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 level of concern | poppy #1

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Message(#)level of concern | poppy #1 EmptyLun 18 Mai 2020 - 0:26

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Quelle idée il fallait avoir, tout de même, pour l'inviter lui dans un endroit pareil. Soit disant que son parcours est "important". Qu'en parler pourrait - remarquez l'emploi du conditionnel - "motiver", "enthousiasmer" - et autres adjectifs flatteurs - le parcours des étudiants. Bien sûr que c'est bon pour les chevilles de l'italien qui a, au retour de Vegas, renfilé ses meilleures chemises et rangé ses cheveux juste comme à son habitude. Il manque une chemise à sa collection. Pour une fois, il s'en rend compte. Elle est ailleurs, la chemise. A sa juste place.

L'amphithéâtre est plein à craqué. Lui vient promouvoir un programme de recherche, en plus d'encourager les étudiants dans une voie qu'il ne prend le temps de connaître que maintenant. Cette branche là ne lui dit rien, lui a toujours été un commercial, un homme trempé dans des chiffres insignifiants pour la majeure partie de la plèbe. C'est sans un sourire qu'il s'enfonce dans les couloirs de l'université, malgré les courbettes largement servies par - par qui, d'ailleurs ? Saül a déjà oublié son rôle, a encore plus oublié son nom.

Son rôle à lui, aujourd'hui, c'est juste de dire quelques mots préparés par quelqu'un d'autre devant des étudiants. Son entreprise n'a rien à investir, ici. Pourtant, certains de ses idiots de collaborateurs ont jugé bon de parier sur ce qu'ils appellent "l'avenir que représente la jeunesse". Ces derniers temps, l'italien avait tant la tête ailleurs que cette idée lui est complètement sortie de la tête.

Saül déroule son discours sans accrocs, en choisissant ses adjectifs et ses idées sans poser les yeux sur les papiers qu'on lui a fait passer quelques heures à l'avance. Ses mains brassent l'air, en même temps qu'il déambule sur l'estrade, le regard accroché à son public. Quand on parle d'argent, les plus âgés ont l'air soudain un peu plus intéressés. Pour les plus prometteurs, que Saül insiste lourdement dans dix tournures de phrases différentes. De toute façon, il ne les verra plus jamais. Ensuite, ils auront à traiter avec les imbéciles qui ont mis ce programme sur pieds. Lui passera pour le philanthrope, le grand intéressé des sciences alors qu'il n'y comprend rien, ne veut pas comprendre et ne pense présentement qu'à ce qu'il a envie de manger à midi.

« Avez-vous des questions, jeunes gens ? J'ai quelques minutes à vous accorder avant de partir, pour les plus timides d'entre vous. » Ceux qui n'oseront pas lever la voix dans un amphithéâtre. Les timides ? Plutôt les perdants.
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Message(#)level of concern | poppy #1 EmptyMar 19 Mai 2020 - 20:36


Level of Concern
Les couloirs de la fac ne m’avaient pas manqué. Des mois que je n’y étais pas retourné. J’ai vingt-sept ans. Je suis encore jeune, dans ma tête. J’adore mes études, elles font partie de moi. Mais malgré ça, les cours en amphi me donnent l’impression d’être une gamine. Je suis majeur depuis longtemps. J’ai l’âge de fonder une famille. C’est assez étrange, pour moi, d’être encore sur les bancs de la fac. Alors je n’y retourne jamais de bon cœur.

Mais aujourd’hui, la faculté est en effervescence. Comme d’habitude, je suis toujours la dernière au courant de ce qui se passe. Je ne suis pas très potins, encore moins rumeurs. Moi je me contente de suivre mon emploi du temps, de venir quand je dois venir. Et je lis rarement les mails de la fac aussi. Toujours en retard donc.

Un café à la main, perché sur ma longboard, je roule dans les allées du campus, me dirigeant vers l’amphithéâtre où je devais avoir normalement cours. Normalement. Parce que tout l’emploi du temps a été chamboulé par une conférence. Une conférence d’un homme d’affaires. Pas une conférence d’un grand professeur. Si j’avais su, je serais resté chez moi. Mes lives sur Instagram où je cuisine commencent à être pas mal populaire. Enfin, peut-être que ce type pourra m’apprendre à gagner quelques dollars en épluchant des courgettes.

Sans changer mes habitudes, j’arrive légèrement en retard, par les portes du haut. L’amphi a beau être bondé de monde, je me trouve une place à côté de la porte, place que m’a gardé mon amie de galère.

« T’es encore en retard. Moi qui pensais que t’allais adorer cette conférence. » Qu’elle ricane en me montrant du menton l’estrade.

Adorer. Ouais. C’est le cas de le dire. J’adore les types en costard qui parle, pense et rêve d’argent. J’ai une passion pour les pauvres types. Je lève les yeux au ciel, baille un coup, m’installe à mon aise, tout sauf intéressé par ce que déblatère l’homme qui brasse de l’air devant son pupitre. C’est long. C’est chiant. C’est qui ce type, au fait ? Je me penche en avant, et mon cœur rate un battement quand je reconnais son visage. Ça aurait pourtant dû me sauter aux yeux, quand je suis passé devant les affiches indiquant la conférence. Saül Williams. Fameux homme d’affaires. Fameux déserteur surtout. Depuis combien de temps je n’ai pas revu son visage ? Je devais avoir qu’une dizaine d’années. J’en ai presque le double maintenant. Est-ce qu’il se souvient seulement de moi ? De ce qu’il a fait ? Certainement qu’il l’a bien vite oublié. Qui se souviendrait de sa filleule quand on a autant d’argent ? Il n’a pas changé d’un poil. Toujours les mêmes mots à la bouche. Il n’est certainement pas ici par hasard. Recrutement, ou futur investissement dans la santé, il finira certainement par acheter Brisbane dans quelque temps. Peut-être qu’il rachètera ce qu’il a abandonné. La clinique de mes parents. Saül est un vautour. Et Saül n’a jamais rien compris à la médecine.

« Avez-vous des questions, jeunes gens ? J'ai quelques minutes à vous accorder avant de partir, pour les plus timides d'entre vous. »

Les étudiants s’agitent, ma jambe tressaute frénétiquement. Je ne résiste pas longtemps à l’envie de lui faire voir qu’il y a au moins une personne ici qui n’est pas dupe à son petit jeu de rôle. Qui sait qu’en dehors d’être le roi du pétrole, il est certainement le plus bel enfoiré que cette terre est portée. Alors je me lève de ma place, lève le bras pour attirer son attention.

« Bonjour ! Je suis étudiante en cancérologie. Poppy Oakley, peut-être que ce nom vous dit quelque chose ? » Bien sûr qu’il lui dit quelque chose. « Enfin, vous êtes un homme particulièrement occupé, un vrai business man. Le domaine de la santé doit être un monde obscur pour vous… » Un grand sourire innocent s’affiche sur mes lèvres. Moi je me souviens parfaitement de toi, Saül. Et je sais que tu ne t’ai jamais intéressé à quoi que ce soit d’autre que ton petit porte-monnaie. « Je voulais savoir ce que vous pensiez, en conclusion de votre présentation, du fait de s’entourer d’associés, ou de connaissance dans le monde du travail. Vous savez, des personnes qui, nous aidant à monter un aussi beau plan de carrière que vous, vous plante au dernier moment et s’en vont comme des voleurs… » De ma place, tout en haut de l’amphithéâtre, je le toise, sans me départir de mon joli sourire et plante mes yeux dans les siens. J’entends des murmures autour de moi, des ricanements. Ici, tout le monde connaît mon franc-parler quand les choses ne me plaisent pas. Certains doivent se douter que je ne fais pas ça juste pour faire mon intéressante. « Nous, étudiants, aspirons tous à un grand avenir dans nos domaines et aimerions savoir si la confiance est une bonne chose dans les affaires. Merci de votre écoute Monsieur Williams. »

Et comme si Williams avait le pouvoir d’acheter les coups de chance, la sonnerie retentit, provoquant un ras de marée d’étudiants se dirigeant tous vers la sortie, et pour certain, vers le multi milliardaire. Je lui offre un dernier regard, le défiant presque, avant de prendre mon sac et ma planche, et de descendre les escaliers pour sortir d’ici. Après tout, je n’attendais pas vraiment de réponse de sa part et j’ai grand besoin d’un café. Le simple fait d’avoir pu lui montrer que j’existais toujours, et que, à la différence de mes parents, je ne lui avais pas pardonné, m’apporte une satisfaction énorme.

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Message(#)level of concern | poppy #1 EmptyMar 19 Mai 2020 - 21:17

Level of concern@Poppy Oakley
Ils sont tous ennuyeux, de toute façon. Dans quelques secondes, ils se tireront tous. Aucun n'osera élever la voix. Un regard circulaire pour la salle plus tard et Saül se prépare déjà à partir, détourné de l'assistance qui n'attire pas plus son attention qu'il pourrait en porter pour le dessous de ses semelles.

Tous ennuyeux ? Presque. Quand elle se lève, la gamine, Saül croise patiemment les bras. « Bonjour ! Je suis étudiante en cancérologie. Poppy Oakley, peut-être que ce nom vous dit quelque chose ? » Un léger sourire surpris flotte sur son visage, quand il remet lentement la gamine de ses souvenirs, celle dont il n'a été parrain à l'âge de dix-sept ans. Poppy. Alors, elle est encore en Australie. Il n'écoute plus, Saül, soudain paumé dans des souvenirs qui remontent et l'envahissent. Son visage est toujours marqué d'une touche de surprise mêlé à un peu de son regard curieux. « -savez, des personnes qui, nous aidant à monter un aussi beau plan de carrière que vous, vous plante au dernier moment et s’en vont comme des voleurs… » Elle manque terriblement de subtilité, voilà ce qu'il en pense. Saül ne bouge pas d'un pouce, figé dans sa stature et retranché derrière ses bras croisés. « Nous, étudiants, aspirons tous à un grand avenir dans nos domaines et aimerions savoir si la confiance est une bonne chose dans les affaires. Merci de votre écoute Monsieur Williams. » Sur le mot avenir, Saül inspire un grand coup, se détourne. Elle perd son temps, la gamine. Son avenir ne l'attendra pas bien longtemps. Et au lieu de se jeter dedans, la voilà qui se retrouve à essayer de se confronter à un vieux fantôme. La sonnerie retentit juste avant que l'italien n'ait à penser à sa repartie. Les étudiants se massent bientôt au bas de l'estrade et Saül les congédie d'un regard, en désignant la nuée de collaborateurs qu'il a entraîné dans sa mission ennuyeuse. Quelle bon samaritain il peut faire, parfois, l'aîné Williams.

Poppy a déjà disparue - presque. Des yeux, Saül l'épingle hors de la foule qui se presse, devient compacte. Lui fait son chemin à travers la nuée d'étudiants, parvient à poser une main sur l'épaule de la jeune femme juste quand elle passe les portes de l'amphithéâtre. « Des voleurs ? C'est drôle, quelqu'un a refusé de financer tes recherches, pour que tu sois tant remontée que ça ? Ou ton petit-ami était dans les finances et s'est tiré avec une fille en classe d'économie ? » L'idiot fini la nargue de son demi-sourire qui ne monte pas jusqu'aux yeux. Au milieu de ce couloirs dont ils barrent un peu la sortie, Saül sent soudain que c'est comme s'ils avaient, ensemble, fait un bon de deux décennies en arrières. C'était une douce époque. L'instant d'après, il a retiré sa main couverte d'or de l'épaule de Poppy. « Tu as grandi. Enfin, presque. », qu'il jauge en enfonçant les mains dans les poches de son complet. « Comment vont tes parents ? » Mieux depuis que je les ai lâché ? « Cancérologie. C'est un drôle de choix. » Parce qu'il s'y connaît, en choix, Saül. Il faut toujours ceux qui lui rapportent le plus.
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Message(#)level of concern | poppy #1 EmptyMar 19 Mai 2020 - 23:02


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Regardez ces moutons, qui se précipitent pour tenter leur chance auprès du businessman et de ses associés. Faudrait pas qu’ils étalent leur bave sur leurs beaux costards. Heureusement pour moi, je suis sortie assez rapidement pour me faufiler plus facilement entre les étudiants. Et je n’hésite pas à jouer des épaules pour sortir plus facilement. Peut-être que Saül me rattrapera. Ou pas. Je ne crois pas en avoir grand-chose à faire. Il ne me reste qu’un cours en fin de journée, j’ai encore largement le temps d’aller me détendre dans le campus en buvant un bon café.

J’ai bien vu l’air surpris de Saül lors de ma prise de parole. Pourtant, avec un minimum de jugeote il aurait pu s’attendre à me voir ici, il connaît bien ma famille après tout. Tout le monde est médecin. Tous ceux né à Brisbane ont étudiés dans cette faculté. Mon père et ma mère en font partie. Enfin, ça ne m’étonne pas vraiment. Mes parents l’ont pardonné tout de suite. Kyle ne l’a jamais apprécié. Caleb et Eliza n’ont jamais réussi à attirer son attention. Et Eloïse et Maya ne l’ont pas ou presque pas connu. Je suis certainement la seule à en avoir encore quelque chose à faire de ce traître. Après tout, on m’a abandonné une seconde fois.

Je respire un peu mieux quand je passe enfin les portes de l’amphithéâtre. Mais la liberté n’est que de courte durée lorsque quelque chose se pose sur mon épaule.

« Des voleurs ? C'est drôle, quelqu'un a refusé de financer tes recherches, pour que tu sois tant remontée que ça ? Ou ton petit-ami était dans les finances et s'est tiré avec une fille en classe d'économie ? »

Je ne me retourne pas, malgré la moutarde qui me monte au nez. Saül veut me rendre la monnaie de sa pièce. Il me barre la route, je tente de faire bonne figure lorsqu’il me dit que j’ai grandi. Sans blague cowboy. Je pourrais me mettre à grogner. Mais je vais quand même tâcher d’être civilisé. Mieux vaut lui montrer que ma famille n’a pas eu besoin de lui pour évoluer.

« Comment vont tes parents ? Cancérologie. C'est un drôle de choix. »

C’était le mot de trop. Je fais volte-face, lui saute presque à la gorge, le pointant du doigt, je m’avance, jusqu’à presque devoir le pousser. J’aurais pu rester calme, lui offrir un beau sourire et partir, mais l’entendre parler de mes parents, eux qui attendaient beaucoup de lui, qui lui faisait assez confiance pour en faire le parrain de leur premier enfant. Enfant qui ne leur a pas été donné par le bon Dieu. J’aurais pu lui en vouloir de bien des manières. Comme pour sa délicate attention d’avoir abandonné sa filleule, déjà adopté et donc abandonné de base. Charmant de sa part. Alors non, je ne resterais pas bien calme et bien sage. Et je ferais cracher à cet enfoiré des excuses non pas envers moi, mais envers mes parents.

« Comment oses-tu ? Comment OSES-tu faire comme si tu te t’en souciais vraiment ? En plus d’être un enfoiré, tu t’amuses à être magnifique faux-cul ? Bravo ! Tu dois avoir un joli palmarès ! » Je crache, « Si tu veux tant avoir des nouvelles d’eux, tu sais où les trouver. Tu connais la clinique Oakley ? Tu sais, la plus grande clinique privée de Brisbane. On n’a pas eu besoin de toi pour nous développer finalement. Prends-le comme tu veux. »

Autrement dit, t’as été inutile jusqu’au bout, Saül.

« Tu veux savoir pourquoi je suis autant remonté ? » Je m’échauffe, « Mes parents te faisaient confiance ! CONFIANCE SAÜL ! Tu connais la signification de ce mot ?! » Je le pousse une bonne fois pour toute contre le mur plante mes yeux dans les siens, regard dur. Tant mieux si des étudiants nous regardent.

« J’en ai rien à foutre que tu m’abandonnes moi, j’ai jamais eu besoin de toi ou d’un petit copain pour me payer mes études comme tu t’imagines. La famille, c’est important pour moi. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde visiblement. »

La colère s’en est allé pour laisser place au dégoût. Je le toise une dernière fois, et finis par le lâcher pour grimper sur ma longboard, et le laissé digérer derrière moi.

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Message(#)level of concern | poppy #1 EmptyJeu 16 Juil 2020 - 2:14

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Elle ne peut que se retourner, lui envoyer une grande gifle qu'il aura mérité - pas selon lui, mais c'est tout comme. C'est ce qu'elle fait, d'ailleurs, la gifle en moins. La lueur de colère dans ses yeux est aisément visible et Saül s'arrête de déblatérer ses piques. Des années qu'il ne l'a pas vue, Poppy. Elle a grandi. Beaucoup. Pas assez pour qu'il ne la manque dans la rue, pourtant, assurément. Certaines choses ne changent absolument jamais. « Comment oses-tu ? Comment OSES-tu faire comme si tu te t’en souciais vraiment ? En plus d’être un enfoiré, tu t’amuses à être magnifique faux-cul ? Bravo ! Tu dois avoir un joli palmarès ! » Saül laisse échapper un soupir, qui s'apparente plus à un rire grinçant qu'à une quelconque marque de son agacement. Le tout est latent, retenu, comme toujours. Lui non plus n'a pas beaucoup changé, depuis toutes ces années. Il avait déjà changé avant de la quitter, de la laisser sur le bord d'une route qui n'a jamais été la sienne. Aujourd'hui, Saül déplore probablement un peu ses absences. C'est quelque chose, d'être parrain. Pour lui, cela voulait dire quelque chose. Jamais il ne l'avouera, cependant.

« Si tu veux tant avoir des nouvelles d’eux, tu sais où les trouver. Tu connais la clinique Oakley ? Tu sais, la plus grande clinique privée de Brisbane. On n’a pas eu besoin de toi pour nous développer finalement. Prends-le comme tu veux. » « Oui, je connais. », qu'il marmonne en même temps que Poppy prononce ces mots. Ses paroles marchent sur celles de la jeune femme. Tout cela lui rappelle beaucoup de souvenirs, tous plus ou moins étranges. Saül n'a pas l'impression que ces souvenirs là lui ont appartenu tant il se sentait différemment, en ce temps là. « Tu veux savoir pourquoi je suis autant remonté ? » Eeeet c'est parti. Manquant à ses principes, Saül a croisé les bras, au risque de froisser son costume. Ses yeux ne lâchent pas ceux de Poppy. « Mes parents te faisaient confiance ! CONFIANCE SAÜL ! Tu connais la signification de ce mot ?! » « As-tu fini ? », que lâche enfin l'italien, au bout d'une brève pause de quelques secondes. Elle l'a poussé contre le mur, a probablement salopé sa belle veste trop chère, récolte pour cet affront un regard courroucé.

« J’en ai rien à foutre que tu m’abandonnes moi, j’ai jamais eu besoin de toi ou d’un petit copain pour me payer mes études comme tu t’imagines. La famille, c’est important pour moi. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde visiblement. » « Je me soucie de ce que tu fais. Je ne serais pas là si ça n'était pas le cas. » Même si sa présence ici n'est due qu'à cette foutue intervention, Saül a fait une entorse à sa journée minutée pour prendre des nouvelles - à sa manière - de cette petite tête blonde qu'il a délaissé ces dernières années. Elle a le même statut que son fils, Poppy. C'est une délaissée de la vie de l'homme d'affaires. Rien qu'un dommage collatéral. Et Saül ne sait même pas rectifier son tir. « Tu n'as qu'à m'expliquer autour d'un café. J'ai quelques années de retard. » Il hausse le ton en même temps qu'elle file. « Poppy ! On fera un tour en bateau ! Tu navigues, non ? » Des promesses, encore. Celles là sont fondées sur quelque chose, une bribe qu'il a sorti de ses souvenirs et de l'amour que Poppy a toujours porté à l'océan.
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Message(#)level of concern | poppy #1 EmptyLun 27 Juil 2020 - 1:19


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Furieuse. Voilà ce que je suis. Il y a ses paroles qui me tournent en boucle dans la tête, son petit ton mielleux qui me donne envie là, tout de suite, de lui arracher les cordes vocales. Ça fait longtemps que je n’avais pas été aussi en colère. Est-ce que je l’ai réellement déjà été ? Je suis du genre peace and love. Jusqu’à ce que le poison Williams ne revienne s’immiscer dans ma vie. Le temps est bon pourtant. Les oiseaux chantent, il fait beau, pas trop de vent. Ça aurait pu être une journée parfaite. Mais Saül est là, à m’écouter lui cracher mon propre venin. Ou plutôt fait-il bien semblant, de m’écouter. Chacun de ses soupirs, ses gestes, ses regards me font dire que tout ça ne sert à rien. S’énerver ne sert à rien. M’exprimer ne sert à rien. Si son absence a été un manque, mes mots jetés comme une bouteille à la mer ne sont rien de plus que du vide à ses yeux. Il n’a pas besoin de parler pour me mettre plus bas que terre. Il a bien cette aura des hommes d’affaires, ces crocodiles qui n’ont qu’à siffler pour se faire menaçant, sans même ouvrir la gueule.  « As-tu fini ? » Attend, je ravale ma peine encore une dernière fois. Il faut bien savoir accepter sa défaite. Le souci c’est que je ne baisse jamais les bras. « Je me soucie de ce que tu fais. Je ne serais pas là si ça n’était pas le cas. » Foutaise. Je ne suis rien de plus qu’un contre-temps, encore une fois. Je pourrais m’en aller d’ici. Mais laissez-moi juste le plaisir de cracher sur ses pompes fraichement cirées avant. « Tu n’as qu’à m’expliquer autour d’un café. J’ai quelques années de retard. Poppy ! On fera un tour en bateau ! Tu navigues, non ? » Et je me ferais une joie de te faire passer par-dessus bord en haute mer. Il n’y a pas meilleur moyen pour se débarrasser d’un corps. Ça ou l’acide. Il a le mérite de se souvenir des sorties en mer qu’il faisait avec mon père et moi, à l’époque. Il devait déjà réfléchir à ce moment-là à quel modèle de yacht il pourrait bien acheter le jour où on allait enfin pouvoir l’appeler Crésus. « Très bien. Tu m’enverras ta note de cirage en même temps. Enfin, tu dois déjà savoir que la salive lustre très bien le cuir. » Je ne suis revenu à sa hauteur que pour lui cracher sur les pieds. Si je ne suis qu’une chouineuse à ses yeux, autant l’être jusqu’au bout. « Va bien te faire voir, Williams. » Et je n’ai qu’à donné une impulsion du pied pour m’éloigner sur ma planche, non sans lever mon majeur vers lui en signe d’au revoir. J’ai un bateau à préparer au port.

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