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 Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE

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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyDim 24 Mai 2020 - 11:39




I WANT TO BREAK FREE
Mes proches me décrivent telle une force tranquille au calme olympien. Je ne hausse que rarement le ton usuellement. Mais, récemment, j’admets perdre mon sang-froid rapidement dès lors qu’il s’agit de Sarah qui m’a ordonné à maintes reprises de signer les papiers du divorce. Sarah qui, aujourd’hui, n’en veut plus. Sarah qui semble souffrir que j’ambitionne de refaire de ma vie et qui, pour un soupçon, s’est donnée en spectacle, ici même, au milieu de cette chambre d’hôpital. Elle vocifère ses injures et ses accusations aux oreilles malapprises du personnel infirmier qui n’ose réagir et moi, lasse, déçu, accablé, par le départ de Raelyn, j’essaie de ne pas envenimer les choses. Des années que la fureur lui fait dire que la mort de notre enfant est le fruit de ma négligence et je l’ai cru, longtemps. Je crois même en être toujours persuadé à la différence qu’aujourd’hui, j’agis. Je me défends de ses couteaux tirés vers mon cœur en lui renvoyant la pareille. Je lui rappelle qu’elle l’a encouragée à partir pour Brisbane, qu’elle ne s’est pas opposée à son choix d’étude non plus et qu’elle fut la première à argumenter son emménagement avec son copain. Je lui ouvre les yeux sur ma peine en tant que père, peine qu’elle réfutée en me jetant hors de chez moi comme un malpropre. J’aurais volontiers agité sous son nez les papiers du divorce daté de fin 2017 et signé de sa main. Sauf que je ne les ai pas avec moi et Dieu que je regrette. Je regrette également que nous fassions l’étalage de ce qui nous oppose. Cette mascarade n’est pas à la hauteur de ce que nous fûmes et tourne au pugilat. Nous nous battons à grand renfort de mots jusqu’à ce que je presse avec hâte le bouton d’appel d’urgence. Quelqu’un doit la "dégager" avant qu’un drame ne survienne de part et d’autre. Nous sommes à deux doigts de sortir de nos gonds et ça doit s’arrêter, maintenant, tout de suite. Et j’ai béni les deux jeunes femmes, infirmières de leur état, qui a trouvé le courage de s’interposer. L’une a enjoint mon épouse à sortir et à ne revenir que lorsqu’elle serait calmée et j’ai ajouté : « Jamais, de préférence. » Ce qui ranima la colère, alimentée par la honte, de la future ex-madame-Taylor. J’ai clairement remarqué sa vexation. Elle s’est affichée nettement sur ses traits et j’ai jubilé qu’elle soit éconduite comme une intruse par la brune qui, plus tôt dans la matinée, m’a surpris avec Raelyn, celle qui s’est enfuie, humiliée et qui me manque déjà. Je ne peux pas rester ici. Je ne peux pas m’enfermer dans cette geôle pendant que mon amante se retranche dans ses appartements et s’emploie à me maudire. C’est au-dessus de mes forces, si bien que je profite de la bienveillance de l’infirmière fidèle à son poste pour l’interroger sur mon état. « Je peux sortir quand ? » Répondrait-elle ce soir que je serais aux anges, mais je ne me fais pas d’illusion. « Un bras cassé, une côte fêlée, vous ne pouvez pas faire grand-chose pour moi de toute façon. » ai-je soupiré, mon regard quittant le sien pour détailler les imperfections du plafond. « Je voudrais m’en aller, aujourd’hui. » Demain, au plus tard, le temps que ma demoiselle se calme. « Et, je suis désolé. Pour tout ça. On a vécu un drame familial et ça nous a compliqué la vie. » Nul doute que l’employée se doute de l’allusion dissimulée derrière mes excuses. Sarah l’a tempêtée, la mort de Sofia. Elle s’en est servie comme d’un argument et je l’ai trouvée détestable. « Est-ce que… est-ce que je pourrais signer une décharge et rentrer chez moi ? »




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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyLun 25 Mai 2020 - 9:08

Il arrive parfois que le ton monte entre un patient mal léché et un médecin, entre une veille dame impatiente et une infirmière et aussi parfois, entre un patient et sa femme, ou bien ex-femme si Alice avait bien comprit. Une ex-femme aux propos aussi aiguisés qu'un rasoir, des propos cracher au visage de cet homme qui, après un accident de voiture, est arrivé en urgence à l'hôpital. Signal d'alarme enclenché alors que finalement, ça n'était pas aussi grave que certains l'ont cru. Une bras cassé. Une côté fêlée. Ça aurait pu être pire, bien pire que ça. Engueulade à titre personnel, très personnel. Une femme qui accuse son ancien compagnon d'avoir été la cause de la mort de leur fille. Ouch. C'est un coup pas, très bas même. Les hurlements attirent les regards curieux des autres médecins, infirmiers et patient passant par là. Alice regarde, voit que ça pourrait dégénérer si tout ça n'arrêtait pas. Alors elle s'avance, coupe la parole de la femme une fois, puis deux, puis... "CA SUFFIT!" Elle aussi, elle sait hurler. Et c'est apparemment ce qu'il a fallu qu'elle fasse pour que cette crise de colère se calme. "J'vous rappelle que vous êtes dans un hôpital, vous faites plus que déranger le personnel hospitalier et les autres patients en vous conduisant ainsi. Alors je vous invite à sortir prendre l'air et revenir une fois que vous serez calmée." C'est rare qu'elle parle comme ça Alice, à vrai dire, ça n'arrive qu'à l'hôpital, lorsqu'elle doit gérer des personnes comme cette femme. « Jamais, de préférence. » Et voilà que le patient, monsieur Taylor, ravive la colère de cette femme. Mais c'est l'une des collègues d'Alice qui, plus agacée qu'autre chose, attrape la femme par le bras pour l'emmener à l'extérieur. Les cris et insultes ne se font quasiment plus entendre une fois la fouteuse de trouble mise dehors. Elle soupire mais reporte son attention sur l'homme. « Je peux sortir quand ? » Question dont il connait la réponse mais qu'il pose tout de même, en espérant sortir le plus tôt possible. « Un bras cassé, une côte fêlée, vous ne pouvez pas faire grand-chose pour moi de toute façon. Je voudrais m’en aller, aujourd’hui. » Aujourd'hui ? Non, pas possible. « Et, je suis désolé. Pour tout ça. On a vécu un drame familial et ça nous a compliqué la vie. » Drame familial. Elle connait ça Alice, bien que ce qu'elle a vécu est certainement tout autre chose que ce que cet homme à pu vivre avec sa femme. « Est-ce que… est-ce que je pourrais signer une décharge et rentrer chez moi ? » Elle le regarde dans les yeux, regard désolé envers celui qui lui fait un peu de peine et  "Vous pouvez me croire monsieur Taylor quand je vous dis qu'on aimerait que vous puissiez rentrer chez vous le plus tôt possible. Mais..." Elle soupire. "Il serait préférable que vous restiez encore un ou deux jours pour qu'on soit sûr que vos blessures n'auront pas de futurs impactes sur votre quotidien." Elle veut l'aider plus qu'elle ne l'a déjà fait, être sûre que tout aille bien lorsqu'il quittera l'hôpital. Mais elle ne peut pas non plus le garder ici contre son grès. "Mais si vous y tenez vraiment..." Elle lui fait signe de la suivre lorsqu'elle ouvre la marche vers l’accueil. Elle offre un léger sourire à sa collègue. "Rachel, tu peux donner ce qu'il faut à monsieur Taylor pour qu'il signe une décharge ?" Demande pour laquelle sa collègue s’exécute sur le champ. Alice elle, reporte son attention sur le quarantenaire, espérant tout de même qu'il décide de rester, ne serait-ce qu'un jour, le temps de vérifier et d'être sûr que son bras cassé et sa côté fêlée se remettront sans problème. "Vous êtes sûr que vous voulez partir maintenant ?" Dernière tentative qui, elle le sait déjà, est vouée à l'échec.


Dernière édition par Alice Tirel le Mer 10 Juin 2020 - 3:58, édité 1 fois
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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyDim 31 Mai 2020 - 20:13




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Ce n’est qu’une petite blonde à la silhouette gracile et aux traits d’une douceur presque enfantine, mais elle a du coffre, l’infirmière. Même moi, qui suis pourtant difficilement impressionnable – pour ne pas dire pas du tout – je me serais tu si j’avais été sa victime. Je l’aurais fait parce que l’argument aurait fait mouche et m’aurait renvoyé vers le grotesque de cette situation digne de la scène-clé d’un Vaudeville. On ne hurle pas dans un hôpital. On ne fait pas d’esclandre non plus. On ne pointe pas du doigt les pseudo-erreurs de son mari pour se dédouaner de ses choix. L’adulte est supposé les assumer et si je m’y emploie, je constate avec colère et amertume que Sarah s’y refuse encore. N’aurais-je pas été courroucé par son attitude et rancunier qu’elle ait provoqué la fuite de Raelyn que j’aurais nourri pour elle une peine profonde, une proche de la pitié. J’ai longtemps cru que j’étais le maillon faible dans notre deuil. Je réalise aujourd’hui que ce n’est pas sa foi qui lui permet d’avancer en mettant un pied devant de l’autre, mais le déni. Suis-je pour autant prêt à l’autoriser à rester auprès de moi ? Non ! Vais-je regretter d’insister pour ne plus la revoir ? Pour qu’aucune infirmière ne l’invite à retrouver mon chevet sans mon consentement sous prétexte qu’elle est plus calme ? Jamais ! Aujourd’hui, elle m’a doublement blessé et ce qu’il aurait pu rester en affection et en tendresse pour la mère de ma fille s’est mué en sombre mépris envers sa mesquinerie. À l’heure actuelle, elle se manifeste par une sombre colère, mais elle ne sera pas éphémère. Je le sens dans mes tripes. Je le devine à cause de ce besoin de fuir presque oppressant, au mépris de ma santé et pour courir vers mon avenir. Sur l’heure, il doit être en route pour ses appartements et, si j’ai pris le temps de pianoter un message, je me détourne de mon téléphone pour manifester ma volonté : je veux m’en aller. « Le plus tôt possible… ça serait quand ? » ai-je rétorqué soucieux d’être raisonnable, de ne pas alourdir l’ardoise de ma honte pour ce scandale dont je suis davantage victime que coupable alors qu’en mon for intérieur, je me sens pressé par l’urgence d’agir vite, avant qu’il ne soit trop tard. « Des impacts du genre ? » Nouvelle question et, le ton, cette fois, est teinté de surprise. J’aurais juré que mon alcoolisme latent justifierait mon “enfermement“ tout relatif. « Des séquelles ? » Ma côte restera-t-elle plus fragile ? Vais-je perdre en autonomie ? Me brûlera-t-elle les jours de pluie comme un indicateur de météo ? Cette simple idée me crispe et accentue mon désir irresponsable de mettre les voiles vers un autre cap. Alors, je la suis la jeune femme. Je la suis jusqu’au bureau d’accueil du service, je l’écoute réclamer le papier que sa collègue rédige déjà et moi, je doute. Je doute du bien-fondé de ma décision puisque voler vers Raelyn ne me servira à rien. « Non. Évidemment. » ai-je donc répliqué avec humeur. Je tiens ma sur mes jambes. Je suis épuisé : j’ai mal dormi (quoique sereinement). La douleur de ma côte m’empêche de respirer et pour retrouver la cabine de mon bateau, je devrais remuer ciel et terre pour qu’on vienne me récupérer ici même, devant l’hôpital, la gueule en vrac. Olivia sera mon larron, mais ai-je envie de l’entendre jouer les moralisatrices ? « Vous voulez que je fasse quoi ? Je n’ai pas envie de prendre le risque qu’elle revienne et que ça recommence. » Les crises, les cris, les accusations fallacieuses, je n’en peux plus de l’entendre, Sarah. « En venant aujourd’hui, elle m’a sérieusement compliqué la vie, bien plus qu’elle ne l’était déjà. Ça doit être difficile à comprendre pour vous et je présume que c’est normal, mais… » J’ai jeté un œil vers la dénommée Rachel qui ne m’inspire aucune confiance et je n’ai rien ajouté. Je n’ai pas envie de m’épancher devant cette inconnue alors que, étonnamment, je crois qu’un regard extérieur me ferait du bien. « Qu’avez-vous entendu exactement ? » me suis-je tout de même enquis à voix basse.






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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyMer 17 Juin 2020 - 4:19

« Le plus tôt possible… ça serait quand ? » Dans quelques jours sûrement. Voir une semaine complète histoire que ses blessures commencent à se remettre correctement dans le calme. "Je ne peux pas vous donnez de réponse, il faudrait voir ça avec le médecin qui se charge de vous." Parce que ce n'est pas a elle de décider mais elle sait très bien que le médecin dirait la même chose qu'elle. « Des impacts du genre ? Des séquelles ? » Elle la voit, la soudaine inquiétude qui apparaît dans le regard bleu du quarantenaire. Elle hoche simplement la tête sans le quitter du regard. " Il pourrait y avoir des mouvements qui ne vous gênaient pas auparavant mais qui maintenant provoqueront une douleur ou si un quelconque accident vous arrive de nouveau sans que vos blessures ne se soient complètement remises, le résultat pourrait être très grave." Autre accident qui pourrait être causé encore une fois par un taux d'alcoolémie trop élevé. Mais c'est à lui de faire ce choix, de rester ou de partir, d'être prudent et de prendre des risques. Et à la détermination dont il fait preuve, il semble être donc un homme à risques.

Elle le guide jusqu'à l'accueil, demande à sa collègue la paperasse dont ils ont besoin pour lui faire signer sa décharge. Elle essai encore une fois, lui demande si il veut vraiment partir. « Vous voulez que je fasse quoi ? Je n’ai pas envie de prendre le risque qu’elle revienne et que ça recommence. » Elle s'apprête à répondre, à lui dire qu'ils peuvent interdire les visites en ce qui le concerne,  mais elle n'en a pas le temps. « En venant aujourd’hui, elle m’a sérieusement compliqué la vie, bien plus qu’elle ne l’était déjà. Ça doit être difficile à comprendre pour vous et je présume que c’est normal, mais… » Il s'arrête, jette un coup d'oeil vers Rachel. Et Alice, elle observe sa posture, sait qu'il ne va pas bien, autant mentalement que physiquement après cet accrochage avec celle qui semblait être sa femme, ou bien sa presqueex-femme. « Qu’avez-vous entendu exactement ? » Sa voix se fait presque plus douce, plus basse, comme si cet échange se transformait en confidence. Elle le regarde quelques secondes, sait qu'il s'agit là d'un sujet sensible, un sujet très personnel. Alors elle fait un pas vers lui et lui répond elle aussi à voix basse. "Assez pour comprendre que votre vie a volée en éclats suite à la perte de l'une des personnes les plus importantes de votre vie. Et que..." Elle soupire, détourne le regard parce que ça lui rappelle ce qu'elle a vécu elle aussi. "Et que cette femme vous blâme pour cette perte." Elle ramène enfin son regard sur lui, n'ose à peine imaginer ce qu'un père peut ressentir suite à la disparation de sa plus précieuse création."Je... Je ne peux pas vous dire que je comprend ce que vous ressentez, mais je sais ce que sait... de perdre la personne qu'on considère comme la plus importante de notre vie." Il a perdu un enfant, elle a perdu sa sœur. Deux pertes qui appellent deux peines différentes mais toute aussi douloureuse l'une que l'autre. Elle vient doucement poser sa main sur l'avant bras de cet homme brisé, le regard bienveillant lorsque ses yeux croisent les siens. "Ecoutez,  je ne vais pas vous obligez à rester mais... Laissez moi au moins appeler un taxi pour vous pendant que vous remplissez votre décharge." Qu'elle propose en ôtant sa main et en se remettant à parler normalement, d'autres messes basses ne ferait que piquer la curiosité des personnes autour d'eux. "Et aussi..." Elle se tourne vers le comptoir, attrape un bout de papier et un stylo, semble y gribouiller quelque chose. Puis elle se retourne vers lui et lui tend le papier sur lequel apparaît un numéro de téléphone. "Mon numéro." Annonce-t-elle. "Comme ça si vous avez un problème avec vos blessures ou besoin d'aide pour..." Elle ne finit pas sa phrase, parce que peut-être qu'il ne veut pas l'entendre dire qu'il lui faut de l'aide dans ce combat contre l'alcoolisme. "Pour quoi que ce soit, vous pourrez me contacter." Elle est peinée Alice, de voir cet inconnu au bord du rouleau mais elle a de l'espoir Alice, éternelle optimiste qui lui offre un sourire des plus doux en attendant, en espérant qu'il prenne ce bout de papier, qu'il le garde. Elle est comme ça Alice, elle veut aider, toujours aider, aider les autres avant de s'aider soi-même.

@Amos Taylor  :l:
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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyVen 19 Juin 2020 - 21:41




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Evidemment qu’elle ne peut pas me dire avec précision quand je serai libéré de cette chambre, la petite infirmière. Ce n’est pas son rôle de se substituer au médecin. Mais, m’aurait-elle au moins donné une fourchette autour de laquelle tabler que j’aurais pu revoir ma décision. J’aurais pu la remettre en question mon départ afin qu’il nous paraisse, à tous deux, moins précipité. Bien sûr, j’ai peur d’avoir provoqué la chute de mon couple avec Raelyn vers sa tombe, mais je suis également conscient que j’ai besoin de soin. J’ai mal partout. Ma respiration est compliquée au point que me déplacer me donne l’impression d’étouffer. Je ne devrais pas jouer avec le feu. Mais, Sarah m’a plongé dans un bain de honte et, vérifier quelles informations auraient pu filtrer depuis ma chambre ne m’a pas aidé à avoir envie de rester. Mon papier entre mes mains, j’hésite, je baisse la tête et fragilisé par les événements, je ressens comme un étrange besoin de me justifier, mais pas là, pas devant sa collègue. Alors, je lui adresse un signe de la tête, qu’elle me suivre jusqu’à ma chambre, cette jeune fille vraisemblablement passionnée par l’altruisme de son métier. « Ma fille, oui. » lu ai-je rétorqué sans me soucier qu’elle s’en moque peut-être finalement. Je ne supporte plus porter le poids d’un fardeau que je n’ai pas mérité. Des années que je cherche qu’elle a été mon erreur et, si j’en trouve, au fur et à mesure que progresse ma vengeance, je ne suis plus convaincu que mes arguments font toujours de moi le coupable idéal. J’aimais, mon bébé. Jamais je ne lui aurais fait le moindre mal. Jamais Pas même par négligence. «Et elle fait erreur. Je n’ai… » J’ai hésité. Ma tête douloureuse, migraineuse a tourné de droit à gauche presque frénétiquement et mes paupières se sont clauses. « J’ai juste essayé de lui permettre de vivre sa vie, de quitter le nez…c’est tout. » Me serais-je écouté, le jour où elle a demandé à quitter Kilcoy pour Brisbane, je le lui aurais interdit. Je l’aurais enfermé dans sa chambre et suppliée de rester auprès de nous, ses parents et principalement de moi, tant j’avais besoin d’elle. « Comment vous appelez-vous ? »ai-je finalement lancé après avoir repoussé ma peine et la nostalgie au loin de peur de trop en dire. J’ai reconnu dans l’aveu de cette inconnue que le deuil ne lui ait pas étranger et, si je fus tenté de lui demander quelle fut l’étendue de sa perte, elle ne m’en a pas laissé le temps. « Ecoutez, laissez-moi une heure… Une heure pour y réfléchir. Dans une heure, je vous dirai si j’ai besoin d’un taxi aujourd’hui. » Quoiqu’il soitévident que je ne m’enfuirai pas sans l’aide d’Olivia. « Revenez-me voir. » Et mon regard, éteint, cadenassé au sien, a traduit un s’il vous plait. Je suis retourné jusqu’à ma chambre avec, entre les doigts, un papier griffonné et son numéro de téléphone. Au bout de quinze minutes à souffrir et à me prendre la tête, je me suis finalement endormi. C’est elle qui m’a réveillé et je l’ai accueillie d’un sourire. « Je vais rester. Un jour ou deux. Le temps de voir ce que je peux faire pour réparer tout ça. » lui ai-je confié d’emblée. Je suis certain de l’avoir rassuré. Qu’à cela ne tienne, je peux me montrer raisonnable lorsque la situation s’impose et j’ai renchéri : « C’était qui ? » lui ai-je demandé en référence à sa confession précédente, celle qu’elle a voilée d’un murmure et cachée derrière un sous-entendu.






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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyLun 29 Juin 2020 - 5:01

Elle le suit lorsqu'il la mène dans sa chambre. Elle comprend, qu'il veuille être dans un endroit plus éloigné, plus privé pour ne pas que d'autres ne les écoutes, n'entendent toutes ces choses qui doivent restées privées. « Ma fille, oui. » Elle avait donc vu juste. Cet homme a perdu son enfant, la chair de sa chair. Elle ne peut imaginer la douleur incommensurable qu'il a du ressentir. «Et elle fait erreur. Je n’ai… » Elle le regarde, l'écoute. « J’ai juste essayé de lui permettre de vivre sa vie, de quitter le nid…c’est tout. » Et elle hoche doucement la tête Alice, parce que la seule chose que cet homme ait fait, c'est d'essayer d'être un bon père. Mais il n'y a pas de bons pères dans ce monde, il n'y a que des hommes qui font de leurs mieux. Il faisait parti de ces hommes. « Comment vous appelez-vous ? » Elle le regarde dans les yeux cette fois, répond d'une voix douce. "Alice."

« Ecoutez, laissez-moi une heure… Une heure pour y réfléchir. Dans une heure, je vous dirai si j’ai besoin d’un taxi aujourd’hui. » Elle le regarde, un peu surprise. Il y a donc une chance qu'il accepte de rester encore un peu, de rester pour que l'hôpital prenne soin de lui, pour l'aider à se remettre complètement de ce malheureux accident. « Revenez-me voir. » Regard bleu plongé dans un autre, yeux tristes. Elle lui sourit légèrement et hoche la tête avant de tourner les talons pour le laisser seul avec ses pensées. Il va rester. Elle en est presque sûre. Presque.

Pendant plus d'une heure, Alice a continuée de travailler. Elle est venue une première fois le voir mais lorsqu'elle l'a vu endormi, elle a préférée le laisser se reposer un peu. C'est après la troisième admission d'urgence que ses pas résonnent dans le couloir menant à la chambre de monsieur Taylor. Ouvrant la porte, elle le voit, toujours endormie. Elle entre, referme la porte le plus doucement possible avant de s'avancer vers lui. Elle chuchote son nom alors que sa main vient délicatement se poser sur son épaule pour le réveiller. Ses yeux s'ouvrent et un sourire vient légèrement illuminer le visage si triste de cet homme. « Je vais rester. Un jour ou deux. Le temps de voir ce que je peux faire pour réparer tout ça. » Et elle se met à sourire aussi Alice, un sourire parce qu'elle est contente qu'il décide de rester, un sourire parce qu'elle est soulagée, un sourire qui soudainement se fige lorsqu'il lui pose une question. « C’était qui ? » Elle vient planter son regard dans le siens, son sourire disparaît presque, un résidu reste dans un coin. Elle racle sa gorge en venant se gratter le front. Parce qu'elle comprend de quoi il parle, elle comprend ce qu'il veut savoir.  "C'était ma..." Elle s'arrête quelques secondes avant de reprendre. "Ma sœur." Elle lâche un léger soupire avant de regarder ailleurs, parce qu'elle n'arrive jamais à en parler à quelqu'un en regardant ce quelqu'un dans les yeux "Elle a été retrouvée... morte sur son lieu de travail, il y a un peu plus d'un an. Assassinée." Explique-t-elle. Sa langue vient humidifiée sa lèvre supérieur avant qu'elle ne reprenne."Le coupable est toujours en liberté et... " Elle vient forcer un léger sourire. "Et moi j'essaie de faire mon deuil tant bien que de mal." Ses yeux se reposent sur ceux du quarantenaire, son sourire forcé se transforme alors en sourire bienveillant. "Mais peu importe, j'ai pas à vous importuner avec mes histoires... " Même si c'est lui qui a demandé. "Je... Vous avez besoin de quelque chose ?" demande-t-elle en venant remettre correctement la couverture du lit sur lui, son regard plantée dans le siens. Leurs regards se ressemblent presque : bleus et mélancoliques. Deux vies complètement différentes qui, sans qu'ils ne le sachent, cachent quelques points communs.

@Amos Taylor  :l:
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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyLun 29 Juin 2020 - 21:00




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Elle a quitté la chambre, Alice. Elle a quitté avec, au fond des yeux, une lueur ressemblant à de l’espoir, l’espoir que je ne sois pas aussi buté que je n’en aie l’air. La réalité, c’est que je le suis et, pourtant, alors que le sommeil me gagne, je statue pour un départ pour le surlendemain dans l’après-midi. Que pourrais-je faire de concret ce soir de toute façon ? Raelyn a besoin de temps pour digérer ma bévue et moi aussi. Mon corps est tout endolori. Je pourrai aller nulle part avec la certitude de tenir debout. Et, fataliste, bien que dans ma tête tournoie peur et angoisse, j’ai fini par m’assoupir, sans doute à cause des médicaments pour prévenir la douleur. Je me suis réveillé hagard, un peu perdu et perclus par mes tourments qui m’auront vite rattrapés. Ils gueulent dans mes oreilles comme des tambours battant la guerre et il m’assomme. Sans doute est-ce par ce que mon inconscient aura confondu la réalité et le songe, celui dont je ne me rappelle pas, si bien que je ne m’attendais pas à trouver l’infirmière penchée au-dessus de moi. Pour peux, j’en aurais sursauté. Au lieu de ça, je me suis souvenu que je lui ai moi-même donné rendez-vous, pour bien plus tôt : j’ai raté l’heure cependant. Même sur place je parviens à arriver en retard, trop tard… Et je lui souris pour sa patience et je m’autorise une indiscrétion, faute à ses précédentes allusions. Je ne saurais dire si sa réaction a traduit la vexation ou si j’ai rouvert une blessure mal refermée. En revanche, je devine qu’elle est remué, ébranlée et qu’elle m’offre un cadeau en répondant à ma question, un présent précieux puisque tout s’éclaire. Elle m’a parlé justement, la jeune fille. Elle usé des bons mots au moment adéquat parce qu’elle sait la douleur du deuil. Elle a appris par cœur le refrain qu’il nous chante et qui traite souvent de culpabilité et il l’a éteinte, elle-aussi. Différemment, peut-être, ai-je songé avant que résonne à mes tempes l’adjectif : assassinée. « Vous ne m’importunez pas, Alice. Vous permettez ? » Que j’utilise votre prénom plutôt qu’une mademoiselle somme toute impersonnel ? « Je comprends. Je sais ce que c’est, le deuil. Je sais ce que c’est aussi d’avoir l’impression qu’on ne pourra pas y arriver. Et je sais ce que ça fait de se sentir impuissant. » Mon regard, compréhensif, a vagabondé de ses traits vers le plafond. « Ma fille aussi a été assassinée. Enfin, je crois. » Les circonstances me portent à croire qu’elle n’était qu’une innocente entraînée par malveillance dans la spirale de la débauche, mais suis-je objectif ? Puis-je l’être ? Et Liv ? N’est-elle pas comme moi en train de se bercer doucement d’illusion ? Ne contribue-t-elle pas à alimenter mes chimères ? Ce n’est pas impossible, je le sais. Mon inconscient ne l’exclut pas, mais mon cœur de père souffre encore et je verse évidemment dans la facilité. « Comment faites-vous ? Pour sourire ? Pour continuer à fonctionner en sachant cette personne en liberté ? » A-t-elle, elle-aussi, des envies de vengeance parfois ?






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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyVen 31 Juil 2020 - 9:53

« Vous ne m’importunez pas, Alice. Vous permettez ? » Au vu des confidences plus qu'intimes faites par l'un et par l'autre, il n'y a là aucune raison pour qu'elle lui dise non, alors elle hoche légèrement la tête avec un léger sourire. « Je comprends. Je sais ce que c’est, le deuil. Je sais ce que c’est aussi d’avoir l’impression qu’on ne pourra pas y arriver. Et je sais ce que ça fait de se sentir impuissant. » Il sait ce que c'est, d'avoir cette impression de ne servir à rien, cette impression que peut-être qu'il aurait pu faire quelque chose pour empêcher le drama d'arriver. C'est ce qu'elle ressent parfois Alice. Et si elle avait été avec Blanche ce jour là, peut-être qu'elle aurait pu la sauver, peut-être qu'elle serait morte à sa place ou peut-être qu'elles seraient mortes toute les deux. Tellement d'hypothèses, de scénarios se sont crées dans sa tête. Ça ne sert à rien, ça ne la fera pas revenir mais elle ne peut pas s'en empêcher. « Ma fille aussi a été assassinée. Enfin, je crois. » Son regard s'adoucit à cette annonce. Il croit ? Il n'en est pas sûr ? Cette incertitude doit être plus qu'horrible. « Comment faites-vous ? Pour sourire ? Pour continuer à fonctionner en sachant cette personne en liberté ? » A cette question, le regard de la française s’égare un peu, voguant jusqu'au plafond avant de revenir sur le quarantenaire. Et doucement, elle vint s'asseoir au coin du lit sans vraiment prendre de place en posant ses mains sur ses cuisses. "Pour être honnête, j'en sais rien." confie-t-elle. "Je me dis juste que... sa vie s'est arrêtée mais pas la mienne. C'est ce qu'elle voudrait, que je passe à autre chose, que je continue de vivre ma vie." Parce qu'elle sait qu'elle ne peut pas rester enfermée dans le passé, elle fait de son mieux pour que ça ne soit pas le cas mais elle n'est pas encore sortie de l'auberge. "Mais ce n'est pas pour autant que je ne ressens aucune colère ou tristesse. Il y a des fois où j'aimerais avoir le responsable devant moi." Pour lui demander pourquoi, pourquoi elle. Se venger ? Elle ne sait pas si elle en aurait vraiment le courage. Mais l'envie est bel et bien là, assez souvent même. "Un jour, j'arriverais à le faire mon deuil, vous aussi j'espère, mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ?" Et encore une fois, elle lui offre un sourire bienveillant. "En tout cas, sachez que si vous avez besoin de quelque chose, même pour parler, n'hésitez pas, d'accord ?" Elle garde le sourire tout en se redressant et en ajustant le haut de son uniforme d'infirmière. Si il a besoin, elle sera là, quand bien même si ils restent des inconnus.

@Amos Taylor  :l:
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Message(#)Alice & Amos #1 ► I WANT TO BREAK FREE  EmptyDim 30 Aoû 2020 - 16:46




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Dans cette conversation, ce n’est pas les familiarités que je m’autorise ou les sourires que nous nous lançons à la jetée, ce sont les confidences. Tous deux victimes d’un deuil qui pèse encore lourdement sur nos épaules, nous nous sommes un instant observés comme des complices, comme deux êtres liés par le même sentiment d’injustice. D’instinct, aussi idiot cela puisse-t-il paraître d’un point de vue extérieur – quel homme de mon âge s’enquiert de conseil auprès d’une enfant à peine plus vieille que la sienne ? – je l’interroge sur la méthode qu’elle emploie pour s’en tirer indemne, pour assumer sa douleur, pour apprivoiser sa culpabilité également. Il y en a toujours. On se reproche de ne pas avoir été là, d’avoir échoué dans le rôle de protéger l’autre, de ne pas avoir pu lui tenir la main alors que nos défunts exhalaient leur dernier souffle. On s’en veut au point qu’il est compliqué de se regarder dans un miroir sans faillir ou fléchir. Suis-je cependant déçu qu’Alice ne soit pas capable de mettre des mots sur les mécanismes qui maintiennent fermée la cage des émotions ? Pas du tout ! Je comprends : je ne jouis pas du don de l'éloquence. Je ne les choisis correctement que lorsque je suis soumis à la pression et, sur l’heure, je n’en suis pas là. Je ne suis pas serein, mais à l’aise avec ma décision qu’est quitté l’hôpital. En attendant, je l’écoute donc avec la concentration d’une religieuse pendant un sermon. « C’est ce que je me dis, moi aussi, même si ce n’est pas dans l’ordre des choses de perdre son enfant. » ai-je confirmé, saisissant le raisonnement. Il me reste des aventures à mener avant de passer l’arme à gauche, dont une qui concerne les responsables du meurtre de mon poupon d’ailleurs. Je l’ai devant moi chaque jour et je me souviens, dans cette chambre, m’être fait la réflexion que le moment venu, je le lui aurais volontiers fait part de ce que l’on ressent après vengeance, mais elle n’a pas le droit d’être tapageuse. Aussi, n’ai-je rien ajouté. Je me suis contenté de hocher de la tête et de lui retourner la pareille. « N’hésitez pas non plus. » ai-je néanmoins conclu, non pas par politesse, mais avec une sincérité débordante. Elle l’a été aussi lorsque je lui ai avoué que, le lendemain, je quitterai l’hôpital, que la décharge était signée et que j’apprécierais qu’elle n’essaie pas de me retenir. « En revanche, je vis sur la Marina. Vous n’aurez pas de mal à me trouver. » ai-je confirmé en lui adressant un clin d’œil. « Je saurais vous trouver ici en cas de pépin. » La fatigue m’a cependant gagnée. Je baye aux corneilles et, en professionnelle dévouée, elle s’est levée de sa chaise. « Merci, Alice. Pour tout. » La confiance en particulier.  Peut-être pourrais-je me rendormir plus tranquille à présent.

Sujet cloturé.


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