Tu avais fini ton service quand ce type t’avait importunée. Tu avais voulu prendre un verre tranquillement avant de rentrer chez toi. Tu devais admettre qu’il était plutôt mignon, avec un air petit air torturé et un sourire charmeur. Tout à fait ton genre en temps normal. Mais cela faisait maintenant un mois que tu partageais le lit de Keith et ton intérêt pour les autres hommes qui croisaient ta route n’était plus le même, mais tu restais quelqu’un qui aimait bien charmer.  Ce type-là, en plus c’était révélait être un peu trop sûr de lui, un peu trop lourd comme s’il n’était plus habitué à user de son charme qui lui était pourtant bel et bien là.  Tu l’avais donc incité à retourner d’où il venait et à cesser de t’importuner. L’homme avait fini par lâcher l’affaire.

Tu avais fini par oublier l’incident et les jours suivants étaient passés sans que tu y repenses. Cela faisait quelques semaines que tu avais repris l’entraînement. Tu y retournais doucement retrouvant l’amour que tu portais à l’art martial. Tu faisais de ton mieux pour éviter les moments où les cours avaient lieu choisissant les moments où le dojo était vide ou les moments où tu savais que tu n’allais pas tomber sur beaucoup de gens. C’était le cas aujourd’hui. Le dojo était quasiment vide, seuls ceux qui s’entraînaient pour une compétition à venir étaient présents. Tu pouvais donc profiter du tatami central pour t’entraîner, les autres étaient dans une des salles sur le côté. Tu étais en train de faire une pause et de boire un peu d’eau lorsque tu entendis la porte du dojo claquer ce qui t’incita à te diriger vers l’entrée centrale comme une vieille habitude ancrée en toi d’accueillir les nouveaux arrivants.  Tu entendis d’abord sa voix avant de voir son visage et tu te disais que tu l’avais déjà entendu quelque part. « Hum … Bonjour ? Est-ce qu’il y a quelqu’un ? » Ce fut à ce moment-là qu’il se retourna et que tu reconnus immédiatement le gars du bar qui était venu te draguer un peu trop lourdement. Il avait l’air surpris mais cela ne dura pas longtemps et déjà il avait de nouveau un sourire sur le visage. Évidemment.  « Salut. J’aimerais pouvoir m’entrainer ici. Tu peux m’indiquer comment m’inscrire ? » Ton visage se renfrogna. Tu avais presque envie de le provoquer un peu. « Salut. Désolée mais je suis pas sûre qu’on prenne les mecs relous ici, malheureusement il faut plus qu’une belle gueule pour s’inscrire. » tu avais prononcé les paroles avec un sourire aussi carnassier que moqueur, consciente de lui raconter des conneries. « Tu me suis à la trace c’est ça ? C’était quoi ton prénom ? Anthony ? Alexis ? Non Zachary un truc dans ce genre ? » Tu t’étais rapprochée de lui, un doigt sur tes lèvres faisant mine de réfléchir. Si tu avais eu l’impression d’être une proie au bar, ici il était sur ton terrain de jeu et les rôles venaient de s’inverser.

« Te suivre ? Tu te prends pour qui ? Miss Univers ?! Et moi tu me prends pour qui ? Un vulgaire harceleur ?! »

C’est qu’il s’énerve l’homme. Et cela ne fait qu’élargir son sourire qui devient plus froid. « Oh en plus d’être nul en drague on s’énerve facilement, putain tu dois plaire aux filles toi » Reine des glaces, sourire carnassier. Il était sur son territoire et elle n’avait aucune intention de se laisser marcher sur les pieds. Danika avait toujours aimé se battre, aussi bien physiquement que verbalement.  Pourtant par la suite, il semble se calmer. « Ok, je suis désolé. Pour maintenant, et pour l’autre soir. Je peux être très maladroit, parfois même un gros con. » C’est un progrès, peut-être qu’il n’était pas si idiot que ça finalement.  Il était capable de se rendre compte de son comportement. « C’est que tu pourrais presque être agréable Zachary. » Elle sourit, moqueuse.


« Tu veux me tester ? Ou tu aurais trop peur de perdre ? Je parie que je peux tenir … une minute face à toi sans que tu ne me portes aucun coup non paré. Si je gagne … tu acceptes mon inscription. Si tu gagnes, tu m’offres un verre.»

C’était qu’il était audacieux l’homme en face d’elle, avec son sourire charmeur. Elle ne pouvait pas vraiment se permettre de refuser un nouvel élève. Elle rit alors, car sans le savoir il venait de toucher une corde sensible.  Danika détestait perdre et ne disait jamais non à un défi lancé. «  Peur de quoi ? D’un campagnard qui débarque dans mon dojo avec ses grands sabots ? » Elle avait lancé son hypothèse comme ça, pas vraiment sûre d’elle, se fiant au léger accent qui ne venait clairement pas de Brisbane. « T’es en train de me dire que je peux te frapper comme j’ai envie pendant une minute, mais fallait me le dire plutôt ! » Elle le regarde de haut en bas, jouant avec le feu, faisant mine de ne pas être impressionnée, mais elle apprécie ce qu’elle voit. Elle lui tourne le dos pour avancer sur le tatamis. « T’as déjà fait du karaté Zachary ? » Après tout l’homme était peut-être ceinture noir.  Il n’avait pas été assez audacieux pour dire qu’il pouvait ne pas être touché pendant plus d’une minute. Ce qui lui faisait dire que l’homme devait s’y connaitre un minimum et se rendait compte de ses capacités. Il avait peut-être vu la ceinture qu’elle portait autour de sa taille qui indiquait clairement son niveau.

« J’avoue que je suis un peu rouillé en drague, mais tu pourrais ptet me donner des cours là-dedans également. »

Elle lève les yeux au ciel, un sourire carnassier aux lèvres. C’est qu’il le voulait pas lâcher l’affaire l’homme en face d’elle. « Je crois que t’es un cas désespéré j’pourrais rien faire pour toi. » Elle n’aurait pas été en couple, elle se serait sûrement amusée à le séduire. Il était plutôt mignon, et elle devait le reconnaître aussi séduisant qu’agaçant.  « Touché ! Mais tu sais, venant de la campagne, les animaux peu dociles, j’ai appris à les mater. » Elle retire ce qu’elle pense, il est insupportable. Le regard est sombre, elle s’approche menaçante, l’illusion du sourire amusé toujours sur ses lèvres. « Et tu dois savoir qu’à un moment la nature reprend ses droits et qu’un animal sauvage, ça reste…sauvage. » Elle le défi du regard.  Danika n’a qu’une envie, le remettre à sa place une bonne fois pour toute. Et le combat est la parfaite excuse.

« Tu peux essayer en tout cas, mais vu ta ceinture, je pense que tu vas en effet pouvoir t’en donner à cœur joie. »

Elle a accepté pour le remettre à sa place. Mais elle se dit soudain que ce n’était peut-être pas très fairplay de sa part, après tout l’homme portait un jean quand elle était en kimono. Elle avait donc bien plus de liberté de mouvement que lui. Elle le vit hésiter mais il finit par se décider et enleva ses chaussures et son pull.  Elle le regarda s’échauffer un même sourire moqueur sur le visage.  

« Je te laisserai en juger par toi-même. Je suis prêt. C’est quand tu veux. »

Elle se met à faire des cercles autour de lui. Cela fait longtemps qu’elle n’a pas combattu contre un adversaire, elle s’est concentrée sur sa technique, pour la retrouver seule et la remettre à niveau. Mais aujourd’hui l’idée d’un combat avec l’homme la met de bonne humeur, elle avait une soudaine envie de se défouler.


WIN : Elle enchaîne les coups sans se retenir, bien décidée à le remettre à sa place, les coups de poings s’enchaînent puis les coups de pieds, elle ne fait pas de quartier et il est vite touché dans avoir eu le temps de trop se défendre. « Une minute, tu disais ? »

MITIGE : Elle teste le terrain doucement, essayant de voir son niveau, le laissant parer, contrattaquer. Elle ne se laisse pas toucher une seule fois. Elle n’a pas envie de gagner pour ne pas avoir à accepter son inscription. Mais à force le naturel revient au galop et ses coups s’enchaînent trop vite et elle le touche d’un coup de pied en plein torse avant la fin de la minute. « Tu disais le campagnard ? Une minute c’est ça ? »

FAIL : Elle teste le terrain, parant les coups, testant différentes attaques. Elle se rend compte qu’il a des bases, choisit de voir la façon dont il a de combattre, contrôle ses mouvements, ne cherche finalement pas à gagner et lui accorde la victoire. La minute se termine. « Tu te débrouilles pas trop mal Zachary. » Il a encore beaucoup à apprendre mais il est plutôt doué. Il est clair qu’elle a fait exprès de ne pas le battre.  

« T’inquiètes pas, j’apprends vite. » Elle lève les yeux au ciel, mais le coin de ses lèvres s’étire en un sourire. Il a le mérite de ne pas se laisse déstabiliser. « Je parlais d’animal peu docile, pas d’un animal sauvage, voyons ! Je ne me permettrais pas de vouloir dompter un animal sauvage, j’aime trop son côté revêche. »

Ils se retrouvent sur le tatami et elle ne peut s’empêcher d’observer le corps qu’il dévoilait devant ses yeux en enlevant son pull. Danika pouvait au moins apprécier que l’homme était beau, le corps musclé, le teint hâlé. Et il n’avait pas l’air stupide contrairement à la première impression qu’elle en avait eu. Si elle n’avait pas été parfaitement heureuse dans son couple, elle aurait sûrement été tentée.

Ils commencent le combat qui n’a pas l’air très fair play quand elle voit à quel point il est limité dans ses mouvements avec son jean. Mais après tout c’est lui qui l’avait demandé. Elle teste, enchainant des attaques et des défenses simples, tournant en cercle autour de lui, analysant ses réactions, ses attaques. Il n’est pas mauvais, manque certainement de pratique, mais elle discerne que le karaté ne lui est pas inconnu et qu’il a dû au moins passer plusieurs ceintures. Après l’avoir testé un peu, Danika ne peut s’empêcher de vouloir lui faire ravaler son sourire amusé et son regard charmeur et laisse l’instinct prendre le dessus, le coup de pied part, le touchant cette fois avec facilité le faisant légèrement reculer. Un sourire satisfait apparait sur le visage de la brune.

« On n’était pas si loin de la minute. Avoue que tu es quand même un peu surprise que j’aie réussi à tenir jusque là ? » Elle étire ses bras et le fixe, amusée. « C’est pas faux, t’es moins mauvais que t’en as l’air. » Il semble réfléchir, hésitant. Va-t-il lui rappeler qu’elle lui doit techniquement un verre à présent. « Est-ce que ça ne mérite pas un lot de consolation ? Une inscription et la promesse que je ne viendrai pas 5 fois par semaine ? » Elle le regarde remettre ses affaires. « J’irai m’inscrire, ici ou ailleurs. Si tu ne veux vraiment pas avoir me croiser, tu peux me communiquer l’adresse d’un autre dojo en ville, j’aurais ptet plus de chance avec l’entraîneur là-bas. »

Danika l’avait provoqué, l’avait envoyé pêtre, prenant un malin plaisir à vouloir lui faire ravaler son sourire. Mais l’homme n’avait pas reculé, avait gardé son air amusé. Son excès de colère un peu plus tôt lui mettait la puce à l’oreille que c’était peut-être pour ça qu’il venait. Même s’il venait pour n’importe quelle autre raison, Danika n’aurait jamais refusé un élève. « T’as de la chance, On refuse pas d’élèves ici, même s’ils sont insupportables. » Elle lui fait un clin d’œil, pour montrer que finalement il n’avait pas l’air si insupportable que ça en réalité. Elle pointe du doigt l’étage supérieur. « Pour l’inscription faudra voir avec mon oncle, moi je donne plus de cours. » Elle a dit ça d’un ton indifférent, mais le regard est fuyant. Elle hésite un instant. « Bon après tout je peux au moins te donner les papiers. Comme t’as presque tenu une minute. » Elle l’incite à le suivre à l’étage pour lui filer les documents. Elle est étonnée que l’homme n’ait pas encore réclamé le verre qu’elle lui doit à présent.

Il est plutôt doué finalement Zachary. Elle remarque dans ses déplacements que l’art martial ne lui est pas totalement inconnu. Il ne se débrouille pas trop mal . « Je suis flatté que tu reconnaisses et récompenses mon talent exceptionnel !»

Elle ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel, moqueuse. « N’abusons pas, j’ai dit que t’étais pas aussi mauvais que t’en a l’air, ça veut pas dire que t’es pas mauvais. » Elle provoque mais un peu plus sur le ton de la plaisanterie. Il n’avait pas l’air si méchant que ça finalement et elle se disait qu’elle avait peut-être été un peu violente verbalement lors de leur première rencontre. Elle l’accompagne à l’étage, sors les papiers demandés, ignorant le regard de son oncle qui se pose sur elle en haussant les sourcils. Après tout il a abandonné le fait qu’elle s’investisse, elle est déjà revenue s’entraîner, ce qu’il considère comme un miracle. Danika fait de son mieux pour l’ignorer, donnant les explications sur le fonctionnement du dojo, les horaires des cours sur un ton neutre. Il lui manque quelques papiers et il promet de les apporter dès qu’il peut. Elle hoche la tête. Lorsqu’ils redescendent les escaliers vers la sortie il finit enfin par lui rappeler le pari dans lequel elle s’est engagée. « Bon, en attendant que j’arrive à te convaincre de me donner des cours particuliers, je te signale qu’on a encore à faire. Tu me dois un verre. Un pari est un pari. » Évidemment, elle sourit amusée.  « Tu me laisses ton numéro, et je t’appelle pour qu’on planifie ça ? » C’est qu’il ne manquait pas d’aplomb Zachary et ça avait le don autant de l’agacer que de l’amuser. « Un pari est un pari c’est vrai. File moi ton portable je l’entre. Mais je te préviens Taylor… » Elle a retenu son nom sur les papiers et ne peut s’empêcher de l’utiliser pour le provoquer. « … Ca sera pas un date, c’est purement la continuité de ton inscription. On peut appeler ça un pot d’accueil. Ca sera un seul verre jte préviens ! » Danika rit, plus détendue.  Elle entre son numéro dans son téléphone, sentant qu’elle va le regretter, mais après tout un pari est un pari. Il quitte le dojo avec son sourire charmeur et elle ne peut s’empêcher de le regarder partir avec un air amusé. Bon pour un abruti il était quand même charmant. Et très agréable à regarder. Elle referme la porte derrière lui et retourne à son entraînement.