Je suppose que pour passer inaperçu, ce n’est pas l’endroit où un professeur met les pieds n’est-ce pas ? J’ai pris l’habitude de me rendre dans la librairie, juste à côté du campus… En même temps, je suis toujours un inconnu pour l’instant… J’aime bien la tranquillité que cela apporte… Mais nous pouvons en effet nous rendre à cette bibliothèque au passage, je pense que j’aurais besoin d’y aller quelques fois… Histoire de peaufiner mes cours… » Tu retins le geste instinctif qui était de te masser les tempes. Pourquoi est-ce que les gens avaient besoin de parler autant ? Cela te dépassait complètement mais tu étais bien obligé de suivre les paroles de ton interlocuteur. Tu avais l’impression de discuter avec ta nièce, elle parlait autant que lui. « Je ne connais pas les ressources de la bibliothèque en criminologie mais cela peut être utile d’y faire un tour en effet. En dehors du contenu de vos cours, je vous conseille d’étudier son contenu car si vous demandez aux élèves d’aller plus loin sur un sujet et que le matériel ne leur est pas disponible, cela risque de poser des problèmes. » Dis-tu simplement. Tu n’aimais pas traîner dans la bibliothèque plus que nécessaire mais tu y passais régulièrement pour t’assurer que les livres commandés étaient arrivés, qu’il n’y avait pas eu de sortie abusive de livres ou encore pour en emprunter pour toi que tu étudiais dans ton bureau. « Il y a des espaces de travail réservés aux professeurs dans la bibliothèque. Personnellement je préfère emprunter le livre et travailler dans mon bureau. » De cette manière, personne ne venait te déranger ou presque. Mais ça c’était toi, ton nouveau collègue semblait bien plus sociable que tu ne le seras jamais.

Beaucoup de tes collègues trouvaient que tu t’investissais trop dans ton travail. Cela ne regardant que toi, tu ne leur prêtais aucune attention car tu ne te permettais pas de juger leur implication. « Je m’investis surtout pour ne pas me fondre dans la masse parmi ces étudiants… Je n’ai aucune idée de comment tourner les choses… Mais je me dis que l’intuition et l’instinct m’aideront bien plus à m’adapter à mon public n’est-ce pas ? » Peut-être, tout dépendait de ses instincts. Mais si cet homme avait travaillé dans la police en criminologie, il devait avoir fait face à des manipulations bien supérieures à celles que les étudiants mettraient devant lui, il devrait s’en sortir. « J’ose espérer que nos étudiants sont plus faciles à gérer que les criminels que vous avez pu rencontrer. Je ne sais pas si vous êtes un bon acteur mais si vous n’êtes pas sûr de vous, c’est le moment de le devenir. Ne leur montrez jamais que vous hésitez et que vous n’êtes pas sûr. Si vous ouvrez cette brèche, ils n’hésiteront pas à s’y engouffrer. » Cela ne voulait pas dire qu’il fallait être froid et désagréable avec eux, il faut juste leur faire croire que l’on maitrise la situation même quand ce n’est pas le cas. « Et ne soyez pas surpris si quelques étudiantes vous draguent, c’est le lot de toute rentrée. Elles se lasseront au bout de quelques semaines. » Tu n’étais pas attiré par les hommes mais tu savais remarquer un bel homme quand tu en voyais un. Tu étais certain que Keith ferait des ravages auprès de ses étudiantes. « C’est vrai ce que l’on raconte sur Paris ? La ville Lumière ? Ou Ville de l’amour ? J’ai probablement bien plus de chose à apprendre de vous qu’à me repérer dans cet établissement je pense. » Les clichés sur Paris étaient nombreux mais chaque cliché ne venait pas de nulle part. Ils avaient très souvent un fondement bien précis. « N’en soyez pas si sûr, je ne suis pas certain d’être le meilleur exemple à suivre. » Dis-tu en haussant les épaules avant d’ajouter : « Paris est bien la ville Lumière, en tout cas c’est une ville magnifique. Et elle peut être très romantique quand on est amoureux. Mais ne vous détrompez pas, elle abrite aussi beaucoup de coeurs brisés. » Il est vrai que Paris est connue comme la ville de l’amour mais elle ne l’était pas pour tout le monde. Tu avais été amoureux à Paris et cela avait été merveilleux mais tu y avais également été célibataire et c’était une toute autre aventure. La ville n’en restait pas moins magnifique malgré tout.

Face à ta longue expérience dans l’enseignement, Keith te dit : « C’est un peu chez vous ici donc… Vous ne vous lassez pas des lieux ? Vous êtes passé de l’autre côté de la barrière en devenant enseignant là où vous avez étudiez… Le changement n’a pas été trop compliqué ? » Tu aurais peut-être dû te lasser mais ce n’était pas le cas. Tu t’étais toujours senti chez toi sur le campus et tu n’avais pas eu envie de changer d’air. C’était agréable d’avoir ses petites habitudes, de connaître du monde, d’avoir sa place tout simplement. « Le thèse m’a permis une transition en douceur. J’ai commencé à donner des cours à ce moment-là et je n’ai pas eu de problèmes par la suite. Je me plais dans cette université, sur ce campus. C’est un deuxième chez moi en quelques sortes et je ne pense pas m’en lasser. » S’il avait été un homme de terrain, peut-être que lui se lassera. Mais tu n’es pas quelqu’un qui se lasse facilement s’il aime ce qu’il fait donc tu ne te faisais pas de soucis de ton côté. « Je suis désolé… Mais je pense que je suis aussi inculte dans l’histoire de l’art que vous pourriez l’être dans la criminologie. » Un petit rire amusé s’échappa de ta bouche alors que tu lui répondis : « Le contraire m’aurait fortement étonné. Je ne conanis rien en criminologie, ce n’est pas le but, je ne compte pas vous parler d’histoire de l’art. » Ce n’était pas parce que tu étais passionné que tout le monde devait l’être. Si Keith était nouveau dans l’enseignement, tu lui demandais ce qu’il faisait avant : « J’ai travaillé pendant de longues années au sein de la brigade criminelle. J’ai suivi quelques formations en profilage, en sciences criminelles même si je suis un homme de terrain avant tout. Neuf ans pour être précis… Avant d’être contraint et forcé à rendre mon badge… Mais l’enseignement n’est pas un fardeau. C’est surtout une façon de continuer à garder ce pour quoi j’étais initialement fait dans ma vie… Vivre par procuration… Après tout, ce n’est pas mal de transmettre sa passion n’est-ce pas ? » Il allait avoir un choc très certainement les premiers temps. Parce qu’enseigner n’avait rien à voir avec le terrain qu’il connaissait. Il semblait en être conscient ce qui était une bonne chose et semblait motivé à prendre ce rôle à coeur ce qui l’était encore plus. « Ce n’est pas moi qui dirais le contraire vu que je transmets la mienne avec plaisir depuis des années. Cela va vous changer cependant, j’espère que vous apprécierez l’enseignement. » Dis-tu très sincèrement. Un professeur qui aime enseigner est un bien meilleur professeur qu’un professeur qui enseigne par défaut, parce qu’il n’a pas d’autres choix. Vous arrivez sur la place centrale et Keith regarde autour de lui subjugué : « Alors ça… Je suppose que la place doit être remplie d’élèves non ? D’activités extra-scolaires ? Enfin si c’est comme cela que ça se passe à l’université ? Parce que la seule expérience que j’ai de ce genre de place vient de l’école de police… rassemblement, salut militaire, honneur aux couleurs… Enfin vous voyez le genre n’est-ce pas ? C’est à partir d’ici que les départements sont séparés ? » Keith semblait être une personne qui avait besoin de beaucoup parler. Cela te demandait de te concentrer à chaque fois pour retenir ses questions et être sûr d’y répondre. Tu ne comprends pas comment certaines personnes peuvent n’avoir vraiment aucun filtre. Mais vraiment aucun. « Il n’y aura aucun salut militaire ou quoi que ce soit de ce genre sur cette place. Elle accueille des rassemblements d’élèves pour des évènements particuliers, des activités extra-scolaires des fois également. Elle grouille toujours de monde en tout cas, vous verrez. » Dis-tu avant de prendre une gorgée de ta boisson. « Les départements se séparent autour de cette place et ensuite chacun a son bâtiment. Tout ce qui peut se rattacher aux sciences est sur la droite, tout ce qui se rattache aux arts, à la sociologie et à la littérature est à gauche, en face de nous vous trouverez nos infrastructures sportives et le reste est éparpillé sur le campus. Quel numéro est votre bâtiment ? » Lui demandas-tu car c’était la prochaine étape de la visite.


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Message(#)orientation day (keith) EmptyMar 28 Juil 2020 - 18:14


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Le guide du jour de Keith ne semble pas des plus à l’aise dans l’exercice malgré le fait qu’il n’en est pas moins le mieux placé pour faire vivre cette journée de découverte à l’ex-flic résigné. Comme si la chronophagie de la visite vient empiéter sur le temps de préparation du professeur d’art. Pourtant, il a su recevoir le néophyte et le mettre à l’aise, lui qui parait déblatérer un tas de propos qui n’ont ni queue ni tête. Le tout couvre le stress. Celui du nouveau départ, de l’inconnu, le tout mêlé au sentiment d’ignorance qui habite l’ancien lieutenant : il n’est pas à sa place. Pourtant, observant ladite bibliothèque sur laquelle Keith s’est renseigné, il ne réussit pas à tempérer ses craintes, continuant son pseudo monologue entremêlés d’haussements de sourcil et de regard dubitatifs de la part de son hôte. De quoi ne pas le rassurer pour autant même si Marius se veut plus calme, arrachant un simple soupir las à Keith. « Je ne vous demande pas la fréquence des exercices incendies rassurez-vous… Cela me rappelle trop de mauvais souvenirs en même temps… » dit l’ancien policier en continuant sa route, presque déconcerté. Il en arrive à se demander pourquoi sa déformation professionnelle ne réussit pas à le quitter. Et même si le fait de devoir tirer un trait sur son passé, de commencer un nouveau chapitre et d’écrire sa propre histoire à l’improviste ne l’enchante guère, il n’a pas le choix.

Il s’arrête sur son trajet, se tournant vers le professeur d’art, la bouche légèrement entrouverte. Fort heureusement que ce dernier a l’expérience dans l’enseignement car Keith n’a pas tous les éléments en sa possession pour se projeter du mieux qu’il soit. « Je n’y ai pas pensé en effet. J’envisage de faire un tour dedans une fois mon programme finalisé… Merci du conseil. » dit-il simplement en continuant son trajet, évoquant pour la première fois une de ses craintes : sa crédibilité. Par chance, Marius se montre rassurant et la comparaison effectuée par ce dernier arrache un sourire à Keith. « Rassurez-vous, les expériences d’interrogatoires me seront utiles je pense… Mais je prends note des conseils, vous avez l’expérience que je n’ai pas dans le domaine ! » dit-il dans un léger sourire avant de rire un peu plus fort. « Vraiment ? Vous avez connu ce désagrément ? C’est une tentative comme une autre de manipulation à vrai dire. Mais peu de chances que de jeunes femmes veuillent d’un homme aussi dramatique que moi… Cela serait presque aussi douloureux que de se coincer le pied dans un guindeau en marche » avoue-t-il à demi-mots. « Puis je n’ai pas encore eu la composition des effectifs, vous avez peut-être une idée de la date d’envoi par le service administratif ? » poursuit-il avant de partir sur un terrain plus léger que constitue Paris. Keith écoute attentivement, se laissant aller au fil de son imagination tandis qu’il hausse un sourcil lorsque Marius vint ponctuer son descriptif d’une note d’amertume que Keith décide de laisser passer. Il ne veut pas se montrer trop indiscret et s’immiscer sur ce terrain glissant peut faire basculer le reste de la visite à son sens.

Keith est curieux d’entendre le cursus suivi par Marius, lui qui sort un peu des sentiers battus en venant d’une reconversion. Il est surpris d’entendre que l’homme a passé quasiment l’entièreté de sa carrière au sein de l’université et le tout sans connaître aucune lassitude. « Vous appréciez la facilité et la routine ? » demande Keith de but en blanc sans vouloir se montrer trop agressif. Ils sont bien différents sur ce point, lui qui choisit à l'époque, sa vie de lieutenant de police pour vivre dans l’adrénaline, l’imprévu et l’adaptation. Lui qui doit vivre à son avis un énorme sevrage d’émotions. Lui qui risque probablement de se calmer, mûrissant tel le bon vin, au fil des ans. Et l’ignorance qu’il porte à l’art ne semble pas perturber le professeur concerné étant donné que cette dernière est réciproque vis-à-vis du domaine de Keith. « Peut-être qu’un jour ma curiosité me poussera dans l’un de vos cours. Vous m’accueillerez ? » demande-t-il par curiosité. Car si quelque chose doit changer pour Keith à la suite de cette fusillade, c’est bien son envie de découverte. Voyager, cuisiner et pourquoi pas s’enrichir culturellement. Il a déjà commencé à lire en entrant dans la librairie de Gabriel, il n’y a rien de surprenant de le voir s’installer au fond d’un cours de Marius. « J’espère aussi, nous aurons peut-être l’occasion d’en reparler après mes premiers mois entre ces murs… » avoue-t-il avant d’observer les bâtiments décrits par son référent. « Des infrastructures sportives ? Il y a une association je suppose ici même ? » remarque-t-il avant de sortir son smartphone pour récupérer le mail envoyé par le doyen quelques jours plus tôt. « De ce que je crois voir, je me trouve dans l’aile est, bâtiment A6. Cela vous parle ? » demande-t-il en rangeant son téléphone, un léger sourire aux lèvres. « J’aime beaucoup l’architecture… C’est agréable, je suis sûr que l’endroit est reposant quand il n’y a personne… » fait-il remarquer l’air pensif. « Vous souhaitez me faire visiter le bâtiment ? On m’a dit que j’aurais le droit à un bureau… Je ne sais pas à qui je dois m’adresser pour obtenir la clé… Mais vous allez peut-être pouvoir m’aider… » rit une fois de plus Keith, commençant à peine à se détendre. « Après si vous le souhaitez, vous pouvez aussi me montrer votre aile… sait-on jamais si un jour je décide de vous proposer un café en guise de remerciement pour votre patience d’aujourd’hui, que je sache où vous trouver ! » argumente-t-il, le tout accompagné d’un clin d’œil. « Vous n’avez pas faim ? Je suppose qu’il y a de quoi se restaurer dans les parages non ? A part si vous me dites que la cuisine est infâme, mais je grignoterais bien un petit quelque chose ! » demande-t-il presque gêné. Mais c’est que le stress creuse l’appétit !


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Message(#)orientation day (keith) EmptyLun 10 Aoû 2020 - 7:44

L’homme en face de toi n’avait strictement rien d’un professeur d’université. Du moins pas pour l’instant. Ce n’était pas le première fois que tu voyais quelqu’un se reconvertir mais c’était la première fois que tu t’intéressais un peu à cette reconversion et ton nouveau collègue avait clairement beaucoup de choses à apprendre. Il semblait cependant réactif et te donnait l’impression de s’avoir s’adapter rapidement à toutes les situations ce qui allait l’aider dans le métier dans lequel il se lançait aujourd’hui. Tu avais été surpris qu’il te dise avoir étudié le plan du campus de manière très aboutie mais tu aurais peut-être dû t’en douter vu que l’homme avait travaillé précédemment dans la police. « Je ne vous demande pas la fréquence des exercices incendies rassurez-vous… Cela me rappelle trop de mauvais souvenirs en même temps… » Tu sens bien que sans le vouloir, vous aviez lancé un sujet sensible et tu te demandes quels mauvais souvenirs pouvaient lui rappeler un exercice incendie. Toutefois, tu es bien conscient que cela ne te regarde pas et tu ne connais pas assez Keith pour lui poser la question. Tu laisses donc ce sujet se terminer ainsi n’ayant aucun autre commentaire à faire. Vous arrivez devant la bibliothèque, bâtiment massif qui donnait sur la place principale de l’université. La bibliothèque n’était pas le lieu favoris des élèves en général mais elle était un passage obligé malgré tout. Certes, Keith y croisera des élèves mais il pourra s’isoler dans des salles réservées aux professeurs également pour faire son travail. Tu en viens à lui conseiller d’aller en étudier les ressources car il est important de savoir ce qui se trouve à la bibliothèque pour ne pas faire acheter livre sur livre à vos élèves, certains n’ayant pas d’énormes moyens une fois leur année payée par un prêt étudiant. Toi, tu veillais à utiliser au maximum les ressources de la bibliothèque. « Je n’y ai pas pensé en effet. J’envisage de faire un tour dedans une fois mon programme finalisé… Merci du conseil. » Tu lui fais un léger signe de la tête pour lui rendre un ‘De rien’ silencieux. Alors que ton interlocuteur est à la recherche de conseils pour enseigner, tu n’hésites pas à lui en donner. Parce que tu comprends qu’il puisse être stressé face à cette reconversion mais il ne devait pas le laisser voir à ses élèves. La plupart étaient bienveillants et ne feraient rien de cette information mais ce n’était pas le cas de tous, loin de là. « Rassurez-vous, les expériences d’interrogatoires me seront utiles je pense… Mais je prends note des conseils, vous avez l’expérience que je n’ai pas dans le domaine ! » Que ton interlocuteur ait des expériences dans son ancienne vie qui lui permettent de se débrouiller dans cette nouvelle profession, tu n’en doutais pas. Tu ne t’étais jamais trop intéressé au monde de la police dont tu entendais parler par les autres plus qu’autre chose. Tu n’avais jamais mis les pieds dans un commissariat et tu espérais ne pas avoir à y aller. « Vraiment ? Vous avez connu ce désagrément ? C’est une tentative comme une autre de manipulation à vrai dire. Mais peu de chances que de jeunes femmes veuillent d’un homme aussi dramatique que moi… Cela serait presque aussi douloureux que de se coincer le pied dans un guindeau en marche » Un sourire amusé se dessina sur tes lèvres. La question n’était pas de savoir s’il était dramatique ou pas. Les étudiantes ne cherchaient pas une relation sérieuse quand elles se lançaient dans ce genre de comportement. Alors qu’il soit dramatique ou tout autre chose, ce n’était pas le sujet. Tu n’étais pas non plus quelqu’un qui se considérait être un très bon parti mais ça, tu allais bien te garder de le dire. « Oui, je connais cette situation tous les ans. Je m’étais dit que plus je vieillirai, plus cela les dissuaderait mais cela ne s’est pas produit. Et croyez-moi, elles ne cherchent pas une relation, du moment que vous êtes à leur goût, vous pouvez être une cible. » La plupart du temps, ces comportements venaient de paris débiles entre étudiants pour leur permettre de faire les malignes devant leurs amis et un refus suffisait à les faire partir en courant. Mais ce n’était pas le cas de toutes qui étaient un peu plus insistantes. « Puis je n’ai pas encore eu la composition des effectifs, vous avez peut-être une idée de la date d’envoi par le service administratif ? » Le service administratif et toi, vous n’étiez pas souvent en bons termes. Chaque département avait sa propre équipe qui était ensuite rattachée à une équipe plus globale qui supervisait le tout mais ils n’avaient jamais été assez compétents pour toi. « Je n’en ai aucune idée. Nous n’avons pas les mêmes équipes administratives. J’espère pour vous que les vôtres seront plus compétentes. » S’il y avait une chose que tu ne supportais pas c’était l’incompétence des autres en général mais encore plus quand cette incompétence venait te mettre des bâtons dans les roues.

Keith s’intéressa ensuite à ton parcours et fut surpris du fait que tu avais toujours enseigné. « Vous appréciez la facilité et la routine ? » La question te surprit car tu ne t’attendais pas à ce genre de remarque de la part de ton protégé. Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rictus à ses paroles en secouant la tête. La facilité ? S’il pensait réellement que la facilité était d’avoir décidé d’enseigner toute ta vie, il risquait de tomber de très haut … « Je ne connais pas votre définition du mot facilité mais je ne l’appliquerais pas à mon métier. Si j’avais voulu la facilité j’aurais été m’enfermer dans un musée en organisant de temps en temps des expositions potables. Non, pour moi enseigner n’est pas la facilité. Vous allez découvrir que c’est bien plus difficile qu’on ne le pense. » Tu espérais pour lui que la découverte ne serait pas trop violente. Quant à la routine … Chaque année était nouvelle pour toi. Les personnalités nouvelles de tes élèves et de tes étudiants en thèse rendaient les choses toujours un peu différentes, tu n’arrivais pas à te lasser. « Peut-être qu’un jour ma curiosité me poussera dans l’un de vos cours. Vous m’accueillerez ? » Cette fois c’est la curiosité qui s’invite sur tes traits. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il puisse s’intéresser à ta matière, tu ne lui en demandais pas tant mais s’il souhaitait s’inviter dans un de tes cours, tu n’allais pas lui refuser l’invitation, loin de là. « Bien sûr, passez quand vous voulez ! Ou demandez moi auparavant s’il y a une époque ou un sujet qui vous intéresse plus qu’un autre. » Autant que Keith vienne quand tu abordais un sujet qui l’intéresse s’il devait venir une fois, il aura au moins appris quelque chose d’intéressant. « J’espère aussi, nous aurons peut-être l’occasion d’en reparler après mes premiers mois entre ces murs… Des infrastructures sportives ? Il y a une association je suppose ici même ? » Le sport, ce n’était clairement pas ton truc. Tu avais conscience que cela ne se lisait pas sur ton visage mais si tu pouvais tenir loin de toi toute activité sportive, tu comptais bien le faire. « Une association ? Il y en a des dizaines. Nous avons un programme d’étude autour du sport mais des associations aussi. Je n’aurais pas plus de détails, je ne me suis jamais intéressé à de domaine. » Tu le disais sans jugement ou sans honte. Tu n’aimais pas le sport, tu avais le droit. Même si tu avais conscience que ce n’était pas très bien vu dans une société où il avait une place plus que prépondérante. « De ce que je crois voir, je me trouve dans l’aile est, bâtiment A6. Cela vous parle ? J’aime beaucoup l’architecture… C’est agréable, je suis sûr que l’endroit est reposant quand il n’y a personne… Vous souhaitez me faire visiter le bâtiment ? On m’a dit que j’aurais le droit à un bureau… Je ne sais pas à qui je dois m’adresser pour obtenir la clé… Mais vous allez peut-être pouvoir m’aider… Après si vous le souhaitez, vous pouvez aussi me montrer votre aile… sait-on jamais si un jour je décide de vous proposer un café en guise de remerciement pour votre patience d’aujourd’hui, que je sache où vous trouver ! Vous n’avez pas faim ? Je suppose qu’il y a de quoi se restaurer dans les parages non ? A part si vous me dites que la cuisine est infâme, mais je grignoterais bien un petit quelque chose ! » Encore une fois, tu te trouvais coincé sous tous les propos que ton interlocuteur venait de prononcer. Comment pouvait-on parler autant sans s’arrêter ? C’était un mystère pour toi … Monologue en cours te paraissait tout à fait normal mais tu étais plutôt du genre à choisir tes mots dans d’autres circonstances. « Venez, nous allons commencer par mon bâtiment, ça vous donnera une idée du bureau que vous aurez. » Lui dis-tu en prenant la direction de ton bureau que tu avais quitté depuis un moment déjà. « Voyez avec les administratifs de votre département, eux sauront vous dire quel bureau est le vôtre ou vos collègues, vous remplacez forcément quelqu’un. » Dis-tu en haussant les épaules. L’université n’était pas du genre à gâcher de l’argent en embauchant des professeurs inutilement. « Pour grignoter, vous ne manquerez pas d’option sur le campus. Il y a des petits restaurants et des cafétérias à tous les coins de rue. Pour bien manger, c’est une autre histoire. » Tu avais bien compris que l’homme à tes côtés avait faim voilà pourquoi tu fis un arrêt sur le chemin du bâtiment dans lequel tu enseignais dans un petit magasin vendant diverses possibilités de snacking. « Vous avez un large choix par ici, ils sont présents dans plusieurs endroits sur le campus. Prenez ce qui vous fait plaisir, on improvisera un goûter dans mon bureau. » Dis-tu avant d’attraper quelques petits paquets et de les poser sur le comptoir.


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Message(#)orientation day (keith) EmptySam 12 Sep 2020 - 16:31


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Quelle idée avais-je eu de me reconvertir après mes trente ans ? Ah oui. De force. Parce que l’on m’avait privé de mes rêves et qu’après avoir réfléchi pendant des mois, imaginé plusieurs possibilités en passant des heures entières dans la librairie de Gabriel, voilà ce qui me semblait être le plus judicieux pour ma carrière future : enseigner. Sans rien y connaître mais en me disant qu’avec un peu de bonnes volontés, les choses seraient plus aisées. Il avait su me motiver à reprendre le courant d’une vie normale. Et voilà comment j’en étais arrivé à arpenter les cours de l’Université en compagnie de ce professeur d’histoire de l’art. Je parlais énormément mais c’était une habitude de ma part pour cacher mon malaise apparent. Car même quand j’évoquais les issues de secours, les exercices incendies je sentais que je tentais de rester accroché à ce passé. Il allait me falloir du temps et le son des regrets qui prenait ma voix n’était plus à démontrer. Marius, lui, était de ceux qui n’étaient pas très bavards. Un simple regard, un geste de tête, un rictus étaient suffisants pour se faire comprendre. Je les connaissais ce genre de personne pour en avoir étudié bon nombre en analyse comportementale. Mais je décidais de ne pas me lancer dans cette analyse. Car déjà qu’il semblait étonné par ma faculté de bavardage incessante, je ne voulais pas le faire fuir définitivement. Je me contentais de rebondir sur cette histoire de séduction entre élèves et professeurs. Le mythe était donc avéré ? Je souriais face à la fréquence de reproduction de la chose, étonné que les années passent mais offrent toujours le même lot de surprise. « Elles préfèrent probablement les hommes murs… C’est souvent signe d’expérience… Par manque de chance cela n’ira pas en s’arrangeant » ironisais-je dans un léger rire tandis que je lui demandais quand l’université comptait nous envoyer nos plannings, le listing d’étudiants et les horaires. Et sa réponse n’était pas des plus rassurantes pour ma part. « Vous sous-entendez que les votre sont incompétents ? » lui demandais-je dans l’espoir d’obtenir une réponse négative. Je détestais quand les personnes que je côtoyais dans mon milieu professionnel n’étaient pas consciencieuse. Cela m’irritait presque. Tout comme le fait que je puisse sous-entendre que Marius préférait la facilité le dérangeait. Je m’excusais d’un signe de tête, conscient de l’avoir piqué au vif et décidais de ne pas surenchérir. J’avais fait assez de maladresse. Fort heureusement, il ne me semblait pas si rancunier, de telle façon qu’il accepta que je lui rende visite à l’un de ses cours. « J’adore la renaissance… L’art italien… Enfin vous voyez… » lui dis-je avant de m’épancher et de prendre le risque de faire une bourde. « Une dizaine ? Je prendrais le temps de me renseigner dans ce cas. Je suis sûr que c’est intéressant… » rajoutais-je en conclusion à sa présentation de la vie associative au sein du campus. C’était avant que le naturel ne revienne au galop et que je me retrouve en plein monologue qui prit de court mon interlocuteur. Je m’arrêtais donc en lui emboîtant le pas en direction de son bureau. Je n’aurais plus qu’à projeter ce que je croise ici dans mon batiment de ce que je comprends de ses explications. « Remplacement ? Je croyais que c’était l’ouverture d’une filière » dis-je en réfléchissant. « Mais je pense en effet que je vais récupérer les lieux d’une autre personne… Sinon ils me l’auraient déjà dit non ? Il va bien y avoir une pré-rentrée ? » dis-je en m’arrêtant face au large stand qu’il te présentait. Mon regard se balada au milieu des barres chocolatées, des bonbons, des chips, et de toutes ces friandises qui me faisaient de l’œil. Je prenais un peu de chaque, posant à mon tour sur le comptoir en sortant ma carte bleue. « Laissez-moi vous inviter » lui dis-je en m’imposant devant le lecteur de carte. Je me rendais compte qu’on pouvait bien croire que je n’avais pas mangé depuis des jours vu le contenu improbable du sac que l’on me mit à disposition. Je remerciais d’un signe de tête la vendeuse et j’attrapais le sac, me tournant vers Marius. « On est parti ? Merci en tout cas de prendre le temps… Un goûter, ce n’était peut-être pas dans votre cahier de charges ! » lui fis-je remarquer en attrapant une des barres chocolatées qui dépassaient du sachet. « Comment se déroulent les examens ? » demandais-je subitement. Car là aussi, j’étais inquiet de ne pas connaître le processus, moi-même n’ayant jamais été étudiant.


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Message(#)orientation day (keith) EmptyDim 20 Sep 2020 - 23:45

Keith était plus jeune que toi c’était une évidence. Mais il n’y avait pas vraiment d’âge minimum ou maximum pour que les étudiantes fassent du rentre-dedans à leur enseignant. Tu n’avais jamais compris ce qui les motivaient car elles risquaient bien plus de choses en faisant cela qu’elles ne pouvaient en gagner. Tu ne doutais pas que certains enseignants se laissaient charmer. C’était strictement interdit mais l’interdit est justement ce qui pousse les humains à fauter. Tu n’es pas quelqu’un de religieux mais tu connais assez bien la Bible pour reconnaître qu’il y avait une certaine force à la Génèse. Par contre, que ce soit obligatoirement la femme qui pèche te faisait lever les yeux au ciel, l’homme était bien loin de lui être supérieur à tes yeux … Tu préférais donc prévenir ton futur collègue qu’il risquait d’avoir affaire à quelques tentatrices. Il suffisait de les rembarrer assez souvent pour qu’elles finissent par arrêter. Mais il fallait être très clair, toute ambiguïté pouvait être interprétée comme un signe qu’elles avaient raison de continuer. « Elles préfèrent probablement les hommes murs… C’est souvent signe d’expérience… Par manque de chance cela n’ira pas en s’arrangeant » Signe d’expérience ? C’était ça qu’elles cherchaient ? Toi, cela te fit faire une grimace. Tu espérais sincèrement que ton collègue avait tord et qu’elles allaient arrêter quand tu vieilliras car tu trouves cela de plus en plus gênant. Tu commences à avoir un âge où tu pourrais être leur père et tu n’arrives à penser qu’à ça quand une étudiante commence à te faire du rentre dedans. Donc cela ne fera que s’empirer par la suite. « J’espère très sincèrement que vous avez tord, j’ai plus du double de leur âge, elles pourraient être mes filles. » Cette idée te faisait toujours froid dans le dos mais au fond, tu savais que Keith avait raison. Elles ne s’arrêteraient pas. Etais-tu certain d’enseigner jusqu’à la fin de ta carrière professionnelle de ton côté ? Tu ne savais pas. Tu allais peut-être chercher à changer de poste, prendre un poste de direction dans quelques années, un poste qui t’éloignera des étudiantes trop entreprenantes. Tu te reconcentrais sur la conversation avec Keith qui te demanda : « Vous sous-entendez que les votre sont incompétents ? » L’équipe administrative, c’était tout un sujet … Chaque département avait la sienne et la tienne avait été un peu chamboulée dernièrement quand Elise Williamson avait pris la direction du département. Elle avait amené avec elle une équipe de bras cassés, du moins à tes yeux. Tu ne portais pas ta supérieure dans ton coeur et elle devait le savoir de toute manière. Pas de chance pour elle, tu étais très bien implanté dans l’université et tu ne comptais pas partir. « Disons que cela dépend lesquels. Certains sont plus doués et serviables que d’autres. Les miens ne sont pas au meilleur de leur efficacité. » Ils n’étaient pas totalement incompétents non plus mais tu préférais leur demander le moins de choses possibles. Tu avais établi un bon contact avec certaines personnes de cette équipe, ceux qui étaient là depuis longtemps et avec eux, tu avais totalement confiance. Keith te dit ensuite qu’il passerait peut-être un jour dans un de tes cours pour voir ce qu’il en était et tu l’encourageais à le faire. S’il y avait un sujet qui l’intéressait plus qu’un autre, tu lui donneras les jours et les heures pour ces cours, qu’il n’ait pas à écouter quelque chose qui ne l’intéresse pas : « J’adore la renaissance… L’art italien… Enfin vous voyez… » Tu hoches la tête. Tu n’auras pas de mal à l’inviter pour ce genre de cours, c’est une séquence primordiale que tu enseignes tous les ans. « Je vous dirai quand c’est prévu un peu à l’avance que vous puissiez vous organiser si vous désirez toujours venir. » Car qui vous dit que dans deux-trois mois, il sera toujours intéressé ? Tu te contentes d’hocher la tête quand il te dit : « Une dizaine ? Je prendrais le temps de me renseigner dans ce cas. Je suis sûr que c’est intéressant… » Tu n’es pas quelqu’un qui s’implique beaucoup dans les associations de la faculté mais certains professeurs le font. Tu interviens parfois à la demande d’associations artistiques, tu n’es pas cruel à ce point mais tu ne prends pas un rôle actif dans ces dernières. Ketih te posa ensuite des questions sur son bureau. « Remplacement ? Je croyais que c’était l’ouverture d’une filière. Mais je pense en effet que je vais récupérer les lieux d’une autre personne… Sinon ils me l’auraient déjà dit non ? Il va bien y avoir une pré-rentrée ? » Tu ne pus t’empêcher de te demander si l’homme en face de toi savait vraiment dans quoi il se lançait dans cette nouvelle carrière vu ses questions. « C’est bien une création de filière, je voulais dire que votre bureau avait forcément appartenu à quelqu’un avant vous, ils n’ont pas fait construire de nouveaux bâtiments. Je vous confirme qu’il y aura une pré-rentrée pour les enseignants puis ensuite pour les premières années avant que tout le monde ne débarque. » C’était comme cela que ça se passait tous les ans, cette année ne ferait pas exception. Déambulant dans la petite supérette, vous récupériez différents snacks que Keith voulut payer. Tu ne cherchais pas à l’en dissuader très longtemps, cela ne ferait que vous faire perdre du temps. Tu paieras la prochaine fois que tu le verras pour un café ou un verre. « On est parti ? Merci en tout cas de prendre le temps… Un goûter, ce n’était peut-être pas dans votre cahier de charges ! » Ça ne l’était pas en effet mais en même temps, le cahier des charges n’était pas très clair sur ce que tu devais faire de ton protégé pour l’intégrer à part répondre à ses questions. « Je sais m’adapter ne vous en faites pas et puis il y a pire qu’un goûter ! » Dis-tu alors que vous arriviez devant le bâtiment dans lequel tu travaillais. « Bienvenue dans le bâtiment consacré aux arts en tout genre. » Vous rentriez sans problème et Keith te demanda soudain : « Comment se déroulent les examens ? » Ce serait aller un peu loin que de dire que les examens étaient à personnaliser mais c’était tout de même un peu vrai. « Le cadre à respecter est le suivant. Il faut un examen de mi-semestre puis un examen final. Ces examens peuvent prendre différentes formes. Dans mon cas, je donne des projets à mes élèves tout le long du semestre puis j’organise l’examen de mi-semestre qui compte pour 25% de la notre finale. Leur examen final se compose d’un examen écrit et d’un projet, chacun contribuant à 25% de la note finale et les 25% restants sont les notes des projets du semestre. Il est important pour moi qu’ils travaillent tout le long de l’année, pas seulement pour les examens. C’est à vous de voir comment vous préférez le faire en fonction de vos enseignements. » Dis-tu en arrivant devant ton bureau tu en poussais la porte avant de laisser Keith s’y engouffrer. « Qu’est-ce qui vous a donné envie d’enseigner ? » Te trouvas-tu à lui demander. Pour toi, cela avait été une évidence dès le départ mais Keith avait eu une autre vie professionnelle auparavant.


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Message(#)orientation day (keith) EmptyDim 27 Sep 2020 - 22:36


Orientation Day
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me... And I'm feeling good
⋆ ☽ ⋆ ◯ ⋆ ☾ ⋆

Comment les étudiantes pouvaient tenter d’approcher leur professeur dans l’unique but d’obtenir des avantages sur leurs examens ? De ce que je comprenais, c’était monnaie courante, peu importe l’âge, peu importe la matière. Je savais que cela se passait aussi au sein des commissariats dans l’espoir d’avoir une promotion et je faisais probablement parti de ceux qui détestaient ce type de promotion dit canapé. Alors j’acquiesçais à sa remarque sur l’âge des demoiselles, haussant les épaules comme pour confirmer ses dires. « Voir vos petites filles non ? » tentais-je d’ironiser, esquissant un large sourire signe de cette pointe d’humour. « Mais vous avez l’habitude de ce que j’ai cru comprendre, donc si le cas m’arrive, je viendrais vous voir. Vous fournissez le bureau des lamentations ? » continuais-je sur le ton de la boutade, avant de changer de sujet. J’avais fait auparavant une liste de sujet à évoquer et de questions à poser, et bien entendu que la gestion administrative en faisait partie. Et à entendre le professeur Warren en parler, l’efficacité de ces services était digne d’un lot au loto : avec un peu de chances le service était composé de tous les numéros gagnants. Ce qui ne semblait pas être la chance de mon guide du jour. « Je n’ai plus qu’à croiser les doigts et à espérer que cela ne soit pas mon cas… Bon je ne verrais pas forcément leur incompétence dès les premiers jours. » avouais-je dans un sourire. Je m’étais rendu compte qu’il semblait plus à l’aise quand il s’agissait de parler d’art, de son métier ou de l’université. Du moins, il m’avait l’air moins dérouté. Alors j’acquiesçais à sa remarque concernant ses cours. « Bien entendu que je viendrais… Peu importe quand. Mais je vous laisserais me prévenir en effet. » lui dis-je simplement.

Nous en venions à parler de mes futurs bureaux, et quoi qu’un peu tatillon sur les termes employés, je voulais m’assurer que les informations que l’on m’avait transmises et que j’avais compris n’étaient pas erronées. Chose que Marius me confirma bien rapidement non pas pour me soulager. « Au temps pour moi… Je n’avais pas compris tout cela… Les dates sont déjà sorties ? Je ne me souviens pas avoir eu cette information dans les différents mails reçus. » lui demandais-je tout de même avant de m’interposer à la caisse, heureux de voir qu’il ne me tiendrait pas tête à ce sujet. Je remerciais la vendeuse, ressortant aussi vite que nous étions entrés. Les achats avaient été faits avec efficacité. Je suivais les pas du professeur d’art, observant enfin le bâtiment d’art. Je tournais la tête tout autour de moi, comme un étudiant découvrant son nouveau terrain de jeu, et je finissais par faire une mine presque surprise de la qualité des infrastructures. « C’est sympathique… » murmurais-je tout en l’écoutant m’expliquer le déroulé de ses examens. Il n’avait pas tort de prôner un travail régulier, la réussite ne venait pas d’un miracle c’était vrai. J’hochais la tête en commençant à réfléchir aux différentes possibilités qui s’offraient à moi. « Je vois… Il va falloir que je me planche sur le sujet… » admettais-je avant d’entrer dans le bureau, le remerciant d’un signe de tête, décontenancé par la question. Je m’arrêtais au milieu du bureau, m’avançant vers l’un des sièges, lui demandant d’un signe de main si je pouvais m’y installer. « Alors dans un premier temps, c’était un moyen pour moi de continuer à être dans le milieu pour lequel j’ai tout donné en étant plus jeune… Puis je me souviens de certains intervenants quand j’étais en école de police qui m’ont marqué… Après coup, ça ne me semblait pas si ridicule de vouloir moi aussi transmettre mes connaissances comme d’autres me les ont transmises… Une reconversion forcée certes mais que je ne regrette pas… » admettais-je pour la première fois. « Après, c’est un peu un saut dans le vide pour moi… Mais je reste persuadé que même si cela peut être effrayant, je ne m’en sortirais pas trop mal. » admettais-je dans un demi sourire en tirant le fauteuil pour m’y installer. « Je sais que cela sort de votre cursus habituel… Il y a beaucoup de professeur comme moi ici ? » demandais-je enfin en posant le goûter sur un coin du bureau. « De toute façon, si je ne fais pas l’affaire, je ne doute pas un seul instant que le doyen me le signifiera et se fera un malin plaisir de me trouver un remplaçant, n’est-ce pas ? » Ma question était purement rhétorique certes, mais pourtant j’étais persuadé sur ce point-ci.


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Message(#)orientation day (keith) EmptySam 3 Oct 2020 - 16:11

Le milieu universitaire avait toujours été un milieu bien particulier. Tu avais réussi à t’y faire une place mais comme tout milieu professionnel il avait ses règles et ses travers. Tu te serais bien passé des étudiantes désespérées qui tentaient de t’approcher, vraiment ce n’était pas pour cela que tu avais décidé d’enseigner. Heureusement, la plupart était on ne peut plus respectables et tu ne regrettais pas du tout d’avoir fait ta carrière en temps que professeur. Ce n’était pas ce que tes parents avaient envisagé pour toi mais c’était assez prestigieux à leurs yeux pour qu’ils te laissent t’engager dans cette voie. Tu avais eu de la chance, cela n’avait pas été donné à tout le monde dans ta famille. « Voir vos petites filles non ? Mais vous avez l’habitude de ce que j’ai cru comprendre, donc si le cas m’arrive, je viendrais vous voir. Vous fournissez le bureau des lamentations ? » Tu décidais de ne pas relever sa taquinerie sur ton âge. Tu n’en étais pas encore à avoir l’âge d’avoir des petits enfants, du moins c’était une perspective qui te terrifiait assez pour la chasser de ton esprit. Et puis peu importe, tu n’avais pas d’enfants et tu n’étais pas prêt d’en avoir. « Disons que j’aime en plaisanter, je me lamente peu car j’estime faire parti des privilégiés. » Ceux qui ont un salaire convenable et qui vivent de leur passion en tout cas. Supporter des élèves trop entreprenantes était devenu une habitude. Cela te rassurait de voir qu’après les avoir remises à leur place, la plupart arrêtaient net. Pour les autres, c’était une autre affaire mais bon, cela te permettait de ne pas t’ennuyer. Tu confiais à Keith que niveau administratif, c’était un peu le loto. Soit l’on tombe sur des gens très compétents, soit sur des très nuls. « Je n’ai plus qu’à croiser les doigts et à espérer que cela ne soit pas mon cas… Bon je ne verrais pas forcément leur incompétence dès les premiers jours. » En effet, il lui faudra sans aucun doute quelques temps encore avant de savoir sur qui il pouvait compter ou non et qui serait susceptible de l’aider plus que de le faire tourner en rond. Cela faisait parti du métier, de découvrir tout cela, tranquillement au fil des mois. Vu qu’il était intéressé en particulier par une époque de l’histoire de l’art, tu lui promis de lui donner les jours et les heures où tu donneras ces cours pour qu’il puisse venir t’écouter si l’envie lui prenait. « Bien entendu que je viendrais… Peu importe quand. Mais je vous laisserais me prévenir en effet. » Tu hoches la tête sans rien ajouter de plus. Qu’il vienne ou pas, cela était plutôt pour lui que pour toi de toute façon. Tu te notais de lui envoyer les créneaux quand tu auras un peu plus de visibilité une fois la rentrée passée mais tu as déjà une bonne idée de ce qui t’attend.

Alors que vous marchiez vers ton bureau, Keith te parla de la pré-entrée ainsi que du bureau qu’on lui avait promis dans le bâtiment qui allait désormais accueillir sa filière en plus de celles qu’il accueillait déjà. « Au temps pour moi… Je n’avais pas compris tout cela… Les dates sont déjà sorties ? Je ne me souviens pas avoir eu cette information dans les différents mails reçus. » Les dates de pré-rentrée étaient en effet sortie. Elles étaient décidées bien à l’avance, plus d’un an à l’avance quelques fois alors il n’était pas facile de les trouver. Tu n’étais pas surpris qu’il y ait eu un oubli de la part de l’administration si Keith n’en avait pas eu vent. « Le calendrier universitaire est disponible sur le site internet, toutes les grandes dates sont mentionnées et décidées plus d’un an à l’avance, vous devriez trouver votre bonheur. » Lui dis-tu simplement. Tu avais appris à te débrouiller seul pour trouver les informations qui t’intéressaient quand elles ne venaient pas à toi. N’appréciant pas vraiment ta nouvelle doyenne, tu ne comptais ni sur elle, ni sur son équipe de bras cassés pour t’aider dans tes démarches. Une fois votre petit arrêt effectué pour acheter de quoi grignoter, vous arriviez devant ton bâtiment et tu conduisis Keith dans ton bureau tout en lui détaillant les modalités que tu avais choisies pour les examens dans ta matière. En vérité, du moment qu’il y avait des examens et qu’ils respectaient certains critères, c’était à l’appréciation de chaque enseignant. « C’est sympathique… Je vois… Il va falloir que je me planche sur le sujet… » Te montrant curieux à ton tour, tu lui demandais ce qui l’avait poussé à changer de voie maintenant que vous étiez installés dans ton bureau. « Alors dans un premier temps, c’était un moyen pour moi de continuer à être dans le milieu pour lequel j’ai tout donné en étant plus jeune… Puis je me souviens de certains intervenants quand j’étais en école de police qui m’ont marqué… Après coup, ça ne me semblait pas si ridicule de vouloir moi aussi transmettre mes connaissances comme d’autres me les ont transmises… Une reconversion forcée certes mais que je ne regrette pas… Après, c’est un peu un saut dans le vide pour moi… Mais je reste persuadé que même si cela peut être effrayant, je ne m’en sortirais pas trop mal. Je sais que cela sort de votre cursus habituel… Il y a beaucoup de professeur comme moi ici ? De toute façon, si je ne fais pas l’affaire, je ne doute pas un seul instant que le doyen me le signifiera et se fera un malin plaisir de me trouver un remplaçant, n’est-ce pas ? » Entendre Keith parler de ce qui l’avait poussé à enseigner te rassura légèrement. Certains professionnels pensaient qu’enseigner était une tâche facile, que cela allait leur permettre de se reposer mais dans la modestie et l’honnêteté de Keith, ce n’était pas ce que tu lisais. « Beaucoup je ne sais pas mais oui, il y en a. Je pense que toutes les filières essaient d’allier le monde du travail et le monde universitaire pour permettre aux élèves de toucher aux deux. » Tu étais fier de ton parcours, de ta carrière mais tu en connaissais aussi les limites voilà pourquoi le profil de Joanne était pour toi très intéressant et pourquoi tu avais tant insisté pour qu’elle te rejoigne. « Avant de penser que le doyen vous éjectera, pensez plutôt à faire vos preuves. Vous avez l’air de choisir ce métier pour les bonnes raisons et d’être motivé, croyez-moi c’est déjà une bonne partie du travail. » Lui dis-tu avant de lui servir un café. La conversation se poursuivit ainsi de longues minutes. Cette orientation que tu avais tant redoutée se passait mieux que tu ne l’avais envisagée et même si tu espérais ne plus avoir à le refaire régulièrement, prendre des nouvelles de Keith alors qu’il commençait sa carrière d’universitaire te semblait de suite moins pénible.


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