J’ai passé mon après-midi chez Amos. On a discuté, on est resté silencieux de longs moments aussi. Et c’est ce que j’aime quand je suis chez lui, il peut ne pas poser de questions, juste passer du temps dans la même pièce que moi. On peut juste se tenir compagnie avant que je reparte au travail ou chez moi. Je sors de chez lui, je m’apprête à retourner à l’appartement m’occuper des chatons. Je suis distraite, j’essaie d’envoyer un message et marcher en même temps, très mauvaise idée quand on sait à quel point je suis maladroite. J’ai déjà du mal à marcher sans risquer de me casser la figure lorsque je me retrouve devant un trottoir. Et là j’écris, mon sac à la main quand je bouscule quelqu’un à quelques mètres seulement de la porte de chez Amos. Mon sac tombe, mon téléphone avec et je manque de tomber moi aussi.

“Oh pardon je suis désolée.” C’est moi qui n’ai pas fait attention, j’aurais dû regarder ou envoyer mon texto sans marcher. Je me retrouve à genoux au sol en tentant de récupérer toutes les affaires qu’il y avait dans mon sac à main. Je vérifie l’état de mon téléphone et je vois une fissure. “Merde…” J’aurais vraiment dû faire attention, quelle idiote je peux être des fois. Je soupire fortement cette fois, pas contre la personne que je viens de bousculer mais contre moi-même. Je relève les yeux, je n’ai même pas pensé à lui demander si elle allait bien. Décidément, j’ai vraiment la tête ailleurs. “Vous allez bien ?” Je capte son regard et je souris de manière rassurante cette fois encore. “Pardon j’aurais dû regarder où j’allais.” Je me confonds en excuse sans même lui laisser le temps d’en placer une, je parle un peu trop certainement mais je ne peux pas m’en empêcher.


@Alice Tirel

 Cela faisait un moment maintenant que cet homme a quitté l'hôpital. Elle lui avait donner son numéro au cas où il aurait besoin de quelque chose ou si il voulait tout simplement son aide ou donner des nouvelles. Mais rien. Silence radio. Elle s'y attendait un peu Alice mais elle est parfois têtue. Ce défaut - qui peut aussi être une qualité selon les situations - est ce qui l'a amené ici, à Maine Road dans le quartier de Redcliffe. Elle a trouvée son adresse - ou plutôt juste jeter un œil dans son dossier - et c'est plus fort qu'elle, elle veut savoir comment il va, si il se remet bien de ses blessures. Elle marche assez rapidement, sa main droite maintenant son sac à main sur son épaule, probablement trop perdue dans ses pensées pour voir une jeune femme arrivée. Boum. La collision. Elle a le réflexe de venir attraper le bras de l'inconnue pour éviter qu'elle ne tombe avant d'enfin, poser son regard sur son visage.  “Oh pardon je suis désolée. ” Elle la regarde en venant s'agenouiller aussi pour l'aider à rassembler ses affaires. "Non, non excusez moi, c'est aussi ma faute... " “Merde…” Elle suit le regard de l'inconnue et remarque alors la fissure arborant désormais l'écran de son téléphone portable. Elle s'en veut un peu plus soudainement. "Je suis désolée..." dit-elle en se redressant.


“Vous allez bien ?” La française vient poser poser son regard sur celle de la jeune femme, elle voit son sourire, sourire rassurant, sourire aussi doux que les traits de son visage. Elle hoche simplement la tête pour lui répondre. Ça devrait être elle qui pose cette question, parce que après tout, ce n'est pas elle qui a faillit se retrouver le cul par terre. “Pardon j’aurais dû regarder où j’allais.” Elle a presque l'impression d'avoir un double d'elle qui lui parle. "Non c'est moi je... j'aurais dû faire plus attention. Pardon, vraiment." Puis elle désigne le téléphone à l'écran fissurer d'un petit geste de la main. "Désolée pour votre téléphone je... Si vous voulez je peux participer à la réparation." Y mettre un peu d'argent parce que après tout, c'est à cause d'elle que le téléphone est tombé au sol.

Elle est gênée Alice. Elle qui pensait être THE personne qui se confond en excuse au plus petit accident, elle vient de rencontrer sa concurrente. A son tour, elle lui offre un doux sourire avant de regarder autour d'elles, de regarder la porte du studio dans lequel est supposé vivre monsieur Taylor. "Je... Hum..." Elle se racle doucement la gorge, resserre un peu sa main sur la lanière de son sac à main."C'est bien ici que vit monsieur Taylor ?" Parce que maintenant qu'elle sait que cette jeune femme vient de sortir de ce studio, elle a un petit doute. Peut-être que c'est cette femme qui vit ici et non pas l'homme qu'elle cherche. Elle pose la question, histoire d'être sûre.

J'aurais dû regarder où je mettais les pieds. Je suis sortie en regardant mon téléphone. Je m'excuse mille fois et mille autres quand je bouscule une jeune femme. Une brune qui semble vouloir entrer vers chez Amos. Je ramasse tout ce que j'ai fait tomber par terre, je m'assure qu'elle va bien. J'espère que je ne lui ai pas fait mal, j'ai l'impression qu'on a tapé assez fort. "Non c'est moi j'aurais pas dû essayer de faire 2 choses en meme temps." Je le sais pourtant que je suis une personne très maladroite, et pourtant j'ai tenté sans réfléchir. Voila que mon téléphone est par terre, une fissure. Rien de grave il marche toujours. Je souffle de soulagement et je me relève en regardant de nouveau la jeune femme. 


Les excuses ne s'arrêtent plus. Elle s'excuse, je m'excuse et puis on recommence après que je me sois assurée qu'elle aille bien. "Non non ca va pas ! C'est de ma faute je me chargerai des réparations moi-même." Je n'oserais jamais lui demander de m'aider à payer quoi que ce soit. Je baisse un peu les yeux et joue avec mes doigts, je fais toujours ça quand je suis pas très à l'aise. J'ai peur qu'elle m'en veuille mais cette brune a l'air adorable. Elle a l'air de me ressembler un peu d'ailleurs. Il y a un silence assez pesant quand on ose plus continuer de s'excuser. "Oui oui Amos vit ici j'étais en train de partir !" Je fronce les sourcils, je me demande qui est cette jeune femme. "Moi c'est Molly !" Je lui tends la main et me présente comme il se doit après avoir risqué de la faire tomber. "Vous venez le voir ?" Je me décale pour lui laisser accès à la porte. Je me rends compte que je bloque le passage. "Pardon je veux pas te mettre en retard." Je souris de nouveau à la brune. 

 

 "Non non ca va pas ! C'est de ma faute je me chargerai des réparations moi-même." Elle s'y attendait à ce que l'inconnue refuse qu'elle participe à la réparation de son téléphone mais au moins, elle aura proposé. Puis, avant qu'un silence plus malaisant ne s'installe, elle pose une question, question qui obtient directement une réponse. "Oui oui Amos vit ici j'étais en train de partir !" Amos Taylor. C'est bien lui qu'elle vient voir. "Moi c'est Molly !" La jeune femme lui tend sa main et Alice, elle la lui serre poliment en lui souriant. "Et moi Alice." Molly. C'est beau comme prénom, c'est doux, autant à dire qu'à entendre. "Vous venez le voir ?" qu'elle demande, probablement curieuse de voir une inconnue rendre visite à cet homme qui semble être un... ami ? "Oui je.. Je viens juste prendre des nouvelles. Je suis infirmière et je me suis occupée de lui lorsqu'il a eu son accident." explique-t-elle.

Amos Taylor, père endeuillé qui se bat contre ses propres démons depuis le décès de sa fille unique. Ils ont parlés à  l'hôpital, des sortes de confessions intimes qu'ils ont acceptés de dévoiler à l'un et à l'autre. Ça leur a sûrement fait du bien, de parler de ces sujets tabous. De parler de quelque chose qui fait mal à quelqu'un qui peut comprendre la douleur que l'on ressent. "Pardon je veux pas te mettre en retard." Elle sort de ses pensées Alice et regarde la jeune Molly qui s'écarte pour la laisser passer. Elle la remercie en lui souriant et s'avance vers la porte. "Tu pense que je vais le déranger ?" Parce que si il ne l'a pas appelé, c'est qu'il n'a pas besoin d'elle. Si ça se trouve il ne veut pas la voir, pas maintenant. Ou peut-être qu'il n'ose simplement pas ? Elle se complique la vie avec toute ces pensées Alice, alors que tout ce qu'elle veut c'est savoir si tout va bien pour lui.

@Molly Ivywreath

Je suis encore à ramasser mes affaires sur le sol. Mon téléphone est fissuré, et quelques trucs ont glissé de mon sac à main. Je suis en panique presque, j’ai peur d’avoir blessé la brune, ou d’avoir cassé quelque chose qu’elle aurait pu faire tomber. Alors je souris et je lui demande si elle est sûre d’aller bien. Elle a l’air d’elle aussi vouloir s’excuser jusqu’à la fin de la journée. Ca pourrait durer longtemps si on restait toutes les deux dans ce couloir. Mon sac est de nouveau sur mon épaule, mon téléphone dans ma poche, alors je me relève et je me présente. Je souris quand elle me donne son prénom. Alice, je m’en souviendrai. Et je serre sa main. “C’est pas très amical comme entrée en matière.” Mais il vaut mieux en rire que continuer de s’excuser encore et encore pour l’avoir bousculé dans ce couloir.

Elle vient voir Amos, je souris. C’est de là que je viens aussi. Je vois qu’il est bien entouré et ça me fait plaisir. Je suis ravie qu’il connaisse des gens aussi bienveillants qu’Alice. Elle est comme moi, je le vois et je l’entends. Alors je commence à m’éloigner de la porte, ne voulant pas la mettre en retard d’avantage. Ils ont peut-être quelque chose de prévu, et moi je dois partir travailler. “J’espère qu’il va bien.” Elle me dit qu’elle est infirmière, j’espère qu’il n’est pas blessé. Je fronce les sourcils mais je ne pose pas plus de questions. Je m’apprêtais à partir mais elle continue de me parler. “Non je suis sûre que non !” Amos n’avait pas grand chose à faire apparemment. Et on continue finalement par discuter de longues minutes, et cette conversation me fait sourire. Un large sourire qui fait du bien. Alors quelques minutes plus tard, je lui tends mon téléphone et j’enregistre mon numéro et elle fait de même. Je la reverrai, j’en suis certaine.