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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyJeu 28 Mai 2020 - 18:57

C’était drôle, de les voir tous passer devant moi. Parfois ils s’arrêtaient en plein face à la sculpture que j’analysais, parfois ils se décalaient en s’excusant de toutes les façons possibles et inimaginables. À chaque occurence mon sourire ne faisait que grandir un peu plus, jamais le moins du monde embêtée de devoir reprendre un trait dans mon étude, de devoir repasser sur de mauvaises lignes pour en imaginer de meilleures. J'ai probablement passé une heure ou un après-midi complet ici en vrai, installée en tailleur à tenter de scruter chaque doigt, de travailler le plâtre dans ma tête, de lui imaginer un angle et une profondeur, de lui en donner sur mes feuilles dépareillées. Mon cahier est saturé et ma tête aussi, quand j'ai les doigts barbouillés de noir et d'encre, les mèches qui partent dans tous les sens d'un chignon qui n'en a que le nom.

« Liam? » et c'est là, que mes yeux ont dérivés, par-delà une toile et une autre, et lui qui se tient bien droit bien stoïque, à observer l'entièreté du spectacle comme s'il en savait tous les secrets. « Je me doutais que j’allais te voir ici. » à peine il a redressé le regard vers moi que je pouffe de rire. Parce que la salle est clairement remplie d'oeuvres qu'il doit connaître par coeur, qu'il a sûrement même déjà analysées. Ça sonne bizarre, ça par contre, et je mets bien une bonne seconde avant de le réaliser. Assez pour que je fronce du nez, assez pour que j'en ai presque les yeux qui s'écarquillent. « Pas que je sois venue pour ça, ça fait bizarre de dire un truc du genre, mais juste, ça parle de l'Antiquité, et t’aimes l’Antiquité et voilà je- » mes mots vont et viennent, ils défilent et ils se multiplient, je pense même que j'en viens à sentir le rouge colorer mes joues.

Une toux, une paire d'iris qui fuient, une longue inspiration découragée plus tard, et je ravale durement. « Ginny. » la nerd de qui tu te rappelles certainement pas, la creep qui dit des trucs qui font aucun sens dans un musée où tu veux probablement rester seul et en paix, pas avec une gamine qui colle aux baskets et de qui tu te souviens probablement même pas. Auden est pas à côté de moi, le seul référent qu'on a en commun n'est pas là pour lui souffler la réponse, faudra qu'il gratte dans ses souvenirs et entre vous et moi, je doute que j'en ai marqué la moindre bribe. « Et tu peux retourner vivre ta vie, désolée de l’intrusion. » mes lèvres se pincent entre elles et mon sourire désolé le dédouane aussi vite qu'il est arrivé.
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyVen 5 Juin 2020 - 17:59

Je fais des va-et-vient entre chaque pièce du musée, contemplant chaque œuvre qui s’offre à moi sous mes yeux. L’art a quelque chose de spécial, pour beaucoup ce ne sont que des traits de peinture représentant un portrait, un paysage qu’il soit réel ou non ou alors une manipulation de l’argile, du marbre et j’en passe. Pour d’autre, comme moi, ce sont des voyages au cœur même du style de l’artiste. L’Art est partout, dans les peintures ou les cultures bien évidemment, mais aussi dans les bâtiments, derrière une caméra ou un texte. L’Art n’a pas vraiment de frontières, les seules qu’il pourrait avoir seraient à cause du manque d’imagination. C’est ce détail qui donne toute son importance à une œuvre. Je suis peut-être trop différent des autres, une exception dans ce vaste monde, peut-être que je prends tout ceci trop à cœur. Je penche légèrement ma tête sur le côté, essayant de décrypté ce qu’il y est écrit quand une petite voix vient m’arracher à mes réflexions. Je me retourne dans tous les sens pour chercher d’où elle peut provenir. Je repaire finalement la jeune femme qui m’adresse de nouveaux des mots, me trouver ici, moi ? Elle m’a appelé par mon prénom alors on doit forcément se connaître, mais je n’arrive pas à me souvenir, c’est bizarre. Un petit rire s’échappe de sa bouche, je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe ici, mais ça m’amuse plus qu’autre chose, alors je souris à mon tour me dirigeant vers la jeune femme. Elle a visiblement un peu de mal à articuler et préciser ses propos, mon sourire ne fait que de s’agrandir, laissant la demoiselle se débrouiller en cherchant à ce que je ne comprends pas de travers ce qu’elle voulait bien dire. « Souffle un peu, tu vas t’étouffer. J’ai compris ne t’inquiètes pas, même si j’avais préféré que tu me dises être venue en espérant me voir. » Je me doute bien que ça risque de la mettre encore un peu plus mal à l’aise, mais j’avoue être resté encore bien assez enfantin dans ma tête pour continuer de m’en amuser quelques secondes. Elle arrive finalement à reprendre son souffle, fuyant à nouveau mon regard avant de se présenter. Ginny. Ça me dit quelque chose et maintenant que j’y réfléchis un peu plus sa tête commence à me revenir. Je crois l’avoir croisé il y a peu de temps, mais elle n’était pas toute seule. Je commence à me gratter la tête, avant de remettre une mèche derrière mon oreille et j’arrive finalement à m’en rappeler. « Ginny…. Tu n’étais pas avec un ami plutôt chiant quand on s'est vu ? » Et tout devient plus claire, c’est une amie de ce mec qui m’a cassé les… pendant la présentation de mon sujet de mémoire devant plusieurs élèves. Elle ne disait pas grand-chose si je me souviens bien, en dehors du fait de s’excuser continuellement pour son ami, dont je crois avoir aussi oublié son prénom. « En tout cas ça fait plaisir de ne pas te voir en sa compagnie, on pourra peut-être parler plus tranquillement au lieu de se faire interrompre par ses chevilles toutes les secondes. » Un petit rire s’échappe lui aussi de ma bouche et je tends la main vers la jeune femme, c’est la moindre des choses de saluer une demoiselle non ? Je pensais qu’elle serait enfin détendue, mais visiblement pas. Elle me propose de nous quitter sur ça, je me retourne, je regarde à droite, à gauche, cherchant du regard si l’autre énergumène pouvait bien être dans les parages lui aussi, mais rien. « Oh, mais tu ne me gênes pas. Bien au contraire. J’aime bien discuter d’Art et quelque chose me dit que ta vision ne se limite pas à la simple description d'un petit trait sur une toile. » Il y a quelque chose qui s’échappe d’elle, ce n’est pas qu’une simple innocence. J’ai cette impression que l’on partage cette même vision de l’Art, de ce qu’il apporte, ce qu’il nous fait ressentir. Je jette un coup d’œil rapide sur ce qu’elle a entre les mains et me voilà maintenant intrigué. « Qu’est-ce que tu étais en train de faire ? » Le ton est avenant et poli afin d’éviter une nouvelle crise de bégaiement de la part de Ginny.
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptySam 6 Juin 2020 - 12:40

« Souffle un peu, tu vas t’étouffer. J’ai compris ne t’inquiètes pas, même si j’avais préféré que tu me dises être venue en espérant me voir. » « Désolée. » désolée de pas terminer mes phrases, désolée de sonner comme si j'étais déjà essoufflée, tellement essoufflée. Désolée aussi de le bombarder, pauvre gars qui a fait l'erreur de faire un pas de trop, un pas de plus dans mon périmètre. Il arrête pas de sourire en plus Liam, et je suis persuadée que ça a tout à voir avec le fait que je suis celle qui l'a salué mais aussi celle qui a les joues presque aussi rouges que l'est le cramoisi sur le tableau qui le surplombe, celui qui me regarde et qui me toise et qui me juge, dans l'angle par-dessus son épaule.

« Ginny…. Tu n’étais pas avec un ami plutôt chiant quand on s'est vu ? »
« Auden. Il est pas si pire que ça, en vrai, c'était - »
« En tout cas ça fait plaisir de ne pas te voir en sa compagnie, on pourra peut-être parler plus tranquillement au lieu de se faire interrompre par ses chevilles toutes les secondes. »
« - c'était juste pas sa journée. Tu as vu cette toile-là? »

De l'index - et surtout de la plus impolie des façons - j'essaie d'attirer son attention sur le canevas qui me semble être parfaitement à propos pour ne pas passer une seconde de plus à discuter du cas Auden. C'est un fait, je m'applique presque autant à tenter de redorer et sauver la réputation de malfrat de Williams que lui s'amuse à l'empirer. Une chorégraphie parfaitement huilée avec laquelle on évolue depuis des années déjà. Pour chaque moment où je prends sa défense il ajoute un élément supplémentaire à la longue liste de pourquoi ses ennemis se multiplient au lieu de se diminuer. Faut croire que j'aime les défis à m'y donner autant corps et âme peu importe les efforts inverses qu'il y met. Bref, passons.

La voix de Liam agit comme piqure de rappel que je ne suis pas seule à l'Académie à laisser mes pensées virevolter d'un sens comme dans l'autre comme le font si naturellement mes mèches de chaque côté de mon visage relevé à son intention. « Qu’est-ce que tu étais en train de faire ? » il se penche doucement, ne brusque rien, et remarquera sûrement aisément le soupir de soulagement que je laisse glisser sur mes lèvres de ne pas se prendre pour un voleur de cahier en me laissant toute la latitude de parler ou non. « Une étude de mains. »

Je parle donc. Je parle, et me décale un peu sur l'immense banc de bois massif qui craque du mouvement, lui faisant une place s'il veut s'installer - et m'éviter tout comme s'éviter à lui aussi le pire des torticolis. « J'essaie de retravailler tous les angles. J'ai un devoir à remettre et j'ai du mal avec la courbure du poignet, là, tu vois? Juste ici. » du bout de la mine de mon fusain, je lui montre les différentes lignes qui me donnent du fil à retordre, celles sur lesquelles je m'applique depuis un nombre d'heures qui se situe entre peu et une infinité. Mon menton lui, entraîne ensuite son regard à suivre vers la sculpture de laquelle je m'inspire, celle sur son piédestal qui me nargue tout en occupant chacune des parcelles de mon imagination sans faire le moindre effort autre que de juste exister. « C'est pour le boulot ou pour le fun que tu es ici? » à son tour de justifier sa présence, quand j'ai l'impression que sa réponse vacillera entre les deux. Son boulot, si c'est bien ainsi qu'il le nomme, a l'air d'être bien plus une passion qu'un travail.
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyDim 7 Juin 2020 - 6:54

Elle continue de s’excuser pour tout, désolé d’être elle-même, elle se donne du mal pour expliquer le comportement de son ami Auden, voilà ça me revient.  Ça m’amuse, plaisir sadique, de la voir se mettre dans cet état alors que l’on se connaît à peine, qu’elle n’a aucun compte à me rendre.  Je garde ce large sourire, la laissant faire toute seule, elle n’a plus besoin de moi pour se mettre la pression, je dirais qu’elle excelle même dans cette tâche. Ses yeux fuient tout aussi bien que ses mots et voilà qu’elle essaie de changer de sujet en me pointant du doigt la peinture se trouvant derrière moi, tournant légèrement la tête pour regarder ce dont il s’agit. Il se trouve que c’est un canevas, je ne suis pas très adepte de ce genre d’Art, mais pourquoi pas, malheureusement pour elle je ne vais pas pouvoir en dire grand-chose. C’est peut-être l’occasion de m’apprendre un peu plus, de m’ouvrir à d’autre technique et peut-être que Ginny pourrait le faire, si elle arrive à aligner plus deux trois mots sans se demander si elle n’a pas dit des bêtises. « J’ai déjà vu ce genre de tableau, mais je dois avouer que je n’en suis pas du tout expert. » En dehors des classiques peintures, c’est dans la poterie, les sculptures antiques, les ruines que je suis expert. Je pourrais lui décrire pendant des heures et des heures l’Acropole d'Athènes et son Parthénon, mais là, à part reconnaître la technique utilisée, ça ne va pas aller bien loin.

Je pensais passer mon après-midi à partir en reconnaissance du moindre petit tableau qui pourrait m’inspirer, mais finalement il n’y a pas ce que je recherche ici, partir ou rester discuter avec la jeune femme sont les seuls choix qui se proposent à moi. Je pointe alors des yeux son carnet, grand curieux que je suis. Victoire, elle s’ouvre un peu plus me laissant même une place à côté d’elle et reprend un peu d'assurance, il suffisait donc seulement de parler d’un sujet qu’elle maîtrise très bien pour avoir le droit à une conversation normale ? Je m’en amuse toujours un peu plus, alors que mes yeux balaient rapidement chaque traits dessinés par la jeune femme, une étude de main donc. « C’est super intéressant. Pour être tout à fait honnête je ne m’attendais pas du tout à ça. » Si on m’avait demandé de parier sur quelque chose, j’aurais jeté ma pièce sur l’impressionnisme, mais soit, ça me plaît bien et je me surprends à être étonné. Ses mots sortent maintenant facilement et avec plus d’assurances, je vais bientôt ne plus pouvoir l’arrêter, j’ai l’impression de me voir  à parler de ma passion. J’aimerais lui répondre que je vois très bien ce qu’elle veut dire, mais je n’ai eu que peu de cours théoriques sur le sujet et je suis très loin d’être artiste, je suis incapable de tenir un crayon, pinceau ou quoique ce soit d’autre entre mes doigts. « Impressionnant, ça me fait penser à certain croquis de De Vinci. » Loin de moi l’idée de comparer les deux, mais je ne peux pas nier qu’elle a un certain talent, sûrement un prérequis quand on est dans une école d’art. Je reste admiratif devant son dessin relevant ma tête seulement après qu’elle m’indique sa source d’inspiration. Voilà quelque chose que je maîtrise un peu plus, une représentation moderne d’Artémis Agrotera ou Chasseresse si vous préférez. « C’est un peu plus mon domaine de prédilection, si jamais tu veux des détails sur cette Déesse et sa représentation, n’hésite pas à le demander. »

Sa question est tout à fait légitime, même si elle va très vite s’apercevoir que je passe la plus grande majorité de mon temps dans les musées. Quand je ne suis pas à la plage, que je n’ai pas la tête dans les étoiles ou mon nez dans une pinte de bière, c’est dans ce genre d’endroit que l’on peut me retrouver. « J’étais venu pour trouver un peu d’inspiration moi aussi. Découvrir quelque chose de nouveau que je pourrais bien intégrer à mon mémoire, mais rien. Je connais déjà presque la totalité des représentations qui se trouvent ici. » Aucune vantardise intentionnelle de ma part, c’est seulement la vérité. C’est peut-être là un des points négatifs à traîner des heures et des heures dans ces couloirs ou ces salles, au bout d’un moment on connaît presque tous les moindre recoins. « Ça t’intéresserait de faire une petite visite guidée spécialement conçue et improvisée par moi-même ? » Ça nous donnera l’occasion d’en apprendre un peu plus l’un sur l’autre. J’ai tendance à facilement me lier d’amitié avec les personnes qui partagent cette passion avec moi et quelque chose me dit qu’on a encore quelques points en commun.
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyLun 8 Juin 2020 - 10:05

Il s'approche parce que je l'autorise à le faire, au point où je laisse même mes quelques pages tracées dériver sous ses yeux curieux. « C’est super intéressant. Pour être tout à fait honnête je ne m’attendais pas du tout à ça. » « À quoi est-ce que tu t'attendais? » la question remonte le plus naturellement du monde, et mon regard avec. Elle est intrusive, un peu comme l'est son intérêt pour mes dessins. N'en reste que s'il s'autorise à gratter des détails, je m'y autorise aussi. Son sourire en coin aidant - je m'attends à toute une infinité de scénarios qui me feront autant rire que souffler. À me voir traîner dans le coin, c'était si facile de finir par me cataloguer. « Impressionnant, ça me fait penser à certain croquis de De Vinci. » ses mots montent jusqu'à mes oreilles au même moment où mes sourcils se haussent. Da Vinci, qu'Auden dirait. Avant de pouffer de rire à voir mes joues rosirent autant qu'elles le font maintenant. Il y va fort Liam, il y va fort et je referme lentement, doucement mon carnet la seconde d'après. « Tu dis juste ça pour que je te dévoile mes trucs secrets pour faire de meilleurs ombrages. » les trucs oui, de qui ils viennent non. Il ragerait d'apprendre quelque chose que Williams m'a lui-même appris faut dire, du moins j'anticipe. « C’est un peu plus mon domaine de prédilection, si jamais tu veux des détails sur cette Déesse et sa représentation, n’hésite pas à le demander. » mais le voilà qui touche exactement le sujet qu'il faut, au point où mes prunelles noisettes brillent, au point où mon sourire n'en finit plus de grandir. « Je demande. » il ne peut pas aborder le tout sans que ma fibre nerd de chez nerd ne s'en donne à coeur joie.

Son soupir passe presque inaperçu, pourtant sa proximité le vend automatiquement. « J’étais venu pour trouver un peu d’inspiration moi aussi. Découvrir quelque chose de nouveau que je pourrais bien intégrer à mon mémoire, mais rien. Je connais déjà presque la totalité des représentations qui se trouvent ici. » mes jambes se replacent sous ma silhouette qui gesticule naturellement, mon visage qui se tourne vers lui avec une question qui elle aussi me brûle les lèvres tant par son évidence que par son impolitesse. « Si tu connais déjà tout ici, pourquoi est-ce que tu es venu? » j'ai absolument pas le droit de le pousser ainsi dans ses retranchements quand je ne sais même pas son nom de famille et qu'il a probablement appris mon prénom dans la dernière poignée de minutes. Pourtant, il ne m'apparaît pas logique d'être venu ici s'il y risquait de repasser devant tout ce qu'il connait, s'il cherchait quelque chose de nouveau. « Ça t’intéresserait de faire une petite visite guidée spécialement conçue et improvisée par moi-même ? » « Juste si après je peux t'amener à un endroit où t'es jamais allé. » je redresserais presque le menton avec un air de défi si j'étais pas occupée à espérer qu'il dise oui. L'échange me convient, reste à voir s'il lui conviendra à lui aussi. « Ça sonne aussi étrange que ça ne l'est pas, en vrai. » mon rire trahit le reste, quand j'attrape mon sac pour y ranger mon carnet de notes, les idées du prochain arrêt qui se multiplient dans ma tête et la sculpture que je laisse derrière nous quand on dirait presque que je le presse à avancer, Liam.

« Il faut que je fasse comme si j'avais un audio-guide, ou on oublie la mise en scène? » la blague qui monte, le sourire avec, ma silhouette bien droite et désormais postée devant lui.
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyVen 12 Juin 2020 - 20:38

Ginny me dévoile un peu de son univers, un univers qui n’est pas si éloigné du mien. Si ma comparaison avec De Vinci est aussi exagérée, il n’en reste pas moins que c’est magnifique, la précision dans les détails est tout aussi impressionnante que le reste. Il n’y a peut-être qu’une poignée de génies comme lui par siècle, mais elle a un réel talent. Si je dis ça c’est que j’en ai croisé un bon nombre qui s’essayait à la peinture et malheureusement sans grande réussite au bout du compte, j’en fais moi-même partie. Si mes doigts ne sont pas doués pour ça, j’ai toujours ma petite tête pour retenir une infinité d’information, c’est lui mon outil. « Tu m’as percé à jour. Cependant tu aurais tort de te sous-estimer. » Petit compliment, je n’ai peut-être pas de talent pour peindre, mais mes yeux peuvent tout de même voir là où il y a du gros potentiel. Elle est très timide Ginny, je suis certain qu’avec de l’encouragement et une prise de confiance en soit elle pourrait se faire au moins un petit nom dans ce domaine. « Je ne m’attendais pas à ce que tu sois aussi intéressée. » Sa curiosité n’a rien à envier à la mienne. Je ne peux m’empêcher de laisse échapper un rire alors que je l’imagine déjà s’enfuir loin à la moindre occasion devant le monologue que je pourrais lui faire tellement il y a d’histoire à raconter sur Artémis et sur son évolution au sein même de l’antiquité gréco-romaine. « Tu veux vraiment écouter quelqu’un parler pendant plus de trois heures ? Je pense qu’il vaut mieux pas, si tu veux on peut se garder ça plus tard quand tu seras prête. » J’avais balancé ça pour rigoler, la plupart du temps mes amis savent que je suis une vraie pipelette alors je me prends un refus presque illico. Je me sens presque gêné de devoir me raviser, elle m’avait l’air plus qu’impatiente de m’écouter.

Nos échanges finissent par divaguer vers moi, elle me pose une question qui bien qu’elle soit pertinente n’étonnerait personne d’autre. Je passe mon temps à voyager, visiter des musées, des sites archéologiques, faire des recherches. Je suis en quête du moindre détail, de n’importe quelle information, oeuvre ou je ne sais quoi d’autre qui aurait bien pu m’échapper. C’est la quête que je me suis fixée, celle de la connaissance. « Je ne peux l’expliquer. Même si je connais le moindre recoin de chaque musée de la ville, mais je ne peux m’empêcher de revenir, de me dire que j’ai peut-être oublié un petit détail, une œuvre…. Je ne sais pas. » Elle va sûrement me prendre pour un fou, mais c’est comme si j’étais attiré naturellement vers ces lieux. Maintenant que j’y pense ça fait encore plus bizarre de le dire….  Mais voilà, elle ne fuit toujours pas et elle est là devant moi, prête à accepter ma petite visite guidée si jamais je cède à son ultimatum. Comme je l’ai dit ma curiosité est au plus haut quand on commence à la réveiller et puisqu’elle n’a vraiment pas l’air de flipper à l’idée de ne plus pouvoir se sortir de mes explications, alors soit, on va le faire. « Très bien, ça me va. Tu ne pourras pas dire que je ne t’avais pas prévenu. » Un léger sourire et me voilà en train de lui tendre la main afin de sceller notre accord. Je me relève du banc attendant que Ginny fasse la même chose, on va commencer par une pièce totalement différente, si elle s’intéresse à tout ça ne devrait pas la déranger, bien au contraire. « Tout à fait, ouvre grand les yeux et tes oreilles et surtout prends des notes, il y aura un questionnaire à la fin pour savoir si tu m’as bien écouté. » Bien évidemment qu’il n’y aura pas de test à la fin, mais ça peut être amusant de la voir s’y prendre au jeu pensant réellement que j’en sois capable. Je lui fais signe de me suivre et nous voilà en marche vers une salle qui regroupe toute une collection nous venant du Queensland. « Ici, c’est réservé à l’archéologie locale. Tu vas retrouver des bijoux, des objets en pierre et j’en passe provenant tout droit des autochtones habitant l’Australie il y a plusieurs milliers d’années. » Je continue mes explications, je lui donne plus de précision sur certaines pièces que je suis déjà venu étudier avec mon prof d’archéologie. Je me spécialise dans l’époque gréco-romaine, mais il y a tout un pan de l’histoire australienne qui se trouve sous mes yeux et je ne peux pas l’ignorer, c’est tout aussi magnifique que ce qu’on peut retrouver en Grèce. « Je ne sais pas si tu t’étais déjà intéressée à ce qu'ils nous ont laissé, mais c’est magnifique non ? » J’ai peut-être ce mot facile, mais je ne peux m’empêcher d’être en admiration par ce qui a été fait à l’époque avec le peu de moyen qu’ils avaient. Je ne vais pas dire que tout est plus simple aujourd’hui parce que c’est tellement différent, mais je ne sais pas, c’est différent. « Tu as une petite idée pour la prochaine pièce ? »
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyJeu 25 Juin 2020 - 16:53

« Tu veux vraiment écouter quelqu’un parler pendant plus de trois heures ? Je pense qu’il vaut mieux pas, si tu veux on peut se garder ça plus tard quand tu seras prête. » j'éclate de rire, on fronce des sourcils, on me regarde, mes joues rougissent de plus belle. « T'es pas en train de me proposer un rendez-vous là, non? Oui? Oublie. » et il me quitte, le rose poupée, il me quitte pour le rouge pompier, c'est l'horreur et je bénis les mèches brunes qui encadrent mon visage écarlate, celles-là même qui masquent ma stupidité profonde et ma panique qui s'y agence quand je m'occupe à farfouiller dans mon sac le plus vite possible. Y poussant cahier et crayons, m'improvisant la mission la plus définitivement inutile et allongée du monde. Un « Tu ferais un excellent prof, en tout cas. » fait écho aux fameuses trois heures de discours sans interruption qu'il me vend, et la seconde d'après, je redresse les yeux vers lui, la respiration qui reprend convenablement. Hum.

Ce n'est que lorsqu'il m'offre de quoi le taquiner sur un plateau d'argent que je retrouve contenance, bien plus à l'aise dans un humour bon enfant que dans n'importe quoi d'autre. « Je ne peux l’expliquer. Même si je connais le moindre recoin de chaque musée de la ville, mais je ne peux m’empêcher de revenir, de me dire que j’ai peut-être oublié un petit détail, une œuvre…. Je ne sais pas. » j'hoche doucement de la tête, en finis par venir à sa hauteur, mes doigts jouant doucement avec les sangles de mon sac un temps. « Je sais, je - je comprends ça. » les détails, les longs moments à scruter le moindre petit point d'intérêt. Il mémorise l'histoire, je mémorise les techniques, il apprend les souvenirs et j'enregistre leurs couleurs. « Très bien, ça me va. Tu ne pourras pas dire que je ne t’avais pas prévenu. » sa main dans la mienne scelle le pacte, mon sourire en coin creuse une éternelle fossette à la commissure de mes lèvres comme enchère. « T'es terrifiant Liam. Sache-le. » la seconde d'après, j'éclate de rire à nouveau.

Et il joue le jeu. Il le joue à la perfection quand, sac sur l'épaule, je m'assure de le suivre sans piler une seule fois sur ses orteils ou même lui râper les talons. Les prunelles qui dérivent autour de la pièce et ses mots qui doucement remontent à mes oreilles. « Tout à fait, ouvre grand les yeux et tes oreilles et surtout prends des notes, il y aura un questionnaire à la fin pour savoir si tu m’as bien écouté. » oh, okay? La seconde d'après je me débats de toutes mes forces pour sortir vite et bien un carnet de mes affaires, le crayon qui suit. Je suis prête et je suis droite et je suis stoïque et je suis attentive et surtout, je suis bernée. Il aura toute la latitude possible pour se moquer et j'ose espérer qu'il sautera sur l'occasion de le faire, tant mes joues rosies par la timidité sont devenues choses acquises à ses côtés.

D'une salle à l'autre, nos pas finissent par nous amener là où l'art d'ici a une place toute dédiée. « Ici, c’est réservé à l’archéologie locale. Tu vas retrouver des bijoux, des objets en pierre et j’en passe provenant tout droit des autochtones habitant l’Australie il y a plusieurs milliers d’années. » il parle et je me décale, laisse mon sillage se caler autour des différents artefacts qu'il énumère au fil de ses paroles, mes yeux suivant les siens au fur et à mesure de ses explications. « Je ne sais pas si tu t’étais déjà intéressée à ce qu'ils nous ont laissé, mais c’est magnifique non ? » « C'est impressionnant - oh mais, c'est quoi ça? » ma voix s'élève et mon doigt avec, une structure parmi d'autres que j'arrive pas à comprendre, ma nuque qui s'arque et ma voix qui s'étire. C'est lui le pro ici, c'est à lui de trouver le où, le comment, le pourquoi associés.  

« Tu as une petite idée pour la prochaine pièce ? »
« Là? »

Je me presse, rien que mon rire qui file à l'avant alors que de statues et bustes, on est passés de reliques à désormais photographies. Là je suis un peu plus dans mon élément, là, j'arrive à cerner la technique derrière l'oeuvre, à tracer le processus créatif. C'est probablement pour ça que mes questions prennent du temps à monter, quand mes iris s'arriment aux clichés accrochés aux murs, ceux qui racontent pléthores d'histoires sur l'ici et sur l'ailleurs. « C'est parce que tu adores Indiana Jones? » ce n'est que lorsque je sens la présence de Liam à mes côtés que je reprends, ma voix rauque d'être restée silencieuse étonnamment aussi longtemps. « Ou Robert Langdon? » je pouffe, fronce du nez, attrape ses iris curieux au vol. « Que tu étudies tout ça, que tu connais tous les musées de la ville. » j'explique, curieuse à mon tour.

La curiosité qui s'étale à une autre question, celle que je lui pose maintenant que c'est à mon tour de faire volteface vers lui, de redresser mon menton pour arriver à mieux cerner la réflexion derrière sa réponse. « Tu peux partir où tu veux, demain. Grèce ou Italie : qu'est-ce que tu choisis? »
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyLun 13 Juil 2020 - 8:40

La réponse de Ginny ne se fait pas vraiment attendre alors qu’elle réussissait à peine à trouver ses mots et les alignés les uns après les autres jusqu’à maintenant. Son assurance m’a même un peu surprise, alors que c’est à mes joues de rosir. Elle doit avoir quoi seize, dix-sept ans tout au plus ? Je regarde autour de moi si personne n’a vraiment fait attention à ce qu’elle venait de dire, il ne manquerait plus que ça qu’on me prenne pour un pédophile ou je ne sais quoi encore. Je n’avais pas vraiment pensé à ça, dans ma tête c’était beaucoup moins formel, je me doutais seulement que j’allais la retrouver régulièrement dans un musée alors qu’elle est passionnée par l’art. « Ce n’est pas vraiment ce genre de rendez-vous, je pensais seulement à quelque chose de moins personnelle. » j’arrive finalement à en rire, est-ce l’innocence de son âge ou est-ce tout simplement Ginny qui est comme ça ? Si elle est aussi crédule je vais pourvoir m’en amuser un peu. Pas dans le sens pervers hein, c’est juste que j’aime bien faire chier mon petit monde ! « Oh, ne me jette pas des fleurs comme ça je risque de prendre la grosse tête. En plus je suis loin de m’exprimer correctement pour le moment. » Sûrement ce petit côté timide qui refait surface à chaque fois que je me retrouve devant un auditoire. Elle arrive finalement à me faire taire l’espace de quelques secondes, de me laisser bouche bée alors que je ne sais moi-même probablement pas vraiment pourquoi je reviens ici presque tous les jours, comme si j’étais attiré naturellement par cet endroit, comme si le musée et moi sommes comme deux aimants dont il est impossible de les séparer. J’essaie alors de lui trouver une explication sans toujours vraiment réussir à trouver les mots, le musée pourrait ne pas changer d’une seule pièce et pourtant je serais toujours là à admirer une œuvre que j’aurais déjà admiré des milliers de fois. Et elle me comprend, elle sait ce que je peux bien ressentir quand je suis au plus près des œuvres et c’est ce qui est magique, qu’import l’âge, qu’importe la génération l’Histoire et l’Art seront toujours présents pour rapprocher les gens et qu’importe l’époque s’il y a bien quelque chose qui durera éternellement c’est bien cette passion pour les traces laissées par de grandes femmes et de grands hommes. « J’espère bien que je le suis ! Tu vas presque regretter ce que tu m’as dit tout à l’heure sur le fait que je dois être un bon prof. » Je laisse échapper un léger rire alors que la petite visite guidée made in Liam va commencer, une petite visite qui va passer par les plus grandes collections, mais également vers les recoins les moins visités du musée qui sont pourtant tout aussi intéressants, lui faire découvrir un tout autre univers que la peinture ou la sculpture, lui faire remonter le temps de plusieurs milliers d’année. Je commence par lui mettre un peu la pression lui disant que je prends la chose très au sérieux et sans grande surprise ça marche, encore plus simple que de me faire passer devant un amphithéâtre bien rempli. « Fais attention, tu as pris du noir en stylo, ce n’est pas vraiment la bonne couleur pour écrire ça et tu me sembles un peu stressée, pas de panique ça va très bien se passer. » Phrase banale que tous les profs sortent pour rassurer les élèves, est-ce que ça a déjà marché ? Spoiler alert : non. On arrive à l’art des autochtones d’Australie et si je n’en ai pas vraiment fait ma spécialisation, j’ai tout de même passé plusieurs heures à m’intéresser à cette culture locale, la nôtre. « On l’appelle aussi " Dreamtime ", ça désigne la mythologie des aborigènes et les êtres qui la composent. Le Temps du Rêve correspond plus ou moins à ce que l’on appelle la Création, les premiers instants de notre monde. C’est aussi une sorte de monde sacré parallèle avec lequel ils peuvent entrer en contact lors de cérémonies particulières. Pour eux, l’art était avant tout très spirituel et permettait d’activer, d’utiliser l’énergie créatrice et de la faire circuler. Ce que tu vois ici en est une des nombreuses représentations. » J’essaie d’utiliser des mots simples qu’elle pourra facilement assimiler, mon premier but n’est pas de faire le malin, mais de lui faire découvrir de nouvelles choses, lui faire découvrir la culture des premiers hommes à avoir foulés les terres d’Australie. On continue la visite alors qu’on arrive dans ce que je maîtrise le moins bien, la photographie n’est vraiment pas mon domaine. La remarque que me fais Ginny m’amuse, je ne peux pas dire que je déteste Indiana Jones, bien au contraire, ça a bercé mon enfance, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu ces films. « Comment tu sais ça toi ? Non, en réalité c’est encore plus simple. Je me suis toujours passionné par l’héritage que l’on a de notre passé et plus je remontais dans le temps, plus je trouvais ça incroyable ce qu’il pouvait bien faire avec les moyens de l’époque. Aujourd’hui, je suis plus imbattable sur l’art antique que sur l’art moderne ou contemporain. » Et j’en ris, parce qu’il y a de moins en moins de personnes qui se passionnent pour le passé, par tout ce qui a bien pu poser les fondations de nos civilisations actuelles et je trouve ça dommage, dommage que ça n’attire pas plus l’œil en dehors d’un fantasme souvent bien faussé dans l’imaginaire collectif de ce que pouvait bien être la réalité de l’époque. « Si seulement je pouvais remonter le temps, vivre ne serait-ce que quelques semaines, jours. Ça serait exceptionnel pour moi, on pourrait y voir un vrai gamin à qui on vient de réaliser son rêve. » Malheureusement pour moi, ça ne pourra jamais se faire, je vais devoir continuer de me satisfaire de ce qu’ils nous ont laissé. Elle s’ouvre un peu, prend plus d’initiative, peut-être qu’il lui fallait simplement un petit temps d’adaptation avant de réussir à aligner plusieurs mots sans bégayer une seule fois. « Tu me poses une colle là, c’est comme me demander de choisir entre mon père et ma mère. C’est très fourbe. » Que je lui avoue en plissant les yeux alors que nous nous stoppons devant une composition de photos représentant la nature sauvage. C’est quoi ça, un animal ? J’essaie de gagner du temps, je réfléchis, parce que je sais très bien que je vais devoir répondre à sa question à un moment ou un autre. « Ça serait probablement la Grèce et pas parce que j’adore le film 300 ! » Je la voyais venir à des kilomètres celle-là, je suis certain d’avoir bien anticipé. On échange un rire, alors qu’on va changer les rôles l’espace d’un instant, ici c’est à elle de m’en dire un peu plus. « Alors, à ton tour maintenant. Parle-moi un peu de tout ce qui nous entoure dans cette salle. » J’attends patiemment, la prenant sûrement de court avec ma demande. Je ne suis jamais contre un petit cours sur un sujet que je ne maitrise pas du tout, à elle de me montrer qu’elle a aussi une base de connaissance. « Maintenant, si tu devais choisir entre la France et l’Italie, ça serait quoi ? Ou non, attends, on va rajouter la région des Flandres aussi. »
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyVen 14 Aoû 2020 - 17:33

Il se transforme en professeur à la seconde où mon index impoli pointe ma nouvelle lubie, et le voilà qui prend son rôle d'orateur presqu'autant à coeur que je prends celui de tout noter comme si un véritable test allait avoir lieu à la fin de la journée. C'est qu'il sait entrer dans le détail Liam, il vulgarise aussi bien qu'il précise, et ce serait mentir de dire que je n'aurais pas envie de désigner du doigt chaque item et chaque relique autour de nous dans l'espoir qu'il m'en fasse un exposé précis et personnalisé. C'est moi la nerd finalement. Qui ça étonne. « Si seulement je pouvais remonter le temps, vivre ne serait-ce que quelques semaines, jours. Ça serait exceptionnel pour moi, on pourrait y voir un vrai gamin à qui on vient de réaliser son rêve. » « Ça serait quoi, la première chose que tu ferais? » à sa voix nostalgique d'une époque qu'il ne connaît que grâce à ses études et aux dizaines de milliers de bouquins qui semblent y être rattachés, je prends de l'avance en lui demandant une bribe de plus, le sourire aux lèvres. Il parlera d'aller voir ses érudits préférés je parie, ses artistes aussi. De les rencontrer et d'ainsi pouvoir discuter avec eux pendant des heures et des jours même, de ses perceptions de leurs créations et des leurs, bien à eux.

À ça s'ajoute un nouveau niveau au questionnaire improvisé, chuchoté à travers une salle particulièrement bondée. « Tu me poses une colle là, c’est comme me demander de choisir entre mon père et ma mère. C’est très fourbe. » ma main se hisse dans les airs, drapeau blanc et dédouanement total. « Promis, je n'irai pas le leur dire. » ce n'est pas comme s'il avait prévu me les présenter, de toute façon. L'impulsion est masquée par un rire de plus, et sa réponse à lui en ajoute un autre à la liste. « Ça serait probablement la Grèce et pas parce que j’adore le film 300 ! » le voilà qui se ridiculise lui-même, mes lèvres se pinçant à l'instant parce que l'univers de blagues de beauf que j'aurais pu lui lancer vient totalement de se faire annihiler en l'instant. « Ce serait mentir de dire que je t'imagine pas en robe de Socrate maintenant, par contre. » des muscles huilés et exagérés il passe facilement à la tenue des philosophes typiques comme on le relate dans les livres qu'il doit dévorer aussi vite que moi. Faudra faire une course, un jour.  

« Alors, à ton tour maintenant. Parle-moi un peu de tout ce qui nous entoure dans cette salle. » sans que je ne le réalise, nos pas se guident les uns les autres vers une immense pièce dégagée, les murs totalement recouvert de clichés pris à différentes époques, de différents médium. L'argentique se mêle au film, les bobines se suivent et ne se ressemblent pas et je laisse une seconde de plus mon regard parcourir la salle le temps de prendre connaissance des éléments qui pourraient être intéressants pour lui. « Maintenant, si tu devais choisir entre la France et l’Italie, ça serait quoi ? Ou non, attends, on va rajouter la région des Flandres aussi. » « Là c'est toi le fourbe. C'est comme si tu me demandais de choisir entre mes parents, mon frère ou ma soeur. » je lui tire la langue, hilare, avant d'initier la visite à mon tour. « J'ai droit à un choix pour chaque région? » la négociation la plus naïve du monde commence, mon cahier que je range dans mon sac et mes paumes que je glisse dans les poches de mon hoodie. « L'Italie pour le talent. Peu importe leurs oeuvres et leurs artistes, tout est beau, tout est impressionnant là-bas. » un pas, un autre, un immense cadre avec à travers un étagé d'un des premiers photographes que j'ai étudié à l'Académie.  « Ça, c'est Newton. Helmut, pas celui avec la pomme qui lui est tombé sur la tête. » les photographies teintées de noir et de blanc sont axées sur des formes, sur des corps tantôt arqués, tantôt travaillés. « C'est un gars d'ici, un Australien qui a vu le monde à travers sa lentille. J'ai son recueil à la maison, y'a plus de 400 photos de tous les différents corps qu'il a pu croiser dans sa vie dedans. » dont une grande majorité sont complètement nus. J'évite évidemment le sujet sentant enfin mes joues reprendre une température normale. Puis, entre deux stations, je retourne doucement à sa première question. « La France pour l'architecture. Je ne me lasserai jamais des dizaines de milliers de bâtiments de toutes les années qui ont autant et chacun leur histoire bien précise. » mon regard tente d'attirer son attention ailleurs, un diaporama grandeur nature aussi impressionnant que suffocant. « Nan Goldin. Elle photographie des corps elle aussi, mais principalement le sien. » il pourra y voir d'ailleurs sa silhouette triturée, repliée, sous forme de diptyque. « Elle se sert de son appareil pour purger ses crises d'angoisse et de panique. C'est comme une forme de thérapie. » on est bien loin de l'antiquité et des légendes, de ses histoires grandioses et de ses apothéoses. Pourtant, je ne doute pas une seule seconde qu'il écoute, qu'il apprend. J'espère du moins. « Et les Flandres, pour les frites. » j'éclate de rire à nouveau. Les Flandres pour leurs Beaux-Arts, évidemment.
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyVen 14 Aoû 2020 - 21:22

Je ne peux m’empêcher de prendre ma tâche au sérieux. Quand je commence à parler d’art et de tout ce qui entour cette passion que l’on partage tous les deux, je n’arrive plus à m’arrêter. Je ne peux pas dire que je me retrouve jusqu’à être en transe dans ces cas-là, mais ça peut vraiment y faire penser quand on y regarde bien. Si on ne m’arrête pas, je continue jusqu’à l’épuisement ou jusqu’à ce que mon interlocuteur en a marre de m’écouter. La question de Ginny est légitime et je lui ai servi sur un plateau d’argent, mais la vérité est que je ne sais pas. Il y aurait tellement de choses à faire que j’en oublierais probablement plus de la moitié. « Je m’intéresserais probablement surtout à ces peintres, ces créateurs, sculpteurs, politiciens et j’en passe. Notre société d’aujourd’hui en grande partie fondée sur l’influence des ces penseurs de l’époque. J’aimerais simplement savoir comment ils ont pu avoir toutes ces idées… Tout ce talent avec si peu de moyen… » Je me répète probablement encore, mais c’est une réelle admiration que j’ai pour eux. Aujourd’hui, on a internet, on a des siècles et des siècles d’expérience de ce qui a été bon ou de ce qui a été mauvais. Eux ils n’avaient pas notre technologie et notre recul. Je respecte tout de même énormément nos scientifiques d’aujourd’hui qui continuent à faire des découvertes improbables, mais je ne sais pas, dans ma tête ce n’est pas pareil.

J’en étais sûr, je savais qu’elle ne pourrait pas s’empêcher à nouveau de faire une référence. Mais ce que je note surtout c’est qu’elle n’a plus l’air aussi intimidé qu’il y a quelques minutes et ça, ça fait plaisir à voir, ça veut peut-être dire qu’elle ne passe pas un si mauvais moment que ça. « Socrate était un grand homme ça c’est certain, on ne peut pas en dire autant d’Aristote, peu de personnes savent qu’il avait faux sur une grande partie de ce qu’il pensait avoir découvert à l’époque, mais qui pourrait lui en vouloir. » La liste serait un peu longue sur toutes les erreurs que cet homme avait dites à l’époque, mais je préfère garder en tête son influence qu’il a eu avec Platon et ce qu’il a aussi pu apporter de positif au monde occidental à ce moment-là « Je ne me mettrais dans ce genre de tenue que si je ne suis pas le seul à me ridiculiser. »

Ça devrait être sans trop grandes surprise que je porte mon attention à sa spécialisation à elle de l’art, je me garde bien pour la fin la question à laquelle elle aura du mal à répondre, la vengeance est un plat qui se mange froid dit-on. Mais elle veut tricher la gamine, mauvaise joueuse qu’elle est, j’accepte pourtant de lui accorder cette faveur alors qu’elle se lance à son tour dans un mini cours personnalisé. C’est avec les oreilles plus qu’attentives que je l’entends parler des premiers artistes, que je regarde ces photos qu’elle me pointe du doigt alors qu’elle continue. « Ah, mais ça m’intéresse. Je veux que tu me montres ce fameux livre, tu me dois bien ça, je t’ai fait découvrir un tas de nouvelles choses non ? » Le sourire narquois se dessine alors sur mes lèvres. Je la laisse cependant continuer, presque pas désolé de l’avoir interrompu en plein milieu d’une énième description de photos. Elle continue, visiblement encore remplie de ressources et j’aurais probablement une tonne de questions à lui poser à la fin et je me force vraiment énormément pour ne pas l’interrompre une fois de plus. J’ai l’impression de m’écouter, de me voir passionné et heureux de partager ça avec quelqu’un d‘autre qui comprend enfin ce que l’on peut bien ressentir devant une œuvre d’art. « Les frites vraiment ? Je m’attendais à du Jan van Eyck ou encore du Pierre Paul Rubens, mais des frites, très bien, je note ça. » Je l’imite moi aussi, sortant un petit carnet facilement rangeable dans ma poche arrière. Le stylo picotant ma langue, les jambes croisées, on aurait dit une vraie diva je vous le jure, je suis un bon acteur. « Maintenant que tu as donné différents arguments, il faut choisir. Tu n’as quand même pas vraiment cru que j’allais être le seul à souffrir de faire un choix draconien j’espère ? » J’arrive pas à retenir mon rire. Dans ma tête à sa place j’aurais choisi la France, l’Italie c’est comme la Grèce, c’est un pays qui est hors compétition. J’aurais choisi la France pour l’architecture haussmannien et aussi pour le vin ça c’est certain. « Tu as de la chance que je n’ai aucune référence pop à te donner. Je ne suis pas assez expert en la matière malheureusement. » La déception peut probablement se lire sur mon visage, enfin la fausse déception. J’aurais bien aimé l’embêter avec ça aussi, mais je ne suis clairement pas doué pour les références de ce genre à mon grand damne. « Tu voudrais faire quoi comme métier plus tard ? Parce qu’assurément tu ferais une bonne prof et je ne dis pas ça à la légère ! »
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptySam 19 Sep 2020 - 14:18

Jouer les ingénues fonctionne(rait) parfaitement, j'en suis certaine. « Ah, mais ça m’intéresse. Je veux que tu me montres ce fameux livre, tu me dois bien ça, je t’ai fait découvrir un tas de nouvelles choses non ? » « Hen quoi, quel livre? » sauf s'il continue de me fixer avec autant d'insistance, sauf s'il réalise que mes joues sont bien trop rosies pour qu'il ne s'agisse que d'un simple livre et que de simples photographies y sont répertoriées. Ça m'apprendra clairement à jouer à la nerd, à la mademoiselle je-sais-tout qui finira immanquablement par devoir assister au pire dévoilement extra malaise et gêne au menu. L'image de Liam et du book d'exposition entre les mains me donne déjà des sueurs froides, et entre pincer mes lèvres, mordre l'intérieur de ma joue et ravaler ma salive difficilement, c'est encore un miracle que je ne me sois pas foulé la cheville ou que je n'ai pas fait tomber une statue au sol dans l'élan. « Les frites vraiment ? Je m’attendais à du Jan van Eyck ou encore du Pierre Paul Rubens, mais des frites, très bien, je note ça. » c'est probablement parce que j'étais trop concentrée sur les choses l'une que je me perds dans ma tête. D'un livre à un photographe en passant par une éternité de voyages, n'en reste que ma priorité sera toujours de trouver quelque chose de frit, salé, ou collant de sucre à manger. « Te moques pas. » c'est vrai qu'il ne connaît pas ce côté-là, c'est vrai qu'il me connait à peine Liam. Entre les interventions d'Auden et mes tentatives de gagner une ambiance douce entre eux deux, il a eu peu de temps pour connaître la Ginny cachée derrière ses bouquins ou ses cahiers à dessin. « Maintenant que tu as donné différents arguments, il faut choisir. Tu n’as quand même pas vraiment cru que j’allais être le seul à souffrir de faire un choix draconien j’espère ? » un éclat de rire un seul et tous les gens autour se tournent vers nous comme si j'étais la pire personne de l'histoire de l'humanité à m'amuser à voix haute. D'une teinte de cramoisis à une autre, mes joues ont tout testé cet après-midi. « La France alors, à choisir. » parce que l'Italie, j'irai un jour avec lui. Ça m'apparaît donc normal de garder ce pays-là pour une autre conversation, avec une autre personne.

« Tu as de la chance que je n’ai aucune référence pop à te donner. Je ne suis pas assez expert en la matière malheureusement. »
« Quel gâchis, va falloir travailler là-dessus Liam. »

Je pouffe de rire, en silence maintenant, ma main sur mes lèvres se contentant de limiter les dégâts quand je finis par l'entraîner dans une autre galerie, beaucoup plus à même de l'intéresser. On y voit des sculptures de tous les styles, des profils comme des bustes, des visages aux détails impressionnants aussi. « Tu voudrais faire quoi comme métier plus tard ? Parce qu’assurément tu ferais une bonne prof et je ne dis pas ça à la légère ! » la réponse monte et j'ai envie de parler de mes rêves de gamine comme de m'en inventer de nouveaux. Dès lors que mon regard dérive sur sa montre, et que de la gêne je passe maintenant par toutes les nuances de panique. « Et la future bonne prof fait une pitoyable élève ; je vais être en retard à mon cours si je m'active pas. T'es venu en voiture? »
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Message(#)i heard your voice through a photograph (liam) EmptyVen 30 Oct 2020 - 11:07

Je note bien à sa réaction qu’il y a plus que de simples petites images pour enfants dans ce livre et ça m’amuse encore plus de voir le visage de la jeune femme se décomposer totalement devant moi. Il faut dire qu’avec le temps qui passe à parler d’art et surtout de la vision qu’elle a de ce dernier j’en oublierais presque que je suis en face d’une adolescente. « Je ne sais pas, j’ai cru entendre ce mot sortir de ta bouche. En tant qu’historien je suis plus qu’intéressé par les livres et encore plus quand ça concerne l’art. » Un sacré cliché que je lui lance, mais je suis certain qu’elle ne pourra pas me le refuser, c’est qu’elle m’a bien rendu curieux à tourner autour du pot. Elle change presque aussi vite de sujet que ses joues mettent à rougir, sa nouvelle tirade se concentre sur tout ce qu’elle peut bien aimer dans ces pays que je rêve un jour de visiter. Paris et son architecture haussmannienne, l’Italie berceau de la renaissance, tout un tas d’images arrivent jusqu’à moi et je m’imagine déjà là-bas à contempler le moindre petit détail qui pourrait s’offrir à moi. Des voyages qui ne sont pour le moment qu’au stade de simples rêveries. Si j’ai déjà eu la chance de me rendre en Italie et en Grèce ce n’était que pour me contenter de rester accroché aux fouilles archéologiques et je n’ai malheureusement jamais eu vraiment le temps de profiter de tout ce que ces pays avaient à m’offrir. « Loin de moi l’idée de me permettre ce genre de chose mademoiselle. » On en oublierait presque que l’on se trouve dans un musée, lieu où le silence n’est pas vraiment autant à respecter que dans une bibliothèque, mais ce n’est pas pour autant que rire à plein poumon est bien toléré et on en fait tout de suite les frais alors qu’il ne faut que quelques secondes aux autres visiteurs pour se retourner vers nous, les yeux remplis de ce désir de nous égorger. Un simple signe de la main de ma part pour nous excuser ne suffit visiblement pas pour les calmer, mais on va faire comme si c’était le cas. « Un choix très conventionnel, mais qui reste un très bon choix. La Tour Eiffel, le Louvre, la Place de la Concorde et j’en passe. Il y a tellement à voir rien qu’à Paris. » Mais c’est qu’elle se moquerait presque de moi à son tour avec un juste retour des choses. Mon manque de culture pop n’est plus à prouver alors que je passe le plus clair de mon temps devant des livres ou si c’est devant une télé c’est pour contemple des chefs-d’œuvre de Wells, Hitchcock ou autre Kubrick, des films qui ne sont plus très récents. « Moi ça me va très bien. Je connais déjà Star Wars et Pulp Fiction, c’est un bon début non ? » L’autodérision ne peut pas me faire plus de mal alors qu’elle porte son attention sur ma montre. C’est qu’avec toute cette discussion bien intéressante je ne l’ai même pas vu passé. Je m’en voudrais bien évidemment si elle arrive en retard à son cours par ma faute. Mon portable se met à sonner, message venant de mon binôme avec qui je devais normalement terminer un travail de groupe à présenter pour la fin de semaine. « Le hasard fait bien les choses, pour le coup moi je suis déjà en retard. Je suis garé juste à côté, je vais te déposer, tu ne seras pas en retard par ma faute. »

Il ne nous a pas fallu très longtemps pour la déposer à son école lui faisant promettre au passage de me montrer son fameux livre un jour ou l’autre

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