| (Jacob) Un malheureux concours de circonstances |
| | (#)Dim 24 Mai 2020 - 13:48 | |
| Un soupir s’échappa de mes lèvres alors que j’étais perdue dans les petites annonces. Non pas pour chercher du travail mais Ezechiel m’avait donné un nouvel objectif : trouver une ferme à retaper près de chez lui. Loin de toute civilisation. J’avais un budget assez conséquent suite à une partie de l’héritage dû à la mort de Jacob ainsi que des économies de côté. Mais j’insistais bien sur le fait que je voulais une ruine pour la retaper. Je devais prendre mon temps, essayer d’aller mieux et surmonter les erreurs. Alors que Mozart s’amusait à me mâchouiller les pieds tandis que les deux gros dormaient, je gardai un œil sur mon fils cadet qui faisait la sieste. Merci le bon dieu d’avoir inventé le visiophone. A deux ans et demi, je mettais un point d’honneur à ce qu’il fasse sa sieste, surtout qu’il toussait de plus. Son état n’allait pas au mieux vu la pollution qui régnait dans cette ville. Je devais m’en éloigner pour le bien être de toute la famille. Je soupirai avant de jeter le second journal tandis que les autres s’empilaient près de moi en attendant à ce que je les feuillette. Hm, sans doute devrais-je faire appel à une agence ? J’avais rendez-vous aujourd’hui mais cela me demandait de sortir, de voir du monde et surtout de quitter le jogging si confortable que je portais. J.J poussa un petit gémissement, signe qu’il était en train de s’éveiller. Mon fils qui tentait toujours de me rappeler que je devais sortir. Je me levai donc suivi de son chien pour aller le chercher. Ses lèvres étaient plus bleues que jamais à cause de sa cyanose et je vins poser un baiser sur ses cheveux avant d’aller le changer. « Et si on sortait mon chat ? Tu veux aider maman à chercher une maison ? » Il me fixa de ses yeux noirs, similaire à ceux de son père avant de dodeliner de la tête. C’était mon toc. Je vins ébouriffer ses cheveux avant de passer sa salopette marron ainsi que sa chemise bleu ciel qui faisait ressortir ses cheveux de la même couleur que les miens. Puis, je partis me changer. Le posant sur le lit, je le laissais faire des bisous à son bébé Beagle pour troquer mon jogging contre un jeans et un chandail. Après avoir enfilée le pantalon, je constat vu assez simple, j’avais encore perdu du poids. Sans doute dû au manque de sommeil et à ma nutrition qui était plus que vaseuse. Je me raclai la gorge avant de mettre des bretelles, le comble du kitsch pour attacher mes cheveux en chignon au-dessus de ma tête. Je jetai leurs jouets aux trois chiens avant de quitter l’appartement avec J.J sur la hanche. Direction Spring Hill. A pieds, en voiture ? Sans doute en voiture si l’agent immobilier était compétent. Je n’avais pas honte de ma Coccinelle mais les gens étaient si riches ici. Alors que je dois la réparer sans cesse. Par chance, elle démarra du premier coup et je pus conduire tranquillement en suivant le GPS tandis que mon fils mangeait son singe en peluche. Du haut de ses deux ans et demi, il paraissait si petit. A cause du fait qu’il soit né prématurément. Je jetai de temps à autre des coups d’œil dans le rétroviseur pour me trouver une place juste devant l’agence. Je descendis, détachant mon bébé pour pousser la porte. Une femme -trop belle- me regarda avec dédain avant de me poser la question fatidique. « Vous avez rendez-vous ? » Non, je suis entrée car je cherchai du pain. « Oui avec Monsieur Copeland. » La patience n’est pas une de mes vertus. Jacob se mit à tousser alors que ses lèvres redevinrent bleues. « C’est normal cette couleur ? Demanda la femme avec un certain mépris dans la voix. » Je suis gentille, je suis gentille. Je me raclai la gorge encore une fois. « Allez chercher Monsieur Copeland et garder vos questions indiscrètes pour vous. » Je vins m’asseoir sur les sièges d’attente derrière moi avant de sortir le baume à lèvres et en passer sur les lèvres de mon fils. « L’écoute pas, t’es parfait comme tu es ma crapule. » Mon enfant vint me caresser la joue doucement avant de se mettre à babiller et qu’un sourire naquît sur mes lèvres. @Jacob Copeland |
| | | | (#)Jeu 28 Mai 2020 - 16:03 | |
| C’est une journée comme les autres pour Jacob. Sauf qu’en ce moment, sa routine est contraignante, épuisante : il ne sait plus où donner de la tête. Les vérités éclatent partout autour de lui, et il ne sait plus comment traiter les informations. Ses pensées ne sont plus qu’un énorme brouhaha et les migraines rythment ses journées. Il aimerait pouvoir crier « STOP », comme ce que l’on envoie par message pour ne plus avoir de publicités. Pour que tout s’arrête, pour que tout redevienne comme avant. Mais est-ce qu’il aimait comment c’était, avant ? Est-ce qu’il aimait, maintenant qu’il sait qu’il était dans le déni depuis tout ce temps, maintenant qu’il sait tout ce qu’on lui cachait ? Il n’en sait rien. On dit qu’un mensonge fait parfois moins mal qu’une vérité, il n’a pas encore eu suffisamment de temps pour se pencher sur la question. Tout ce qu’il sait, c’est que son travail est toujours son seul refuge, et qu’il ne quitterait son bureau pour rien au monde. Il sait que durant de longues heures, il peut oublier la pression qu’il a quand il est chez lui, après tous les non-dits qui ont été durement murmurés entre lui et Olivia. Il peut oublier les infidélités de son père et tout ce qu’il n’a pas encore découvert, tout ce qu’il a peur de savoir. Il peut tout oublier, parce que ici, c’est lui qui a les commandes, c’est lui qui décide, et personne ne peut se payer sa tête. Il a le pouvoir sur tout et tout le monde, et il aimerait que ce soit également le cas dans sa vie personnelle. Il ne peut rien y faire, alors il est là, il se plonge dans toute la paperasse délaissée durant des années qu’il avait promis de ranger un jour. Ce jour est visiblement arrivé – bien que transformé en semaines, il fait traîner pour que ça lui dure une petite éternité. Le blond regarde sa montre un instant, avant de lever les yeux vers sa secrétaire qui était dans l’encadrement de la porte depuis cinq bonnes minutes. Elle n’osait sûrement pas l’interrompre dans ses calculs et vérifications. Oui ? Demande-t-il, se doutant qu’il va être appelé à l’accueil. Vous avez un rendez-vous. Dit-elle, en haussant les épaules. Elle ne m’a pas dit son nom, elle était sur la défensive concernant mes remarques. Ça m’étonnerait que vous l’ayez déjà vu. Il secoue son visage doucement. J’avais complètement oublié, mais j’arrive. Merci. Et il lui fait un signe de tête pour qu’elle quitte son bureau, ce qu’elle s’empresse de faire. Son agente d’accueil n’est pas une mauvaise personne, simplement curieuse et pleine de questions. Avec le temps, on s’y fait. Au début, ça peut paraître grossier, mais ce n’est que des inquiétudes bienveillantes. Il avait réellement complètement oublié ce rendez-vous : ça ne lui arrive presque jamais. Il souffle un bon coup, et se dit qu’il n’a pas le temps de vérifier le nom de sa cliente avant d’y aller, il lui demandera simplement de se présenter une fois installé dans son bureau. Le bureau dans lequel il est actuellement. Il a toujours préféré aller chercher lui-même ses clients et les accueillir dans son bureau en entrant avec eux plutôt que de les attendre, assis sur sa chaise, l’air fourbe. Ça, ça ne se passe que dans les films, et jusqu’à preuve du contraire Jacob n’est pas l’objet d’une quelconque fiction. Et si jamais c’est le cas, il se dit que ses créateurs sont vraiment horribles avec lui. Mais cette pensée s’évapore rapidement, et il se lève pour rejoindre l’accueil où est installée une femme avec un enfant de quelques années seulement. Son cœur loupe un battement : ça lui fait toujours cet effet-là quand il voit des bambins. Il se rappelle de June. Il ressent June. Et il se souvient qu’aujourd’hui, elle devrait avoir cinq ans, qu’elle devrait être curieuse et pleine de vie. Il n’en est rien, et à travers les enfants de ces inconnus, il fonde l’espoir que le bonheur puisse se lire dans le coeur d’autres personnes : il espère qu’ils n’auront jamais rien, eux. Que tout ira pour le mieux, contrairement au destin tragique de sa fille. Bonjour ! Je suis Jacob, vous voulez bien me suivre ? Il est très protocolaire, lui est son costume toujours bien arrangé, lui et sa voix toujours posée, lui et son charisme qui lui colle aux baskets. Il l’invite à entrer dans son bureau et se glisse derrière celui-ci après avoir refermé la porte derrière eux. Je peux savoir votre nom ? Je vous avoue que j’avais complètement oublié ce rendez-vous. Protocolaire, certes, mais honnête. Il ne veut pas faire semblant d’avoir travaillé son sujet alors que ce n’est pas le cas. Il a quel âge votre p’tit bout ? Demande-t-il, ça le préoccupe presque plus que le bien qu’elle vient rechercher aujourd’hui.
@Eve Zimmer |
| | | | | | | | (#)Mar 9 Juin 2020 - 11:43 | |
| Elle n’a pas envie d’être là. C’est l’impression qu’elle lui donne, au premier abord : ça confirme les propos de l’agente d’accueil. Cette jeune femme est sur la défensive, et c’est compréhensible. L’immobilier est un secteur qui effraie beaucoup de personnes, et une maman célibataire ne doit pas se sentir parfaitement à l’aise, dans les parages. Il émet des hypothèses : en général, les couples se présentent à deux, ce n’est pas seulement la maman qui vient accompagnée de son enfant. L’homme ne doit plus être dans le tableau, peu importe la raison, il la sait seule. Zimmer. Eve Zimmer. Il a envie de détendre l’atmosphère, il espère que son humour passera avec elle. Vous êtes une cousine de Bond ? James Bond ? Il s’assoit sur le siège situé derrière son bureau et se questionne sur l’enfant dans les bras d’Eve. Il a l’air jeune, et il n’a pas l’air d’être en très grande santé – il sait déjà qu’il ne la questionnera pas sur ce point-là. Tu montres au monsieur quel âge tu as… Jacob ? Il fronce les sourcils en la regardant, attendant qu’elle poursuive : parce qu’il pense qu’elle vient de l’appeler. Je vous présente Jacob Junior. Mais tout le monde l’appelle JJ. Un large sourire se dessine sur les lèvres de l’agent immobilier. Oh, on est des copains de prénom alors ! Ça me plaît. Il comprend que le « junior » veut dire que le père se prénomme également ainsi. Mais tout comme sur la santé fragile du bambin, il ne se risquera pas à la question. Il a deux ans et demi. Et mon aînée en a six. Vous avez des enfants ? Il se sentait à l’aise dans cette discussion, jusqu’à cette question. Parce qu’il ne sait jamais quoi répondre à ça : est-ce qu’il a des enfants ? La vérité est que non, actuellement, il n’y a personne pour égayer sa maison. Mais il a eu une fille, oui, et dire que non viendrait à nier son existence. Sauf que s’il dit qu’il a une fille, elle va lui demander son âge, son prénom : comme si elle était toujours là. Il se mord la lèvre inférieure, baisse les yeux. Il n’aurait finalement pas dû aborder ce sujet, mais ça aurait été bizarre d’ignorer l’existence du bébé, comme s’il n’était pas venu ici avec sa mère. J'ai eu une petite fille, effectivement. Il parle au passé, le vide dans son cœur est pourtant toujours présent. Et il n’ajoute rien, mais ne laisse pas le blanc s’installer pour autant. Bon ! Dites-moi ce que vous recherchez, qu’on puisse trouver ensemble le bien qui vous correspond. Le professionnel reprend le dessus sur le personnel, et l’agent immobilier s’exprime quand l’homme brisé ne peut plus le faire. Il regarde son ordinateur, note déjà le nom d’Eve, et s’apprête à lister tous ses critères pour pouvoir effectuer ses recherches par la suite. Il jette quand même un nouveau regard au bambin, parce qu’il rêverait de revoir June à cet âge-là, il rêverait de la voir proche de l’âge qu’a l’aînée d’Eve. Il rêverait de la voir, elle. Et voir d’autres enfants fait monter en lui des sensations inconnues, des sensations agréables et détestables. Il se dit que peut-être, un jour, il aimerait avoir un autre enfant. Mais il se dit surtout que, jamais, ô grand jamais, il ne prendra le risque de vivre cette douleur une seconde fois. Il ne peut pas avoir un nouvel enfant, parce qu’il ne survivrait pas face à une nouvelle perte. D’ailleurs, est-ce qu’il va vraiment survivre face à celle-ci ? Il ne le sait toujours pas, et ça fait pourtant deux longues années. Il n’est pas prêt à penser à tout cela, mais être avec un bébé dans la même pièce que lui ne laisse pas son esprit en paix.
@Eve Zimmer |
| | | | (#)Mar 16 Juin 2020 - 13:21 | |
| Je n’ai jamais été à l’aise en présence des hommes. mais alors un qui s’appelait comme mon mari. Hello, je m’appelle le destin et je suis venu pour me foutre de ta gueule, Evelyn. Je me sens pâlir avant d’essayer de sourire. je dois avoir l’air grotesque. Mais c’est que ça changerait dis donc. Le ridicule me colle à la peau, comme la gêne, la timidité et l’invisibilité. « Vous êtes une cousine de Bond ? James Bond ? » Non mon gars, je n’ai pas de famille. Ça jetterait un froid donc on ferme sa boite à camembert et on répond au gentil monsieur. « Si seulement, j’aurai pu conduire son Austin Martin à la place de ma Coccinelle. » Bon après, j’avais les moyens de me payer une voiture un peu plus luxueuse mais je préférai me trouver une maison plutôt que de conduire une BMW. Une voiture allemande ou rien. C’était mon côté un peu chauvin. Alors que je suis assise en face de Jacob, je demande à mon fils de lui montrer quel âge il a. Mon fils n’est pas comme moi. Il ressemble à son père car il n’a pas un brin de timidité alors que même enfant, je me fondai dans le paysage. « Oh, on est des copains de prénom alors ! Ça me plaît. » Pour toute réponse, je lui fais un lumineux sourire avant de commencer à parler, à bavasser comme d’habitude. Quand je suis nerveuse, je parle beaucoup trop. Je devrais apprendre à me taire d’ailleurs car je mets les gens mal à l’aise. Je constate un changement d’humeur sur le visage de mon interlocuteur. Je m’enfonce donc dans mon siège alors que l’agent immobilier ouvre la bouche. « J'ai eu une petite fille, effectivement. » Eu. Elle était donc décédée. Je sens toute couleur quitter mon visage. « Je suis navrée. » Mon accent allemand ressort de plus en plus à mesure que je sens le malaise s’installer. « J’ai perdu mon mari il y a deux ans et demi. Avant la naissance du petit. Je sais que ce n’est pas comparable à votre perte mais je vous comprends. » Si nous avions été en tête à tête, je pense que j’aurai posé ma main sur la sienne mais mon fils décide de prendre les choses en main. Je le laisse descendre de mes genoux avant d’aller vers son homonyme adulte et de tirer sur le pantalon du monsieur. Puis, il lui tend sa peluche. Le singe miteux que je peine à lui retirer. « Pas être triste. EvE gentille. » Génial, merci. Je soupire avant de fouiller dans mon sac pour sortir la liste de mes exigences et les papiers que demandaient toutes les agences en général. « Bon ! Dites-moi ce que vous recherchez, qu’on puisse trouver ensemble le bien qui vous correspond. » Je hoche la tête avant de lui montrer la carte que j’avais imprimé. « Dans ce secteur là si c’est possible. » Je jette un œil à J.J qui est toujours posé aux pieds de Jacob et joue avec ce qu’il a trouvé. Pitié, faites qu’il ne le mette pas dans la bouche. « Alors ça va vous paraître bizarre mais j’aimerai acquérir une ruine. Une grange à retaper, une ferme délabrée. Je suis quelqu’un de très manuel et j’aime retaper de vieilles choses. Donc le temps que je mette mes affaires en ordre, une ruine ça serait sympa. Un ami à moi m’a dit qu’il y en avait plein dans le coin que je vous ai indiqué. » A une heure de Brisbane. « Donc, je vous accorde ma confiance. Et j’espère que ça ne sera pas trop dur à trouver pour vous. » Je lui tends mon dossier avec le financement, mes fiches de salaire ainsi que tout ce qui était demandé. « Je vous ai rempli le dossier. Je n’aime pas trop… être prise au dépourvu. » Oui, j’ai des tocs. Et alors ? @Jacob Copeland |
| | | | (#)Lun 20 Juil 2020 - 13:17 | |
| Si seulement, j’aurai pu conduire son Austin Martin à la place de ma Coccinelle. Il a bien envie de lui dire que, à choisir, pour la forme, il préfère largement la seconde à la première mentionnée. Mais s’ils commencent à partir dans un débat sur les voitures, ils n’arrêteront plus. Jacob est un homme et comme beaucoup d’entre eux, il voue un culte à l’automobile, même s’il ne collectionne pas de figurines, même s’il n’est pas abonné à un magazine et même s’il n’en possède qu’une. Il se contente de sourire gentiment, et ça ne perturbe pas la conversation puisque sa nouvelle cliente poursuit, seule. Elle lui parle de ses enfants, de l’âge qu’ils ont, et elle lui demande s’il en a également. À l’âge qu’il a, beaucoup d’hommes sont déjà pères. L’alliance qu’il a autour du doigt est un indice supplémentaire. Quarantenaire, marié, père : c’est le schéma à respecter, qu’il a respecté, qu’il a bafoué. Je suis navrée. Il a l’habitude d’entendre une phrase similaire à celle-ci. Je suis navrée, désolée, mes condoléances, oh mon dieu… il y a tellement de réactions, et lui ne sait jamais quoi dire face à tout cela. Il est navré, lui aussi, d’avoir été aussi impuissant face à la mort de sa fille. De l’avoir mené au cinéma et ne pas avoir su la ramener à la maison. Il est navré plus que n’importe qui. J’ai perdu mon mari il y a deux ans et demi. Avant la naissance du petit. Je sais que ce n’est pas comparable à votre perte mais je vous comprends. À vrai dire, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui raconte ceci. Il se pince les lèvres, serre le poing sur la souris de son ordinateur. Je suis désolé pour vous… ça ne doit pas être facile. L’un comme l’autre semblent inenvisageables, je pense que je n’aurai jamais été capable de supporter voir Olivia dans les yeux de June, si c’est elle que j’avais perdue. Ainsi, il lui fait comprendre que Olivia est son épouse et June sa petite fille. Vous êtes forte, je n’en doute pas. Le fils d’Eve descend de ses genoux pour se rapprocher de lui, et ça le fait sourire. Il revoit June, il l’imagine, il aimerait que ce soit elle pour pouvoir la serrer contre lui. Mais ce n’est que son copain de prénom, JJ. Pas être triste. EvE gentille. Il attrape le petit singe et ne peut s’empêcher de sourire un peu plus grandement. C’est qu’il est mignon, ton petit singe. Et il lui rend, parce qu’il sait qu’un enfant reprend toujours après avoir donné. Vieux réflexe de paternel, mais il ne peut s’empêcher de le surveiller du coin de l’œil tandis qu’il demande à Eve ce qu’elle recherche. Dans ce secteur là si c’est possible. Il regarde la carte et hoche la tête doucement. Je vois, oui. Alors ça va vous paraître bizarre mais j’aimerai acquérir une ruine. Une grange à retaper, une ferme délabrée. Je suis quelqu’un de très manuel et j’aime retaper de vieilles choses. Donc le temps que je mette mes affaires en ordre, une ruine ça serait sympa. Un ami à moi m’a dit qu’il y en avait plein dans le coin que je vous ai indiqué. Il l’écoute et visualise déjà quelques endroits qu’il pourrait lui faire visiter, reste à voir si ça correspond à ses prix, à ce qu’elle veut réellement. Rassurez-vous, ça ne me paraît pas étrange. Il y a bien plus de monde que vous ne vous l’imaginez, qui cherche à acheter une ruine. Tout reconstruire de ses propres mains, c’est le rêve de beaucoup de personnes. Donc, je vous accorde ma confiance. Et j’espère que ça ne sera pas trop dur à trouver pour vous. Je vous ai rempli le dossier. Je n’aime pas trop… être prise au dépourvu. Il prend le dossier et le feuillette quelque peu avant de le poser sur une pile d’autres, au-dessus. Il s’en chargera rapidement, plus que des autres. Sûrement l’effet JJ à côté de lui, il n’en sait rien. Mon agence propose des services de bricolage, on aide aux déménagements mais aussi aux travaux, vous voulez cette close ou vous voulez réellement tout refaire seule ? On peut vous donner quelques employés sans qu’ils se chargent de tout et vous aurez de quoi mettre la main à la pâte malgré tout. C’est comme vous le sentez, un ou dix hommes vaudront le même prix. Il regarde le petit, qui retourne vers sa maman, un sourire attendri aux lèvres. Mais il revient rapidement sur le visage d’Eve. Il tente de garder la face, d’être l’agent immobilier, mais le père endeuillé ne se cache pas très loin derrière.
@Eve Zimmer |
| | | | (#)Mar 6 Oct 2020 - 21:15 | |
| Je n’ai jamais voulu faire appel à un agent immobilier car je voulais y arriver toute seule. Mais j’avais fait chou blanc avec Adèle donc autant faire appel à ses services. En plus la coïncidence était trop grosse car il s’avérait qu’il partageait le même prénom que mon fils. Et que mon défunt mari. Great, moi qui ne parvenais plus à pleurer depuis quelques semaines. J’allais sans doute foncer au cimetière après l’entretien avec monsieur Copeland. « Je suis désolé pour vous… ça ne doit pas être facile. L’un comme l’autre semble inenvisageables, je pense que je n’aurai jamais été capable de supporter voir Olivia dans les yeux de June, si c’est elle que j’avais perdue. » La perte d’un enfant, je ne savais pas si on était capable de s’en remettre un jour. Je priai de ne jamais avoir à vivre ça parce que mes enfants étaient plus précieux que ma propre vie. « Et votre épouse ? Demandai-je avec douceur. » il avait mentionné son nom et je pouvais voir qu’il semblait toujours attaché à sa famille car ses yeux avaient brillé d’une certaine lueur lorsqu’il en avait parlé. Et c’était louable. J’aimais encore Jacob même des années après sa disparition. Et je pense qu’une part de moi tiendra toujours sincèrement à lui. Même si j’avais envie de refaire ma vie. « C’est qu’il est mignon, ton petit singe. » J.J se mit à sautiller sur place avant de reprendre sa peluche en babillant, désirant rester au sol. Il était tellement attachant quand il s’y mettait. Donc, j’en suis venue à parler du secteur où je voulais la ferme. C’est-à-dire près de chez Zeke. Même si je me répugnais à le coller par peur de le faire fuir. Il avait beau me répéter qu’il ne s’en irait pas. les traumatismes ont la dent dure. « Rassurez-vous, ça ne me paraît pas étrange. Il y a bien plus de monde que vous ne vous l’imaginez, qui cherche à acheter une ruine. Tout reconstruire de ses propres mains, c’est le rêve de beaucoup de personnes » Mais est-ce que tout le monde en serait capable ? Pour ma part, je savais que j’allais devoir faire appel à certains ouvriers pour la charpente mais je pouvais m’occuper du gros. Et j’avais l’intention de passer une grosse commande de meubles à Zeke, que je payerai. Car je ne pouvais pas abandonner mon appartement. Non, je ne pouvais pas le laisser à l’abandon et il était la seule chose qui me restait de lui. Si ce n’était un nom marital que je n’utilisais pas. « Mon agence propose des services de bricolage, on aide aux déménagements mais aussi aux travaux, vous voulez cette close ou vous voulez réellement tout refaire seule ? On peut vous donner quelques employés sans qu’ils se chargent de tout et vous aurez de quoi mettre la main à la pâte malgré tout. C’est comme vous le sentez, un ou dix hommes vaudront le même prix. » Je déglutis avant de hocher la tête. Si je refusai j’allais sans doute me faire taper sur les doigts. « Mon compagnon est ébéniste donc il pourra faire la charpente si elle a besoin de… d’être retapée. Mais un électricien ne serait pas de refus. Je suis une telle calamité que je risquerai de m’électrocuter. » Je lui fis un petit sourire alors que Jacob grimpa sur mes genoux pour m’agiter son singe sous le nez. Je le pris avant de darder mon regard sur l’adulte. « Du coup, comment ça se passe ? Je vais devoir vous laisser mes coordonnées ou l’on peut planifier des visites ? J’ai des horaires flexibles avec le musée. » Plus que flexibles puisqu’on arrêtait pas de me demander de lever le pied. |
| | | | | | | | (Jacob) Un malheureux concours de circonstances |
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