| (levele#2) le chemin ne doit pas nous écarter. |
| | (#)Sam 30 Mai 2020 - 22:11 | |
| « le chemin ne doit pas nous écarter » levi mcgrath & adèle shephard
Les minutes sont longues pour Adèle, le cœur qui palpite encore, et ses pensées sont confuses. Elle aimerait pouvoir être une petite souris à cet instant, et se mettre au fond d’un trou. Ne plus jamais en ressortir avant très longtemps, et surtout ne pas à devoir assumer le tout. Ce qu’elle ressent, au fond d’elle et qu’elle cherche à maîtriser de la pire des façons qui existe. Adèle n’est pas du genre à réfléchir, habituellement elle aurait foncé droit dans le mur, mais sa maladie la fait réfléchir, et quelque part l’empêche de vivre réellement ce qu’elle a envie de vivre. Et si elle se cache aux autres, elle ne peut longtemps se le nier. Elle aimerait retrouver cette force qui vient de disparaître, lamentablement. Elle se rend bien compte de son erreur, de cette connerie humaine qu’elle a eu de fuir, de partir loin de l’Italien. Elle court à n’en plus finir, elle court pour fuir cette vérité. Et ses pensées ne vont que vers cette maladie qui la ronge, qui la rend complètement folle, alors que ses larmes coulent le long de ses joues. Elle aimerait pouvoir retrouver ses frères ou son cousin mais la vérité c’est qu’ils ne comprendraient pas. Et puis leur dire quoi ? Elle ne se voit pas leur parler de Nino, de cet homme qui a pris soin d’elle à sa façon, en la poussant toujours à revenir à l’association. A s’occuper d’elle, et qu’elle a su à sa façon, apprivoiser. Ils ne comprendraient pas, alors qu’elle tente par tous les moyens d’esquiver la conversation avec Ash, alors que ce n’est pas l’imagination qui lui manque à ce dernier. Elle ne sait pas où vraiment elle se situe, encore moins le quartier dans lequel elle est, parce que ses jambes la guide vers Bayside, directement au port. Elle aime venir se perdre devant ses immenses et nombreux bateaux amarrés. Et il ne lui faut pas longtemps avant de reconnaître Cadence au loin, un sourire s’échappe de ses lèvres, alors qu’elle ralentit un peu, pour finir sa course à pied. Tentant de retrouver une contenance. « Levi ? » Elle s’arrête devant le bateau, essoufflée, à bout alors que même son cri implore à peine son ami de pointer le bout de son nez. C’est faible, sa voix ne porte même pas jusqu’à ses oreilles, alors qu’elle se tient contre le poteau, à côté. Son regard qui observe à l’intérieur du bateau. Ou du moins ce que la lumière veut bien lui montrer. « Levi, t’es là ? » Sa voix est un peu plus forte, et elle voit bien la silhouette du brun sur le bateau. Enfin. Un sourire apparaît sur son visage. Elle ne ferait pas demi-tour, elle n’aurait pas fait tout ça pour rien… « T’es tout seul ? » Qu’elle demande finalement quand sa silhouette arrive dans son champ de vision, parce que si elle dérange, elle peut très bien poursuivre sa route. Le cœur qui se balance, confus sentiment que tout oppose, alors qu’Adèle a toujours aimé les choses simples, limpides. Tout ce qui roule tout seul. Mais sa maladie complique tout depuis le début et si il y a bien sur cette terre quelqu’un qui peut la guider, et l’épauler, c’est bien Levi McGrath. Il est présent dans son quotidien depuis mars 2019, il la supporte, la console, la rassure. Un sentiment de complicité qu’elle a pour le brun, alors qu’il l’aide à monter finalement sur Cadence.
@levi mcgrath |
| | | | (#)Sam 19 Déc 2020 - 21:09 | |
| Une nouvelle thérapie débute dans mon quotidien, se développant sous l'intransigeante égide du vide. A chaque apparition de cancer actif au sein de mon organisme, je m'applique religieusement à la même manœuvre qui consiste en le fait de rompre les liens avec nombreuses personnes de mon entourage. Je brise les relations familiales, je bafoue les amitiés bancales, je feins mes proches en songeant que de la sorte, je les préserve et les protège. Je refuse de composer un poids pour qui que ce soit. J'abhorre le regard de pitié, compatie et tristesse que certains me dédient. Alors, je fais le vide. Je me coupe de la civilisation et je me concentre sur ma santé, physique comme psychologique. J'écris, je compose, je fais rebondir les accords et harmonise les octaves. Je rêve de prochains itinéraires. Je broie du noir passionnément pour vaincre le fléau qui me terrasse à la folie, tout en regrettant inavouablement la présence de certaines silhouettes dans le tableau de mes journées.
« Levi, t’es là ? » j'entends une voix fluette s'extirper de l'extérieur de ma cabine, sur le pont où est amarré Cadence. Je fronce les sourcils, quitte ma solitude pour réduire la distance me séparant d'Addie. Cette petite, qui n'a tout de même que dix ans de moins que moi, fait partie des exceptions que je fréquente car nous partageons le même univers sanitaire. Nous connaissons les incommensurables et innombrables strates qui font de notre mal un monument, un narquois et vicieux iceberg, incompris de nos amis en santé, mal compris de tous car ce monstre est trop vorace pour en maîtriser l'entièreté des caractéristiques.
« T’es tout seul ? » « Yes, le mode solo est enclenché. » J'aide Adèle à grimper sur le pont de mon bateau et domicile et la serre amicalement dans les bras. Je lui avais confié ma volonté de ne pas être un fardeau pour qui que ce soit et de m'évertuer à me débrouiller seul autant que possible. « Comment tu vas, beauté ? » J'interroge non sans passer délicatement mes doigts sur les joues rosies et humides de la brune. Ses yeux luisent de fatigue comme de chagrin et son désarroi me heurte le cœur. Adèle, c'est la petite sœur que je n'ai jamais eue, mon rayon de soleil ; et bien que je sais qu'à nous deux on pourra dresser des arc-en-ciel, je n'aime pas la voir tiraillée par les méandres dantesques des sentiments. « Tu veux boire quelque chose ? Eau, jus, thé ? » Je propose pour contrer son essoufflement également palpable. « Ca me fait plaisir de te voir. Même si j'espérais que t'apportes encore une fois des gâteaux... » Je réplique avec taquinerie, offrant un clin d'œil complice à mon interlocutrice. |
| | | | (#)Lun 28 Déc 2020 - 18:46 | |
| « le chemin ne doit pas nous écarter » levi mcgrath & adèle shephard
Elle a les larmes aux yeux, comme rarement par le passé. Elle a peur Adèle de ce futur, de ce qu’elle deviendra un jour, de l’endroit qui l’attend. Est-ce que c’est déjà écrit ? Est-ce que quoi qu’il arrive, le sort est déjà scellé ? Elle a toujours cru en sa bonne étoile, elle a toujours espérer que le meilleur l’attend quelque part. Elle croit au bonheur, elle croit que l’amour est partout et qu’elle saura le reconnaître. Elle veut croire au destin, elle veut espérer. Alors, elle se blottit derrière ses rêveries, en espérant que tourne la chance. Elle a pleuré, elle a couru. Elle a tenté de le retrouver avant de fuir, de partir. Le plus loin possible et maintenant qu’elle se retrouve au milieu de ses bateaux, elle est perdue, elle s’arrête de courir, elle tourne sur elle-même, y cherchant quelque chose de familier. Une voix, un regard, un corps tant qu’il n’appartient pas à l’Italien. Elle cache tout pour elle, elle n’en parle jamais mais Levi a le droit de savoir, elle a besoin de se confier à lui. De lui dire combien sans son Italien, elle est perdue. De lui dire que sans son Italien, jamais elle n’aurait été aussi loin dans sa démarche. Lui seul peut comprendre, il a toujours été là pour la guider, la conseiller. Pour l’épauler, Cody ne comprendrait pas et chercherait juste à l’éloigner du Marchetti. Pas Levi, elle l’espère du moins. Mais elle a fait la pire connerie de sa vie, et elle essuie de nouveau une larme qui coule avec un revers de main. Elle cherche son bateau, arpentant les allées, à la recherche de Cadence. Elle le reconnaît pas, dans cette nuit noire, mais finalement un attire son regard et le nom Cadence aussi. Elle panique quand elle se met à appeler le McGrath. « Yes, le mode solo est enclenché. » Son visage qui apparaît, et Adèle est soulagée, si bien qu’elle sourit timidement, elle ne sait pas quelle tête elle a, à présent. Elle devait être la plus jolie pour le bal, mais elle a tout foiré, et elle l’a planté au bal. Peu importe aujourd’hui, quelle tête elle a ! « Comment tu vas, beauté ? » Est-ce qu’elle a le droit de mentir ? De dire que tout va bien ? Il le voit que rien ne va, que plus rien ne va. Il doit bien le ressentir, il la connaît presque comme personne. Il l’aide à monter sur le bateau et elle se saisit de ses bras pour se coller à lui, avant de chuchoter à voix basse, comme si affronter la réalité à voix haute est trop douloureux. « Je sais pas… » Elle ne sait plus ce qu’elle doit dire, mais il s’en apercevra bien vite. Elle ferme les yeux au contact de son pouce sur sa joue comme si il cherchait à lui essuyer une larme. Des doutes lui aussi en a, des chagrins aussi. Il connaît suffisamment Adèle pour savoir que si elle se veut forte, au fond elle n’est encore qu’une gamine qui a tant à apprendre. « Tu veux boire quelque chose ? Eau, jus, thé ? » Elle avance doucement sur le bateau, avant d’hausser les épaules, « un jus de fruit, » qu’elle répond finalement, prenant une grande inspiration. Il allait vouloir savoir ce qui se passait, car jamais elle ne se laissait atteindre de la sorte habituellement. Jamais elle ne montre cette vulnérabilité. « Ca me fait plaisir de te voir. Même si j'espérais que t'apportes encore une fois des gâteaux... » Elle lève les yeux au ciel alors qu’il arrive à lui faire décrocher un sourire. « T’es con ! » Qu’elle réplique, « tu crois qu’il m’en veut ? » Qu’elle demande sans même préciser qui. Sans même qu’il ne sache la raison pour laquelle elle a pris tant à cœur l’aide de l’association Beauregard. « Je l’ai repoussé, il m’a embrassé… » Une histoire de garçon c’était tout ce qu’il pouvait comprendre. Est-ce si difficile de penser que parce qu’elle est malade elle s’interdit ce sentiment ? |
| | | | (#)Sam 2 Jan 2021 - 4:04 | |
| La nuit avait fraîchement englobé le port de Manly Boat Harbour, exposant les étoiles et une lune d'un croissant éclatant. Éclairé d'un simple fanal, mes doigts grattaient nonchalamment les cordes de ma guitare, mon esprit vagabondant ici et là, entre passé et avenir, feintant soigneusement néanmoins le présent ; jusqu'à ce que celui-ci me happe par la perception d'une voix fluette que je reconnaîtrais entre mille : celle d'Adèle.
Je me redresse et quitte la cabine pour rejoindre le pont. A quelques mètres, la silhouette fine de l'australienne se tient et je l'aide spontanément à me rejoindre sur mon bateau. Je lui réponds que je suis seul puis lui demande comment elle se porte avant de l'étreindre affectueusement. « Je sais pas… » je l'entends murmurer à mon oreille, tel un secret. Je resserre délicatement mon câlin et dépose un baiser sur sa tempe, comme pour lui confirmer que je suis présent, que je l'épaulerais quoi qu'il m'en coûte. La vingtenaire était comme ma petite sœur. Elle avait beau avoir deux grands frères, elle demeurait ma petite sœur de cœur et je la soutiendrais comme la protégerais dans la mesure du possible. Je caresse sa joue délicatement de mon pouce et lui propose une boisson, armé de l'ambition de l'inviter à s'installer plus confortablement quand son cœur me semble si lourd à porter présentement.
« Un jus de fruits donc, » j'annonce en ouvrant la porte de mon réfrigérateur puis servant la brune. Je prends place à côté d'elle sur ma couchette et lui tends le contenant tout en annonçant avec malice que je suis heureux de la voir bien que j'appréciais aussi quand elle débarquait avec des biscuits. « T’es con ! » Un sourire timide apparaît sur les lippes de mon interlocutrice, démontrant que mon méfait fait mouche : j'allège un peu l'atmosphère et je l'espère, ses tracas qui l'ont menée jusqu'à moi en pleine nuit. « Tu crois qu’il m’en veut ? » Je fronce doucement les sourcils, attendant pour davantage de précisions. « Je l’ai repoussé, il m’a embrassée… » Il était donc question d'amour. « Ah ! Ca... » Je débute sur un ton léger dans l'objectif de minimiser les circonstances et rassurer la belle. « Tu veux rire ? Repousser un mec qui t'embrasse, c'est la technique magique pour le faire revenir vers toi ! Tu lui offres un défi sur un plateau d'argent, tout en montrant que t'es pas un jeu d'enfant ! C'est une excellente stratégie ! » Je commente en m'adossant au mur et étendant mes jambes. « Puis vu comme t'es belle ce soir, il doit bien savoir que tu tiens à lui, que tu le repousses ou pas ! Ca saute aux yeux mon Addie, » je rassure. « Tu vas le revoir, je te le promets, » j'ajoute en attirant amicalement la jeune femme contre moi pour l'enlacer de nouveau. « Tu m'en dis plus sur lui ? » |
| | | | (#)Dim 24 Jan 2021 - 8:30 | |
| « le chemin ne doit pas nous écarter » levi mcgrath & adèle shephard
Adèle Shephard s’était toujours demandé si elle avait le droit d’être triste, si elle avait le droit de perdre pied, mais il y avait toujours du monde autour d’elle pour la soulever. Pour l’aider à affronter cette réalité dérangeante. Et Levi faisait partie de ses gens. Il était de ceux qui la soulevait, qui la comprenait. Comme un phare en pleine tempête, comme une bouée de sauvetage, et elle s’accrochait à lui, plus qu’à une autre personne, comme si il était le seul capable de panser ses plaies. De la faire sourire même quand son cœur se fissure, devant une réalité qui finissait toujours par la rattraper. Adèle avait besoin de lui dans sa vie, elle avait besoin de son calme apparent, de ses mots rassurants, de ses sourires sincères. Mais son cœur battait la chamade, cherchant en vain l’emplacement de son bateau, comme si à lui seul, il pourrait déjà faire beaucoup. Comme si retrouver sa trace lui permettrait de cesser ses larmes, de reprendre sa respiration. Comme si ça lui était vital, elle devrait faire demi-tour. Peut-être qu’elle ne devrait pas être ici, que ça servait à rien, que personne ne pouvait la calmer. Tout restait confus, c’était censé être la plus belle de ses soirées. A l’instant même où elle avait croisé l’Italien dans ce bal, elle avait trouvé une raison de plus d’y rester, de profiter. D’autant plus qu’il semblait être dans une humeur positif, qu’il semblait être content de la voir. Rien ne prédestiné à ce que tout s’emballe. A ce qu’elle perde pied à la seconde même où il a tenté de l’embrasser, où il a voulu lui ouvrir d’une certaine façon la porte, elle qui ne refusait jamais de passer du temps avec lui, de lui sourire, de l’embêter du haut de sa petite taille. Elle n’avait envie que d’une chose, tout oublier et se fondre dans le décor, c’est la raison pour laquelle, son souffle est court. Ses larmes n’ont pas toute séchés, et elle est perdue Adèle. Se tenant droite devant Levi qui vient de passer ses yeux en direction du ponton, où Adèle demeure à l’instant, immobile, souhaitant le retrouver. Plusieurs secondes de silence avant qu’elle ne le rejoigne, alors que Adèle se met à l’abri dans la cabine, pendant que son ami récupère les deux boissons, « un jus de fruits donc, » et il tend le jus de fruit qu’elle réceptionne sans mal. « Merci Levi, heureusement que t’es là… » Parce qu’elle le pensait, elle l’assurait. Sans lui, sa vie serait bien différente et elle n’aurait sans doute jamais accepté sa maladie aussi bien que ce qu’elle a fini avec le temps, par le faire. Elle n’aurait jamais accepté de se rendre à Beauregard sans lui. Il a été son pilier dans bien des situations. Elle ne sait pas pourquoi, elle arrive à se confier à lui, encore, à lui dire ce qu’elle ne pourra jamais dire aux autres, encore moins à ses frères, et à son cousin Will. Comme si il avait le don de la mettre à l’aise, « ah ! Ca... » Comme si ce n’était rien, comme si il n’y avait rien de bien grave pour lui, rien de surprenant non plus. Levi avait la faculté d’accueillir la vie avec facilité, comme elle venait, sans se prendre la tête. Ses gestes sont amicales, son regard bienveillant qu’il pose sur elle, et ça lui fait du bien, « tu veux rire ? Repousser un mec qui t'embrasse, c'est la technique magique pour le faire revenir vers toi ! Tu lui offres un défi sur un plateau d'argent, tout en montrant que t'es pas un jeu d'enfant ! C'est une excellente stratégie ! » Elle boit une gorgée du liquide, fronçant les sourcils, elle avait perdue toute confiance en elle Adèle, comme si cette maladie l’avait transformé, rendue différente. Comme si elle avait peur du jugement autour d’elle, permanent. « Je… Je sais pas Levi… Il est pas du genre à… » Elle tourne son visage pour éviter son regard sur elle, « persister… » Non Nino ne s’accroche pas comme elle aux autres, il est solitaire et du haut de sa trentaine, elle le voyait plus comme quelque chose d’inaccessible pour elle, comme quelque chose qu’elle pourrait convoiter sans jamais avoir. « Puis vu comme t'es belle ce soir, il doit bien savoir que tu tiens à lui, que tu le repousses ou pas ! Ca saute aux yeux mon Addie, » Bien sûr qu’il le sait, ou qu’il le savait du moins, parce qu’en le repoussant ce soir, toute les cartes seraient redistribués. Il voudra plus jamais lui parler, plus jamais avoir confiance en elle. Elle le savait… « Tu vas le revoir, je te le promets, » Qu’il rassure en s’installant contre le mur, s’éloignant de Addie, promettant ce qu’elle ne pourrait jamais se dire. « Tu m'en dis plus sur lui ? » Et il n’attend pas une minute de plus pour l’attirer vers lui, pour la rassurer à sa façon, par sa présence. « Il est beau, et grand, qu’elle commence, rêveuse, dans ses pensées, fixant devant elle, se calant volontiers contre Levi, c’est un Italien, il a l’accent… » Partie à parler pendant des heures, elle ne se contente pas que d’info banale, sans même s’en rendre compte, « il bosse à Beaureg… » Gard – s’arrête t’elle brusquement quand elle se rend compte de ce qu’elle est en train de dire, tournant son visage en sa direction, alors comme si elle venait de faire une gaffe. Comme si à coup sûr, il devinera de qui elle parle… De celui qui débouche les toilettes de l’association, qui sait changer des ampoules, qui réparent des portes… Rien de cela ne l’avait dérangé, la jeune Shephard. « Il est bon ton jus de fruit. » Qu’elle finit par dire, les joues légèrement rosies, les larmes toute sèches sur ses dernières, avalant une énième gorgé du jus de fruit, en se forçant à sourire, en priant pour pas qu’il fasse le rapprochement. |
| | | | (#)Dim 7 Mar 2021 - 19:15 | |
| L'appel délicat d'Adèle m'a extirpé, intrigué, de la cabine de mon bateau. Je la rejoins au niveau du ponton et l'aide à prendre refuge sur Cadence, tout en lui confirmant que je suis seul et lui demandant comment elle se porte. La détresse nouée à la tristesse étire ses traits en une vision douloureuse à mes pupilles, ses yeux sont rougis contre ses joues pâles et je m'arme instantanément de l'ambition certaine de la réconforter ce soir. Je lui sers un jus de fruits et l'invite à s'installer sur ma couchette où elle sera plus confortable. « Merci Levi, heureusement que t’es là… » « Toujours là pour toi, ma belle Addie, » j'assure en déposant un baiser tendre sur sa joue salée et l'étreignant affectueusement.
Les tourments de mon interlocutrice se font promptement connaître. Je devine qu'un garçon se cache sous la déception de l'australienne et ne me prive assurément pas de la conforter sur le fait que repousser un homme n'annihile pas forcément toutes chances de romance. Au contraire, cela motive souvent même certains de ces damoiseaux, alors séduits par le goût du défi en plus des iris portés par la fille convoitée. « Je… Je sais pas Levi… Il est pas du genre à… Persister. » Je pouffe de rire, n'avalant pas un traître mot de la possibilité que cet homme, qui fait tant tourner la tête d'Adèle, jette l'éponge si aisément. « S'il ne persiste pas pour toi, je me teins les cheveux en la couleur que tu veux, » je gage avant de me redresser de la couchette dans le but de mettre de l'eau à bouillir, palpant par ailleurs l'embarras de la vingtenaire. Je sors une tasse de mon buffet et argumente sur le point que ça crève les yeux que la Shephard en pince pour son Jules. Elle ne semble pas me contredire sur ce point, bien que suspicieuse, et j'enchaîne en lui promettant qu'elle le reverra. Je ne peux pas croire que ce vœu s'achève ainsi. Adèle mérite mieux, et bien davantage. J'ai confiance en son bonheur. Je me sers mon thé et reviens auprès de la brune, l'attirant contre moi en ultime soutien, sollicitant davantage d'informations sur ce mystérieux mâle qui fait tant battre son cœur.
« Il est beau, et grand, c’est un Italien, il a l’accent… » Je souris tendrement. J'apprécie l'intonation que prend la voix d'Addie lorsqu'elle parle de ce garçon. Je ne capte pas son regard car elle l'a fixé devant elle, mais son ton relève tout l'entichement qui l'enlace vis-à-vis de cet européen. « Il bosse à Beaureg… » Elle s'arrête subitement, un sourire narquois apparaît contre mes lippes. « Il est bon ton jus de fruit. » La belle fait diversion et j'éclate de rire, à manquer de peu d'en reverser mon thé. « Mon jus de fruits c'est le meilleur. » J'adresse un clin d'œil complice à mon amie. « Tu me le présenteras ? Je l'aime déjà bien, vu comment tu me parles de lui. » Je prends une gorgée de mon thé. « Tu vas l'embrasser quand ? » Je questionne, curieux et entreprenant. Après tout, ça me semble être la meilleure de solutions. Il l'a embrassée, elle l'a repoussé. Maintenant, pour lui démontrer à quel point elle tient à lui, elle n'a plus qu'à lui dérober ses lèvres, surtout que je suis convaincu qu'Adèle en a férocement envie... Même si des éléments la retiennent, dont je ne peux que soupçonner la nature. Je considère toutefois que l'heure n'est pas à tirer quelconques vers du nez - surtout que je ne m'adonne jamais à cette pratique -. Plutôt que ressasser et souffrir du passé, autant se focaliser sur la beauté des multiples scénarii qu'offre notre avenir. |
| | | | (#)Mar 18 Mai 2021 - 14:58 | |
| « le chemin ne doit pas nous écarter » levi mcgrath & adèle shephard
Elle n’en parle jamais Adèle. D’habitude, elle n’en parle jamais aux autres. Elle garde tout pour elle, ce genre de chose du moins. Elle n’préfère jamais s’étendre sur le sujet davantage quand elle sait que la personne connaît l’autre personne. Levi le connaît principalement de vu. Et ça lui aurait suffi pour ne rien dire, rien dévoiler. Mais il a ce regard pétillant, qui s’amuse de la situation. Qui tente de lui dérober quelques mots par ci, et là, avec une innocence qu’elle laisse prendre place. Elle est sur Cadence à présent et son regard heurte les alentours, la nuit noire qui la plonge dans une sécurité sans même qu’elle s’en rende compte. Elle n’a pas froid dans sa robe, mais ses yeux la pique, ses yeux veulent se fermer devant cette évidence, et désormais, elle fuira toute décision à prendre. « Toujours là pour toi, ma belle Addie, » qu’il lorgne, un sourire en coin offrant une œillade joviale en direction de l’agente immobilière. Il embrasse sa joue, et lui offre une étreinte qu’elle ne refuse pas, jamais. Se calant au contraire comme une petite souris contre lui, profitant de l’accalmie pour faire naître ce besoin d’être auprès de Levi. « S'il ne persiste pas pour toi, je me teins les cheveux en la couleur que tu veux, » elle relève ses yeux noisettes sur la silhouette de l’homme. Celui qui depuis la nuit des temps demeure son ami, son pilier, son confident. Celui qui l’a soutenu, épaulé, maintenue à flot. Qui a été son armure indestructible pendant sa maladie, toujours de bon conseil – que lui-même ne respectait pas toujours. Et qu’elle s’osait parfois, souvent le lui dire. Quand lui ne voulait aucune aide des autres, mais voulait tendre sa main en sa direction. Quand il ne voulait pas entendre parler de Beauregard alors qu’il voulait la convaincre de franchir le pas. Le reste a fait son chemin. Nino a fait son chemin. Et l’association est devenue importante pour elle. Les gens qu’elle y croisait l’été tout autant… « En rose fluo… » Qu’elle rétorque elle-même amusée par la situation. Il semblait si sûr de lui, Levi, comme si personne ne pouvait résister à la miss Shephard, pourtant elle était convaincue du contraire, Adèle. Convaincue qu’elle n’était pas appréciée de partout, convaincue que certains de l’association devait la fuir comme la peste – comme l’Italien au début. Comme la secrétaire de l’accueil qui s’insupportait de la voir courir derrière l’homme à tout faire de l’association. Adèle en profitait allègrement, il suffisait qu’on lui dise blanc, pour qu’elle fasse noire. Il suffisait qu’on essaye de la faire changer d’avis pour qu’elle persiste. Elle le regardait un instant, se servir les boissons, les genoux repliés contre elle, « t’en serai capable ? » Qu’elle demande, fixant le vide quand il revient s’installer à côté d’elle, et qui la tire vers lui. L’encerclant. Elle boit un peu de jus, et son sourire s’étire finalement, « mon jus de fruits c'est le meilleur. » Il est fait avec passion, dévouement et amour, elle n’en doute pas. « Comme tout ce que tu entreprends, » qu’elle ajoute, trahissant sans doute son amitié pour le jeune homme, cette faculté d’avoir des yeux pétillants le concernant, et voulant toujours le pousser au-delà, qu’il se surpasse. Comme quand elle parle de Nino. Elle ne retient aucune information de lui, avouant tout ce qui lui passe par la tête, comme si il pouvait être face à lui. Comme si le fait de l’avoir repoussé peu de temps avant, a provoqué un électrochoc à la jeune Australienne. « Tu me le présenteras ? Je l'aime déjà bien, vu comment tu me parles de lui. » Elle hausse les épaules. Elle sourit pourtant, sans même réellement répondre, « tu vas l'embrasser quand ? » Ca pique, ça tiraille ce sentiment, pourtant elle ne l’affronte pas directement, fronçant les sourcils, pourquoi devrait-elle l’embrasser, à son tour ? « Non, jamais… » C’est plus dans l’actuel des choses, il doit lui en vouloir, il est fier l’Italien. Plus qu’elle, sans doute. « On peut naviguer sur Cadence ? » Elle change, du tout au tout, provoquant le voilier de son ami, flirtant avec l’idée de devenir elle aussi cette aventurière, comme autrefois. Comme quand elle partait en Amérique Latine pour son humanitaire… Ca semble si loin désormais, et si peu atteignable aujourd’hui… |
| | | | (#)Dim 18 Juil 2021 - 22:06 | |
| Je recueille, armé de bienveillance, affection et douceur, le corps frêle d'une Adèle déçue par un aléa de sa vie. Je découvre promptement qu'un garçon se tient au cœur de ses tourments et assuré, je lui promets que malgré sa fuite, son Jules saura persévérer pour la rendre heureuse. La Shephard compose une perle rare qui mérite labeur et si ce garçon l'a embrassée, j'en déduis qu'il en a bien conscience. J'en parie allégrement la couleur de mes cheveux. « En rose fluo… » la vingtenaire acte et je ris doucement en la serrant davantage contre ma silhouette. « En rose fluo, donc. » Je conclus, heureux de voir le minois de l'agente immobilière s'éclaircir à mesure des propos que je lui adresse. Je dépose un nouveau baiser sur son front et me distance d'elle afin de nous servir des boissons réconfortantes.
« T’en serai capable ? » me demande-t-elle alors que je lui tends le jus de fruits qu'elle m'a sollicité. Je hausse les sourcils, affichant une expression faussement vexée. « Tu doutes vraiment de moi, Addie ?! J'suis prêt à tout, moi ! » Je vivais pour relever des défis et essuyer des gages, bafouer les règles et franchir mes limites. Cette attitude extrême m'avait assurément joué des tours dans le passé, mais une chose était certaine, j'éprouvais une fierté à décrire mes déboires après avoir triomphé tous périls. Les folies sont les seules choses que l'on ne regrette pas, comme l'écrivait si justement Oscar Wilde.
Nous nous installons et je lui expose, éhontément, que mon jus de fruits est le meilleur de Brisbane. « Comme tout ce que tu entreprends. » Je ris doucement, mon interlocutrice étant beaucoup trop adorable pour me contredire. Je tente d'en savoir davantage sur l'homme qui émeut celle que je considère telle une petite sœur, l'incitant même à lui communiquer les sentiments qu'elle voue à son égard via un baiser. « Non, jamais… » « Pourquoi, jamais ? Tu sais pas comment faire ? Tu veux que j't'explique ? » je taquine doucement, désireux de banaliser les conséquences de ce geste. J'assimile ensuite que la brune souhaite changer de sujet lorsqu'elle me demande s'il est possible de naviguer sur Cadence. « Évidemment ! C'est une pro des mers, ma Cadence ! Tu veux aller où ? » J'invite au rêve, sachant que pour ma part, ma santé ne m'autorise pas encore à naviguer, malgré le désir ardent qui me consume de voguer les océans de nouveau. |
| | | | (#)Mar 27 Juil 2021 - 15:24 | |
| « le chemin ne doit pas nous écarter » levi mcgrath & adèle shephard
Pourquoi la vie avec Levi paraît si simple, sans aucune prise de tête ? Peut-être parce qu’inconsciemment, elle se la complique, elle-même. Sans le vouloir, elle pense vivre simplement, mais rien n’est jamais simple. Il suffit d’un rien pour qu’elle se souvienne, pour que la chute ne soit jamais loin. Pour qu’elle se laisse submerger, parce que la Shephard ne sait pas faire semblant, elle vit au jour le jour, mais parfois ça ne mène nulle part. Cet endroit l’apaise, la calme. Levi la rend plus douce, et auprès de lui, elle convoite la vie. Elle voudrait effleurer le bonheur pour une fois dans sa vie, ce bonheur qui lui permettrait d’arriver jusqu’au bout dans sa maladie, permettrait de la guérir. Alors même qu’elle sait parfaitement qu’elle ne sera jamais clean. Qu’il restera des morceaux en elle, lui rappelant ce par quoi elle est passée, et ce par quoi elle passera encore. Les années qui défilent, des années qu’elle ne sait même pas si elle pourra les vivre. « En rose fluo, donc. » Il se contente d’assurer les propos de son amie, extirpant au passage un sourire sur ses lèvres, un rayon dans sa vie, une lumière qu’elle se permet d’avoir en sa compagnie, comme si il la connaissait mieux que quiconque. « J’pourrais te prendre en photo ? » Une moue joviale, presque innocente se fait voir tandis qu’elle lui en demande peut-être beaucoup. Mais il connaît ce brin de chipie qui sommeille en elle, à ses heures perdues, et ça ne l’étonnerait guère longtemps. « Tu doutes vraiment de moi, Addie ?! J'suis prêt à tout, moi ! » Et ça la fait rire à l’agente immobilière, « tu serai prêt à parcourir le monde ainsi ? » Elle demande, un air faussement intéressé, avant de s’installer au côté de son ami. « Pourquoi, jamais ? Tu sais pas comment faire ? Tu veux que j't'explique ? » Elle tourne rapidement son visage vers lui, en lui tirant la langue, « hey, mais… » Elle le pousse contre la banquette, son épaule qui tape dans cette-ci. Elle boude Adèle, alors qu’il la tire de nouveau vers lui, taquin, « Évidemment ! C'est une pro des mers, ma Cadence ! Tu veux aller où ? » Elle hausse les épaules, « loin… Loin d’ici. » N’importe où, tant que Brisbane n’est plus là, devant elle, lui rappelant tous ses choix qu’elle a dû faire, ses tristesses qui a succombé dans son cœur. « Nino… Il embrasse bien. » Mais elle veut le chasser de ses pensées. « Emmène-moi loin de lui, Levi… » Elle l’implore, les yeux encore humide, le cœur battant, prête à vivre d’autres aventures sans savoir que tous les chemins la mèneront quand même vers l’Italien. |
| | | | (#)Mer 25 Aoû 2021 - 22:26 | |
| Nous nous sommes installés sur mon bateau, au sein duquel j'espère bien que le flux des vagues mêlé à mes paroles emplies de l'affection que je voue envers Adèle l'aidera à alléger ses esprits. Je m'évertue à ce que son minois s'éclaire de la gaieté que je lui sais unique et un rire file entre mes lèvres tandis qu'elle me demande si elle pourra me prendre en photo dans le conditionnel où je me retrouverais les cheveux couleur rose fluo. « Eh bien, j'y compte bien, mon Addie, que tu immortaliseras ce style d'envergure ! » Je réponds avec fierté, jeu et enthousiasme avant d'attirer la frêle silhouette contre la mienne et déposer un baiser contre sa tempe. Elle semble douter que je relève ce défi, tant que j'assure ne posséder qu'une parole sur un ton faussement offusqué, certifiant par ailleurs que je n'avais aucune limite. Ca fait rire la vingtenaire, ce qui me comble par ricochet. « Tu serai prêt à parcourir le monde ainsi ? » « Évidemment ! T'imagines pas la notoriété ? Le navigateur aux cheveux rose fluo ! En fait tu m'fais une bien jolie fleur, » je conclus avec un sourire en coin.
Installés dans la cabine de mon bateau, je sers un jus de fruits à mon invitée tout en m'enquérant des maux qui l'ont conduite jusqu'à moi. Je devine rapidement qu'un garçon la taraude et qu'un baiser n'est pas dans les plans, sujet sur lequel je la taquine. « Hey, mais… » Je ris doucement, elle tente de me chahuter de sa petite force. « C'est pas compliqué, tu sais ! » Je provoque gentiment en pressant mes lèvres dans le mouvement exacerbé d'un baiser.
Il nous est question par la suite de nous évader et curieux, j'interroge la Shephard sur ses souhaits de destination, lui confirmant que ma Cadence peut se rendre jusqu'au bout du monde. « Loin… Loin d’ici. » Je fronce les sourcils, l'intérêt et l'inquiétude s'installant sur mon portrait. « Nino… Il embrasse bien. » « C'est parfait, il pourra te donner des leçons comme ça ! » Je tente de taquiner même si je sens mon interlocutrice émue. « Emmène-moi loin de lui, Levi… » A défaut d'émettre un mouvement vers le poste de commande, j'attire Adèle vers moi pour l'enlacer fortement. « Tu sais bien que j'peux pas faire ça mon Addie. Peu importe où on irait, il resterait toujours là, ton Nino. » Je tapote délicatement d'un doigt son cœur. « Qu'est-ce qui te freine ? J'espère bien que c'est pas ton crabe, parce que même si j'vous souhaite d'être heureux tous les deux jusqu'à vos plus vieux jours, j'te rappelle que personne sait quand on partira. On a tous un compteur de jours restants au-dessus de notre tête et personne peut dire que le tien est moins bien que celui d'un autre. Et si c'est parce qu'il ne sait pas que t'es malade, sache que ta maladie ne te définit pas. Il t'aime manifestement comme tu es, le bon et le moins bon, pour t'avoir embrassée. Est-ce qu'il te rendrait heureuse, ce Nino ? » |
| | | | (#)Jeu 21 Oct 2021 - 10:34 | |
| « le chemin ne doit pas nous écarter » levi lionhart & adèle shephard
Le temps est trop court pour se préoccuper de choses futiles et Adèle en a conscience, mais elle se freine, comme un poids lourd qui l’empêche réellement d’avancer. Comme si il y avait quelque chose qui la retient d’être heureuse et de vivre pleinement ce qu’elle a envie, besoin de vivre. La protection acharnée de son aîné, ne doit pas être pour rien. Elle a toujours été dans un cocon Adèle, et a toujours eu son cousin Will et ses deux frangins pour la couvrir d’amour et de douceur, l’empêchant parfois d’affronter les choses. Cody a été furieux de savoir qu’elle aimait un homme de son âge, Adèle a tenté de le rassurer, en vain. Elle cherche à éviter cette conversation autant que possible. Repoussant les limites autant que nécessaire dans sa survie dans ce monde qui s’offre à elle. « Eh bien, j'y compte bien, mon Addie, que tu immortaliseras ce style d'envergure ! » Elle en rigole, sans une once d’exagération, son minois un brin choqué, elle n’en fût pourtant pas autant intérieurement. Mais le jeu est bien installé entre eux, et elle sait quoi faire pour allumer la brèche. « Évidemment ! T'imagines pas la notoriété ? Le navigateur aux cheveux rose fluo ! En fait tu m'fais une bien jolie fleur, » elle acquiesce. « Tu veux te servir de moi pour qu’on ne voit que toi ?! » Elle pousse un chouia la chose plus loin, légèrement provoquante, un sourire néanmoins plaqué sur ce visage mi ange, mi démon. Et quelle excellente fouineuse, elle ferait finalement ! « Je te suis ! » Qu’elle se convainc, espérant que ce ne soit pas juste des paroles en l’air. « Je pourrai t’ouvrir un compte instagram. » Elle en rigole, mais elle est pourtant tout autant sérieuse. Levi finit par se lever, pour lui ramener un jus de fruit frais, qu’elle récupère. Un sourire aux lèvres, alors qu’elle se recroqueville sur elle-même, plaquant ses jambes contre son ventre, ses bras entourant ses jambes. « C'est pas compliqué, tu sais ! » Elle lève les yeux au ciel avant de le pousser quand il s’installe près d’elle et qu’il tente, en vain, un rapprochement. Comme pour se faire pardonner, un geste affectueux, qu’elle apprécie chez lui. « C'est parfait, il pourra te donner des leçons comme ça ! » Elle grogne Adèle ! « Ca va oui ! » Elle est pas contente Adèle, et le fait savoir, « j’suis sûre qu’il s’en plaint pas ! » Elle se vante, et finalement sourit à Levi. Mais se souvenir de Nino la ramène forcément à ce passage qu’elle cherche en vain, à oublier. Pour elle, c’était finit, il voudra plus jamais lui adresser la parole. « Tu sais bien que j'peux pas faire ça mon Addie. Peu importe où on irait, il resterait toujours là, ton Nino, elle acquiesce d’un signe d’épaule, c’est pourtant si facile de s’intéresser à son travail pour oublier. Qu'est-ce qui te freine ? J'espère bien que c'est pas ton crabe, parce que même si j'vous souhaite d'être heureux tous les deux jusqu'à vos plus vieux jours, j'te rappelle que personne sait quand on partira. On a tous un compteur de jours restants au-dessus de notre tête et personne peut dire que le tien est moins bien que celui d'un autre. Et si c'est parce qu'il ne sait pas que t'es malade, sache que ta maladie ne te définit pas. Il t'aime manifestement comme tu es, le bon et le moins bon, pour t'avoir embrassée. Est-ce qu'il te rendrait heureuse, ce Nino ?» Elle n’en sait rien, Adèle. « Je sais… » Qu’elle lâche finalement après de longues secondes de silence, alors que Levi presse son bras avec douceur et réconfort. « Je sais tout ça, Levi. » Elle sait combien la vie est courte, et qu’il ne suffit pas de grand-chose pour disparaître. Elle l’a appris avec la mort de ses parents, et quand on lui a ouvertement fait comprendre qu’elle était malade, elle a pris une gifle. Pour autant quelque chose la bloque, et elle n’arrive pas à déterminer si c’est uniquement sa maladie. « Je crois… » Elle affronte si peu le regard de Levi, elle préfère que son regard dérive sur ce jus de fruit comme si elle en cherchait un réconfort, qu’elle ne trouverait pourtant nulle part ailleurs que dans les bras de Nino, et elle en a conscience. |
| | | | | | | | (levele#2) le chemin ne doit pas nous écarter. |
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