| (keith & edge) this is not a social call |
| | (#)Lun 25 Mai 2020, 16:23 | |
| Voilà qui est fait, c’est la première pensée qui te traverse l’esprit tandis que tu refermes la porte du bureau de ton supérieur direct, après une très longue conversation. Une conversation que tu as mise de côté pendant trop longtemps, celle concernant ton départ de la technique judiciaire et la fin de ta carrière de photographe, du moins au sein de la police locale. Tu pensais que tu te sentirais mieux une fois que tu aurais vidé ton sac, que tu aurais le cœur un peu plus léger, mais le sentiment est bizarre. Tu fais le chemin jusqu’à ton bureau à pas mesuré, ayant conscience de l’activité qu’il y a autour de toi, mais sans être là pour autant, faisant le point sur les minutes qui viennent de s’écouler. Donner ta lettre de démission a été facile, le plus difficile a été de trouver une date pour ton dernier jour officiel de boulot, la fin juin visiblement, et encore plus de convaincre l'autre homme que si, c’est la bonne chose à faire pour toi. Oui, ça fait huit ans désormais que tu fais ce métier et tu as accepté les compliments avec un léger sourire, pas convaincu que la flatterie soit la meilleure des stratégies pour te faire changer d’avis. Tu as toujours fait ton métier avec une rigueur certaine, soucieux d’aider tes collègues à résoudre des affaires souvent simples, parfois épineuses, mais toujours en ayant pour but d’aider les autres. C’est pour ça que ton choix de carrière s’est tout de suite porté vers les rangs de la police, c’est pour cela que tu n’as pas hésité et c’est également pour toutes ces raisons que songer à partir, enfin le concrétiser, et même si la date est dans quelques semaines, tout cela, ça reste étrange. Cette étape-là de ta vie est bientôt finie, et si tu as assuré à Yasmine que tu étais plus que prêt pour ce changement, c’est facile de jouer les types confiant devant ta petite-amie, maintenant que tu te retrouves face à cette impasse, les choses sont complètement différentes. Tellement différentes et tu es tellement perdu dans tes pensées que tu sursautes, vraiment, quand ton téléphone portable se manifeste. Tu murmures un juron, plus pour la forme qu’autre chose et tu fronces les sourcils en lisant un message de ta cousine Camille, et une de ses urgences. Bien entendu, elle a besoin d’un chauffeur et que tu passes récupérer des livres pour elle sur la bibliothèque de son campus, tu ne sais pas vraiment comment elle fait pour jongler entre les cours qu’elle prend et son boulot, mais soit, tu veux bien l’aider et en plus… tu as besoin de partir d’ici et techniquement ta journée de boulot est finie. Okay, il te reste 25 minutes de boulot, mais tu as besoin de quitter la station de police dans tous les sens du terme, et tu le fais en adressant des signes de tête à tes collègues, attrapant tes clés de voiture. Le campus est familier, Camille va avoir besoin d’un véritable assistant si les choses continuent sur cette lancée et quand tu pousses la porte de la bibliothèque quelques minutes plus tard, tu sais que tu n’es pas du tout dans ton élément. Il ne s’agit que d’un détour, ensuite, tu pourras récupérer Camille, lui expliquer que non, tu n’es pas disponible toute la journée et rentrer chez toi. Ou aller squatter le canapé de Yasmine, au choix. "Vous avez l’air perdu, je peux vous aider ?" C’est ce que l’étudiante, visiblement, te lance derrière le comptoir et tu lui lances un léger sourire. "Ah … Vous trouvez aussi ?" Perdu est le bon mot pour te caractériser aujourd’hui, entre le boulot et les services que tu rends à Camille, tu n’es pas dans ton élément aujourd’hui et tu as déjà hâte que cette journée se termine. "Je ne suis pas là pour moi hein, je sers un peu d’homme de main et de chauffeur à ma cousine, est-ce que vous pouvez me dire où se trouve la section business ?" Tu poses la question et tu finis par sortir ton téléphone portable de ta poche, lui montrant les titres des ouvrages que l’autre Price recherche. Tu te retrouves avec deux références et des indications l’instant d’après et c’est dans un soupir que tu cherches ton chemin parmi les étudiants et les étagères remplies de livres. Tu n’es pas aussi studieux que Camille c’est certain, à l’époque où tu fréquentais l’université, tu étais plus du genre à te laisser porter et aller en cours quand tu en ressentais vraiment l’envie. Étudier en soit ne t’a jamais dérangé, assister à des cours est un exercice plus que difficile, tu préfères l’action, bouger, faire quelque chose plutôt que de rester assis pendant des heures à prendre des notes. Fort heureusement pour elle, Camille ne partage pas cet avis-là et tu laisses échapper une exclamation audible alors que tu trouves le premier bouquin indiqué. Plus qu’un et tu pourras faire demi-tour. C’est ce que tu te dis au moment où tes yeux se posent sur une silhouette familière, pas Hassan cette fois-ci, mais un de tes anciens collègues de boulot et face à Keith, ton sourire disparait aussitôt qu’il est arrivé, tes sourcils se fronçant déjà. La réaction est sans doute stupide et peut-être que dans une autre vie vous auriez pu très bien vous entendre, mais… quand on te corrige ou qu’on te dit de quelle manière faire ton boulot, tu réagis mal, étrangement. "Oh… les rumeurs sont donc vraies, tu traînes vraiment dans le coin." Que tu lâches en guise de bonjour, n’ayant pas l’envie ni la motivation d’être poli.
Dernière édition par Edge Price le Dim 14 Juin 2020, 13:46, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 10 Juin 2020, 14:50 | |
| ≈ ≈ ≈ {this it not a social call} crédit/ (maurawrites/tumblr) ✰ w/ @Edge Price J’avais eu ce soudain besoin de quitter mon domicile après tout ces évènements qui ne faisaient que s’accumuler. Le retour d’Hayden, la mise à plat des sentiments de Danika et cette sensation de me retrouver au beau milieu d’un carrefour où le choix à faire serait celui qui me guiderait pour les prochaines années. J’aurais voulu me confier à quelqu’un tant chacun de mes actes laissait à désirer. J’avais embrassé Danika à plusieurs reprises pour mieux la laisser tomber, prenant mes jambes à mon cou quand les choses devenaient sérieuses. J’étais agressif en ce moment, bien loin de mon état naturel et j’avais la fâcheuse intuition que les choses n’étaient qu’à leur commencement. Alors pour mieux combler ce besoin d’occupation de l’esprit, je passais la plupart de mon temps à l’Université, ou en balade avec Ruby, la seule femme qui ne m’avait jamais laissé, emplie d’amour et d’énergie. J’aimais mon chien et la laissait m’arracher le cœur, mais j’avais besoin de souffler aussi.
C’était ce que je m’étais dis en poussant les portes de la bibliothèque ce matin, un tas de copies à la main, en vue de corriger les derniers devoirs remis. J’étais d’ailleurs ravi que Chevy ait accepté d’intervenir sur certains de mes cours, me déchargeant d’une dose de travail qui tombait à point nommé. Non pas que j’ai facilité à laisser mon amphithéâtre, loin de là, mais rester dans un coin m’assurait un peu de tranquillité là aussi. Car s’il y a bien une chose que j’avais compris avec le temps et l’expérience acquise dans ces amphithéâtres, c’est que c’était comme monter sur scène tous les jours. Je n’avais pas le droit à l’erreur ni à la moindre faille pour continuer de capter leur attention, d’obtenir les résultats attendus à la validation de leur unité d’enseignement et de leur cursus. J’étais un insatisfait chronique et mon exigence transpirait dans mes corrections et mes commentaires parfois acerbes effectués sur les devoirs de mes élèves. Je saluais la responsable des lieux, d’un petit sourire me dirigeant vers l’endroit qui était exclusivement réservé aux professeurs. Par chance, l’Université avait pensé à tout et me permettait de m’isoler de ce flot d’étudiants que j’appréciais malgré tout. Je restais un jeune professeur sous tous les sens du terme, j’avais encore des preuves à faire mais j’avais retenu la leçon de Marius lors de ma première visite des lieux : ne rien laisser paraître.
Je m’étais donc installé dans une salle libre, ayant laissé tomber la veste de mon costume et défait un bouton de ma chemise avant de retrousser mes manches pour m’atteler à la tâche de mon après-midi. Je décidais d’étaler mes copies sur la table comme à mon habitude, sortant mon bloc-note et mes stylos que j’installais à leur tour. J’étais resté méthodique et minutieux, comme à mon habitude, frôlant presque le perfectionnisme et l’insatisfaction chronique. Une fois tout en place, je décidais d’aller récupérer quelques ouvrages dont j’avais récupéré la référence avec l’aide de Gabriel dans sa librairie, et je me déplaçais, post-it à la main, à la recherche des allées correspondantes. Je n’étais pas le plus à l’aise dans les lieux, mais avec l’expérience, j’avais fini par m’y habituer. Même si je mettais plus de temps pour trouver mes ouvrages, j’étais devenu autonome. Je restais concentré sur les allées que je traversais, essayant de m’organiser dans mes recherches quand je me retrouve nez à nez avec un de ceux que je considérais comme sorti tout droit de mon passé. Edge Price. L’une des personnes avec qui il a été le plus difficile de travailler mais également l’une des raisons pour laquelle je ne regrette pas de ne plus mettre les pieds au sein du commissariat. Pourtant, je crois que nous venons tout deux de tester le fameux adage qui dit que le monde est petit. Je le regarde de la tête aux pieds, recommençant le mouvement à plusieurs reprises avant de rire nerveusement à sa remarque. « Une rumeur ? On en est donc toujours au même stade, tu te fies toujours aux bruits de couloirs ? » ripostais-je en serrant les dents, observant l’ouvrage qu’il tenait à la main, un sourire toujours aussi sarcastique aux lèvres. « Tu as appris à lire depuis le temps ? Parce que j’ai souvenir que comprendre oralement les choses que l’on pouvait te dire c’était compliqué, mais alors là, si en plus tu te mets à lire… » J’attrapais le livre de ses mains, l’observant attentivement avant de reposer mon regard sur lui, plaquant le livre contre son torse. « Les dictionnaires sont un peu plus loin, si tu as du mal à comprendre le mot incompétence et tous les autres qui sont indiqués dans ce bouquin. » crachais-je presque d’énervement. « Et au cas où que tu veuilles agrémenter la rumeur du poste. Je ne traîne pas dans le coin, je m’y suis installé. Il y a parfois des reconversions réussies… Et parfois des gens qui persistent à rester là où ils sont… » répondis-je presque avec amertume sans réellement savoir ce qu’il devenait et en m’en fichant royalement. « Il te fallait autre chose où tu comptes rester dans mon espace vital ? » lui demandais-je avec l’espoir qu’il quitte les lieux sans se faire priser ni sans nous faire remarquer. Parce que si j’avais une réputation qui n’était plus à faire au poste de Brisbane, je me montrais discret depuis mon arrivée ici. Et ce n’était pas Edge Price qui ternirait mon image rédemptrice. Je le mettrais moi-même dehors s’il le fallait.
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| | | | (#)Dim 21 Juin 2020, 01:51 | |
| Si certains devaient te décrire, ils te qualifieraient certainement de type plutôt facile à vivre et avec un sourire sur le visage la plupart du temps. Ce qui n’est pas une description faussée quand tu y penses. Tu as souvent un sourire sur le visage, soucieux de mettre les gens à l’aise, tu as la blague facile, et même si ton humour peut être considéré comme vaseux et qu’on peut t’accuser d’en faire un peu trop et d’être frimeur, les rires arrivent souvent quand tu es là. En tant qu’ami, tu es du genre loyal, quand tu t’accroches, tu ne laisses pas partir les gens, du moins pas facilement. Un peu collant sur les bords, tu es du genre à t’inquiéter, mais également à soulever des montagnes pour tes proches, parce que c’est ainsi que tu as été élevé et que c’est la bonne chose à faire. La seule chose à faire quand ses amis sont dans une situation délicate et c’est bien ta mère qui t’a appris que la famille ne se limitait pas juste au sang ou à un simple nom de famille. Pour certaines personnes, les choses sont un peu plus compliquées que cela, il faut se montrer beaucoup plus tolérant et écouter sans juger. Le dernier point est quelque chose que tu maîtrises et que tu pratiques depuis des années, et en plus, tu estimes que tu n’es pas en position de juger qui que ce soit. Tu as toi-même bien vécu, tu as commis des erreurs comme beaucoup et pour quelqu’un qui vient de célébrer très récemment ses 35 ans, ta liste de regrets est sûrement un peu longue. Mais soit, c’est la vie de tous les jours qui est comme ça, chaotique au possible et très compliquée parfois. Ce que tu as toujours eu pour toi ? De t’en sortir au boulot, d’être doué dans ton domaine, assez pour que l’on oublie le reste et qu’on ne remette pas en cause ton jugement. Bien entendu, Keith ne t’a jamais fait confiance et l’inverse est vrai, c’est plus que physique dans son cas précis et si vous deviez bien vous entendre eh bien… c’est loupé et totalement loupé pour le coup et les piques que vous vous envoyez ne datent pas d’hier. Tu sais bien qu’aux yeux de l’autre homme tu es juste un photographe avec une grande gueule et qui ne connaît pas sa place. Et franchement ? C’est très éloigné de la vérité. Le croiser ici, bien loin du lieu de travail que vous avez partagé pendant des années te semble bizarre, comme un retour à la réalité un peu cruel. Surtout maintenant que toi aussi, tu t’apprêtes à dire adieu à cette vie-là, mais s’il y a bien quelqu’un qui ne mérite pas d’avoir cette information, c’est bien lui. Tu roules des yeux, vraiment, certain que cela est audible quand il réplique, remettant en cause ton intelligence, encore une fois, rien de vraiment original et c’était attendu. Mais toi qui es le champion pour tout laisser passer d’habitude, vraiment, tu en as entendu des pires à ton sujet, quand cela vient de lui, cela a tendance à te piquer à vif et ne pas aussi bien passer que le reste. "Oh, je vois que tu as gagné un sens de l’humour maintenant que tu as quitté la station de police… C’est bien de s’occuper sur son temps libre." Que tu répliques sur un ton qui se veut ennuyé, affichant un sourire totalement hypocrite et faux sur le visage. Cela va très bien avec le timbre de ta voix et celui de Keith et ses paroles acides. Heureusement que vous vous trouvez dans une bibliothèque universitaire et pas un établissement plus strict… Heureusement. Oh si Camille te voyait là tout de suite, tu es certain qu’elle rigolerait de voir son cousin s’énerver pour si peu. Tu finis par croiser les bras sur la poitrine, bouquin toujours à la main, décidant de mordre à l’hameçon. Parce que pourquoi pas, tu as bien quelques minutes à perdre alors… "Je te féliciterais bien mais on n’a jamais été amis et la liste des choses que je préférerais faire au lieu de te complimenter est très, très longue." Tu ne lui as jamais adressé un seul compliment, même du temps où il était lieutenant et qu’il était plus que clair que malgré tes dires, et avouons-le, ta mauvaise foi, il était compétent, donc hors de question de commencer maintenant. Et son espace vital, vraiment ? Toutes les étagères lui appartiennent maintenant ? Cette remarque t’arrache le début d’un rire, mauvais et froid, avant que tu ne répondes à sa question. "Ce n’est pas ton espace vital, mais une bibliothèque, un espace commun, tu devrais le savoir mieux que quiconque Monsieur le professeur… et ce que je viens faire ici ne te regarde pas tellement." Il était lieutenant, c’est une bibliothèque… autant qu’il tire ses propres conclusions tout seul. "Comme ma vie à la station de police maintenant que j’y pense, ou alors tu continues de te mêler de choses qui ne te regardent absolument pas ?" Cela doit bien être sur ta liste de regrets, maintenant que tu y penses, remettre Keith Weddington et lui expliquer que sa méthode à lui n’est pas la seule qui existe, et juste parce que tu as une approche différente, cela ne veut pas dire que tu as tort. "Comme quoi, on dit que les gens changent mais… pas tellement au final. Mais ça ne me dérange pas de poursuivre cette conversation, et continuer de t’expliquer des règles de politesse ou de respect simples… vraiment." |
| | | | (#)Mar 28 Juil 2020, 19:42 | |
| ≈ ≈ ≈ {this it not a social call} crédit/ (maurawrites/tumblr) ✰ w/ @Edge Price La bibliothèque me semblait être une scène de théâtre où les protagonistes que nous étions se mettaient en avant. Là où l’expression « se donner en spectacle » prenait tout son sens. Là où tel un amphithéâtre gréco-romain, les suspicions, les mœurs d’autrefois et l’amertume refaisaient surface. L’entente cordiale n’était pas mon domaine de prédilection quand il s’agissait de l’être vis-à-vis d’Edge. Sans savoir pourquoi, il m’hérissait les poils rien qu’à l’apercevoir ou l’entendre. Et le croiser ici, n’arrangeait probablement pas les choses. Non, la machine se lançait au quart de tour et j’étais certain d’atteindre ma cible à chaque fois. Et cette certitude venait d’être confirmée quand il répliqua en un rien de temps, m’arrachant un sourire sarcastique. Il n’avait pas perdu de sa verve habituelle ce bougre. « C’est étonnant que tu puisses l’apercevoir, je croyais que tu en étais dépourvu. Comme quoi, même les plus imbéciles réussissent à évoluer… » rétorquais-je sans me faire prier, d’une voix détachée, le regard sombre. Si un de mes étudiants venaient à passer dans le coin, il risquait d’être surpris face à ce froid glacial que je renvoyais, bien loin de mon attitude normale.
Je ne bougeais pas d’un iota en le voyant croiser ses bras, bien décidé à camper sur mes positions comme à l’accoutumé. J’observais les alentours, ne voulant trop déranger les étudiants car je ne garantissais pas en restant ici quelques instants de plus que les choses restent aussi calmes. Parce que je savais qu’avec lui, il n’y avait aucune limite à ne pas dépasser, étant lui-même la limite. J’étais donc sur le fil, prêt à sortir les crocs et pourtant je restais impassible. Drôle de self-control quand on savait que de l’intérieur je bouillonnais. Je roulais des yeux, détournant par la suite le regard tandis qu’un rire noir me prit. A quel moment lui avais-je demandé de me complimenter ? « Je vois que tu comprends toujours ce que tu désires mon pauvre. Ne t’embête pas à gaspiller de la salive pour quelque chose qui ne m’atteindra pas, ton avis n’a aucune importance à mes yeux… » rajoutais-je en reprenant un contact visuel avec lui. « A croire que tu ne l’as pas encore compris après tout ce temps… Serais-tu plus long à la détente que je ne l’aurais imaginé ? » demandais-je de façon rhétorique. « De toute façon, nier l’évidence ne te rendra pas plus agréable. Car toi et moi savons très bien que tu n’as rien d’autres à faire… Tu ne serais pas à traîner ici sinon… Te voir au milieu de livres, c’est comme voir un éléphant dans une boutique de porcelaine : totalement absurde. » conclus-je froidement sans le moindre remords.
Il n’y avait plus de filtres, plus de bienséance et plus d’amabilité depuis longtemps. Pourtant certaines personnes avaient tenté de me faire comprendre que nous aurions pu nous entendre si chacun y mettait du sien. Et j’avais toujours réfuté cette idée abjecte. Et plus les jours, les mois, les années passaient, plus le fossé grandissait. « Un espace commun où les personnes n’appartenant pas à l’université sont souvent mal vues… alors quand celle que je croise n’est pas portée par mon estime, tu te doutes bien que je ne vais pas l’accueillir à bras ouverts ! » rajoutais-je avant d’écarter les bras, agacé. « Ta vie à la station de police ? Celle d’abruti de service et de Monsieur-Je-Sais-Tout ? C’est la seule chose que je ne regrette pas vois-tu. Quitter cet emploi m’aura au moins permis de ne plus te croiser pour mon plus grand plaisir ! Mais fais ce que tu veux là-bas, je suis persuadé que d’autres personnes seront excédées par ton attitude bien rapidement ! ». Ma voix commençait à monter dans les tours, étant en train de perdre patience. J’étais en retard sur le planning que j’avais mentalement établi, et pour autant je ne réussissais pas à me sortir de cette conversation, comme si la cocotte-minute ambulante que j’étais se trouvait sur le point de dégoupiller sans le moindre préavis.
Surtout quand sa dernière remarque éclot. Celle qui m’arracha un grognement qui avait probablement était entendu par l’homme qui me faisait face. Je réduisais la distance, ne craignant pas d’aller à l’affront, mon visage à quelques centimètres du sien. Si mon regard avait pu le fusiller sur place, je ne me serais pas fait prier. Je murmurais tout en restant tranchant. « Tu parles pour toi là ? C’est bien d’ouvrir enfin les yeux. Il n’y a que les cons qui ne changent pas Edge. Je crois que cette catégorie t’est très bien attribuée. Et pour tes règles de politesse ou de bienséance, je reviendrais quand le professeur aura des choses à m’apprendre. Tu sais quoi, je vais aller chercher ton second livre et toi tu vas chercher la sortie en attendant… Avant que je ne te la montre moi-même… » lui avouais-je, d’un calme stoïque, lui montrant que mes promesses n’étaient pas du vent.
- Spoiler:
Désolée pour l'attente
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| | | | (#)Sam 22 Aoû 2020, 14:35 | |
| Non, croiser un ancien collègue ici n’est pas la meilleure chose qui puisse t’arriver. Surtout pas quand il s’agit de Keith et tu adores ta cousine de tout ton cœur, mais une partie de toi a franchement envie de faire demi-tour, de remonter dans ta Mustang et retourner chez toi. Pour faire… tu ne sais quoi mais n’importe quelle activité serait beaucoup plus tolérable dans la présente. Regarder un mauvais film sur ton canapé, finir un des bouquins que tu as commencé il y a quelques semaines, enfin te lancer dans le rangement de ton garage, faire le ménage… n’importe quoi serait mieux que de lui parler. Keith reprend la parole et tu roules des yeux c’est plus fort que toi, ne le quittant toujours pas du regard, résistant l’envie de lui en coller une. Vraiment. Certes, vous êtes bien loin d’un ring de boxe et le combat de serait pas juste du tout. Surtout pour Keith. Oui, tu aimes bien te dire que tu pourrais mettre K.O l’homme en face de toi juste avec un uppercut bien placé, certes, tu n’es pas monté sur un ring depuis plus de six mois et tu ne sais pas vraiment ce qu’il vaut non plus mais… tu as des années d’entraînement et de technique derrière toi, et cela serait satisfaisant dans tous les cas. Juste pour voir son petit air choqué ou juste pour qu’il se taise. Tu ne fais rien de tout cela cependant, tu restes campé sur tes positions, littéralement d’ailleurs, ta prise se resserrant sur le livre que tu as déjà dans les mains quand il te traite d’abruti et de Monsieur-Je-sais-tout … c’est lequel alors, que tu penses frénétiquement, décides-toi parce ce que tu dis ne fais pas de sens. Tout comme Keith qui se rapproche de toi, si c’était une technique pour t’intimider, cela ne prend pas, non pas avec toi, tu en as affronté des beaucoup plus menaçants et gaillards que lui et ce n’est pas un mec propre sur lui comme Keith qui va t’impressionner. Mais la tension a augmenté d’un cran tu peux le sentir et plutôt que de bouger, tu le dévisages, tes yeux foncés le détaillant de haut en bas, comme pour jauger de quoi est fait l’homme en face de toi et quand vos regards se rencontrent de nouveau, tu lui lances un regard qui signifie clairement qu’il va devoir faire mieux que ça, beaucoup mieux que ça. "Tu sais quoi ? Je suis d’accord avec toi, mon grand… c’est une bonne chose que tu sois parti, pas obligé de se croiser et de faire semblant que je te dois quoi que ce soit. Au moins on est d’accord là-dessus." Tu ponctues ta phrase par un autre sourire, reculant d’un pas, pas peur ou pour lui laisser penser qu’il a l’ascendant sur toi mais bien pour pouvoir respirer correctement et parce que c’est bien du mépris et du dégoût qui se dessinent sur ton visage là tout de suite. Ainsi qu’une bonne dose de surprise, parce qu’il ne vient pas juste d’essayer de te dire ou était ta place. Pas lui, pas ici et décidemment pas dans cette vie-là. "Et c’est bon ? Tu as fini de m’insulter et d’utiliser ton quota de mots de plus de trois syllabes pour la journée ? Parce que ça commence à devenir légèrement épuisant…" Un doux euphémisme maintenant que tu y penses, sauf que tu as su garder ton calme au cours de situations beaucoup plus gênantes ou irritantes ces derniers mois, tu ne vas pas perdre ton sang-froid pour lui et son ego de taille surdimensionné. "Tu veux me traiter d’idiot fini ? Fais-le si ça te chante et si ça met un peu de piment dans ton existence pathétique au possible, je suis même ravi de t’aider si cela veut dire que tu vas fermer ta grande gueule après." Tu le gratifies d’une tape sur l’épaule, sincère au possible et ta main reste là, sur son épaule, tandis que tu ajoutes la chose suivante : "Mais ne crois pas pendant une seule seconde que tu peux me dire quoi faire et où aller, t’as pas cette autorité-là, Weddington." Tu le relâches la seconde suivante, haussant déjà les épaules, comme si de rien était et qu’on venait tout simplement de t’annoncer qu’il allait pleuvoir dans quelques minutes. Un léger désagrément, rien de plus, rien de moins. "Donc tu vas respirer un grand coup, réaliser qu’on est dans un espace commun et public, faire demi-tour et me laisser tranquille, okay ?" Une pure question de rhétorique bien évidemment, car tu ne lui demandes pas vraiment son avis, et puis c’est lui le professeur ici, il a beaucoup plus à perdre que toi s’il décide de vraiment te chercher. "Et non je n’ai pas envie de me répéter." |
| | | | (#)Mer 09 Sep 2020, 22:07 | |
| ≈ ≈ ≈ {this it not a social call} crédit/ (maurawrites/tumblr) ✰ w/ @Edge Price J’avais comme l’impression de répéter cents fois la même chose et d’être comme ces vieux disques rayés qui restaient bloqués sur les mêmes paroles sans fin. Nous étions en train de nous pourrir autant que nous le pouvions, comme si tous ces mois passés à ne pas le croiser avaient simplement servi à accentuer cette animosité présente entre nous deux. Je ne pouvais m’en empêcher et il me le rendait bien. Je fermais même mes yeux une fraction de seconde, me rappelant les soupirs incessants d’Andréa quand nous commencions ce qu’elle appelait « nos combats de coqs ». Combien de fois j’avais voulu intimement l’emmener au dojo et lui faire ravaler le tatami sans en avoir l’occasion ? Je ne les comptais plus. Et ce n’était pas ici, au milieu de ces étudiants que l’occasion m’était donnée non. J’avais beau me mordre l’intérieur de la bouche dans l’espoir de ne pas craquer. J’étais sur la corde sensible pendant que lui ne semblait pas bouger d’un iota. Mes poings vinrent se serrer, et je soupirais fortement, dans l’espoir que ce geste n’apaise la colère naissante. Etait-il en train de reprendre mes propres mots ? Je riais légèrement. « Me devoir quoi ? Le mot respect est inconnu de ton vocabulaire… Et je ne t’ai jamais rien demandé Edge. Si tu dois quelque chose, c’est le professionnalisme. Et tu ne me le devais pas à moi, mais aux familles de victimes. » lui rappelais-je de but en blanc. « Ne t’inquiète pas, je pourrais faire ça toute la journée… Mais a priori, cela serait trop compliqué pour toi, le niveau de concentration étant atteint depuis que tu as poussé la porte… » lui rappelais-je en riant. « Tu peux aussi te casser et tu verras comme c’est reposant… » lui dis-je en niant d’un signe de tête. « Je n’ai pas besoin de toi pour mettre du piment… Tellement les conversations avec toi sont sans saveurs… » ripostais-je en chassant sa main qui venait se poser sur mon épaule douloureuse, m’arrachant un grognement, ce que j’appelais l’instinct de protection fût d’attraper son avant-bras alors qu’il venait de retirer sa propre main de mon épaule, et de venir la bloquer d’une simple clé de bras, m’approchant de lui pour lui murmurer au creux de l’oreille. « Espace commun ou non, je me fiche éperdument du regard des autres… » lui confirmais-je d’un demi-mensonge. Car je n’avais pas la réputation d’être un professeur impulsif, n’ayant pas encore eu l’occasion de m’emporter – et heureusement pour eux comme pour moi – mais c’était plus fort avec lui. « Et que tu le répètes ou non, ça aussi je m’en fous. » lui confirmais-je en relâchant son bras, ne voulant continuer sur ce terrain-là. « T’as repris tes études pour venir chercher des livres ici toi ? Ou tu t’es entiché d’une gamine en lui faisant le coup de l’uniforme ? » ironisais-je. « Ce serait bien pour la police comme pour toi de quitter l’institution, au moins ils se débarrasseront d’un poids… » rajoutais-je en me dirigeant dans les rayons, allant à la recherche de quelques ouvrages pour mes cours, préférant prendre un peu de distance avec ce dernier avant que mon poing ne décide réellement de se lever. Mais la distance fût courte car j’étais dans l’obligation de contourner les étagères et de repasser devant lui sans pouvoir l’ignorer. « Toujours debout au même endroit… Nouveau poteau en quelque sorte… » dis-je dans un élan d’amertume.
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| | | | (#)Dim 13 Sep 2020, 16:00 | |
| Certains ont beau trouver que la boxe est un spot chaotique au possible, le sport possède tout de même des règles. Des règles qui sont respectées par les deux parties intéressées et ce malgré les problèmes qu’un tel ou un tel peut avoir. C’est un accord tacite, entre les deux participants, et même si c’est physique, même si ce sont les coups qui parlent avant tout, il y a quand même une once de respect partagé et mutuel. Cela a toujours fait parti du deal et de la beauté du sport selon toi et ce même si beaucoup ont dû mal à comprendre ce simple concept. Il y a toujours moyen de chercher la bagarre ailleurs mais… décidément pas dans une bibliothèque universitaire et décidément pas quand c’est Camille qui t’a confié une mission plus qu’importante pour elle. Alors non, le comportement et le geste suivant de Keith tu ne l’excuses pas et si tu pourrais aisément te défaire de la petite prise que cet idiot te fait, un truc d’amateur de débutant, tu ne le fais pas. Parce que cela ne ferait que causer encore plus de bruit et attirer l’attention sur vous et ce n’est pas ce que tu souhaites faire là tout de suite. Camille t’en voudrait pour une toute décennie et contrairement à lui… tu as plus de self-control que ça et vous n’êtes pas sur un ring. Lui envoyer un uppercut en pleine figure n’est définitivement pas la bonne façon de réagir. Aussi, tu te défais de la prise rapidement, lui adressant un regard noir, retrouvant ta voix et une intonation plutôt distante quand on considère les menaces qu’il est en train de faire. "Okay premièrement, ne me touche plus jamais." Tu insistes bien sur le dernier mot, faisant un pas supplémentaire en arrière quand Keith revient dans ta direction les bras chargés. Pas par peur ou par crainte, mais bien pour lui, pour que tu ne finisses pas par céder à tes instincts et que tu lui donnes de très bonnes raisons de t’insulter, justement. "Deuxièmement, ne me touche plus jamais où tu risques de repartir avec bien plus qu’un simple avertissement ensuite… toi être professeur ? Je pense que de nous deux, c’est toi qui n’as clairement pas le tempérament qu’il faut pour te trouver ici mais…" Mais tu ne commenteras pas plus, du tout, il est certain que tu vas demander à Camille si tous ses professeurs sont aussi équilibrés que lui. Quel idiot vraiment, que tu penses en passant une main sur le tissu de ta chemise, pour la débarrasser des plis et chasser un peu de ta mauvaise humeur. "Je te laisse réfléchir à tout ça et le fait que ce soit toi qui en sois venu aux mains en premier mais hein." Oui, quand vos regards se rencontrent une dernière fois, tu finis par lâcher un profond soupir, Keith n’en vaut pas le coup, vraiment, tu le réalises face à lui et tu hausses même les épaules. "Je possède un peu plus de retenue que toi, et un peu plus de classe, encore heureux, parce que cela m’attristerait vraiment de tomber à ton niveau." Vraiment, tu as mieux à faire et le mieux pour tourner la page est juste de partir. Tout simplement. "Sur ce, je reviendrais quand ils auront nettoyé le coin des indésirables. But have a nice life dumbass." Tu le gratifies d’un dernier sourire et finis par tourner les talons avec un seul bouquin entre les mains. Camille sera légèrement déçue mais toi au moins, tu as pu te débarrasser d’un poids mort, et c’est tout ce qui compte. - Spoiler:
edge part donc, ce sera ma dernière réponse dans le sujet, je te laisse voir si tu veux conclure ou pas
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| | | | (#)Mar 15 Sep 2020, 00:04 | |
| ≈ ≈ ≈ {this it not a social call} crédit/ (maurawrites/tumblr) ✰ w/ @Edge Price Comment en étais-je presque arrivé à vouloir lui mettre mon poing dans le nez ? Même là, maintenant seul dans les rangées de la bibliothèque, je ne réussissais pas à le comprendre. Ses dernières paroles m’étaient passées complètement par-dessus, écoutant approximativement ses menaces qui n’étaient plus masquées. Un « dernier » avertissement. Comme si toutes ces années à éviter de vouloir le mettre au sol étaient arrivées à expiration. J’avais aperçu les visages d’étudiants qui s’étaient tournés dans notre direction, et je m’étais aperçus bien trop tard également que mes mains étaient sur ses vêtements, les poings serrés. Je l’avais lâché, et j’avais tenté de dissimuler mon excès de rage par d’autres gestes qui n’en disaient pas moins : mes mains étaient serrées contre mes jambes, l’avant de mon pied battait un rythme imaginaire, et ma mâchoire s’était serrée un peu plus. J’aurais pu riposter, le retenir et répondre. Mais cela n’aurait été que d’envenimer le cercle vicieux dans lequel nous nous étions installés et qu’il venait de rompre en tournant les talons. Je l’avais regardé partir, et j’avais pris quelques instants pour récupérer l’intégralité de mes esprits. Un soupir las m’échappa et je fis volte-face, repartant à mes recherches initiales tout en tentant de rassurer les élèves sur ce léger accrochage qui venait d’avoir lieu. Rien de dramatique, une rancœur du passé comme nous en avions tous eu dans nos vies. J’avais récupéré mes quelques bouquins, et sans perdre de temps, j’étais retourné m’enfermer dans la salle que mes affaires occupaient. J’aurais aimé pouvoir me concentrer de nouveau sur mes copies, mais il me fallut quelques minutes de calme, assis les mains en croix contre mes tempes pour souffler. J’étais à fleur de peau, et tout m’énerver de base. Alors revoir une personne que je ne portais pas dans mon estime n’arrangeait pas la chose. Il était peut-être temps que je me remette en question, et que je décide de prendre les choses en main. Avant que je ne sois capable de faire un geste que je risquais bien de regretter un jour ou l’autre.
- Spoiler:
Je viens de demander l'archivage du RP
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| | | | | | | | (keith & edge) this is not a social call |
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